Le journaliste Guillaume Durand, qui a eu un cancer de la mâchoire, évoque les conséquences de son rythme de travail sur sa santé: "Quand vous vous réveillez à 5h du matin pendant des années, il y a un moment où le corps encaisse" - Regardez
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00:00Ce qui est très emmerdant, c'est qu'à un moment, on perd le fil de sa propre vie parce
00:04qu'au fond, l'avantage, c'est d'avoir vraiment vu ce qui se passait et pas simplement
00:12dans les journaux.
00:13Ça, c'est formidable.
00:14Le défaut considérable, c'est qu'effectivement, on s'oublie.
00:17Par exemple, moi, je suis tombé, c'est pour ça que ça s'appelle « bande à part
00:20mon livre », très malade, et je suis tombé très malade alors que je n'avais aucun
00:24signe, aucune addiction, rien.
00:26J'ai eu le cancer de la mâchoire.
00:28Je n'avais jamais fumé, pas de drogue sauf des pétards à l'époque de Led Zipline
00:33et je ne bois pas.
00:34Vous pensez que c'est à cause du métier en fait ?
00:35Oui, parce que forcément, 5 heures du matin pendant un an, deux ans, trois ans, quinze
00:39ans, vingt-cinq ans, il y a un moment où le corps futile, sportif et magnifique encaisse.
00:44Donc, on se réveille un matin, on ne sait pas pourquoi.
00:47Et vous le regrettez ?
00:48Le cancer ? Oui, j'en regrette, ça, je veux dire.
00:51Bien sûr.
00:52Est-ce que vous regrettez finalement d'avoir tant donné, que ce journalisme soit une dévoration
00:55de soi comme vous l'exprimez ?
00:56Ça fait un peu mélo, je ne regrette absolument pas.
00:59De toute façon, on n'a qu'une seule vie, il faut en profiter.
01:01Non, non, je ne regrette pas du tout, c'est une expérience phénoménale.