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#dali #artcontemporain #surréalisme

"Dali est vivant!", c'est une incroyable épopée personnelle!
Ecrit en 2022 sous l'impulsion de mon ami Yam Koen (YamK), talentueux comédien, réalisateur et monteur vidéo (sisi mon poulet, tu es au moins tout ça! Et plus encore!) et tournée en octobre 2022, cette vidéo aura connu bien des déboires et des déconvenues, autant que de défis techniques!

Tout d'abord, ce sont les pages de texte qu'il m'aura fallu apprendre! Et je peux vous garantir que la mémoire et moi, ça fait... euh... ça fait... ah oui! Deux!
J'ai beau avoir écrit ce script, l'avoir peaufiné, optimisé avec l'aide de Yam, rien à faire! Le jour J, je n'alignais pas plus de 3 phrases d'affilée!
Il lui en aura fallu de la patience à mon réalisateur et je ne suis pas certain qu'il renouvellerait l'expérience tant ce fut laborieux!

Ensuite, au montage, horreur! Problème de son sur problème de son!
50 minutes de rush truffées de micro-coupures, de variations... Je remercie chaleureusement les micros pour ça!

J'aurais laissé tomber 1000 fois sans l'aide précieuse de Yam qui a réalisé l'essentiel du montage de cette vidéo pour faire oublier mes trous de mémoire et camoufler le plus de "bugs" possible.
Vous m'excuserez donc, certains passages sont réenregistrés et doublés, mais il est difficile de reproduire le son exact de la prise de vue.

Les difficultés de montage, de son, l'esthétique recherchée bien au dessus de mes connaissances et de mes moyens techniques ont fait qu'en octobre 2023, 1 an après le tournage, j'envoyais cette version test pour les seuls yeux de l'ami Yam!

Ensuite, vous connaissez la suite : faute de temps et d'énergie, mais pas de passion, j'ai peu à peu épuisé mon stock de vidéos (275 tout de même!) et vous n'avez donc pas vu de nouvelle vidéo de moi depuis fin juin 2024!

Bientôt 6 mois de silence, 6 mois d'absence qui n'ont fait que renforcer mon envie de continuer à traiter de ce sujet qui me passionne.
Je le traiterais désormais différemment : quand j'aurais le temps, l'envie, que mes responsabilités me le permettront. Ca fait bien longtemps maintenant que je sais que je ne deviendrais pas "Youtubeur" :)

Je vous livre cette vidéo avec ses imperfections. Elle est comme moi : inégale, parfois bancale, entière, vraie et un peu tarée.
J'espère qu'elle vous plaira, qu'elle vous fera rire, qu'elle vous apprendra des choses et vous donnera envie d'en apprendre!
C'est pour ça que je fais des vidéos (et aussi un peu pour moi il faut bien l'avouer! J'ai tellement appris moi aussi!).

Je remercie ceux qui la regarderont jusqu'au bout, ceux qui me partageront en commentaire leur ressenti, bon ou mauvais... Mais je remercie surtout Yam, l'un des gars les plus cool, les plus gentils et les plus drôles que je connaisse. Love you bro!
Transcription
00:00Tu savais que le nom complet de Dali, c'est Dali I. Domenech ?
00:02Comme Raymond Domenech ?
00:03Exactement !
00:04Et je suis sûr que t'as encore plein d'autres choses à apprendre
00:06sur l'incroyable histoire de Salvador Dali.
00:08Allez, installe-toi confortablement, prends un petit café,
00:11et bienvenue dans ce premier numéro de La Poulose d'Art !
00:30Notre histoire commence à Figueres, en Espagne, le 12 octobre 1901.
00:41Dali ouvre les yeux pour la toute première fois.
00:43Il fait la fierté de ses parents.
00:44Malheureusement, à deux ans, il contracte une gastroenterite
00:47et meurt des suites de complications le 1er août 1903.
00:50Mais tu dis n'importe quoi !
00:51Attends, je t'explique.
00:52Le 11 mai 1904, neuf mois après la mort de Dali,
00:55naît Salvador Dali.
