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David Pelicot, le fils de Gisèle Pelicot, s'exprime après la fin du procès des viols de Mazan où son père, Dominique Pelicot, et 50 autres accusés comparaissaient pour viols, viols aggravés et agressions sexuelles sur la personne de Gisèle Pelicot.

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Transcription
00:00Avant de revenir dans le détail, globalement, comment vous avez réagi à la condamnation de votre père à 20 ans de prison, deux tiers de rétention de sûreté ?
00:08S'agissant de la condamnation de Dominique Pellicot, je suis satisfait puisqu'il a eu le maximum, c'est-à-dire 20 ans de réclusion.
00:17Ça veut dire que maintenant, il faut qu'il paye la facture des atrocités qu'il a commises sur notre mère.
00:23Je suis un petit peu plus déçu quant à ce que les autres accusés ont eu.
00:33Après, c'est un peu compliqué de commenter une décision de justice, mais en tout cas, en ce qui le concerne pour Dominique Pellicot, je suis plutôt satisfait.
00:41Vous parlez toujours désormais de Dominique Pellicot ?
00:44Oui. Oui, parfois, j'ai un peu de mal, je le dis de temps en temps, papa, mais c'est Dominique Pellicot.
00:51Aujourd'hui, vous espérez que le Parquet fasse appel aux autres condamnations ?
00:59Non, je n'espère rien. Mon frère Florian et ma soeur Caroline ont été, comme moi, assez surpris des condamnations qui ont été données pour les individus.
01:17J'avance un chiffre, peut-être qu'il n'est pas le bon, mais en moyenne, pour un viol, c'est entre 9 et 10 ans. Il y en a qui ont eu un petit peu moins.
01:24On sait ce matin, visiblement, qu'il y a deux individus qui ont fait appel.
01:29On va retrouver d'ailleurs Boris Kerr, la meuf, dans un instant, mais je voudrais juste revenir pour la question, comment vous réagissez quand la sentence tombe ?
01:38D'abord, sentence de culpabilité concernant votre père, puis à un moment, cette peine, 20 ans.
01:44Vous voyez votre père face à vous, condamné à 20 ans de prison, et vous voyez votre mère, également à côté, qui est la victime de votre père.
01:52Comment, vous, vous arrivez à encaisser cette espèce de dualité, de paradoxe ? Comment vous l'avez vécu ?
02:00Malheureusement, on a été un petit peu habitués, puisque ce procès a duré trois mois et demi.
02:05En ce qui me concerne, parce que je ne parlerai pas pour ma soeur et mon frère, mais moi, j'ai été encore une fois satisfait.
02:12Je ne veux pas parler à la place de maman non plus, mais j'ai cru comprendre qu'elle avait été, du moins, elle a accepté le verdict, ton acte.
02:23En ce qui me concerne, je le répète, moi, je suis satisfait de ce qu'il a eu.
02:26Avant de savoir ce qui va se passer ensuite, est-ce que vous avez le sentiment que justice est passée ? Justice a été rendue, d'une certaine façon, hier ?
02:34Pour lui, oui. Pour les autres, c'est compliqué de répondre à cette question, mais c'est un peu décevant.
02:44Parce qu'on en a parlé hier, Alexandre, les peines prononcées contre les autres accusés ont été un peu moins lourdes que celles demandées dans les réquisitions.
02:54Oui, le parquet et les avocats généraux avaient demandé des peines allant de 10 à 18 ans pour les 50 autres accusés que Dominique Pellicot,
03:04et les peines prononcées hier se sont échelonnées entre 3 et 15 ans. 20 ans pour Dominique Pellicot, mais 3 et 15 ans pour les autres,
03:13à tel point que 6 d'entre eux sont ressortis libres hier soir et resteront libres s'il n'y a pas d'appel des concernants.
03:22On va prendre la direction, justement, d'Avignon. On retrouve Boris Karlamov. Boris, vous étiez avec nous hier pour poursuivre, évidemment, cette audience historique.
