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Grande sportive de haut niveau, dirigeante, femme impliquée dans de nombreux projets, et désormais présidente de la section cyclisme du plus vieux club omnisports de France, le Racing Club de France : Sévérine Desbouys est dans La victoire est en elles cette semaine. Elle reviendra sur une carrière riche de victoires et d'enseignements, comme l'est désormais sa nouvelle vie.

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Sport
Transcription
00:00...
00:16Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport,
00:19soyez les bienvenus dans votre rendez-vous
00:21dédié aux femmes dans le sport.
00:22Encore et encore, une femme inspirante,
00:25une femme engagée, une femme qui fait bouger les choses
00:27avec nous aujourd'hui.
00:28Je suis ravi d'accueillir Séverine Desbouis.
00:31Bonjour, Séverine.
00:32Dans cette émission, on adore les femmes qui font le sport,
00:35soit parce qu'elles ont brillé dans leur discipline,
00:37mais parfois, c'est juste un début, c'est ton cas,
00:39parce qu'elles occupent des postes à responsabilité,
00:42ça aussi, c'est ton cas, parce qu'elles ont des engagements forts,
00:45parce qu'elles se battent au quotidien
00:47pour des choses importantes, c'est ce que tu fais.
00:50Avec un nouvel aboutissement, le 24 juin 2024,
00:52tu es devenue présidente de la section vélo
00:54du plus vieux club omnisport de France,
00:56le Racing Club de France.
00:57On a bien compris, on parle de vélo avec toi.
01:00On parlera de ta jolie carrière, qui est derrière.
01:04Ça te paraît loin ou pas, ta carrière de cycliste professionnelle ?
01:06Complètement.
01:07Ça te paraît très loin ?
01:09Tu as quel âge aujourd'hui, Séverine ?
01:10J'ai eu 50 ans cette année.
01:12Alors, cette carrière, elle a été professionnelle.
01:15Il y a eu la grande boucle, l'Aventure de France Féminin.
01:18Tu as été professionnelle avec des grandes équipes.
01:20Je voudrais que tu m'expliques comment tu es arrivée au vélo.
01:23Tu es originaire d'où ?
01:25Alors, je suis originaire de Vichy.
01:27Voilà, au centre de la France.
01:28Donc, il n'y a pas que les pastilles ou les crèmes Vichy.
01:31Ou le golf.
01:32Ou le golf, aussi.
01:33Mon papa était speaker de vélo.
01:35Voilà.
01:36Et j'étais une jeune fille hyper active.
01:40Et c'est vrai que j'avais du mal à tenir en place.
01:42Donc, on m'a inscrit à plein de sports.
01:44Et puis, un jour, mon papa me dit,
01:47écoute, les sports co, etc.,
01:50même les sports individuels, ça ne te fatigue pas.
01:52Et il m'a amenée à vélo.
01:54Il m'a dit, écoute...
01:55Tu avais quel âge ?
01:56J'avais 13 ans.
01:58Donc, tu avais 13 ans.
01:59J'avais 13 ans.
02:01Et mon papa m'amène à vélo.
02:02Il me dit, écoute, on va l'essayer.
02:04Et mon papa était un ancien coureur cycliste.
02:07Et donc, on part...
02:08Un vélo de route.
02:10Un vélo de route.
02:11Et on part sur un parcours...
02:14Parce que Vichy, c'est vallonné.
02:15Exactement.
02:16Et avec une côte de 1,5 km.
02:20Et il me dit, voilà, on va voir si t'es capable,
02:22si là, ça te calme, en fait.
02:24On part...
02:25Attends, tu étais quel type de jeune fille ?
02:27J'étais assez hyperactive.
02:29J'étais... Voilà.
02:30Et en fait, on fait ce tour de 6 km.
02:34Et je dépose mon papa en haut de la côte.
02:37Je suis toute seule et je l'attends.
02:38Et il me dit, OK, on arrête tous les autres sports
02:41et on va aller là-dessus.
02:43Mais il me dit, par contre, pendant un an,
02:44on ne fait pas de compétition,
02:45tu vas apprendre à vraiment grimper les côtes.
02:49Il faut vraiment que ça soit parfait.
02:50Avec lui ?
02:51Avec lui, puis après, toute seule.
02:52Et puis, je fais ça pendant six mois,
02:54puis j'en avais marre, en fait.
02:55C'était très astreignant en termes de rigueur.
02:59Puis un jour, j'avais pris...
03:00Je comptais le nombre de minutes qu'il fallait
03:03pour faire ce tour.
03:05Je m'arrêtais et puis je comptais.
03:06J'ai dit, bon, ça fait une heure, je rentre.
03:08Je rentrais très vite.
03:09Je mouillais mes affaires et hop, je rangeais le vélo.
03:11En fait, j'avais fait peut-être 10 km,
03:13alors qu'il avait demandé d'en faire 30.
03:15Et un jour, le chef de gare,
03:17parce que je passais de loin la gare,
03:19lui a dit, mais je vois Séverine très souvent
03:21assise à bouquiner.
03:23Et voilà.
03:25Et mon papa, un jour, m'enlève le vélo
03:26et je ne bouillais plus de vélo.
03:27Je dis, je vais à l'entraînement.
03:28Non, il n'y a plus d'entraînement.
