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00:0013h, 14h, Europe 1, 13h. 13h46 sur Europe 1, Europe 1, 13h, dernière partie avec vous Céline Giraud.
00:07Aujourd'hui, Jules Torez, journaliste politique au journal du dimanche et l'écrivain et philosophe Nathan Devers.
00:12Et je voulais vous parler de cette interview qu'a donnée Marine Le Pen au journal Le Parisien ce matin.
00:17Elle déclare se préparer à une présidentielle anticipée par précaution,
00:21une prise de position assumée compte tenu de la fragilité d'Emmanuel Macron.
00:25Écoutez la réaction de Marc Fesneau, chef de file des députés Modem et ancien ministre de l'Agriculture.
00:29Il était sur TF1 ce matin.
00:31Celui qui croit aujourd'hui crédiblement qu'on peut forcer la main d'Emmanuel Macron,
00:34il me semble que c'est un peu original comme pensée de dire on oblige Emmanuel Macron à nommer tel ou tel Premier ministre.
00:40Alors ça participe d'une œuvre générale, mais Madame Le Pen, il va falloir qu'elle choisisse son camp d'une certaine façon,
00:45et je le dis sans offense, soit on essaie de stabiliser les choses,
00:48quand bien même elle soit dans l'opposition et dans l'opposition assez ferme à ce que nous faisons,
00:52soit elle décide d'être dans le camp du chaotique.
00:54Mais il faudra qu'elle en rende compte, y compris on voit bien maintenant un certain nombre de gens autour d'elle qui s'interrogent.
00:58Les agriculteurs, les artisans, les commerçants, les français qui se disent mais en fait c'est bien la censure et après.
01:04Voilà, Marc Fesneau ce matin, Jules Torres, Marine Le Pen qui enterre déjà Emmanuel Macron
01:09et qui veut donc se préparer à une présidentielle anticipée.
01:11Oui, disons qu'elle va un petit peu moins loin que Jean-Luc Mélenchon,
01:14mais la stratégie est quasiment la même.
01:16Jean-Luc Mélenchon, lui, il le dit directement, je veux qu'il y ait une présidentielle anticipée,
01:21car Emmanuel Macron a été défait dans les urnes deux fois et que son impopularité n'a jamais été aussi grande.
01:26Marine Le Pen, elle le dit, évidemment il faudrait que ça arrive, je m'y prépare.
01:31Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette sortie maintenant ?
01:33Pourquoi maintenant ? Parce qu'elle voit bien que le Président de la République est dans une impasse.
01:37Elle parle de scènes de ménage avec François Bayrou.
01:39On ne sait pas combien de temps durera le mandat à Matignon de François Bayrou,
01:44mais il pourrait être plus éphémère encore que celui de Michel Barnier.
01:47Non, honnêtement, quand je vois aujourd'hui les efforts qui sont consentis par les oppositions, c'est-à-dire zéro,
01:53et l'assise électorale que peut avoir François Bayrou, je suis très inquiet pour son futur à Matignon.
02:01Quand on voit que ça fait maintenant une semaine quasiment qu'il nous dit qu'il va y avoir un gouvernement et que l'on ne l'a pas,
02:07qu'on voit bien que dans les discussions, c'est très compliqué.
02:11Est-ce qu'on met le PS ? Est-ce qu'on met les Républicains ?
02:13Est-ce qu'on fait un accord tacite avec le Rassemblement National à l'Assemblée ?
02:16On voit bien qu'il n'y a pas de solution.
02:19Le problème, c'est que Michel Barnier a été infusible.
02:21François Bayrou sera encore infusible.
02:23Combien de premiers ministres va-t-il y avoir pour qu'enfin on trouve une solution ?
02:28Peut-être que la solution, ce ne sera pas la démission du Président de la République.
02:31Peut-être que ce sera une dissolution qui pourrait...
02:33Mais c'est une petite musique qu'elle essaie de faire monter, effectivement.
02:35C'est évidemment une petite musique que tout le monde a intérêt à faire monter.
02:38J'anticipe la question suivante, qui va sans doute être celle de son exécution provisoire pour son éligibilité dans son procès des assistants parlementaires.
02:46Je ne suis pas tout à fait sûr que Marine Le Pen raisonne comme ça.
02:49Elle, je pense qu'elle sera condamnée à l'inéligibilité, mais pas à l'exécution prévisoire.
02:54Ce matin, Sébastien Chenu, sur Europe 1, disait qu'elle allait être laxée.
02:57Oui, bien sûr, Sébastien Chenu pense qu'elle est innocente.
02:59Mais bon, évidemment, c'est son porte-parole.
03:01Mais la question pour Marine Le Pen, ça va être de capitaliser sur le rejet d'Emmanuel Macron.
03:07Car Marine Le Pen, son principal problème qui se posait depuis deux ans, c'est qu'Emmanuel Macron ne sera pas son candidat,
03:12qui sera face à elle en 2027.
03:14Et ça, c'était un vrai sujet.
03:16Les stratèges du Ration national se disaient qu'on s'est construit en opposition au macronisme depuis sept ans.
03:21Qui va-t-on affronter ?
03:23Au final, on a vu qu'au début, ils se sont dit que c'était Édouard Philippe.
03:27Édouard Philippe, ce serait très compliqué dans un second tour face à Marine Le Pen.
03:30Et donc, on voit bien aujourd'hui que le principal adversaire de Marine Le Pen, c'est Jean-Luc Mélenchon.
