Alors que les secours et l'aide alimentaire continuent d'affluer à Mayotte, dévasté le 14 décembre par le cyclone Chido, Emmanuel Macron est arrivé sur place ce matin et a promis aux Mahorais de "se relever ensemble".
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00:00Oui, bien sûr qu'on le sent. On le sent tous. Je pense que c'est un sentiment qui est partagé de la part de tout le monde.
00:06On a mis de l'eau. On annonce qu'on nous a distribué de l'eau, or on nous a rien distribué.
00:14L'électricité revient petit à petit, c'est vrai. Ça reste quand même quelque chose de long.
00:19On a encore beaucoup de mal à joindre nos familles.
00:22Donc oui, ce sentiment d'abandon, il est bel et bien présent et je pense qu'il est réel. Il n'y a personne qui l'invente.
00:28Ce sentiment d'abandon, effectivement, beaucoup d'habitants nous le disent, nous le confient.
00:32La venue du président sur place, ce n'est pas suffisant pour apaiser ce sentiment d'être abandonné par l'État, en quelque sorte ?
00:39En fait, là, on a besoin de moyens. La venue d'une personne quelconque, même si c'est le président, ne nous apporte strictement rien.
00:47Ok, peut-être que certaines personnes ont besoin de ça pour avoir un soutien moral.
00:51Mais moi, personnellement, monsieur Macron, qu'il soit là, qu'il ne soit pas là, ça ne change absolument rien.
00:56À moins qu'il vienne pour déblayer les rues.
00:58Il ne vient peut-être pas lui-même pour déblayer les rues, mais en tous les cas, il est venu avec une annonce.
01:02Il a annoncé la création d'un fonds d'indemnisation.
01:05Alors ça, c'est important pour tout le monde, même pour les personnes qui ne sont pas assurées.
01:09On sait que c'est quasiment l'essentiel de la population sur l'île.
01:12Ça, c'est une annonce qui va dans le bon sens. C'est une bonne nouvelle pour les habitants de Mayotte ?
01:17Alors oui et non. Encore une fois, tout dépend si aujourd'hui, on va être indemnisé à hauteur de 1 000 euros,
01:22alors que dans nos maisons, on avait beaucoup plus que ça, étant donné qu'une télé ici peut coûter facilement dans les 600 et quelques euros.
01:28Si on nous indemnise 1 000 euros, ça ne nous changera rien. On ne pourra pas refaire nos maisons.
01:35Donc en fait, on a des indemnisations, certes, mais on n'a pas de montant.
01:39Tout reste vague. Il n'y a rien de précis. Donc pour moi, c'est encore de la poudre aux yeux.
01:43Et vous, vous êtes à Mayotte. Vous êtes à Petite Terre. C'est bien ça. Vous êtes gérante d'un institut de beauté.
01:49Est-ce que vous pouvez nous décrire ce qu'il y a comme destruction du côté de là où vous vous trouvez et dans les alentours ?
01:55Alors, franchement, madame, tout est détruit, que ce soit les écoles. La seule partie qui n'est pas détruite, c'est la partie du préfet au niveau de Djaoudi.
02:06Il y a juste eu des arbres qui sont tombés. Sinon, toutes les maisons de tout le monde, il n'y a personne qui est épargné par tout ça. Vraiment personne.
02:16Djaïda, si vous pouviez dire quelque chose, demander quelque chose au président de la République qui se trouve en ce moment sur votre île, vous lui diriez quoi ?
02:23D'agir, de faire quelque chose, de nous considérer. Nous sommes un département français. Il n'y a pas d'histoire de rapatriement.
02:32On veut quelque chose de sérieux, de vrai projet, une reconstruction durable.