03:30C'est où tu t'engages, tu y vas à fond,
03:32tu n'auras pas de regrets ou tu ne fais pas, en fait.
03:35Et ça, ça a été la première leçon de ma vie, en fait.
03:37C'est...
03:38C'est quoi le message que tu retiens ?
03:39Le message, c'est que quand on te fait confiance,
03:41déjà, c'est du temps, c'est de l'argent
03:45et donc, c'est du respect.
03:46Donc, ça, c'est la première leçon que j'ai retenue.
03:48Oui, mais tu aurais pu lui dire, c'est pas pour moi.
03:50Oui, mais je pense qu'il avait raison, en fait,
03:52que j'avais un potentiel et la preuve,
03:54on l'a vu par le passé, par la suite.
03:57Et pour le coup, c'était la confiance.
03:59Vraiment, te faire confiance, en fait.
04:02Et là, j'avais transgressé sa confiance.
04:03Et à partir de là ?
04:05À partir de là, il m'a mise en compétition.
04:09Un mois et demi après, j'ai gagné neuf courses de suite.
04:12Toute seule, à chaque fois.
04:13Et là, tu te dis quoi ?
04:14Et là, je me suis dit, la vie est bien faite.
04:18La vie m'a donné vraiment des compétences aussi physiques.
04:22Il faut que je les saisisse
04:23parce que tout le monde ne les a pas forcément.
04:25Mais t'as 13 ans.
04:26J'ai 13 ans, oui.
04:27T'as 13 ans, on est dans un sport masculin.
04:29Te projeter, c'est quoi ?
04:31Me projeter, c'est de me dire,
04:33ça va me permettre de gagner,
04:36c'est trouver une position dans ma classe,
04:39c'est dans la société.
04:41Gagner, c'est aussi...
04:42Parce que j'aimais beaucoup les États-Unis,
04:43donc j'ai regardé beaucoup d'émissions,
04:45de choses, des Carl Lewis.
04:46C'était vraiment...
04:47J'étais assez fan du système anglo-saxon.
04:49Et je me disais, si tu réussis dans le sport,
04:52ça t'aidera aussi au niveau scolaire
04:55à grandir et à aller loin, en fait.
04:57Et puis, quand vous êtes originaire de Vichy,
04:59au bout d'un an, je suis rentrée en équipe de France.
05:01C'était une petite ville.
05:03Et puis, beaucoup de gens se moquaient
05:04des origines d'où je venais.
05:06Et j'ai dit, vous savez,
05:09je ne ferai pas le tour de Corat,
05:11je ferai le tour du monde, en fait.
05:12Et un jour, j'y arriverai, en fait.
05:13Et je vais vous démontrer que je vais y arriver.
05:15Donc, c'est aussi peut-être la troisième leçon.
05:18C'est pas la soif de vivre.
05:22C'est la soif de survivre et réussir.
05:25J'étais vraiment dans ça.
05:26Et je suis... C'est ce qui m'anime très souvent.
05:28Je dis merci à la vie tous les jours.
05:30Tous les jours.
05:32Je comprends parfaitement.
05:33Est-ce que tu penses qu'à travers tout ça,
05:37tu as un mental différent des autres ?
05:38Est-ce que tu te sens différente ?
05:40Donc, inspirante, mais différente aussi.
05:42Oui. Je l'ai...
05:43Oui, je l'ai compris
05:45dans un des projets que j'ai montés dernièrement.
05:48Il a fallu que je l'accepte,
05:49parce que finalement, je me suis rendue compte
05:51que j'avais...
05:53Notamment en évitant, par exemple,
05:55de communiquer sur moi ou parler de moi,
05:58je me suis rendue compte
06:00que les gens, finalement, ne me connaissaient pas,
06:01alors que finalement, j'avais aussi beaucoup de...
06:04Mon parcours, mon expérience, mes échecs...
06:07En toute humilité.
06:09Oui. Pousser les murs, réussis, pris des coups,
06:12mais que ça méritait de le transmettre aussi aux autres
06:14et que la vision que j'avais, la façon dont j'avançais
06:17ou cette résilience que j'ai pu avoir,
06:20tout le monde ne l'a pas.
06:21Donc, l'idée, c'est aussi d'aider les autres à ce niveau-là.
06:24Et de...
06:25Transmettre. Je suis très attachée à ça.
06:27Notamment depuis les six dernières années.
06:29T'as 13 ans, tu gagnes tout.
06:31T'as 14 ans, tu gagnes tout.
06:33Tu continues de tout gagner.
06:35Est-ce qu'être une femme qui fait du vélo,
06:39tu sentais un regard genre déjà le vélo...
06:41Je caricature, parce que moi, j'adore.
06:43C'est un sport de beauf, puis c'est un sport de mec.
06:45Qu'est-ce qu'elle fout, celle-là ?
06:46Non.
06:47Non.
06:48Tu voulais pas l'entendre ou tu l'as pas entendu ?
06:50Non, je l'ai pas entendu parce que j'étais...
06:53J'étais...
06:55Je voulais... Je courais beaucoup avec les garçons.
06:57Et l'idée, c'est que...
06:59Et je l'ai batté.
07:00Oui.
07:01Ha ! Ha ! Ha ! Ha !
