Depuis 2024, l'équipe Decathlon AG2R La Mondiale est rentrée dans une nouvelle dimension, aussi bien sportivement avec une saison historique sur le plan des résultats, que structurellement, avec l'arrivée du nouveau sponsor Decathlon et un changement d'organigramme qui a propulsé Dominique Serieys comme véritable patron de la structure française - après plus de 30 ans passés sous la direction de Vincent Lavenu. Mais connaissez-vous vraiment le nouveau boss de la formation savoyarde ? Passionné de rallye automobile et copilote, passé par le rugby et le club du Racing 92, l'homme de 63 ans s'est dévoilé en exclusivité dans un entretien long format accordé à Cyclism'Actu au lendemain de la grande présentation de son équipe à Lille, à la Decathlon Arena, avant une saison 2025 qui doit être celle de la confirmation.
Category
🥇
SportTranscription
00:00Bonjour Dominique, merci. Vous êtes en Espagne au lendemain de cette présentation Décathlon
00:11AG2R La Mondiale au stade de Lille, au Décathlon Arena, stade Pierre-Mauroy. Qu'est-ce qu'on
00:17se dit ?
00:18On se dit qu'il s'est passé une année et que déjà on va attaquer dans quelques
00:23semaines la saison 2025 et que ça va trop vite.
00:27C'était une belle présentation, vous présentez les coureurs 2025, vous êtes en Espagne
00:35avec vos coureurs, on prend conscience de ce qu'on a en main à diriger ?
00:40Pas trop, parce que si on prend conscience des fois il serait fort probable qu'on soit
00:48affolé ou en tout cas qu'on ait envie de s'arrêter, parce que c'est quand même
00:51un métier qui est difficile, qui est prenant, c'est plusieurs centaines et milliers d'heures
00:57tout au long de l'année, mais comme c'est quand même une passion, en tout cas on regarde
01:02surtout devant et on essaie de rester humble et bien assis avec les pieds sur terre.
01:06C'est quoi le plus difficile Dominique ?
01:07Le plus difficile aujourd'hui c'est le temps. C'est le temps qui joue contre nous
01:14ou le temps qu'on a avec nous et en fait c'est l'effet d'avoir suffisamment de temps
01:19pour pouvoir faire ce qu'on a à faire et être le mieux préparé possible à chaque début de saison.
01:25Est-ce que le temps joue en votre faveur du coup ?
01:28Non, parce que je pense que le temps est un ennemi de tout le monde, après c'est pas
01:34que le temps dans la question posée, c'est avec qui on travaille, comment on s'entoure,
01:41qui on recrute, quel est le rapport de confiance qu'on instaure dans une équipe et aussi
01:46quelle est la confiance en retour qu'on doit donner à ses collaborateurs.
01:49On parle de vous ?
01:51Oui, avec plaisir.
01:53Comment on passe de la direction du Racing 92, donc du rugby, au cyclisme ?
02:00C'est une opportunité, c'est...
02:04Racontez-nous cette opportunité, c'est ça qu'on a besoin de savoir.
02:08C'est une opportunité qui est arrivée d'une façon assez fortuite, l'appel d'un
02:14cabinet de recrutement, chasseur de tête, qui me dit qu'en fait je rentre dans une cible
02:20de personnes d'expérience avec un palmarès, avec des moments de réussite, une partie
02:26un peu, on va dire, multi-activité, et en fait je réponds positivement à la demande,
02:34elle me tombe à une période où...
02:36Ça s'est fait comment, si je peux me permettre ?
02:38C'est un appel, c'est un appel téléphonique d'une personne.
02:42Et quand vous avez reçu l'appel, vous vous êtes dit quoi ?
02:45Entre nous, de façon réelle, je pensais que c'était un canular.
02:49Parce qu'en fait, on va dire, l'offre devait rester confidentielle, avec un vrai
02:57engagement de confidentialité, on dit un NDA, sur lequel je ne savais pas pour qui
03:03c'était, je ne savais pas où c'était.
03:05Donc je me suis dit c'est quelqu'un dans mes relations qui me fait une blague.
03:09J'ai presque au début dénoncé, on va dire, la sollicitation.
03:14Il y a eu un deuxième contact, là effectivement c'est plus concret.
03:18J'ai signé un contrat de confidentialité, et les démarches après ont été établies
03:23assez rapidement, avec différents parcours d'entretien, de différents niveaux, jusqu'au
03:29directeur général de la G2R La Mondiale, et j'ai été retenu.
03:33J'étais pas le seul, en tout cas en candidature, j'étais pas certain en tout cas d'être
03:37retenu, mais la valeur ajoutée c'est que je suis vraiment très passionné de cyclisme.
03:43Plus que le rugby ?
03:45Non, pas plus que le rugby, mais ce sont des sports qui me correspondent, parce que
03:49les valeurs, les valeurs du rugby, les valeurs du cyclisme, les valeurs de ce que j'ai
03:53pu connaître pendant mes décennies dans le sport automobile, ce sont des valeurs de
03:57vraies personnes engagées, de respect, d'engagement, de jusqu'au boutisme et d'abnégation.
04:06Et en fait, je m'y retrouve dedans, et donc ça me correspondait, j'avais envie,
04:10en tout cas de relever le défi, et j'avais bien compris quel était le challenge.
04:14C'est un sacré défi.
04:16Oui, c'est un sacré défi, après vous savez très souvent, ce sont des rencontres
04:22d'hommes et de femmes, qui font que vous comprenez qu'en fait, les personnes ont
04:27confiance en vous, les personnes savent que vous avez eu des expériences dans le passé,
04:32que vous avez réussi, et que vous avez aussi accepté différents challenges,
04:38différents défis, et celui-là en faisait un, en faisait partie, mais bon,
04:43j'en ai connu d'autres, donc je me suis dit, bon, pourquoi pas.
04:47Quand je vous dis sacré défi, c'est assez particulier, parce que cette équipe,
04:51elle a une sacrée histoire, on ne va pas parler, parce que c'est une procédure,
04:56et vous n'avez pas le droit de nous parler, mais humainement, quand on vous appelle,
05:00vous avez cru que c'était un canular.
05:02Cette équipe, elle n'est pas anodine dans l'histoire du cyclisme ?
05:06Non, elle n'est pas anodine, alors si vous voulez, pour faire un parallèle avec ce que
05:10j'ai connu pendant mes 18 ans chez Mitsubishi, pendant 9 ans j'ai été coéquipier
05:14aux côtés de plusieurs pilotes, majoritairement aux côtés de Bruno Saby,
05:18après d'un pilote espagnol qui s'appelait Miguel Prieto, et lequel on a terminé
05:24deuxième au Dakar, puis avec le pilote maison avec qui j'ai arrêté ma carrière,
05:28Kenjiro Shinozuka, et quand j'ai pris la direction de l'équipe,
05:32confiance que Mitsubishi a pu me donner, dans le même chemin à peu près que
05:36celle de la G2R, la mondiale aujourd'hui, je me suis retrouvé dans une situation
05:40à peu près semblable, où l'équipe qui était gérée, qui était organisée,
05:45en termes de structure, le préparateur automobile, était l'indépendant.
05:49Et dans mon plan stratégique aux côtés de Mitsubishi, j'ai convaincu Mitsubishi,
05:54si vous voulez, de racheter le sous-traitant.
