L'INVITE ICI MATIN RICHARD RAMOS
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00:00– Bien frais, il est 8h13, bonjour Lydie Lalez – Bonjour Marc, bonjour à tous.
00:03– On accueille avec vous notre invitée ce matin en direct en studio,
00:06nous recevons le député à Modem du Loire, Richard Ramos.
00:09– Bonjour Richard Ramos. – Bonjour à toutes et à tous.
00:11– Merci d'être là, 15h cet après-midi, hémicycle du Palais Bourbon,
00:14François Bayrou prononcera sa DPG, sa Déclaration de politique générale,
00:18c'est toujours un moment très attendu, ce grand oral d'un Premier ministre,
00:22que va-t-il dire ?
00:24– Personne ne le sait, c'est-à-dire que pourtant je peux considérer
00:27que je suis un proche de François Bayrou, il écrit lui-même ses discours,
00:30il a consulté, chacun a envoyé un petit peu des notes,
00:32des choses auxquelles il croyait, et on ne sait pas ce qu'il va dire,
00:35mais je connais François Bayrou, on va avoir droit à un grand discours,
00:39d'abord c'est un agrégé de lettres, et c'est quelqu'un qui a le récit national,
00:42c'est-à-dire François Bayrou il connaît la France dans son histoire,
00:46dans son parcours, et je pense qu'il va aller chercher la France
00:48dans son histoire pour la projeter.
00:50– Il va se mettre comme, voilà, il a toujours été un éternel politique
00:54au-dessus de la mêlée ?
00:55– Oui, de toute façon, j'ai l'habitude de dire en ce moment
00:59que François Bayrou est un excellent président de la République
01:01et qu'Emmanuel Macron ferait un très bon Premier ministre.
01:03– Il vous a sollicité, vous lui avez dit quoi, vous ?
01:05Vous lui avez fait remonter quoi ?
01:06– Moi, vous savez, j'ai été dans les rares députés de la majorité,
01:09voire le seul à la fin de la majorité présidentielle
01:11à être pour l'abrogation des retraites, et donc je n'ai pas changé,
01:14je suis pour un système à points, et je pense qu'il faut suspendre
01:18cette réforme des retraites, voilà, même si je considère
01:21qu'il faut travailler plus, parce qu'il faut financer,
01:23et on ne peut pas mettre la dette sur nos enfants et nos petits-enfants,
01:25mais je suis pour la réforme à points,
01:27c'est-à-dire qu'on soit dans le privé ou dans le public,
01:28un euro mis dans la tirelire, c'est le même euro pour tout le monde.
01:31– Il va être évidemment, voilà, très attendu par les oppositions
01:35sur cette réforme des retraites, sur cette loi, on n'entend parler que de ça,
01:39il va annoncer quoi ?
01:40Parce qu'il y a effectivement plusieurs solutions sur la table,
01:43il y a le gel, il y a la suspension, il y a l'abrogation.
01:46– Vous savez, François Bayrou, qui est un agrégé de lettres,
01:48dit très souvent en politique que la faute de grammaire
01:51est moins importante que la faute de temps, ça veut dire quoi ?
01:54Ça veut dire que je pense qu'il ne va rien annoncer du tout,
01:56il va annoncer ses grands caps, sa grande direction pour la France,
02:00et après ça, il aura entre son discours et le budget,
02:05une négociation avec les partis politiques,
02:08et donc notamment avec la gauche,
02:10auxquelles il faut tendre la main aux partis socialistes
02:12pour qu'on puisse leur permettre de ne plus être avec LFI,
02:16et donc c'est ça l'enjeu, et donc je pense que François Bayrou,
02:18qui connaît bien la politique, c'est un peu comme le thé du matin,
02:21avant ce n'est pas assez infusé, après c'est trop infusé.
02:24François Bayrou, il va faire un vrai discours de politique générale,
02:27et sur le comment, le pourquoi, ça va se passer juste après,
02:30entre ce moment-là et la construction du budget, voilà ce que je crois.
02:33– Les socialistes, il les a encore reçus hier, Boris Vallaud, Olivier Faure,
02:38Patrick Caner, ce sont eux, véritablement,
02:40qui tirent les ficelles plus que Marine Le Pen aujourd'hui,
02:43ils sont centraux.
02:44– Moi je préfère qu'on travaille avec les socialistes
02:47qu'avec le Rassemblement National, donc oui ils sont centraux,
02:50mais ils ne sont pas souvent fiables, les socialistes, on le voit à Orléans,
02:53ils vont quand même avec un FI pour les municipales,
02:55et donc à chaque fois, ils nous font croire qu'ils sont démodérés,
02:58et puis à la fois, chaque fois pour aller à la gamelle,
03:00les socialistes, ils vont avec l'extrême gauche,
03:02et donc c'est ça qui est difficile.
03:03– Il y a une motion de censure qui va être déposée,
03:05ce sera jeudi à Charamos ?
03:07– Oui, je ne crois absolument pas, je peux me tromper,
03:09mais je le dis publiquement, je ne crois absolument pas
03:12qu'après ce texte-là de politique générale,
03:14François Bayrou, ça soit censuré,
03:16s'il est censuré, il le sera sur la construction du budget,
03:19c'est pour ça que je pense que ceux qui croient
03:21que François Bayrou va annoncer des choses très concrètes
03:24dans son discours de politique générale se trompent,
03:26ce n'est pas ça un discours de politique générale.
