Emmanuel Macron a fait son choix. Le président de la République a décidé de nommer François Bayrou, l'un de ses alliés historiques, qui succède à Michel Barnier à Matignon.
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00:00Écoutez, François Bayrou n'est pas pour habitude de le dire, il ne le fera pas là, comme il ne l'a pas fait précédemment, le contenu de ses entretiens avec le président de la République.
00:08Mais visiblement, ça a duré un petit peu de temps. Visiblement, il y a eu, vous l'avez dit, la presse, le rapport des tensions.
00:17Et je pense justement que ça illustre l'indépendance, la liberté de François Bayrou, ces libertés qu'il a toujours utilisées tout au long de sa vie politique.
00:27Il a eu plusieurs marqueurs. Il a eu le marqueur de l'intérêt général. Rappelez-vous, dès 2001 et 2002, il avait mis la dette publique
00:36comme étant un élément essentiel de l'intérêt de la France et de l'intérêt du pays, donc à ne pas la laisser dériver.
00:44Il y a plusieurs marqueurs comme ça dans lesquels il est intervenu. Et le dialogue qu'il y a eu ce matin – je ne porterai pas de qualificatif sur ce dialogue,
00:52puisque ce n'est pas de l'information – prouve justement que ce n'est pas quelque chose qui est la suite logique de ce que le président a fait depuis 7 ans.
01:01— Donc on ne sera pas dans la continuité du macronisme ? Parce que vous entendez les critiques qui sont faites.
01:05Évidemment, le camp d'Emmanuel Macron n'a peut-être pas perdu les élections, mais en tout cas, il a perdu beaucoup, beaucoup de députés.
01:11Et puis Emmanuel Macron nomme quelqu'un de son camp pour résoudre la crise. Est-ce qu'on ne s'inscrit pas dans la continuité du macronisme ?
01:19— Non, mais on peut parler de ruptures complètement différentes. Quand vous avez 3 000 milliards de dettes, 6% de déficit public en 2024,
01:28vous avez des contraintes. Et ces contraintes-là, elles sont fixées par les marchés, si on veut redresser la France.
01:34En revanche, sur la méthode, sur l'élargissement, sur le rassemblement, comme l'a dit François Bayrou, oui, là, il a des méthodes différentes.
01:43Il parle à tout le monde depuis longtemps. Nous, au mouvement démocrate, on a toujours parlé à tout le monde, a toujours essayé de faire des points d'équilibre
01:50en ayant en tête l'intérêt général, alors même que d'autres – et on l'a vu sur la question de la motion de censure – avaient souvent leur intérêt général
01:59ou l'intérêt partisan en tête. Et c'est cet intérêt général, ce sens du bien commun qui anime François Bayrou. Et bien évidemment, ça va être très difficile.
02:09La France est un État difficile. Il n'y a pas de majorité. Mais la seule personnalité aujourd'hui politique qui a une stature d'homme d'État,
02:18qui peut relever ce défi, si nous l'aidons tous – et c'est l'adresse que je fais à l'ensemble des personnels politiques – si nous l'aidons tous,
02:27nous pouvons réussir d'abord à nous parler, à trouver des points d'équilibre, à trouver des compromis pour dépasser justement les clivages
02:35qui entraînent la France, semaine après semaine, dans une impasse.