05:58Et j'ai eu à peu près la même situation.
06:00Donc, à différentes reprises, c'est moi qui ai mené le rachat,
06:03qui ai mené aussi, je l'ai dit, différents accords, et je voyais bien
06:07quels étaient, en tout cas, les enjeux, et quelles étaient, je dirais,
06:11les différentes étapes que j'allais rencontrer avec, je dirais, une équipe
06:15de plus de 30 ans d'expérience, effectivement qui avait marqué
06:19plusieurs décennies, avec des résultats tout aussi, on va dire, importants,
06:22avec un homme qui était l'artisan de cette équipe, mais qui en fait,
06:26aujourd'hui, à un moment donné, desservait l'équipe.
06:30Parce que les choses évoluent très vite, parce que l'hyper-professionnalisation,
06:33parce qu'aussi l'effet d'avoir accepté de vendre sa structure pour la sauver,
06:37pas pour qu'elle soit, on va dire, pérennisée, il y avait une passion
06:41qui était, je dirais, à gérer et à écrire.
06:45L'issue n'est pas celle que j'aurais souhaitée, de toute sincérité,
06:49malgré ce, je voyais très bien quel était l'enjeu, et l'enjeu aussi
06:53de positionner ou de repositionner une équipe avec des habitudes,
06:57avec sans doute de l'assitude, pour expliquer qu'en fait, quand on parle réellement
07:01d'une équipe et d'un enjeu sportif de haut niveau,
07:05de sport professionnel comme celui-là, il y a un enjeu qui est aujourd'hui
07:09de se remettre en question. Et ma voix, en tout cas, mon input
07:13à cette équipe, ça a été de dire, et je le dis assez souvent,
07:17pourquoi on participe à des courses ? Et pourquoi on a une équipe ?
07:21Et quels sont les enjeux de ce qu'attendent nos partenaires ?
07:25Et en fait, je pense que ma vision, mes priorités que j'ai pu voir
07:29en termes de structuration de l'équipe, avec l'entière, je dirais,
07:33l'entière confiance de mon actionnaire, qui est Agitazer La Mondiale,
07:37m'a permis de mettre en place cette structuration
07:41qui avait déjà été, on va dire, prédéfinie avant mon arrivée.
07:45Donc en fait, je me suis focalisé sur la partie administrative,
07:49financière, opérationnelle, structurelle, logistique,
07:53et de veiller, avec une situation que vous connaissez bien,
07:57du classement de 2023, de protéger l'enjeu de la saison 24,
08:03pour qu'en tout cas, on revienne dans un classement UCI
08:07assez confortable, pour en tout cas attaquer une année 2025
08:11tout aussi difficile.
08:13– L'arrivée de Decathlon, c'est grâce à vous, du coup ?
08:15– Non, en toute honnêteté, non.
08:17Je pense que cette arrivée, elle est menée par la consolidation
08:21d'Agitazer La Mondiale, qui est automatiquement, je dirais,
08:25soit la solidité financière, structurelle et légitime de l'équipe,
08:29et qui derrière, est au côté effectivement de sollicitations
08:33de partenaires, en l'occurrence Van Riesel et Decathlon.
08:37Et les accords Van Riesel et Decathlon ont été signés
08:41le premier avant mon arrivée, le deuxième après mon arrivée,
08:45et par Bruno Hwang et moi-même, en septembre 2023.
08:49– Bon, Decathlon, Agitazer La Mondiale, après l'année 2024,
08:53la question qu'on se pose, où va, où Dominique va amener cette équipe ?
08:59C'est quoi l'idée ?
09:01– Le projet aujourd'hui, de ces 5 années d'engagement
09:05de Decathlon et de Van Riesel…
09:07– Il nous manque un vainqueur du tour.
09:10– Oui, il nous manque un vainqueur du tour.
09:12Vous savez, dans tout ce que j'ai pu analyser, déjà avant ma venue,
09:16et depuis 18 mois quasiment, en date du mois prochain,
09:20du mois de janvier, ça a été quoi ?
09:22Ça a été de comprendre comment certaines équipes,
09:26il y a 5-6 ans, 10 ans de ça, où elles étaient ?
09:30Et comment aussi certaines équipes qui étaient là où moi je les regardais,
09:33comme UAE, ou comme, on va dire, Ineos, de la façon Ineos aussi,
09:38a eu un très haut de vague, et aujourd'hui dans un creux de vague,
09:42mais ils reviendront, comment ils ont évolué ?
09:46Comment ils sont arrivés ?
09:48Aussi, ancienne appellation Jumbo, et maintenant Wismar,
09:52comment ils sont arrivés à ce niveau-là ?
09:55– C'est votre modèle ?
09:57– Non, ils font partie en tout cas d'un cadre de modèle.
10:02Il faut prendre l'ensemble des 3 ou 5 meilleures équipes,
10:06et de comprendre comment ils en sont arrivés là.
10:08Effectivement, il y a plusieurs facteurs.
10:10Effectivement, nous aujourd'hui, sur les années 25, 26, 27, 28,
10:15ben oui, on a défini depuis maintenant plus de deux ans,
10:18une vraie stratégie qu'on ajuste au fur et à mesure des années,
10:22et l'année 2025 est une année de consolidation.
10:26Parce qu'on sait que pour arriver demain à gagner des grands événements,
10:29des grands monuments, ou demain un des grands tours, ça prend du temps.
10:34Bien entendu, si on veut être un peu fanfaron, ce qui n'est pas du tout ma personne,
10:39en début d'année, on se serait dit qu'on se retrouverait pendant 13 jours
10:43en tête de la Vuelta devant un grand champion,
10:46et une équipe qui est celle de Roglic, donc la Red Bull Laurence Gros,
10:51et qu'on terminait deuxième, même dans l'équipe,
10:53je pense qu'il y aurait plusieurs personnes qui m'auraient rayonné.
10:56Donc ça veut dire qu'il n'y a qu'un des choses qui sont possibles,
10:58attention parce que les courses n'ont pas été les mêmes
11:01entre le Giro, le Tour de France et la Vuelta,
11:04aujourd'hui il y a des équipes qui sont très très compétitives,
11:06comme les UAE avec un garçon comme Pogacar,
11:09comme le Soras l'an prochain, vise-main avec Vingegaard
11:12quand il va revenir à 100% de ses moyens,
11:15et parce qu'aujourd'hui il va nous falloir du temps,
11:17et c'est utopique de vendre à nos partenaires, en tout cas à notre actionnaire,
11:22qu'en 2025 on va gagner le Tour de France.
11:25Ce n'est pas quelque chose de réaliste,
11:28je ne suis pas un vendeur de poudre de perlimpinpin,
11:32mais si on veut arriver à nos objectifs sur un objectif 2028,
11:36ou des performances en 2027,
11:39il est certain qu'on est dans une voie de construction,
11:43on est dans une année de consolidation sur 2025,
11:46et sur 2026, 2027, 2028, on sera dans des années d'ambition.
11:51Et pour y arriver, ça a aussi généré cette année la mise en place de la new gen,
11:57la détection on va dire, la formation,
11:59donc là on va rentrer sur des périodes de formation
12:01avec les 5 jeunes qu'on a recrutés que vous savez,
12:03qu'on a fait monter sur la World Tour,
12:05on travaille d'une façon très assidue sur le recrutement de 2026, 2027, 2028,
12:10et sur 2025 nos objectifs sont aussi prioritaires que ceux qu'on a mis en 2024,
12:15avec toujours une approche, c'est l'humilité.