03:35C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les deux personnalités de la gauche radicale et de la droite radicale et nationale
03:41s'affrontent aujourd'hui, par moins d'y interposer sur cette question même de la démission du Président de la République.
03:45Nathan Devers, Marine Le Pen qui dit dans cette interview,
03:47Emmanuel Macron, c'est fini ou presque.
03:49Mon propos n'a pas vocation à être cruel.
03:51C'est une réalité institutionnelle.
03:54Elle se moque un petit peu du monde quand elle dit qu'elle se prépare à une élection présidentielle
04:00anticipée par précaution.
04:02Du style, ça pourrait, on ne sait jamais, ça pourrait arriver.
04:05Non, c'est d'elle que dépend la chose.
04:08Évidemment que le RN aujourd'hui a le doigt sur la gâchette.
04:11Qu'ils ont fait tomber le gouvernement Barnier.
04:13Moi, je me trompe peut-être, je ne suis pas devin, personne ne l'est.
04:16Mais je pense, en tout cas, j'observe, qu'ils ont fait semblant de partir, si vous voulez, dans une logique de bonne volonté
04:23quand M. Bayrou a été nommé à Matignon en disant, nous lui donnons sa chance, etc.
04:27Évidemment que leur stratégie, c'est de trouver le premier prétexte qui leur permettra de faire tomber M. Bayrou,
04:32de faire tomber son successeur, etc.
04:34De telle sorte qu'ils puissent acculer le Président de la République à démissionner.
04:39Elle dit qu'il y a beaucoup de raisons qui pourraient pousser Emmanuel Macron vers la sortie.
04:42Pardonnez-moi, mais ce n'est pas la seule à le penser.
04:44Charles de Courson, Hervé Morin, David Lissnard, ce ne sont ni des Poujadistes, ni des Lepénistes, ni des Mélenchonistes.
04:49Ce sont des gens qui représentent le centre et qui appellent à la démission du Président de la République
04:53parce qu'ils considèrent qu'on est dans une impasse.
04:55Vous avez raison, mais un, tout le monde le sait, ça ne changerait rien.
04:58Parce que de manière, la dissolution, on ne peut pas dissoudre avant juillet prochain.
05:02C'est une sorte de solution de façade.
05:04La vérité, c'est que du côté de la France Insoumise comme du Rassemblement National,
05:08il y a ce pari de se dire que ce duel-là, c'est le duel qu'ils désirent.
05:12Le duel de M. Mélenchon contre Mme Le Pen.
05:14Pourquoi ? Parce que l'un comme l'autre se disent
05:16je vais capitaliser sur un barrage contre mon adversaire.
05:19Et je vais vous dire quelque chose.
05:21Je pense qu'on ne peut pas exclure, si ça devait arriver,
05:24que Mélenchon ne soit pas un jour élu Président de la République.
05:27Je vais vous dire pourquoi.
05:28Il a gagné les élections législatives.
05:30Son pari a marché.
05:32Le barrage anti-Marine Le Pen a été supérieur de son point de vue.
05:36Stratégiquement, il se dit que le barrage...
05:38Moi, de mon point de vue, je ressemble à Brad Pitt.
05:40Son calcul, c'est de se dire quoi ?
05:42C'est de se dire que le barrage contre Marine Le Pen
05:44a été supérieur au barrage contre lui.
05:46Et qu'en effet, tout le monde a été sidéré à 18h de découvrir
05:50que le Nouveau Front Populaire, ça avait marché.
05:52Qu'ils avaient en effet été la première force.
05:54Je pense que le calcul de M. Mélenchon, c'est de se dire que
05:56dans un cas d'affrontement vis-à-vis de Marine Le Pen,
05:58il pourrait se reproduire à l'échelle présidentielle,
06:00ce qui s'est produit, à l'échelle législative.
06:02Je ne dis pas que c'est ce qui va arriver.
06:04Je dis que c'est le calcul de Jean-Luc Mélenchon
06:06et que c'est aussi le calcul, à contrario de Marine Le Pen,
06:09de se dire qu'elle peut être élue présidente.
06:11En 15 secondes, c'est-à-dire que
06:13la question de la démission du Président de la République,
06:15moi, je la trouve très dangereuse.
06:17François Hollande, en 2014,
06:19il a 13% de soutien dans le baromètre IFOP-JDD.
06:21Est-ce que c'est parce qu'il a 13% de soutien
06:23qu'on appelle à la démission ?
06:26Au moment où on a un sondage
06:28qui nous dit que les Français
06:30ne sont pas d'accord avec la politique
06:32qui est menée par le Président de la République,
06:34c'est quoi ? On enclenche une procédure de destitution ?
06:36On va le chercher à l'Elysée ?
06:38Cette rhétorique est très dangereuse.
06:40La situation est tellement chaotique et tellement fragmentée
06:42qu'il y a des brèches dans les cases sans goût
06:44pour les oppositions, c'est logique.
06:46C'est exactement ça, je suis d'accord avec vous.
06:48Le problème, ce n'est pas que M. Mélenchon
06:50et Marine Le Pen aient envie d'être président
06:52et se disent que tous les moyens sont bons.
06:54Le problème, c'est qu'ils acceptent
06:56de discréditer la fonction présidentielle.
06:58Il ne s'agit pas d'Emmanuel Macron,
07:00il s'agit de se dire si le Président est légitime
07:02quand il est élu jusqu'à la fin de son mandat,
07:04quel qu'il soit.

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