Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l’invité de BFM Politique de ce dimanche 22 décembre.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour Sébastien Chenu. Bonjour monsieur. Bonjour, merci d'avoir accepté l'invitation de BFM Politique, votre rendez-vous d'actualité du week-end en partenariat avec La Tribune Dimanche.
00:17A mes côtés pour vous interroger Anne-Saura Dubois du service politique de BFM TV, Ludovic Vigogne du service politique de La Tribune Dimanche.
00:24Et puis vous, derrière votre écran, grâce au flash code qui apparaît, vous scannez avec votre téléphone et puis vous nous envoyez votre question.
00:32Et nous poserons cette question à Sébastien Chenu. Alors on va bien sûr aborder la crise politique, les débuts de François Bayrou.
00:39Mais avant, je voudrais qu'on vienne sur les faits d'actualité qui ont marqué la semaine.
00:43Et d'abord, bien sûr, cet attentat qui a frappé le marché de Magdebourg en Allemagne.
00:49La police n'a pas encore déterminé de façon précise les motivations de l'homme qui a foncé sur la foule, faisant cinq morts et près de 100 blessés.
00:57Mais cela ne vous a pas empêché, vous Sébastien Chenu, tout comme Marine Le Pen d'ailleurs, de dénoncer trois heures seulement après le drame la barbarie de l'idéologie islamiste.
01:09Je voudrais comprendre sur quelle base vous êtes posé pour écrire un truc pareil. Sur le nom, sur l'origine de l'homme interpellé ?
01:16Je vais vous répondre. Je veux d'abord envoyer évidemment un signe de soutien, une pensée à nos amis allemands qui ont été évidemment meurtris par cet attentat.
01:27Car il s'agit bien d'un attentat et sur ça...
01:29Et la police allemande dit attaque meurtrière, elle ne dit pas encore attentat.
01:31Les ministres allemands disent attentat.
01:33Et c'est d'ailleurs sur les déclarations de ministres allemands que nous nous sommes basés, puisque moi j'ai repris la première déclaration de la ministre de la Justice du Lander,
01:40Mme Feser, qui est probablement revenue sur ça, mais qui dit, quelques heures après, la menace du terrorisme islamiste est grande.
01:47Je me suis basé également sur le mode de fonctionnement. Vous me demandez sur quoi on se base.
01:52On a tout. Tout pense à croire que c'est le petit manuel du parfait djihadiste. En tous les cas, le mode opératoire correspond à des modes opératoires que nous avons connus bien des fois.
02:02Mais vraisemblablement, ce n'était pas le cas.
02:04Mais vous n'en savez rien.
02:05Vous non plus.
02:06Oui, mais d'accord. Mais alors, n'affirmez pas.
02:08Mais vous non plus.
02:09Non, mais moi ce que j'affirme, c'est que nous combattrons toujours l'idéologie islamiste et ça, en revanche, on peut tourner autour, tout ce qu'on veut.
02:15Nous continuerons effectivement, nous, à la combattre.
02:18Je pense qu'il y aura des rebondissements, évidemment, dans cet attentat épouvantable.
02:23Ce qu'on sait aujourd'hui, c'est que visiblement, l'homme se déclare comme étant de gauche.
02:27L'homme, le meurtrier, a fait venir ou organisé une association de soutien aux réfugiés.
02:33Donc, pas de proximité non plus avec les réfugiés saoudiens, pour être très précis.
02:37Ceux qui fuient, pour le coup, le régime saoudien.
02:41Un profil qui est très peu en lien avec ce que certains, notamment la gauche, qui veut absolument que ça corresponde à son idéologie, puissent ressembler à une quelconque extrême droite.
02:50Mais surtout, ce que ça pose ici, c'est toujours la même chose.
02:54C'est le rapport entre une forme d'immigration et une forme d'insécurité.
02:59Entre une forme d'immigration et une incapacité d'assimilation.
03:03Parce que lorsqu'on est dans un pays qui vous a accueillis et qu'on va sur un marché de Noël flinguer tout le monde, c'est qu'on ne s'est pas considérablement assimilé à ce pays.
03:11Monsieur Sunu, ce qu'il faut dire, c'est qu'il y a sans doute de très nombreux Européens, Français également, qui ont pensé tout de suite que ça pouvait être un attentat islamiste.
03:17C'est vrai que le mode opératoire ressemble.
03:19Le penser, c'est une chose. L'écrire, quand on est responsable politique, c'en est une autre.
03:22Est-ce que vous ne vous êtes pas indigné un peu vite en affirmant un peu vite ces motivations ?
03:27Non, Madame. Nous avons l'expérience et le recul. L'expérience et le recul nous amènent à penser.
03:33Et d'ailleurs, aujourd'hui, personne n'affirme rien. La personne n'affirme plus rien.
03:37Donc, l'expérience et le recul nous amènent à penser que tout porte à croire qu'il s'agit de cela.
03:42Ce n'est pas ce que dit la police pour l'instant.
03:44La ministre de l'Intérieur dit que c'est un islam.
03:46La première déclaration de la même ministre de l'Intérieur était « la menace du terrorisme islamiste est grande ».
03:52Première déclaration de la ministre de la Justice, celle sur laquelle je me suis appuyé,
03:56considérant que la ministre de la Justice allemande n'était plus documentée.
03:59On peut rappeler que depuis, les enquêteurs ont révélé qu'il dénonçait régulièrement sur les réseaux sociaux
04:05la politique migratoire d'Angela Merkel, l'islamisation de l'Europe, qui soutenait même des positions…
04:10C'est plutôt le profil opposé, en réalité.
04:12Non, on a retrouvé, vous regarderez, parce que son profil en plus n'a pas été fermé il y a très longtemps.
04:17Et vous pouvez regarder sur X, il y a quelques heures encore, il y avait des témoignages qui tentaient à penser
04:23qu'il n'avait pas beaucoup de liens, voire même qu'il était très hostile à l'AFD.
04:28Donc, on a un profil probablement complexe, mais on a les stigmates d'un attentat de type islamiste comme on les a connus ici.
04:35Moi, je vous rappelle que, par exemple, je le dis parce que l'année dernière, il y a pile un an,
04:40l'attentat de Bir Hakeim, c'était un Fiches, islamiste radical, qui a fait un mort.
04:47On sait, on a payé en Europe, et nous en France particulièrement, depuis 2013, 53 attentats,
04:52près de 300 morts du terrorisme islamiste, et on les a vus sur les marchés, on les a vus sur la promenade des Anglais,
04:58on a vu ce que c'était. Donc oui, je pense qu'il y a tous les stigmates de cela.
05:02Dans la mesure où ce n'est pas encore certain, où il n'y a pas de certitude à l'heure actuelle,
05:06il n'y a pas eu de modification de ces tweets, il n'y a pas eu de correction, il n'y a pas eu d'ajout ?
05:10Non.
05:11Est-ce qu'au stade de responsabilité où vous en êtes, c'est-à-dire des personnalités politiques de premier plan,
05:15il ne faudrait pas avoir une certitude avant de tweeter, et le cas échéant, corriger s'il y a une incertitude ?
05:21Madame, Marine Le Pen a parlé d'acte de guerre.
05:24En tous les cas, oui, un attentat, c'est un acte de guerre. Un attentat, c'est un acte de guerre.
05:28Et le mot attentat a été utilisé par les autorités allemandes immédiatement.
05:31Pourquoi vous n'avez pas corrigé votre tweet ?
05:33Parce que moi, j'assume de mener le combat contre l'idéologie islamiste.
05:36Qu'elle soit ici, qu'elle soit ailleurs, qu'elle soit au moment où nous nous parlons, qu'elle soit demain ou qu'elle soit hier,
05:41j'assume de mener ce combat.
05:43Donc par conséquent, je pense que ce combat, il est devant nous, il continue à faire des morts partout,
05:48et je pense qu'on fera la lumière évidemment sur le profil du personnage,
05:53mais je pense qu'en tous les cas, imaginez qu'il n'y ait aucun lien avec cela,
05:57il me semble aujourd'hui être un peu audacieux.
05:59Vous le corrigerez après, votre tweet ?
06:00On vous excuserait même si vous êtes tromper au terme de l'enquête ?
06:03Non, mais je n'ai pas de raison d'excuser.
06:05Par exemple, quand BFM présente le fils de Ben Laden comme un gentil artiste peintre,
06:09bon, je n'ai pas le sentiment que BFM s'excuse.
06:12Non, je mène un combat.
06:14BFM n'a jamais dit que c'était un gentil artiste peintre.