12:18Aujourd'hui dans des métiers comme ça qui sont aussi difficiles,
12:21on doit un, respecter nos partenaires,
12:23deux, on doit respecter et en tout cas correspondre avec la concurrence de nos adversaires,
12:28nos adversaires aujourd'hui sont d'un niveau de performance et compétitivité très élevé,
12:34et donc on doit nous continuer à mieux préparer les épreuves,
12:38à créer je dirais un fonctionnement intérieur,
12:41à recruter, on a priorisé le recrutement sur le staff,
12:46au niveau en tout cas international,
12:48et à mettre des méthodes,
12:50qui sont des méthodes que ces grosses équipes aujourd'hui utilisent en termes de préparation,
12:54donc prioriser, on va dire, le travail de préparation des grands tours,
12:59prioriser les reconnaissances, prioriser les stages en altitude,
13:02prioriser les vraies appréhensions des parcours,
13:06la vraie, on va dire, connaissance du parcours,
13:10un contrôle à montre, on en reconnaît par cœur,
13:12une descente, on en reconnaît par cœur,
13:14et une montée, on doit savoir exactement les temps de référence qu'on fait à l'entraînement
13:18et ce qu'on pourra faire pendant la course.
13:20Tout ça, ça génère des moyens, ça génère du temps,
13:23et ça va prendre, je dirais, plusieurs années,
13:27avant que certaines générations, comme on a recruté,
13:31seront, on va dire, au rendez-vous,
13:34et entre temps, on aura aussi recruté d'autres coureurs de grands tours
13:39ou de grands classiques pour compléter, je dirais, le line-up 26, 27, 28.
13:442024, année historique pour l'équipe.
13:48C'est la force du débutant ?
13:51Non, je pense qu'aussi on a bénéficié de quelques circonstances.
13:56On a bénéficié aussi, vous voyez ce qui s'est passé au niveau des différentes chutes,
14:00on a bénéficié aussi du fait que les coureurs ont vraiment perçu dans les dialogues,
14:05il y a quasiment date pour date, ici en Espagne, on va dire à Gandia,
14:09de quelle était aujourd'hui la façon de s'engager.
14:13Et la façon de s'engager, c'est d'y aller pour gagner,
14:17l'émulation aussi attachée à l'arrivée de Decathlon,
14:21l'excellent matériel que les coureurs ont eu, on va dire, entre leurs mains,
14:25et la volonté de se surpasser.
14:28On voit une année 2023 qui était difficile pour Ben O'Connor,
14:31et on voit une année, la meilleure année de sa carrière pour Ben en 2024.
14:35Et vous n'avez pas réussi à le garder ?
14:37Oui, si vous voulez, c'est un sujet qui est antérieur à ma venue,
14:41sur lequel je n'en ai jamais, je dirais, deviné.
14:44C'est vexant quand même ?
14:46Non, ce n'est pas vexant parce que je connais exactement les raisons
14:50pour lesquelles Ben a souhaité ne pas rester.
14:54Ce n'était en aucun cas une raison budgétaire ou financière,
14:57on avait la proposition en main, et on avait une proposition
15:00qui était identique, voire supérieure à celle qu'il pouvait avoir
15:04avec l'équipe où il va l'an prochain.
15:06C'était aussi un choix personnel, parce que je pense que c'était le moment
15:10pour lui de revenir dans une équipe anglo-saxonne,
15:13et surtout avec une connotation, on va dire, australienne,
15:15que dans notre équipe, avant ma venue, parce que c'était avant ma venue,
15:20il y a eu des blessures, il y a eu des traitements qui l'ont blessé,
15:25qui l'ont marqué sur le Tour de France 2023,
15:27et il y a eu aussi, ce qu'on est en train de faire changer,
15:30une certaine pénalisation d'une équipe française
15:35qui ne veut pas faire d'efforts pour parler anglais,
15:38et qui derrière, au niveau de la compréhension, de l'avis, de l'intégration,
15:42ne correspondait pas à ce que Ben O'Connor souhaitait de son devenir.
15:47On a gardé d'excellentes relations.
15:50Le 21 ou 22 novembre dernier, il est venu nous rejoindre, je dirais,
15:56au Bitumin Village, à côté de Lille.
15:59On lui a offert son vélo, avec la corde de Van Riesel,
16:04avec laquelle il avait fait la vuelta, qui était aux couleurs rouges,
16:07quand il portait le maillot, on va dire, de leader.
16:10Et ces mots, c'est que c'est dommage que je ne reste pas.
16:16Cela veut dire que si, Dominique, vous étiez arrivé avant,
16:21peut-être que Ben O'Connor serait encore, en 2025,
16:24chez Decathlon AG2R La Mondiale ou pas ?
16:26Vous savez, avec des si, vous le savez mieux que moi,
16:30on peut arriver à réécrire beaucoup d'histoires,
16:32sans parler de refaire le monde.
16:34Je pense que la relation qu'on a construite ensemble,
16:37les rapports que j'ai eus tous les jours des courses,
16:39le soir des courses, les messages donnés,
16:42les échanges qu'on a eus tout au long de la vuelta,
16:45et même dès sa deuxième place, on va dire, aux Emirats Arabes Unis,
16:51ont fait que nos relations étaient des relations, on va dire,
16:54vraiment sincères, où il avait,
16:56comme tous les coureurs ont à mes côtés, mon entière confiance.
17:00Le paramètre qui fait que la page s'est tournée,
17:05c'est que je pense que les périodes, on va dire, d'amour ont été consommées.
17:10Voilà. La vie de couple, on va dire, de l'équipe,
17:14et avec Ben O'Connor a été consommée.
17:17Voilà. Donc, on garde d'excellentes relations,
17:21d'autant plus avec sa nouvelle équipe,
17:23et avec Everette Compeland,
17:25on a vraiment des relations toutes aussi bonnes.
17:27On ne sait jamais de quoi l'avenir est fait.
17:29Je souhaite vraiment la suite de sa carrière la meilleure possible,
17:33parce qu'il est quatrième aujourd'hui de la somme à l'UCI.
17:36Nous, il nous a fait comprendre que notre équipe
17:40était capable de remporter des grandes courses,
17:43était capable de gérer des grandes courses.
17:45La Vuelta a fait grandir les équipiers,
17:48a fait grandir les directeurs sportifs,
17:50parce que ce n'est pas facile de mener une course pendant 13 jours.
17:53De temps en temps, c'est opportuniste de prendre un maillot de leader,
17:56que ce soit rose, jaune ou rouge,
17:58et quand vous la portez pendant 13 jours,
18:00pendant 13 jours, vous avez tout le monde contre vous.
18:02La route, le pouvoir sportif, toutes les équipes,
18:06et tous les aléas qu'il peut y avoir sur une course aussi difficile que peut être la Vuelta.
18:10Ce sont des expériences uniques.
18:12Quand vous avez un coureur qui vous écrit
18:14« This is a pity that I am leaving the team »,
18:17ce ne sont pas des paroles que Dominique Seria s'invente.
18:21Aujourd'hui, on doit garder de bonnes relations.
