• l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin sur Europe 1 de 9h à 9h30 et sur EC News jusqu'à 10h30.
00:11Nicolas Sarkozy est condamné par la justice française au seul regard de conversation qu'il a eu avec son avocat Thierry Herzog.
00:20Écouter un client échanger avec son avocat viole les droits fondamentaux de la défense.
00:26Les magistrats ont déployé des moyens hors normes pour une affaire dérisoire mais hélas aux conséquences qui ne le sont pas.
00:33Un ancien président de la république est condamné à un an de prison ferme.
00:37Il portera un bracelet électronique et il portera plainte contre son propre pays pour faire valoir ses droits et reconnaître son innocence.
00:45Nicolas Sarkozy a saisi la cour européenne des droits de l'homme, sa jurisprudence est claire.
00:50Les conversations entre un client et son avocat relèvent d'un principe sacré et sans doute sera-t-il innocenté dans 3 ans, 4 ans, 5 ans.
00:59Sur le fond du dossier, les magistrats ont condamné Nicolas Sarkozy pour des faits qui n'ont jamais eu lieu.
01:05Jamais il n'a obtenu de renseignements judiciaires auprès d'un magistrat en l'espèce dans l'affaire Bettencourt contre la promotion hypothétique du dit magistrat sur le sol de Monaco.
01:16Affaire d'errisoir, dossier vide, 12 ans de procédure, moyen considérable mise en oeuvre.
01:22Relaxer Nicolas Sarkozy, c'était condamner le travail des magistrats depuis tant d'années.
01:27C'était dire vous avez fait n'importe quoi avec l'argent des français.
01:32L'esprit de corps règne dans cette institution qu'il vaut mieux ne jamais croiser sur son chemin durant son existence.
01:40Cette décision sur le fond comme sur la forme devrait scandaliser tous ceux qui aimeraient que la justice fût impartiale.
01:46Hélas, ce n'est pas le cas.
01:49D'où ma tristesse ce matin, mon inquiétude et pourquoi pas ma colère.
01:55Il est 9h01, Chana Lusto.
01:579h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europa.
02:01Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:10Emmanuel Macron vient d'atterrir à Mayotte.
02:13Le président de la République doit rencontrer les Mahorais près d'une semaine après le passage du cyclone Shido.
02:19Les ministres des armées et des Outre-mer l'accompagnent.
02:22Cette nuit, l'état de calamité naturelle exceptionnel a été activé dans l'archipel.
02:26Et le blocage des prix des produits de grande consommation a été décrété ce matin par le gouvernement.
02:32Le gouvernement, justement, François Bayrou ne l'a toujours pas formé.
02:36Le Premier ministre convie toutes les forces politiques à Matignon aujourd'hui à 14h.
02:40Toutes sauf le RN et la France Insoumise.
02:43Il y aura également les présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat.
02:46François Bayrou veut leur présenter son projet avant de finaliser son équipe gouvernementale avec le président de la République.
02:53Et dans le reste de l'actualité, le verdict doit tomber ce matin après 14 semaines d'audience.
02:59Les 51 accusés du procès des viols de Mazan vont connaître leur peine.
03:03Ils arrivent progressivement au tribunal d'Avignon en ce moment même.
03:07Parmi eux, Dominique Pellicot, le chef d'orchestre d'une décennie d'horreur subie par sa femme Gisèle.
03:13Il encourt la peine maximale, soit 20 ans de réclusion criminelle.
03:16Je vous propose d'écouter son avocate.
03:19On attend, on est dans la patience de se délibérer, on attend.
03:23J'avais espéré que les débats soient sereins, ils l'ont été.
03:27J'espère qu'on pourra sortir apaisés comme je l'avais souhaité également, donc on verra.
03:32Nous attendons patiemment.
03:34Voilà pour l'essentiel de l'actualité, c'est à vous Pascal.
03:37Merci Chana Loustou, je salue Chloé Morin qui était avec nous ce matin,
03:40Gérard Carreyrou, Philippe Bilger, Gautier Lebret et notre ami Olivier Dartigot.
03:45Je suis content que vous soyez là, Olivier, parce que c'est vrai que l'entrée de M. Bayrou est parfois difficile.
03:52Il est critiqué, c'est bien qu'il est un avocat.
03:54Et comme je vous ai écouté...
