• il y a 18 heures
Avec Anne Perzo, rédactrice en chef du Journal de Mayotte

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Transcription
00:00— Sud Radio. Les Français parlent au français. Les carottes sont cuites. Les carottes sont cuites.
00:11— Sud Radio-Bercov, dans tous ses États.
00:15— Et nous allons parler de Mayotte, bien sûr, où le président Emmanuel Macron est arrivé. Nous allons parler de Mayotte.
00:23Nous allons parler de Mayotte au fond et pas seulement du cyclone qui, évidemment, a ravagé et qui a ajouté déjà
00:30à ce qui se passe à Mayotte et qui n'est pas mince. À tout de suite.
00:35— Sud Radio-André Bercov.
00:39Bercov, dans tous ses États. Ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:42— Leur est comme un moulin, comme un moulin, comme un moulin, comme un moulin. Leur est comme un moulin, comme un moulin, comme un moulin.
00:53— Ouais, leur n'est pas vraiment à la danse et au chant. Leur est non seulement évidemment d'abord et d'abord aux soins,
01:02leur est au ravitaillement, leur est au secours le plus vite, le plus urgemment, le plus abondamment possible.
01:11Mais leur est aussi au bilan et leur est aussi à expliquer au fond pour un certain nombre de Français qui savent où est Mayotte
01:21mais qui ne connaissent pas assez la situation de Mayotte. Et nous sommes... Bonjour, Anne Persaud.
01:29— Bonjour, bonjour. — Bonjour. Vous êtes rédactrice en chef du journal de Mayotte, qui est un journal en ligne,
01:37mais qui est très très très bien fait, que j'ai regardé, que nous avons regardé. Vraiment, très très bien fait.
01:44Bon, et l'information, les photos. Et justement, je voulais être avec vous parce que je voulais... On parle de Mayotte, justement,
01:52là, quand il y a ce cyclone terrifiant, quand il y a tout cela, quand il y a évidemment des problèmes de la sécurité.
01:59Mais sur le fond, si on avait à faire, effectivement, un constat sur Mayotte par rapport à l'économie, par rapport à l'émigration,
02:08par rapport aux comores, par rapport à l'éloignement, comment vous feriez un tableau de Mayotte ?
02:14C'est parce que si quelqu'un peut le faire, c'est vous. C'est vous, au journal de Mayotte. Qu'est-ce que vous diriez aujourd'hui ?
02:22En fait, ce que je dirais, c'est que Mayotte est une population en sureffectif par rapport à tout ce que peuvent offrir les services publics.
02:33C'est-à-dire que tout est sous-dimensionné. L'hôpital, les soins, tout est sous-dimensionné. L'éducation nationale, les établissements scolaires
02:44sont parmi les plus gros de France. Donc, il faut bien vous rendre compte que sur un lycée qui est établi, mettons, pour 600 élèves,
02:53et quand il y en a 1 200, 1 300, en fait, ça crée des tensions. Les écoles sont pareilles, sous-dimensionnées, ce qui fait que les élèves ont cours
03:03soit le matin, soit l'après-midi. C'est-à-dire qu'ils sont à mi-temps par rapport à des élèves de métropole. Donc après, on peut reprocher
03:09le niveau scolaire, mais voilà l'état des lieux. – Vous voulez dire que tout est surdimensionné. C'est au niveau de la place, au niveau de la...
03:17– Tout est sous-dimensionné. Tout est sous-dimensionné. C'est-à-dire qu'en fait, il y a beaucoup d'immigrations clandestines qui arrivent.
03:25– Excusez-moi, Anne Berzo, je ne vous demandais pas des chiffres, mais vous diriez, par exemple, si on avait à comparer, je crois que c'était
03:34Éric Ciotti ou Bruno Retailleau, qui disaient que c'est comme s'il y avait 20 millions d'immigrants clandestins en France, pour comparer à Mayotte.
03:44Est-ce que ça vous paraît ? – Oui, oui, en fait, on peut toujours donner des chiffres, mais c'est compliqué de savoir...
03:51On sait combien on renvoie de personnes par an, entre 20 000 et 25 000 par an. On ne sait pas combien il y en rentre.