18:23Quand nos coureurs s'en vont,
18:25quelquefois c'est dur parce que les décisions nous appartiennent.
18:27Là, c'est sa décision, il faut être honnête,
18:29il ne faut pas chercher des excuses.
18:31C'est à nous d'en tirer les conclusions
18:34et de garder de bons rapports,
18:36parce qu'on ne sait pas si dans un ou deux ans,
18:38que ce soit nous ou lui,
18:40si un jour peut-être nos chemins peuvent se recroiser.
18:43Mais à force de l'expérience,
18:45deuxième année qui arrive,
18:47il faut confirmer ?
18:49Ou il faut faire mieux ?
18:51Oui, c'est sûr qu'il faut confirmer,
18:54mais il faut surtout, je dirais,
18:56et c'est le mot de cette année-là,
18:58il faut surtout se consolider.
19:00Parce que confirmer, ça veut dire quoi ?
19:02Vous voyez très bien, on est sixième du classement UCI,
19:04vous voyez les cinq équipes qui sont devant nous,
19:06on n'a pas à pâlir,
19:08il y en a une qui est derrière nous, c'est INEOS,
19:10avec quelques centaines de points,
19:12qui a le double budget que nous,
19:14qui passe une période qui est difficile.
19:16C'est quoi le budget Dominique, du coup ?
19:18Nous, cette année, c'est 26 millions d'euros,
19:20et l'an prochain, c'est 28 millions d'euros.
19:22Donc si vous voulez,
19:24de ce que je peux savoir de façon moins certaine
19:26que ce que je vous annonce sur mon budget,
19:28c'est qu'INEOS, c'est 58 millions d'euros.
19:30Donc si vous voulez, aujourd'hui,
19:32oui, c'est une année aujourd'hui
19:34qui est importante, 2025,
19:36vous savez, je n'ai pas plus de pression,
19:38et je ne mettrai pas plus de pression
19:40que celle que j'ai pu avoir au début de l'année 2024.
19:42Parce que, d'abord,
19:44la pression, ça ne nourrit pas
19:46tout le temps du résultat, au contraire,
19:48ça peut desservir, et de deux,
19:50c'est qu'il faut continuer à avoir la même conviction
19:52que nous travaillons bien.
19:54Nous sommes en train de nous structurer
19:56pour travailler le mieux possible.
19:58Il est certain que,
20:00peut-être on va faire une saison légèrement,
20:02on va dire, inférieure
20:04de la saison exceptionnelle qu'on a eue.
20:06On s'est fixé des objectifs,
20:08on souhaite rester dans le top 10,
20:10je pourrais dire, aller dans le top 5,
20:12non, on reste dans le top 10,
20:14entre 8 et 10, ça démontrerait qu'en tout cas,
20:16on reste sur une année de consolidation,
20:18on a des objectifs sur les courses au vol tour,
20:20on a des objectifs sur les grands tours,
20:22et le Tour de France sera cette année
20:24notre priorité,
20:26et aussi, on veut aller sur les autres
20:28grandes courses, aller chercher des maillots distinctifs,
20:30parce que c'est quelque chose qui n'est pas une nature,
20:32qui n'était pas une nature, on va dire,
20:34de convoitise de l'équipe, donc on va aller aussi chercher
20:36ces maillots distinctifs,
20:38et on va aussi oeuvrer pour être mieux placé
20:40sur les grands rendez-vous,
20:42les grands monuments,
20:44pour préparer les étapes suivantes
20:46en 26, en 27 et en 28.
20:48Le Tour de France 2024,
20:50il vous reste en travers la gorge.
20:52Non, pas du tout, parce que si vous voulez,
20:56j'avais bien compris
20:58quelques jours,
21:00quelques semaines avant, deux semaines avant,
21:02en fait, je vais vous raconter
21:04une anecdote.
21:06J'avais un peu plus de bande de passants
21:08à partir
21:10du deuxième trimestre, on va dire,
21:122024, et
21:14je me suis rendu en Sierra Nevada
21:16voir les garçons en stage d'altitude,
21:18je suis après aller voir Félix Gall,
21:20il était
21:22de nouveau en altitude, à Isola 2000,
21:24et en fait,
21:26j'arrive à Isola 2000,
21:28en cherchant où était le chalet,
21:30où était l'équipe,
21:32je me trompe de chalet,
21:34juste au-dessus, il y avait le chalet où était placé
21:36où habitait
21:38UAE.
21:40Effectivement, un camion,
21:42les voitures, tous les coureurs,
21:44des belles voitures de luxe devant aussi,
21:46et bon, c'était partie du ranking
21:48de l'équipe, c'était sans doute
21:50la voiture de Pogacar,
21:52et donc je redescends un petit peu plus bas,
21:54et il y a le chalet, on va dire,
21:56de notre équipe.
21:58Je descends,
22:00il y avait un fourgon,
22:02avec une voiture, on va dire,
22:04de direction de course,
22:06où on met les vélos dessus,
22:08je rentre dans le chalet,
22:10il y avait l'entraîneur, il y avait un physio,
22:12puis une personne de la com,
22:14Félix descend, donc on prend le petit déjeuner,
22:16puis en fait,
22:18j'attends et je demande à l'entraîneur,
22:20et les autres coureurs,
22:22et l'entraîneur me dit, non, il est tout seul.
22:24Et là, j'ai compris,
22:26en fait, ça ne pouvait pas marcher.
22:28Parce qu'en haut, il y avait 8 coureurs,
22:30la roue tout dessus,
22:32et nous, Félix, qui était notre leader,
22:34il était tout seul.
22:36Donc si vous voulez,
22:38pourquoi ce n'est vraiment pas quelque chose qui me reste en travers,
22:40c'est parce que c'est sans doute un mal
22:42propre aux équipes françaises,
22:44de ne pas comprendre que la préparation
22:46d'un tour,
22:48les équipes étrangères ont compris depuis bien longtemps
22:50qu'en fait, ça s'anticipait.
22:52Vous reconnaissez le parcours,
22:54vous travaillez sur la vidéo,
22:56vous définissez
22:58vos différents lieux de stage,
23:00on atteint des
23:02étapes
23:04sur lesquelles les enjeux se déroulent.
23:06On n'est pas allé en Italie,
23:08on n'a pas fait de préparation, si vous voulez,
23:10sur les conditions climatiques qui étaient terribles au début.
23:12Il y avait des chaleurs de 39 à 40.
23:14Prenez un exemple de l'étude
23:16que j'ai pu mener au Tour de France.
23:18Col du Galibier,
23:20Pogacar, il passe le col avec quelques secondes,
23:22une première seconde d'avance
23:24sur ses
23:26coéquipiers, sur Vingegaarde.
23:2817 km de descente,
23:30en bas de la descente, il a 38 secondes.
23:32C'est uniquement de la descente.
23:34Ça veut dire quoi ?
23:36Ça veut dire qu'il a travaillé la descente, il a fait plusieurs fois
23:38la descente, 8, 10, 12 fois,
23:40et il fait la différence de la descente.
23:42Et ce travail-là,
23:44il est répété sur toutes les étapes.
23:46Sur les étapes du Contre-la-Montre,
23:48sur les étapes, on va dire,
23:50dans les Pyrénées,
23:52et sur les étapes Alpes, là où ils étaient.
23:54Donc aujourd'hui, c'est à nous.
