La France observe ce lundi 23 décembre un deuil national fixé par le président Emmanuel Macron en solidarité avec Mayotte, frappé il y a 9 jours par le cyclone Chido qui a dévasté l'archipel, faisant au moins 35 morts et blessant près de 2.500 personnes, selon un bilan toujours provisoire.
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00:00Si on est sur la place du marché, avec Romano, c'est ici que s'est tenue la minute de silence il y a quelques minutes.
00:04Il y avait bien sûr le préfet, il y avait des forces de l'ordre qui étaient présentes,
00:08mais il suffisait de faire quelques mètres, de discuter avec les habitants pour voir un certain désarroi.
00:13Beaucoup nous expliquaient ne pas comprendre l'immédiateté de cette minute de silence.
00:18On l'a expliqué un petit peu plus tôt, il y a d'autres priorités.
00:21Et la première des priorités, c'est de trouver de l'eau.
00:24Ce qu'il faut comprendre, c'est que malgré la promesse de Bruno Retailleau, d'Emmanuel Macron
00:28de raccorder l'île de Mayotte à l'eau courante, la réalité, c'est qu'une grande partie des habitants
00:33n'y ont toujours pas accès. Dans certains quartiers, notamment à Mamoudzou,
00:36elle revient en cinq heures, tous les deux jours, ce qui est loin d'être suffisant.
00:41Et dans de très nombreuses zones de l'île, il n'y a pas d'eau du tout.
00:46Beaucoup d'habitants nous confient qu'ils récupèrent l'eau de la rivière, de l'eau croupie,
00:50l'eau de la mer également, qu'ils la font bouillir pour tenter de boire, de faire boire leurs enfants.
00:55Voilà la priorité des Mahorais aujourd'hui. Elle est loin de ce deuil national.
00:58Il y a une phrase qui nous a un petit peu marqué.
01:00Ça a été prononcé hier par une Mahoraise avec qui on discutait.
01:04On lui parlait des drapeaux en berne aujourd'hui en France.
01:06Elle nous expliquait, pour mettre des drapeaux en berne ici à Mayotte,
01:09il faudrait encore qu'il y ait un mât qui tienne debout pour planter ce drapeau.
01:13Et je trouve que ça représente assez bien la situation ici.
01:16On discutait notamment un peu plus tôt avec une jeune Mahoraise qui a été blessée pendant le cyclone,
01:21qui s'est blessée à la jambe, qui sort de l'hôpital et qui nous expliquait
01:24qu'il y avait des scènes presque de chaos là-bas parce que tout le monde n'a pas accès aux soins.
01:29Et elle a eu une grande surprise en venant ici sur cette place,
01:32en voyant une quarantaine de forces de l'ordre qui encadraient la venue du préfet.
01:36Oui, ça a été assez mal pris cette minute de silence par la plupart des Mahorais.
01:41Certains, bien sûr, se sont sentis soutenus.
01:43Mais ce qu'ils veulent, c'est une aide d'urgence qui arrive de manière massive
01:46parce que pour l'instant, elle est bien loin d'être insuffisante
01:49pour subvenir aux besoins très pressants des habitants de Mayotte.
01:53Je l'ai compris.