06:16Si, il y a un très beau reportage des gentils artistes peintres.
06:19Tout le monde le trouve gentil dans son village.
06:21Si, vous pouvez le revoir, il est facilement revoyable.
06:26Simplement, non, je mène un combat avec le Rassemblement national.
06:29On mène un combat contre l'idéologie islamiste.
06:31On ne va pas s'excuser de le mener.
06:32Vous savez, il y en a qui refusent de le mener.
06:34Quand j'ai vu le tweet de Mme Rousseau, c'était
06:36« Je présente mes condoléances aux victimes et aux témoins ».
06:39Même pas attentat.
06:40Enfin, je veux dire, on n'est même plus dans de l'eau tiède.
06:44On n'est dans rien.
06:45Donc nous, nous menons un combat.
06:47Qu'il y ait une discussion sur le profil de cet individu, je pense qu'il y aura des rebondissements.
06:51Mais nous menons ce combat.
06:53Et derrière, c'est aussi le combat contre une immigration désordonnée,
06:57tant dans l'Union européenne que dans les pays que nous connaissons, dont la France.
07:00Alors, on va passer à l'autre fait d'actualité.
07:03C'est évidemment la tragédie humaine et humanitaire qui frappe l'archipel de Mayotte,
07:07après le passage du cyclone Chido.
07:09Mayotte, où le président de la République s'est rendu pour une visite pour le moins chahutée,
07:14mouvementée.
07:15Et le président de la République a sa petite explication sur le comité d'accueil
07:19qui lui avait été réservé, selon lui.
07:21Regardez.
07:22J'avais des gens du Rassemblement national qui étaient face à moi
07:25et qui insultaient la France en même temps.
07:27Ils disaient qu'on ne fait rien, etc.
07:29Mais parce que c'est la France, quand on insulte le président, il se fâche.
07:32Et il dit, regardez aussi comment ça se passe ailleurs.
07:35Vous lui aviez réservé un comité d'accueil, Sébastien Cheney ?
07:38Non, pas vraiment.
07:39Vous savez, on a eu une députée, nous, à Mayotte, en Chiabamana,
07:42qui a accueilli très correctement le président de la République,
07:45en dépit du combat que nous menons, des oppositions que nous avons à Emmanuel Macron,
07:49de la situation de Mayotte.
07:51Je pense que le président de la République, au lieu de cracher son venin
07:54sur le Rassemblement national, je crois qu'il le peut de façon
07:57un peu sincèrement décalée par rapport à ce que Mayotte traverse,
08:01devrait être humble.
08:02La situation de Mayotte devrait l'amener à beaucoup d'humilité,
08:04ni à engueuler les Mahorais, comme il l'a fait d'une façon sincèrement
08:08assez désinvolte, ni à pointer des responsabilités qui n'existent pas
08:13chez ses adversaires politiques.
08:15La situation de Mayotte, elle ne date pas d'aujourd'hui.
08:18Avec Marine Le Pen, moi je me souviens, nous étions députés
08:21quand en 2018, nous avions déposé déjà une proposition de loi
08:25pour revenir sur le droit du sol.
08:27Mais il n'y a pas que le droit du sol, d'ailleurs.
08:29Il a d'ailleurs été aménagé en 2018 pour l'île de Mayotte.
08:32Oui, mais qui a des effets de bord, et vous le savez bien,
08:35c'est l'esthète Youssoupha, la députée de Lyott,
08:38qui demande également qu'on abroge totalement le droit du sol,
08:41parce que sur les effets de bord, vous avez des reconnaissances frauduleuses,
08:43vous avez des angles morts.
08:44Donc évidemment, l'abrogation totale du droit du sol est un objectif.
08:48Mais ce n'est pas le seul, la situation de Mayotte…
08:50Ça ne règle pas tout, parce que le nombre d'acquisitions de nationalité,
08:52il a été divisé par trois, et ça n'a pas réglé le…
08:54C'est pour ça que je vous dis que ça ne règle pas tout.
08:56Mais l'ouragan Chido a agi comme un révélateur
08:59de la situation de Mayotte aux yeux de nos compatriotes.
09:02Beaucoup de compatriotes de métropole ont découvert
09:05ce que les Mahorais français, comme eux, à part entière, vivent,
09:09c'est-à-dire notamment une difficulté d'accès à l'eau potable.
09:12Je le dis par exemple parce que là encore,
09:14on avait demandé dans le PLF de l'année dernière
09:17qu'il y ait un budget de 50 millions d'euros
09:20qui soit réservé pour les réseaux d'eau potable en Outre-mer.
09:24Tous les partis, dont M. Macron, dont ses amis,
09:27ont voté contre ce budget de 50 millions d'euros
09:30pour l'accès à l'eau potable.
09:31Donc si vous voulez, à un moment, M. Macron,
09:33il faut qu'il assume ses responsabilités.
09:34Je sais que ce n'est pas son fort, je sais que ce n'est pas dans sa nature,
09:36je sais qu'il est plutôt fuyant…
09:38Oui, il y était, il faut le dire.
09:39Non, non, il fait du cinéma, mais il n'assume rien derrière,
09:41comme souvent.
09:42Malgré tout, de l'eau, de la nourriture sont en train d'être acheminées,
09:45des militaires sont présents en nombre sur place.
09:47Emmanuel Macron a prévu une loi spéciale pour reconstruire l'île.
09:51François Bayrou aimerait que ce soit même en deux ans.
09:54Est-ce que vous reconnaissez quand même que l'exécutif fait ce qu'il doit faire,
09:58qu'il est à la hauteur ?
09:59Non, mais l'exécutif se réveille très tard.
10:01D'abord, le recours à l'aide internationale, il est nécessaire.
10:04Je vous ai parlé, évidemment, de l'eau potable.
10:07On a aussi des accords qui régissent notre relation avec les comores
10:11qui nous coûtent 50 millions d'euros par an.
10:13Je pense qu'il n'est pas possible de continuer à aider les comores à se développer
10:17à partir du moment où les gouvernements comoriens laissent des milliers d'entre eux
10:21arriver sur Mayotte.
10:23À un moment, une loi spéciale, ce n'est pas suffisant dans le sens
10:27où ça ne traite pas notamment du cadre législatif.
10:30Je pense qu'il y a un cadre législatif.
10:31On a parlé du droit du sol, on parle des accords qui nous lient aux comores.
10:35Je pense que tout ça doit être dans le package.
10:37Et une semaine après le drame, on ne connaît toujours pas précisément
10:39le nombre de victimes.
10:40Est-ce que vous trouvez ça normal ?
10:42Je ne sais pas.
10:43On est face à une catastrophe épouvantable, hors norme.
10:47Évidemment, je m'attends comme beaucoup à ce qu'il y ait d'autres victimes.
10:51J'aimerais aussi, voyez-vous, que la mobilisation de l'Union européenne
10:55soit à la hauteur.
10:56Je le dis parce qu'on contribue beaucoup à l'Union européenne.
10:59Mais quand l'Union européenne finance les réseaux d'eau à Gaza,
11:01j'aimerais qu'elle les finance à Mayotte.
11:04J'ai quand même le sentiment que pendant toutes ces années,
11:07M. Macron et ceux qui l'ont accompagné dans sa sinistre aventure
11:13au sommet de l'État, ont vraiment traité avec beaucoup de désinvolture
11:17Mayotte, les Mahorais, en disant « ça peut attendre ».
11:20Ce n'était jamais nécessaire de mobiliser des moyens.
11:22Il a fallu une catastrophe pour aujourd'hui voir aux yeux de tous
11:26que la situation est intenable.
11:28Allez, on en vient à la situation politique.
11:30Voilà une semaine que François Bayrou s'est installé à Matignon.
11:33La France n'a toujours pas de gouvernement.
11:35C'est peut-être pour cet après-midi, je vous le disais tout à l'heure.
11:37Comment vous qualifiez les premiers pas du Premier ministre ?
11:40Est-ce que vous le trouvez à la hauteur de la situation ?
11:42Non, je trouve que c'est nul.
11:44Pourquoi ?
11:45Sur quel plan ?
11:46On ne comprend rien en fait.
11:48Qui comprend ce que veut faire François Bayrou ?
11:51À part recycler tous ceux qui se sont trompés,
11:54tous ceux qui ont liquidé le pays, remettre les mêmes.
11:58En fait, le jeu des sept familles, les Républicains,
12:02des socialistes, des macronistes, etc.,
12:04qui ont redistribué les cartes, pour faire quoi ?