03:59On a coutume de dire que pour un kwasa qui est repéré, il y en a quatre qui sont arrivés. Donc ça peut vous donner un ordre d'idée, peut-être.
04:07– Bien sûr, bien sûr. – Mais en fait, c'est surtout, et j'insiste parce que je l'avais dit, je me souviens, moi ça fait 18 ans que je suis à Mayotte,
04:14et j'avais dit à la ministre des Outre-mer, Paul Angevin, à l'époque, en lui disant, mais les Mahorais, la population n'a plus accès aux services publics.
04:22Elle a dit, c'est un bon, mais ça l'a sauguré de ce qui s'est passé dans les mouvements sociaux, etc.
04:27Et ce cyclone arrive sur un territoire où tout était sous-dimensionné. Donc la prise en charge et tout ce qui se passe, c'est pareil.
04:36C'est-à-dire que c'est à l'image de ce côté Mayotte.
04:40– Oui, c'est-à-dire qu'en fait, les effectifs sont nettement... c'est un vrai net sous-effectif par rapport à la réalité.
04:50– Oui, oui, concrètement, que ce soit les médecins, médecins.
04:54– Et dites-moi, Anne Perzot, ce mouvement d'immigration clandestine, on sait, et ça fait des décennies que ça existe,
05:01personne n'a essayé de l'enrayer, personne n'a pu l'enrayer, ou il y en a qui ont essayé, et ça n'a pas abouti ?
05:11– Alors, c'est un vaste sujet, parce qu'il y a plusieurs moyens d'endiguer un flou d'immigration clandestine.
05:16Il y a d'abord prioritairement d'aider le pays depuis lequel les gens arrivent, ça n'a jamais été fait concrètement.
05:23Ça a toujours été du saupoudrage, on aboue le bire, ça reste du saupoudrage, il n'y a pas d'aide massive.
05:30Et ensuite, il y a les moyens de protection pour empêcher, pendant très très longtemps,
05:36les radars qui sont positionnés sur Mayotte étaient bornis, c'est-à-dire qu'en fait, ils ne couvraient que certains secteurs.
05:43– D'accord.
05:44– Les intercepteurs étaient, il y a 4-5 ans, il y avait un ministre de l'Intérieur qui était arrivé,
05:52je ne me souviens plus, parce qu'il n'est pas arrivé assez longtemps,
05:55mais les intercepteurs qui sont les bateaux qui interceptent les Kwasa,
06:00ce sont ces bateaux qui arrivent chargés d'une quinzaine, une trentaine d'immigrants.
06:05– Qui viennent des Comores, évidemment.
06:07– Qui viennent des Comores, qui viennent de l'île d'Anjouan, la plus proche, à 80 kilomètres,
06:11et les intercepteurs étaient à moitié dégonflés, les boudins étaient à moitié dégonflés, ils n'étaient pas en état.
06:18Donc en fait, il n'y avait pas vraiment de volonté politique.
06:22Alors, Gérald Darmanin avait parlé de rideaux de fer maritime,
06:28on n'a jamais pu savoir de quoi il s'agissait, quasiment.
06:32Là, le préfet, dernièrement, nous avait dit qu'il y avait quelque chose qui se mettait en place,
06:36mais c'était déjà, enfin, revoir les radars, etc.
06:39Encore une fois, ce n'est pas pour être contre l'immigration clandestine,
06:44c'est qu'en fait, on ne peut physiquement pas,
06:47c'est ce que j'avais dit à la ministre Paul-Angevin,
06:49les maoris sont d'accord pour accueillir parfois leurs cousins, etc.
06:54Si tout était dimensionné,
06:56– Oui, c'est ça, bien sûr.
06:58– C'est-à-dire que si on a deux ou trois hôpitaux,
07:00si on multiplie les salles de classe par dix,
07:03mais sur un territoire de 374 kilomètres carrés,
07:06c'est pas impossible.
07:08Donc, il y a un moment, il faut bien se dire que c'est une règle mathématique.
07:12– Oui, mais alors, écoutez, je ne comprends pas,
07:14mais ça tombe sous le sens, enfin, excusez-moi,
07:16un enfant de dix ans pourrait comprendre ça.
07:18On veut bien accueillir tout le monde, mais on ne peut pas.