00:56Tu fais un AVC ? Tu veux que j'appelle le 15 ?
00:58Non mais là, cette fois, on parle bien du monde.
00:59Ah d'accord, Salvador grandit dans les pas de son défunt frère aîné.
01:03Ses parents pensent même qu'il est la réincarnation de celui-ci.
01:05Il dort dans sa chambre, porte ses vêtements et contemple,
01:08chaque jour, les portraits photographiques de celui qui lui ressemble les temps.
01:11Comment traumatiser un gamin, leçon numéro 1.
01:14C'est ça !
01:15Et tu verras que le personnage excentrique s'est construit sur ce drame.
01:17D'ailleurs, je pense que ses parents ont vite regretté de l'avoir torturé avec ça.
01:21À quatre ans, Dali est déjà un provocateur turbulent.
01:24Il a pris l'habitude de chier dans les chaussures de ses parents,
01:26dans les tiroirs et les pots de fleurs.
01:28On avait dit pas quand on mange, bordel !
01:30Pardon.
01:31À dix ans, Dali détonne déjà par son style.
01:33En 14, les enfants s'habillent avec le bermuda, la chemise blanche, le petit gilet boutonné.
01:38Salvador, lui, est drapé d'une cape, d'un pantalon bouffant et porte des guêtres.
01:42En gros, c'était un peu le punk ou le techwear de son époque.
01:45Si tu veux.
01:46Au passage, si tu penses que c'est qu'une lubie d'enfant, tu te gourds.
01:49La personnalité de Dali ne fait que s'affirmer
01:51et le passage à l'âge adulte ne va rien arranger.
01:53À l'âge de 22 ans, il s'est déjà fait renvoyer deux fois des Beaux-Arts de Madrid.
01:57La première fois, en 1923, il est accusé d'avoir mené une révolte étudiante.
02:02Mais en mode barricade et tout ça, tu vois, la totale.
02:04Ah ouais, c'était un gros thug en fait, le Dali.
02:06Attends, c'est pas fini.
02:08La deuxième fois, il s'est fait exclure définitivement pour avoir déclaré incompétent
02:12le jury qui devait l'évaluer pendant son examen final.
02:14Matz qui dit lors de son audition de renvoi.
02:16C'est un fou, le gars.
02:17Je suis plus intelligent que les trois professeurs.
02:19Ainsi, je refuse de me faire interroger par eux.
02:21Je connais beaucoup mieux le sujet.
02:22Ah ouais, celle-là, pour la sortir, il faut avoir une sacrée paire de c*****.
02:28Son renvoi n'empêche pas de rencontrer le succès.
02:31A 23 ans, il réalise sa deuxième exposition individuelle à Barcelone
02:35et on commence déjà à ressentir les prémices du surréalisme.
02:38Faut dire que Dali a découvert pendant ses études les travaux de Sigmund Freud.
02:41Je crois qu'on dit Fred.
02:42Marqué à vie par son livre L'Interprétation des Rêves,
02:44c'est maintenant dans son subconscient qu'il va puiser son inspiration.
02:471929, retiens bien cette date.
02:49Pourquoi ? C'est ton code PIN ?
02:50Non, c'est une date charnière dans la création du personnage Dali.
02:54En visite à Paris chez Juan Miró, un autre illustre inconnu,
02:57il est intronisé dans le mouvement surréaliste dirigé par André Breton.
03:01Il y rencontre Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Grindel, et son épouse Gala.
03:05Celle qui chantait « Fruit from desire » ?
03:07Tu veux bien arrêter de m'interrompre toutes tes 30 secondes ?
03:09Gala donc.
03:10Dali tombe fou amoureux et apparemment c'est réciproque.
03:13Salvador et Gala ne se quitteront plus.
03:14Bon, Paul, lui, par contre, il l'a mauvaise.
03:16Mais bon, on s'en fout, c'est pas l'histoire.
03:17Tiens, en parlant de Gala,
03:18tu savais que c'est grâce à elle que Dali est devenu aussi célèbre ?
