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00:008h moins le quart, en ce mercredi, vous en trouverez peut-être sur la table du réveillon.
00:10Une patate, une poularde, pourquoi pas, plat traditionnel, mais ont-elles toujours la cote ?
00:15Question que je vous pose ce matin, Erwann de La Fouchardière, bonjour.
00:18Bonjour.
00:19Vous êtes le directeur général des fermiers loués, coopératif qui ressemble à peu plus d'un millier d'éleveurs,
00:25de volailles en Sarthe mais aussi en Mayenne et dans le Ménéloir notamment.
00:28Est-ce qu'on va retrouver beaucoup de pintades ou de chapons des fermiers loués sur les tables du réveillon ?
00:32Oui, bien sûr, comme chaque année.
00:34Noël a commencé pour nous, pour les éleveurs, l'été dernier, donc au mois de juin, juillet,
00:39sur lequel on a, parce que c'est des volailles à croissance lente, le chapon ça se prépare, ça se mérite.
00:44Donc on a démarré au mois de juin, juillet pour pouvoir être prêts pour les fêtes.
00:47Et donc il y aura des chapons, il y aura des poulardes, il y aura des pintades, des chapons de pintade,
00:52des oies pour les consommateurs cette semaine.
00:55Des produits qui demandent du temps, qui demandent de l'expérience,
00:58qui sont aussi de haute valeur ajoutée pour les éleveurs.
01:01C'est une période à ne pas manquer pour les fermiers ?
01:03En fait, un chapon, pour un producteur, c'est l'équivalent à de l'eau de poulet.
01:09Donc c'est un moment important.
01:11On dit traditionnellement, dans les campagnes, c'est le 13ème mois.
01:14Donc voilà, c'est un petit plus, c'est une volaille de qualité dont on prend soin pendant 6 mois.
01:18Et donc voilà, c'est un moment très important pour la coopérative, pour les éleveurs.
01:22Alors je vous posais la question de savoir s'il y avait autant de poulardes ou de chapons cette année sur les tables du Réveillon,
01:28parce que depuis 2 ans maintenant, le nombre de volailles vendues par les fermiers est en baisse globalement.
01:35L'inflation est là, il faut faire des choix.
01:37Est-ce que là, le consommateur est prêt à mettre un petit peu plus cher,
01:40pour une vente certes de qualité, mais qui va puiser dans le porte-monnaie ?
01:43En 2024, on n'a pas fait moins de volailles qu'en 2023.
01:47En effet, en 2023, le coût d'inflation ne nous a pas aidé pour les festives.
01:52Noël, ça reste un moment de fête, c'est un moment privilégié.
01:56Et en fait, les consommateurs, à ce moment-là, c'est le produit de la table du Réveillon.
02:02Et le sujet n'est pas posé comme ça.
02:05Donc ils sont prêts à mettre un petit peu plus cher pour avoir de la qualité, parce que ça reste un moment important.
02:09Et globalement, les chapons sont un petit peu moins chers que l'année dernière.
02:12Les volailles festives en général sont un petit peu moins chères que l'année dernière.
02:14Pourquoi ?
02:15Parce que les céréales sont moins élevées qu'en 2023, en termes de prix.
02:21Et donc forcément, l'alimentation est moins chère.
02:23Donc la volaille festive est légèrement moins chère pour le consommateur.
02:27Ça se répercute.
02:29Globalement, ceci dit, si on laisse de côté les volailles festives,
02:33ça reste compliqué pour la volaille classique.
02:37Il y a beaucoup d'importations.
02:38Un peu plus de 50% des volailles consommées en France sont importées.
02:43Est-ce que ça aussi, c'est problématique pour vous ?
02:45Non. En fait, le sujet qu'on a de nous, puisqu'on ne fait que de la volaille de qualité,
02:50la volaille de la Belle-Rouge, l'import, ça concerne beaucoup la RHD,
02:55la restauration hors domicile, pardon.
02:58Donc ça ne nous concerne pas tant que ça.
03:01Non, le sujet, c'est plutôt l'inflation, c'est plutôt la consommation des Français.
03:05Oui, mais justement, quand il y a un arbitrage à faire,
03:07on veut acheter un poulet, on veut moins cher.
03:09Non, ça arbitre plutôt vers...
03:11Parce qu'en GMS, il n'y avait pas de volaille d'import, ce n'est pas vrai,
03:14donc elle n'existe pas en grande surface.
03:17Mais en fait, l'arbitrage, il va plutôt vers la volaille,
03:20parce que la volaille, c'est très économique.
03:22C'est moins cher que le bœuf, que le cochon.
03:24Et à l'image des volailles festives, c'était assez économique.
03:29De manger une part de chapon, ça va être une portion, c'est 3,50€, 4€.
03:34Ce n'est pas très cher, finalement, par rapport à d'autres produits du Réveillon.
03:37Vous avez dû quand même réduire un petit peu la voilure en 2023,
03:41notamment en termes de nombre de poulaillers.
03:44Il faut s'adapter au marché ?
03:46Oui, bien sûr. Les fermiers loués, c'est une coopérative,
03:49c'est une entreprise collective qui rassemble les éleveurs dans une coopérative.
03:54Et donc, il est notre responsabilité de s'adapter au marché,
03:57parce qu'on pense collectif.
03:59Donc, c'est ce qu'on fait tout le temps,
04:01et on l'a toujours fait, et on continuera de le faire.
04:03Vous parliez du cours des céréales.
04:05Il y a eu cette année une météo plus que capricieuse.
04:07Est-ce qu'elle a eu un impact aussi pour les fermiers loués ?
04:10Nos adhérents sont tous polycultures élevages,
04:14donc ils produisent tous des céréales.
04:16Pour ça, je vous pose la question.
04:18Ils sont impactés, et très impactés, par une récolte qui,
04:21si j'ai bien compris, est la moins bonne récolte en blé depuis 40 ans.
04:25Parce que ça, ça fait partie de l'alimentation animale ?
04:27Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il va falloir, là aussi, importer, acheter ?
04:30Pas du tout. On est largement en France excédentaire.
04:33On produit beaucoup plus de blé qu'on a besoin sur l'ensemble du territoire français.
04:39Mais ça va être un coût supplémentaire pour les fermiers.
04:41Et nous, en Sarthe, on est autosuffisants.
04:43Nos éleveurs produisent les céréales,
04:45et il y en aura suffisamment pour nourrir nos volailles.
04:48Il n'y a pas de sujet là-dessus.
04:50Et on est largement autosuffisants en France, en fait, en blé.
04:53Un dernier mot sur le Mercosur, ce traité de libre-échange
04:56entre l'Union Européenne et les pays d'Amérique du Sud,
05:00qui prévoit notamment l'importation de volailles.
05:02Est-ce que ça, ça vous inquiète, vous, en tant que fermier loué ?
05:05Ou est-ce que, finalement, ça aura peu d'impact sur votre activité ?
05:09Encore une fois, nous, on fait des produits de qualité,
05:14et donc on est peu concerné directement par ces sujets-là,
05:19comme l'importation en général, que ce soit des pays d'Amérique du Sud ou d'ailleurs.

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