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00:00Bienvenue au Cœur du crime, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:08Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la gendarmerie nationale ?
00:18Je m'appelle Jan Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:27Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:42L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:56Avant même d'utiliser la clé qu'on m'a remise, je sais que Foxy Bill Connor est chez lui.
01:04Depuis la rue, j'ai vu que sa salle de séjour est éclairée et même brillamment illuminée vu la luminosité qui perce derrière les doubles rideaux.
01:14Quand je m'approche, j'entends que la sono donne à plein derrière la porte épaisse.
01:20Foxy a toujours aimé la musique qui chauffe, comme il dit.
01:25Moi, j'aime pas le boucan.
01:29La serrure est bien huilée, mon passe fait aisément son office.
01:36J'aperçois Foxy debout dans le living, il me tourne le dos.
01:41Il n'a pas entendu la porte s'ouvrir.
01:45Le shaker à la main, il est en train de se préparer à un cocktail.
01:49Il pourrait déceler le mouvement de mon ombre dans le grand miroir qui couvre tout le mur sur le côté du bar.
01:56Même pas.
01:59Le silencieux de mon pistolet produit un léger pop-pop qui domine à peine le bruit de la musique.
02:07Ma première balle luiront la colonne vertébrale.
02:11La seconde pénètre dans la calotte crânienne au-dessus de la nuque et ravage le cerveau avant de ressortir entre les deux yeux.
02:21Chacune de ces balles à elle seule a suffi à le tuer, mais je suis un professionnel.
02:28Je ne prends pas de risque.
02:31Je tire encore une fois.
02:34Foxy Bill est mort sans faire de difficultés, sans même le remarquer.
02:39Franchement, je n'ai pas eu à me donner beaucoup de mal.
02:45Et à l'instant où je me fais cette remarque, je perçois un cri étouffé.
02:49Du coin de l'œil, j'entrevois un mouvement à la droite extrême de la salle de séjour.
02:53L'instinct me pousse à agir.
02:55Vite ! pivotant sur place, je tire aussi calmement que si je me trouvais dans un stand d'entraînement.
03:00Quatre balles basses et bien centrées pour assurer au maximum le coup afin de s'assurer que le cœur va s'arrêter de battre.
03:09Vous pourriez couvrir l'ensemble des quatre blessures d'une seule main.
03:13Essayez donc de renouveler cet exploit à toute vitesse et avec une lumière déficiente.
03:19Maintenant vous savez ce que signifie le mot professionnel.
03:25Il fallait agir vite et faire mouche. Je n'ai pas eu le choix.
03:29Je n'ai pas pu m'arrêter en si bon chemin, même pas quand l'idée m'a traversé l'esprit que je devais la connaître.
03:38Je m'avance dans la pièce pour examiner ma victime de plus près.
03:43Hélas, je la connais, effectivement.
03:50Je viens de tuer Fran, la seule femme que j'ai jamais aimée.
03:57Le seul cœur qui ait jamais un peu battu pour moi.
04:02Que m'importe à présent que tout cela remonte à cinq ans et que nous ayons fini par nouaillir avant que je ne me décide à la quitter.
04:12Tandis qu'un kaleidoscope de souvenirs tourbillonne dans ma tête, je m'agenouille auprès d'elle.
04:21Elle porte au poignet le bracelet en diamant que je lui avais offert. Je le reconnais.
04:27Ce cadeau n'a plus aucune importance à présent.
04:31Pas plus que le fait qu'elle se soit trouvée ici en compagnie de Foxy Bill.
04:37Je n'en éprouve aucune jalousie. J'en suis d'ailleurs incapable.
04:43La seule chose qui m'importe, c'est qu'elle ait étendu là devant moi, morte, le visage tordu par le cri qu'elle n'a pas eu le temps de pousser.
04:53Sa main sur le tapis, paume ouverte, doigts en éventail, est aussi minuscule que la main d'un enfant.
05:02À quoi bon éteindre la lumière ou faire taire la musique ? Je ressors de l'appartement d'un pas qui titube un peu et je claque la porte derrière moi.