07:03Tu vois, c'est pas toi qui l'as dit,
07:04mais je le sentais bien venir, ça.
07:05Mais ça m'a plu.
07:06L'idée, c'était d'être égale à égale.
07:08Et d'ailleurs, à 16 ans,
07:11j'ai demandé à partir en sport-études.
07:13C'est-à-dire, j'ai demandé à mes parents,
07:15j'ai dit, voilà, j'ai envie de progresser.
07:18J'avais cette envie-là.
07:20Cette soif.
07:21Oui, cette soif-là.
07:22Et mes parents m'ont dit, on n'a pas les moyens.
07:24Je suis allée voir mes grands-parents,
07:25je suis même rentrée dans une banque.
07:26J'ai jamais rentré dans une banque en disant,
07:28voilà, je voudrais partir, c'est lourd pour mes parents.
07:31Et en fait, l'entraîneur du Pôle France,
07:34à un certain moment, a appelé mes parents.
07:37Et parce que je l'avais appelé, j'avais fait une lettre,
07:40et il a appelé, il n'y avait que des garçons.
07:42Il a dit, je vais l'apprendre et on va investir.
07:45Et puis finalement, le sport-études plus mes grands-parents
07:49qui ont dit, voilà, on investit sur un an et on y va, quoi.
07:52C'est émouvant, ce que tu dis.
07:54Et au bout de deux mois, je suis tombée.
07:55Attends, tu as quel âge ?
07:56J'avais 16 ans.
07:57OK, et au bout de deux mois ?
07:58Au bout de deux mois, j'ai un très grave problème de santé.
08:01Je me retrouve hospitalisée et c'est pendant six semaines.
08:06Et là, mes parents viennent le dernier jour,
08:08ils ne viennent pas avant.
08:09Ils ne viennent pas avant.
08:11Ils viennent le dernier jour à l'hôpital.
08:12Et ils savent que c'est le dernier jour ?
08:13Oui.
08:14Et mes parents viennent en me disant, bon, qu'est-ce qu'on fait ?
08:17On te ramène à la maison ? C'est bon, là ?
08:20J'ai dit non.
08:22Non, non, je reste.
08:23Et j'ai passé mon Noël là-bas.
08:25J'ai dit...
08:26Où, aux sport-études ?
08:27Aux sport-études, pour garder mon statut de haut niveau,
08:29il fallait que je sois championne de France Espoir.
08:32Et...
08:33C'était combien de temps après ?
08:35C'était sept mois après.
08:37OK.
08:38Et je dis, c'est pas grave.
08:39Donc, t'as sept mois pour retrouver le niveau.
08:41Exactement.
08:42Et sept mois après, je suis championne de France Espoir.
08:46Et je rencontre Marion Cligny.
08:48Enfin, des filles comme Cathy Marsal,
08:51Cécile Audin, des femmes de caractère.
08:54Et je dis, voilà, maintenant, je lâcherai plus, en fait.
08:58Entre femmes de caractère, hein ?
08:59Oui.
09:01Est-ce qu'aujourd'hui...
09:02Alors, c'est très compliqué, parce que je sens et je vois
09:05et je partage, parce que j'ai fait comme ça aussi dans ma vie,
09:07mais là, on est là pour parler de toi,
09:10que tu sais pousser les portes.
09:11Donc, c'est difficile.
09:13Je me disais, est-ce qu'il y a quelqu'un qui a tout changé ?
09:15Et en fait, il y en a probablement plein,
09:16parce que comme tu pousses toutes les portes,
09:18et quand on pousse toutes les portes,
09:19on pousse pas les petites portes, on pousse les grosses portes.
09:22Disons que ma vie a été faite de belles rencontres.
09:24Oui.
09:25La première rencontre, ça a été mon professeur de CE2,
09:29M. Queveau-Villiers, qui m'a fait confiance,
09:31qui m'a fait découvrir le sport,
09:33parce que j'étais toujours au fond de la classe,
09:35j'étais pas très à l'aise, j'étais assez timide.
09:37Et il m'a fait découvrir le sport,
09:39le fait que je pouvais prendre du plaisir...
09:43Et t'exprimer à travers le sport, et montrer des choses.
09:45Exactement. Après, ça a été mon professeur d'EPS au collège,
09:50M. Leroy, avec qui j'ai eu la chance de porter la flamme ensemble,
09:53et ça a été une surprise.
09:55La flamme ?
09:56La flamme olympique à Vichy.
09:57On s'est retrouvés dans le bus, à côté d'eux.
09:59Lors du JO de...
10:00Les Jeux olympiques de Paris 2024,
10:03on a porté la flamme, voilà.
10:05Et ça, c'était aussi une personne qui a compté.
10:08Ah, tu veux dire que tu l'as retrouvée là ?
10:09Je l'ai retrouvée là, à ce moment-là, ouais.
10:11Et puis ça, c'était chouette.
10:13Et l'entraîneur de sport-études, la personne qui m'a fait confiance.
10:18Voilà.
10:20Un homme aussi.
10:21Il n'y avait pas de femme dans ce parcours.
10:23Ça va venir, ça va venir. Je vais t'expliquer, ça va venir.
10:25Après, à un moment donné, je sors du sport-études,
10:28où j'ai envie de passer des caps,
10:31et voilà, je veux avancer, mais j'ai pas toutes les clés, en fait.