03:21Elle a tout géré.
03:22Son agenda, ses contrats, ses relations publiques.
03:24D'une période vache maigre,
03:25il passe rapidement au statut de star montante.
03:27Comme dirait Talleyrand,
03:28« Derrière chaque grand homme, il y a une femme. »
03:31Et derrière chaque grande femme, il y a une grosse...
03:33Ta gueule ! Vraiment, ta gueule.
03:35Hein ? Voilà.
03:36Bon, j'en étais où, moi ?
03:37Ah oui, Gala.
03:38Avec Gala à son bras, Dali prend encore plus d'assurance.
03:40Son personnage excentrique se construit sur les traumatismes de son enfance,
03:44enrichis par les travaux de Freud.
03:46Fred.
03:47C'est lui.
03:48La provocation devient de plus en plus sa marque de fabrique.
03:50Le parangon de sa provocation s'illustre par ses idéologies politiques.
03:53D'abord anarchiste dans ses jeunes années,
03:55Dali devient anticommuniste,
03:57ce qui déplait fortement à ses amis du mouvement surréaliste.
04:00En effet, la plupart sont quasiment tous de fervents socialistes.
04:03Il développe même dans les années 30 une étrange fascination pour Hitler.
04:06Dali, nazi ! Dali, nazi !
04:09Oulà, je t'arrête tout de suite.
04:11On lit beaucoup de choses sur Dali fasciste,
04:13mais il faut d'abord remettre les choses au point.
04:15Déjà, dans les années 30, Hitler est en pleine ascension politique.
04:18Ce n'est pas encore le criminel de guerre qu'on connaît désormais.
04:21D'ailleurs, dans son livre Journal d'un génie adolescent, Dali écrira
04:24« Hitler ne m'intéressait qu'en tant qu'objet de mon délire
04:27et que parce qu'il m'apparaissait d'une valeur catastrophique incomparable. »
04:30Malgré tout, ses idées politiquement incorrectes vont lui mettre tous ses amis à dos.
04:34En particulier André Breton, le chef du mouvement surréaliste,
04:37qui va finir par l'exclure du groupe.
04:39Il se met même à le surnommer Avida Dollard,
04:41ingénieuse anagraphe,
04:43qu'on peut traduire par « qui aime l'argent ».
04:46Moi, en anagramme, je connais Kayak.
04:48Ou Bob.
04:49Mais c'est un palindrome, ça.
04:51Et puis merde.
04:52Pour boucler sur les idéologies politiques de Dali,
04:54il faut aussi dire qu'il a souvent retourné sa veste par confort.
04:57D'abord proche des républicains,
04:59lors du coup d'état du général Franco en 1936,
05:01il se ralliera ensuite au franquisme pour pouvoir rentrer en Espagne
05:04et ira même jusqu'à peindre la fille du dictateur.
05:06On crache pas sur un beau chèque.
05:08Je veux pas dire, mais t'as quand même sacrément niqué l'ambiance, là.
05:11Ouais, t'as raison.
05:12Bon, allez, on va causer un sujet plus fun.
05:19Tu savais que Dali organisait des soirées libertines à New York,
05:21puis à Paris après la guerre ?
05:23Comme Patrick Sébastien ?
05:24Ouais, si on veut.
05:25Donc Dali, pour remettre un petit peu les choses en contexte,
05:27a toujours assumé son impuissance.
05:29Il avait en prime une phobie des maladies vénériennes
05:31et fuyait donc les femmes comme la peste,
05:33sauf pour les peindre ou les reluquer à bonne distance.
05:35Par contre, il adorait mater.
05:37Et Gala, elle, elle avait des besoins.
05:39Et apparemment, elle avait des besoins fréquents et nombreux,
05:43si tu vois ce que je veux dire.
05:44Du coup, grâce à son officier du cul,
05:46Jean-Claude Dubarry,
05:47oui, le titre du poste est excellent,
05:49Dali organisait des soirées à la Jackie et Michel.
05:51C'est quel code rom, ça, chez Pôle Emploi, officier du cul ?