03:29Est-ce qu'on en sait plus sur le nombre d'accusés condamnés qui vont faire appel ?
03:37Oui, puisque sur les 51 accusés qui tous ont été reconnus coupables, 2 d'entre eux ont déjà annoncé qu'ils faisaient appel.
03:44Il s'agit d'Ahmed T, Rédouane E, tous les deux âgés de 55 ans et jugés pour violents réunions.
03:5112 ans de prison avaient été requis contre eux et la Cour a prononcé hier une peine de 8 ans d'emprisonnement.
03:57On va rappeler que beaucoup de condamnés ont eu des peines nettement en deçà des réquisitions.
04:03L'appel n'est donc pour eux pas forcément très intéressant.
04:07Il est important, Ronald, de rappeler qu'en appel, le procès aurait lieu cette fois non pas devant des magistrats professionnels,
04:14comme c'était le cas ici devant la Cour criminelle du Vaucluse, mais bien devant des jurés populaires
04:19qui pourraient en quelque sorte avoir la main beaucoup plus lourde lors d'un éventuel second procès.
04:26Les peines peuvent être différentes. Tous ces avocats, ils ont donc 10 jours pour décider de faire appel.
04:33Quant à Dominique Pellicot, condamné à 20 ans de prison, son avocate, Maître Zavarro, n'exclut pas de faire appel.
04:40Ils ont 10 jours pour le faire, oui, pardon.
04:42Si vous le permettez, je voudrais simplement, puisque j'en ai la possibilité, d'exprimer le fait que ce procès Mazan,
04:50je sais ce que d'ailleurs j'avais déclaré à la barre quand nous étions passés avec mon frère en novembre,
04:58je pense qu'il est important de rappeler que ce procès n'est pas uniquement celui de Gisèle Pellicot.
05:03Ce procès est aussi celui d'une famille qui a été entièrement anéantie.
05:09Et je voudrais dire également que, quelque part, nous les enfants, on s'est sentis quand même oubliés.
05:18Oubliés par qui ?
05:21Très honnêtement, je pense que nos avocats ont eu et ont fait un travail remarquable sur la défense de notre maman.
05:31En ce qui nous concerne, je trouve qu'on a été un petit peu moins considérés.
05:36En tout cas, c'est le sentiment que moi, j'ai vécu.
05:42Ma sœur Caroline Darian, à qui je rends hommage ce matin et que je salue,
05:49à mon sens a été la grande oubliée et la sacrifiée dans ce procès.
05:56Je pèse mes mots.
05:58Aujourd'hui, même encore, je pense qu'on va parler de la presse internationale,
06:04dans un instant, on a entendu, lu, vu, Gisèle Pellicot est une héroïne, Gisèle Pellicot est une icône.
06:15Oui, en l'occurrence, je veux rappeler quand même ce matin que c'est d'abord et avant tout une maman.
06:24Et c'est aussi une grand-mère, sept enfants, qui a sept enfants.
06:29Trois enfants et sept petits-enfants.
06:33Donc ça, je voudrais le rappeler.
06:35Maintenant, c'est vrai que c'est compliqué, nous, en tant qu'enfants, d'avoir vécu ces semaines de procès
06:44par, effectivement, la médiatisation qui a reçu cette affaire.
06:50Mais on a quand même le sentiment, en tout cas moi, je voulais le dire à ce micro,
06:55que nous avons été un peu mis de côté.
06:57Est-ce que vous comptez, avec votre frère, votre sœur, poursuivre une forme de combat judiciaire ?
07:04Combat judiciaire, non.
07:07En tout cas, en ce qui me concerne, vous savez que ma sœur Caroline Darion a monté une association
07:12qui s'appelle M'endort pas, qui lutte notamment contre les ravages que fait la soumission chimique.
07:22Je le dis encore ce matin, elle peut compter sur moi.
07:26Je serai à ses côtés pour être le porte-parole, en tout cas auprès des messieurs
07:33qui, à mon sens, ont été très peu présents.
