Le journaliste politique Louis de Raguenel était l’invité de L’Heure des pros 2, mercredi 18 décembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la condamnation de Nicolas Sarkozy à un an de prison exécuté sous bracelet électronique : «Des moyens extrêmement lourds ont été déployés contre Nicolas Sarkozy».
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00:00En fait, tout commence, on est à la fin de l'année 2013, début de l'année 2014.
00:03Nicolas Sarkozy vient d'être blanchi par la justice dans l'affaire Bétancourt,
00:06donc il bénéficie d'un non-lieu.
00:08C'est terminé, il n'est pas coupable.
00:10Et à ce moment-là, il cherche à récupérer ses agendas de président de la République
00:14qui avaient été saisis par la justice à l'occasion, justement, du procès de l'affaire Bétancourt.
00:20Et donc, il essaye de récupérer ses agendas.
00:25Et parallèlement à cela, il discute avec son avocat.
00:28Nicolas Sarkozy pense qu'il est encore sur écoute.
00:32Et donc, pour pouvoir dialoguer et bénéficier du secret,
00:35qui normalement bénéficie à tout le monde de manière légale,
00:38entre un client et son avocat,
00:40il est obligé de prendre un téléphone au nom de Paul Bismuth,
00:43pour se dire, au moins, avec mon avocat, les conversations...
00:46Qui est Thierry Herzog.
00:47Qui est exactement son avocat, Thierry Herzog.
00:50Et à ce moment-là, la justice met en place, déploie des moyens incroyables.
00:55Alors, ce n'est pas très connu du grand public,
00:57mais les services de police utilisent ce qu'on appelle un IMSI catcher.
01:01Un IMSI catcher, c'est une grosse valise
01:03qui sert à aspirer toutes les communications téléphoniques
01:06qu'il y a dans un périmètre donné,
01:08pour pouvoir isoler un certain nombre de numéros
01:10et pour les mettre ensuite sur écoute.
01:12Un IMSI catcher, à l'époque, ça coûte entre 150 000 et 200 000 euros.
01:16La DGSI disposait de 3 à 4 IMSI catchers, tellement ça coûtait cher.
01:21Et ça servait exclusivement à des affaires,
01:23soit de grand banditisme ou de terrorisme.
01:25Donc, c'est des moyens extrêmement lourds
01:27qui ont été déployés contre Nicolas Sarkozy.
01:31Et donc, à la défaveur de cette histoire,
01:33avec juste des conversations que Nicolas Sarkozy voulait avoir avec son avocat,
01:39eh bien, la justice a déclenché ce qu'on appelle une incidente
01:43et donc a dit, d'après les informations qu'on a interceptées,
01:46Nicolas Sarkozy aurait cherché à influencer une décision de justice,
01:51alors qu'il souhaitait simplement récupérer ses agendas présidentiels.
01:54Et par ailleurs, la personne dont la justice pense
01:57que Nicolas Sarkozy a cherché à influencer,
01:59Nicolas Sarkozy ne l'a jamais vue, n'a jamais échangé avec lui.
02:02– C'est M. Aziber, qui était haut magistrat à la cour de cassation,
02:05afin qu'il transmette des informations étant d'influence
02:08sur un recours qui était formé dans l'affaire Bettencourt.
02:10– Et tout ça a été prouvé, ce qui est terrible, c'est que ça a été prouvé.
02:13Ça a été prouvé et en dépit de tout ça,
02:15la justice a décidé de condamner injustement Nicolas Sarkozy.