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00:00D'ici matin, actus locales, musique et bonne humeur sur France Bleu Saint-Étienne Loire.
00:057h45, bienvenue sur France Bleu Saint-Étienne Loire, le gouvernement de Michel Barnier pourrait bien vivre ses dernières heures en non-parle ce matin avec notre invité David Valverde.
00:13Bonjour Pierre Courbon, bonjour, député de la première scie à conscription de la Loire, dans l'ordre, les députés doivent se prononcer sur le budget de la Sécurité Sociale,
00:20s'il est rejeté, le gouvernement pourrait opter pour un passage par le 49-3, si c'est le cas, il s'expose à un vote de censure.
00:27Est-ce que vous, Pierre Courbon et les socialistes, vous allez rejeter le budget de la Sécurité Sociale ?
00:32Alors effectivement, vous l'avez dit, on s'oriente vers une semaine cruciale à l'Assemblée Nationale, il n'y a pas beaucoup de précédents de situations comparables,
00:41puisque la dernière fois qu'une motion de censure a été adoptée et a fait chuter un gouvernement, c'était en 1962, donc c'est une semaine à bien des égards historiques,
00:50et effectivement, oui, avec gravité, avec solennité, mais avec conviction et détermination, l'ensemble des élus du groupe socialiste et apparenté voteront la censure.
00:58Pourquoi ? Tout simplement parce que cette mascarade politique à laquelle nous sommes confrontés depuis le mois de septembre n'a que trop duré.
01:06Nous avons déjà un gouvernement minoritaire, par définition, issu d'une coalition formée par celles et ceux qui ont perdu les élections, c'est déjà une anomalie démocratique,
01:16mais au-delà de ça, nous avons dit chiche à Michel Barnier qui, dans sa déclaration de politique générale, avait dit, voilà, on a un budget perfectible,
01:23je suis à l'écoute de toutes les propositions, je suis là pour faire confiance au Parlement, et on voit bien que l'Assemblée Nationale en particulier a été méprisée,
01:31puisque toutes les propositions que nous avons pu formuler, notamment pour exonérer les classes populaires, les classes moyennes de l'effort financier au titre du redressement des comptes publics, ont été balayées.
01:42Ce qu'on ne comprend pas, ce que certains électeurs ne comprennent pas, c'est qu'il y a eu une commission mixte paritaire la semaine dernière,
01:487 députés, 7 sénateurs de tous les bords politiques se sont mis d'accord sur un budget, et aujourd'hui vous dites, on ne va pas le voter ?
01:55Alors une commission mixte paritaire, elle est composée à parité de députés et de sénateurs, vous savez que le Sénat est dans sa composition politique beaucoup plus favorable à Michel Barnier,
02:07ça a été extrêmement compliqué autour de cette commission mixte paritaire, mais dans la navette parlementaire, c'est l'Assemblée Nationale qui a le dernier mot,
02:16et aujourd'hui les députés de toute sensibilité politique se sentent méprisés par l'attitude du gouvernement, et en particulier la gauche de cet hémicycle,
02:28puisque, y compris la semaine dernière, quand nous sommes allés revoir le Premier Ministre, en lui disant, essayons de trouver un compromis,
02:34quelles sont parmi nos propositions celles qui pourraient être reprises dans le budget, Michel Barnier nous a dit tout simplement qu'il devait faire face à l'intransigence du socle commun,
02:43et qu'il ne pourrait retenir aucune de nos propositions, et dans le même temps, le Rassemblement National a fait sa liste de courses, à laquelle Michel Barnier s'est dit prêt à céder,
02:54on a bien vu que sur un certain nombre de sujets, sur lesquels d'ailleurs nous avions déjà fait des propositions, je pense par exemple à la question des retraites,
03:00je pense à la question des tarifs de l'électricité, Michel Barnier était prêt à aller plus loin, en particulier autour de l'AME,
03:07comme si finalement les propositions venues de l'extrême droite étaient plus respectables et plus acceptables que celles de la gauche,
03:13à contre-courant de la logique du Front Républicain, à laquelle nous devons pour un certain nombre d'entre nous notre élection,
03:19et qui consiste finalement à dire ne céder rien à l'extrême droite, et on voit bien aujourd'hui que Michel Barnier a non seulement cédé à l'extrême droite,
03:25ça ne suffira pas à sa survie politique, et donc à sa probable censure, il a déjà ajouté le déshonneur.
