Le pape est à Ajaccio ce dimanche 15 décembre, à l'occasion d'un colloque sur la religiosité en Méditerranée prévu les samedi 14 et dimanche 15 décembre. Il s'agit de la première visite en Corse d'un souverain pontife.
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00:00Autour de nous, il commence à y avoir beaucoup d'effervescence. On parlait des confréries, j'aperçois la confrérie de Saint-Antoine à ma droite.
00:07Il y a également une boutique officielle juste à l'entrée du casone. Il faut bien le dire, ça a un coût, cette visite du Pape.
00:18Il y a eu un appel au don de la part du diocèse et il manque quand même de l'argent dans les caisses pour payer cette visite, d'où cette boutique officielle.
00:27C'est tous ces objets que l'on va pouvoir acheter en marge de cette visite qui vont servir à la financer ?
00:32Exactement, c'est le peuple de Corse tout entier qui se mobilise pour pouvoir payer cette visite.
00:37Il faut savoir que l'État ne prend en charge que les aspects sécuritaires régaliens.
00:41Tout le reste, c'est l'Église locale qui le prend en charge.
00:44Il faut savoir que depuis que l'Église et l'État sont séparés en France, à savoir 1905, les Églises ne vivent que de leurs propres ressources, des dons des fidèles.
00:54D'où cet appel au don. On est entre 1 et 2 millions d'euros à rassembler pour financer cette venue.
01:01Tout le monde est à contribution, notamment les confréries qui prennent leur part.
01:06Ça peut aussi être des dons d'entreprise, défiscalisables d'ailleurs, pour inciter au don.
01:11Beaucoup d'entreprises locales ont donné ?
01:13Beaucoup d'entreprises locales, effectivement, qui mettent la main au portefeuille.
01:18Et puis, les fidèles eux-mêmes, selon leurs moyens, pour financer cette venue exceptionnelle.
01:25On se dit quand même, quand on voit la ferveur, l'émotion vraiment touchante de toutes les personnes ici interrogées,
01:33qu'ils ne vont peut-être pas avoir de difficultés à aller rassembler ces 2 millions, même s'il faut le préciser.
01:39Les caisses de l'évêché sont vides, comme la plupart des évêchés en France.
01:44L'église de France, c'est une église pauvre, et l'église corse en particulier.
01:50Pourquoi ? Parce que les fidèles donnent moins à la quête ?
01:53Alors, c'est pas qu'ils donnent moins. En fait, les recettes de l'église, elles se maintiennent, grosso modo.
02:00Il y a moins de dons, mais un peu plus important.
02:03C'est le denier du culte, principalement, qui permet de financer l'église, auquel s'ajoutent effectivement les quêtes.
02:10Et puis aussi, de plus en plus, ce qui se développe, ce sont ce qu'on appelle les lègues,
02:14à savoir la possibilité de léguer son patrimoine à l'église diocésaine, donc après sa mort.
02:20Alors ça, c'est quelque chose, effectivement, qui aujourd'hui compte de plus en plus pour équilibrer les comptes de l'église de France.
02:26Mais comme on est dans un contexte de séparation des églises et de l'État,
02:30il faut savoir que, par rapport à un pays concordataire comme l'Allemagne,
02:34le budget total de toute l'église de France équivaut à peine au budget d'un seul diocèse comme celui de Cologne, en Allemagne.
02:42Donc c'est pour avoir un ordre d'idées.
02:44On est sur une église qui, fondamentalement, avec peu de moyens, juste de quoi payer ses prêtres, entretenir ses bâtiments,
02:50payer les quelques laïcs qui travaillent à son service, et puis c'est tout.
02:54Donc quand on a un extra, comme ça, comme une visite pontificale, il faut effectivement en appeler à la générosité des fidèles.