La Bourse de Paris résiste. L'indice parisien clôture en hausse de 0,26% à 7.255,42 points ce mardi soir, mais a vu ses gains nettement s'étioler par rapport au début de séance. Il faut dire que le climat politique en France rend compliqué toute tentative de gros rebond de l'indice vedette parisien.
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00:00Nicolas, qu'est-ce qui fait courir la bourse ? En pleine crise politique, avec le risque d'une France sans budget au 1er janvier, le CAC 40 a finalement résisté.
00:09Et c'est un peu contre-intuitif parce qu'on pensait que les bourses allaient dégringoler hier.
00:12Oui, on dit toujours les marchés. Les marchés, vous avez la vie des grands indices boursiers qui regroupent les principales multinationales d'un pays où on échange des actions.
00:20C'est la vie du business. Et puis, vous avez le marché obligataire où on échange des obligations d'État, des emprunts d'État.
00:28En fait, ce sont deux marchés qui ne fonctionnent pas vraiment ensemble, même si on appelle ça les marchés.
00:33Ça veut dire qu'une tension sur la dette de la France ne veut pas du tout dire que mécaniquement, derrière, il y a un krach boursier, un effondrement des indices actions.
00:42Donc ça veut dire que si la censure est votée comme ça s'annonce dans les heures qui viennent, le CAC ne va pas s'effondrer ?
00:47Le CAC n'a pas de raison de s'effondrer. Il est beaucoup plus sensible aux risques géopolitiques type Ukraine ou Amérique protectionniste qu'à une commission mixte paritaire conclusive,
00:56une non-indexation des pensions ou une nouvelle ânerie d'un député. C'est clair. Alors, la réalité, c'est que si le CAC résiste effectivement cette semaine,
01:04le problème, c'est que quand vous le regardez sur la longue période, sur un an à peu près, c'est la pire performance des indices mondiaux.
01:11Il y a que trois autres. Et il perd 4 % depuis le 1er janvier. Vous avez trois autres indices boursiers qui sont dans le rouge.
01:17L'indice de Sao Paulo, de Varsovie, de Moscou. Ce n'est pas le club des cinq. Et hier, par exemple, à Francfort, le DAX a inscrit un nouveau record à 20 000 points, par exemple.
01:28Mais pourtant, le CAC 40 résiste en ce moment. Pour quelle raison ?
01:33Il résiste en ce moment parce qu'il est tiré par la bonne tenue des bourses mondiales. Il y a un phénomène d'entraînement.
01:38Wall Street va de record en record depuis la victoire de Donald Trump. Le CAC est tiré parce qu'il a des valeurs de pointe.
01:43Safran, actuellement, qui cartonne. Schneider Electric, qui, au-delà du matériel, vend de l'intelligence artificielle et du logiciel.
01:51Schneider, on n'en parle pas souvent, ça vaut plus cher que Total, aujourd'hui. Ça vaut plus cher qu'Airbus.
01:56Vous avez Airbus, aussi, qui pense pouvoir réussir ses livraisons. Vous avez ici l'or Saint-Gobain.
02:00Le CAC regroupe aussi des entreprises de taille complètement mondiale. 75 % des ventes sont réalisées hors de France.
02:06Ce qui se passe sur le territoire français, ce n'est pas ça qui fait vaciller, à droite ou à gauche, une entreprise multinationale.
02:13Pas mal de boîtes du CAC n'ont de Français que leur histoire et leur siège, aujourd'hui.
02:17Et puis, comme on dit, le marché a prahissé le risque politique depuis la dissolution.
02:22Ça veut dire qu'il a inclus le risque politique depuis le 9 juin. La censure n'est qu'une étape supplémentaire.
02:28Celles qui souffrent, ce sont des valeurs très domestiques, comme Orange, comme Carrefour, comme les banques, d'ailleurs,
02:34qui, elles, sont sensibles aux tensions, justement, sur le marché obligataire. Parce que les banques et le marché obligataire, il y a un moment, là, ça se rejoint.
02:41Sauf que quand on regarde sur un an, le CAC 40 affiche quand même la plus mauvaise performance de tous les grands indices. Pourquoi ?
02:47Absolument. Eh bien, ce n'est pas du tout lié à LFI ou RL à Macron, à Barnier. C'est lié au luxe.
02:51Quand on ne vend plus de produits de luxe, le CAC recule. Je m'arrêterai là parce que je suis à la bourre.
02:56Mais sur un an, Kering, moins 44. L'Oréal, moins 26. LVMH, moins 17. Pernod Ricard, moins 34.
03:03Ce n'est pas du luxe, Pernod Ricard. Ce n'est pas du luxe, mais c'est du vin espiritueux.
03:09Et en fait, on espère quoi ? On espère que Trump va donner envie aux consommateurs américains de se gaver de sac à main et de vins espiritueux.
03:15Et on espère que le plan de relance de la Chine va relancer la croissance chinoise.
03:18La bonne nouvelle aujourd'hui pour ces exportateurs, c'est que l'euro baisse. Et ça, c'est bien.
03:22Vendons du pastis aux Américains.
03:24Absolument.