Antoine de Caunes reçoit les talents des films qui font l'actualité cinéma en salles
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00:00Bonjour Christian. Bonjour Antoine. Christian, jamais sur mon psy, c'est une phrase que vous avez déjà utilisée dans votre vraie vie ou bien vous faites partie de ces artistes qui craignent le divan, ils craignent que le divan ne tue leur créativité ?
00:11Pas du tout, je ne crains pas du tout ça et je ne dirai pas jamais sur mon psy puisqu'ils ne m'exagéreront pas, il ne faut pas être dépendant à ce point-là, mais je crois que c'est, non non, c'est intéressant, ça fait partie des choses qui sont nécessaires dans nos existences d'artistes un peu bousculés, oui c'est pas mal.
00:26Donc le docteur Clavier recommande la fréquentation des psys ?
00:28Non, le docteur Clavier c'est mon papa, c'était au RL, absolument charmant, très sympathique, il est disparu depuis longtemps et qui m'a donné, c'est très curieux parce que j'ai joué beaucoup beaucoup de médecins, c'est la première fois que je joue un psy, un psychiatre psychanalyste et ça a dû me coller le fait que mon papa était médecin parce que j'ai joué beaucoup des généralistes.
00:49Non mais là c'est au docteur Clavier que j'ai en face de moi, je suis comédien, donc vous prescrivez la fréquentation des psys ?
00:55Moi je pense que ce ne sont pas des budgets énormes et que ça peut aider, en tout cas moi c'est ce que je prescris à mes patients, même si j'ai beaucoup essayé avec ce petit Le Caplin et que ça n'a pas fonctionné.
01:05On va en avoir une nouvelle fois la preuve que Christian Clavier fait rire la France, mais est-ce que la France fait rire Christian Clavier ?
01:11A la France d'aujourd'hui ? Je pense qu'elle a besoin de rire et que ce n'est pas tellement amusant, il y a quelque chose de très tendu et disons que...
01:24Justement vous qui aimez les situations en tension, vous êtes servi ?
01:27Il y a des choses drôles, dont on peut tirer quelque chose de drôle, mais maintenant, c'est toute la différence qu'il y a entre la fiction et le cinéma, c'est pour ça que c'est merveilleux de faire du cinéma,
01:36parce que ça a moins d'importance que dans la vie, ce qui vous fait pas rire dans la vie finit par vous faire rire au cinéma, c'est pour ça que je préfère faire du cinéma, on a une situation merveilleusement privilégiée.
01:44Vous avez joué des médecins, vous le rappeliez à l'instant à multiples reprises, mais cette fois-ci vous êtes donc un psy, psychiatre, psychanalyste, qu'est-ce que ça change d'ailleurs dans l'approche ?
01:54C'est pas un médecin comme les autres ?
01:56Souriant.
01:57Il est souriant ?
01:58Et oui.
01:59Et les médecins sont souriants souvent ?
02:00Il vaut mieux, pour t'annoncer une très mauvaise nouvelle.
02:03Est-ce que vous attendez pas de le faire avec moi ?
02:04J'ai reçu vos analyses.
02:05Vous avez quelque chose à dire ?
02:06J'ai reçu vos analyses.
02:07Oui.
02:08Et ça va très bien se passer.
02:09Oui.
02:10Vraiment très très bien se passer.
02:11Bon, c'est vrai qu'on a un petit souci sur un élément, qui est un élément important.
02:19Vous allez voir.
02:22Pourquoi est-ce qu'on vous projette aussi volontiers dans la peau d'un docteur, Christian Clavier ?
02:26Je pense que c'est rassurant.
02:27Vous pensez que vous êtes rassurant ?
02:29Oui.
02:30Vous vous voyez comme quelqu'un de rassurant.
02:32Je ne sais pas.
02:33Je dis ça, je réponds ça.
02:34Non, c'est parce qu'on m'a beaucoup fait jouer des pères de famille.
02:37Aujourd'hui, si tu veux, au fur et à mesure de ta carrière, tu vois, l'emploi change.
02:44Et aujourd'hui, bon, ben voilà, il est en responsabilité.
02:47Alors, je dirais qu'un médecin, c'est toujours un homme de pouvoir, parce qu'il sait des
02:51choses que tu ne sais pas, puis tu es terriblement en fragilité, je dirais, en face, au minimum.
02:56Donc, tu attends qu'il te rassure, et en même temps, tu espères qu'il va trouver
03:01la solution.
03:02Il y a un rapport avec le personnage qui fait que tu es très demandeur.
03:06Et si le personnage est en problème, ce qui est le cas dans ce qu'on généralement
03:09écrit, parce que si les personnages n'ont pas de défauts, ils se reposent aussi, c'est
03:13pas du tout, il ne se passe rien.
03:15C'est une bonne alchimie, voilà.
03:17Le docteur, le bon docteur Béranger, il rappelle que l'amour, c'est la rencontre de deux
03:22névroses.
03:23C'est Yung.
03:24C'est Yung.
03:25C'est Yung.
03:26Un penseur de la religion.
03:28Un grand psychanalyste.
03:29La deuxième école de psychanalyse.
03:31Exactement, qui fait évoluer un certain nombre de choses, qui dit que l'amour est une rencontre
03:34de deux névroses, et donc, il est absolument logique qu'il y ait une névrose, enfin,
03:38quelqu'un névrosé qui vous attend quelque part.
03:40C'est un magnifique sujet de comédie, ça, de toute façon.
03:42Oui, bien sûr.
03:43Ça vous inspire, vous ?
03:44Oui.
03:45Je trouve ça très intéressant.
03:46Et tellement vrai.
03:47Tellement juste.