10:36Et on me présente à Cyril Guimard.
10:38Et là, je me retrouve face à un type, à cinq loups,
10:42qui n'est pas forcément l'homme qui entraîne les femmes, au contraire.
10:46Et quand il me voit, il me dit 10 kilos à perdre.
10:48C'était très direct, comme rencontre.
10:50Et je le regarde, je dis, ah non, non, c'est pas possible.
10:53Il me dit, si, c'est ça.
10:55Et je le challenge, je lâche pas.
10:57Et puis, je l'ai écouté, en fait.
10:59À l'époque, j'étais fiancée à Tom Steele, l'axe pro.
11:02Et je lui dis, je l'appelle, et je dis, voilà ce qu'il m'a dit.
11:05Il m'a dit, non, mais laisse tomber, c'est pas grave.
11:08Tu ferais mieux d'arrêter le vélo, peut-être,
11:10parce que j'étais dans une phase un peu creuse, en fait.
11:13Genre, juste en sortant du sport-études.
11:15Et puis, je l'ai rappelé, je lui ai dit, OK, combien de kilos ?
11:18C'est quoi la règle du jeu ? C'est quoi le cadre ?
11:21Et puis, en fait, il m'a un peu challengée.
11:24Et voilà, ça fait partie des belles rencontres
11:27pendant ma carrière professionnelle, pendant 11 ans.
11:30Non, mais attends, tu parlais des kilos, et ensuite, il se passe quoi ?
11:33Il se passe quoi ? Il se passe que je deviens
11:35meilleure grimpeuse à Grande Boucle, je gagne deux étapes,
11:38je gagne une Coupe du Monde, je fais quatrième à Grande Boucle,
11:42je vais autour d'Italie, enfin, mon palmarès s'explose bien, quoi.
11:46Voilà.
11:47Donc, il avait raison.
11:49Et puis, quoi d'autre ? Christine Lagarde.
11:52Ça, c'est... Voilà, tu parlais des femmes,
11:54ben ça, c'est quelqu'un qui m'a...
11:56Elle avait déjà les responsabilités actuelles ?
11:58Non, elle était... J'ai travaillé avec son mari.
12:02Donc, mon premier job, elle était à la Direction générale
12:04du développement économique, c'était mon patron.
12:06Puis, un jour, il me dit, je vais te présenter quelqu'un,
12:07je pense qu'il sera important, tu verras dans ta vie.
12:10Et j'arrive et je vois cette dame et...
12:13Qui, à l'époque, est quoi ?
12:14Qui, à l'époque, était...
12:17C'était juste avant qu'elle soit ministre de l'Economie,
12:19donc je me souviens plus exactement.
12:22Mais voilà, c'est quelqu'un qui est là, qui est touchante
12:26et qui a su trouver les mots.
12:28Après, Pascal Griseau, qui est président actuel
12:31de la Fédération de golf, aussi.
12:33Attends, il y a juste une chose, parce que là, on entend,
12:35et tu vas vite, et on entend que tu rencontres des gens
12:38comme Christine Lagarde, des gens qui ont
12:39des grosses responsabilités.
12:41Ce qu'il faut quand même expliquer, c'est que t'as
12:43un mental de ouf, tu t'entraînes probablement mieux
12:47et plus que beaucoup d'autres.
12:49Oui.
12:50Mais comme une journée dure 24 heures,
12:53on a aussi le temps de se servir de sa tête
12:56et de faire des études.
12:57Je ne suis pas en train de dire que les sportifs sont bêtes,
12:58c'est surtout pas ce que je dis.
13:00Mais toi, en plus, t'es allée très loin,
13:02parallèlement au niveau des études.
13:03Oui, j'ai fait d'abord, en sortant du sport études,
13:07j'ai fait K-Norma, j'ai fait un master de stratégie d'entreprise,
13:10d'où mon passage à Marseille, et cette rencontre
13:13avec M. Djukanti, Mme Lagarde.
13:15Après, j'ai fait l'IHEDN, parce que la gestion de crise
13:18était des choses qui me passionnaient.
13:19Et puis dernièrement, j'ai fait le MIT à Boston
13:22sur le management interculturel.
13:24Je l'ai fait pendant neuf mois la nuit.
13:27Voilà, parce que j'ai des enfants aussi.
13:29C'était une brique qui me manquait.
13:31Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de se former en permanence.
13:33Il faut oser, en fait.
13:35L'audace, je crois que si on n'ose pas, on ne sait pas, en fait.
13:38En même temps, la nuit, on peut dormir.
13:40Aussi, mais je ne dors pas beaucoup.
13:42Je dors le week-end.
13:43On l'a bien compris. Je voudrais qu'on revienne
13:44sur les performances sportives, sur la grande boucle,
13:47qui n'était pas encore le Tour de France féminin.
13:50Oui.
13:51Ça avait une saveur particulière de gagner des étapes
13:54de la grande boucle ?
13:55Oui, parce qu'au niveau des étapes, notamment...
13:59Enfin, du parcours déjà, on faisait les Alpes,
14:02on faisait les Grands Cols.
14:03Ce qui commence à arriver avec le Tour de France,
14:07nous, on l'avait.
14:08Nous, on en avait vraiment...