05:12J'ai l'impression de marcher dans un brouillard glacé.
05:17Je repars par l'ascenseur et je redescends les trois étages. Une fois sorti de l'immeuble, je pars à pied en direction du centre-ville, en fonçant droit sur le nord.
05:28Quand je franchis le pont qui enjambe le fleuve, je tire le revolver de ma poche et je le lance dans l'eau le plus loin possible.
05:36Le fond étant constitué d'un mètre cinquante de vase molle englué de mazout, personne ne pourra jamais le retrouver là.
05:44L'arme du crime a ainsi disparu définitivement.
05:51Je m'arrête à la cabine téléphonique plantée de l'autre côté du pont. On décroche à l'autre bout du fil.
05:57Une voix mâle me répond. « L'ayant identifié, je peux dire, votre cargaison a quitté la ville. »
06:05« Vous en êtes absolument certain ? »
06:08« Ce à quoi je réplique. Je suis un professionnel. Si je vous le dis, c'est que j'en suis certain. »
06:15« Alors vous trouverez le reste de la somme dans votre boîte à lettres en rentrant chez vous. »
06:21De fait, le paquet m'attend à la réception de l'hôtel où j'habite. Je m'en saisis et l'emporte avec moi à l'étage.
06:29Je ne me donne même pas la peine de l'ouvrir, même une fois dans ma chambre. En revanche, je me débouche une bouteille de whisky.
06:37J'avale au goulot deux grandes rasades sans la moindre sensation de brûlure.
06:44Quelque chose est mort en moi. Je ne ressens plus rien.
06:51J'éteins la lumière, mais au lieu de me coucher, je m'installe dans un fauteuil près de la fenêtre.
06:57Je reste ainsi quelques heures prostrées.
07:02Lorsqu'enfin une aube rougissante se met à colorer le port, je ne ressens toujours rien.
07:10Je ne ressentirai plus jamais rien. J'ai le sentiment d'être figé, comme dans un bloc de glace.
07:21Toute ma vie, je me suis senti glacé, enveloppé dans du froid, au point de devenir intérieurement de plus en plus froid, à peine humain.
07:33La seule personne, le seul être qui soit parvenu à me dégeler un peu, à me réchauffer, c'était Fran.
07:42À présent, elle ne me touchera plus. Moi-même, je ne pourrai plus jamais la toucher, ni même la revoir en imagination.
07:52Je ne vois plus qu'une chose quand je pense à elle, ces quatre blessures et le sang qui ont jailli.
08:00Et c'est tout.
08:03Il n'y a plus que du froid en moi désormais.
08:07Quand j'étais petit, on m'appelait Tony les yeux bleus, seul héritage que m'est laissé un père irlandais que je n'ai jamais connu.
08:15Par la suite, quand j'ai eu grandi, on a commencé à m'appeler Tony la gâchette.
08:21Ma mère était la cousine germaine de Black Pete Angel.
08:26C'est lui qui m'a fourni mon premier emploi à ma sortie de la maison de correction.
08:31Il m'a placé comme garde du corps d'un de ses vieux amis, patron d'un tripot.
08:36J'avais dix-huit ans.
08:39Lorsque j'en ai eu vingt, j'ai tué un homme pour le compte de Pete.
08:43Il me paya mille dollars pour ce travail.
08:47À trente-cinq ans, je tuais Pete. Cette fois, je touchais dix mille dollars.
08:54J'étais devenu un tueur à gages.
08:57Je tuais sur commande.
09:00Je n'ai jamais dérogé à un contrat et je n'ai jamais parlé.
09:03Vous seriez surpris d'apprendre combien de gens utilisent les services de type comme moi.
09:09Je pouvais mener la grande vie, je pouvais me payer tout ce qu'il y a de mieux dans l'existence.
09:14Seulement, j'ai toujours eu ce nœud de glace au fond de moi.
09:20Et maintenant que Fran a disparu, que j'ai constaté par moi-même qu'elle est morte et ne peut parvenir à la vie,
09:27je sais qu'aucune chaleur ne me réchauffera plus jamais.
