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GRAND DÉBAT / Non-censure et Premier ministre : un accord est-il possible ?

« Le récap » par Valérie Brochard

Mercredi 10 décembre 2024, les dirigeants des partis de « l'arc républicain » avaient rendez-vous à l'Elysée. Le Rassemblement National et la France Insoumise ont ainsi été exclus des concertations diligentées par Emmanuel Macron dans la perspective de nommer le futur Premier ministre. Les autres dirigeants se sont exprimés à la sortie de la réunion qui avait pour objectif d'instaurer une « nouvelle méthode ». Laurent Wauquiez, Président de la « Droite républicaine », a éloigné la possibilité d'une motion de censure mais ne souhaite pas conclure un contrat de gouvernement avec des gens qui ne partagent pas les valeurs de la droite. De son côté, Marine Tondelier, la Présidente des écologistes, veut exclure l'utilisation du 49.3 et envisage un accord de non-censure. Peut-on juger que cette réunion a été fructueuse ? « Le Front Républicain » parviendra-t-il à se mettre d'accord sur le nom du successeur de Michel Barnier ?

Invités :
- Philippe Gosselin, député « Droite Républicaine » de la Manche,
- Jérôme Guedj, député socialiste de l'Essonne,
- Jean-René Cazeneuve, député « Ensemble Pour la République » du Gers,
- Corinne Lhaïk, journaliste politique à « L'Opinion ».

GRAND ANGLE / Faut-il avoir peur de la nouvelle Syrie ?

Le 8 décembre 2024 est entré dans l'Histoire avec la chute du régime de Bachar el-Assad et l'entrée à Damas, la capitale de la Syrie, des rebelles islamistes. Le régime baasiste, confronté à une guerre civile depuis le printemps arabe en 2011, s'est effondré à la suite d'une offensive fulgurante de 12 jours menée par l'organisation Hayat Tahrir Al-Cham (HTC). Cette ancienne branche d'Al-Qaida est un groupe islamiste révolutionnaire syrien placé sous la coupe d'Abou Mohammed al-Joulani. Après 24 ans de règne despotique et 13 ans de répression aiguë, la population syrienne connaît un nouveau souffle. Emmanuel Macron a dès lors salué la fin de « l'Etat de barbarie » et le chancelier allemand a qualifié cette chute de « bonne nouvelle ». Cet élan d'optimisme est toutefois teinté d'inquiétude. À quoi ressemblera la Syrie dirigée par HTC ?

Invités :

- Omar Youssef Souleimane, écrivain franco-syrien et auteur de « Être Français » (Flammarion),
- Ariane Bonzon, journaliste indépendante, spécialiste du Proche-Orient, autrice de « Turquie, l'heure de vérité » (Empreinte),
- Antoine Basbous, politologue, associé chez Forward Global et directeur de l'Observatoire des pays arabes,
- Rachel Binhas, journaliste à « Marianne ».

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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News
Transcription
00:00Générique
00:02...
00:05Bonsoir et bienvenue.
00:07Heureuse de vous retrouver.
00:09Deux grandes questions à la une de Savourgarde ce soir.
00:12Va-t-on vers une sortie de la crise politique ?
00:15Le président souhaite un Premier ministre dans les 48 heures.
00:19Droite et gauche ont passé l'après-midi
00:21autour d'Emmanuel Macron à l'élidée, sans l'ERN et sans l'FI.
00:25Changement de méthode
00:26pour parvenir à un accord de non-censure.
00:30Où en est-on ce soir ? Peut-on parler d'avancée ?
00:33Nous en débattons dans un instant avec mes invités.
00:36Faut-il avoir peur de la nouvelle Syrie ?
00:40À partir de 20h05, avec nos espères,
00:42nous reviendrons sur la chute éclair du régime de Bachar el-Assad.
00:45Le rebelle islamiste qui vient de prendre les rênes du pays
00:48suscite autant d'espoir que d'inquiétude,
00:51particulièrement en Europe.
00:53Grand décryptage avec mes invités tout à l'heure.
00:56Voilà pour le sommaire. Installez-vous, ça vous regarde.
01:00Générique.
01:01...
01:12Le voilà donc à nouveau au centre du jeu.
01:15Emmanuel Macron a donc reçu toute l'après-midi
01:17les chefs de parti, à l'exception de l'FI et de l'ERN,
01:20les forces républicaines de droite et de gauche,
01:22autour d'une même table pour tenter de retrouver
01:26la stabilité politique au pays, au moins pour les huit mois à venir,
01:31avec ce soir une nouvelle méthode qui pourrait satisfaire
01:35tout le monde. Est-elle en mesure de sortir
01:37le pays de l'impasse ? C'est la question
01:39qu'on va se poser ce soir. Jean-René Cazeneuve, bonsoir.
01:42Député Ensemble pour la République du Gers,
01:45vous débattez avec deux de vos collègues.
01:47Jérôme Getsch, bonsoir. Député socialiste de l'Essonne,
01:50Philippe Gosselin, bienvenue. Députée droite républicaine
01:53de la Manche, et Corine Laïc, qui a suivi toute cette après-midi
01:57à l'Elysée, journaliste politique à l'Opinion,
02:00l'une des plumes les plus informées sur Emmanuel Macron.
02:03Un débat qui commence comme chaque soir,
02:05par le récap de Valérie Brochard.
02:07...
02:17Bonsoir, Valérie.
02:19Grande réunion, cet après-midi,
02:21toujours pas de Premier ministre à la sortie.
02:23Il va falloir encore s'armer de patience.
02:26Pourtant, ils étaient presque tous là,
02:28parce qu'Emmanuel Macron a envoyé ses cartons d'invitation
02:31à toute la classe politique, sauf au Rassemblement national.
02:34La France insoumise avait décliné l'invitation
02:37avant même de recevoir son enveloppe.
02:39Mais tous les autres, des socialistes au Modem,
02:42en passant par les macronistes, les écologistes et la droite,
02:45se sont réunies cet après-midi à l'Elysée
02:47dans le Jardin d'hiver,
02:49réunies autour d'une table pour faire émerger une méthode.
02:52Aujourd'hui, il n'était pas du tout question de personnalité
02:55ou d'incarnation, mais plutôt de logique,
02:58de majorité nécessairement plurielle,
03:00comme le président de la République la réclamait déjà
03:03le 10 juillet dernier.
03:05Et ça, Myriam, c'est peut-être en train de se produire.
03:08Le premier à sortir, Laurent Wauquiez,
03:10se dit ouvert, prêt à la responsabilité.
03:12Vous allez l'entendre, pour le chef de la droite républicaine,
03:16il faut remplir quelques conditions.
03:18-"Nous ne cèderons pas à la facilité
03:20de voter des motions de censure.
03:22Pour nous, il y a un seul cas de figure
03:24où la droite républicaine voterait une motion de censure.
03:28C'est un gouvernement comportant des membres de la France insoumise
03:31et dont le programme serait le programme du NFP.
03:36Pour le reste, il y a une deuxième chose,
03:38c'est qu'il n'y aura pas de discussion
03:41d'un contrat de gouvernement avec des gens
03:43avec lesquels on ne partage pas les mêmes valeurs."
03:46Je résume, d'accord pour ne pas censurer,
03:48mais pas d'accord pour gouverner avec la gauche jusqu'ici.
03:51Rien de neuf, Myriam.
03:53Et de son côté, Marine Tondelier insiste.
03:55Pour elle et son parti, le chef ou la chef du gouvernement
04:00doit être issu du Nouveau Front Populaire, on l'écoute.
04:03-"Les socialistes, les communistes et les écologistes
04:06ont énormément insisté sur le fait qu'en termes de récits,
04:09en termes de légitimité démocratique,
04:11en termes de reconnaissance du résultat des élections,
04:14il fallait nommer un Premier ministre
04:16issu des rangs de la gauche ou des écologistes
04:19dans la lignée du Nouveau Front Populaire.
04:21Nous l'avons défendu à maintes reprises."
04:23Ca, ça nous rappelle quand même un peu l'été dernier.
04:26Mais, Myriam, je vous avais promis des avancées
04:29en début de chronique.
04:30Il y a peut-être un deal qui pourrait s'activer,
04:33et c'est Olivier Faure qui nous l'explique.
04:35-"Nous avons re-suggéré le fait
04:37qu'il y ait un échange du bon procédé,
04:40que le gouvernement renonce au 49-3,
04:43et donc renonce à tout passage en force,
04:45et en échange de quoi,
04:47les oppositions renonceraient à une censure.
04:52Sur cette idée simple,
04:54nous avons le sentiment que les choses ont plutôt avancé.
04:58Ca a été repris par Horizon, ça a été repris par le MoDem,
05:01ça a été repris par l'ensemble de la gauche,
05:04et donc, il y a peut-être là une piste d'atterrissage."
05:07Reste plus qu'à nommer un pilote dans l'avion et un gouvernement
05:11qui s'entendrait sur la réforme des retraites,
05:14sur l'assurance chômage et sur la rigueur budgétaire.
05:17Entre le poids du blocage et celui de la trahison,
05:20l'engin risque de tanguer,
05:21mais dans sa tour de contrôle, Emmanuel Macron a promis
05:24de donner un nom dans les 48 heures,
05:26en espérant que le voyage dure plus de trois mois sans turbulence.
05:30Merci beaucoup, c'était très clair. Merci, Valérie.
05:33Je me tourne vers Jérôme Gatch,
05:35parce que cette méthode, c'est les socialistes qui l'ont proposée.