14:10C'était corsé. On était sur deux semaines, tout de suite.
14:13Moi, j'ai fait neuf grandes boucles.
14:15C'était neuf fois deux semaines.
14:17Et...
14:19Et donc, Galibier, Tourmalet, Alpe d'Huez.
14:23Voilà, donc c'était...
14:25Il y avait du monde.
14:26Alors, sur certaines étapes,
14:28autant que le Tour de France actuel,
14:31mais, ouais, c'était passionnant.
14:33Ce qui était peut-être éprouvant,
14:37c'était les conditions d'hébergement,
14:39le transport, qui pouvait être compliqué, mais...
14:43C'est-à-dire ?
14:44Le transport, on n'avait pas les bus.
14:46Quand j'étais en équipe de France, on était...
14:49On avait le camping-car, beaucoup comme ça,
14:52ou en voiture, contrairement aujourd'hui,
14:54où les filles ont les bus, les mêmes systèmes
14:57que les équipes professionnelles masculines.
15:00Par contre, quand je suis passée pro en Italie,
15:02on avait le bus, le camping-car, on était équipés pareil.
15:05Ensuite, tu passes pro en Italie,
15:08et là, c'est, entre guillemets, la...
15:10la grande vie ?
15:11C'est une vie qui est...
15:15Je deviens leader, c'est-à-dire que l'année d'avant,
15:18je...
15:20Je suis face à Fabiana Luperini,
15:23qui a gagné quatre grandes boucles,
15:25Soma Riba, qu'on a gagné deux,
15:27et puis, je gagne...
15:31Dans les Grands Cols, je les mets à une à deux minutes.
15:33Donc, les Italiens, l'équipe du Maroc mondial,
15:36Gasportim...
15:37Vient me chercher.
15:38Vient me chercher.
15:39Et puis, je suis quatrième mondiale,
15:42et là, j'y vais.
15:43Donc, là, je me retrouve à habiter en Italie,
15:45un environnement qui me bouscule,
15:47parce que le fait d'avoir, justement,
15:49d'être une personnalité qui étudie,
15:51qui aime bien aller au théâtre...
15:53J'avais été chercher ça, en fait.
15:55J'avais besoin intellectuellement
15:58de me cultiver, de faire des choses,
16:00et là, je me retrouve dans un environnement, pour le coup,
16:03focus pro, mais pro, c'est-à-dire que t'es pas...
16:06Et puis, on était 17 filles,
16:08on était 14 nationalités.
16:10Donc, là, tu vois, c'est un peu la education first,
16:13mes versions...
16:15Tu commences à toucher un gros salaire.
16:17Je commence à toucher un gros salaire
16:19dans les gros salaires actuels.
16:21Je veux pas... J'étais à 14 000 euros par mois.
16:24Donc, ce qui est conséquent.
16:26Mais là, si tu veux, c'est même beaucoup.
16:29C'est-à-dire que je suis dans un truc
16:31où c'est même trop, et je perds mes repères.
16:34Tout ce que j'avais mis en place, j'aimais bien m'entraîner,
16:38voilà, faire ce qu'on appellerait aujourd'hui du vélo connecté,
16:42je suis organisée, la récup', c'était...
16:44J'avais la chance, j'avais aussi construit mon équipe
16:47avec Jean-Marcel Ferré.
16:48J'avais été voir l'équipe de France 98,
16:51l'environnement médical, pour travailler.
16:53Je voulais sortir du monde du vélo.
16:55Je m'étais financée ça, en fait.
16:57Et là, j'arrive en Italie,
16:58et tout cet accompagnement et cet environnement,
17:01innovant, on va appeler ça comme ça,
17:03c'est pas du tout le système en Italie, en fait.
17:05Donc, ça a été très compliqué pour moi.
17:08Néanmoins, donc, j'ai quelques victoires,
17:11mais on est sur les 17 à les 9 meilleures mondiales,
17:15en fait, qui sont dans l'équipe, en fait.
17:18Et là, je sais pas le gérer, en fait.
17:20Je sais pas le gérer, et finalement,
17:22ce qui était un avantage dans ma structuration avant
17:25est un désavantage, parce que je sais pas m'adapter.
17:28Je suis... Je parle très bien les langues,
17:30et puis je fais... Tu parles de rencontres.
17:33J'ai la chance d'être avec Pia Sunset, finlandaise,
17:36Sciences Po, une tronche qui voit que c'est difficile pour moi,
17:40en fait. Et...
17:42Et puis, elle essaie de m'aider,
17:44parce qu'elle est là depuis 4 ans.
17:46Et puis, en milieu de saison, elle décide de partir.
17:49Voilà. Pourquoi ?
17:50Parce que je pense que, justement, dans nos échanges,
17:53elle a vu que... Moi, je lui ai dit,
17:55il n'y a pas que le vélo. Tu étudies un Sciences Po
17:58à distance, et puis, t'acceptes cette vie,
18:01c'est étrange, en fait.
18:02Tu vois ? Donc, je la change un peu.
18:04Vous vous êtes bousculée l'une et l'autre
18:07pour apporter des choses.
18:08Exactement. Et tu vois, ça fait partie, aujourd'hui,
18:11des filles que j'ai revues y a pas très longtemps.