09:31Pas plus celle de l'alcool que le brûlant soleil des tropiques ou l'amour d'une autre femme.
09:39Plus rien ne pourra me réchauffer.
09:43Alors, il ne me reste plus qu'une chose à faire.
09:49Je prends ma voiture et je me rends au poste de police où je demande le lieutenant Ryan de la brigade criminelle.
09:55Je veux avoir affaire à un flic honnête et lui, il a cette qualité.
10:01À quoi bon tourner autour du pot ?
10:03Tout de suite je dis, bouclez-moi Ryan, je viens de tuer Foxy Bill et sa poule.
10:07Appelez votre secrétaire et enregistrez ma déclaration.
10:12À quel jeu joue donc Tony ?
10:16Vous le saurez dans quelques instants.
10:26Tueur à gages travaillant pour le syndicat du crime,
10:29Tony Brown s'aperçoit qu'au cours de l'exécution de son dernier contrat,
10:33il a non seulement tué celui qu'on lui avait désigné,
10:38Foxy Bill Connor,
10:40mais également Fran, la seule femme qu'il ait jamais aimée.
10:46Désormais glacé à tout jamais jusqu'au tréfonds de lui-même,
10:50il se présente au poste de police pour avouer son double crime.
10:55Le lieutenant Ryan, connu pour sa probité, reçoit sa confession.
11:04Ma déclaration produit un effet buff.
11:07Ryan ouvre des yeux grands comme des soucoupes.
11:10Vous êtes piqué ou quoi ? me demande-t-il.
11:14Vous êtes devenu fou ? Vous avez pris de la drogue ?
11:18Il faut que je m'explique. J'entre dans le détail.
11:23Foxy était devenu trop gourmand.
11:25Il voulait tenir la dragée haute au syndicat. Je vais tout vous dire.
11:29J'ai touché dix mille dollars en espèces pour ce travail.
11:32Je l'ai abattu à onze heures la nuit dernière
11:34avec une balle de neuf millimètres de fabrication étrangère.
11:37Une demi-balle lui a fait sauter la cervelle.
11:39Ça vous suffit ou il vous faut d'autres détails ?
11:43Ryan me regarde d'un air furieux.
11:46Mais qu'est-ce qui vous prend, mon vieux ?
11:48Vous êtes devenu dingue ? À quel jeu jouez-vous, Tony ?
11:51Et moi de lui répondre ? Vous pouvez pas comprendre.
11:56C'est à cause de ce froid que j'ai à l'intérieur.
11:59Je suppose que des types dans votre genre n'éprouvent jamais cette impression.
12:03Moi, si. Je pourrais plus jamais me réchauffer si je ne me dénonce pas.
12:08Et encore, je suis pas sûr que ça suffise.
12:13Et lui de me couper ?
12:15Mais ça va pas, non ? Vous êtes devenu cinglé ?
12:18Je vous dis que vous pouvez pas comprendre !
12:21Allez, rappelez votre gras de papier et finissons-en.
12:25Il y a des années que vous essayez de m'épingler
12:27pour une fois que la chance vous serre sur un plateau.
12:29Laissez pas passer l'occasion !
12:32J'ai l'impression de rêver, de vivre un conte de fées,
12:35mais vous pensez bien, Tony, que je vais pas la rater, cette occasion.
12:39Je n'ai aucune raison de la laisser me glisser entre les doigts.
12:42Une chose pourtant, auparavant.
12:45Je suis dans l'obligation de vous faire connaître vos droits.
12:48Mes droits ?
12:50Mais de quoi me parlez-vous ?
12:52Qu'est-ce qu'ils viennent faire là-dedans, mes droits ?
12:55Je suis un tueur et je veux passer aux aveux.
12:57Qu'est-ce que vous voulez de plus ?
12:59Les droits, ceux de tout être humain ?
13:01Mais j'en ai eu aucun depuis ma plus tendre enfance.
13:03Et vous le savez très bien. D'ailleurs, je m'en fous.