23:56C'est une question d'engagement, c'est une question de temps.
23:58Donc il faut qu'aussi, le plus tôt possible,
24:00aujourd'hui,
24:02on soit structuré, que le plus tôt possible,
24:04on définisse, avec le parcours dévoilé,
24:06la stratégie de préparation,
24:08où est-ce qu'on va faire les reconnaissances,
24:10qui on va envoyer dans les différents
24:12lieux de reconnaissance, sur la partie,
24:14on va dire, ouest de la France,
24:16avec les parties baroudeurs,
24:18qui va descendre sur la partie pyrénéenne,
24:20qu'est-ce qu'on va faire sur le
24:22Contre-la-Montre de 13 km,
24:24et tout ça, ça doit se travailler.
24:26Si vous ne travaillez pas,
24:28il n'y a aucune amertume
24:30à avoir, parce qu'en fait, vous ne l'avez pas travaillé.
24:32Donc les équipes françaises
24:34travaillent mal.
24:36Pour moi, elles ne travaillent peut-être pas mal,
24:38mais elles ne travaillent pas
24:40comme travaillent les équipes,
24:42je dirais, internationales.
24:44Vous n'avez pas peur de vous mettre à dos toutes les équipes françaises, du coup ?
24:46Moi, j'ai peur de rien, si vous voulez,
24:48c'est juste un constat.
24:50Qui que ce soit, vous, dans une analyse
24:52attachée au sport, vous allez faire
24:54la même analyse que moi.
24:56Je n'ai pas eu besoin de l'intelligence artificielle
24:58pour faire une analyse.
25:00On a regardé, on a étudié
25:02tous les calendriers
25:04de course des coureurs,
25:06des top coureurs, et des équipes.
25:08Vous regardez Pogacar,
25:10il fait le giro.
25:12Du giro autour de France, vous ne le voyez plus.
25:14Et qu'est-ce qu'il fait, entre-temps ?
25:16Il prépare le Tour de France.
25:18La question que je vais vous poser,
25:20est-ce que votre leader, Félix Gall, en l'occurrence,
25:22est assez fort
25:24pour pouvoir rivaliser avec
25:26des Pogacar, Vingegaard et Consort ?
25:28Non, pas aujourd'hui.
25:30Pas aujourd'hui, parce que...
25:32Donc, il vous faut un vrai leader.
25:34Il me faut un vrai leader.
25:36On va former et on va recruter.
25:38Oui, il y a des garçons jeunes
25:40comme, par exemple, on va dire,
25:42Léo Biziot, comme Paul Sexas.
25:44Aujourd'hui, ça fait plus de 40 ans
25:46qu'il n'y a pas un Français qui a gagné le Tour de France.
25:48Je vous fais palier.
25:50Voilà, donc si vous voulez, ça fait partie de beaux projets.
25:52Mais ces projets-là,
25:54et j'espère que je serai là dans deux ou trois ans,
25:56c'est des projets qu'il faut qu'on construise.
25:58Un garçon qui a 18 ans,
26:00qui est talentueux, qui a tous les paramètres
26:02je dirais, pour arriver à performer,
26:04pas uniquement d'être un grimpeur.
26:06On l'a vu, c'est un garçon à 18 ans
26:08et il est champion du monde du contre-monstre.
26:10Donc, cela veut dire, Dominique,
26:12si je peux me permettre, excusez-moi de vous couper,
26:14que vous êtes en train de former
26:16le futur vainqueur français du Tour de France ?
26:18Ça fait partie
26:20d'un des plus gros objectifs.
26:22Il y a aussi Paris-Roubaix.
26:24Vous voyez, vous étiez bien, je dirais, présent.
26:30C'est une terre
26:32avec un ancrage fort pour nos partenaires,
26:34pour la Mondiale,
26:36pour la famille Mullier, pour Décathlon.
26:38C'est des choses que, quand vous les percevez,
26:40quand vous les avez identifiées,
26:42vous en avez des frissons.
26:44Aujourd'hui, il faut rester les pieds sur terre.
26:46Il faut qu'on soit honnête
26:48et franc avec les partenaires, et même avec vous.
26:50Mais ce que je peux vous dire,
26:52c'est que ça nécessite du travail.
26:54On va travailler, on va avoir des périodes difficiles.
26:56Je n'ai aucune appréhension sur 2025.
26:58Je n'ai aucune appréhension sur 2025.
27:00Parce qu'on va faire des choix.
27:02On va faire des choix
27:04sur les courses sur lesquelles on va s'engager.
27:06Sur les courses, on va protéger
27:08les line-up des grands rendez-vous.
27:10Et en tout cas, il faut créer aussi cette cohésion.
27:12Un leader.
27:14Si le leader devait l'être
27:16cette année, sur le Tour de France,
27:18à la personne de Félix Galles,
27:20on a une part de responsabilité.
27:22C'est qu'on ne l'a pas mené avec, je dirais,
27:24ses équipiers,
27:26là où il devait être.
27:28C'est une part de notre responsabilité.
27:30Il a reconnu hier
27:32qu'en fait, il n'était pas au rendez-vous.
27:34Et vous savez, quand vous voyez
27:36les line-up du départ du Tour
27:38de cette année, que ce soit au niveau
27:40de UAE ou au niveau de Vismas,
27:42les équipiers
27:44que Pogacar a à ses côtés,
27:46ça serait des leaders chez nous.
27:48Et ce sont des garçons.
27:50Vous l'avez vu cette année, le Tour de France a été
27:52terriblement difficile à discuter.
27:54Il n'y a pas une échappée
27:56qui est arrivée au bout
27:58des étapes de montagne.
28:00On revient à vous,
28:02vous avez l'impression,
28:04à vous écouter,
28:06vous arrivez dans le vélo.
28:08Ce qui peut éventuellement vous critiquer,
28:10c'est que, parce que
28:12vous ne venez pas du vélo, etc.
28:14Vous n'avez pas peur
28:16avec votre discours,
28:18qui est touchant, qui est louable, etc.
28:20de faire peur à tout ce qui est institué
28:22depuis longtemps. On parle d'héritage
28:24dans le sport, Paris 2024, etc.
28:26Là, aujourd'hui, vous êtes en train de révolutionner
28:28la façon de faire
28:30des équipes françaises ?
28:32D'abord, peur,
28:34si vous voulez, je n'ai pas peur.
28:36Parce que, de toute façon,
28:38j'ai mon intégrité, j'ai ma sincérité.
28:40Ce que je suis en train de dire,
28:42c'est peut-être ce que beaucoup de personnes pensent tout bas.
28:44Et je ne suis pas quelqu'un qui veut...
28:46Alors pourquoi vous avez le culot de le faire ?
28:48Parce que c'est ma mission.
28:50Parce qu'aujourd'hui, si vous voulez, mon patron,
28:52mes partenaires, Décathlon, Alger 2R,
28:54Van Riesel, aujourd'hui,
28:56m'ont demandé...
28:58Quand, derrière,
29:00vous avez des gens qui investissent,
29:02je dirais, des moyens,
29:04et qui attendent des retours sur investissement,
29:06ils ont besoin qu'en tout cas, vous leur disiez
29:08la vérité. Donc, derrière,
29:10si c'est pour dire qu'en fait, il nous manque des budgets,
29:12et que ça ne va pas fonctionner,
29:14et qu'on n'y arrivera jamais, ce n'est pas vrai.