05:56Ses invités s'adonnent donc au clédalisme,
05:58une pratique sexuelle dérivée de Solange de Cléda,
06:00l'héroïne de son unique roman érotique,
06:02Le Visage Caché.
06:03En gros, le clédalisme, ça consiste à assouvir
06:06les désirs sexuels du maître,
06:07qui participent plus psychologiquement que physiquement.
06:10Un mélange de rapports dominants-dominés
06:12mêlés au voyeurisme.
06:13Ça te plaît, hein ?
06:14Je savais que j'aurais dû garder
06:15les soirées libertines pour la fin.
06:16Bah non, chronologiquement, ça aurait fait bizarre.
06:18Hé, tiens, Dali est mort.
06:19Mais tu savais qu'il faisait des partouzes ?
06:21T'as pas tort, pour une fois.
06:22Bon, de toute manière,
06:23j'ai quand même gardé le meilleur pour la fin, tu verras.
06:25Donc notre Dali, entre deux séances sur Youporn,
06:27il bossait un petit peu, quand même.
06:29Il bossait même beaucoup.
06:30On dit que c'était un travailleur acharné.
06:32Tant et si bien qu'il en est venu à réaliser
06:33les décors du film Spellbound de Alfred Hitchcock.
06:35En français, La maison du docteur Edwards.
06:37Ah ouais, en VF, c'est tout pourri, hein.
06:39Je te spoil pas le film, hein.
06:40Tire le maté après la fin de mon récit.
06:42C'est d'ailleurs pas la seule contribution
06:44au théâtre et au cinéma de Dali.
06:46Il y en a eu beaucoup d'autres.
06:47Comme, par exemple, sa participation
06:48dans Dune de Alejandro Jodorowsky,
06:50un film inachevé qui regroupait
06:52pas mal des génies de son époque.
06:54Ouais.
06:55Non mais attends, je te lâche quelques noms,
06:56ça va te faire saliver direct.
06:57Storyboard de Jean Giraud, alias Moebius.
06:59Des illustrateurs comme Jigger, Chris Foss,
07:02Richard Corbin, musique de Pink Floyd,
07:04en acteurs David Carradine,
07:06Orson Welles, Mick Jagger,
07:08Alain Delon, Charlotte Rampling,
07:10et Dali, dans le rôle de l'empereur.
07:12Il sera d'ailleurs l'acteur le mieux payé
07:13de l'histoire de cinéma,
07:14avec un cachet de 100 000 $ à la minute.
07:17Bon, je te rassure, hein.
07:18Il apparaît genre 5 minutes dans le film.
07:20Étonnamment, le storyboard va circuler
07:21à Hollywood et on verra débarquer
07:22des petits films comme Star Wars
07:24ou Dune de David Lynch.
07:27Moi j'aime pas trop les voleurs.
07:28J'aime pas trop les voleurs.
07:29Tu savais que Dali a aussi bossé sur un Disney ?
07:31L'ami des stars, je te dis.
07:32Il surnommait Walt, le poteau Walt,
07:34le grand surréaliste américain.
07:36Et copain comme cochon,
07:37il se lance en 1946 dans le grand projet
07:39d'un film d'animation nommé Destino.
07:41Le projet, une fois de plus, sera abandonné.
07:43Trop excentrique, trop avant-gardiste,
07:45il verra le jour seulement en 2003,
07:47finalisé par le neveu de Walt
07:48qui a repris les rênes du géant aux grandes oreilles.
07:50Peu après la guerre,
07:51Dali est au sommet de sa carrière.
07:52C'est un personnage public,
07:53une icône, un génie reconnu.
07:55Génie, il l'a toujours su.
07:57Il a toujours été pour lui.
07:58Pas de surprise là-dessus.
07:59Dix ans plus tôt,
08:00André Breton le surnommait Avid Adolard.
08:02Tu te souviens ?
08:03Je me souviens surtout de Kayak.
08:04Il ne s'était pas trompé.
08:05Tu sais ce qu'il faisait dans les boîtes de nuit
08:07et dans les restaurants lors de soirées très arrosées ?