03:55C'est pas... ça commence mal, Pascal.
03:57Non, mais...
03:58Je ne suis pas l'avocat.
03:59On peut terminer surtout ma phrase, peut-être ?
04:01Et après, je pourrais vous répondre.
04:02Oui, mais si on peut... Écoutez, si on peut se parler gentiment...
04:06Oui, bien sûr.
04:07Bon. Terminé, Pascal.
04:08Voilà. C'est bien qu'il ait une voix qui puisse le défendre, si vous préférez,
04:13ou deux, autour de la table.
04:15Vous êtes palois et chacun le sait.
04:18Il y a peut-être, de ce fait, une complicité que vous avez avec lui.
04:23Et comme les propos sur M. le Premier ministre sont parfois, ces derniers jours, assez rudes,
04:29c'est bien qu'il ait une voix discordante.
04:31C'est tout ce que je veux dire.
04:32Alors, je vous réponds.
04:33Je ne suis en rien sur ce plateau, comme dans les autres médias, l'avocat de François Bayrou.
04:38Ma passion de la politique et ma connaissance, il est vrai, de François Bayrou et de sa vie,
04:44de son itinéraire politique m'amènent à avoir donc un décryptage à partir du réel, une analyse.
04:49C'est pour ça que j'ai pensé que les conditions, les planètes, étaient plutôt alignées,
04:53le concernant et non pas pour Sébastien Lecornu ou M. Lescure.
04:59Et je ne cesse, sur les plateaux, d'essayer de ramener une certaine forme de rationalité
05:04concernant les premiers pas de François Bayrou, où il y a eu des bourdes et des gaffes.
05:09Et je trouve que certains commentaires, j'ai quelques souvenirs en tête, cher Pascal Praud,
05:14sont allés au-delà de ce qui est une analyse rationnelle.
05:17Vous venez de dire en deux minutes ce que j'avais dit en dix secondes.
05:20Donc c'est bien que vous le défendiez.
05:21En revanche, on va parler, si vous voulez, de Mayotte, puisque le Président de la République vient d'arriver à l'instant.
05:27Et vous avez peut-être vu ces images sur le sol de Mayotte.
05:32Nous sommes également avec Régine Delfour. On a beaucoup parlé de Mayotte.
05:37Le Président de la République a pris la mesure, évidemment, de ce qui se passe à Mayotte.
05:42Les témoignages sont évidemment effrayants.
05:45Depuis quelques jours, il est déresté, il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de ravitaillement.
05:52Et le Président de la République va rester, je ne sais pas d'ailleurs, Gauthier Lebrecht, combien de temps il reste ?
05:56Même pas 24 heures. Demain, il passe Noël avec les troupes françaises à Djibouti.
06:01Oui, alors on est évidemment dans le symbole dans ces cas-là.
06:04Bien sûr, on est dans le symbole, mais le symbole, c'est important en politique.
06:07Le symbole, ce sera quand il sera dans les bidonvilles. Notamment, ça va être le cas cet après-midi.
06:11Évidemment, c'est là où il y a eu le plus de morts sans qu'on ait de bilan chiffré à l'heure où on se parle.
06:16Vous savez que les bidonvilles, c'est là où vont les Comoriens.
06:18Il s'est abattu sur une étoile de tôle et ça a fait des ravages.
06:22On en parle depuis trois jours. C'est un résumé de l'inefficacité de l'État français.
06:28C'est un dossier chimiquement pur, si j'ose dire, du décalage qui existe entre la parole publique.
06:34On a écouté hier ce que disait Emmanuel Macron en 2019.
06:37Il promettait un hôpital pour 2025. Il n'est même pas envisagé de le construire encore.
06:42C'est-à-dire que toutes les procédures ne sont pas terminées.
06:44Il pourrait être construit simplement en 2028.
06:47Régine Delfour voulait nous dire quelques mots. Bonjour Régine, vous êtes sur place.
06:51Et peut-être nous donner des informations sur ce qui va se passer ces prochaines heures.
06:58Oui, bonjour Pascal. En fait, nous sommes arrivés hier avec Thibault Marcheteau.
07:01Nous étions de nuit, donc c'est ce matin que nous constatons l'ampleur des dégâts.
07:05Les images parlent d'elles-mêmes. Vous devez le voir sur les images de Thibault Marcheteau.