29:16Ce n'est pas vrai parce que, dans le passé,
29:18on l'a quand même bien vu,
29:20et c'est malheureusement, depuis plusieurs décennies,
29:22que les équipes françaises,
29:24qui ont tenu le cyclisme français,
29:26ont performé, ont gagné.
29:28Donc aujourd'hui, les éléments qu'on vous donne,
29:30quand on vous donne les moyens,
29:32il faut faire du bon travail.
29:34Il n'y a aucune garantie qu'on va y arriver,
29:36mais sincèrement,
29:38dans mon passé,
29:40dans mes expériences,
29:42je me suis toujours investi à 200%,
29:44parce que je suis un battant, je suis un gagnant.
29:46Et si vous voulez,
29:48c'est sans doute en prenant les bons ingrédients,
29:50en recrutant les bonnes personnes,
29:52ce qu'il faut apprendre,
29:54aujourd'hui,
29:56c'est qu'il faut recruter des gens meilleurs que soi.
30:00Quand vous recrutez des gens meilleurs que vous,
30:02en tout cas, vous pouvez leur définir ce que vous voulez,
30:04et ils vont aller dans la même direction.
30:06Il faut une confiance avec les gens.
30:08Aujourd'hui, c'est important d'avoir confiance
30:10avec les gens, et que les gens vous fassent confiance.
30:12Comment vous instaurez cette confiance,
30:14alors que vous venez d'arriver ?
30:16Parce que, si vous voulez,
30:18le feeling que vous pouvez avoir avec les personnes,
30:20c'est aussi
30:24le sachant des bonnes personnes,
30:26et puis aussi, c'est la délégation
30:28que vous donnez aux bonnes personnes.
30:30Quand vous donnez de la délégation aux gens,
30:32vous leur donnez aussi, je dirais,
30:34la possibilité de faire leur travail.
30:36Les gens peuvent se tromper.
30:38Aujourd'hui, ce n'est pas intrusif de se tromper.
30:40Ce qui est plus compliqué, c'est quand vous vous trompez
30:42deux fois sur la même erreur.
30:44Mais quand vous travaillez avec des gens de confiance,
30:46quand vous travaillez avec des gens aussi de passion,
30:48et aussi, il ne faut pas oublier,
30:50c'est que l'effet, on va dire,
30:522024, est multifactoriel,
30:54avec l'arrivée de Van Riesel,
30:56avec un matériel, on va dire, exemplaire,
30:58qui est littérambique
31:00de la part de tous les coureurs qui viennent
31:02chez nous, qui roulent avec sur le vélo,
31:04la relation qu'on a aussi de confiance
31:06avec Décathlon,
31:08le support plus qu'intègre
31:10qu'on a avec le 2ème Olympe mondial.
31:12Ces paramètres-là,
31:14ça vous apporte un réel confort.
31:16Vous n'êtes pas dans une situation de doute.
31:18Vous n'êtes pas dans une situation, on va dire,
31:20de pression. Vous êtes au bord,
31:22je dirais, d'un précipice
31:24ou d'une rue sans issue.
31:26Vous êtes sur une visibilité.
31:28On a vraiment construit
31:30un vrai plan stratégique. On a une vraie vision.
31:32Vous voyez, on a une vision. L'effet
31:34d'intégrer, d'appellation
31:36la new gen, mais on va dire l'académie,
31:38avec les U19, avec les U23,
31:40ça prouve bien que
31:42quand on a fait le bench d'analyse
31:44sur les coureurs,
31:46les 15 ou 20 premiers coureurs
31:48du classement UCI,
31:50ils sont tous sous contrat.
31:52Aujourd'hui, ça serait utopique
31:54de penser à un garçon
31:56comme Pogacar ou à Linguegard.
31:58Ils sont sous contrat.
32:00Donc aujourd'hui, c'est de se dire
32:02il nous faut combien de temps
32:04quand on a détecté un talent
32:06pur pour que demain
32:08il devienne un champion ?
32:10Il nous faut entre 3 et 5 ans.
32:12Donc créons du vrai projet.
32:14Donc Dominique, dans 3 ou 5 ans,
32:16on aura peut-être
32:18un vainqueur
32:20possible français du Tour de France ?
32:22Oui, c'est un vrai objectif
32:24et de façon très posée,
32:26avec une vraie sincérité.
32:28Faites l'inventaire en arrière
32:30quelles ont été les premières années
32:32où Pogacar a gagné.
32:34Il a 26 ans.
32:36Vous verrez très vite que
32:38l'ambicité des jeunes,
32:40la formation des jeunes,
32:42le talent de ces athlètes,
32:44s'ils sont bien encadrés,
32:46si c'est bien dédié,
32:48c'est quelque chose qui est
32:50aujourd'hui envisageable.
32:52Après, il faut le faire avec un vrai respect.
32:54Il faut rester humble.
32:56Une ambition ne détériore pas.
33:02Il ne faut pas être exubérant.
33:04Il ne faut pas être exubérant
33:06parce que ça desserre tout le temps.
33:08Je vois les relations que je peux avoir
33:10avec Richard Plug,
33:12avec Mauro Giannetti,
33:14et tout ce que je peux me nourrir
33:16de ce qu'ils font, ils le savent,
33:18je me nourris.
33:20Tout ce que je peux apprendre de la façon
33:22dont ils font, je me nourris.
33:24Aucune relation avec les Marc Maggio,
33:26Cédric Vasseur et consorts ?
33:28On s'entend bien.
33:30Je garde un très grand respect à Marc Maggio.
33:32Avec Cédric, on a de bonnes relations.
33:34On a d'autres excellentes relations
33:36avec Manu Hubert,
33:38qui, lui, traverse une période
33:40très difficile et il faut le soutenir.
33:42Lui, c'est l'artisan du cyclisme.
33:44Il souffre en ce moment
33:46et il faut le soutenir.
33:48J'ai tout aussi de bon respect
33:50et de bonnes relations avec Cédric Vasseur
33:52que je peux en avoir encore plus avec Marc Maggio
33:54qui, lui, me connaît très peu.
33:56Je l'ai vu pendant des années courir
33:58et je n'ai pas oublié qu'il a gagné Paris-Roubaix.
34:00Ce sont des gens qui, pour moi,
34:02sont vraiment des gens de référence.
34:04Mais, peut-être qu'au bout d'un certain temps,
34:06avec toutes les années investies
34:08et les moyens, je dirais,
34:10humains
34:12dépensés,
34:14vous arrivez peut-être aussi
34:16à être usé.
34:18Vous savez, moi, quand je me suis investi
34:20dans plusieurs missions,
34:22souvent, je me suis dit que la mission
34:24sur laquelle je m'investis,
34:26je me la fiche pour 5 ans.
34:28Parce que ce sont des missions où,
34:30si je vous dis vrai, depuis l'année dernière,
34:32j'ai pris une semaine de congé.
34:34En 18 mois.
34:36Vous êtes en train
34:38de mettre un gros coup de pied dans la fourmilière ?
34:40Peut-être pas.