03:48C'est-à-dire que c'est les défauts qui rendent notre humanité.
03:52C'est pour ça que j'adore la comédie.
03:53C'est parce qu'en fait, on interprète les défauts des gens.
03:55Et moi, j'aime les gens dans leurs défauts.
03:57Parce que, un, on peut en rire et prendre de la distance avec ses défauts, et donc,
04:01essayer de les corriger.
04:02Je voudrais dire deux mots de votre méthode de travail, Christian.
04:05Vous travaillez beaucoup, beaucoup en amont.
04:07Vous apprenez le texte, non seulement votre texte, mais si j'en crois mes informations,
04:11le scénario complet.
04:12Oui.
04:13C'est-à-dire que vous avez tout en main pour arriver libre sur le plateau.
04:16Oui.
04:17C'est une méthode que vous continuez à appliquer, ça, avec votre expérience ?
04:20Oui.
04:21C'est-à-dire que je me suis aperçu qu'il faut incarner, pour pouvoir incarner les personnages,
04:26pour être à la disposition du metteur en scène et au service des auteurs qui ont écrit,
04:31il ne faut pas jouer.
04:33Il faut qu'ils aient le sentiment que quand tu arrives sur le plateau, tu es le personnage.
04:37Ça, c'est un travail qui te donne la liberté, mais une satisfaction extraordinaire.
04:41Donc, c'est vrai que c'est un peu laborieux avant, parce que tu passes des semaines à
04:45travailler tous les jours, à noner, et puis petit à petit, à faire entrer le personnage,
04:49puis après, à le laisser vivre à l'intérieur de toi.
04:51Oui.
04:52Et puis, quand tu arrives, tu es vraiment à disposition.
04:54C'est-à-dire qu'on appuie sur un bouton, n'importe quelle scène, n'importe quel moment,
04:58tu es le personnage.
04:59Tu ne le joues pas.
05:00Ça veut dire que ce degré d'exigence, est-ce que vous l'attendez de vos partenaires ?
05:04Je ne l'attends pas de mes partenaires, mais…
05:07Ça simplifie la vie, quand même.
05:08Ça simplifie la vie.
05:09Oui.
05:10Et s'ils l'ont, quel bonheur ! On s'amuse incroyablement.
05:13C'est-à-dire qu'on te dit moteur, et tu rentres dans une autre dimension.
05:18Et à ce moment-là, il va se passer des choses.
05:20C'est pour ça que la répétition, trop de répétition, nuit au cinéma.
05:24C'est le premier qui m'avait dit ça, c'est Michael Lonzal.
05:26C'est un film que j'avais fait, il y a très longtemps, je faisais son factotum.
05:29Et il me voyait, jeune acteur, on va répéter pour être au service.
05:33Il m'a essayé d'approcher de moi, très gentiment, il m'avait dit, ne répète pas trop.
05:39Ça m'avait beaucoup frappé.
05:40Et après, lors d'un casting de pub, c'était Rochefort qui m'avait dit,
05:44pense que quand tu écoutes ce que tu fais là,
05:47tu es largement aussi intéressant que quand tu entends parler.
05:50Et il t'a appris le cinéma.
05:52Ces deux grands acteurs-là m'ont fait comprendre.
05:56Alors vous avez un partenaire cette fois-ci qui est Baptiste Lecaplin,
05:58vous n'aviez jamais travaillé avec lui.
05:59Baptiste, je ne sais pas si vous l'avez déjà vu sur scène,
06:01mais il a une rapidité d'exécution absolument prodigieuse.
06:05Je suis vraiment ébahi par cette génération-là.
06:08C'est une génération qui a beaucoup appris de vous,
06:10qui se réclame de votre travail.
06:12Qu'est-ce que vous vous apprenez d'elle ?
06:14Qu'est-ce qu'elle vous enseigne ?
06:15L'envie.
06:16Toujours l'envie, la gaieté, l'envie.
06:18Alors ils ont eu une inquiétude fondamentale qui était la nôtre.
06:22Enfin, qui était la mienne.
06:23Quand j'étais jeune, c'est-à-dire on se dit,
06:25est-ce que je vais pouvoir continuer ce métier-là ?
06:27C'est la seule chose qui a toujours compté.
06:29Ce n'est pas du tout de devenir vedette ou d'avoir forcément des entrées.
06:32C'est de se dire, si le film ne marche pas,
06:34est-ce que je vais pouvoir en faire un autre derrière ?
06:36C'est ça l'essentiel.
06:37Et ils ont ça.
06:38Alors je trouve ça très, très, très touchant.
06:40On a un point commun tous les deux, Christian, c'est...
06:42Notre âge.
06:43Notre âge, évidemment.
06:44On était en sixième ensemble.
06:46On était en sixième, au lycée Pasteur.
06:48Au lycée Pasteur.
06:49Absolument.
06:50Moi, je me souviens de ça.
06:51Et puis la vie...
06:52Et la vie a fait...
06:53Et on a Camelot ensemble.
06:54Vous avez des nouvelles de Camelot ?
06:55Aucune.
06:56Aucune.
06:57Parce que, qu'est-ce qu'il dit le jury ?
06:59Il se consulte, il s'énerve, il s'agace, il s'impatiente.
07:02Il est torépilé.
07:03Il est torépilé.
07:04De toute façon, il est torépilé.
07:05De toute façon, il est torépilé.
07:06Donc il me met en bon mood, Alexandre.
07:10Alexandre, envoie-nous le texte et dis-nous surtout
07:12quand et où nous allons tourner.
07:15Le premier qui a des infos appelle l'autre.
07:16Voilà.
07:17On essaye ça.
07:18Merci, Christian.
07:19Merci à toi.