07:09Il y a cette queue de voitures, cette file interminable.
07:14Apparemment, c'était pour emmener des citernes d'eau, mais aussi de fuel et d'essence.
07:21Puisqu'il y a aussi des queues devant les stations-service.
07:25En fait, il manque de tout.
07:26Le président de la République est arrivé avec 4 tonnes de médicaments et de vives.
07:31Hier, il y a un avion où il y avait 20 tonnes au bout de quelques heures.
07:35Il n'y avait même pas assez pour la distribution pour les gens qui attendent.
07:39Vraiment de quoi vivre et surtout boire.
07:41On sait qu'il y a un navire qui va arriver dimanche,
07:43mais d'ici là, on sent que la tension est très intense ici sur l'île.
07:48Merci Régine. Nous pouvons voir peut-être une séquence lorsque le président de la République est arrivé.
07:56Je vais laisser des enfants bas âge, de 2 ans à 10 ans.
07:59Ils sont à la maison.
08:01S'il vous plaît, pas de solution, mais des aides en urgence.
08:06Ne partez pas, prenez votre temps.
08:09Restez avec nous, donnez des solutions, donnez des aides en urgence.
08:13Parce que complètement à Mayotte, il n'y a rien.
08:16On n'arrive même plus à regarder notre île dans l'état où elle est.
08:21S'il vous plaît, restez, ne partez pas trop vite.
08:24Ça nous a donné des solutions pour lesquelles on peut survivre.
08:28On doit survivre.
08:29Gérard Carreyrou, c'est le symbole.
08:31Bien sûr, le président de la République a raison d'aller à Mayotte.
08:33Mais hier, on ne va pas montrer ce qu'il disait en 2019.
08:36C'est invraisemblable. Mayotte, c'est invraisemblable.
08:39C'est le symbole, si vous voulez.
08:41Moi, je ne connais pas Mayotte. Je ne suis pas allé à Mayotte.
08:44Mais j'ai lu pas mal de choses.
08:46Et notamment, j'ai écouté au fil des dernières années Mme Youssoupha, qui est députée de Mayotte.
08:51Et de ce qu'elle disait, tout laissait prévoir, à un moment ou à un autre, une catastrophe.
08:57Là, il se trouve que la catastrophe est une catastrophe naturelle.
09:01Alors, on va dire, oui, mais ça, vous comprenez, c'est les éléments, on n'y peut rien, etc.
09:05Ce n'est pas vrai, en fait.
09:07Ce que révèle la catastrophe naturelle n'est que le révélateur, l'anticipateur.
09:12Et ce qu'elle révèle, c'est l'incohérence et l'inaction des gouvernements depuis au moins 15-20 ans.
09:21Quand on prend les exemples, vous en avez cité un, je vais reprendre.
09:25Mais quand on parle de la maternité, quand on parle de l'aéroport,
09:29quand on parle de toutes les grandes infrastructures où, à chaque fois, le discours officiel disait
09:34vous allez voir ce que vous allez voir dans quelques années, etc.
09:36Rien n'est fait.
09:37Mais parce qu'il n'y a plus d'argent, parce qu'il n'y a pas de volonté politique,
09:40parce qu'on a cité qu'un plan avait été commencé en 2018, il a duré 2019,
09:45et depuis 2019, le dossier de presse n'est même pas instruit, ce que je disais hier, sur le site internet.
09:49Je vous coupe parce que Mme Pellicot est en train d'arriver.
09:51Il y a une actualité très forte ce matin, et on va jongler avec toutes ces actualités.
09:56Monsieur le Premier ministre, Mme Gisèle Pellicot, le monde entier, c'est extraordinaire,
10:00le monde entier est aujourd'hui à Avignon pour connaître ce verdict.
10:05Et il y a discussion. Pourquoi il y a discussion ?
10:09Parce que c'est un fait unique, abominable, mais qui, me semble-t-il, reste un fait unique, abominable.
10:21Je n'y vois pas un fait de société, forcément.
10:26Vous avez parfaitement raison, Pascal.
10:29Et puis j'en profite pour dénoncer ce tissu d'ignorance et de partialité de votre éditorial.
10:36On en parlera tout à l'heure, parce que pour le moment, on parle de Gisèle Pellicot.
10:39Oui, mais je craignais que...
10:41Ne craignez rien.
