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Transcription
00:00Une jeune étudiante en cinéma doit faire un documentaire pour son école sur le thème
00:25filmé ses parents.
00:26Elle les interroge séparément sur leur rencontre.
00:30Ses parents en fait sont séparés et divorcés depuis des années, mais elle, elle sait
00:35que lorsqu'ils se sont rencontrés la première fois, ça avait été un coup de foudre et
00:39c'est comme une légende familiale.
00:41Je suis rentré dans le magasin et ça a fait ding-ding pour toutes les boutiques.
00:47Anna et Yves, donc les parents, à l'occasion de ce film, vont se recroiser et ensuite vont
00:52cheminer de façon chaotique pour retrouver quelque chose de cet amour perdu.
00:57J'ai effectivement fait un film documentaire sur mes parents en sortant de la fémis dans
01:11les années 90 et les dialogues interprétés par Isabelle Carré et François Damiens dans
01:17mon film de fiction sont des dialogues qui avaient été non pas écrits, mais improvisés
01:22par mon père et ma mère dans ce documentaire d'origine.
01:24Je l'ai dit et je voulais te le redire.
01:27T'es la fille d'un grand amour.
01:30Donc là, on a une sorte de mise en abîme d'un réel.
01:34Et quand s'est posé la question du casting, je ne me suis pas posé la question en termes
01:39de ressemblance.
01:40François Damiens ne ressemble pas à mon père, Isabelle un peu à ma mère, mais pas plus
01:45que ça.
01:46Et Claire Duburc ne me ressemble pas du tout physiquement.
01:49La distance physique, la différence était très inspirante parce qu'en vérité, quand
01:54on écrit une histoire personnelle, pour que quand même il y ait une vérité romanesque
01:59et pas juste une vérité sentimentale, je crois que c'est dans la distance que tout
02:03se joue.
02:04Jamais je n'ai renvoyé les acteurs à mon père aurait fait ça, ma mère aurait fait
02:08ça.
02:09Non, le principal pour moi, ça a été d'obtenir parce qu'ils avaient leur propre expressivité,
02:13leur hypersensibilité.
02:15Tous les deux, ce sont des hommes et femmes à fleurs de peau.
02:17Et ça a été donc de retenir, d'arriver à la plus grande intériorité possible.
02:23Et moi, qu'est-ce que j'en sais, la souffrance ?
02:26Rien.
02:30Le film a été tourné un petit tiers à Paris et les deux tiers dans un endroit très, très
02:35précis de l'Occitanie, qui est entre Perpignan et la frontière espagnole.
02:39Donc le Roussillon, le pays catalan et qui est la région de toute ma famille maternelle.
02:43J'ai toujours aucune compréhension de ce qui m'arrive.
02:45Tu vois ?
02:46T'as eu besoin de la psychanalyse pour ça ?
02:48C'était très important pour moi.
02:50Je me suis même battue parce que je voulais les montagnes, je voulais la frontière avec
02:54l'Espagne.
02:55Je voulais cette région, cette lumière qui est très importante et qui fonde pour moi
03:00le personnage d'Anna, qui est lumineuse.
03:02Et lui découvre ça.
03:03Il est traversé par la lumière de cette femme et de ce pays.
03:06Non, je veux dire, t'as l'air d'aller bien en tout cas.
03:09Mais Yves, c'est pas moi qui allais mal.