07:21Et je veux dire, ce « on ne peut pas »,
07:23personne n'est capable d'avoir le courage basique de l'exprimer,
07:27et qui s'entend sans se faire qualifier de raciste,
07:31ou de discriminatoire, etc.
07:33Enfin, c'est du bon sens.
07:36– Mais en fait, il faudrait commencer,
07:38en fait, il faudrait faire une analyse.
07:43Par exemple, moi j'ai toujours dit que la France est schizophrène,
07:46c'est-à-dire qu'en fait, un enfant est sur le territoire,
07:49et obligatoirement, il est accepté,
07:51il est intégré à l'école, il est scolarisé, etc.
07:53Mais ce même enfant, quand il a 16 ou 18 ans,
07:56on lui dit « non, non, vous êtes prié de repartir, on ne veut pas de vous ».
07:59Donc cet enfant, pendant toute sa scolarité,
08:01il s'est construit une vie à Mayotte.
08:03Il a des amis, peut-être même qu'en terminale,
08:08parce qu'ici ça se fait très jeune,
08:10il a déjà des enfants, etc.
08:12Et là, on va lui dire « non, non, il faut vous expulser,
08:15il faut arrêter avec cette schizophrénie,
08:17il faut qu'on se mette raccord et être honnête en disant
08:20« qu'est-ce qu'on peut faire pour être logique avec nous-mêmes,
08:22pour accueillir au mieux ? »
08:24Mais au mieux pour les populations qui sont sur place,
08:27et au mieux pour les populations qui arrivent.
08:29– Oui, c'est ça.
08:32– Mais excusez-moi, c'est quand même important,
08:34c'est pour vous, pour nous, nous sommes tous citoyens,
08:36nous sommes tous contributeurs à tout cela,
08:38est-ce que ce n'est pas la quadrature du cercle ?
08:40Je veux dire qu'on dit « on veut accueillir, on cueillit »,
08:43mais ce n'est pas en 5 ans que vous allez construire 10 écoles de plus,
08:46ce n'est pas en 5 ans que vous allez construire 10 hôpitaux de plus,
08:49ou alors effectivement il faut l'argent.
08:51C'est toujours pareil,
08:53c'est-à-dire qu'il y a la réalité,
08:55et je ne dirais pas le fantasme,
08:57mais les souhaits, effectivement, que nous pouvons avoir.
09:00Et on a toujours cette contradiction,
09:02que ce soit à Mayotte, comme en France ou ailleurs,
09:05il faut savoir ce qu'on veut dans la vie, je crois,
09:08on a l'impression qu'une politique simple.
09:10– Mais en fait, c'est ce que je vous disais,
09:12c'est qu'en fait, on manque de logique,
09:14en fait, il y a plein de dogmes contradictoires, voilà.
09:20Donc du coup, on ne peut pas fonctionner comme ça,
09:22on manque d'une logique enfantine,
09:24et donc au lieu de se dire,
09:26mais ça, moi j'ai toujours écrit que Mayotte devrait servir de laboratoire,
09:30mais pour tout, pour tout, pour tout.
09:32– Pour Granville, pour tout.
09:36– Pour intégrer.
09:38– Pour l'intégration, pour voir comment on l'accueille, pour tout, oui.
09:42– Pour tout, parce que la montée des eaux,
09:44parce que les phénomènes climatiques,
09:46tout, en fait,
09:48sur quelques thèmes qu'on se penche,
09:53en fait, nous, on a commencé à avoir des règlements de comptes entrebandes,
10:00avec des machettes, etc.
10:02C'est arrivé en métropole par la suite, etc.
10:05Donc, il faut, et encore une fois,
10:08ça remet la place des Outre-mer au centre de la politique française, voilà.
10:13Ça repose cette question.
10:15– Mais dites-moi, alors, du point de vue de ce qui se passe aujourd'hui,
10:19le cyclone, évidemment, ne fait qu'aggraver les choses,
10:23enfin, de montrer encore plus.
10:25Juste un mot, qu'est-ce que vous pensez de l'histoire,
10:27parce que ça a été une grosse polémique,
10:29l'histoire des bidonvilles.