18:13Voilà. Et elle a fait partie des filles
18:16qui ont inspiré ma reconversion.
18:17La carrière s'est arrêtée avec une grosse chute.
18:20Oui. Ma carrière s'est arrêtée parce que, justement, en 2001,
18:24l'année, je suis à la grande boucle,
18:26je suis dans les 5 meilleures à 4 jours de l'arrivée.
18:29Et j'ai une très grosse chute où...
18:31À 1 km de l'arrivée, dans une descente,
18:33il y a une Australienne qui est hyper fatiguée,
18:37à 164 km.
18:38Donc... Et puis, tout le monde tombe...
18:41Et puis, moi, je n'arrive pas à éviter,
18:43et je tombe dans un ravin,
18:45et je me prends un rocher dans la tête, les genoux,
18:48donc je me retrouve les chevilles, les genoux...
18:50Je me fracasse de partout, je fais quelques jours de coma,
18:53et je pars neuf mois en centre de rééducation.
18:56Et là, tu te dis, tu passes d'un deux-roues devant...
18:59Tu vois, un deux-roues sur le côté.
19:02C'est pareil, t'es pas prête, en fait,
19:04parce que t'as fait des choix, t'as fait des choix de vie,
19:07t'as fait des études,
19:09t'as même anticipé en ayant des contraintes.
19:11Tu n'as plus jamais marché ?
19:13J'ai eu peur au réveil.
19:16La première question que j'ai posée au réveil,
19:18c'est est-ce que je vais remarcher ou est-ce que je peux remarcher ?
19:21Et le docteur m'a dit...
19:24Vous pouvez remarcher.
19:25Je lui ai dit donc je vais remarcher.
19:28Parce que ça ne peut pas être autrement.
19:30Parce que je me suis battue pour en arriver là...
19:32Et que tu vas te battre pour remarcher.
19:34Et que je vais remarcher.
19:36C'est les études, ensuite, qui vont prendre le dessus,
19:39et tu vas très vite lancer une boîte.
19:41Explique-nous cette société.
19:43En fait, je reviens, je décide, j'arrive à revenir en vélo,
19:49je me dis, 2004, j'arrêterai si les Jeux...
19:51Je me qualifie, j'arrête.
19:53Et c'est ce qui se passe. Je dis, je laisse ma place.
19:55Et le soir même, Guimard me dit,
19:57t'es sûre de toi ?
19:59Oui, je suis sûre de moi, parce que je ne suis plus une athlète,
20:02je suis une femme.
20:03Je ne suis plus capable de prendre des ris,
20:05de descendre à 70 à l'heure en desserrant les freins,
20:08qui était un des trucs que je faisais.
20:11J'ai peur. En fait, j'avais peur, j'avais jamais peur.
20:14Et pour moi, je suis aussi passionnée de voitures,
20:17je conduis beaucoup sur glace, et là, j'avais peur.
20:19J'avais peur en descendant.
20:21Tu sens que c'est le moment d'arrêter.
20:23J'ai cette adrénaline, et je me suis dit,
20:25tout ce que j'ai construit, c'est pas pour rien.
20:28Et puis, Guimard m'emmène, avec Laurent Fignon,
20:30à un rendez-vous en Belgique,
20:32et je vais voir le manager de l'équipe professionnelle,
20:36Mr Bookmaker, à Ostende.
20:39Et...
20:40-"Equipe pro-vélo".
20:41-"Equipe pro-vélo". Et il voulait recruter Guimard.
20:44On parle de... Je lui dis,
20:45vous êtes du betting, concurrent de la France CSD Jeux.
20:48Il me dit, je lui dis,
20:49vous vous prenez les athlètes pour des chameaux.
20:52C'est un truc, vous n'avez pas le droit.
20:54Vous êtes interdit en France.
20:56Et il dit, mais c'est pas elle, pas lui que je vais embaucher,
20:59mais vous.
21:00Parce que je le challenge, j'ai pas peur.
21:03Je dessine un business plan sur la nappe en papier.
21:05Il se lève, il l'enlève, il regarde,
21:07il me dit, ah ouais ?
21:08Il me dit, vous êtes capables de faire ça.
21:11Je lui dis, pourquoi j'y arriverais pas ?
21:13Il me dit, OK, mais moi, j'embauche pas.
21:15Je lui dis, je veux pas travailler pour vous.
21:17Il me dit, mais moi, je vous challenge.
21:19Je veux que vous travailliez pour moi.
21:22Il me dit, j'embauche pas les Français.
21:24Et j'appelle les gens, France CSD Jeux,
21:26puis j'échange, puis ils m'ont dit,
21:28Céverine, ça va prendre du temps, c'est compliqué,
21:31je suis pas sûre que ce marché-là...
21:33Enfin, voilà, il y a vraiment un projet d'Etat.
21:35Je rappelle le mec, je lui dis, OK, je vais monter la boîte,
21:38mais si on fait, c'est pour réussir.
21:40Mais on travaille avec les Français.
21:43Voilà. Vous êtes Belges, j'adore les Belges,
21:45mais l'objectif, c'est de travailler main dans la main
21:48avec la France pour construire un nouveau modèle économique.
21:51Et voilà, j'ai lancé ma boîte comme ça, comme ça.
21:54Et ça n'arrête plus depuis.