08:09Il se bourrait la gueule ?
08:10Non, il régalait toujours, question de prestige.
08:12Mais au dos de chacun de ses chèques,
08:14il faisait un petit dessin.
08:16Un peu comme celui-là.
08:17Il faut quand même se dire
08:18qu'à ce moment de sa carrière,
08:19Dali a une cote de fou.
08:20Il savait pertinemment
08:21que la plupart des gens
08:22préféraient garder le chèque
08:23plutôt que d'aller le déposer à la banque.
08:28Pas con !
08:29Un vrai génie, je te dis.
08:30Fort de son succès,
08:31il publie en 1948
08:3250 Secrets Magiques,
08:33une sorte de traité de peinture
08:35à la gloire du génialissime Dali.
08:37Mais ce qui fait tout l'attrait de ce livre,
08:38c'est qu'il comporte
08:39une analyse comparative
08:40des plus grands maîtres.
08:41Dans cette analyse,
08:42on retrouve tous les plus grands noms
08:43de l'histoire de l'art
08:44et Dali leur attribue des notes.
08:45Son idole, Vermeer,
08:46n'obtient quasiment que des 20 sur 20.
08:48Raphaël, De Vinci et Ingres
08:50s'en sortent bien également.
08:51Mondrian se retrouve, quant à lui,
08:52tout en bas du classement.
08:53Même son compatriote Picasso y figure.
08:56Il obtient un pitoyable 2 sur 20
08:58en mystère,
08:59mais un 20 sur 20 en génialité.
09:01C'est génie le mot.
09:02Non mais c'est le terme
09:03qu'il utilisait dans son livre.
09:04Dali, lui, s'attribue bien évidemment
09:06la note maximale.
09:07Normal.
09:08Enfin, pas tout à fait.
09:09Il se donne qu'un honorable 12 sur 20
09:11en technique,
09:12bien loin derrière
09:13Vermeer et Raphaël.
09:14Je pense que tu l'as compris maintenant.
09:15Dali s'est construit
09:16un véritable personnage public
09:17extravagant,
09:18ayant bien compris
09:19que plus que le talent,
09:20ce qui compte,
09:21c'est de faire le pitre
09:22et de provoquer.
09:23Comme il le dit lui-même,
09:25et au bon moment.
09:26Et pour qu'on parle de lui,
09:27il multiplie les mises en scène loufoques.
09:28Il débarque à la Sorbonne
09:29pour donner une conférence
09:30sur sa méthode paranoïaque critique.
09:32Il débarque en Rolls Royce
09:33et dans sa Rolls
09:34l'accompagne Mille Choufleurs.
09:35D'après lui,
09:36tout tire son origine
09:37de la dentelière de Vermeer
09:38et tout finit par le choufleur.
09:40J'ai pas compris le délire.
09:41Ouais, t'inquiète,
09:42j'ai pas compris non plus.
09:43En 1958,
09:45il défile même à la Foire de Paris
09:46avec une baguette
09:47de 12 mètres de long.
09:4812 mètres de long !
09:49Un peu comme ma...
09:55Les années 60 marquent un peu
09:56le début des dérives.
09:57D'ailleurs, ça met en reine Gala
09:58qui se réfugie dans son château
09:59en Espagne,
10:00le fameux,
10:01et qui n'autorise Dali
10:02à la voir
10:03que quand elle le décide.
10:04Elle qui gérait tout,
10:05ça met un petit peu le bazar
10:06dans les affaires de Dali.
10:07Dali se met à oublier
10:08de payer ses secrétaires.
10:09Il n'y avait pas de virement
10:10à l'époque,
10:11fallait faire des chèques.
10:12Pour se faire pardonner,
10:13il a commencé à donner
10:14des pourcentages sur ses ventes
10:15ou alors même
10:16des œuvres d'art originales
10:17à ses deux principaux secrétaires,
10:18John Peter Moore
10:19et Enrique Sabater,
10:24les choses se gâtent un peu
10:25ces dernières années.