05:38Olivier Faure, on l'entendait.
05:40Vous avez travaillé à un accord de non-censure
05:43pour gouverner sans 49.3 pour ne plus dépendre du RN.
05:47Vous êtes satisfait, ce soir ?
05:49D'abord, vous avez fait une parfaite synthèse
05:52et vous avez rappelé que c'est la méthode
05:54qu'on avait proposée assez rapidement,
05:56par la voie notamment de Boris Vallaud,
05:59parce que c'est celle qui épouse le chemin étroit
06:02qu'on peut pratiquer.
06:03C'est l'idée de...
06:05d'abord d'offrir de la stabilité et de l'apaisement dans la période,
06:09parce que je pense qu'on ne peut pas ajouter
06:12et perler des motions de censure,
06:15de la crise, de l'instabilité.
06:17Et donc, chacun renonce,
06:20entre le gouvernement et le Parlement,
06:24aux armes un peu atomiques qu'il peut déguiner.
06:26Le gouvernement, c'est le 49.3,
06:28et le Parlement, c'est la motion de censure.
06:31Ce faisant, on fait ce à quoi on appelle de nos voeux,
06:34pas depuis les élections de 2024,
06:36mais depuis les élections de 2022,
06:38où il n'y a pas eu de majorité nette à l'Assemblée nationale.
06:41C'est-à-dire de déplacer le centre de gravité de la vie politique
06:44au Parlement, en faisant confiance aux parlementaires,
06:47et là, on a encore plus de raisons de le faire,
06:50essayer de construire des compromis, texte par texte,
06:53en partant... Alors, c'est là qu'on y apporte...
06:56Je vous pose la question,
06:57ceux qui nous regardent se disent qu'ils ont apporté la méthode,
07:01mais il a fallu qu'ils censurent pour proposer la non-censure.
07:04Est-ce que vous comprenez juste qu'il y ait,
07:06des électeurs, des gens qui se posent des questions là-dessus ?
07:10Cette question, elle est toujours légitime,
07:12et je veux y apporter la même réponse que celle qu'on faisait
07:15quand on a censuré dès sa nomination Michel Barnier.
07:18Parce qu'à ce moment-là, il y avait une sorte de dévoiement
07:22du sens de l'élection du 7 juillet.
07:24La seule chose qui peut nous rassembler dans ce pays,
07:27c'est le sens du suffrage universel.
07:29Le 7 juillet, il s'est passé deux événements,
07:31une préférence donnée à la gauche,
07:33pas une majorité donnée à la gauche,
07:35parce que c'est tout le programme,
07:37et puis l'autre événement qu'il faut préserver,
07:40qu'il faut chérir, c'est le Front républicain,
07:42qui a fonctionné.
07:43Or, la nomination de Barnier ne répondait pas
07:46à ce cahier des charges.
07:47C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui,
07:50pour être tout à fait transparent...
07:52Il y a un petit changement, une évolution majeure.
07:55C'est une évolution sur la méthode proposée,
07:57mais nous considérons qu'il faut rester fidèle
08:00au sens de l'élection, c'est-à-dire,
08:02puisqu'il y a eu une préférence donnée à la gauche,
08:04il faut nommer un Premier ministre
08:06issu de la gauche, mais à charge pour lui,
08:09en ne recourant pas en 49.3,
08:10et en laissant les parlementaires
08:12travailler texte par texte.
08:14Vous voulez un Premier ministre de gauche,
08:16mais sur la méthode, si c'est François Bayrou,
08:19vous ne le censurerez pas, si il gouverne en 49.3.
08:22Pouvez-vous prononcer cette phrase ?
08:24Dans un processus de discussion et de négociation,
08:27il ne faut pas sauter les étapes.
08:29A ce stade, je continue à vous dire
08:31qu'il faut nommer un Premier ministre
08:33issu de la gauche. Non, parce que je pense,
08:35par ailleurs, qu'il ne faut pas... L'erreur est humaine
08:38et la caractéristique est diabolique.
08:40Redonner le sentiment qu'on va continuer
08:43totalement la même politique en partant
08:45d'un Premier ministre issu du Bloc central
08:47et sans envoyer ce signal clairement perçu,
08:50je pense que ce serait une erreur.
08:52On a 66 députés, je le dis,
08:54parce que c'est important, on essaie de voir
08:56si on peut réussir texte par texte
08:58à faire en sorte que le Parlement sort de l'impasse
09:01et ne dépend plus des voix du RN.
09:0366 députés PS, 42, c'est bien ça ?
09:0647, pardonnez-moi,
09:08pour la droite républicaine, autant pour moi.
09:11Philippe Gosselin, sur la méthode.
09:13Laurent Wauquiez veut un Premier ministre
09:15plutôt socle commun, voire de droite,
09:18mais il dit d'accord pour ne pas censurer
09:20le prochain gouvernement.
09:21Si c'était François Bayrou, ça n'est pas certain.
09:24Il est au centre, donc on peut se dire
09:26que ça pourrait être un point d'équilibre.
09:29Il n'est pas question, ce soir,
09:31de valider un non en particulier.
09:33Evidemment, là, on peut se rejoindre,
09:35il y a une méthode, on avance à petits pas.
09:38Dans la Hague, il y a le sentier des douaniers,
09:41mais il y a les falaises en bas,
09:42donc il faut être prudent et pas après pas.
09:45On a fait un petit pas, ce soir.
09:47Il y a quand même quelques petits pas.
09:49En responsabilité, on ne censurera pas,
09:51par principe, un gouvernement qui ne serait pas le nôtre.
09:55C'est déjà un point important.
09:56Maintenant, reste à voir qui,
09:58et au-delà de qui et au-delà du casting,
10:00je crois qu'on a, de ce point de vue-là,
10:03une approche très commune, pour faire quoi et comment
10:06et pour combien de temps.
10:07On n'a pas parlé de programme à l'Elysée.
10:10La méthode, c'est non censure pour sortir du RN
10:12de sa position d'arbitre.
10:14C'est une clause de non-agression.
10:16Voilà, une clause de stabilité,
10:18parce que je crois que tout le monde a bien en tête
10:21les dangers que font courir ces mouvements de gouvernement.
10:24Je censure, je tombe, il ne se passe rien
10:26ou il se passe beaucoup de choses.
10:28Donc oui à la méthode, ce soir.
10:30Oui à la méthode. Pour le reste, on va voir.
10:3347 députés. Allez, on fait les comptes.
10:35Ce qui est plus intéressant avec Renaissance,
10:38c'est qu'il y en a un, Jean-René Cazeneuve,
10:40qui a brillé par son silence,
10:42et tout le monde l'a remarqué,
10:44à commencer par Cyrielle Chatelain.
10:46Ecoutez ce qu'elle a dit sur le silence de Gabrielle Attal.
10:49J'ai une personne que je n'entends pas,
10:51je l'ai peu entendue pendant la réunion,
10:53il s'appelle Gabrielle Attal.
10:55Je pense que c'est aussi l'un des points d'immobilisme
10:58de Gabrielle Attal qui, finalement, est un peu coincée.
11:01Il a deux options.
11:03Soit il reconduit une politique avec les LR,
11:05main dans la main avec le Rassemblement national,
11:08soit il accepte, enfin, de discuter sur les sujets
11:11dont je viens de parler, la question des recettes,
11:14la question des retraites, la question de la transition,
11:17et donc il accepte le fait qu'il peut y avoir une cohabitation.
11:20C'est vrai qu'il était étonnant, le silence à l'issue de l'Elysée,
11:24de Gabrielle Attal.
11:25Est-il, oui ou non, d'accord sur cette méthode,
11:28comme les socialistes et comme la droite républicaine ?
11:31Il s'est exprimé à de nombreuses reprises.
11:35Je crois qu'on ressort tous perdants
11:38de cette période de six mois, objectivement.
11:42Notre pays ressort perdant parce que l'économie s'est arrêtée,
11:46les Français sont inquiets, la consommation est pauvre.
11:50Le socle commun ressort perdant.
11:52On n'a pas réussi à convaincre et à passer cette période.
11:56Je crois que la gauche ressort perdante
11:59avec cette censure
12:01qui n'est pas complètement assumée, qui a fait des ravages.
12:05Je vois bien...
12:06Oui, mais c'est important.
12:08Je pense que chacun est revenu de sa circonscription
12:13en s'étant fait engueuler.
12:14C'est inimaginable ce que j'ai pu entendre
12:17et je suis sûr que chacun...
12:20Les Français sont très sévères avec la classe politique,
12:23très sévères par le spectacle que nous donnons,
12:26par notre incapacité à travailler ensemble,
12:28par notre incapacité à aller vers des compromis.
12:31Ils sont très sévères et en rajoutent une couche
12:34par rapport à ceux censurés.
12:35Je ne veux pas polémiquer, c'est pas le sujet.
12:38Je crois qu'on revient tous avec une envie supérieure
12:41d'arriver à dépasser ces clivages
12:44en excluant le Rassemblement national.
12:46On ne veut pas dépendre du RN.
12:48On voit bien ce que ça a pu procurer
12:50et jamais nous n'avons tendu la main au RN.
12:53Donc, je dis que Charles Châtelain est indigne.
12:56Et puis, évidemment, nous ne souhaitons pas
12:59ne pas travailler avec la France insoumise.
13:01Pas d'avantage.
13:02Les socialistes disent qu'ils se sont auto-exclus.
13:05On verra comment Jean-Luc Mélenchon a vu cette réunion
13:08à l'Elysée. Sur la méthode, vous l'approuvez ?