21:56Le temps passe vite, on va accélérer les choses.
21:58Tu as participé à énormément de choses françaises
22:01et à l'international.
22:02Oui.
22:03Aujourd'hui, tu es à la présidence de la section cyclisme
22:07du Racing Club de France, une institution.
22:09Au-delà du sport, il y a l'aspect mobilité.
22:12Je voudrais qu'on parle de ça.
22:13Comme évoqué, c'est vrai que j'ai été une athlète
22:16dans le cyclisme, mais quoi de mieux,
22:18surtout avec les Waze ou les Strava,
22:21pour découvrir ce qu'est une ville et aider demain
22:23les ingénieurs à repenser la ville au travers des parcours.
22:27Et je me suis mis à m'intéresser à qu'est-ce qu'est une ville,
22:30comment la repenser dans les déplacements.
22:32Je me suis aussi formée à ça.
22:34J'ai travaillé sur l'aménagement urbain,
22:37sur le savoir rouler à vélo pour les enfants,
22:39la pratique du vélo.
22:41La pratique du vélo pour les seniors aussi.
22:43Donc me dire aussi, quoi de mieux.
22:45On parle souvent que le vélo est test à l'effort.
22:48On découvre que le cyclisme est la meilleure chose
22:51en termes de santé pour la population.
22:53Et jusqu'à aller travailler sur le Rachat de Marques.
22:56Travailler pour la réindustrialisation
22:59de la France.
23:00Et de tout ça,
23:02j'en ai fait une grosse expertise aujourd'hui.
23:06Et le Racing Club de France,
23:08quand M. Bodillon, qui me suivait à mon parcours,
23:11me dit, c'est vrai, pourquoi une athlète comme toi,
23:14une femme d'entreprise, on ne te connaît pas,
23:16et pourquoi tout ce que tu as structuré,
23:18alors qu'on est face au réchauffement climatique,
23:21au fait de repenser les mobilités aujourd'hui,
23:24tu as toutes les clés.
23:26Donc le projet du Racing, je l'ai lancé comme ça.
23:29Et je m'investis dans mon quotidien de professionnelle
23:33sur ces angles-là.
23:35Tu as un regard sur le réchauffement climatique
23:38et le vélo, ce qui va devenir en montagne, en altitude.
23:41Je pense...
23:42Alors, j'ai travaillé, sans rien cacher,
23:45là, depuis deux ans, sur plus d'une quinzaine de villes,
23:49qui sont des villes ou des villages à la montagne,
23:53justement autour de Briançon, en Brun,
23:55parce que, justement, on doit penser,
23:58avec ce qui arrive face au manque de neige,
24:01il y a tout un écosystème qui se meurt,
24:03et on doit repenser.
24:04Il ne faut pas se dire...
24:06-"La montagne l'été", c'est fantastique.
24:08Surtout avec l'électrique.
24:09L'électrique, le fait qu'on va aller...
24:12Toutes les familles peuvent maintenant se déplacer,
24:15que les remontées mécaniques ont été réinventées
24:19et adaptées pour le vélo.
24:21Donc... Et pouvoir, demain,
24:24comme quand tu gagnes une course,
24:26tu marques les gens et tu apportes quelque chose.
24:29J'imagine.
24:30Tu restes avec nous, Séverine.
24:32On va parler de la succession,
24:35car tu as dû en inspirer quelques-unes,
24:37avec Julie Caron.
24:43Julie Caron, rédactrice en chef chez Eau Féminin,
24:46est avec nous. Salut, Julie.
24:47Bonjour, Alexandre. Bonjour, Séverine.
24:50On parle vélo ?
24:51Oui, aujourd'hui, évidemment.
24:52J'aurais pu choisir la facilité,
24:54parler de Jeannie Langot, une championne historique,
24:57mais je vais me concentrer sur l'avenir de ce sport
24:59que vous connaissez bien.
25:01Je vais parler d'une jeune femme
25:03qui compte parmi la relève du cyclisme français.
25:06Un cyclisme qui, après des décennies d'attente,
25:09a enfin vraiment ce Tour de France digne de ce nom.
25:13Alors, même Pauline Ferrand-Prévot...
25:15Ferrand-Prévot.
25:17Même Pauline Ferrand-Prévot, la championne olympique de VTT,
25:20a annoncé sa volonté de reprendre la route
25:22justement sur la prochaine édition,
25:24si elle est évidemment sélectionnée.
25:26Mais oui, ça compte vraiment, ce Tour de France féminin.
25:29C'est l'occasion rêvée pour des jeunes talents
25:32de venir briller sur la scène internationale.
25:34Parmi ces étoiles montantes,
25:35celle dont je veux vous parler aujourd'hui,
25:38c'est Evita Musique, une française.
25:39Donc, pourquoi c'est une cycliste hors du commun ?
25:43Tout d'abord, parce que sa passion pour le vélo,
25:45elle semble aussi naturelle que l'air qu'elle respire.
25:48Elle a commencé la compétition, elle avait à peine 5 ans.
25:50Dès son plus jeune âge, elle se distingue,
25:53non seulement par son aisance sur la route, évidemment,
25:56mais aussi parce qu'elle a une vraie détermination à toute épreuve.
