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Le Premier ministre a déclenché un 49.3 pour faire adopter sans vote le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 ce lundi 2 décembre à l'Assemblée nationale. Les députés de gauche ainsi que du Rassemblement national vont déposer une motion de censure. Si elle est votée, le gouvernement tombera.

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Transcription
00:00Il n'est un secret pour personne que depuis le discours de politique général du Premier ministre, qui s'était pourtant engagé à construire son budget
00:12en tenant compte des positions de l'ensemble des groupes, et évidemment du premier d'entre lui à l'Assemblée nationale,
00:24eh bien le gouvernement n'a pas cru bon de respecter cet engagement et cette promesse. Très récemment, il y a une semaine,
00:36le gouvernement s'est tourné pour la première fois vers le Rassemblement national, qui lui a répété les lignes rouges qui étaient les siennes.
00:45Ces lignes rouges ne sont pas des lignes rouges que nous sortons d'un chapeau pour nous faire plaisir.
00:50Ce sont des décisions qui étaient incluses dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, qui étaient profondément injustes à l'égard des Français,
01:01qui faisaient payer aux Français en réalité les conséquences de l'incompétence d'Emmanuel Macron durant 7 ans, de la dette, des déficits abyssaux
01:15qui ont été la conséquence de la politique d'Emmanuel Macron. Nous avons toujours dit et considéré que punir les Français pour les faits
01:25dont ils n'étaient pas responsables mais dont leur dirigeant était responsable n'était pas admissible, et surtout qu'il y avait d'autres moyens
01:34de ne pas aggraver des déficits déjà considérables. Les autres moyens, c'était évidemment de s'attaquer aux dépenses structurelles de l'État,
01:44aux trains de vie de l'État. C'est ainsi que nous avons fait des propositions d'économie, des propositions de recettes sur la spéculation,
01:55sur les rentes, sur précisément ce train de vie de l'État, pour pouvoir alléger le poids qui pesait sur les Français. Quel était ce poids ?
02:05L'aggravation pour la deuxième année consécutive de l'électricité, car il y aura tout de même une augmentation au 1er janvier datant de l'année dernière.
02:18C'était la désindexation des retraites, étant entendu que ce que M. Wauquiez a obtenu est dérisoire, puisque sur près de 4 milliards de recettes
02:31sur les retraités, il a obtenu 500 millions seulement. Donc c'était encore 3,5 milliards ponctionnés sur les retraités par l'intermédiaire
02:43de la désindexation des retraites. C'était évidemment l'alourdissement des charges du travail sur les entreprises qui ont été abaissées,
02:58mais qui sont restées à hauteur d'un milliard et demi. Et face à cela, nous avons fait des propositions au gouvernement avec droiture,
03:10avec loyauté. Nous n'avons rien caché de nos souhaits pour les Français. Le gouvernement n'a pas souhaité bouger au-delà du déremboursement
03:25des médicaments à hauteur de 600 millions. Je rappelle tout de même que la désindexation des retraites, qui ramène au gouvernement 3,2 milliards,
03:45c'est 0,5% de l'ensemble du budget du PLFSS. Il ne me semblait pas que cette demande était insupportable. Et je pense même qu'il était insupportable
04:00de la refuser. Les choses étaient claires. M. Barnier n'a pas souhaité répondre à la demande des 11 millions d'électeurs du RN.
04:13Il a dit que chacun assumerait ses responsabilités. Nous assumerons donc les nôtres.
04:18— Le chèque Barnier va probablement tomber en fin de semaine. Est-ce que ça veut dire qu'il n'y a pas de candidats pour matinée ?
04:24— Bon, il y a une autre question. — Ça veut dire quoi, « assinés » ?
04:29— Ça veut dire que nous déposerons, au moment où je vous parle, une motion de censure, et que nous voterons la censure du gouvernement.
04:40— Mais le gouvernement est allé où, je pense ? — Excusez-moi, mais le gouvernement a prévu 30 à 40 milliards d'euros de taxes et impôts supplémentaires.
04:51Nous avons été extrêmement raisonnables dans les demandes que nous lui avons transférées au nom des Français, avec le mandat que nous a donné
05:02les Français, le mandat de protection, en quelque sorte, qu'ils nous ont accordé. Nous remplissons ce mandat. Les demandes que nous faisions
05:09étaient de demandes particulièrement raisonnables. Et malgré cela, le gouvernement n'a accédé en réalité qu'à une seule des demandes que nous faisions,
05:21je le rappelle, à hauteur de 600 millions d'euros. Ça peut paraître beaucoup, évidemment, pour ceux qui nous écoutent.
05:28Mais au regard du budget de la santé, c'est dérisoire. — Vous avez voté aussi la motion d'accord.
05:38— Mais nous avons toujours dit que ça n'est pas la motion de la gauche. Les motions de censure déposées sont des motions de censure du gouvernement.
05:47Il s'agit donc de censurer le gouvernement. Donc d'où que viennent ces motions de censure, s'il y en a une ou plusieurs,
05:56nous voterons ces motions de censure, et en premier lieu, d'ailleurs, la nôtre.
06:01— Non mais vous n'avez pas peur de la nôtre ? En tant que ministre de la Santé, vous n'avez pas peur de la nôtre ?
06:09— Non mais ça, c'est... Non mais moi, je demande aux Français de ne pas croire la communication gouvernementale qui a fait depuis 15 jours
06:25du catastrophisme pour essayer de sauver la mise. La réalité, c'est que si le gouvernement est censuré, c'est par une loi spéciale
06:36le budget de l'année dernière qui s'appliquera – j'ai envie de vous dire – donc 30 à 40 milliards d'impôts et de taxes
06:43en moins que le budget que prévoyait M. Barnier. Et puis le président de la République nommera un nouveau Premier ministre
06:53qui nommera un nouveau gouvernement qui s'attèlera avec l'opposition, bien sûr, à construire un nouveau budget.