13:05Alors, qu'est-ce que vous attendez ?
13:08Oui, oui, Tony, je sais tout ça.
13:11Mais la justice pense tout à fait différemment.
13:14Elle affirme que vous avez le droit d'obtenir l'assistance d'un avocat.
13:19Rien ne vous oblige à parler en dehors de sa présence.
13:23Mais puisque je vous dis que je veux passer aux aveux,
13:26je n'ai pas besoin de l'assistance d'un avocat.
13:29Je dois pourtant vous en procurer un.
13:32Mais vous êtes une vraie tête de pioche, vous,
13:34puisque je vous dis que je n'en veux pas.
13:38Désolé, Tony, mais il faut que je vous en fournisse un.
13:43Le simple fait d'avouer ne constitue plus désormais une preuve de culpabilité.
13:49Supposons que vous veniez à vous rétracter par la suite.
13:52L'un ou l'autre des avocats du syndicat aurait beau jeu de faire passer sur le grill l'avocat général.
13:58Je ne tiens pas à ce que pareilles mésaventures se produisent.
14:01C'est pour ça, avant toute chose, je vais convoquer votre avocat,
14:05ici même, afin qu'il soit présent lorsque vous passerez aux aveux.
14:10Ryan, écoutez-moi bien.
14:14Je n'ai pas besoin d'avocat.
14:17Je veux simplement finir. Vous ne comprenez pas ?
14:20La pièce est jouée, fini, terminé, on tire le rideau !
14:24Oui, d'accord, on va vous donner satisfaction, Tony,
14:28mais je vais d'abord convoquer votre avocat officiel.
14:33Ça ne prendra pas longtemps.
14:36Mon avocat officiel, c'est-à-dire celui qui m'a déjà défendu en diverses occasions,
14:42est également et surtout celui du syndicat.
14:48Je parie ma chemise qu'après avoir entendu ce que Ryan a à lui dire,
14:52il a brûlé tous les feux rouges et arrivé en un temps record.
14:57L'attente commence.
15:00Elle ne peut pas durer longtemps.
15:03Entre-temps, on se garde bien de me fouiller.
15:05Personne n'a ce risque même à m'effleurer du petit doigt.
15:10Ryan convoque également une dactylo et deux policiers pour servir de témoins.
15:14On nous installe sur des chaises d'où nous nous observons mutuellement.
15:19Comme prévu, Simon, mon avocat, se présente un peu essoufflé d'avoir monté l'escalier 4 à 4.
15:26Il a évidemment une petite idée de ce que je peux déballer si je décide de me mettre à table.
15:33« Fermez votre gueule ! » m'intime-t-il.
15:36« Je vais vous faire sortir d'ici ce soir même.
15:38J'ai déjà téléphoné au juge pour lui demander de fixer la caution.
15:41Je ne veux pas sortir, Simon. Je veux avouer. »
15:45Mon avocat se tourne vers Ryan.
15:47« Cet homme n'a pas sa tête à lui, ou bien il est drogué.
15:49Trois docteurs sont déjà prêts à l'affirmer sous la foi du serment, ou le seront dans la matinée.
15:54Maintenant, dites-moi, quelle charge exactement avez-vous relevée contre lui ? »
15:59« Une confession verbale ? » répond Ryan avec lassitude.
16:04« Vous savez qu'elle ne possède aucune valeur, lieutenant.
16:06Même une confession écrite n'aura aucune valeur quand j'aurai fait soumettre mon client à un examen médical approprié.
16:13Quelles autres charges avez-vous contre lui ? »
16:16« Pas la moindre, maître. Pas la moindre.
16:19Où est le pistolet, Tony ? Dans votre poche ? »
16:23« Non, je m'en suis débarrassé avant d'avoir pris la décision de me constituer prisonnier.
16:28Vous ne pourrez pas le récupérer, mais je peux vous donner une description détaillée des lieux et des circonstances du meurtre.
16:35Est-ce que ce n'est pas suffisant ? »
16:36« Non ! » réplique mon avocat.
