Ado poignardé dans le 13e arrondissement de Paris - Le témoignage bouleversant dans "Morandini Live" de Rachida Kaaout, conseillère municipale d'Ivry-sur-Seine: "Mon fils est harcelé depuis 1 an 1/2. Il m’a dit ‘maman, ils vont me tuer’" - Regardez
Category
🗞
NewsTranscription
00:00C'est un endroit que vous connaissez et en préparant l'émission, il y a quelques instants, quand on a appris la nouvelle, vous nous disiez
00:07c'est un lieu où il y a assez régulièrement effectivement des affrontements de bandes. Célia nous disait 8 affrontements depuis le mois de mai 2024.
00:14Moi, vous réveillez beaucoup de choses en moi en fait parce que j'ai vécu un épisode qui continue encore à aujourd'hui. Ça fait un an et demi que ça dure.
00:21Le 13e arrondissement, je connais très bien. Mon fils est scolarisé, était scolarisé dans, je ne citerai pas le lycée.
00:28Il a été victime effectivement de ces rixes du 13e arrondissement qui ne sont pas que des enfants du 13e mais qui sont des enfants qui viennent aussi
00:36d'ivries-sur-Seine, de vitries-sur-Seine. C'est une gangrène. Ils sont positionnés à Porte d'Italie. Je connais le sujet très très bien.
00:43Ils ont harcelé donc mon gamin de 15 ans. Ils lui ont pourri la vie pendant plus d'un an avec bien sûr l'impossibilité pour lui de retourner au lycée,
00:51de suivre sa scolarité. Il était en première. Il n'avait aucune particularité qui ferait qu'il ne continue pas ses études ou quoi que ce soit.
01:00Un gamin normal qui au final, sa vie a basculé il y a plus d'un an. Je parle avec beaucoup d'émotion parce qu'on a beaucoup souffert de cette situation.
01:08J'avais alerté le rectorat. J'avais alerté la direction du lycée. J'y suis allée. J'ai accompagné mon fils tous les matins. J'allais le chercher tous les jours.
01:15J'ai mis en place une sécurité. Je n'avais pas à la faire parce que bon, la police malgré tout, malgré toutes les plaintes, donc ils nous ont accompagnés en convoquant
01:23les parents des enfants une fois qu'ils les ont identifiés sauf qu'on les relâche juste après parce que ce sont des mineurs. Alors bien sûr, qu'est-ce que vous voulez ?
01:30Vous portez plainte et il n'y a pas de mort. Voilà. Nous en sommes là. C'est-à-dire qu'il y a un moment, c'est plutôt mon fils qui a pris le chemin de déserter le lycée.
01:39Et il m'a dit « Maman, ils vont me tuer ». Mais pourquoi ? Alors je lui disais quelque chose.
01:43Il vous a dit « Maman, ils vont me tuer ». C'est-à-dire qu'il a eu peur pour sa vie.
01:45Tout le monde est au courant de mon histoire. Au commissariat du 13e arrondissement, au commissariat, tous les commissariats aux alentours justement où sont domiciliés ces enfants,
01:53ces perturbateurs, ces dégénérés, ces abandonnés, ces enfants qui sont complètement laissés à l'abandon, qui squattent la porte d'Italie. Je les connais tous par cœur.
02:02Et aujourd'hui, j'y suis allée, j'ai voulu même régler les choses moi-même, c'est ce que je racontais hors plateau. J'ai débarqué au cœur de la cité pour leur parler, pour leur dire « Mais qu'est-ce que vous avez avec mon petit ? Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'on peut régler la situation ? »
02:14Et au final, je vais vous dire « Vous ne savez même plus à qui parler parce qu'en réalité, ils vous baladent de l'un à l'autre et c'est pas que dans un foyer que ça se passe.
02:23C'est les réseaux sociaux où ils communiquent ensuite la photo de votre fils. Et c'est ce qui s'est passé.
02:29Mon fils m'a dit « T'as fait une grosse erreur maman, maintenant je suis poursuivie, chassée partout où je vais. »
02:34Le rectorat a joué un rôle fabuleux. Le recteur de Paris a été exceptionnel. Il a pris le dossier en charge en main. Il a changé de lycée mon fils. On l'a mis dans un autre lycée.
02:44Vous imaginez ? Il faisait plus d'une heure et quart de transport pour aller dans son nouveau lycée. Tout ça pour fuir quoi ? Des enfants qui lui en voulaient alors qu'en réalité, ils ne les connaissaient pas.
02:54C'était un délit de faciès en lui disant « Mais tu es un gosse de riche, tu es machin, etc. Tu n'es pas comme nous. » C'était leur cible, on va dire comme ça.
03:04Et une fois de plus, c'est la victime. Puisque votre fils était la victime, c'est la victime qui a dû partir. Une fois de plus.
03:09Et nous sommes encore, on continue encore dans cette affaire. Elle n'est pas finie. Parce que quand ils ont appris qu'il était dans un autre lycée, c'est une vraie chasse à l'homme.
03:18C'est une chasse à l'homme qui est faite par ces enfants. Et ils ont 14-15 ans, monsieur Morandini. 14-15 ans.
03:24Donc j'appelle les parents. Je me dis bon, on passe par la police, on passe par le rectorat, maintenant j'identifie en fait les parents.
03:32J'appelle les mamans. J'essaie de trouver une solution pour que leurs enfants abandonnent cette chasse à l'homme qui risque d'être meurtrière.
03:40Parce que c'était soit mon fils se suicide, ou soit en fait ces gamins, par des actes vraiment inconscients, lui donnent un coup de couteau comme ça.
03:49Parce qu'il m'a dit qu'une fois, il les a vus avec des couteaux lui courir après. Une autre fois, c'était avec des béquilles lui courir après.
03:55Il y a un moment, qu'est-ce qu'il a fait ? Il est resté à la maison. Et oui, ça fait maintenant plus de un mois et demi qu'il est à la maison.
04:01Et qu'il fait cours à la maison. Et qu'est-ce que voulait que je fasse ? Donc je prends des professeurs. Parce que l'inscrire au CNED, le délai est passé.
04:09Non mais moi je vous parle de vraies problématiques qui aujourd'hui, nous n'avons pas de solution.
04:13Et j'imagine qu'il y a beaucoup de parents qui peuvent être aussi dans la même situation que moi.
04:17Donc oui, la justice elle est là. Oui, la police fait son travail. Mais au final, ces gamins, ils se retrouvent encore dehors.
04:23Ils continuent à faire des boules de neige en ramassant encore d'autres gamins qui sont dans une logique, j'allais dire, on ne la comprend pas.
04:33Rien n'est compréhensible dans ces affaires-là. Et qu'est-ce qu'on fait ? Malgré en plus la position que j'ai, nous sommes démunis.
04:40Nous ne savons pas quoi faire. Donc on prend les choses en main. Moi j'ai les moyens de le faire. Mais d'autres personnes, comme moi, le font.
04:46Et ça s'est passé dans le 13e arrondissement où le drame s'est produit ce matin.
04:50Merci d'en parler. On en avait parlé à titre personnel et je ne savais pas si vous vouliez en parler sur le plateau.
04:56C'est pour ça que je vous l'ai lancé de façon très large. Mais merci d'avoir partagé et d'avoir accepté.