10:43Moi, je veux mieux entamer une discussion avec vous.
10:46Mais vous êtes juge et parti, vous êtes magistrat, donc vous défendrez le magistrat.
10:50Et vous-même, Pascal, avec votre inconditionnalité pour Nicolas Sarkozy et votre ignorance,
10:58est-ce que vous n'êtes pas juge et parti ?
11:01Non, je ne suis pas juge et parti, vous aussi.
11:03Vous défendez la magistrature et votre corporatisme parlera.
11:05Mais je l'ai attaqué plus d'une fois.
11:09Je l'ai attaqué plus d'une fois.
11:11Bon climat, ce matin.
11:12Mais non, on peut ne pas être d'accord.
11:15Vous considérez que l'éditorial que vous avez fait est honnête ?
11:20Oui, puisque la Cour européenne des droits de l'homme donnera raison à Nicolas Sarkozy.
11:24Est-ce que vous les compariez ?
11:26Vous verrez.
11:28Est-ce que vous les compariez ?
11:30Moi, je vous pose une simple question et je n'en parle plus.
11:34Tous les avocats sont d'accord sur cette position.
11:36Ah, vous les détestez, les avocats.
11:38Evidemment, vous les détestez.
11:40Les droits de la défense, vous les détestez.
11:42C'est surtout ça.
11:44Vous voulez que je vous cite M. Garbarini ?
11:48Tous.
11:50Mais évidemment, les droits de la défense, pour vous, vous assoyez dessus.
11:53Bien sûr.
11:54D'où tirez-vous cette absurdité ?
11:57Parce que votre attitude, ce matin.
11:59Mais pas du tout.
12:00Un avocat parle avec son client, c'est protégé.
12:03C'est faux.
12:04En plus, vous trouvez que c'est faux, maintenant.
12:06Je veux dire, lorsque l'échange de l'avocat...
12:11C'est faux.
12:12Lorsque l'échange de l'avocat avec son client prépare une infraction...
12:16Vous me faites peur.
12:18Vous me faites peur.
12:19Mais vous m'écoutez.
12:20Vous me faites peur.
12:21Vous m'écoutez.
12:22Est-ce que vous avez lu l'arrêt de la Cour d'examination ?
12:25Vous posez une question.
12:27Non seulement je l'ai lu, mais je l'ai lu deux fois.
12:29Mais en revanche, on peut parler...
12:31Si vous l'avez lu, si vous l'avez vu, comment avez-vous pu dire cette anarchie ?
12:35M. Bilger, la Cour européenne des droits de l'homme nous séparera.
12:39Ça vous va ?
12:40Non, mais attendez.
12:41Est-ce que ça vous va ?
12:42Oui, ça me va bien.
12:43Moi, quand M. Macron m'appelle à CEDH, je trouve que ça me va.
12:46Ça vous va ?
12:47Oui, mais tout de même, vous ne pouvez pas, avec votre responsabilité et votre intelligence,
12:53développer des thèses aussi absurdes.
12:56Mais c'est entendu.
12:58D'ailleurs, on peut écouter les avocats qui se sont exprimés.
13:01Mais lesquels ?
13:02Mais tous, M. Garbarini, M. Gluckman, tous, en fait.
13:05Mais vous les méprisez, je sais bien.
13:07Mais attendez, Pascal.
13:08Je sais bien que vous méprisez les avocats.
13:10Je n'irai pas chercher mon opinion sur vous auprès de tous les gens qui vous détestent.
13:15C'est à peu près aussi intelligent que votre phrase sur les avocats.
13:20Je vous propose de ne pas mettre d'éléments personnels dans notre conversation
13:25et de rester sur le fond.
13:27Ce sont les seuls que vous comprenez.
13:29L'esprit de Noël.
13:30Ah, Philippe, est-ce que je peux dire un mot ?
13:34Alors, on était sur Mazan.
13:36Oui, mais ça sera très rapide.
13:38Je vous en prie.
13:39Depuis 4 ans et demi, je participe à vos émissions.
13:42Le seul sujet où, effectivement, ce n'est même pas la peine de dire le nom.
13:47Hier, hier soir, je me suis dit, ah, Sarkozy, Bilger, demain.
13:52Systématiquement.
13:53La pièce était jouée d'avance.
13:54Systématiquement.
13:55On peut voir les images.