10:26Il est dans une sombre histoire
10:27de faux et de blanchiment de faux.
10:29Patrick Balkany,
10:30sors de ce corps !
10:31Je t'explique un peu le truc.
10:32Dans les années 60,
10:33Dali se met à vendre
10:34des feuilles blanches
10:35portant juste sa signature
10:36et il exhorte ses acheteurs
10:37à faire leur propre Dali.
10:39Vendu 40 dollars pièce,
10:40ces Dali en blanc
10:41seraient une idée
10:42de John Peter Moore.
10:43Il lui aurait proposé
10:44de signer pas moins
10:45de 350 000 pièces
10:46dont il aurait subtilisé
10:47une bonne partie
10:48pendant les longues heures
10:49de dédicaces.
10:50Je te fais le calcul
10:51pour que tu comprennes bien
10:52quand même.
10:53350 000 x 40,
10:54ça fait quand même
10:5514 millions de dollars.
10:56Une somme gargantuesque
10:57pour l'époque.
10:58Et donc le capitaine Moore,
10:59il se serait gardé
11:00quelques centaines de feuilles
11:01et il en aurait profité
11:02pour se faire
11:03de fausses séries graphiques
11:04qu'il aurait vendues
11:05dans sa galerie musée.
11:06Ah le bâtard !
11:07Les experts estiment
11:08que plus de 90%
11:09des Dali post-1964
11:10sont des faux.
11:11Impressionnant !
11:12Et pendant ce temps-là,
11:13sans s'amuser à viser,
11:14Salvador se balade
11:15dans la rue
11:16ou dans le métro
11:17avec son tamanoir.
11:18Il a la phobie des fourmis.
11:19Ou alors il saccage
11:20des chambres d'hôtels
11:21et de palaces
11:22avec son ocelot,
11:23Babou,
11:24cadeau du président colombien.
11:25C'est une sorte de
11:26gros chat vénère
11:27d'un mètre de long.
11:28Le président colombien ?
11:29Mais non, Babou,
11:30c'est le nom du gros chat.
11:31Il prend rien lui.
11:32Il prête son image
11:33à tout un tas de marques,
11:34des plus prestigieuses,
11:35Chanel,
11:36Dior,
11:37Vuitton,
11:38aux plus improbables
11:39comme Nissan,
11:40Lanvin ou Gap.
11:41Bref,
11:42il fait un peu n'importe quoi
11:43pour l'amour du pognon
11:44mais pour être vu.
11:45Il l'avouera plus tard
11:46et là je cite
11:47« Toutes les excentricités
11:48que je commets,
11:49toutes mes incohérences
11:50sont la marque de ma vie.
11:51Je veux me prouver
11:52que je ne suis pas
11:53le frère mort
11:54mais le vivant.
11:55Comme dans le mythe
11:56de Castor et Pollux.
11:57En tuant mon frère,
11:58j'ai gagné pour moi
11:59l'immortalité. »
12:00Malgré tout,
12:01Salvador Dali reste
12:02un personnage hors du commun,
12:03doté d'une intelligence
12:04et d'une intuition sans pareille.
12:05Après avoir développé
12:06sa méthode d'introspection
12:07qui nomme
12:08méthode paranoïa critique,
12:09il l'applique
12:10à des œuvres célèbres.
12:11Tu veux savoir
12:12ce que c'est que sa méthode
12:13de paranoïa critique
12:14avant que je continue ?
12:15J'en ai rien à branler.
12:16Ok, je m'en fous.
12:17Développée dans les années 30
12:18après ses lectures
12:19de psychanalyse
12:20et de psychopathologie,
12:21elle vise à rendre volontaires
12:22et contrôlées
12:23les hallucinations
12:24recherchées jusque-là
12:25par les surréalistes.
12:26C'est un savant mélange
12:27d'auto-hypnose,
12:28de travail de la mémoire
12:29très recherché
12:30et de techniques
12:31pour contrôler le sommeil.
12:32Par exemple,
12:33Dali faisait des siestes
12:34avec une cuillère dans la main
12:35et un bol juste en dessous.