34:42Peut-être que, je pense, si vous voulez,
34:44parce que je vois les rapports que je peux avoir
34:46avec Thierry Kornec, qui maintenant est directeur général,
34:48adjoint, si vous voulez,
34:50du Compagne AFDJ, avec qui
34:52on se côtoie beaucoup. En plus, il réside,
34:54si vous voulez, pas loin de là où est le centre de performance
34:56à Chambéry, il réside avec
34:58Sébin, et sans doute qu'il va y avoir
35:00un virage générationnel.
35:02Ce que je fais,
35:04ce qu'on a pu mettre en place avec toutes les équipes
35:06de Décathlon
35:08et de Jeux de Zermatt Mondial,
35:10d'autres personnes sont capables.
35:12Sans doute que moi, j'arrive avec un regard
35:14plus novateur, parce que
35:16je m'interroge pourquoi on fait,
35:18si vous voulez, je me suis interrogé pourquoi,
35:20pour descendre, on va dire, au départ
35:22de la Vuelta, on faisait 2 jours
35:24et demi de route, et puis pour remonter depuis Madrid,
35:26on faisait 2 jours de route. Et donc, j'ai mis en place
35:28le transport des véhicules sur des camions,
35:30on va dire, remorques,
35:32et des camions qui sont descendus avec des chauffeurs.
35:34Comme ça, si vous voulez,
35:36le personnel, il économise 5 jours
35:38de travail, donc il peut se reposer,
35:40il peut arriver prêt, si vous voulez,
35:42au départ de la Vuelta,
35:44vous économisez des risques assez
35:46conséquents sur le transport routier,
35:48le carburant, la partie
35:50CO2, et en fait, vous rentrez dans un cercle
35:52qui est plus respectueux et vertueux,
35:54parce que j'arrive dans un milieu
35:56où quand on partait faire différentes courses autour du monde,
35:58on n'allait pas avec notre voiture pour faire
36:0010 000 kilomètres. Donc ça, voilà,
36:02je me suis rendu compte, si vous voulez,
36:04d'une situation, cette année,
36:06je l'avais moins vue l'année dernière,
36:08c'est qu'en fait, les contrats des coureurs,
36:10en termes de timing, sont pas
36:12appropriés. Vous avez un coureur, il termine
36:14sa saison fin octobre,
36:16le 21, 25 octobre, après le tour
36:18de Chine. Derrière, il reste
36:20chez vous, il reste pas chez vous. S'il reste pas chez vous,
36:22qu'est-ce qu'il se passe ? Il va de suite faire
36:24des essais,
36:26du bike fitting,
36:28il va commencer à faire, je dirais,
36:30avec une équipe concurrente.
36:32Il est toujours sous contrat avec nous.
36:34S'il arrive un accident, il se passe quoi ?
36:36Après, vous demandez, ou il demande
36:38à l'équipe avec qui il est sous contrat,
36:40qu'il puisse faire une présentation. Donc en fait,
36:42on a sollicité la IGCP et l'UCI
36:44en disant, il faut changer
36:46la durée du contrat.
36:48Il faut qu'en fait, alors c'est pas encore accepté...
36:50Il faut qu'en contrat,
36:52il démarre le 1er novembre
36:54et qu'il s'arrête le 30 octobre,
36:56même si l'année fiscale va jusqu'au 31 décembre.
36:58Mais ils vous écoutent ?
37:00Oui, ils l'ont compris,
37:02parce qu'en fait, quand vous êtes
37:04dans une activité,
37:06des fois, vous ne voyez pas qu'il y a des fonctionnements
37:08ou des dysfonctionnements à faire évoluer.
37:10Et quand j'en ai parlé,
37:12si vous voulez, à l'UCI,
37:14aussi sur la question de comment on validait
37:16les couleurs de maillot, et que maintenant,
37:18les partenaires qui lancent des grandes campagnes
37:20de fabrication pour du merchandising,
37:22ils ont besoin que
37:24ces commandes-là
37:26soient lancées au moins 6 mois
37:28à l'avance avec les fabrications,
37:30les délais de livraison et la commercialisation.
37:32Et en fait,
37:34ça a interpellé tout le monde de dire,
37:36mais en fait Dominique, ce que tu nous dis,
37:38c'était devant nous et on ne le voyait pas.
37:40On ne voyait pas qu'en fait, l'idéal, c'est que le contrat s'arrête
37:42le 30 octobre
37:44et il démarre le 1er novembre.
37:46C'est-à-dire qu'en novembre et décembre,
37:48les nouveaux coureurs, si vous voulez,
37:50ils sont dans leur équipe, il n'y a pas de souci.
37:52Et même pour les partenaires,
37:54d'interdire, de ne pas interdire de visibilité,
37:56de cacher, de ne pas être photographié.
37:58Et puis bon, ça ne touche rien sur un budget.
38:00Il n'y a rien. Vous pouvez très bien avoir
38:02votre année fiscale qui démarre le 1er janvier
38:04et qui s'arrête le 31 décembre.
38:06Mon regard nouveau, sans doute mon œil nouveau,
38:08ou l'effet que j'analyse de tout,
38:10j'essaie de comprendre.
38:12Vous me tendez la perche, Dominique, si je peux me permettre.
38:14Est-ce que votre force,
38:16elle ne serait pas le fait que vous n'êtes pas du milieu du vélo
38:18et que vous amenez une autre approche ?
38:20Sans doute, et vous l'avez vu,
38:22sans doute dans ce que vous avez pu déjà
38:24voir ou entendre ailleurs,
38:26ça s'est reproduit
38:28dans d'autres disciplines.
38:30Ça s'est reproduit dans d'autres disciplines
38:32parce que, en fait, l'être humain,
38:34quand il arrive dans un environnement
38:36qu'il ne connaît pas, il va se poser
38:38des questions qui, fondamentalement,
38:40sont bonnes, ou il va aller tester.
38:42Moi, tout ce que j'en ai mis en place
38:44cette année, j'ai toujours eu
38:46la précaution d'une âge de dire,
38:48on le fait en tant que bêta-testeur.
38:50On a commencé à tester le transport des véhicules
38:52depuis Chambéry jusqu'à Florence.
38:54Écoutez, on va voir si ça marche.
38:56C'est sûr que ça a surpris les gens.
38:58Ils arrivent en avion,
39:00vous voyez très bien la différence qu'il y a.
39:02Mais bon, ça vous évite de déplacer
39:046, 8, 10 voitures, des camions.
39:06Après, on l'a fait l'été dernier en Pologne,
39:08en pleine période d'été,
39:10le tour de Pologne.
39:12Les équipes, les garçons, ils arrivent en avion
39:14et ça a interpellé
39:16les équipes qui étaient présentes.
39:18Et si vous voulez,
39:20quand vous faites le plus et le moins,
39:22vous êtes quasiment à iso-budget
39:24et vous rentrez dans un schéma
39:26qui est plus que vertueux,
39:28parce que vous évitez de mettre
39:30vos collaborateurs sur des routes
39:32avec l'insécurité routière
39:34qu'il peut y avoir,
39:36l'usure des véhicules, la consommation de carburant,
39:38les jours de travail en plus,
39:40l'éloignement au niveau de la famille.
39:42Et en fait, vous avez des collaborateurs.
39:44Ça m'avait interpellé l'année dernière,
39:46quand j'étais allé à la Vuelta,
39:48à l'arrivée de la Vuelta,
39:50c'est le schéma, la course se termine,
39:52on range les vélos,
39:54et puis je vois les garçons qui s'en vont.