07:37Du moins, ne se sont pas énormément manifestés, soit parce qu'ils ne se sentaient pas légitimes
07:41ou soit parce qu'ils n'osaient pas.
07:43Donc je veux leur dire, et vous me donnez l'occasion de le dire sur ce plateau,
07:48je les appelle à rejoindre ce mouvement, puisque nous sommes tous concernés.
07:54Et ce procès est un testament pour les générations futures.
08:00Le verdict que nous avons entendu hier est un immense message d'espoir
08:09pour les victimes de violences d'abus sexuels,
08:12mais il doit être également une boussole et un guide pour nos générations futures
08:18et pour l'éducation de nos enfants et en particulier de nos fils.
08:21– Je note un paradoxe, vous me direz si j'ai raison ou tort,
08:24mais je voulais votre sentiment.
08:25C'est-à-dire que quand on a regardé, pas seulement hier, mais notamment hier,
08:28le soutien, quand on voit ce qui s'est passé à l'étranger,
08:31la place qu'a pris votre mère dans la société française,
08:35le fait qu'elle soit devenue, vous avez employé le mot, une icône,
08:38et en même temps on entend votre solitude ou votre sentiment de solitude
08:41à vous, à votre frère, et comme vous le disiez, surtout à votre sœur.
08:45Est-ce que c'est quelque chose dont vous arrivez à parler entre vous ?
08:47Est-ce que c'est quelque chose que votre mère entend, comprend
08:50et que vous arrivez à partager ?
08:52– Alors, en ce qui concerne le sujet entre mon frère et ma sœur, oui.
09:01Je pense qu'elle le sait, je pense qu'elle n'a pas envie
09:06de s'exprimer sur le sujet.
09:08– Ce qui peut s'entendre aussi.
09:09– Oui, et vous aurez peut-être noté, ou si vous en souvenez pas précisément,
09:15je vous rappelle qu'à la barre, on lui a pas posé la question,
09:19mais fait remarquer qu'elle avait du mal à prendre position au parti
09:24pour sa propre fille.
09:26Quand on sait ce que Caroline a vécu, on a été un petit peu interloqués.
09:34– Et c'est aussi en cela que vous dites que votre famille est anéantie,
09:37puisqu'elle est faite, mais il y a aussi la situation
09:40où on se retrouve quasiment chacun pour soi,
09:44chacun à vivre son propre traumatisme.
09:46C'est cela que vous disiez ?
09:48– On essaye en tout cas, entre frères et sœurs,
09:51de pouvoir le partager, c'est pas le mot, mais de vivre avec.
09:56Mais c'est très compliqué quand vous avez encore une fois une maman,
09:59mais qui était également grand-mère, qui est au centre de ce procès.
10:04Je redis que ce procès n'est pas uniquement celui de Gisèle Pellicot,
10:08c'est aussi le procès d'une famille qui a été entièrement anéantie
10:12par ce tsunami.
10:15– Et c'est peut-être ce qui fait que ce procès, votre mère, vous,
10:19cette cause a franchi les frontières de la France.
10:23Benjamin Dubois, nombreuses réactions que vous avez compilées
10:26partout dans le monde, notamment de chefs d'État et de gouvernement.
10:29– On va commencer, Ronald, par le Président de la République,
10:31Emmanuel Macron, qui a publié sur un post sur le réseau social X ce matin
10:35« Merci Gisèle Pellicot pour ce mot de justice au nom duquel
10:38vous avez affronté l'épreuve tête haute
10:41pour les femmes qui ont pour toutes une éclaireuse pour parler
10:44et lutter pour nous tous car votre dignité et votre courage
10:47ont ému et inspiré la France et le monde ».
10:50Réaction également du Premier ministre, François Bayrou,
10:53immense respect à l'égard de Gisèle Pellicot qui a montré tout au long
10:56de ce procès un courage et une exemplarité sans faille.
11:00Elle est devenue la figure des violences faites aux femmes.
11:03Son combat nous oblige tous et doit être poursuivi.
11:06Des réactions également à l'étranger.
11:08« Quelle dignité, merci Gisèle Pellicot.