13:11Bien sûr. Sur la méthode.
13:12C'est pas au président de la République
13:15de choisir le programme.
13:16Je pense qu'il faut...
13:17Il y a eu des critiques sur le fait que ça se fasse à l'Elysée.
13:21...pour voir quel est le Premier ministre capable,
13:24le profil, même pas de nom,
13:25mais quel est le profil capable de réussir cet exploit.
13:29On en est encore assez loin. On est tous d'accord.
13:31Et puis, après, ce sera au Premier ministre
13:34de passer la seconde, si vous voulez,
13:36et donc de discuter avec les partis
13:38qui sont d'accord pour cette méthode
13:40pour essayer de trouver un programme commun possible.
13:43On a trois forces politiques,
13:45et non des moindres.
13:46On peut imaginer qu'Horizon et le MoDem sont d'accord.
13:50Personne ne veut redonner la main au RN, Corine Laïc.
13:53C'est le consensus de la soirée.
13:55Est-ce que c'est beaucoup ou pas tant que ça ?
13:58On est dans une situation inédite.
14:00Je sais pas si c'est Karl Marx ou Raymond Aron
14:02qui a dit que les hommes font l'histoire,
14:05mais ne savent pas l'histoire qu'ils font.
14:07Ce qui s'est passé d'importance à l'Elysée,
14:09et les conseillers du président de la République
14:12à l'envie auprès des journalistes,
14:14c'est que, je cite les mots,
14:16il y a eu une unanimité pour ne plus dépendre
14:19du Rassemblement national,
14:21ce qui prouve, à contrario,
14:23qu'Emmanuel Macron s'était mis dans les mains
14:25du Rassemblement national.
14:27Donc ça, c'est très important.
14:29Ca veut dire que le RN était le groupe pivot,
14:32qui pouvait faire ça ou ça,
14:34auprès du gouvernement Barnier.
14:36Il a fait ça.
14:37Maintenant, il y a un autre groupe qui va devenir pivot,
14:40c'est le groupe de Jérôme Getsch, le Parti socialiste.
14:43L'idée, c'est qu'il y a trois possibilités,
14:46qui ont été explicitées comme telles par l'Elysée,
14:49soit on arrive à un accord de gouvernement,
14:51on forme un gouvernement avec une coalition
14:54pour avoir le plus de partis possibles.
14:56C'est très difficile.
14:57Le mot de coalition a été rejeté par plusieurs d'entre eux.
15:01On fait ce qu'on appelle une plateforme législative,
15:04c'est-à-dire on soutient certains textes et pas d'autres.
15:07Soit on fait le truc à minimum
15:09et qui pourrait sauver à peu près tout le monde,
15:11qui est de faire un accord de non-censure.
15:14Expliquez-nous ce que c'est.
15:15Quand vous dites à minima,
15:17ça veut dire qu'on pourrait n'être d'accord sur aucun texte,
15:20mais personne ne censure.
15:22C'est ça, l'idée, c'est que je vote contre un texte,
15:25mais je ne vote pas de censure après.
15:29Tout revient au Parlement.
15:30Ce sont les parlementaires qui doivent trouver des compromis.
15:34C'est-à-dire pas de 49.3 et pas de censure.
15:36Mais ça suppose, et on n'en parle pas trop,
15:39parce qu'Emmanuel Macron a réussi à trouver un trou de souris
15:42pour se sortir de la situation difficile dans laquelle il était.
15:45Il a privilégié la forme avant de définir le fonds.
15:48Mais après, le Premier ministre s'est engagé à nommer
15:51dans les 48 heures.
15:52Pourquoi il dit 48 heures ?
15:54Est-ce que c'est un coup de pression sur les forces politiques ?
15:57Ou sur lui-même, peut-être.
15:59Pour arrêter de procrastiner ?
16:01Il nous avait dit, après la chute de Barnier,
16:03qu'il nommerait un gouvernement entre 24 et 48 heures.
16:06Là, on va dire 48 heures.
16:08Il laisse un petit suspens,
16:09parce qu'il doit partir en Pologne jeudi.
16:12On ne sait pas à quelle heure il va partir.
16:14Les 48 heures, comme on ne peut pas nommer de Premier ministre
16:18quand on est à l'étranger, c'est la tradition.
16:20Si les 48 heures vont s'éteindre jeudi matin ou jeudi soir,
16:24c'est un problème de détail.
16:25Aujourd'hui, il a essayé de sortir par le haut
16:28en définissant une méthode.
16:30Je pense que tout le monde en avait besoin.
16:32Maintenant, il y a le fonds.
16:34Comment va-t-on obtenir cet accord ?
16:36On va se projeter. Dans 48 heures,
16:38on a un Premier ministre. Quel sera son rôle ?
16:40Tout le monde est d'accord sur la méthode.
16:43C'est à lui de définir un programme minimal
16:45entre les trois forces qui sont sur ce plateau ?
16:48C'est à lui d'engager un certain nombre de consultations,
16:51comme ça se passe dans d'autres démocraties européennes.
16:54On a un Premier ministre de préfiguration,
16:57éventuellement d'un futur gouvernement,
16:59qui va devoir prendre attache avec les uns et les autres,
17:02voir dans quelles mesures on peut s'entendre ou ne pas s'entendre.
17:06Il est clair qu'à ce moment-là, il y a deux éléments.
17:09Il y a un élément de programme, bien évidemment.
17:11Quel texte ? Quelle politique mener ?
17:13Qu'est-ce qui est ligne rouge ou pas ligne rouge ?
17:16Et puis, il y a aussi, après, le casting,
17:19savoir qui est à tel ou tel poste,
17:22parce que qui incarne tel politique ou pas.
17:25C'est encore autre chose.
17:26Vous, vous voulez aussi participer à la nomination
17:29ou à la proposition de nomination du gouvernement ?
17:32Je pense que ça va jouer.
17:33Moi, j'entends, et je ne jette pas la pierre,
17:36les socialistes nous dirent qu'il nous faut
17:38un Premier ministre de gauche et plutôt un programme de gauche.
17:42Je vous dirais que je souhaiterais un programme
17:44qui soit conforme à nos attentes de droite.
17:47Quelle va être la marge de manoeuvre ?
17:49Aujourd'hui, je ne me marie pas avec le PS, c'est évident,
17:52et une coalition arc-en-ciel,
17:54comme on la voit parfois ailleurs, en Allemagne ou dans d'autres pays,
17:58paraît peu vraisemblable.
17:59La méthode, c'est important, c'est un premier point,
18:02et je crois qu'il y a un effet de cliquet
18:04qui a été franchi aujourd'hui.
18:06On ne va pas redescendre sur une autre méthode,
18:09et tant mieux, mais il reste encore beaucoup de choses à voir
18:12avant d'arriver au but.
18:14On va essayer de démêler les possibles.
18:16En gros, il y a un budget, c'est la première chose à faire,
18:19et c'est peut-être la plus difficile,
18:21parce qu'il y a encore un texte immigration
18:23où la progression des retraites, ça fait deux énormes irritants.
18:27Les Français se disent qu'il n'y a pas le choix.
18:30Il va falloir trouver un budget pour la France.
18:32C'est une question d'impôts, de fonctionnaires,
18:35c'est fondamental.
18:36Qu'est-ce que vous pouvez vous dire
18:38sur la possibilité de trouver des compromis
18:40avec ce préfigurateur,
18:42puisque c'est le nom qu'a repris Olivier Faure,
18:44qui sera le futur Premier ministre ?
18:46Je vais illustrer votre question par la première
18:49qui va se poser au futur gouvernement,
18:51puisque Michel Barnier est tombé sur le budget de la Sécurité sociale.
18:56Pourquoi est-ce qu'il est tombé sur le budget ?
18:58C'est parce qu'il s'est évertué d'abord à construire un compromis,
19:02mais uniquement à l'intérieur de son socle commun.
19:05J'étais dans le moment où on cherche le compromis
19:08qu'a la commission mixte paritaire,
19:10le moment où sept députés, sept sénateurs,
19:13essayent de dégager un compromis sur les différentes positions.
19:16On nous a très clairement répondu.
19:18Je suis venu mandaté par le groupe socialiste,
19:21j'étais responsable de ce texte pour mon groupe,
19:23avec une position de compromis qui était déjà très différente
19:26de ce qu'on avait défendu dans l'hémicycle.
19:29Nous faisions des pas.
19:30En face, on nous a dit que ce n'était pas possible.
19:33On va repartir de ces propositions
19:35et on va dire sur des sujets qui parlent au français.
19:38Est-ce qu'on est d'accord pour dégager des ressources supplémentaires
19:41pour l'hôpital et les EHPAD ?
19:43Il n'y a pas un député qui ne connaît pas son EHPAD
19:46ou ses EHPAD qui sont en déficit aujourd'hui,
19:48ou les hôpitaux qui sont à l'os...
19:50C'est la contrainte budgétaire que l'on a.
19:52On va essayer de terminer.
19:54Je vais prendre les trois exemples,
19:56les trois points qui ont fait débat.
19:58Dégager des ressources supplémentaires,
20:00ne pas dérembourser les consultations médicales
20:03et les médicaments.
20:05Un pas avait été fait par Michel Barnier,
20:07en le donnant uniquement à Marine Le Pen,
20:09qui était une manière de montrer qu'il se tournait de ce côté-là.
20:13Et la question de ne pas geler l'ensemble des pensions de retraite.
20:19En face de ça, il faut des ressources.
20:21Ca fait 8 milliards d'euros, 1 % du budget de la Sécurité sociale.