16:39« Tous les agents de police de permanence du commissariat connaissent ces éléments et peuvent vous les avoir communiqués. Ce n'est pas une preuve ! »
16:45Ryan se risque à faire une nouvelle tentative.
16:48« Dites-moi, Tony, avez-vous laissé sur les lieux des empreintes digitales que nous pourrions relever ? »
16:55« Non, lieutenant. Je suis un professionnel, ne l'oubliez pas.
17:00Je ne laisse pas d'empreintes. En revanche, j'ai gardé le passe qui m'a permis d'entrer dans l'appartement de Foxy. J'ai oublié de le jeter. »
17:08Simon me coupe la parole.
17:09« On peut se procurer des passes n'importe où et par elles-mêmes, cette pièce ne prouve rien.
17:13En outre, les agents auraient bien pu le faire glisser dans votre poche avant votre entrée au poste. »
17:17« Vous savez bien que non. » proteste Ryan.
17:20« Peu importe, lieutenant ! » réplique mon avocat.
17:24« Ce qui compte, c'est ce que vous pouvez prouver. Si vous avez réellement relevé des charges contre mon client,
17:28voyons si vous pouvez donner la preuve de leur véracité. Autrement, il sortira d'ici avec moi. »
17:33Là, j'interviens.
17:34« Pas question. Mais mon cher Tony ! » me répond Simon.
17:38« Vous oubliez qu'en tant que votre avocat, moi, j'affirme que vous n'avez pas votre tête à vous et que vous avez besoin de soins, de soins médicaux.
17:45Et moi, je veux avouer... »
17:48« Vous faites bien partie de la police, vous autres, n'est-ce pas ?
17:50Votre rôle est d'arrêter les assassins. Vous en tenez un, car je suis un assassin, je l'avoue.
17:54Je vais avouer tous les meurtres dont je me suis rendu coupable. Ça vous suffit pas ? »
18:00« Désormais, ça ne suffit plus ! » intervient Simon.
18:04« À présent, suivez-moi, Tony. Nous sommes parfaitement libres de sortir d'ici. Pour ne rien vous cacher, certaines personnes désirent vous voir. »
18:12« Il a raison, Tony. » me dit Ryan d'une voix lasse.
18:17« Vous pouvez faire des aveux si vous insistez, mais ils ne suffiront pas pour que nous puissions vous mettre sous les verrous, à moins que vous ne puissiez nous donner une preuve, un témoignage irréfutable, ou encore... »
18:33Tandis que je l'écoute, mon cerveau travaille à toute vitesse. Et soudain, jaillit l'inspiration.
18:41Je viens de remarquer que le policier qui se tient debout à la droite de ma chaise porte un calibre 38 glissé dans sa ceinture.
18:49Nul ne s'occupe vraiment de moi. Ryan est trop absorbé par le dégoût que lui inspire toute cette histoire, et pourtant... pourtant lui, il devrait se méfier.
18:59Dans sa spécialité, il est lui-même un grand professionnel.
19:05Instantanément, je passe à l'action. Je subtilise son pistolet au policier, et sans lui laisser le temps d'intervenir, je place quatre balles dans la poitrine de mon avocat si rapidement qu'il n'en perd même pas son grand sourire.
19:16Puis je jette l'arme sur le bureau de Ryan.
19:20« Cette fois, vous avez toutes les preuves qu'il vous faut, lieutenant. »
19:26Le jury s'est retiré à présent et délibère depuis quatre heures.
19:31L'avocat de la Défense prétend que tous ces braves gens sont susceptibles de me remettre en liberté.
19:38En effet, il est difficile de croire qu'un homme en pleine possession de ses facultés ait pu commettre un tel acte.
19:47Si le verdict me déclare non coupable pour cause d'aliénation mentale, je serai enfermé dans un asile.
19:57J'ai peur. J'ai terriblement peur.
20:04Il fait froid dans les asiles.
20:27Au cœur du crime est disponible sur le site et l'appli Europe 1.
20:31Écoutez aussi l'épisode suivant en vous abonnant gratuitement sur votre plateforme d'écoute.

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