12:06C'est ça que je trouve très perturbant.
12:10Pour faire quoi ?
12:11Qu'est-ce que François Bayrou veut faire ?
12:12Qu'est-ce qu'il veut faire sur les retraites ?
12:13Qu'est-ce qu'il veut faire sur le budget ?
12:14Avant de s'occuper de distribuer des postes,
12:16même s'il faut créer un gouvernement,
12:17il faut peut-être avoir une ligne,
12:18il faut peut-être un peu s'exprimer.
12:20Je pense que François Bayrou, par exemple,
12:22aurait pu accélérer un peu le mouvement
12:25et nous faire rentrer, nous, les parlementaires, un peu plus tôt.
12:27Il faut attendre le 14 janvier pour une déclaration de politique générale.
12:31Vous allez lui demander aujourd'hui, il peut le faire encore.
12:34Oui, je trouve que ce serait bien d'accélérer un peu le pas.
12:37On ne comprend pas ce que veut faire François Bayrou pour le pays.
12:39Moi, je ne sais pas ce que François Bayrou réserve à nos compatriotes.
12:43Je ne sais même pas d'ailleurs s'il a un programme.
12:44Le Modem n'avait pas de programme à ma connaissance.
12:46On va rentrer dans le détail.
12:47Jean-Luc Mélenchon disait hier, dans Le Parisien,
12:50que François Bayrou ne passerait pas l'hiver.
12:52C'est aussi votre avis ?
12:53Je n'en sais rien.
12:54Si vous voulez, on va voir ce qu'il fait du budget.
12:58A priori, il va reprendre le même budget.
13:01S'il reprend effectivement les mêmes acteurs et le même budget,
13:04il aura le même résultat.
13:08Il ne faut pas avoir fait science pause, ce que je n'ai pas fait,
13:12pour pouvoir l'affirmer.
13:14S'il reprend les mêmes ministres au même poste
13:18et qu'il reconstruit le même budget, il aura la même sanction
13:21parce qu'un budget qui demande des efforts aux Français
13:23pour réparer les erreurs de ceux qui nous gouvernent,
13:25c'est quand même inadmissible.
13:26A priori, vous le saurez dès le 14 janvier ?
13:28Oui, on le saura dès le 14 janvier.
13:30Mais nous, on n'a pas la censure comme un réflexe pavlovien.
13:35C'est-à-dire qu'on attend de voir ce que François Bayrou va nous dire.
13:38Vous le saurez le 14 janvier après sa déclaration.
13:40On avait attendu de voir ce que Michel Barnier nous réservait.
13:43Et en cela, on s'est comporté avec dignité, attention,
13:47tout à fait dans notre rôle et dans le respect des institutions.
13:50Le 14 janvier, à l'issue du discours de politique générale
13:53de François Bayrou, La France Insoumise a déjà annoncé
13:55qu'elle voterait une motion de censure.
13:57Est-ce qu'éventuellement, en fonction du contenu du discours,
14:00vous pourriez la voter ?
14:01Non, je crois que…
14:02Dans tous les cas, vous ne la voterez pas ?
14:04Non, on n'est pas partis pour voter une motion de censure immédiate.
14:06Ce qu'on veut, c'est des actes.
14:07On n'est pas partis pour, ça veut dire qu'on ne votera pas
14:09une motion de censure immédiate ?
14:10Une motion de censure, là, immédiatement, quand François Bayrou,
14:12après son discours politique général, non, on veut les actes.
14:14On veut voir les actes, parce que des paroles,
14:16Dieu sait si on en a entendu.
14:18On a entendu Michel Barnier nous faire des beaux discours.
14:20On a vu Michel Barnier nous recevoir.
14:22On les a vus à l'œuvre.
14:24Et puis, finalement, à l'inverse, il avait construit un budget
14:27dans lequel il faisait les poches des Français.
14:29Donc, on va entendre François Bayrou et on va le voir à l'œuvre.
14:32Combien de temps vous lui laissez ?
14:33C'est la construction du budget.
14:35C'est la construction du budget.
14:36Il a dit que c'était pour février, à priori, le budget.
14:38Le plus vite possible.
14:39Alors, il a connu ses premières polémiques.
14:40Vous disiez, on va attendre de voir.
14:41La première semaine a été mouvementée pour François Bayrou,
14:43en se rendant notamment lundi dernier au conseil municipal de Pau,
14:46le soir où il y avait une réunion de crise pour Mayotte,
14:48à laquelle il a assisté en visioconférence.
14:50Marine Le Pen a expliqué qu'elle a compris le signal qu'il a voulu envoyer,
14:54même si elle a jugé la séquence un peu baroque.
14:57On a un connu Marine Le Pen beaucoup plus acerbe.
14:59Vous vous retenez vos coups vis-à-vis de François Bayrou ?
15:01Je ne vais pas dire qu'on tire sur une ambulance,
15:03parce que ce n'est pas l'idée que je me fais de François Bayrou,
15:05même si son boulot, c'est peut-être de réparer les dégâts d'Emmanuel Macron.
15:09Mais, oui, on a compris ce que…
15:12Le signal que voulait envoyer François Bayrou en allant à Pau,
15:14c'était de dire « je reste un homme des territoires,
15:16un homme de la ruralité, un homme de la province, etc. »
15:20Sauf que c'était totalement décalé par rapport à la situation de Mayotte.
15:24Oui, mais pas à ce moment-là, c'est ça ?
15:26Non, mais il fallait au moins terminer la réunion,
15:28qui était au ministère de l'Intérieur, je crois,
15:30et qui l'a quittée 20 minutes avant,
15:32pour aller présider le conseil municipal de Pau.
15:34Il fallait quand même savoir quelle était l'ordre des priorités
15:36lorsqu'on est Premier ministre.
15:37Donc, voilà, c'était totalement décalé.
15:39Sur le fond, il veut relancer le débat sur le non-cumul des mandats.
15:42Vous êtes pour, donc.
15:44Moi, j'aime bien la loi telle qu'elle est actuellement.
15:47On peut peut-être un peu, voire pour des petites communes,
15:51avec une strata qui soit peut-être inférieure à 5 000 habitants,
15:55si on peut remettre le cumul des mandats.
15:57Mais d'abord, dans l'esprit des gens,
15:59cumul des mandats, ça veut dire cumul des indemnités,
16:01ce qui n'est pas possible puisque c'est plafonné.
16:03Mais moi, je trouve que la loi telle qu'elle est
16:05n'est pas mal fichue.
16:06Maire de Pau, Premier ministre, c'est possible, c'est pas possible ?
16:08C'est baroque, c'est décalé.
16:10Comment peut-il être, sincèrement ?
16:12Premier ministre qui est une tâche qui demande toute une énergie
16:15qu'il n'a visiblement déjà pas beaucoup.
16:17Et en plus, maire de Pau.
16:19Vous savez, souvent, ça veut dire qu'en fait,
16:21quand on n'assume pas une responsabilité,
16:22ce sont d'autres qui l'assument à votre place.
16:24Et derrière, ce sont souvent des collaborateurs et non pas des élus.
16:26Donc, il faut qu'il se consacre à une des tâches, si on comprend.
16:28Pour les premiers ministres de la France,
16:29on est à 100 % occupés par l'intérêt des Français.
16:32Vous disiez ne pas comprendre tout à fait François Bayrou
16:34depuis qu'il est à Matignon.
16:36Nous non plus, on n'a pas forcément tout compris.
16:38Lundi, il vous reçoit en grande pompe.
16:40Jeudi, vous n'êtes pas à la fameuse réunion avec tous les partis.
16:43Mais en même temps, il explique qu'il ne veut pas vous écarter
16:45de la vie politique nationale.
16:47Vous vous sentez hors jeu ?
16:49Non, mais en fait, leur entre-soi est plus fort qu'eux.
16:52C'est-à-dire qu'en fait, ils font semblant d'écouter les oppositions.
16:56Ils font semblant d'écouter le Rassemblement national.
17:00Ils le tolèrent parce qu'ils se disent
17:03qu'il y a quand même 142 députés avec Éric Ciotti
17:06élus sous les couleurs de Marine Le Pen.
17:08L'idée du départ, c'était de ne pas dépendre de vous.
17:10C'est ce qu'ils avaient dit.
17:12Oui, ils verront.
17:14Mais à la fin, je pense que François Bayrou,
17:16comme tous ceux qui nous gouvernent depuis si longtemps,
17:18considère que nous sommes là par effraction.
17:21Derrière ça, il y a une espèce de mépris social.
