Le député LFI Aurélien Le Coq sur la situation à Mayotte : «Si demain nous sommes nommés au gouvernement, nous agirons dès le lendemain».
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00:00Ils ne sont pas responsables du cyclone, mais voyez-vous, les conséquences que cela prend,
00:06ce sont des conséquences politiques.
00:08Pourquoi ont-ils choisi de dissoudre la mission interministérielle de prévention des risques
00:15climatiques, notamment sur ces territoires-là ? Pourquoi ont-ils décidé d'enterrer la
00:20loi ou les dispositifs qui étaient prévus ? Pourquoi ont-ils décidé d'enterrer la
00:23commission d'enquête que nous avions demandée sur les risques climatiques et les risques
00:28exceptionnels, notamment à Mayotte ? À un moment, il y a des responsabilités politiques,
00:33c'est celle d'avoir laissé abandonner ce territoire qui est, je le redis, l'un des
00:39plus pauvres, de n'y avoir jamais investi d'argent et de l'avoir laissé en marge de
00:44la République.
00:45Et puis, il y a aussi quelque chose qui est absolument frappant, on l'a dit, mais au
00:49moment où on a des dizaines de milliers de gens qui ne savent pas où dormir, qui ont
00:54été frappés par cette catastrophe, avoir un nouveau Premier ministre qui préfère
00:58aller donner des leçons au conseil municipal de Pau plutôt que de se rendre sur place
01:03ou que de participer pleinement à la réunion interministérielle, c'est absolument abjecte
01:08et insupportable.
01:09Donc aujourd'hui, il faut que l'État mette l'ensemble des moyens disponibles pour réussir
01:16à venir en aide à une population qui, aujourd'hui, est complètement désespérée et complètement
01:21laissée à l'abandon.
01:23Et je le dis, il s'agit de venir en aide à tout le monde, parce que ce sont des hommes,
01:26des femmes, des enfants qui sont dans une immense souffrance, et d'arrêter d'essayer
01:31de les trier avec des sous-entendus sur qui aurait des papiers ou qui n'en aurait pas,
01:36comme l'a fait encore une fois François Bayrou lors de sa dernière interview.
01:40Aurélien Lecoq, vous avez pointé du doigt la responsabilité politique, y compris de
01:47la France insoumise ?
01:49Alors, je pense qu'il ne vous aura pas échappé que la France insoumise n'a pour l'instant
01:55pas encore été nommée au gouvernement, et que donc la France insoumise n'a malheureusement
01:59jusqu'à ce jour pas les moyens d'action pour pouvoir venir en aide directement aux
02:05Mahoraises et aux Mahorais, mais bien sûr, demain, nous sommes nommés au gouvernement,
02:10nous agirons dès le lendemain, et effectivement, il aurait mieux valu que nous le soyons dès
02:14juillet dernier, lorsque nous avons remporté les élections avec le nouveau Front populaire.
02:18Sauf qu'Aurélien Lecoq, la France insoumise s'est opposée au démantèlement des bidonvilles
02:23de Mayotte qui aujourd'hui ont été entièrement dévastées par le cyclone et dont il ne reste
02:29rien aujourd'hui.
02:30Mais vous n'êtes pas sans savoir que ce que vous appelez le démantèlement des bidonvilles
02:36était uniquement une immense opération policière pour effectivement détruire les habitats
02:42indignes dans lesquels vivaient les gens, mais sans aucune proposition.
02:45C'est-à-dire que si vous nous demandez de soutenir des opérations policières qui
02:49comptent, qui consistent à mettre les gens dans la rue, à les pourchasser, à les terroriser,
02:54non, effectivement, nous y sommes opposés et je ne suis pas sûr que cette opération
02:58ait été aidée en quoi que ce soit en réalité sur place.
03:01La preuve en est, les gens sont dans une situation absolument dramatique.
03:05Par contre, cette opération, comme toutes les autres, a eu une conséquence, c'est que
03:10les Mahoraises et les Mahorais ont une telle peur des forces de l'ordre et de la répression
03:16qui a été mise en œuvre par le gouvernement de M.
03:18Macron, que lorsqu'on leur propose d'aller dans des abris, ils ont peur que ce soit des
03:22pièges.
03:23Donc non, ces opérations ont été plus que contre-productives, elles ont été d'une
03:27violence inouïe, mais elles ont par ailleurs été contre-productives dans la gestion de
03:31la crise, puisqu'on a des gens qui ne vont pas dans les abris parce qu'ils ont peur
03:35que ce soit des pièges que leur tendent la police.
03:37Rendez-vous compte d'à quel point on a réussi à créer une fracture entre l'État, les
03:45policiers et la population à cause de ces politiques ultra-violentes.
03:48Donc il valait mieux les laisser selon vous dans des habitations totalement insalubres
03:51qui se sont transformées en véritables tombeaux pendant le passage de ce cyclone ?