07:03Donc il n'y a aucune raison, encore une fois, d'essayer de diriger le choix des Français par la peur. Les Français n'ont pas de raison
07:13d'avoir peur. Et s'ils ont peur, c'est parce que notre pays a 3 300 milliards d'euros de dettes, des déficits absolument historiques.
07:23Tous les déficits, d'ailleurs, ont atteint des records, des faillites d'entreprises en cascade, le chômage qui remonte.
07:32Et ceci n'a rien à voir avec la censure. Ceci est le fait d'une politique qui a été soutenue, d'ailleurs, par les LR depuis 7 ans.
07:42Je rappelle que jamais les LR n'ont accepté pendant 7 ans de voter la moindre motion de censure. Ils n'ont même pas, encore une fois,
07:52souhaité s'associer à notre demande de projet de loi de finances rectificatifs quand, avant les élections de juin, nous avions d'ores et déjà
08:00détecté qu'il y avait des dérapages budgétaires extrêmement graves. Alors aujourd'hui, M. Barnier vient nous dire
08:07« Regardez, les deux assemblées se sont mis d'accord sur le PLFSS ». C'est faux. Ce ne sont pas les deux assemblées qui se sont mis d'accord.
08:19C'est la commission mixte paritaire, c'est-à-dire les macronistes main dans la main avec les LR. Bon. Le problème, c'est que ça ne fait pas une majorité.
08:30Et si ça faisait une majorité, M. Barnier n'aurait pas été contraint de faire passer son PLFSS grâce au 49.3.
08:39— Ça ne vous dérange pas de vous ranger du côté des LR ? — Pardon ? — Ça ne vous dérange pas de vous ranger du même côté des LR, par exemple ?
08:45— Non, mais on se range du côté de personne. Une motion de censure est une motion de censure. On censure le gouvernement. C'est tout ce que ça veut dire.
08:55À partir du moment où des groupes déposent des motions de censure, l'objectif est exactement le même. Il n'y a pas dans notre pays de mise en place
09:04d'une majorité ou d'un gouvernement alternatif. Ça n'existe pas. Voilà. Donc nous souhaitons voter cette motion de censure.
09:11Nous déposons donc une motion de censure. Et nous allons la voter parce que les Français en ont soupé. Voilà. Ils en ont soupé d'être étriés.
09:20Ils en ont soupé d'être maltraités. Peut-être, certains pensaient qu'avec Michel Barnier, les choses changeraient. Eh bien c'est encore pire que ça ne l'était.
09:29Nous ne pouvons pas laisser la situation en l'état. Et donc nous allons nous servir de la force que nous donne le mandat de nos 11 millions d'hectares
09:38pour obtenir demain un budget qui les préserve, qui sauvegarde leur pouvoir d'achat, qui préserve nos entreprises et puis, encore une fois,
09:49qui s'attaque aussi au train de vie de l'État. — Mais si la police s'y entend, c'est-à-dire que c'est monté un pas en avant dans l'accélération
09:56des recours aux médicaments. Finalement, comment est-ce qu'il a réussi les recours aux médicaments ?
10:01— Non, madame, ne faites pas comme Michel Barnier. N'essayez pas de penser à ma place. Ça évite de commettre beaucoup d'erreurs.
10:08Nous avons été extrêmement clairs. Nous avons dit suppression de l'augmentation des taxes sur l'électricité,
10:16suppression du déremboursement envisagé des médicaments, suppression de la désindexation des retraites et suppression de l'alourdissement
10:29du coût du travail. Nous avons fait un pas. Nous avons accepté les 1,5 milliard d'alourdissements du coût du travail.
10:38Vous voyez ? Donc nous avons fait un pas. Nous sommes allés au bout de ce que nous pouvions en matière de négociation.
10:45Mais quand j'entends le gouvernement dire que sur l'aide médicale d'État, qui est la gratuité des soins pour les clandestins,
10:52il envisage dans sa générosité de baisser l'AME de 200 millions alors que l'AME est au moment où nous nous parlons
11:02entre 1,3 milliard et 1,6 milliard, je me dis que l'on se moque du monde, surtout quand dans le même temps,
11:09il envisageait de dérembourser des médicaments. Ça n'est pas admissible. Et les Français aspirent à être traités de manière juste
11:19et à ce qu'ils soient tenus compte des difficultés financières qui sont les leurs, qui ne sont pas de leur fait,
11:25mais qui sont du fait des gouvernements successifs. Donc si M. Barnier voulait véritablement incarner une rupture,
11:36j'ai envie de vous dire que c'est raté. C'est la continuité dans le pire que représentaient son PLFSS et son PLF.
11:45— Vous pensez qu'il y a un risque sur la démission du président de la République parce que constitutionnellement,
11:48M. le Président, il n'y a rien à dire sur la démission de M. Barnier ?
11:52— Vous savez, notre constitution est claire. Lorsqu'il existe une crise politique grave, une crise institutionnelle,
12:01voire une crise de régime, le président de la République a 3 possibilités. Le remaniement. Il faut s'interroger sur l'utilité
12:11au moment où un gouvernement ne pourrait être que minoritaire. La dissolution. Cette arme, il l'a déjà utilisée.
12:21Et il ne peut pas l'utiliser avant juin prochain. Et sa propre démission. Ce sont les leviers que donne la Constitution.
12:30Mais encore une fois, ceci relève de la décision et de la responsabilité du président de la République.
12:37— Merci à tous. Merci.

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