12:36De sorte qu'au sortir
12:37du sommeil paradoxal
12:38qui génère le rêve,
12:39l'artiste se réveille.
12:40Les visions encore claires
12:41dans sa tête,
12:42il les couche immédiatement
12:43sur le papier
12:45Voilà, voilà !
12:50Comme je te le disais,
12:51Dali a appliqué sa méthode
12:52à de nombreuses œuvres
12:53d'art célèbres,
12:54en particulier
12:55à L'Angélus de Millet.
12:56Son étude inconsciente
12:57lui a révélé
12:58que quelque chose
12:59se cachait sous la toile.
13:00L'artiste,
13:01guidé par le fantôme
13:02de son frère,
13:03y aurait vu un symbole morbide
13:04caché sous un panier.
13:05Bon, la toile est très sombre
13:06mais on voit clairement
13:07un petit panier
13:08devant lequel
13:09se recueillent deux personnes.
13:10Dali publie donc
13:11un article en 1963.
13:12Il avait égaré son manuscrit
13:13pendant 22 ans.
13:14Article qui convainc finalement
13:15le Louvre
13:16de réaliser des radiographies
13:17de la toile.
13:18Et là, stupeur !
13:19Sous le panier,
13:20se cache en fait
13:21le cercueil d'un jeune enfant.
13:22Dali aurait-il réellement
13:23été guidé par son double
13:24depuis l'au-delà ?
13:25Avoue que c'est un truc de ouf !
13:26J'ai décroché la psychanalyse.
13:27Ok...
13:28J'ai encore plein d'autres
13:29dingueries à te raconter.
13:30En 1965,
13:31Dali est contacté
13:32par Yoko Ono,
13:33Madame John Lennon,
13:34qui lui propose
13:35de lui acheter
13:36un de ses poils de moustache
13:37pour 10 000 dollars.
13:38Elle va pas bien la dame ?
13:40Par contre,
13:41il est pas vraiment rassuré
13:42le bonhomme.
13:43Il a même peur
13:44que Yoko Ono soit une sorcière
13:45et qu'elle lui jette un sort.
13:46Il demande donc
13:47à sa muse du moment,
13:48Amandalière,
13:49d'aller lui chercher
13:50un vieux brin d'herbe
13:51séché dans le jardin
13:52et de le mettre
13:53dans un joli coffret.
13:54Et oui,
13:55Amandalière a été
13:56la muse de Dali
13:57pendant presque 15 ans.
13:58Et c'est d'ailleurs Dali
13:59qui a lancé la rumeur
14:00comme quoi Amandalière
14:01était un homme.
14:02Bon, elle lui en veut pas du tout
14:03parce qu'au final,
14:04ça a lancé sa carrière.
14:05Amandalière est une femme ?
14:06Tous les gens qui continuent
14:07à mourir et à crever,
14:08c'est à cause
14:09et uniquement la faute
14:10de monsieur Jules Verne.
14:11Ouais, j'avoue,
14:12je savais pas où la caler celle-là.
14:13Selon lui,
14:14ses références littéraires
14:15ont trop influencé
14:16les chercheurs
14:17qui se sont éloignés
14:18d'une autre préoccupation
14:19scientifique majeure pour Dali,
14:20la question de l'immortalité.
14:21Tu veux une sucette ?
14:22Les sucettes,
14:23j'adore ça.
14:24Dans 20-30 ans,
14:25y en aura plus.
14:26En plus,
14:27c'est pas ça en rapport
14:28avec l'histoire.
14:29C'est juste une petite ellipse
14:30visuelle pour te dire
14:31que c'est également à Dali
14:33Le patron était un pote,
14:34il a donc réalisé
14:35cet inoubliable branding pour lui,
14:36qui n'a d'ailleurs pas évolué
14:37depuis sa création en 1969.
14:38Il l'a même convaincu
14:39de placer le logo
14:40au-dessus des sucettes
14:41et de les placer
14:42sur un présentoir
14:43pour que le logo
14:44soit plus visible.
14:45Et ouais,
14:46Dali était un as du marketing.