11:11Laissons la honte changer de camp », c'est ce qu'a écrit
11:13sur le réseau social X, Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol.
11:17De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré
11:20« La honte doit changer de camp, merci Gisèle Pellicot ».
11:24Avec courage, vous êtes sorti de l'anonymat pour vous battre pour la justice.
11:28Vous avez donné une voix forte aux femmes du monde entier.
11:32La honte est toujours du côté de l'agresseur.
11:34– Ça ce sont pour les réactions officielles.
11:36Dans un instant, je vois votre sentiment.
11:39Dans un instant, il y a aussi les unes de la presse internationale ce matin.
11:43– Exactement, et également les unes de plusieurs journaux à la télévision.
11:47Regardez ces images, la télévision tchèque notamment
11:51ou encore la télévision suédoise.
11:54Là c'est la télévision tchèque, la télévision suédoise ici,
11:57c'est juste après le verdict hier.
11:59De nombreuses chaînes de télé ont été en direct pour couvrir l'événement.
12:03Présente également sur place notamment CNN avec la correspondante en France,
12:07Mélissa Bell.
12:08Écoutez-la, elle s'exprime, elle fait un direct juste à l'extérieur
12:11de la salle d'audience au moment du verdict.
12:14– Il s'agit d'un procès extraordinaire par sa nature et son ampleur.
12:19Il y a eu ici des acclamations de la part de nombreuses personnes
12:22qui sont venues jour après jour pour soutenir Gisèle Pellicot.
12:26Non seulement pour son courage mais aussi pour la soutenir
12:29après ce qu'elle a vécu et pour la remercier.
12:31Alors que nous la regardions arriver plus tôt, voici ce qu'il criait.
12:35Merci Gisèle, merci d'avoir choisi de rendre public ce procès
12:38et d'avoir choisi par là, selon ses mots, de voir la honte changer de camp.
12:43– Gisèle Pellicot qui fait aussi la une de la presse écrite
12:46partout dans le monde ce matin.
12:47Elle est devenue le visage du courage pour le New York Times
12:51qui décrit la façon dont elle est devenue un symbole de la force féminine
12:54partout dans le monde, au Royaume-Uni également pour le Daily Express,
12:58le courageux message d'espoir de Gisèle après l'horreur
13:02ou encore le Guardian, ce message de Gisèle Pellicot,
13:06je voulais que toute la société soit témoin.
13:09D'autre une de la presse également en Allemagne,
13:11le quotidien Sagat Seintung qui fait sa une avec cette immense merci
13:15et la photo de Gisèle Pellicot, ta victoire contre la honte,
13:19titre Der Tagesspiegel, elle a vaincu le diable, lance de son côté Bild.
13:26Et puis vous le voyez aussi en Italie, la stampa, la femme qui a vaincu la honte,
13:30la stampa qui évoque toutefois une justice amère.
13:32Et on va terminer par un quotidien espagnol, El Mundo,
13:35avec là aussi une photo de Gisèle Pellicot.
13:38– Merci beaucoup Benjamin, voilà pour l'ensemble des réactions.
13:40Alors j'ai voulu réagir au début sur Emmanuel Macron, François Barreau,
13:44ce qui me provoque aussi la question d'en savoir plus sur l'appel
13:46que vous lancez au Président de la République.
13:48– Oui, non déjà je voudrais saluer et mettre à l'honneur
13:53le premier qui a réagi, c'est Gabriel Attal.
13:57– L'ancien Premier ministre.
13:59– L'ancien Premier ministre que je salue ce matin sur votre plateau,
14:02parce que c'est lui qui a lancé le chantier
14:05sur la lutte contre la soumission chimique,
14:08suivi également de Sandrine Jossot.
14:11Nous savons que nous avons…
14:12– Qui a elle-même été victime présidée de la part d'un sénateur.
14:15– Oui, c'est même la marraine, si vous ne le savez pas,
14:17de l'association de ma sœur, Caroline, l'association ne m'adore pas.
14:22On a changé de Premier ministre.