17:25Il y a une espèce de mépris qui dit
17:28qu'ils ne sont là que quelque temps.
17:30C'est un accident démocratique.
17:32Je pense qu'il se trompe.
17:34Il est sous surveillance du RN, comme Michel Barnier
17:36était sous surveillance du RN.
17:38Il dit qu'il trouvera le moyen de vous faire participer.
17:40Comment vous avez compris cette phrase ?
17:41C'est incompréhensible.
17:43C'est une façon de vous donner un os à ronger.
17:45Si c'est pour nous informer deux heures avant
17:47de ce qu'il va faire, merci.
17:49On a BFM pour ça.
17:50Vous ne considérez à aucun moment
17:52que vous allez travailler avec lui ?
17:53Nous, on fera des propositions.
17:55Ce n'est pas de travailler avec.
17:57On arrive, on fait des propositions.
17:59On explique là où on pense qu'il y a
18:01ce qu'on avait appelé des lignes rouges.
18:03Des propositions du chantage, Sébastien Chenu.
18:05Non, on est le premier parti de l'Assemblée nationale.
18:07Si vous ne faites pas ce que je dis, je vous tue.
18:10Ça s'appelle du chantage.
18:11Non, parce que je pense qu'on a démontré la dernière fois
18:13qu'en plus on était capable de lâcher du lest.
18:15On l'avait fait sur les charges supplémentaires
18:18sur les entreprises.
18:19On l'avait fait sur la contribution
18:20à l'Union européenne.
18:21On avait montré qu'on était aussi capable
18:23de lâcher du lest.
18:24Mais c'est vrai que sur le pouvoir d'achat
18:26des Français, on ne veut pas lâcher de lest
18:28parce que les Français, ils sont impactés
18:30au moment où on se parle.
18:31C'est le gaz qui va augmenter.
18:32C'est le timbre qui augmente.
18:34C'est le nombre de sans-abri
18:36qui a augmenté encore dans notre pays.
18:39Non, sur le pouvoir d'achat des Français,
18:40on ne lâchera pas de lest.
18:41Concrètement, cette semaine, François Bayrou
18:43a proposé à lancer l'idée d'une conférence
18:45sur les retraites sans suspendre
18:47la réforme de 2023.
18:49Il a proposé d'y associer les partis politiques,
18:52les partenaires sociaux.
18:53Vous êtes prêts à jouer le jeu ?
18:55Oui, alors d'abord, ce qu'on demande nous
18:58à François Bayrou, c'est d'abord
18:59de construire un budget.
19:00Première chose, un budget, c'est l'urgence
19:02avec à la fois les lignes rouges
19:04que nous avons indiquées, des propositions
19:06et montrer qu'il est capable de co-construire
19:09finalement ce budget en respectant
19:11le premier groupe que nous sommes,
19:13le premier groupe de l'Assemblée nationale.
19:14Mais rapidement sur cette question des retraites,
19:16puisque vous souhaitiez vous l'abroger.
19:17Bien sûr.
19:18Que veut faire François Bayrou
19:19sur la réforme des retraites ?
19:20C'est très bien de réunir tout le monde.
19:22Reprendre mais pas suspendre, il a dit.
19:23Oui, mais alors ça veut dire quoi
19:25reprendre mais pas suspendre ?
19:26Là encore, c'est incompréhensible.
19:27Que veut faire François Bayrou ?
19:28Est-ce qu'il veut revenir sur l'âge ?
19:30Est-ce qu'il veut revenir sur la durée de cotisation ?
19:33Est-ce qu'il ne veut pas abroger ?
19:34Mais il dit que c'est un débat, justement.
19:35Oui, d'accord, mais il s'amène à quoi ?
19:37Quel est l'objectif ?
19:38L'objectif, il est simple.
19:39Si vous lui fixiez déjà le point d'arrivée,
19:41vous lui reprocheriez, voilà.
19:42Ben non, l'objectif, il est assez simple.
19:44Il y a une majorité à l'Assemblée nationale
19:46de députés, ça veut dire aussi en France,
19:48de Français qui est favorable à l'abrogation
19:50de cette loi sur les retraites.
19:51Donc moi, je dis à François Bayrou,
19:53abrogez, retirez cette loi sur la réforme des retraites,
19:56remettez tout le monde autour de la table
19:58et là encore, on fera des avancées,
20:01on fera des propositions,
20:02on construira ensemble quelque chose.
20:04Mais on laisse un délai, c'est au calendre grec.
20:06Allez, le plus vite sera le mieux.
20:08De retour sur le plateau de BFM Politique
20:11avec Sébastien Chenu, député du Nord,
20:13vice-président du Rassemblement national.
20:16Alors, on va parler maintenant de ce gouvernement
20:18que la France attend.
20:20Je parle sous votre contrôle, les amis,
20:21a priori pour cet après-midi.
20:22Je vous dis à bientôt.
20:23Au revoir.
20:38Fin d'après-midi ce soir, prenez vos pailles.
20:41Emmanuel Macron avait promis un gouvernement
20:45d'intérêt général, un gouvernement utile,
20:48et vous n'en serez pas.
20:49Qu'est-ce qu'il faut en déduire ?
20:51Nous ne sommes pas liés par l'échec
20:53de tous ceux qui vont composer ce gouvernement.
20:55Parce que ce qui les lie, c'est l'échec.
20:57Ils ont tous échoué.
20:58Quand vous pensez que Xavier Bertrand
21:00pourrait revenir, l'homme qui a supprimé
21:0246 000 lits d'hôpitaux lorsqu'il a été ministre de la Santé,
21:04on dit qu'il pourrait revenir à la santé.
21:06À l'époque, vous le souteniez précisément
21:07quand il était ministre de la Santé.
21:09J'ai quitté ce parti justement.
21:11Quand vous étiez ministre de la Santé,
21:12vous étiez dans le même parti.
21:13Quand on est dans un parti,
21:14on a une certaine discipline,
21:15mais on le quitte lorsqu'on n'est plus d'accord.
21:16Moi, ce que j'ai fait, en n'étant plus d'accord,
21:18j'ai quitté il y a dix ans déjà.
21:20Et on peut voir ce qu'ils ont fait.
21:22Faire revenir Mme Borne,
21:24dont le passage à la tête de l'État
21:26a coûté des milliards d'euros de dettes.
21:29Elle reviendrait normalement administrer
21:31le pays à l'éducation nationale
21:33ou à autre chose, peu importe d'ailleurs.
21:35En fait, c'est l'échec qui les lie.
21:37C'est-à-dire que c'est non seulement,
21:39je le disais tout à l'heure,
21:40un entre-soi, un régime des partis.
21:43Il y a quand même un bond en arrière incroyable
21:45dans ce que fait François Bayrou.
21:47C'est-à-dire que c'est l'addition.
21:48Il pense qu'en additionnant
21:49les vieux partis pourris qui ont tout raté,
21:51il va trouver une majorité.
21:54Oui, ce sont des partis déconnectés,
21:56des partis dont ne veulent plus les Français.
21:58Le Parti socialiste, ça représente 1 %,
22:00et François Bayrou est à genoux
22:01en les suppliant d'entrer au gouvernement.
22:03LR, c'est moins de 5 %,
22:04et François Bayrou est à genoux
22:05en leur demandant de venir.
22:07Oui, ce sont des gens qui ont mis
22:08notre pays dans cet état-là,
22:09et on va les additionner.
22:10Mais moins par moins,
22:11ça ne fait pas toujours plus.
22:13On va les prendre dans l'ordre,
22:14les personnalités qui sont susceptibles
22:15de rentrer dans le gouvernement.
22:17Vous avez parlé de Xavier Bertrand.
22:19On a bien compris que c'était
22:20une ligne rouge pour vous.
22:22Qu'est-ce qu'il vous a fait,
22:23Xavier Bertrand ?
22:24Xavier Bertrand, c'est le fond et la forme.
22:25Le fond, je viens d'en parler.
22:26C'est-à-dire que ce n'est pas
22:27quelqu'un qui, lorsqu'il est passé,
22:29lorsqu'il a été aux affaires,
22:30a été particulièrement brillant.
22:32La situation a changé.
22:33C'était quand même...
22:34D'accord.
22:35Disons que, moi, je juge sur ce que je vois,
22:37tout comme je le vois à la tête
22:38de la région des Hauts-de-France.
22:39Mais sur la forme,
22:40c'est aussi quelqu'un qui n'a de cesse
22:42d'insulter le Rassemblement national.