13:57Je respecte Philippe, c'est mon ami.
13:59Il est obsessionnel.
14:01C'est l'inverse, Gérard.
14:03C'est lui.
14:04Non, c'est vous qui avez parlé sur Mazan.
14:06Ne parlez pas de ça.
14:07Je vous en prie.
14:08Regardez ces images.
14:09Vous êtes obsessionnel.
14:10Et même Gérard Carreau, qui est un juge de paix, vient de le dire.
14:12Regardez ces images.
14:13Et taisons-nous deux secondes.
14:14Voilà.
14:15Taisons-nous deux secondes.
14:16Et écoutons ces images.
14:17Voilà.
14:18Madame Pellicot, nous sommes en direct.
14:24Nous sommes en direct, je le dis avec Marine Lanson.
14:26On n'a pas de son, malheureusement.
14:28Manifestement, moi, c'est rare.
14:30Alors, M. Belger, on peut se mettre d'accord pour dire que vous avez rarement vu devant...
14:33Le fait de ne voir pas de son, c'est jeune.
14:35Oui.
14:36Je vous remercie, M. Belger.
14:37Mais vous êtes d'accord pour souligner qu'une telle marée humaine devant un tribunal est tout à fait exceptionnelle.
14:45Et Mme Pellicot est devenue une icône.
14:48Et c'est ça qu'on a le droit forcément de discuter, de regarder.
14:55Parce que le malheur qui a frappé cette femme est évidemment à la fois invraisemblable et ce qui lui est arrivé est évidemment scandaleux.
15:08Mais après, c'est l'utilisation de ce procès qu'on a le droit d'interroger.
15:14On a le droit, me semble-t-il.
15:17Vous avez raison.
15:18Et on a le droit de se poser des questions et on a le droit forcément de faire la part de ce qui est dans la culture masculine, pourquoi pas, du viol.
15:28Et puis, le phénomène tout à fait exceptionnel, invraisemblable.
15:33L'avis de Chloé Morin peut m'intéresser d'ailleurs sur ce sujet. Chloé, comment ?
15:37Moi, ce qui m'a frappée, c'est que l'IFOP avait fait un sondage il y a quelques semaines,
15:42justement sur ce procès, mais plus globalement sur la question des violences sexistes et sexuelles dans la société.
15:47Et ce qui m'avait beaucoup frappée, c'est à quel point l'opinion publique a changé sur ces questions-là.
15:53Il y avait des thèmes comme, par exemple, la culture du viol est très répandue dans la société.
15:58Vous aviez une écrasante majorité des Français qui, aujourd'hui, pensent que la culture du viol est quelque chose qui existe et qui est répandue dans la société.
16:05Et donc, ce qui me frappe le plus, c'est qu'il y a assez peu d'événements, finalement, et d'événements judiciaires en particulier,
16:12qui font changer l'opinion publique à ce point-là.
16:16Je dis pas que c'est bien ou que c'est pas bien, mais en l'occurrence, c'est extrêmement...
16:20Alors, après, c'est pour le meilleur et pour le pire. Vous avez énormément de contrastes.
16:24Vous voyez que les femmes plus âgées ne pensent absolument pas la même chose que les hommes de moins de 35 ans, etc., etc.
16:31Donc, les choses, évidemment, chacun voit sa porte et perçoit les choses d'une manière différente.
16:36Mais il y a assez peu d'événements qui ont un tel impact, à mon avis, sur l'opinion publique.
16:43Alors, ce que vous dites est très intéressant. Je pourrais le contester.
16:48Je pense que ça a un impact très fort dans l'espace médiatique.
16:54Et est-ce que ça a un impact aussi puissant dans l'opinion publique ?
17:00Là aussi, c'est une question que nous pouvons interroger.
17:03J'ai le sentiment que beaucoup de gens ont vu cette abominable affaire comme une affaire unique.
17:12Unique. Unique.
17:14C'est-à-dire qu'elle n'est jamais arrivée et sans doute n'arrivera-t-elle plus jamais.
17:20J'ai ce sentiment. Maintenant, comme toujours, la discussion est ouverte.
17:24Et qu'il y a une différence entre la perception médiatique et ce qu'on veut parfois, effectivement, lui faire dire.
17:31Et puis, ce que diront les gens le soir de Noël s'ils parlent de cette affaire entre eux.