14:25Je redis et je m'adresse au Président qui s'y nous voit ce matin
14:32ou qui verra mon intervention,
14:35je fais appel à Emmanuel Macron et à son Premier ministre
14:39pour qu'il continue le chantier qui a été commencé en amont,
14:44c'est très important, c'est un combat qu'il ne faut pas oublier.
14:48Donc je compte sur lui et sur la future équipe gouvernementale,
14:53puisque c'est un enjeu majeur, national, et on l'a vu, mondial.
14:58– On a le sentiment que la France était regardée hier,
15:04qu'une partie du monde, une partie de la presse internationale,
15:07une partie des dirigeants du monde regardaient ce qui se passait du côté d'Avignon.
15:11Est-ce que c'est aussi le moment de…
15:13vous dites que vous voulez continuer ce combat,
15:15notamment sur la soumission chimique.
15:17– Bien sûr.
15:18– Mais comment profiter, pardon pour le mot surfer,
15:22bénéficier de l'émotion et de l'horreur suscité par cette affaire et ce procès
15:27pour justement faire avancer la cause ?
15:29Comment vous, à titre personnel, vous pourriez vous y impliquer
15:32et comment vous estimez, même sans vous, que ça doit avancer ?
15:34– Alors sans moi, je ne conçois pas, je serai à côté de ma sœur,
15:41notamment pour le combat qu'elle a entamé.
15:46Je le répète, c'est malheureusement la grande oubliée de ce procès,
15:49elle a été sacrifiée.
15:51Mais je serai à ses côtés,
15:55parce que cela me paraît quand même naturel que je le sois,
15:58en tant que fils inné de Dominique Pellicot,
16:01pour sensibiliser du mieux que je pourrais, en tout cas,
16:04et appeler les hommes qui, encore une fois, ont été peu présents dans ce procès.
16:11Parce que nous avons gagné une bataille, mais pas la guerre.
16:16– Et ce procès maintenant qu'il est terminé,
16:19quel regard vous portez, quel sentiment vous en retirez ?
16:22Quatre mois durant lesquels toute votre vie, toute votre famille
16:27a été exposée et aussi a permis de susciter des débats
16:31dans la société nécessaire pour faire avancer la réflexion ?
16:35– Je me dis que le combat doit continuer, qu'il est loin d'être gagné
16:39et qu'on a besoin d'une prise de conscience collective.
16:43Et il faut penser surtout à l'éducation de nos futures générations.
16:48J'entends par là nos enfants, mais surtout nos fils.
16:52– Mais durant ce procès, est-ce qu'il y a des moments
16:55où vous vous êtes dit ce huis clos, on a bien fait vraiment de le faire ?
17:00– Bien sûr.
17:01– Ou alors, est-ce qu'il y a des moments où vous l'avez regretté peut-être aussi ?
17:04– Non, on ne peut pas regretter l'huis clos quand on sait
17:07quel impact ça a eu lieu dans notre pays et au-delà de notre pays.
17:12On pensait si on ne l'avait pas fait, si on ne l'avait pas levé.
17:16Mais je maintiens et je répète ce que je dis, c'est très important,
17:21ce procès n'est pas uniquement le procès de notre maman Gisèle Pellicot,
17:27c'est aussi le procès d'une famille anéantie qui continuera à se battre
17:33avec les moyens qu'on pourra lui donner, avec toute l'énergie et la force que nous aurons.
17:39Je m'y engage personnellement en tout cas.
17:43– Est-ce que vous pensez que ce procès aura permis de tout dire ou de tout savoir ?
17:49Est-ce que selon vous, votre père a encore des choses qu'il n'a pas reconnues,
17:56qu'il n'a pas évoquées et dont personne n'est au courant ?
18:01– Je pense qu'il emmènera avec lui dans sa tombe des secrets.
18:06Nous avons beaucoup de questions auxquelles nous n'avons pas eu de réponse.