22:44Xavier Bertrand nous insulte, nous,
22:45les élus du Rassemblement national.
22:47Ce n'est pas grave,
22:48mais on arrive à s'en remettre.
22:49Mais derrière, c'est des millions
22:50de Français qu'il insulte.
22:51En quoi a-t-il insulté vos électeurs ?
22:53Vous savez, je me rappelle
22:54de Xavier Bertrand disant
22:56qu'il avait brisé la mâchoire
22:58du Rassemblement national.
23:01Ici, nous avons desserré,
23:04nous avons desserré pour les briser,
23:07les mâchoires du Front national,
23:09leur démagogie,
23:11leur proposition stérile,
23:13leur intolérance,
23:14tout ce qui divise
23:16et tout ce qu'est le Front national.
23:18C'est le contre-gouvernement ?
23:19Vous censurez dès le 14 janvier ?
23:21On avait dit qu'on censurait
23:23s'il y avait un gouvernement NFP
23:25ou si Xavier Bertrand
23:26était lui-même Premier ministre.
23:27Si demain, Xavier Bertrand
23:29est en cuisine
23:31dans un quelconque ministère,
23:33ce sera une très mauvaise manière
23:34qui nous sera faite.
23:35Ce sera, de la part de François Bayrou,
23:37je crois, un bras d'honneur
23:39qui nous sera fait.
23:40Ça ne suffit pas
23:41à censurer un gouvernement.
23:43On ne va pas passer en vue
23:44les ministres dans ce qu'ils sont
23:45pour censurer un gouvernement.
23:46Ce qui va mobiliser
23:47une éventuelle censure de notre part,
23:49ce serait un budget
23:50qui ressemblerait à celui
23:51que nous avons précédemment
23:52déjà censuré.
23:53Donc, aucune personnalité
23:54ne justifierait une censure
23:55de votre part ?
23:56Aucune personnalité du NFP
23:57dans le gouvernement
23:58ne viendrait pour faire
23:59appliquer le programme du NFP.
24:00Oui, si.
24:01À ce stade, il n'y a aucun nom
24:02qui vous ferait déclencher
24:03une censure automatiquement ?
24:05Si, des membres du NFP.
24:07Lucie Castex serait
24:08ministre de je ne sais pas quoi.
24:10Donc, tout membre aujourd'hui
24:12du Parti socialiste
24:13d'Europe Écologie-Les Verts
24:14ou de la France Insoumise,
24:16pour vous, c'est censuré ?
24:17Qui viendrait appliquer
24:18leur programme,
24:19oui, bien sûr.
24:20Des membres anciens, par exemple,
24:21du Parti socialiste,
24:22comme François Rebsalami ?
24:23François Rebsalami, je ne sais pas,
24:24ça fait 50 ans
24:25qu'il est plus au PS.
24:26C'est des gens,
24:27ça fait combien d'années ?
24:29C'est quand même aussi terrible
24:30de se dire que
24:31le nouveau monde
24:32d'Emmanuel Macron,
24:33finalement, va rechercher
24:35les fantômes de l'ancien monde
24:36qu'ils avaient eux-mêmes
24:37mis à la poubelle
24:38et dénoncés.
24:39Quand il prenait
24:40des nouveaux profils,
24:41vous disiez aussi
24:42c'est des novices qui…
24:43Non, je pense qu'il y a
24:44des gens qui peuvent émerger,
24:46mais le problème,
24:47c'est qu'ils sont
24:48en contradiction permanente
24:49avec eux.
24:50Ils vont chercher
24:51ceux qu'ils ont dénoncés.
24:52Ils vont chercher…
24:53Rappelez-vous, moi,
24:55j'ai été député en 2017
24:56quand les députés macronistes
24:58sont arrivés,
24:59pleins d'arrogance
25:00en disant qu'avant eux,
25:01c'était que des incapables,
25:02des voleurs,
25:03des nullités, etc.
25:04Ils vont les rechercher
25:05aujourd'hui.
25:06À un moment,
25:07ces gens se moquent
25:08des Français.
25:09Juste, on avait une question
25:10d'un téléspectateur, Olivier,
25:11qui demande si Elisabeth Borne,
25:12ministre de l'Éducation nationale,
25:13ce serait une bonne idée.
25:14Non.
25:15Pourquoi ?
25:16Mais non, mais enfin,
25:17c'est toujours pareil.
25:18Madame Borne,
25:19elle a ruiné le pays.
25:20Elle a été première ministre,
25:21elle nous a démontré
25:22l'étendue de son incapacité
25:23à lourdement plomber.
25:24Elle a fait la réforme des retraites.
25:25En remerciement,
25:26et en plus,
25:27elle a fait la réforme des retraites
25:28dont personne ne veut.
25:29Et en remerciement,
25:30très bien, bravo Madame Borne,
25:31donc revenez servir votre pays
25:32au titre de ministre
25:33de l'Éducation nationale
25:34ou autre.
25:35Dans quel pays
25:36et même dans quelle société,
25:37enfin, je ne sais pas,
25:38Mathieu Cransando,
25:39vous feriez des audiences
25:40nullissimes sur votre tranche horaire ?
25:43Bon, grâce à ma présence,
25:45ce ne sera pas le cas aujourd'hui,
25:46mais vous feriez
25:47des audiences décevantes.
25:50On vous demanderait d'abord
25:51de corriger.
25:52Puis après,
25:53on vous obligerait à corriger.
25:54Puis à la fin,
25:55on vous envoyerait faire un mercato.
25:56Mais si personne d'autre
25:57ne veut venir à la place,
25:58parce que vous avez le reste aussi
25:59de l'arc politique qui dit
26:00qu'on ne travaillera pas.
26:01Vous avez raison.
26:02Si personne d'autre
26:03ne veut venir à la place,
26:04ça veut dire qu'on est
26:05dans une crise de régime.
26:06On peut dire que Marine Le Pen
26:08a perdu trois fois de suite
26:09l'élection présidentielle.
26:10Le Rassemblement national
26:12n'a jamais gouverné le pays.
26:14On ne peut pas nous imputer
26:15une quelconque responsabilité
26:16là-dedans.
26:17Quand on nous voit aux affaires,
26:19c'est le cas par exemple
26:20dans des mairies,
26:21visiblement nos maires
26:22sont très bien réélus.
26:23Mais jugeons les gens
26:24lorsqu'on les voit aux affaires.
26:25Je vous ai parlé des années précédentes.
26:26Vous dites s'ils ont échoué une fois,
26:27il n'y a pas de raison qu'ils réussissent
26:28une nouvelle fois.
26:29Ils n'en tirent pas en tous les cas
26:30puisqu'ils ne changent pas de politique.
26:31Ils n'en tirent pas les conséquences.
26:32En revanche,
26:33que Bruno Retailleau reste
26:34au ministère de l'Intérieur
26:35comme c'est quasiment acquis,
26:36c'est un bon signal pour vous ?
26:37C'est à peu près la seule chose
26:39qui puisse être intéressante
26:41car il est ainsi
26:43en lettres majuscules,
26:45s'il a les moyens et la volonté
26:47d'aller au bout de ce qu'il dit.
26:49Moi, j'ai vu dans le précédent gouvernement
26:51un Bruno Retailleau
26:52beaucoup parler, peu agir.
26:53J'ai vu un Bruno Retailleau
26:55ne pas obtenir les arbitrages nécessaires
26:57par exemple sur l'aide médicale d'État.
26:59Il avait face à lui
27:00Mme Darrieussecq,
27:01ministre de la Santé du Modem,
27:02qui avait ce dossier à sa charge
27:05et qui a dit
27:06non, on ne reviendra pas
27:07sur l'aide médicale d'État
27:08alors que M. Retailleau voulait.
27:09Donc M. Retailleau a perdu.
27:10M. Retailleau avait face à lui
27:11un ministre de la Justice
27:13qui était là pour le borner,
27:14pour l'empêcher d'avancer.
27:15M. Retailleau,
27:16quand il n'était pas ministre,
27:17parlait des accords de 68
27:18qui régissent notre relation
27:19avec l'Algérie.
27:20Puis finalement, il a dit
27:21bon, on ne va pas faire grand-chose.
27:23Il a reculé.
27:24Donc, que M. Retailleau soit là,
27:26c'est mieux que quelqu'un du NFP,
27:28c'est sûr,
27:29mais il va falloir qu'il agisse maintenant.
27:30On va prendre une question
27:31d'un téléspectateur,
27:32Florian, qui dit
27:34pensez-vous que le RN aura un jour
27:36sa place dans le gouvernement ?