20:25En face, oui, il faut soit trouver des économies à due concurrence,
20:28soit, comme tout le monde s'y accorde, trouver des ressources.
20:32Je termine sur l'illustration.
20:33S'il n'y a pas de 40-9-3, les parlementaires
20:36vont devoir construire ce compromis en bonne intelligence.
20:39Je suis convaincu que s'il n'y a pas l'épée de Damoclès du 40-9-3...
20:43On essaie de comprendre.
20:44Le compromis, c'est une fois dans l'hémicycle,
20:47vous avez votre méthode sur un texte,
20:49ça prend le temps, des nuits entières d'amendements...
20:52Comme vous êtes bloqués, vous êtes obligés de vous entendre.
20:55Où c'est, tout de suite, avec le Premier ministre
20:58préfigurateur des forces ? Ca, ça risque de coincer.
21:00Je pense que sur le budget,
21:03on est obligés de prendre la deuxième méthode.
21:06On a bien vu que si on va dans l'hémicycle,
21:08vu la complexité, l'importance du budget,
21:11on est capables de voter n'importe quoi.
21:13C'est pas tout à fait ça,
21:15mais on a bien vu que la gauche et la droite radicales
21:18se sont alliées à des moments pour faire passer des impositions
21:21insupportables, car elles se sont retrouvées
21:23où elles avaient la majorité.
21:25Je pense que sur un sujet aussi...
21:27Vous pensez que dans les 48 heures, vous allez réussir ?
21:30Ca commence, une fois qu'il est nommé, combien de temps ?
21:33Je suis incapable de vous le dire.
21:35Vous avez envie de combien de temps ?
21:37On prend trois semaines, un mois ?
21:39Mieux vaut se prendre une à deux semaines
21:41pour essayer de trouver... Vous avez raison,
21:43la première difficulté, c'est le reste, c'est le budget.
21:47Deuxième difficulté, c'est qu'en plus,
21:50il faut réduire le déficit.
21:51On est à peu près tous d'accord,
21:53mais il faut réduire le déficit.
21:55C'est deux fois le reste dans la même journée.
21:58Le prochain Premier ministre peut prendre une semaine,
22:0115 jours, pour essayer de trouver les grands blocs de ce budget,
22:04y compris sur la sécurité sociale.
22:06Ca mérite ça, et éviter qu'on ait n'importe quoi
22:09en termes d'amendements sur ce budget.
22:11D'autant qu'on va avoir, la semaine prochaine,
22:13en début de semaine, l'examen,
22:15au Conseil des ministres, de la loi spéciale,
22:18qui va permettre pendant quelques semaines,
22:20qu'à un quart, c'est pas terrible,
22:22mais qui va permettre un peu, quand même,
22:25d'éviter... On va emprunter ça aux Américains.
22:27Le shutdown à la française au 1er janvier,
22:30qui, a priori, n'existera pas.
22:31La loi spéciale...
22:33Les mesures d'urgence liées à la censure du budget.
22:35C'est 2024 qu'on duplique en 2025, pour faire simple.
22:38Après, je crois qu'il ne faut pas confondre
22:41vitesse et précipitation, et je partage ce point de vue,
22:44se donner quelques semaines pour arriver à construire
22:47quelque chose. Maintenant, pour répondre
22:49à Jérôme Guedj et le fait qu'il n'y ait pas eu
22:52de main tendue spontanément à la gauche,
22:54il y a aussi le fait que l'évolution
22:56que l'on note aujourd'hui, et dont je me réjouis,
22:59cette avancée sur la méthode, la non-censure,
23:02n'était pas l'état d'esprit, non seulement il y a quelques semaines,
23:05mais l'état d'esprit d'un certain nombre d'entre vous.
23:08Je ne veux pas faire de polémiques,
23:10mais était plutôt sur un programme plus dur,
23:13de... plutôt de ailes et filles,
23:15on va le dire comme ça.
23:16C'est vrai que cette évolution...
23:18Sur le budget de la Sécu, j'ai pas eu l'impression...
23:21Vous le citez, ça m'intéresse.
23:23Il y a eu cet alignement qui n'a pas facilité...
23:26La position d'Emmanuel Macron sur cette méthode
23:28d'après-nomination à Matignon.
23:30Il vous étrille, les socialistes, ça y va très dur.
23:33Jean-Luc Mélenchon,
23:35quelqu'un aurait dû claquer la porte cet après-midi,
23:37il croit qu'il ruse, ils se font balader par Macron.
23:40C'est Jean-Luc Mélenchon qui parle,
23:42c'est une erreur catastrophique,
23:44on a besoin que le Nouveau Front populaire se maintienne.
23:47Qui pense pouvoir gagner un seul siège sans nous ?
23:51Vous prenez le risque qu'au prochain législatif,
23:54si Emmanuel Macron dissout d'être désuni et peut-être de ne pas être...
23:58C'est pas le bon exemple.
24:00J'ai déjà pris ce risque.
24:01J'ai eu une candidature pour la France insoumise face à moi.
24:05Je vais vous dire, c'est révélateur,
24:07l'intérêt général n'est pas la somme des intérêts particuliers.
24:10Le calendrier de Jean-Luc Mélenchon et son obsession à se dire
24:14qu'il faut des renversements de gouvernement réguliers
24:17pour acculer le président de la République à la démission,
24:20ce n'est pas l'orientation stratégique que nous partageons.
24:23Oui, nous assumons une divergence stratégique,
24:26mais ça m'empêche pas de demeurer un homme de gauche,
24:28de défendre une série de propositions,
24:31mais dans le contexte actuel, c'est pas le tout ou rien.
24:34Si on peut prendre des victoires,
24:35c'est celles qu'on peut arracher dans le cadre du compromis
24:39et chacun pourra le dire en ces termes.
24:41C'est pas la victoire de la France,
24:43mais c'est le sujet.
24:44Pour répondre à cette interrogation sur une éventuelle élection,
24:48Macron a bien insisté sur le fait qu'il ne voulait pas dissoudre
24:51dans les 30 mois qu'il lui reste à gouverner.
24:5330 mois, c'est jusqu'à la fin de son mandat.
24:56Jusqu'à la fin de son mandat, qu'il veut mener jusqu'à son terme.
24:59Il veut dire aux députés
25:01qu'ils ne sont pas sous la menace d'une dissolution.
25:04C'est incroyable. Il a dit sous, personne n'a compris,
25:07et aujourd'hui, il dit qu'il s'engage à ne plus jamais dissoudre.
25:10Je vous le propose. C'est pas une promesse.
25:13Peut-être qu'il apprend en faisant les choses.
25:15Sur quoi je voulais revenir, c'est que sur la méthode,
25:18c'est très clair sur le temps au terme duquel le Premier ministre
25:22sera nommé, car au Twitter, on verra si c'est effectif,
25:25et après, Emmanuel Macron ne s'est pas du tout engagé
25:27sur le temps qu'aura son Premier ministre
25:30pour définir sa future plateforme.
25:32D'abord, définir sa future plateforme.
25:34-"Deux semaines", dit Philippe Gosselin.
25:36-"Deux semaines", dit Jean-René Cazeneuve.
25:39Ils estiment que c'est souhaitable, mais qu'il faudra plus en Allemagne.
25:43Une fois qu'on aura défini la plateforme,
25:45qui sera probablement une plateforme de non-censure,
25:48qui sont les membres du gouvernement
25:50qui pourront incarner la nouvelle politique ?
25:52C'est au Premier ministre de choisir.
25:54Est-ce qu'il aura encore son mot à dire ?
25:57Il est peut-être en train de muter, très vite,
25:59mais il adore faire l'énoncement,
26:01faire les nominations, et que son propre bilan
26:03ne soit pas remis en cause.
26:05Le Premier ministre propose, et c'est le président qui nomme.
26:09Il aura un droit de veto, comme il l'a manifesté
26:12au moment de la formation du gouvernement.
26:14Est-ce qu'il est un facilitateur, vous qui le suivez,
26:17ou est-ce qu'il va continuer à peser
26:19pour que, finalement, le macronisme survive ?
26:23C'est toute la question du contenu du fonds
26:25qui va être négociée dans cette plateforme de non-censure.
26:28Parce que si, par exemple, on arrive à la non-censure
26:32en disant qu'il faut geler, suspendre,
26:35abroger la réforme des retraites,
26:37c'est vrai que c'est un élément important du macronisme
26:40qui s'effondre,
26:43et si jamais il faut augmenter les impôts davantage que prévu
26:47pour financer les contreparties demandées par Jérôme Getsch,
26:51ça se heurte à la conception
26:53qu'a Emmanuel Macron de sa politique.
26:56Il a dit le 5 décembre, dans son allocution,
26:59qu'il ne voulait pas de hausse d'impôts,
27:01et l'Élysée rappelle, quand on l'interroge sur le fonds,
27:04qu'on connaît bien les positions du président de la République.
27:08Donc, il y a aussi un bougé.
27:09Je pense que lui-même, il évolue, mais il pèse.
27:12Il a laissé Michel Barnier gouverner.
27:14Il a peu intervenu sur le casting et sur le fonds.
27:17On ne va pas ouvrir la question des retraites,
27:19parce qu'on sent que ça va prendre du temps.
27:22Il est partie prenante, d'une certaine manière,
27:24mais il ne voudra pas ou il fera tout
27:27pour que sa politique ne soit pas mise à mal.
27:29Il faut... Pardon.
27:30Dans quelle mesure peut-il accepter
27:33un détricotage plus loin, plus profond
27:35que celui que Michel Barnier a fait ?