17:39Et qu'ils diront, ah oui, c'est une affaire qui est hors du temps, hors de tout.
17:44Maintenant, je vous laisse la...
17:46Je te rejoins totalement, Pascal, sur ce plan-là.
17:49Ça me fait plaisir.
17:50Non, mais vraiment, parce que je crois qu'en effet, les leçons de cette affaire extraordinaire, au sens propre,
17:59vont bouleverser l'univers médiatique et peut-être, à travers lui, une partie de l'opinion publique.
18:06Mais je crois que les effets ne vont pas durer.
18:09Et comme je l'ai dit lors de l'une de vos émissions, le procureur, l'avocat général,
18:18tombait dans une douce béatitude judiciaire lorsqu'il pensait que le procès Pellicot allait profondément modifier les rapports entre les hommes et les femmes.
18:31Ça va durer un certain temps, mais je crois qu'à un certain moment, les enseignements vont se dissiper.
18:37Moi, j'en vois deux dimensions.
18:39Olivier d'Artigolle.
18:40La première, d'abord, c'est une opinion publique, puisque vous évoquez ça, qui n'a pu qu'avoir de l'admiration pour le courage d'une femme.
18:47Bien sûr.
18:48Et il y a un aspect générationnel.
18:50Il me semble, au regard des jeunes qui sont autour de moi, que la jeune génération n'acceptera plus jamais,
18:56concernant les violences sexistes ou sexuelles, ce que notre société des années précédentes a pu ou tolérer.
19:04Ça ne passe plus, absolument plus.
19:07Et je trouve que c'est quelque chose de très positif, en lien avec ce qui s'est passé avec MeToo.
19:11Au travail, ou dans des relations de pouvoir, de hiérarchie.
19:15J'entends ce que vous dites, mais j'ai vu une émission de télévision, il y a quelques heures,
19:21où un intervenant disait à une femme, calmez-vous.
19:26Je l'ai vu aussi.
19:27Bon.
19:28Prenez un verre d'eau.
19:29Et prenez un verre d'eau, calmez-vous, prenez un verre d'eau.
19:31C'est sexiste.
19:32Donc cette femme, d'abord, avait fortement crié sur cet interlocuteur.
19:36Fortement crié.
19:37Donc l'homme a dit, calmez-vous, prenez un verre d'eau.
19:39On peut dire que c'est Manon Henri et Julien Audoul.
19:41Vous trouvez que c'est sexiste, ce qu'a dit M. Audoul ?
19:44Non.
19:45Vous trouvez que ce n'est pas sexiste ?
19:47Je suis suffisamment accompli au réel violent sexiste au sexuel pour vous dire que ça, c'est un relais que ça, non.
19:55Pourquoi la personne qui menait le débat a dit, ah non, on ne parle pas comme ça ?
19:59Parce que c'est politiquement excessivement correct de le faire.
20:02Exactement.
20:03On peut être aussi…
20:05Et ça, c'est le décalage qu'il y a entre l'espace médiatique et l'espace public.
20:08Oui, mais l'opinion publique, pour le coup, elle le voit, ça.
20:10Je suis à 100% d'accord avec vous.
20:12Absolument.
20:13Parce que les gens voient tout.
20:14Même dans notre échange avec Philippe tout à l'heure, les gens voient tout.
20:17Ils voient tout.
20:18Ils savent ce que je pense, moi.
20:20Mais ils savent, lui aussi, ce qu'il pense, qu'il est obsessionnel.
20:22Il décode tout, les gens.
20:24Vous êtes terrible.
20:25Mais non, mais ça, c'est ma conviction.
20:26Vous avez dit que vous étiez obsessionnel, c'est ça ?
20:28Non, vous.
20:29Vous êtes obsessionnel sur Nicolas Sarkozy.
20:30Mais ce n'est pas grave.
20:31Tout à l'heure, on va en parler.
20:32Je peux ajouter un mot ?
20:33Non.
20:34Le problème entre votre intelligence et le réel, il y a Nicolas Sarkozy.
20:40Je vais vous montrer quelque chose.
20:41On voit ces images.
20:42Je ne sais pas si on l'a déjà.
20:43L'AFP.
20:44Marine Lençon a peut-être déjà ce qu'on a demandé tout à l'heure.
20:51Je suis tellement agacé par cet espace médiatique.
20:54Bien souvent.