39:56Je dis, vous allez où ? Ah mais là, on rentre.
39:58On était à Madrid, mais vous venez faire
40:00trois semaines de voiture.
40:02Je dis, non mais c'est pas possible.
40:04C'est pas possible.
40:06On arrive, on mange sur Madrid,
40:08vous dormez, vous prenez la route,
40:10et c'est qu'un ou deux jours de route
40:12pour revenir quand même à Chambéry,
40:14vous voyez ce que je veux dire ?
40:16Donc, on l'a testé, là maintenant,
40:18par exemple, on est à Gandia,
40:20les véhicules sont partis samedi
40:22à 16h, depuis Chambéry,
40:24avec un porte-camion,
40:26avec les véhicules de direction sportive,
40:28les quatre véhicules.
40:30On a pris une entreprise avec deux chauffeurs
40:32pour descendre le camion en atelier,
40:34avec nous, depuis hier,
40:36je dirais,
40:38en avion.
40:40Donc, oui, sans doute que
40:42cet œil nouveau,
40:44l'effet de se remettre
40:46en question,
40:48c'est un petit peu
40:50peut-être aussi la marque de fabrique
40:52de gens qui arrivent d'un milieu
40:54où le milieu du sport automobile
40:56est beaucoup moins physique,
40:58entre guillemets, que, je dirais,
41:00le rugby et encore plus le vélo.
41:02Les athlètes sur un vélo, si vous voulez,
41:04il ne faut rien négliger.
41:06Voilà.
41:07Dominique, pour conclure, car d'ailleurs,
41:09il vient d'où l'accent ?
41:11Montpellier. Je suis originaire de Montpellier.
41:13Mes parents habitent au nord de Montpellier,
41:15dans un petit village qui s'appelle Saint-Beauzy-le-Putois,
41:17qui est à côté de Ganges.
41:19Et dans mes différentes, en tout cas, évolutions
41:21et transhumances
41:23sur Grenoble,
41:25en Alsace, à Paris,
41:29quelquefois, j'ai des copains
41:31et des amis qui ont perdu leur accent.
41:33Et peut-être que la météo,
41:35dans différentes régions où je suis allé,
41:37qui sont toutes belles les unes que les autres,
41:39je me suis dit, en fait, qu'il faut que je garde mon accent.
41:41Parce que, voilà, quelquefois,
41:43si vous voulez, ça apporte une petite touche de soleil.
41:45Et puis, on ne peut pas renier
41:47ses origines.
41:49Il faut assumer ses origines.
41:51Et voilà, je suis de Montpellier.
41:53Et puis, bon, des fois, Renui, c'était pas tellement le grand amour
41:55quand j'étais au Racing, qui était souvent, on va dire,
41:57en conflit ou en tension avec Montpellier.
41:59Ça n'a pas empêché le propriétaire,
42:01je dirais,
42:03de Paris La Défense Arena
42:05et aussi du Racing, qui est vraiment
42:07un très bon ami,
42:09déjà de m'embaucher,
42:11d'arrêter notre collaboration
42:13après mon passage au Racing
42:15et mes trois années à Paris La Défense Arena.
42:17Et donc, voilà, c'est...
42:19Il faut accepter ses origines.
42:21Vous n'avez peur de rien, Dominique ?
42:23À ceux qui, éventuellement, auraient peur de vous,
42:25vous leur dites quoi ?
42:27Donc, ils peuvent
42:29et
42:31ils peuvent...
42:33Il n'y a rien qui peut les empêcher
42:35d'être meilleurs que nous.
42:37J'ai connu, dans mes expériences
42:39passées,
42:41vous savez, des moments difficiles
42:43face à des gros constructeurs comme Volkswagen,
42:45face à des constructeurs japonais comme Nissan,
42:47et en fait,
42:49oui, je n'irai
42:51jamais que les moyens, l'argent
42:53est nécessaire. Pendant mes relations
42:55sur l'automobile, plusieurs fois,
42:57j'ai eu des rencontres et des échanges avec Jean-Thaude
42:59et souvent, Jean-Thaude me disait
43:01en fait, il y a un élément important
43:03dans ce sport qui est onéreux,
43:05c'est d'avoir les moyens
43:07et la confiance, en tout cas, de tes patrons.
43:09Aujourd'hui, j'ai la confiance de mes patrons et de mes partenaires,
43:11j'ai une vraie détermination
43:13parce que c'est ma nature,
43:15mais
43:17nos concurrents, en tout cas,
43:19nos adversaires, les équipes concurrentes,
43:21elles sont toutes aussi capables que nous
43:23de performer
43:25et de faire des résultats aussi bien que nous.
43:27J'ai une dernière question.
43:29Bizio ou Sexas
43:31qui peuvent gagner le Tour de France d'ici...
43:33quand ?
43:35Si vous le savez, je vous donnerais le numéro
43:37de l'Euromillions, on irait jouer pour que
43:39en fait, on puisse se partager les gains.
43:41Je suis preneur.
43:43Je pense que tous les deux, on serait preneurs,
43:45mais je n'arrêterai pas pour autant, je dirais,
43:47cette mission que j'ai
43:49au sein de l'équipe.
43:51Je ne sais pas vous dire, parce que
43:53il y a tellement de paramètres. Il y a le paramètre
43:55de la blessure, il y a le paramètre
43:57de l'encadrement.
43:59Je pense qu'on est responsables.
44:01C'est un vrai enjeu, vous savez.
44:03Au niveau de
44:05ces deux jeunes, il y a aussi
44:07un autre gros talent
44:09aujourd'hui, comme Oscar Chamberlain
44:11et puis d'autres jeunes qu'on a en ce moment
44:13à la comptille, il ne faut pas...
44:15Aujourd'hui, on a la chance d'avoir
44:17aussi un bon système de détection,
44:19mais
44:21quand on discutait avec les parents,
44:23j'ai pris le temps nécessaire
44:25pour rencontrer les parents de Paul.
44:27J'ai aussi échangé avec le papa de Léo.
44:29Je suis papa.
44:31J'ai quatre enfants.
44:33On a une vraie responsabilité.
44:35J'ai une vraie responsabilité.
44:37Cette responsabilité, je la gère
44:39comme si c'étaient mes enfants.
44:41J'ai raté également que je ne l'ai pas,
44:43parce que je ne suis pas
44:45leur papa.
44:47Mais je sais que
44:49ce qui est agréable
44:51avec cette
44:53typologie, cette phénoméne
44:55de garçon, que ce soit
44:57Paul ou Léo, c'est qu'en fait
44:59il y a une vraie détermination.
45:01Quand vous discutez, quand vous échangez avec eux,
45:03quand vous leur demandez quel est leur projet sportif,
45:05quelle est leur
45:07vision, quelle est
45:09leur détermination,
45:11ça fait partie des
45:13rares enfants.
45:15Pour les deux majeurs, ça fait partie
45:17de jeunes garçons qui en fait ont
45:19vraiment une vision, on va dire,
45:21d'objectifs et le Tour de France
45:23c'est partie de leur objectif.
45:25Dernier mot.
45:27Vous êtes un homme heureux, Dominique ?
45:29Oui, je suis heureux parce que ça fait
45:3145 ans que je travaille
45:33et en fait
45:35ça fait 45 ans que je vis d'une passion
45:37et que je n'ai pas l'impression que je travaille.