27:38Vu qu'eux ne veulent pas s'allier avec vous
27:40et que vous ne voulez pas
27:42vous allier avec eux,
27:43ça ne marcherait que dans l'hypothèse
27:45que vous remporteriez
27:46la présidentielle et les législatives ?
27:47Vous n'êtes pas capable
27:48de rentrer dans une coalition un jour ?
27:50Non, non,
27:51rentrer dans une coalition
27:52avec des gens,
27:53des hommes et des femmes politiques
27:55qui ne sont pas sur notre ligne,
27:57qui sont en opposition avec notre ligne.
27:58Moi, je suis désolé.
27:59On n'est pas là
28:00pour faire la politique des autres.
28:01On est élus par des électeurs
28:03sur un programme,
28:04pas pour faire la politique
28:05du voisin d'en face.
28:06Ça veut dire que si vous étiez élu,
28:07ce serait en fait comme le NFP,
28:08mais version RN,
28:09tout le programme du RN,
28:10rien que le programme du RN
28:11et que le programme du RN.
28:12Oui, quand on est élu,
28:13c'est pour appliquer un programme.
28:14Je veux dire,
28:15parce qu'ils n'ont pas appliqué
28:16leur programme depuis très longtemps
28:18que certains hommes politiques...
28:19Il faut gouverner
28:20pour tous les prochaines, non ?
28:21Mais bien sûr.
28:22Mais on est élus sur un programme.
28:24Sinon, alors, à ce moment-là,
28:25on est élus sur sa gueule, madame.
28:26On est élus sur son minois.
28:28Et ça ne veut plus rien dire.
28:29Et on a le régime des partis.
28:31C'est-à-dire qu'on se distribue
28:32des places en fonction
28:33de madame Dariussecq.
28:35Finalement, il faut un modem,
28:36on va la reconduire.
28:38Madame Tartampion,
28:39il faut l'horizon d'Edouard Philippe,
28:41on va lui donner un insarrongé.
28:42L'Assemblée est fracturée,
28:43il n'y a pas de majorité.
28:44Donc ça veut dire qu'à un moment,
28:45il faut que les uns
28:46fassent des pas vers les autres,
28:47vous y compris, non ?
28:48Madame, si le système se bloque
28:50et le système est en train
28:51de se bloquer,
28:52l'artisan de ce blocage,
28:54c'est Emmanuel Macron.
28:55Celui qui doit le débloquer,
28:56c'est Emmanuel Macron.
28:57Vous croyez pas que c'est
28:58le Parlement aussi ?
28:59On va y venir.
29:00Non, le Parlement, non.
29:01Il y a trois blocs.
29:02C'est les Français
29:03qui ont voté de cette façon-là
29:04parce que Gabriel Attal
29:05et Laurent Wauquiez
29:06ont fait voter
29:07pour le nouveau front populaire.
29:08Donc ils ont créé
29:09les trois blocs.
29:10Vous êtes dans l'opposition
29:11et après tout, c'est normal
29:12que vous vous opposiez
29:13au gouvernement,
29:14quel qu'il soit,
29:15d'une certaine façon,
29:16c'est votre job.
29:17Mais est-ce que c'est
29:18pour autant une raison
29:19de les censurer tous
29:20les uns après les autres ?
29:21On l'a fait une fois,
29:22M. Croissant d'Eau.
29:23On l'a fait une fois pour l'instant.
29:24C'est sûr qu'elle a bien marché.
29:25Ça veut dire que vous l'en faites plus ?
29:27Mais si, on est libre.
29:28Vous savez, j'entends par quoi…
29:29Et Mme Macron s'est donné
29:3030 mois.
29:31Le gouvernement Barnier
29:32a duré trois mois.
29:34J'entends,
29:35et c'est très étonnant,
29:36des parlementaires
29:37ou des ministres qui disent
29:38qu'il ne faudrait pas
29:39utiliser le 49.3
29:40et, en échange,
29:41pas de censure.
29:42On serait prêts
29:43à ne pas utiliser le 49.3
29:44si les oppositions
29:45ne censurent pas.
29:46Pour obtenir
29:47une forme de stabilité,
29:48disent-ils.
29:49Mais ce n'est pas ça
29:50la logique de nos institutions.
29:51Les institutions font
29:52que le Parlement contrôle
29:54l'action du gouvernement.
29:56Et pour cela,
29:57il a des outils.
29:58Nous avons utilisé
29:59les outils
30:00que la Constitution
30:01met à notre disposition
30:02Point final.
30:03Nous n'avons rien fait d'autre
30:04que d'utiliser
30:05et de respecter
30:06les institutions
30:07de notre pays
30:08pour censurer,
30:09encore une fois,
30:10non pas un homme,
30:11mais un budget.
30:12Très longtemps,
30:13Marine Le Pen a dit
30:14qu'on ne veut pas
30:15être responsable du chaos
30:16dans la vie politique française.
30:17Sous-entendant,
30:18on s'oppose à la stratégie
30:19de la France insoumise.
30:20Nous, c'est la stratégie
30:21de la cravate
30:22et de l'ordre républicain
30:23et démocratique.
30:24La motion de censure,
30:25ce n'est pas une mitraillette,
30:26c'est un fusil
30:27à un ou deux coups.
30:28Est-ce que votre électorat,
30:29au bout d'un moment,
30:31pourrait pas vous dire
30:32si vous continuez à censurer
30:33en attendant que les budgets
30:34n'avancent pas,
30:35les agriculteurs
30:36n'ont pas de solution ?
30:37Comment on en sort ?
30:38Vous êtes responsable de ça.
30:39Vous craignez pas ça ?
30:40Madame, à quel moment
30:41avons-nous fait autre chose
30:42qu'utiliser ce que la Constitution
30:43nous donne comme moyen ?
30:44A aucun moment.
30:45Nous n'avons fait que
30:46respecter les institutions,
30:47toutes les institutions,
30:48mais également avec
30:49ce qu'elles nous donnent
30:50comme moyen.
30:51Mais s'opposer,
30:52c'est aussi une façon
30:53d'exister au sein du Parlement.
30:54Il n'y a pas que la censure.
30:55Bien sûr,
30:56mais on s'est opposés
30:57et on a voté aussi des textes.
30:58On nous a fait le reproche
30:59parfois de voter
31:00des textes du gouvernement.
31:01Nous, on n'est pas
31:02des gens sectaires,
31:03contrairement à la gauche.
31:04On a déjà voté des textes
31:05venant d'Emmanuel Macron,
31:06enfin de sa majorité,
31:07de LR, de la gauche,
31:08quand on considérait
31:09que ça allait dans le bon sens,
31:10ce que la gauche ne fait jamais.
31:11Quand on propose
31:12l'abrogation des retraites,
31:13la gauche ne vote pas
31:14notre proposition.
31:15Ils sont incapables
31:16de la faire passer ensuite
31:17alors que nous,
31:18on vote leur proposition.
31:19Vous dites,
31:20les électeurs pourraient
31:21s'interroger.
31:22Vous avez vu que les sondages,
31:23je prends les sondages
31:24tels qu'ils sont,
31:25parfois ils sont moins bons,
31:28il faut aussi les prendre
31:29avec le même recul.
31:30Mais on démontrait
31:31que Marine Le Pen
31:32était celle qui avait,
31:33aujourd'hui,
31:34la femme politique
31:35qui remportait
31:36l'adhésion la plus importante
31:37de nos concitoyens.
31:38À ce stade ?
31:39Mais s'il y a encore
31:40une, deux, trois censures ?
31:41Mais la censure,
31:42elle repose sur des faits objectifs.
31:43Lorsque vous êtes d'accord
31:44avec quelque chose,
31:45vous le soutenez.
31:46Lorsque vous n'êtes pas d'accord,
31:47vous votez contre.
31:48Lorsque vous pensez
31:49que ça fait peser
31:50un danger pour votre pays,
31:51vous censurez.
31:52Allez, vous le disiez tout à l'heure,
31:53le responsable du blocage,
31:54selon vous,
31:55c'est Emmanuel Macron.
31:56Et Marine Le Pen disait,
31:57cette semaine,
31:58dans Le Parisien,
31:59Macron, c'est fini,
32:00ou presque.
32:01Contrairement aux Insoumis,
32:02vous ne réclamez pas
32:03la démission du président,
32:04mais vous en parlez un peu
32:05tellement souvent
32:06que ça revient au même, non ?
32:07Ce n'est pas un peu hypocrite ?
