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00:007h-9h, Europe 1 Matin.
00:02Les éditos politiques sur Europe 1 avec Lofi Garraud. Bonjour Alexis Brézet.
00:07Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:08Alexis, jeudi dernier, au lendemain de la motion de censure, vous donniez ici même un conseil à Emmanuel Macron.
00:14Allez vite, très vite, pour désigner son nouveau Premier Ministre.
00:17Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne vous a pas vraiment écouté le Président.
00:20De certes Dimitri, mais ce qui est plus embêtant, c'est qu'il le disait lui et tous ses conseillers avec lui.
00:27Aujourd'hui, ce serait réglé en 24h, 48h tout au plus.
00:30Il fallait aller vite, profiter de l'effet de souffle de la censure pour bousculer le jeu et imposer une personnalité aux partis politiques.
00:37Surtout, ne pas recommencer les erreurs du passé.
00:4151 jours, je vous le rappelle, entre le second tour législatif et la nomination de Michel Barnier.
00:45C'était promis, juré, craché.
00:47Et voici, patatras, que tout recommence.
00:50La valse des consultations, le tango des lignes rouges.
00:55Vous savez Dimitri, le Président va-t-il entendre nos lignes rouges ?
00:59Avant, on se contentait de franchir les lignes rouges.
01:01Au contraire, on les respectait.
01:03Désormais, on entend les lignes rouges, ce qui n'est pas donné à tout le monde.
01:06On leur répond.
01:07C'est devenu une épidémie médiatique.
01:09L'autre épidémie étant celle du bouger.
01:11Vous avez remarqué ?
01:12Un homme politique ne transige plus, il ne fait plus de concession.
01:15Il effectue un bouger.
01:17Et les journalistes traquent le petit bouger, le grand bouger, le demi-bouger.
01:21Alors qu'évidemment, rien ne bouge et qu'on attend toujours un Premier ministre.
01:25On nous avait dit qu'il serait nommé avant les cérémonies de Notre-Dame.
01:29Puis qu'il serait désigné après.
01:31Et voilà qu'on est reparti pour un tour.
01:34Hier, Marine Tondelier et Fabien Roussel, bizarrement chargés de la communication d'Elysée,
01:39nous ont annoncé en sortant de son bureau que le Président, grande nouvelle,
01:43recevrait aujourd'hui ensemble tous les représentants, je cite, de l'arc républicain,
01:49comprendre sans LFI ni le RN, afin qu'ensemble, ils trouvent une solution.
01:53Est-ce que ça vous semble possible ?
01:55On nous parle de nouvelles méthodes.
01:57Enfin, Dimitri, qui peut encore se laisser prendre à la vieille ficelle de l'arc républicain ?
02:03Vous mettez dans une même pièce, d'un côté, Marine Tondelier, Fabien Roussel et Olivier Faure.
02:08De l'autre côté, Laurent Wauquiez, Edouard Philippe, Gabriel Attal.
02:12Et au milieu, François Bayrou.
02:13Et vous leur demandez de parler d'abord du fond.
02:17Et vous pensez qu'ils vont tomber d'accord ?
02:19À la limite, un Premier ministre fraîchement nommé, s'il est habile,
02:22peut négocier en coulisses, en échangeant un projet de loi contre un autre,
02:26il peut négocier la neutralité temporaire de tel ou tel.
02:29Mais là, demander à des présidentiables, des chefs de partis,
02:33de dire qu'ils seraient d'accord entre eux sur les retraites, l'immigration, l'éducation, la justice.
02:40Mais c'est absurde !
02:41La droite et la gauche ne sont évidemment pas d'accord, ça s'appelle la démocratie.
02:45Alors, on nous dit oui, mais ils pourraient au moins se mettre d'accord techniquement sur le budget.
02:49Ah bon ?
02:50Mais alors, un budget avec plus d'impôts ou plus d'économies ?
02:53Plus ISF ou plus de TVA ?
02:55Plus de police ou plus d'AME ?
02:57Avec des retraites indexées ou pas indexées ?
02:59Ce n'est pas technique un budget, c'est éminemment politique.
03:02Et c'est d'ailleurs pour cela qu'on a inventé le Parlement.
03:04Mais alors, si ce type de conclaves est, selon vous, voué à l'échec,
03:08pourquoi Emmanuel Macron le convoque-t-il ?
03:11C'est toujours difficile, avec des critères rationnels,
03:14d'éclairer les motifs profonds des décisions d'Emmanuel Macron.
03:17Alors, on va sûrement nous expliquer qu'il attend des résultats mirifiques
03:21de l'échec prévisible de cette réunion,
03:23que son accord implicite de non-censure,
03:25qui n'est ni une alliance, ni un accord de gouvernement,
03:28ni un pacte de majorité,
03:30est en train de révolutionner la grammaire politique.
03:33Bon, peut-être qu'il est aussi tout simplement content comme un radis
03:37de se retrouver à nouveau au centre du jeu
03:39et qu'il entend faire durer le plaisir autant qu'il peut.
03:42En tout cas, en écartant d'emblée le RN et l'FI de ces tractations,
03:4720 millions d'électeurs tout de même,
03:49il me semble qu'il prend un grand risque
03:51et, avec lui, tous les partis qui se prêtent à cette pantomime.
03:55C'est après le discrédit que leur a valu leur motion de censure commune.
04:00Ce risque, c'est de remettre en selle Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
04:03L'édito politique sur Europe, merci beaucoup Alexis Brézé.
04:06La une du Figaro ce matin consacrée à la Syrie libérée d'Assad,
04:10mais qui plonge dans l'inconnu.
04:12Merci beaucoup Alexis.

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