18:09Moi j'ai dit et redit que nous étions à la recherche de la vérité,
18:14tant aux agissements qu'il a eu sur ma sœur, mais également sur mon fils,
18:22puisque mon fils a porté plainte entre son grand-père pour attouchement.
18:30Je n'irai pas plus loin puisqu'il y a une enquête en cours,
18:33mais on n'a probablement pas toutes les réponses à nos questions.
18:37– Et il a encore deux autres affaires dans lesquelles il est mis en examen aujourd'hui,
18:42qui se poursuivent et qui vont probablement déboucher sur un procès.
18:46– Oui, mais vous comprenez bien que je ne peux pas m'exprimer sur ce sujet,
18:49d'abord parce qu'il y a des enquêtes en cours et une instruction.
18:54J'irai pas plus loin, on attend les conclusions de cette enquête.
19:00– Vous dites quand même que votre famille va continuer peut-être
19:03une forme de combat judiciaire, vous parliez de votre fils à l'instant ?
19:07– Oui, on attend simplement aujourd'hui que pour mon fils,
19:11le procureur de la République valide ou pas,
19:15pour savoir s'il peut y avoir un procès ou pas pour mon fils.
19:19– J'ai encore deux questions si vous le permettez.
19:22Vous avez dit il y a quelques instants, pour changer les choses,
19:27il faut aussi parler à la jeune génération,
19:29notamment aux jeunes garçons de la jeune génération.
19:32Vous êtes en direct aujourd'hui dans Live sur BFM TV,
19:34qu'est-ce que vous dites aux jeunes garçons,
19:36aux parents des jeunes garçons qui nous regardent ?
19:39– Je leur dis simplement qu'il faut être vigilant, qu'il faut parler,
19:46qu'il faut écouter, mais surtout il faut prendre conscience
19:51que la soumission chimique, en tout cas le combat que nous menons,
19:56en tout cas que ma sœur mène avec brio, avec les forces qu'elle a en elle,
20:02et encore une fois je serai à ses côtés, il faut que les gens comprennent
20:06que ce n'est plus simplement quelque chose qu'on met dans un verre
20:12lors d'une soirée, ça peut se trouver dans la pharmacie familiale.
20:19Et c'est pour ça qu'il faut quand même que le travail derrière,
20:26je pense notamment dans les écoles, et dès le plus jeune âge,
20:29on puisse avoir rapidement, qu'on donne les moyens bien sûr,
20:34mais que ça puisse être traité dès le plus jeune âge.
20:37– J'ai une dernière question, est-ce que vous vous souvenez
20:40de l'appel de votre mère où elle vous annonce l'horreur
20:43de ce que votre père lui a fait subir et est-ce que depuis,
20:46alors que la justice est en partie passée, vous avez un sentiment de vertige
20:51par rapport à ce que cet appel a déclenché ?
20:55– C'est très étonnant ce que vous me dites parce que le vertige,
20:58c'est exactement ce que j'ai ressenti quand elle m'a appelé
21:03le soir de novembre 2020, je pense que je me souviens très très bien.
21:10Vous savez, tous les membres de cette famille savaient où ils étaient
21:17et avec qui ils étaient quand le téléphone a sonné
21:20et quand notre mère nous a annoncé l'horreur.
21:24En ce qui me concerne, la conversation avait duré même pas cinq minutes,
21:30j'ai le souvenir qu'une fois après avoir décroché,
21:34des vertiges me sont montés, des nausées et j'ai été vomir.
21:39Voilà.
21:41– Et depuis, c'est toujours aussi compliqué au quotidien,
21:45il y a des hauts, des bas, comment on arrive à se reconstruire,
21:48oublier, avancer, c'est le combat qui fait ça ?
21:51– Encore une fois, je redis, on a gagné une bataille
21:54mais on a encore une guerre à mener.
21:59– Et vous serez le bienvenu sur BFM pour évoquer la suite de cette guerre.
22:02Merci beaucoup d'être venu.
22:03– Je vous remercie de m'avoir reçu.
22:04– C'était un plaisir et c'était tout à fait normal.
22:06Merci pour l'expérience.

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