27:37D'une phrase, nous, nous disons,
27:39ça ne peut pas être tout le programme,
27:41il faut des interlocuteurs en face qui nous disent
27:44que ça ne peut pas être tout le bilan,
27:46et on ne touche à rien.
27:48Donc, si on est prêts à dire,
27:49on part des préoccupations, des priorités
27:52qui ont été exprimées sur le pouvoir d'achat,
27:54les services publics, l'hôpital, le grand âge, le logement,
27:57les préoccupations qu'on entend dans nos permanences,
28:00ça veut dire qu'en face...
28:02Ca mériterait un débat entier
28:04pour voir si vous pouvez nous retrouver sur la retraite.
28:07On va terminer ce débat,
28:08mais c'est intéressant de voir que chacun évolue
28:11avec la grande absente,
28:12celle qui n'a pas été invitée.
28:14Je parle de Marine Le Pen,
28:16qui fait de son exclusion une opportunité.
28:19Ecoutez.
28:21Nous n'avons pas été invitées, en même temps,
28:23il n'est pas question pour nous de participer à un gouvernement.
28:26Donc, Emmanuel Macron a invité l'ensemble des partis
28:30qui pourraient potentiellement participer à un gouvernement.
28:34Il nous donne, en quelque sorte,
28:37la médaille de l'opposition.
28:40Je l'en remercie en ne nous invitant pas.
28:43Et...
28:45Et voilà, et on verra bien si tout ce beau monde,
28:48ce parti unique,
28:50que j'ai dénoncé dès les élections législatives,
28:53arrive à se mettre d'accord.
28:55Alors, est-ce que là, elle fait preuve d'habileté,
28:59avec ce que vous êtes en train de construire,
29:01vous ne lui offrez pas le statut de seule opposante
29:04et d'alternative pour 2027 ?
29:06Jérôme Guedj, Jean-René Cazeneuve,
29:08vous aurez le mot de la fin.
29:10Evidemment que ça oblige à réussir,
29:14mais il y a quelque chose d'erroné dans ce que raconte Marine Le Pen.
29:18Dans la précédente mandature, sous Michel Barnier,
29:21elle n'était pas invitée à une discussion,
29:24mais elle était consultée et concertée
29:26sur les principales d'entre elles.
29:28Quand Michel Barnier voulait obtenir,
29:30quand il était en panique, il faisait un communiqué de presse
29:33où il ne citait que Marine Le Pen.
29:35Aujourd'hui, il y a quelque chose de précieux dans la Réunion,
29:38c'est que, manifestement, tout le monde a dit
29:41qu'il ne voulait plus être dépendant du RN.
29:43Nous, on n'a jamais voulu être dépendant du RN.
29:46Chacun a bougé.
29:47Vous avez bougé les socialistes, vous avez bougé...
29:50Je le redis, l'offrande républicaine,
29:52le 7 juillet, il faut le préserver.
29:54Je voudrais qu'on accueille...
29:56Juste préciser que nous étions dépendants, effectivement,
29:59du RN sur ces ténémoins
30:01parce que le NFP avait dit d'entrée
30:04que, lui, il voterait la censure.
30:06Du coup, c'était épée de la moquette,
30:08mais bien sûr que si.
30:09Mais vous l'avez déposée.
30:11C'était le contraire.
30:12C'était le contraire.
30:13C'est dit.
30:15Dès le départ, il y avait une difficulté,
30:17dès le mois de juillet et avec la nomination de Michel Barnier.
30:20L'NFP avait dit que, dans tous les cas,
30:22il y aurait censure et le poids était bien présent.
30:26Donc, à partir du moment où cette partie de l'hémicycle
30:29était déjà bloquée, le RN ne pouvait avoir que...
30:32Les Français vous regardent.
30:33C'est très important qu'on ait ces débats
30:36parce qu'eux aussi jugeront.
30:37Emmanuel Macron est obsédé par l'idée
30:40que Marine Le Pen ne soit pas élue en 2027.
30:42Est-ce qu'en faisant tout ça, c'est son objectif ?
30:45Il va choisir la personne qui va le raccompagner
30:47sur le perron à l'Elysée au mois d'avril 2027.
30:50Je pense qu'il n'aimerait pas que ce soit Marine Le Pen.
30:53Merci beaucoup.
30:54Merci d'être venue débattre à l'issue de cette réunion
30:57à l'Elysée.
30:58On en vient à notre deuxième débat ce soir sur la Syrie.
31:02L'onde de choc est mondiale.
31:04Une immense page se tourne au Moyen-Orient
31:06après 50 ans de règne sans partage du clan Assad.
31:09Le régime est tombé en 12 jours.
31:11Celle de l'Est à Damas,
31:12son Valais, voire les lieux de pouvoir,
31:14ont été pris d'assaut.
31:16Et maintenant, qui sont les rebelles du groupe HTC,
31:19issus des rangs d'Al-Qaïda, qui ont renversé Bachar ?
31:22Faut-il avoir peur de la nouvelle Syrie ?
31:24Avant d'accueillir nos invités, voyons les dernières images
31:28composées et résumées pour nous par Clément Pervot.
31:32Le nouveau Premier ministre syrien, Mohamed al-Bashir,
31:36est à droite sur ces images prises ce dimanche.
31:39Juste à côté de lui, Aboumohamed al-Jolani,
31:42le nouvel homme fort de la Syrie,
31:44leader de l'organisation islamique HTC.
31:48Al-Bashir dirigeait jusqu'à présent le bastion rebelle d'Idlib.
31:52Il prend la tête d'un gouvernement de transition
31:55jusqu'au 1er mars 2025.
31:57Pendant ce temps, à Damas,
31:58de nouveaux policiers assurent la circulation
32:01et la sécurité des administrations d'Etat.
32:03Ils sont salués par la population.
32:05...
32:09Leur uniforme porte le sigle de l'armée de libération nationale.
32:12...
32:14On est là depuis 2 jours et on est en train de se déployer
32:17dans tous les gouvernorats de la Syrie.
32:19...
32:23Les rebelles ont également pris le contrôle
32:26des postes frontières avec le Liban,
32:28où les premiers réfugiés syriens
32:31commencent à regagner leur pays d'origine.
32:34...
32:37Les insurgés ont aussi accédé
32:39à l'ancien carré de sécurité du régime El Assad.
32:42Cet impressionnant bloc d'immeubles
32:45a été un lieu de torture et de détention des opposants.
32:48Un peu plus au nord, la prison de Saïd Naya.
32:52Alors que les détenus ont été libérés dimanche,
32:55des Syriens y cherchent encore des proches,
32:58peut-être encore détenus dans des cellules souterraines.
33:01Les rebelles ont aussi fourni aux médias
33:04ces images de corps manifestement torturés
33:06qu'ils affirment avoir découverts dans la morgue
33:09d'un hôpital près de Damas.
33:12Aboumohamed Al Jolani promet de traquer
33:15les anciens responsables du régime El Assad.
33:18Il y a quelques heures,
33:19l'Observatoire syrien des droits de l'homme
33:22a indiqué que 54 anciens soldats d'El Assad
33:25ont été arrêtés près de Homs
33:27par des combattants de l'Etat islamique.
33:30Ils ont tous été immédiatement abattus.
33:33...
33:34Voilà un sujet de Clément Pervot.
33:36Bonsoir, Omar Youssef Soleiman.
33:38Merci d'être avec nous.
33:39Vous êtes écrivain franco-syrien.
33:41Vous avez fui la Syrie en 2012.
33:43Votre dernier livre,
33:44Être français, est paru chez Flammarion.
33:47Bonsoir, Ariane Bonzon.
33:48Merci d'être là.
33:49Journaliste indépendante, spécialiste du Proche-Orient,
33:52killer de vérité, est à lire aux éditions Empreintes.
33:55Antoine Basbous.
33:56Bienvenue, politologue et directeur
33:58de l'Observatoire des Pays arabes.
34:00Rachel Binas. Vous êtes journaliste à Marianne
34:03et spécialiste des questions migratoires.
34:06Je commence avec vous, Omar Youssef Soleiman.
34:08Quel sentiment vous traverse quand vous voyez
34:11toutes ces images, ces statues déboulonnées,
34:14ces Syriens qui découvrent, ébahis,
34:16l'immense palais de Bachar el-Assad,
34:19ces prisonniers qui sortent de la prison de Sennaïa,
34:23éberlués, ne sachant même pas que Bachar est parti ?
34:27Ce sont des émotions très fortes, contradictoires,
34:30depuis plusieurs jours.
34:32Honnêtement, on n'arrive même pas à le croire.
34:35On a vraiment besoin de temps pour être convaincus,
34:38pour réaliser ce qui s'est passé.
34:40On vient de sortir d'une...
34:4354 ans de tyrannie, de la torture.
34:46On a grandi dans une Syrie qu'on appelait,
34:48depuis les années 90, où j'étais enfant en Syrie,
34:51on ne l'appelait jamais la Syrie, on l'appelait la Syrie d'Assad.
34:54Pour Assad, on n'a pas besoin de temps.
34:56Je suis extrêmement bouleversé.
34:58C'était la première fois que j'ai appelé ma famille depuis 12 ans,
35:02la première fois que j'ai écouté la voix de ma mère.
35:05Qu'est-ce qu'elle vous dit, votre mère ?
35:07Beaucoup de choses.
35:08Et...
35:10Et...
35:11Il y a beaucoup de joie.
35:13C'est beaucoup d'émotions.
35:14Il y a de la sidération.
35:16On est heureux, on est très heureux qu'Assad parte.