20:55Je vous comprends.
20:56Parfois, vous vous fongez à vous-même.
20:59Non, oui, je m'agace de temps en temps.
21:01Vous avez raison, d'ailleurs.
21:02Tout le monde s'agace plus ou moins au bout d'un certain temps.
21:04Mais en cause.
21:05Oui, pas en cause.
21:06Même nous.
21:07Regardez, par exemple, ça, c'est l'AFP.
21:09Voilà la photo d'illustration qui a été proposée de Nicolas Sarkozy,
21:16qui a été condamné définitivement à un an de bracelet.
21:19Ça, c'est la photo qui est proposée.
21:21C'est Éric Revelle qui a fait un tweet que j'ai trouvé très intelligent.
21:24On voit ici le choix de la photo de neutralité éditoriale.
21:28Le problème, c'est que je les connais, les journalistes.
21:31Je sais quand iTélé existait encore, comment ils parlaient du président Sarkozy.
21:37Je le sais, j'étais dans la rédaction.
21:39J'entends encore les rédacte-chefs.
21:41Je vois comment ils étaient joyeux, heureux de tout ce qui lui arrivait.
21:46Donc, je baigne dans cet univers.
21:48Je ne suis pas dupe de ce que pensent les journalistes.
21:51La manière dont il a été traité durant son quinquennat, je n'en suis pas dupe.
21:55Parce que vous avez une presse qui est comme ça.
21:57Donc, effectivement...
21:59Alors, chacun a des natures différentes, bien sûr.
22:02Mais ça te fait réagir parce que c'est tellement invraisemblable.
22:05C'est tout, je referme la parole.
22:07Puis-je poser une question et j'en termine.
22:09Pensez-vous que la meilleure riposte à accorder à cette partialité
22:15qui est en effet tout à fait incontestable, soit votre attitude ?
22:20Mais je n'en sais rien.
22:22Je suis frappé du ressentiment, de l'écreur, de la jalousie, de la méchanceté.
22:29C'est la France aussi.
22:30Non, ce n'est pas la France.
22:32C'est un peu la France.
22:34Non, la France n'est pas du tout comme ça.
22:37C'est ce que disait très bien Bernard Tapie d'ailleurs.
22:39C'est les couches intermédiaires qui parfois sont comme ça.
22:42Ce n'est pas le peuple.
22:43Croyez-moi, le peuple n'est pas forcément comme ça.
22:45Si vous avez raison, j'en suis ravi.
22:46Mais c'est la petite Camaria des médiocres.
22:49Qui aimerait bien être et qui aimerait bien avoir l'air.
22:52Elle n'est pas si petite que ça.
22:54Oui, vous avez raison, elle n'est pas si petite que ça.
22:56Donc voilà, mais ce n'est pas grave.
22:58Quoi si, c'est grave d'ailleurs pour le président Sarkozy.
23:00Ah oui, non, bien sûr.
23:02Et puis c'est grave pour la France, pour tout vous dire.
23:04Même quand justice est rendue, on ne peut pas se réjouir de sa situation.
23:09C'est grave pour la France, me semble-t-il.
23:11Voilà, le carillon.
23:13Le carillon d'Europe 1.
23:14L'esprit de Noël.
23:16Monsieur Hill, je ne vous ai pas vu tout à l'heure quand je suis passé vous voir.
23:19Ah oui ?
23:20Vos équipes étaient déjà là.
23:21Bien sûr.
23:22Et vous, vous arrivez en majesté au dernier moment.
23:25Vous êtes mon maître là-dessus.
23:26Je délègue entièrement mes équipes.
23:29Il est bon, il est très très bon.
23:31Je l'aime beaucoup.
23:32Vous savez que ce petit passage d'antenne, comme ça va être la fin du premier trimestre,
23:36me réjouit et nous réjouit.
23:37Vous avez un joli programme ce matin ?
23:39Oui, alors j'ai la voix de Barry White.
23:41Je ne sais pas si vous avez remarqué.
23:42Ah oui, c'est bien.
23:44Ça ajoute quelque chose.
23:45Je pense qu'on va gagner en ménagère ce matin.
23:47Je suis bien d'accord déjà.
23:49Vous aviez déjà ce physique magnifique.
23:51Si vous ajoutez une voix formidable.
23:53Merci chers camarades.

Recommandations