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00:00Ce matin, on va évoquer ce mouvement de grève qui commence ce soir à la SNCF pour protester contre le démantèlement du fret.
00:07Grève reconductible à l'appel de certains syndicats, dont la CGT.
00:11Et on va en parler, puisque vous posez trois questions ce matin au secrétaire du syndicat dans le Loiret.
00:16Bonjour Philippe Vany. Cette grève est pour protester principalement contre le démantèlement de fret SNCF.
00:22Expliquez-nous en quelques mots ce que c'est ce projet de démantèlement.
00:26Le projet de démantèlement, c'est la séparation, la fin de fret SNCF telle qu'on le connaît aujourd'hui,
00:31l'obligation de créer des filiales pour transférer les cheminots et certains trafics dans ces filiales,
00:38et surtout l'interdiction pour la SNCF de postuler sur les trafics dits rentables,
00:44qui vont être automatiquement transférés du privé.
00:49Et si le privé n'arrive pas à le faire, ce sera sur la route.
00:52Donc vous vous opposez à ce démantèlement parce que vous êtes contre la mainmise du privé sur ces trains-là ?
00:59C'est surtout que nous on dit à la CGT que le fret c'est un service public, ça doit être un service public.
01:05Et si on veut aujourd'hui, pour des raisons environnementales notamment,
01:09désengorger les routes, supprimer les camions, il faut absolument transférer les marchandises vers le trafic ferroviaire.
01:16Or aujourd'hui on voit que les projets c'est de vraiment faire exactement l'inverse et encore remettre des camions sur les routes.
01:21Le projet c'est quand même de maintenir du fret ferroviaire,
01:24c'est juste la SNCF qui va léguer ça à des entités ?
01:30Oui, elle va léguer, mais après on connaît aussi le privé qui ne travaille pas pour perdre de l'argent,
01:37et comme il faudra faire des bénéfices, tous les trafics qui ne dégageront pas de bénéfices seront automatiquement dégagés du ferroviaire.
01:46Donc la crainte c'est aussi une suppression de postes ?
01:48Il y aura effectivement des suppressions de postes.
01:50Donc cette grève reconductible, à partir de ce soir, c'est pour demander la suspension du démantèlement.
01:56Le démantèlement, le rappel, il est mis en place parce que c'est un petit peu compliqué,
02:01mais en gros, fret SNCF a reçu plusieurs milliards d'euros de l'État français,
02:05la Commission européenne a dit c'est pas bien, soit fret SNCF rembourse, ce qui était impossible parce que c'était trop à rembourser,
02:12soit il y a cette scission en deux entités.
02:16Ça parait insoluble de toute façon, il n'y avait pas le choix ?
02:19Oui, expliquer comme ça, oui, sauf qu'une nouvelle fois, ça dépend de ce qu'on veut en fait, ce qu'on veut faire.
02:25Soit on veut effectivement du ferroviaire, et à ce moment-là, on fait le choix de dire,
02:29et puis on dit à la Commission européenne non, ça sera du ferroviaire, nous on ne veut plus qu'il y ait des camions qui soient sur nos routes à longueur de journée.
02:36C'est vraiment un choix politique.
02:38Or aujourd'hui, le choix politique, il a été complètement à l'inverse des enjeux environnementaux.
02:44Environnementaux, c'est ça aussi que vous mettez en avant beaucoup ?
02:47Oui, et puis sécurité, parce que malheureusement, on peut s'apercevoir que nos routes sont quand même dangereuses, de plus en plus dangereuses, saturées et dangereuses.
02:53La solution d'avenir, c'est le ferroviaire.
02:56Vous avez parlé des craintes de suppression de postes aussi.
02:59Il y a eu des négociations sur le transfert des salariés.
03:02Les quatre syndicats l'ont signé, y compris la CGT dont vous faites partie,
03:06et UNESA et la CFDT se sont retirés du mouvement de grève.
03:09Pourquoi vous le maintenez ? Est-ce que vous pensez pouvoir quand même maintenir suffisamment de pression avec deux syndicats en moins ?
03:15Effectivement, on ne va pas se voiler la face.
03:18Le fait que la CFDT et l'UNESA se retirent du mouvement, ça fragilise le mouvement, c'est sûr.
03:23Après, le mouvement de grève n'est pas exclusivement porté sur le fret.
03:28Il y a aussi le voyageur qui est en gros gros danger.
03:32Aujourd'hui, on a une entreprise, CNCF on va dire schématiquement,
03:36demain ce sera des centaines de petites entreprises qui vont être créées.
03:41Avec la complexité que ça peut avoir quand sur un réseau ferroviaire très fermé,
03:47des dizaines et des dizaines d'entreprises veulent circuler tous à la même heure, au même moment,
03:54et ça va être impossible.
03:56L'impact sur la qualité du service public, qui n'en sera plus un, va se ressentir automatiquement.
04:01Ce mouvement de grève pourrait a priori ne pas avoir trop d'impact, en tout cas à partir de ce soir.
04:06Nous sommes le 11 décembre. En quelques mots, c'est la question qu'on se pose tous les ans.
04:10Est-ce qu'il y aura des trains à Noël ? Est-ce qu'il va encore y avoir un gros mouvement social à la CNCF ?
04:15Le visé Noël n'a jamais été une volonté de la CGT.
04:22Ce n'est pas le but. Le but, nous, on a des revendications.
04:26Le calendrier, on ne le choisit pas.
04:28On demande à ce que l'entreprise et le gouvernement répondent à nos revendications.
04:33Maintenant, ce sera les assemblées générales, des jubinaux, qui se décideront à chaque fois.
04:39Merci beaucoup Philippe Beny, d'avoir été notre invité ce matin.
04:42Bonne journée à vous.
04:43Merci à vous aussi.