10:31Certains disent, oui, on a laissé se multiplier les bidonvilles,
10:36évidemment, ce sont les premiers à avoir été balayés par le cyclone.
10:40Qu'est-ce que vous pensez de cette polémique sur les bidonvilles ?
10:43– En fait, je ne comprends pas cette polémique.
10:47En fait, les bidonvilles ont commencé à s'étendre,
10:53quand ça prend une certaine proportion du territoire, bon, ça marche.
10:58Quand ça a commencé à s'étendre de plus en plus,
11:00c'est-à-dire empiéter sur les terrains, sur les cultures, etc.,
11:03des maorais qui étaient sur place,
11:05ça a commencé à poser problème.
11:07Mais là, je vous parle d'il y a à peu près dix ans.
11:09Donc les maorais, ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont dit,
11:11nous, on décase, le mot de décasage,
11:13ça veut dire une démolition sauvage, hors-la-loi, en fait.
11:16Donc, ils ont commencé à démolir d'eux-mêmes,
11:18il y en a qui ont été condamnés, etc.
11:22Alors, le rôle des maorais,
11:24de certains habitants sur place n'est pas clair,
11:28parce qu'il y en a qui faisaient payer
11:30à ces clandestins, à ces habitations illégales sur leur terrain,
11:35des loyers, et qui les faisaient travailler,
11:38et qui après les dénonçaient.
11:40Alors, le gouvernement a dit, écoutez,
11:42vous vous mettez au clair avec ça,
11:44et nous, on veut bien faire en sorte de se réguler.
11:46Et on est arrivé, du coup, sur la loi Elan.
11:48La loi Elan, qu'est-ce qu'elle dit ?
11:50L'autorise les préfets à prendre des mesures
11:52pour démolir de l'habitat insalubre
11:54avec la garantie de reloger les populations
11:57en situation régulière,
11:59qui sont statutairement peuvent l'être.
12:01Et du coup, on a commencé à utiliser la loi Elan,
12:04d'immigrants légaux,
12:06c'est-à-dire qu'ils étaient illégaux au départ,
12:08et qu'en fait, ils ont obtenu des titres de séjour.
12:12Et puis, voilà, de un an,
12:14du coup, ils deviennent légaux par la suite des choses.
12:16Et donc, du coup,
12:18en fait, avec la loi Elan,
12:20le préfet a commencé à démolir de l'habitat insalubre.
12:22La dernière grosse opération,
12:24c'était 450 tôles à Mabadjani,
12:26dans la commune de Koumbou.
12:28Et donc, oui, il y a des gens qui ont dit
12:30« Oui, mais alors, ces pauvres gens, qu'est-ce qu'ils vont devenir ? »
12:32Mais là, moi, c'est ce que je disais
12:34à vos confrères, où j'étais invitée sur un plateau,
12:36c'est que ça se trouve, le préfet leur a sauvé la vie.
12:38– Oui, parce que…
12:40– En démolissant ainsi les casentôles
12:42qui ont toutes disparu pendant les cyclones,
12:44ça se trouve, le préfet leur a sauvé la vie.
12:47Mais donc, là, je pense que,
12:49je ne sais pas comment on peut encore
12:51y avoir de polémiques, c'est-à-dire que là,
12:53il y a des gens qui reconstruisent
12:55à l'heure où je vous parle,
12:57leurs casentôles à l'endroit où elles étaient,
12:59mais si jamais la saison cyclonique
13:01ne fait que commencer,
13:03si jamais ça se reproduit,
13:05on repart sur une catastrophe.
13:07Donc, c'est pour ça qu'en fait,
13:09le premier papier que j'ai fait sur le cyclone,
13:11et ça a été de dire,
13:13il nous faut des bétonnières
13:15par centaines.
13:17– Oui, et ne pas faire
13:19du bidonville comme ça,
13:21et qu'effectivement,
13:23ça peut recommencer.
13:25Mais ce que vous dites,
13:27et merci Anne Perzot,
13:29ce que vous dites très bien,
13:31c'est qu'il faut arrêter d'esquizophrène
13:33et puis avoir une vraie volonté politique
13:35de savoir qu'est-ce qu'on décide et qu'est-ce qu'on fait.

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