Alors que le chroniqueur demandait à l'ex-ministre de la Justice de réagir aux affaires Gisèle Pelicot et Adèle Haenel, Eric Dupond-Moretti a fait part de son agacement.
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00:00– Camp de prison dont deux fermes récueillent contre Christophe Ruggia,
00:02Éric Dupond-Moretti, quel regard vous portez sur ces deux affaires ?
00:05Vous qui avez plusieurs fois exprimé, avec des mots qui ont d'ailleurs pu choquer parfois,
00:11que le mouvement MeToo était allé trop loin,
00:13vous aviez par exemple parlé de ces femmes qui regrettent de ne plus se faire siffler,
00:17vous aviez parlé aussi de ces faulasses qui racontent des conneries
00:19et engagent l'honneur d'hommes qui ne peuvent plus se défendre,
00:22quel regard vous portez sur ces affaires ?
00:23– Monsieur, vous dénaturez complètement les propos qui ont été les miens, d'accord ?
00:29La défense, c'est la défense, le propos que j'ai tenu,
00:32vous avez dénaturé, c'est un propos que j'ai tenu en défendant un homme
00:35qui d'ailleurs a été acquitté monsieur, d'accord ?
00:38Et j'avais dit qu'il était arrivé effectivement que des femmes accusent des innocents,
00:46il faut l'entendre, ça arrive, bon.
00:48Pour autant, j'ai fait, lorsque j'étais ministre,
00:54voter un texte d'initiative sénatoriale que j'ai porté avec enthousiasme
00:59pour dire qu'en deçà de 15 ans, on ne pouvait pas dire d'une victime
01:03de moins de 15 ans qu'elle était consentante.
01:05Ça, c'est une réalisation dont je suis fier.
01:08Ensuite, je ne vais pas commenter, vous avez madame Pellicot
01:13qui a souhaité que le huis clos ne soit pas ordonné,
01:16elle avait le droit de le faire, pour expliquer au fond,
01:22non seulement ce qu'elle avait vécu,
01:24mais ce que pouvait être la soumission chimique.
01:27Et de ce point de vue-là, c'est une découverte
01:30pour beaucoup de nos compatriotes qui la soutiennent.
01:32Quant au mouvement MeToo, ce que j'ai dit monsieur,
01:34là encore vous avez dénaturé mes propos,
01:36là c'est une difficulté quand on est ministre de voir ses propos dénaturés.
01:40J'ai dit que c'était extraordinairement...
01:42Non, non, non, je n'ai jamais dit cela monsieur,
01:45et j'ai même écrit le contraire, j'ai dit,
01:47MeToo, formidable en ce que la parole de la femme est enfin libérée.
01:53Mais attention, une parole doit passer par le filtre de l'institution judiciaire.
02:01C'est ça que j'ai dit, il ne suffit pas d'accuser pour avoir raison.