14:47Comme tu le vois,
14:48Dali était un touche-à-tout
14:49et il lisait énormément,
14:50en particulier
14:51des revues scientifiques.
14:52Il aimait manger
14:53dans les plus prestigieux restaurants,
14:54jamais en excès
14:55et ne buvait que de l'eau.
14:56Comme moi !
14:57D'ailleurs, en 1973,
14:58il publie un livre,
14:59Les Dîners de Gala,
15:00qui contient 136 recettes
15:01des plus prestigieux chefs
15:02des Grands Palaces
15:03et de la Tour d'Argent,
15:04recettes illustrées
15:05de la main de Dali lui-même.
15:12Mais tout s'effondre en 1982.
15:13Gala rend son dernier souffle
15:14et c'est tout le monde
15:15de Dali qui s'écroule.
15:16Je te rappelle que
15:17Salvador et Gala,
15:18c'est une histoire d'amour
15:19qui dure depuis 1929.
15:2053 ans d'amour !
15:21Dali disait
15:22« J'astiquais Gala
15:23pour la faire briller,
15:24la rendant
15:25la plus heureuse possible,
15:26la soignant mieux encore
15:27que moi-même,
15:28car sans elle,
15:29tout était fini. »
15:30C'est dégueulasse !
15:31Ou encore
15:32« Je l'aime plus que ma mère,
15:33plus que mon père,
15:34plus que Picasso
15:35et même plus que l'argent. »
15:36C'est dire si Dali aimait Gala.
15:38Dévasté par le chagrin,
15:39il enfreint la loi espagnole
15:40pour ramener la dépouille
15:41sans vide sa bien-aimée
15:42à leur domicile.
15:43Déjà affaibli par la maladie,
15:44Dali se cloître
15:45dans le château de Puybol,
15:46la magnifique demeure
15:47qu'il avait offert à Gala
15:48comme preuve de son amour.
15:49Reclus, diminué,
15:50il passe ses journées
15:51alités à harceler
15:52ses domestiques
15:54à l'aide d'une sonnette électrique.
15:55Le 30 août 1984,
15:57un court-circuit
15:58sur la fameuse sonnette électrique
15:59manque de détruire le château.
16:00L'artiste n'en ressortira pas indemne
16:02avec presque 20% du corps brûlé.
16:04A partir de là,
16:05plus personne ne peut lui rendre visite.
16:07Dali décède le 25 janvier 1989
16:09des suites d'un malaise cardiaque.
16:11« Show must go on ! »
16:12Dali a tout prévu
16:13et il a scénarisé son enterrement
16:14jusque dans les moindres détails.
16:15Les 30 000 visiteurs
16:16venus se recueillir
16:17sur la tombe de l'artiste
16:18le découvrent parer
16:19de ses plus beaux atours
16:20au cœur de son théâtre-musée extravagant
16:22orné 2 symbolisant le cycle de la vie.
16:24Vêtu d'une tunique d'un blanc immaculé,
16:26brodé d'un flamboyant D de fil d'or,
16:28ses moustaches gomminées en pointe parfaite,
16:30il a fière allure notre Dali
16:32jusque dans l'au-delà.
16:33Tu penses que c'est la fin de l'histoire ?
16:34Simplement parce que Dali est mort ?
16:36Ouais, ce serait bien
16:37parce que j'ai des trucs à faire là.
16:38Mais pas du tout.
16:39En 2017, son corps est exhumé
16:40pour un test de paternité.
16:41Ses moustaches sont toujours
16:42finement gomminées
16:43et indiquent 10h10.
16:45Je te l'ai dit pourtant,
16:46Dali est vivant.
16:50Va falloir quand même
16:51que tu m'expliques pourquoi
16:52tu parles au mur depuis tout à l'heure.
16:53Alors, t'as aimé cette histoire ?
16:54Si ça t'a plu,
16:55n'hésite pas à mettre
16:56un pouce,
16:57un commentaire
16:58et à t'abonner à la chaîne.
16:59Et on se retrouve
17:00pour le prochain numéro.

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