32:08Non, mais moi,
32:09je respecte le statut,
32:10la fonction,
32:11l'homme,
32:12président de la République.
32:13Et donc,
32:14je considère que si
32:15Emmanuel Macron,
32:16à un moment,
32:17a suffisamment
32:18de hauteur de vue
32:19pour comprendre
32:20qu'il est celui
32:21qui peut débloquer la situation,
32:22mais celui qui pose
32:23le problème
32:24de ce blocage,
32:25il en tirera lui-même
32:26les leçons
32:27et les conséquences.
32:28C'est ça que je veux lui
32:29pour être très clair.
32:30Vous voulez qu'il parte,
32:31ou pas ?
32:32J'espère qu'il tirera
32:33les conséquences
32:34et qu'il partira.
32:35Donc, vous voulez cette démission.
32:36À partir du moment,
32:37écoutez, c'est simple,
32:38si on ne réussit pas
32:39à voter un budget,
32:40si ça ne peut pas avancer
32:41avec François Bayrou
32:42dans les mois qui viennent,
32:43la situation va devenir
32:44insupportable.
32:45Pas uniquement,
32:46d'ailleurs,
32:47j'allais dire,
32:48pour les ménages
32:49des Français,
32:50pour les entreprises,
32:51pour les collectivités,
32:52à l'international,
32:53et on sait très bien
32:54qu'Emmanuel Macron
32:55est le point de blocage.
32:56Ce sont d'ailleurs,
32:57je regardais,
32:58il y avait une enquête
32:59qui disait que 78%
33:00des entreprises
33:01n'ont plus confiance
33:02en Emmanuel Macron.
33:03Les fameux chefs d'entreprise
33:04qui portaient au pinacle
33:05Emmanuel Macron,
33:06le président
33:07de la Start-up Nation,
33:08n'ont plus confiance en lui.
33:09Donc, je vous dis une chose,
33:10ce sont ses amis.
33:11Vous souhaitez la démission
33:12d'Emmanuel Macron.
33:13Si la situation se bloque,
33:14oui, ce sont ses amis
33:15qui le feront partir,
33:16je veux dire.
33:17Vous avez le même objectif
33:18que Jean-Luc Mélenchon.
33:19Non, mais moi,
33:20ce que je veux,
33:21c'est qu'à la fin,
33:22on ait une situation claire
33:23pour que le pays avance.
33:24Ce n'est pas possible aujourd'hui.
33:25Si François Bayrou
33:26est censuré,
33:27pour être très clair,
33:28si François Bayrou est censuré,
33:29il doit démissionner,
33:30Emmanuel Macron ?
33:31Attention à la politique fiction.
33:32Chaque jour est différent.
33:33On a du mal à voir
33:34ce qui va se passer demain
33:35ou même ce soir
33:36pour l'accompagnement
33:37du gouvernement.
33:38Attention à la politique fiction.
33:39Moi, je prends les choses
33:40telles qu'elles arrivent
33:41dans l'ordre
33:42dans lequel elles arrivent.
33:43Je le redis simplement,
33:44si François Bayrou
33:45chausse les escarpins
33:46ou les chaussures
33:47de Michel Barnier
33:48avec les mêmes individus
33:49pour faire la même politique,
33:50il aura le même résultat.
33:51Alors, si Emmanuel Macron
33:52démissionnait,
33:53ce qu'il a tout évidemment
33:54écarté,
33:55ça provoquerait
33:56une présidentielle anticipée,
33:57Ludovic ?
33:58Tout à fait.
33:59Et selon l'article 7
34:00de la Constitution,
34:01elle devrait être organisée
34:02entre 20 et 30 jours.
34:03Est-ce que vous pensez
34:04que c'est un délai suffisant
34:05pour mener une vraie campagne ?
34:06Oui, parce que je pense
34:07que les Français
34:08sont suffisamment informés
34:09de ce que pensent
34:10et ce que proposent
34:11les uns et les autres.
34:12On n'est jamais
34:13suffisamment informés.
34:14Je vais un peu vite
34:15peut-être en disant suffisamment,
34:18ce que le Rassemblement national
34:19et Marine Le Pen
34:20proposent pour le pays.
34:21Ils savent à peu près
34:22la somme de dingueries
34:23que propose Jean-Luc Mélenchon
34:24et voient à peu près,
34:25je crois,
34:26l'état dans lequel
34:27la Macronie
34:28et tous ceux qui l'ont accompagné
34:29ont laissé le pays.
34:30Donc je pense qu'effectivement,
34:31les Français sauront choisir.
34:33Ça veut dire que si demain
34:34il y avait une présidentielle
34:35anticipée,
34:36Marine Le Pen,
34:37le Rassemblement national
34:38serait prêt ?
34:39Oui, nous sommes prêts.
34:40On continue à se préparer
34:41parce qu'on ne l'est jamais
34:42assez dans la vie.
34:43Mais oui, nous sommes prêts.
34:44Nous sommes prêts
34:45à assumer les plus hautes
34:46responsabilités
34:47au service des Français.
34:48Jean-Luc Mélenchon
34:49va commencer à chercher
34:50à partir de janvier
34:51ses 500 signatures
34:52en cas de présidentielle anticipée.
34:53Est-ce que Marine Le Pen,
34:54le Rassemblement national
34:55devrait faire de même ?
34:56Oui.
34:57Je pense que nous avons
34:58le volant d'élus.
34:59On n'a peut-être pas
35:00le volant d'élus nécessaire
35:01dans la mesure où
35:02on n'a peut-être pas
35:03les 500 signatures en magasin.
35:04Mais avec nos parlementaires,
35:05nos conseillers régionaux,
35:06départementaux et maires,
35:07on doit approcher
35:08350-400 signatures.
35:09Donc je pense qu'on n'aura pas,
35:10je l'espère,
35:11les mêmes difficultés
35:12que la dernière fois.
35:13Mais c'est quelque chose
35:14sur lequel nous travaillons,
35:15évidemment.
35:16Et pour vous,
35:17ce serait Marine Le Pen
35:18candidate et pas
35:19Jordan Bardella ?
35:20Non, mais vous savez,
35:21chez nous,
35:22on organise bien les choses.
35:23Marine Le Pen est préparée
35:24et candidate
35:25à l'élection présidentielle,
35:26en tous les cas,
35:27le jour où elle
35:28le déclarera elle-même.
35:29Jordan Bardella est préparé
35:30et candidat
35:31à diriger
35:32le gouvernement de la France
35:33et à mettre en place
35:34nos idées à Matignon.
35:35Vous dites que vous êtes prêt.
35:36Quelle leçon vous avez tirée
35:37de votre défaite
35:38aux dernières législatives ?
35:39On sait que vous pouvez dire
35:40que c'est la faute
35:41au Front populaire.
35:43Front républicain.
35:44Front républicain, pardon.
35:45Front républicain
35:46contre le Rassemblement national.
35:47Mais c'est un peu court.
35:48On sait qu'au sein
35:49du Rassemblement national,
35:50il y a eu un adjournamento.
35:51Il y a eu une recherche aussi
35:52des causes de la défaite.
35:53On en a parlé cent fois,
35:54Madame Sarah Dubois.
35:55On en a parlé mille fois.
35:56Vous pouvez-t-elle vous rafraîchir
35:57la moindre ?
35:58Il y a eu aussi
35:59des péripéties politiques
36:00ces derniers mois
36:01qui ont montré que peut-être
36:02il y avait aussi des choses
36:03à modifier.
36:04Vous-même, vous avez changé
36:05un peu de braquet
36:06ces derniers temps.
36:07Pas de chaos
36:08et puis finalement la censure.
36:09La censure n'est pas le chaos.
36:10C'est prévu par nos textes
36:11et nos institutions.
36:12Je veux bien que vous preniez
36:13Michel Debré
36:14pour un dangereux révolutionnaire
36:15lorsqu'il a construit
36:16cette constitution en 1956.
36:17Il y a des articles
36:18qui sont plus nucléaires
36:19que d'autres.
36:20Mais sincèrement,
36:21c'est quelque chose
36:22de très équilibré.
36:23Au-delà de ça.
36:24Quelles leçons ?
36:25Les leçons,
36:26c'est qu'effectivement
36:27l'alliance des contraires
36:28pour nous faire barrage
36:29nous a empêchés d'accéder
36:30aux plus hautes responsabilités.
36:31Donc ça,
36:32ce n'est pas de votre faute.
36:33Non, mais ça,
36:34ce n'est pas de notre faute.