35:19Assad n'existe plus.
35:20Enfin, on est libérés.
35:22Les gens, c'était à 4h du matin,
35:25ils sont fous de joie, ils distribuent le dessert dans la rue,
35:28ils détruisent tous les statues d'Assad.
35:31Le cauchemar, enfin, est clôturé.
35:34Là, maintenant, il faut penser à la nouvelle Syrie.
35:37Qu'est-ce qu'il faut faire à l'avenir ?
35:39Antoine Bassebousse, vous aussi,
35:41vous avez été stupéfait par ce basculement aussi rapide,
35:45cette fuite aussi piteuse de Bachar al-Assad en Russie.
35:48Le fruit était trop pourri.
35:51Il a fallu secouer l'arbre d'un petit coup pour qu'il tombe.
35:55Donc, Assad était par terre, son régime, ses parrains.
36:00L'Iran a pris un grand coup
36:02avec l'écrasement de Hamas à Gaza,
36:06avec la décapitation du Hezbollah militaire et politique au Liban.
36:10C'était le tour du troisième larron de la compagnie,
36:15c'est-à-dire Assad, qui représentait l'autoroute
36:19de Téhéran au Beyrouth
36:21pour acheminer armement et munitions au Hezbollah.
36:24Donc, c'est une dictature, on dit 54 ans,
36:28mais, à vrai dire, le coup d'Etat remonte à 63
36:31et le père d'Assad, Hafez al-Assad,
36:34était ministre de la Défense dès 1966.
36:37Donc, ça fait presque une soixantaine d'années
36:40que la famille, la dynastie Assad,
36:42régnait sur la Syrie d'une main de tyrannie exceptionnelle.
36:46Il faut s'arrêter encore et encore
36:48sur ce régime totalitaire, Ariane Bonzon.
36:51On découvre des images véritablement atroces,
36:53que l'esprit humain n'arrivait même pas à concevoir,
36:56des hommes qui ont été emmurés, vivant dans cette fameuse prison,
37:01la cruauté, le sadisme, la torture.
37:04On est face à quoi ?
37:05Le totalitarisme, la barbarie, le crime contre l'humanité ?
37:10Il y a un régime qui est régné par la peur.
37:12En tant que journaliste, par exemple,
37:14j'ai essayé de travailler en Syrie.
37:17C'était le plus compliqué.
37:18J'ai eu la chance de travailler dans pas mal de pays,
37:21mais c'était extrêmement compliqué.
37:23On était suivis tout le temps, les gens ne voulaient pas nous parler.
37:27C'était dans les années 90, 80.
37:29La peur régnait, quoi. La peur régnait.
37:32Est-ce qu'aujourd'hui, il est en Russie,
37:35avec Asma al-Assad, avec une partie de sa famille ?
37:39Les chances qu'il soit jugé,
37:41j'imagine que vous l'attendez, Omar Youssef ?
37:44C'est tout ce qu'on souhaite.
37:45Qu'on soit jugé dans la justice, bien sûr.
37:48L'essence de la révolution syrienne, c'est la justice.
37:52C'est peut-être ça qui est bien.
37:54Il est toujours vivant,
37:56il va avoir un courant international de justice.
37:59La France peut faire quelque chose dans cette affaire-là.
38:02En Ukraine, il y a des experts qui savent récolter les preuves,
38:06les témoignages, et elle peut le faire en Syrie
38:09et produire un certain nombre de dossiers
38:11pour présenter Assad à la justice internationale.
38:16Antoine Basbous, il a ce mandat d'arrêt
38:18de la Cour pénale internationale.
38:20Oui, alors, il n'y a pas que Assad,
38:23il y a aussi tout l'appareil autour d'Assad.
38:25Ce qui est scandaleux, c'est de découvrir
38:28qu'il y a plusieurs chefs de services de renseignement syriens
38:31qui sont reçus chez le Hezbollah au Liban.
38:34Celui qui a autorisé leur passage,
38:37le patron de Masna,
38:40le poste frontière, a été viré aujourd'hui et remplacé.
38:43Il y a également des chefs de services de renseignement
38:47qui sont encore en Syrie, qui n'ont pas pu s'enfuir,
38:50et je pense que demain sera le jour de leur arrestation.
38:54Ces gens-là doivent répondre de leurs crimes.
38:57Ce sont des crimes systématiques.
38:59Il y a déjà plusieurs années
39:02que le photographe de l'armée syrienne,
39:04César,
39:06du nom de cette loi américaine de sanctions contre...
39:11Eh bien, il a sorti 55 000 clichés
39:14de personnes torturées jusqu'à la mort.
39:16Aujourd'hui, dans un hôpital de Damas,
39:19il y a de nouveaux portraits de gens trouvés dans la mort
39:22que les parents viennent chercher pour savoir
39:25si leur enfant, si leur frère se trouve sur ces photos.
39:30Il y a des gens qui n'ont plus Dieu,
39:33qui ont été dissous dans l'acide.
39:36Bref, c'est horrible, ce qui s'est passé.
39:39Avant d'en venir à la transition,
39:41savoir qui est ce Jolani,
39:44Abou Mohamed Jolani,
39:46et ce groupe HTC qui vient d'Al-Qaïda,
39:48est-ce qu'il faut en avoir peur ?
39:50Est-ce qu'on peut essayer d'espérer, malgré tout ?
39:53Comprendre la rapidité de la chute,
39:56c'est savoir qui a combattu Assad.
39:58Est-ce que c'est uniquement, Ariane Bonzon,
40:01les troupes rebelles islamistes ?
40:03Où ça va au-delà, il y a des communautés druses,
40:05il y a une forme d'opposition laïque
40:08qui s'est liguée contre Assad ?
40:09Effectivement, le premier mouvement,
40:12ça a été HTS.
40:13Alors HTS, on y va.
40:14Ce mouvement, effectivement,
40:17qui gouverne, si je puis dire,
40:20la poche d'Idlib, qui est au nord-ouest.
40:23On va le voir sur la carte.
40:24Il y a depuis cinq ans, en tout cas,
40:26organisé presque une gouvernance
40:28qui est quand même chapeautée plus ou moins directement
40:31par la Turquie, parce que cette zone est aussi tenue,
40:34par exemple, on y paye en dollars et en livretur.
40:37Les Turcs ont une dizaine de postes militaires
40:40dans cette zone d'Iblib,
40:41qui a été négociée avec les Russes,
40:43de la part de la Turquie,
40:44pour abriter les rebelles syriens.
40:46Quand on dit les rebelles, il y a beaucoup d'organisations,
40:50mais essentiellement HTS,
40:51qui descend effectivement d'Al-Qaïda et d'Al-Nosra,
40:54qui était un mouvement djihadiste global,
40:57pas seulement national,
40:58et avec lequel la Turquie avait beaucoup de contacts
41:01et puis la Turquie a constitué
41:03ce qu'on appelle l'armée nationale syrienne,
41:06constituée d'une vingtaine de groupes.
41:08Il y a un peu tout le monde,
41:10il y a un peu ce qu'on appelait l'armée libre syrienne,
41:13qui était vraiment les rebelles opposés à Assad,
41:15et puis il y a des mouvements islamistes,
41:18mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a une composante
41:21essentiellement syrienne, il y a beaucoup moins d'étrangers
41:24qu'on a pu en voir, et c'est toute l'histoire de Joulani.
41:27Joulani dit, moi, j'ai fait une erreur,
41:29j'ai fait une erreur pour le djihad national.
41:32Cela dit, c'est pas un démocrate, il veut la charia,
41:35pour l'instant, il donne des signes aux chrétiens,
41:38aux druzes, voilà.
41:40Il a délaissé le turban djihadiste pour la tenue militaire.
41:43Absolument, il a changé de tenue.
41:45Certains de ceux qui l'ont rencontré,
41:47des chercheurs, sont assez positifs et disent...
41:50Il veut vraiment changer,
41:52et puis il y a ceux qui disent que c'est une posture
41:55et à terme, ça sera d'autre chose.
41:57Qu'en pensez-vous, Antoine Bassebou ?
41:59Il a été recherché longtemps par les Etats-Unis
42:02comme combattant d'Al-Qaïda, Al-Nosra, également.
42:05Qu'est-ce qu'on peut attendre de cet homme-là ?
42:08Est-il dangereux, notamment pour l'Occident, les Européens ?
42:12Vous parlez des Etats-Unis. Apparemment, ils ont changé d'avis.
42:16Ils avaient mis 10 millions sur sa tête
42:18et aujourd'hui, ils se baladent, on sait où il est.
42:21Ils ne l'ont pas cherché ni à le tuer,
42:23ni à le capturer.
42:25Donc, ils ont constaté qu'il a changé
42:27et dans ce désert syrien,
42:30apparemment, il est l'homme de la situation.
42:33C'est vrai qu'il a l'ADN d'un djihadiste,
42:36c'est vrai qu'il a côtoyé, il a été avec Al-Qaïda, puis Daesh,
42:39mais il les a combattus après et il a éliminé sur sa droite
42:44tous les gens qui étaient d'Al-Qaïda et de Daesh.
42:48Donc, sa parole rassure.
42:51Ces actes, il faut attendre pour voir,
42:54pour en juger.
42:55Donc, il a fait une évolution importante,
43:00c'est une dynamique,
43:01et je crois qu'il cherche à régner, à gouverner.
43:05Et s'il faisait comme Bin Laden, comme Zawahir,
43:08comme al-Baghdadi, il sera mort.
