CGTN Europe interviewed Dr Rim Turkmani, Director of the Syria programme at the London School of Economics and Political Science (LSE)
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00:00Allons voir plus d'analyses sur ce sujet avec Rim Turkmani, directeur du programme Syrie à l'École de l'économie et de la science politique de Londres.
00:08Merci beaucoup de nous rejoindre aujourd'hui.
00:10C'est vrai de dire que la Syrie avait dépassé des récits mondiaux pendant un certain temps,
00:16mais la guerre civile n'avait clairement pas terminé avec beaucoup d'affaires incomplétes.
00:20C'était-il surprenant cette offensive de rebelles en Aleppo ?
00:24Vu que ce n'était pas seulement une guerre civile, mais aussi une guerre internationale,
00:30ce n'est pas surprenant ce qui s'est passé.
00:32La stabilité en Syrie s'est basée sur des accords très délicats et instables entre tous les pouvoirs externes,
00:40y compris les soutenants du régime sur le sol.
00:44Ce qui s'est passé dans la région a affecté cette balance
00:48et a faibli certains acteurs régionales, en particulier l'Iran et la Hezbollah.
00:54Mais ce qui est aussi clair, c'est que la paix relative que nous avons eu en Syrie ces dernières années,
01:00qui était aussi très dépendante de ces accords régionales,
01:04a donné à ces rebelles l'opportunité d'armer, d'entraîner et de planifier très attentivement cette offensive.
01:12Et ils ont juste reçu l'opportunité quand elle est arrivée.
01:16Comment est-ce que vous pensez que ce mouvement de rebelles est sustainable ?
01:20Et comment est-ce que le gouvernement d'Assad et ses alliés pourraient préparer une réponse ?
01:25Je ne pense pas que c'est très sustainable.
01:28Nous ne verrons pas qu'ils reviendront à ce qu'ils ont pris très rapidement.
01:32Mais militairement, n'importe quel pouvoir qui se répand très rapidement, très finement,
01:38sur une grande zone géographique, et qui ne se réalise pas mieux que ce qui était prévu,
01:44je pense qu'à un moment donné, ils vont être en trouble.
01:48Et en particulier quand il s'agit de la gouvernance civile.
01:52Donc ils ne vont pas pouvoir fournir aux gens qui vivent dans ces zones,
01:55de gouverner ces zones.
01:57Et c'est un biais que je pense que les Syriens devraient exploiter,
02:00et venir à l'avant et prendre soin de leurs villes et de leurs cités.
02:03Comment répondra-t-il à l'Assad ?
02:05Comme jamais, il répondra avec des bombardements aériens,
02:09en particulier sur des objectifs civils,
02:11pour augmenter la pression des civils,
02:14pour empêcher que la gouvernance civile puisse croître,
02:19et aussi pour que le reste du monde vienne à Damascus et parle à l'Assad.
02:23Parce qu'ils vont toujours demander au régime d'Assad d'arrêter les bombardements.
02:27Donc c'est un point de négociation pour le régime d'Assad.
02:31Je vois. Et comment est-ce que cette lutte renouvelée affecte la crise humanitaire en Syrie ?
02:37C'est en améliorant la crise,
02:39en évitant l'accès à des zones clés,
02:41en mettant plus de gens en besoin,
02:43plus de gens sous siege.
02:45Et je pense que c'est vraiment essentiel maintenant
02:47que toutes les agences internationales
02:49qui sont impliquées dans le soutien humanitaire en Syrie,
02:53insistent que, en particulier dans les nouvelles zones
02:56qui ont été occupées par les forces rebelles,
02:59et en particulier dans la ville d'Aleppo,
03:01qu'ils n'agissent que sur le sol,
03:03avec une gouvernance civile indépendante.
03:06Pas avec ce qui est associé à l'HJS,
03:09qui était l'un des groupes désignés
03:11qui conduisait cette offensive.
03:13Donc c'est important que les gens occupent le espace,
03:16parce qu'ils n'ont pas encore à mettre
03:18une autre dictature sur leur tête.
03:22Et en parlant de l'image régionale,
03:24vous avez mentionné tout à l'heure
03:26l'involvement des pouvoirs extérieurs,
03:28l'Iran, la Russie, la Turquie.
03:30C'est à quel point ce développement
03:32est un direct résultat
03:34du conflit qui s'est amplifié
03:36dans le Moyen-Orient, en Gaza, en Lébanon ?
03:39Comment cela a changé l'image
03:41qui a permis que ceci ait pu se produire ?
03:43Je veux dire, une partie de cela
03:45est liée au conflit régional.
03:48Comme je l'ai dit,
03:50tous ces changements que nous avons vu récemment,
03:54le développement de l'Iran,
03:56la bombardement continue d'Israël
03:58contre l'objectif d'Iran et de Hezbollah en Syrie,
04:01tout cela a empêché l'Iran et Hezbollah
04:05de propager le régime syrien
04:07et d'étendre leur vie.
04:09Mais ce n'est pas le seul facteur.
04:12La raison principale pour laquelle
04:14nous avons vu tout cela,
04:16c'est qu'il n'y avait pas de solution politique.
04:18Il n'y avait pas de processus légitime
04:20qui permettait à tout le monde
04:22d'agir sur le terrain.
04:24Il n'y avait pas de cease-fire fragile
04:26pendant lequel les groupes sur le terrain
04:28s'armaient et se préparaient.
04:30Ce n'est pas une stabilité à long terme.
04:32La seule chose qui donnera la paix
04:34est la solution politique légitime
04:36qui implique tous les acteurs sur le terrain.
04:38Nous avons principalement Assad à blâmer
04:40pour la manque de solution politique.
04:42Il était le partenaire le plus important
04:44dans le processus et il ne l'a jamais pris sérieusement.
04:46Nous apprécions vraiment
04:48votre input aujourd'hui sur ce sujet.
04:50Je vous remercie.