03:28– On s'exincave dans un discours de politique générale.
03:29– Exactement, et je pense que l'une des erreurs de M. Barnier,
03:32ça a été dans la gestion du temps,
03:33ce fameux avant c'est pas un fusée, après c'est trop un fusée,
03:36ça a été de ne pas maîtriser le temps,
03:37il a voulu dans sa discussion générale,
03:39M. Barnier qui est un honnête homme,
03:41et qui a fait le travail qu'il pouvait,
03:43il a voulu mettre des éléments qui étaient factuels,
03:46ce n'est pas ça un discours de politique générale,
03:49on n'a pas fait de discours avec les Français depuis 2012,
03:52en 2017 Emmanuel Macron il est élu président de la République
03:55parce qu'on a l'impression que c'est un nouveau Kennedy,
03:57et ensuite parce qu'il y a l'affaire Fillon,
03:59et donc on n'a pas mis sur la table,
04:00c'est quoi la France dans 20 ans,
04:02et donc finalement ce discours de politique générale,
04:04peut-être il va prendre cette affaire-là,
04:07et je le dis très clairement,
04:08ce sera la prochaine présidentielle
04:10qui déterminera les grandes orientations de la France,
04:13mais il n'empêche que quand on est dans le Loiret comme ailleurs,
04:16les Français veulent qu'on agisse tout de suite,
04:17et donc François Bayrou il n'a pas le choix,
04:19soit dans quelques jours, dans quelques semaines,
04:21on arrive à changer le quotidien des Français,
04:23sinon comme les autres, ce gouvernement sautera.
04:25– Vous lui faites remonter les attentes du terrain,
04:28Jérémy, vous êtes très attaché au territoire,
04:30on l'a entendu hier matin,
04:32on avait ici Marc Godet le président du département,
04:34on entend les maires aussi aujourd'hui,
04:36ils n'en peuvent plus,
04:37également de l'État qui leur demande de serrer la ceinture,
04:40on n'a toujours pas de budget non plus,
04:42ça presse quand même, ça urge ?
04:43– Ça urge bien évidemment,
04:44mais tous ceux de Vareille qui nous racontaient
04:46que ce n'était pas important d'avoir un budget,
04:47le Rassemblement National et l'FI,
04:49aujourd'hui nos communes dans le Loiret,
04:51nos centaines de communes, elles n'ont pas de budget,
04:53parce que la préfète n'est pas en mesure de leur dire
04:55combien elle leur donnera dans l'argent qui va de l'État,
04:58et donc ces gens qui nous ont fait croire
04:59que ce n'était pas important, ce sont des menteurs,
05:01et donc oui il y a une urgence, il y a une urgence,
05:03et puis vous savez les communes également,
05:06c'est les vœux en ce moment partout dans le Loiret,
05:08à chaque fois elles remercient quand même le gouvernement
05:10d'avoir émis de l'argent pour la commune,
05:15émis de l'argent pour les routes etc.
05:16Donc il y a aussi quelque part dans cette affaire-là
05:20des communes qui se plaignent à chaque fois,
05:22mais là ce qui a été dangereux
05:24c'est quand on a voulu faire porter la responsabilité
05:26sur nos maires, parce que les premiers fantassins
05:29de la République française, ce sont les maires
05:31et les conseillers municipaux et les adjoints,
05:33c'est eux qui sont sur le terrain,
05:34c'est eux qui sont vraiment à proximité
05:37de ce que j'appelle moi, cette différence
05:39entre la France d'en haut et la sous-France.
05:40– N'empêche qu'il va bien falloir sortir
05:42à un moment donné de ce déficit,
05:43de cette dette publique abyssale, on fait comment ?
05:46– Ce sera tout l'enjeu de François Bayrou,
05:48c'est-à-dire qu'à la fois les gens disent
05:50il y a trop de dettes, si demain on fait encore
05:54des emprunts et il y a de la dette,
05:55on aura des taux d'intérêt en France qui vont augmenter,
05:57des taux d'intérêt ce n'est pas un truc abstrait,
05:59c'est que quand vos enfants, ils voudront acheter
06:01leur premier appartement, leur première petite baraque,
06:04les taux d'intérêt vont monter,
06:05ça coûtera peut-être 30-40 000 euros la baraque en plus.
06:07Et donc c'est à la fois comment réduit la dette
06:10et à la fois comment on arrive, je dirais,
06:13à ne pas avec des gens qui sont les plus humbles,
06:15à ne pas les étrangler alors qu'on est aussi le pays
06:18auquel on paye le plus d'impôts.
06:19Je pense que l'État doit réduire son train de vie,
06:22c'est ça l'enjeu, c'est réduire le train de vie de l'État
06:25dans des choses qui sont inutiles.
06:26– Merci beaucoup Richard Ramos, député modem du Loiret,
06:29d'être venu ce matin sur « Ici Orléans », bonne journée.
06:32– Bonne journée à toutes et à tous, vive le Loiret.
06:34– Merci beaucoup, 8h20 ce mardi, on le démarre.