43:10Donc, à mon avis, le changement,
43:13peut-être qu'il n'est pas très convaincu
43:16de la nouvelle doctrine qu'il est en train d'adopter,
43:19sauf que celle-là,
43:20celle qui respecte d'autres composantes syriennes,
43:24qui rassure les minorités,
43:26elle est en train de prendre place.
43:28Il y a huit ans, quand il est arrivé à Idlib,
43:31il a ordonné aux Drus de se convertir.
43:33Et là, en sortant d'Idlib,
43:36il a rassuré les minorités en leur disant
43:38que vous ne craignez rien, vous ne redoutez rien,
43:41vivez votre vie.
43:42Omar Youssef Suleiman,
43:44est-ce qu'il contribue à rassurer
43:46le Syrien au diaspora, le franco-syrien que vous êtes ?
43:50Justement. Premièrement,
43:52il ne faut pas oublier qu'en Syrie,
43:54on a presque 40 % de la population
43:56qui s'agit des minorités, des minorités religieuses,
43:59des communautés,
44:01des minorités ethniques aussi.
44:04Ces gens-là, ils ne vont jamais accepter
44:07d'être condamnés à la charia.
44:09La preuve, c'est que les Drus, qui sont déjà armés,
44:12ils ont armé depuis des siècles,
44:14c'est de leur culture de se défendre,
44:16même à l'époque de l'embirotement,
44:18les Drus étaient indépendants,
44:20ils n'acceptaient jamais d'être condamnés par quoi qu'en.
44:23Les Alawites, ils sont sur le côte,
44:25en Syrie, on a les chrétiens,
44:27y compris plusieurs chrétiens américains,
44:30sans parler des Kurdes.
44:31On ne fait jamais confiance à un type comme Al-Julani.
44:35Personnellement, je ne le fais jamais confiance,
44:38parce que lui, il est extrêmement pragmatique,
44:40il est très fort.
44:42– Quel type d'islamisme pratique-t-il ?
44:44Il voulait convertir les Drus ?
44:46Il y a les talibans qui étaient arrivés en disant
44:48que c'était beaucoup plus soft,
44:50c'est aujourd'hui bien pire qu'il y a 20 ans.
44:53– Les militants que j'ai contactés ces derniers jours,
44:56depuis la libération de la Syrie de Bachar el-Assad,
44:58qui vivaient dans le Nord, m'ont confirmé,
45:01je parle des amis qu'on était ensemble à Homs, à Damas, à Alep,
45:04des militants contre Bachar el-Assad,
45:07qui ont plus tard emporté les armes
45:09pour se combattre contre Bachar el-Assad,
45:11pas du tout pour un état islamique.
45:13Ils étaient effectivement entre la peste et le choléra.
45:18Ces militants, plus tard, sont réfugiés dans le Nord de la Syrie,
45:21ils sont à la combine d'Alep, à la combine d'Idlib,
45:24et ils m'ont tous confirmé que la torture qu'ils ont souffert
45:27de la part de Joulani était comme celle de Bachar el-Assad,
45:30même pire, parce que c'était au nom de charia, etc.
45:33Donc là, ils sont de retour, ces gens,
45:35et ils sont nombreux qui détestent le Joulani,
45:38ils ne sont pas du tout comme lui.
45:40Il y en a d'autres qui sont pires que Joulani,
45:42pire qu'Ali At-Tahrir Hicham.
45:44Alors, ce qu'il faut savoir aujourd'hui…
45:46-"Islam", c'est la formation de Joulani,
45:48la formation islamiste radicale.
45:50-"Tahrir Hicham", pardon, j'ai le bon nom.
45:53Je finis là-dessus,
45:54on ne peut jamais lui faire confiance,
45:57il faut utiliser une force, pas d'une force militaire,
46:00mais une force populaire, de la société syrienne.
46:03Sans oublier que la société syrienne n'est pas habituée
46:06à être condamnée ou dirigée par le charia,
46:08donc faire la comparaison avec, par exemple, la Libye
46:11ou l'Afghanistan, ce n'est pas si juste avec l'Assyrique.
46:14On va parler de la question migratoire avec vous,
46:17Rachel Wina, c'est pour ça qu'on vous a invitée.
46:20Vous n'êtes pas spécialiste de la Syrie,
46:22mais on y vient dans un instant.
46:24Il y a plusieurs sujets qui se posent,
46:26c'est la transition au pouvoir et le risque terroriste.
46:29Il y a plusieurs types d'islamisme,
46:31il y a aussi un islamisme terroriste.
46:34Qu'est-ce qu'on sait sur ce Joulani et sur cette formation HTC,
46:37Aya Tahrir Hicham, sur des projets qu'a pu avoir Daech,
46:40notamment depuis la Syrie, en Europe ?
46:43D'abord, il faut se rendre compte
46:45que Joulani n'a pas un programme de démocrate chrétien suédois.
46:49C'est un conservateur islamiste,
46:51mais qui a mis beaucoup d'eau dans son vin.
46:54Et il a dit à CNN, c'est le sens de la communication...
46:58Il a donné une interview à CNN.
47:00Il a dit que le djihad global,
47:02c'est-à-dire exporter le djihadisme sur la Terre entière,
47:06ce n'est pas son affaire,
47:08il veut conquérir le pouvoir à Damas.
47:10Et conquérir le pouvoir à Damas passe par une entente
47:13avec les différentes...
47:15La mosaïque syrienne,
47:18c'est-à-dire les composantes ethniques,
47:20religieuses et communautaires, il ne peut pas les...
47:23C'est le pragmatisme qui doit s'imposer à lui.
47:29Et aussi, en même temps,
47:31il arrive sur une Syrie dépouillée.
47:34Il n'y a pas un seul dollar dans les caisses de l'Etat.
47:38Il n'y a plus d'institutions, pas d'armées.
47:41Israël vient de bombarder
47:42350 sites en Syrie.
47:44-"Militaire".
47:45-"Militaire".
47:46Donc, il est totalement dépouillé.
47:48Il ne peut s'appuyer sur personne, sur rien.
47:51Il va falloir faire des deals, à mon avis, avec lui,
47:54tout simplement pour lui dire, donnant, donnant,
47:57on vous donne des moyens,
48:00mais vous allez, par exemple,
48:02chasser les Russes de vos bases sur la côte.
48:05Vous allez reconnaître, respecter les minorités.
48:08Vous allez contribuer à gouverner avec eux.
48:11Il n'aura pas le choix qu'en prenant les rênes du pays,
48:15que de composer et donc, d'une certaine façon,
48:18de lui-même se mettre en retrait
48:21d'un programme idéologique, voire violent.
48:24La priorité, c'est d'éviter une nouvelle guerre civile.
48:27Or, comme Antoine nous dit,
48:29les Israéliens ont quand même bombardé 350 cibles,
48:33bombardé des aéroports,
48:35les dépôts d'armes, un centre de recherche.
48:38Ca les empêche directement
48:40d'avoir des armes.
48:41Comment faire une armée nationale ?
48:44Peut-être que ça, c'est le premier enjeu,
48:46faire une police et une armée nationale.
48:49C'est là comment elle va être composée.
48:52Est-ce que toutes ces milices vont s'entendre
48:54dans un corps unique ?
48:55C'est souvent le premier enjeu quand on...
48:58Ca a été, par exemple, à Gaza et en Cisjordanie,
49:01le premier enjeu, c'était de mettre en place,
49:03quand Arafat est revenu,
49:05une police nationale, une armée, la même chose.
49:07Il faut arriver à trouver... Ca va être très compliqué.
49:11Ces milices sont quand même encore en compétition.
49:13Sans oublier que l'armée syrienne est corrompue
49:16depuis les années 70, depuis l'arrivée de l'Arabie,
49:19il faut refaire une nouvelle armée.
49:21Tout est à reconstruire.
49:23En attendant, plusieurs pays,
49:24et on y vient avec vous, Rachel Binas,
49:27comme l'Allemagne, l'Autriche, la Suède,
49:29ont retenu leurs demandes d'asile des ressortissants syriens.
49:32La France réfléchit à faire la même chose.
49:34Marco Pommier, on en parle avec vous juste après.
49:37La France va-t-elle suspendre
49:39les demandes d'asile des réfugiés syriens ?
49:42Le ministère de l'Intérieur l'envisage.
49:45-"Nous travaillons sur une suspension
49:47des dossiers d'asile en cours provenant de Syrie."
49:50Selon l'OFPRA, l'office chargé d'examiner ces procédures,
49:54700 demandes sont en cours de traitement.
49:57Aujourd'hui, 45 000 ressortissants syriens
50:00bénéficient d'une protection française.
50:03Depuis la chute du régime de Bachar el-Assad,
50:05les portes de l'Europe se referment.
50:08Plusieurs pays ont imposé un gel immédiat
50:10des demandes d'asile.
50:12Le Royaume-Uni, l'Italie, le Danemark,
50:14la Suède, la Belgique ou encore l'Allemagne,
50:17pays de l'Union européenne
50:19accueillant la plus importante diaspora syrienne,
50:22près de 800 000 personnes, selon l'ONU.
50:25L'Autriche va plus loin.
50:26Pour les Syriens ayant déjà obtenu l'asile,
50:29leur cas sera réexaminé.
50:31Dans ce contexte, j'ai chargé le ministère
50:34de préparer un programme de rapatriement
50:36et d'expulsion vers la Syrie.
50:3895 000 ressortissants syriens
50:40se sont installés dans ce pays
50:42depuis la vague migratoire de 2015.
50:44Le regroupement familial a aussi été suspendu.