03:32Vous avez le même objectif aujourd'hui, peut-être que le RN, celui de faire tomber le gouvernement de Michel Barnier, ça va se faire donc sur une alliance entre la gauche et le RN, il n'y a rien d'infamant ?
03:44Alors nous, nous avons un seul objectif, c'est d'essayer d'aboutir à un budget plus juste pour ce pays qui exonère les classes populaires, les classes moyennes, d'un certain nombre d'efforts,
03:55un budget qui ne prévoit pas le déremboursement des médicaments, un budget qui ne prévoit pas la désindexation des pensions de retraite,
04:03c'est notre seul boussole à laquelle nous avons été filés depuis le début, aujourd'hui nous allons censurer ce gouvernement pour un certain nombre de bonnes raisons,
04:13en tout cas la question qui se pose dès à présent, c'est censurer Michel Barnier, mais pourquoi faire ? Qu'est-ce que nous allons proposer après ?
04:21Nous avons déjà formulé un certain nombre de propositions, parce qu'il faut aussi entendre le message des Françaises et des Français qui veulent un minimum de stabilité,
04:29mais qui veulent aussi être respectés. Aujourd'hui ils nous disent, on manifeste contre la réforme des retraites, ça ne sert à rien, on va voter massivement aux élections législatives,
04:38ça ne sert à rien puisque celles et ceux qui nous ont conduit à l'abîme sont encore aujourd'hui en responsabilité, donc il est temps de mettre fin à cette mascarade.
04:44Vous parlez de stabilité, mais on entend dire ici et là que ça va être le chaos, notamment financièrement, économiquement, le pays va plonger, c'est vrai ?
04:52Oui, non, c'est un fantasme qui est alimenté par celles et ceux qui veulent rester à tout prix en position de notre constitution, bien évidemment,
05:00ça inquiète et il y aura une zone de turbulence, mais il faut être très rassurant, et moi je veux rassurer les auditeurs de France Bleue Saint-Etienne Noir,
05:07notre constitution est suffisamment solide, il y a un certain nombre de mécanismes qui resteront aux mains d'un gouvernement démissionné et démissionnaire,
05:16pour à la fois bien évidemment assurer le versement des pensions de retraite, le traitement des fonctionnaires à partir du 1er janvier, et assurer la continuité d'un certain nombre de services,
05:25donc la France ne va pas s'arrêter de tourner si le gouvernement était démissionné, mais d'ores et déjà il faut s'atteler effectivement à la suite,
05:33et donc nous nous redisons ce que nous disons finalement depuis le mois d'août, c'est qu'il faut respecter le verdict des urnes du mois de juillet,
05:40cela veut dire que la coalition qui est arrivée en tête doit pouvoir gouverner, tant le respect aussi de la logique de front républicain,
05:47front populaire au gouvernement, front républicain au parlement, et on essaye d'avancer au service de la France et des Français.
05:52Semaine cruciale à l'Assemblée Nationale, la motion de censure, si elle devait être proposée, n'aurait lieu pas avant mercredi, c'est ça ?
06:00Oui, mercredi ou jeudi, en fonction du moment où le gouvernement va engager sa responsabilité cet après-midi.
06:07Étape par étape, Pierre-Yves Courbon, député de la 1ère circonscription de la Loire, vous représentez le Parti Socialiste et la gauche ce matin,
06:12merci à vous pour votre journée, 7h52 sur France Bleue.

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