36:36Nous devons continuer
36:37à expliquer et à rassurer
36:38les Français
36:39qui, de bonne foi,
36:40peuvent douter de nous.
36:41Je vais vers celui
36:42qui me contredit.
36:43C'est Montaigne
36:44qui écrit ça.
36:45Eh bien, c'est notre boulot.
36:46Qui doute sur quoi ?
36:47Eh bien, qui peuvent douter.
36:48Est-ce qu'avec
36:49le Rassemblement national,
36:50mes droits individuels
36:51ou collectifs
36:52seront respectés ?
36:53Oui, ils le seront.
36:54Et il faut expliquer.
36:55Moi, vous savez,
36:56je me souviens,
36:57je vous donne un exemple
36:58qui est très concret
36:59pendant cette campagne
37:00des législatives.
37:01Dans un train,
37:02un contrôleur SNCF me dit
37:03« Moi, monsieur,
37:04je vais voter pour vous
37:05mais je suis inquiet.
37:06On m'a dit que vous alliez
37:07revenir sur le droit de grève. »
37:08Je lui dis « Mais monsieur,
37:09ça n'a jamais été
37:10dans notre programme. »
37:11Il me dit « Oui, mais il y a
37:12des tracts
37:13de différents syndicats
37:14entre les deux tours
37:15qui disent que le Rassemblement
37:16national va revenir
37:17sur le droit de grève. »
37:18Donc, il faut qu'on explique.
37:19On va protéger les Français
37:20dans leurs droits sociaux,
37:21dans leurs droits individuels,
37:22dans leur liberté,
37:23dans leur économie.
37:24Mais c'est vrai
37:25que c'est notre boulot
37:26que de l'expliquer.
37:27Et finalement,
37:28il est formidable,
37:29ce challenge.
37:30Alors, en cas de présidentiel
37:31anticipé,
37:34une donnée
37:35qui ne changerait pas,
37:36c'est la composition
37:37de l'Assemblée nationale
37:38tout au moins jusqu'à l'été prochain
37:39parce qu'aucune dissolution
37:40n'est possible.
37:41Comment vous feriez
37:42pour gouverner
37:43si Marine Le Pen l'emportait ?
37:44Vous seriez toujours
37:45à la tête uniquement
37:46d'un bloc de 141 députés ?
37:47Comment on fait ?
37:48J'ose espérer
37:49que dans sa grande sagesse,
37:51le Président de la République
37:53ne démissionnerait
37:54qu'au plus proche
37:55d'une date
37:56de possible dissolution.
37:58Démissionner en janvier
38:00pour ensuite
38:01faire fonctionner le pays
38:03sans majorité,
38:04sans président,
38:05n'aurait pas beaucoup de sens.
38:06On rappelle que lui a dit
38:07qu'il irait jusqu'au bout
38:08de son mandat.
38:09Vous vous dites en gros
38:10qu'à l'été,
38:11ça serait la bonne planète pour vous.
38:12Vous croyez
38:13qu'il va vous faire le cadeau ?
38:14Il le croit,
38:15comme il le croyait
38:16quand il disait
38:17qu'il ne dissoudrait pas.
38:18Emmanuel Macron,
38:19je suis sûr,
38:20lorsqu'il dit
38:21qu'il ira au bout de son mandat,
38:22il le croit
38:23avec une certaine forme
38:24de sincérité.
38:25Le problème,
38:26c'est qu'au bout d'un moment,
38:27la situation vous met
38:28dans une autre position.
38:29Elle vous oblige
38:30à changer votre position
38:32On sera donc déjà
38:33plutôt fin février.
38:34Eh bien,
38:35le président de la République
38:36devra reconsidérer les choses.
38:37Anne,
38:38sur la proportionnelle ?
38:39Très rapidement,
38:40sur la proportionnelle,
38:41l'étude de la Fondation Jean Jaurès
38:42dit que si effectivement
38:43demain il y avait la proportionnelle,
38:44on se retrouverait quasiment
38:45avec la même assemblée
38:46qu'aujourd'hui,
38:47c'est-à-dire trois blocs
38:48presque équivalents,
38:49sans majorité.
38:50Il la faut quand même
38:51cette proportionnelle ?
38:52Un mot,
38:53il ne faut pas travailler
38:54toujours.
38:55L'étude que vous citez,
38:56elle n'est pas tout à fait fiable
38:57dans le sens où il y a
38:58plusieurs proportionnels possibles
38:59avec eux.
39:00Il n'y a pas une proportionnelle
39:01technique et tout,
39:02mais si il y a une prime majoritaire,
39:03regardez,
39:04dans les régions,
39:05c'est une proportionnelle
39:06avec une prime majoritaire
39:07qui permet une stabilité.
39:08Donc,
39:09c'est selon qu'elle soit
39:10dans tous les départements.
39:11Oui,
39:12c'est le chemin
39:13vers lequel il faut aller.
39:14Alors,
39:15Jean-Luc Mélenchon
39:16résume l'enjeu
39:17de la prochaine présidentielle
39:18en disant
39:19que ça se finira
39:20entre le RN et nous.
39:21Est-ce qu'il a raison,
39:22Jean-Luc Mélenchon ?
39:23Je crois.
39:24Je crois
39:25parce que,
39:26et ce sera,
39:27je crois,
39:28difficile
39:29d'ailleurs.
39:30Je crois
39:31parce que
39:32nous sommes
39:33les deux seuls
39:34offres politiques
39:35lisibles
39:36et construites.
39:37Tous les autres
39:38ne sont pas capables
39:39d'offrir quelque chose
39:40de compréhensible
39:41aux Français
39:42et nous sommes
39:43les deux seuls
39:44forces politiques
39:45et je le regrette
39:46pour Jean-Luc Mélenchon,
39:47mais qui incarnent
39:48une certaine forme d'espoir.
39:49Nous,
39:50longtemps,
39:51nous n'avons pas
39:52incarné un espoir.
39:53Longtemps,
39:54on a incarné
39:55un mécontentement,
39:56une contestation,
39:57quelque chose d'autre.
39:58Aujourd'hui,
39:59nous incarnons
40:00un espoir
40:01que ça aille mieux,
40:02mais il y a aussi
40:03des Français
40:04qui pensent
40:05qu'avec Jean-Luc Mélenchon,
40:06ça peut aller mieux.
40:07Je pense qu'il faudra,
40:08ce sera notre boulot,
40:09les convaincre
40:10du drame
40:11que vivrait notre pays
40:12si Jean-Luc Mélenchon
40:13venait à être élu.
40:14Ça,
40:15on ne peut pas
40:16prendre au sérieux.
40:17Deux dernières
40:18très courtes questions
40:19d'actualité.
40:20Oui,
40:21cette semaine,
40:22Nicolas Sarkozy a été
40:23définitivement condamné
40:24par la Cour de déclassation
40:25à un an de prison ferme
40:26dans l'affaire Bismuth.
40:27Après avoir exercé,
40:28il devra porter
40:29un bracelet électronique.
40:30Est-ce,
40:31François Bayrou a dit
40:32avoir de la peine
40:33après l'énoncée
40:34de cette condamnation définitive ?
40:35Est-ce que vous aussi,
40:36vous vous éprouvez
40:37une même peine ?
40:38De la peine,
40:39je ne sais pas,
40:40je me garde
40:41de sentiments personnels,
40:42mais je juge ça
40:43assez infamant
40:44et pour deux raisons.
40:45Infamant pour le président Sarkozy
40:46qui a été jugé
40:47sur des intentions.
40:48Donc,
40:49je trouve que
40:50c'est très étrange,
40:51ça m'interroge,
40:52cette façon
40:53et infamant
40:54pour l'image de la France.
40:55Moi,
40:56je suis désolé,
40:57je pense que
40:58pour l'image
40:59de notre pays,
41:00un président à qui
41:01on impose
41:02un bracelet électronique
41:03sur un dossier
41:04qui ne semble
41:05pas très solide,
41:06et bien,
41:07je pense que ça abîme
41:08notre image,
41:09on n'a pas besoin de ça.
41:10Merci Sébastien Chenu
41:11d'avoir été mon invité
41:12dans BFM Politique.
41:13Merci Anne Ludovic
41:14de m'avoir accompagné.
41:15Merci à toutes les équipes
41:16qui ont préparé cette émission
41:17et merci surtout à vous
41:18de l'avoir regardée.
41:19Tout de suite,
41:20vous retrouvez
41:21l'affaire suivante
41:22avec Dominique Rizet
41:23et Ronald Gaintrange.