50:47Rachel Binas, on va essayer de démêler le vrai du faux avec vous.
50:51Vous avez fait un très bon papier dans Marianne sur le sujet
50:54parce qu'il y a pas mal d'interrogations,
50:57voire de polémiques, qui se multiplient
50:59sur le sort réservé aux demandeurs d'asile venus de Syrie.
51:02La France est un pays où il y a le moins en Europe
51:05de demandeurs d'asile venus de Syrie.
51:07On ne se dirige pas, quand on est Syrien,
51:09naturellement vers la France
51:11comme premier pays de demande d'asile.
51:15C'est surtout l'Allemagne.
51:16Depuis 2015, par exemple,
51:18depuis qu'Angela Merkel a ouvert les portes face à la crise,
51:22on estime qu'il y a environ un million de Syriens.
51:25En France, la communauté s'établit autour de 80 000 individus.
51:30Les pays privilégiés, c'est l'Allemagne,
51:33l'Autriche et les pays d'Europe du Nord.
51:35Les Syriens qui arrivent en France,
51:37peuvent-ils continuer à déposer leur dossier d'asile,
51:40leur demande ?
51:41Qu'est-ce qui est suspendu ou qui n'est pas suspendu ?
51:44Est-ce que la France attend pour faire comme l'Allemagne ?
51:47La France fait ce qu'elle fait très souvent,
51:50mais sans que ce soit forcément médiatisé.
51:52En effet, elle n'a bien sûr pas suspendu le dépôt de demande.
51:57Tout Syrien et toute personne, quelle que soit sa nationalité,
52:00peut continuer à faire un dépôt de demande d'asile.
52:04À partir du moment où vous enregistrez
52:06ou faites votre demande, vous êtes demandeur d'asile
52:09et en situation régulière, avec tous les droits tenants,
52:12une allocation, etc.
52:13Il y a une prise en charge de l'Etat.
52:15Ce qu'elle a suspendu,
52:17comme elle le fait souvent sans le rendre public,
52:19c'est le traitement du dossier,
52:21puisque celui-ci est intimement lié à la situation du pays,
52:25à son évolution.
52:26Donc, étant donné que la situation est en train d'évoluer...
52:29Avec des milliers de Syriens qui veulent rentrer chez eux.
52:32On les voit, les files d'attente depuis la Turquie,
52:35la frontière libanaise.
52:36Avec des profils qui peuvent évoluer
52:38en fonction de la situation politique
52:41qui prendra forme en Syrie,
52:43eh bien, forcément, les miliciers vont être traités
52:46avec quelques jours, quelques semaines de décalage
52:49afin que la réponse rendue soit au plus près
52:52de la situation du demandeur et de la situation sur place.
52:55Et que craint l'Europe, précisément ?
52:57Elle craint le risque terroriste ?
52:59On a vu qu'il y avait eu des contacts
53:01entre l'assassin de Samuel Paty
53:03et un des membres de cette organisation,
53:05HTC-HTS,
53:07ou est-ce que, tout simplement, c'est trop tôt
53:09pour dire que les Syriens ne sont pas en danger
53:12avec ce nouveau pouvoir ?
53:13Là, il est trop tôt, et puis, quels Syriens ?
53:16C'est-à-dire que nous, on a une vision,
53:18peut-être qu'on projette une vision assez occidentale,
53:21avec une vision des droits de l'homme extrêmement forte,
53:24mais par exemple, je vais faire un pas de côté,
53:27je vais prendre l'Afghanistan.
53:29En Afghanistan, des gens fuient, mais des gens veulent aussi rentrer.
53:32La France, par exemple, a opéré ce qu'on appelle
53:35les retours volontaires, ce sont des Afghans,
53:37presque une dizaine depuis le début de l'année,
53:40qui a demandé à rentrer en Afghanistan.
53:42C'est quelque chose qui existe, c'est aussi une réalité.
53:45Pour le moment, en Syrie, il est trop tôt pour dire
53:48qui va vouloir partir, qui va vouloir rester,
53:50qui va vouloir venir.
53:52Notons quand même, encore une fois,
53:54je le répète, en chiffres, sans noyer nos téléspectateurs,
53:57on estime environ qu'il y a 700 dossiers,
54:00pour le moment, en attente de Syriens,
54:03sachant que le taux de couverture de la France est très fort.
54:0692 % des Syriens qui font une demande d'asile
54:09obtiennent une protection.
54:10En Suède, à titre d'exemple, on a 42 %,
54:12chiffre de 2022-2023, c'est différent.
54:15Voilà, ce n'est pas le premier...
54:17Donc pas d'alerte pour l'instant,
54:19les demandeurs d'asile peuvent continuer à le faire,
54:22mais c'est normal, quand il y a une évolution de cette ampleur,
54:25que les choses prennent plus de temps.
54:27Antoine Basse-Bouze, Ariane Bonzon, le mot de la fin.
54:30Aujourd'hui, le mouvement de sortie de Syrie,
54:33ce sont les partisans du régime qui ont du sang sur la main,
54:36qui cherchent l'asile.
54:37Donc, ces gens-là, on les prend, OK,
54:39pour les juger.
54:40En revanche, tous les Syriens qui étaient établis à l'étranger,
54:45il faut qu'ils fassent, qu'ils inversent le mouvement,
54:47c'est-à-dire qu'ils rentrent chez eux.
54:50Et là, pour encourager ce mouvement,
54:52il faudrait que les agences de l'ONU,
54:54qui leur versent des subsides,
54:56transfèrent ces subsides du pays d'accueil
54:58vers le pays d'origine, pour inverser le mouvement.
55:01Il y a aussi un effort pour...
55:03Il faut être conscient qu'aujourd'hui,
55:05ceux qui veulent fuir la Syrie ont souvent du sang sur les mains.
55:09Ariane Bonzon.
55:10Ce qui est bien dans cette histoire,
55:12c'est que l'épée de Damoclès sous laquelle vivait l'Europe
55:16de la part de la Turquie,
55:17vous savez qu'il y a eu 4 millions de réfugiés en Turquie,
55:20et que M. Erdogan régulièrement menaçait
55:23de lâcher les réfugiés et qu'on avait fait un accord en 2015
55:26pour qu'il garde les réfugiés.
55:28Donc, à première vue, sauf s'il y a une nouvelle fuite
55:31d'autres catégories de Syriens,
55:32à première vue, cette épée de Damoclès va peut-être disparaître.
55:36Pour l'Europe, c'est formidable.
55:38Vous aurez le mot de la fin, M. Suleymane.
55:40J'imagine que votre coeur est en Syrie.
55:43Est-ce que vous avez envie de retourner ?
55:45Premièrement, je suis citoyen français depuis 12 ans,
55:48et aujourd'hui, je voudrais retourner en Syrie
55:51pour reconstruire ce pays en tant que citoyen français aussi,
55:54parce que je pense que la chute du régime de Bachar el-Assad
55:58est aussi une victoire pour la France
56:00dans son côté universaliste.
56:02Deuxièmement, il ne faut pas mettre tous les réfugiés
56:05dans le même sac.
56:06C'est-à-dire qu'on n'est pas, comment dire, des objets
56:09où il faut les emmener, il faut les apporter,
56:12il faut faire quoi, quand, on est complètement différents.
56:15Moi, je me considère, encore une fois,
56:17comme citoyen, mais je tiens à préciser
56:20qu'il y a des millions de Syriens dans le monde entier
56:23qui sont...
56:24D'ailleurs, ce sujet-là, vous l'avez traité dans vos romans,
56:28cette question-là de l'exil et de l'exil venu de Syrie.
56:31C'est très important de dire qu'effectivement,
56:33on ne peut pas faire d'amalgame en la matière.
56:36Merci beaucoup.
56:37On va se quitter avec une image
56:39signée du photographe Cyril Bitton.
56:41Il est lauréat du prix de la photo politique à l'Assemblée.
56:45Regardez, il a fait ce cliché de Jordan Bardella.
56:48-"Cette photo a été prise le 7 juillet 2024.
56:51C'était le soir du deuxième tour des élections législatives,
56:55prise au pavillon du Bois de Vincennes,
56:57où avait lieu la soirée électorale du Rassemblement national.
57:00J'étais arrivé assez tôt, je pense, vers 17h30, 18h.
57:04Et là, c'était étrange, il n'y avait aucun cadre,
57:07quasiment pas de militants.
57:09Un peu avant 20h,
57:11il y a 7, 8, 10 militants qui arrivent, on leur donne des drapeaux.
57:15On arrive à faire des photos, et là, on voit les résultats.
57:18On voyait leur tête, en face, c'était la douche froide.
57:21On doit être autour de 20h30, quelque chose comme ça.
57:24Et là, on nous vire, on nous dit qu'il faut partir.
57:26Et je me mets sur le trottoir d'en face de la salle.
57:30Et là, le temps passe,
57:31et je vois qu'il ne reste qu'une voiture de Jordan Bardella.
57:33Et il devait être autour de 23h30, minuit, dans ces eaux-là,
57:37où je vois la porte qui s'ouvre, et là, je le vois sortir,
57:41comme ça, tout seul, la tête baissée dans l'ombre
57:44de quelqu'un qu'on a laissé tout seul et qui part après une défaite.
57:49C'est un peu ce que je cherchais, pour moi, c'était un peu le symbole.
57:54– Et voilà donc pour le prix de la photo de l'Assemblée nationale.
57:57Merci d'être venu débattre de la série sur LCP.
58:01C'est la fin de cette émission, merci à vous de l'avoir suivie.
58:03À demain, même humeur.

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