Emmanuel Macron a nommé, ce vendredi 13 décembre, François Bayrou nouveau Premier ministre pour succéder à Michel Barnier.
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00:00Voilà donc le décor est planté, bonjour Céline Hervieux, merci d'être avec nous ce matin, députée socialiste et apparentée de Paris.
00:08Comment vous avez réagi, on remonte 12h41 hier, ce communiqué de l'Élysée, très sobre d'ailleurs, comment vous avez réagi à François Bayrou ?
00:16Écoutez, on a été très déçus de ce choix, on était déjà tombé de notre chaise à l'annonce de Michel Barnier,
00:22donc maintenant on se rapproche un tout petit peu petit à petit du parti socialiste qui est à gauche,
00:26ça va de plus en plus à gauche, peut-être que ce sera la bonne la prochaine fois,
00:29mais ce qui est incroyable c'est de ne pas vouloir entendre le résultat des élections, et je suis navrée de le rappeler,
00:34mais pourquoi est-ce que le président de la République sans tête a nommé des gens qui ne sont pas légitimes, qui ne sont pas sortis des résultats ?
00:41Alors je ne pense pas, moi je pense que dans le fond c'est parce qu'en fait il refuse de changer de politique,
00:46il refuse de mettre en question son bilan, voilà c'est le totem, on ne touche pas au bilan d'Emmanuel Macron,
00:51la retraite notamment évidemment, donc on a du mal à progresser.
00:55Bon, on prend acte de sa décision, moi ce que je regrette et ce que nous regrettons avec les socialistes,
00:59c'est qu'en fait cette discussion normalement elle aurait dû avoir lieu à l'Assemblée Nationale,
01:03parce que c'est là que le pouvoir doit se trancher, et finalement Emmanuel Macron une nouvelle fois se met au centre du jeu,
01:09il se met en scène, on est tous suspendus à ses lèvres, il nous envoie sur des fausses pistes,
01:14voilà, donc c'était ridicule, il faut quand même le dire.
01:17Bon, on aboutit à ce résultat, François Bayrou est un homme politique respectable,
01:21moi il n'y a pas de sujet sur François Bayrou, la question c'est pourquoi faire ?
01:24Et en l'occurrence les mêmes causes produiront les mêmes effets, ça n'a déjà pas marché avec Michel Barnier,
01:29donc maintenant il va falloir changer de cas politique.
01:31Même si on note que vous dites que ça penche un peu plus à gauche, on n'en peut pas à Mozart.
01:34Oui mais est-ce que vous n'avez pas le sentiment que le pouvoir politique change de maison,
01:39qu'il est passé depuis hier 12h52 de l'Elysée à l'Hôtel Matignon,
01:44et que vous avez un Premier ministre qui va vous mettre d'une certaine façon dans la difficulté,
01:50parce que sur les questions sociales par exemple, il fera des ouvertures,
01:53il pourrait rompre avec une partie de la politique d'Emmanuel Macron jusqu'aujourd'hui,
01:58donc est-ce que votre position ne devient pas plus compliquée, plus difficile et incompréhensible des Français ?
02:05Ah non pas du tout, mais si vous voulez quand on avance sur les questions sociales,
02:09c'est tout sauf nous mettre en difficulté, en fait nous nous sommes là,
02:12pas pour le plaisir de défendre le parti socialiste.
02:15Non mais ce qu'on veut c'est obtenir des victoires politiques pour les Français,
02:18dans le sens de l'intérêt général, c'est ça qui nous importe.
02:21Donc si François Bayrou est capable de revenir sur la réforme des retraites,
02:24de protéger nos services publics, d'avancer sur des enjeux de pouvoir d'achat par exemple,
02:28ou de justice fiscale, et bien bien sûr que nous serons à ses côtés,
02:32mais malheureusement en l'état on ne va pas lui faire un chèque en blanc,
02:35et donc nous proposons un accord de non-censure, c'est vrai,
02:37pour pouvoir avancer et sortir du chaos et de proposer une forme de stabilité,
02:41mais il n'y aura pas de stabilité sans justice.