25:59Elle a prouvé, dès sa première participation au Tour de France,
26:02d'ailleurs, en 2022.
26:03Derrière, en 2023, elle doit abandonner,
26:06c'est un vrai échec, mais elle revient très fort l'année d'après,
26:09l'an dernier, en 2024,
26:10en finissant quatrième du Tour de France féminin.
26:13Donc, à 25 ans, cette jeune championne,
26:15elle a vraiment déjà des résultats impressionnants
26:17avec des victoires d'étape, des podiums,
26:20un palmarès qui grandit d'épreuve en épreuve.
26:23Et en fait, ce qui est fascinant avec Evita,
26:25c'est vraiment sa capacité à allier la puissance et la finesse.
26:29En effet, elle n'est pas simplement comme un rouleau compresseur
26:33qui vient écraser ses adversaires.
26:34Elle a vraiment une stratégie de course qui est brillante,
26:37une capacité à se fondre dans le peloton
26:39et puis à surgir d'un coup quand on ne l'attend pas.
26:42C'est un peu, si on peut se permettre la comparaison,
26:44un peu comme une météorite dans le ciel du cyclisme.
26:47Elle arrive à toute allure,
26:49elle fait une radiation en passage et puis tout le monde reste bouche bée.
26:53Donc, ça, c'est un peu l'effet Evita.
26:54Et pourtant, il y a plein de nouveaux talents qui émergent.
26:57Oui, c'est vrai que là, on est au même titre qu'une Juliette Labousse.
27:00Elle représente cette nouvelle génération de cyclistes féminines
27:04qui refusent de se contenter des miettes, en fait, un peu comme toi.
27:08C'est des vrais rôles modèles pour toutes ces jeunes femmes
27:12qui veulent se lancer dans une carrière dans le cyclisme.
27:15Elle montre aussi que dans ce sport
27:17où on a souvent laissé les femmes au second plan,
27:20aujourd'hui, on peut être au sommet.
27:22Donc cet été, quand vous regarderez une étape du Tour de France féminin,
27:26vous vous souviendrez bien de ce nom, Evita Musique,
27:29parce que rappelez-vous, dans le cyclisme,
27:31ce n'est pas la destination qui compte, c'est bien le parcours.
27:34Et dans le cas d'Evita, le sien, croyez-moi, risque d'être phénoménal.
27:39Tu la connais, j'imagine.
27:40Oui.
27:40Elle a quoi de mieux ou de plus ou de différent des autres ?
27:43Je pense qu'elle a un rapport poids-puissance exceptionnel.
27:50Elle est très grande.
27:52Et je pense qu'elle s'est construite dans cette équipe FDJ
27:57qui a su la laisser grandir
28:00et qui, depuis un an, l'a mis en position de leader.
28:03On va dire que 2025 va être hyper important.
28:06Avec l'arrivée de la numéro un mondiale,
28:08mais surtout une équipe avec Juliette Labrouz,
28:11une équipe du top 3.
28:14Du top 3 mondial.
28:16Donc le risque, c'est quoi ?
28:18Le risque, c'est qu'elle n'ose pas, peut-être, à côté de Volo Ring,
28:22mais je suis convaincue qu'elle va oser,
28:25parce qu'elle a le tempérament
28:27et elle va avoir envie d'apprendre et de grandir.
28:31Mais de toute façon, on ne grandit pas
28:33si on est avec un numéro 3 ou un numéro 4,
28:34on ne grandit qu'avec les numéros un.
28:36Évidemment.
28:37La photo de la semaine, pour terminer.
28:39Oui, c'est Violette d'Orange.
28:40C'est la plus jeune skippeuse de l'histoire
28:42à avoir pris le départ du Vendée Globe.
28:45C'est la Benjamine de la Course.
28:46Elle a seulement 23 ans sur son bateau de venir.
28:49On rappelle que le Vendée Globe, c'est 45 000 km autour du globe
28:52en bateau, en solitaire, sans escale ni assistance.
28:55Oui.
28:5523 ans.
28:56Exactement, et à l'heure actuelle, à l'heure où on se parle,
28:58elle est 26e du classement général sur 39 skippeurs.
29:02Donc après l'abondance de Maxime Sorel.
29:04Mais ce qui est marrant avec cette jeune femme,
29:08c'est qu'elle est devenue une vraie coqueluche
29:10sur les réseaux sociaux.
29:12Elle cumule quasiment 400 000 followers sur Instagram,
29:14où elle partage vraiment toute sa traversée.
29:17Des photos fantastiques.
29:19Donc voilà, c'était mon image de la semaine.
29:21J'adore ça et je voudrais quand même poser la question
29:23à la femme exceptionnelle qui est en face de moi.
29:25Séverine, tu saurais faire ça,
29:26partir seule sur un bateau au bout des mers, comme ça ?
29:29Alors si je maîtrisais la navigation,
29:32oui, j'aurais osé, oui.
29:34Et pourquoi tu n'essayes pas ?
29:35Qu'est-ce qui te...
29:36Parce que j'ai le mal de mer.
29:39Merci, Julie, merci beaucoup. C'était passionnant.
29:41Merci, Séverine.
29:42Merci beaucoup.
29:43Bonne chance pour la suite.
29:44Et puis moi, je vous dis à très bientôt.
29:46Salut. Merci.

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