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Anne Genetet, ministre démissionnaire de l’Éducation, cède sa place à Élisabeth Borne, ministre entrante. Elle a été nommée par le Premier ministre, François Bayrou, ce lundi 23 décembre.

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Transcription
00:00Madame la Première Ministre, chère Élisabeth,
00:02Monsieur le Ministre délégué, cher Philippe Baptiste,
00:06Monsieur le Ministre délégué, cher Alexandre Lamlam,
00:08Ministre délégué Clara Chapaz,
00:10Mesdames les Directrices et Messieurs les Directeurs d'administration centrale,
00:13chers personnels de ce très beau ministère, chers amis,
00:17voici donc venu le moment de passer le relais.
00:20Je ne partirai pas dans des envolées lyriques sur l'école,
00:23son bien-fondé, son importance, son rôle, ses objectifs,
00:27ni sur la promesse républicaine de l'école que chacun ici connaît parfaitement
00:31et a à cœur de défendre avec force et sincérité, je n'en doute pas un instant.
00:36Aujourd'hui, au moment de passer le relais,
00:38je voudrais prendre le temps de remercier celles et ceux
00:41qui font vivre l'École de la République.
00:44Et d'abord remercier nos professeurs.
00:48J'aimerais vous dire, comme tant avant moi,
00:51vous exercez le plus beau métier.
00:53Seulement voilà.
00:55Combien de fois ai-je entendu cette déclaration ?
00:58Combien de fois l'avons-nous entendue ?
01:01Tout le monde le dit.
01:03Mais au fond, combien le mesure ?
01:06Combien vous respecte pour cela ?
01:09Combien vous en savez gré ?
01:12Bien peu.
01:14Trop peu.
01:15La réalité est que vous êtes injustement contestés.
01:19La réalité est que vous exercez un métier trop critiqué
01:22et souvent par ceux-là même qui ne l'ont jamais exercé.
01:26Et vous exercez ce métier dans une très grande, trop grande solitude.
01:30Je l'avais déjà souligné ici même il y a tout juste trois mois.
01:34J'aurais voulu mener avec vous cet indispensable et ambitieux chantier
01:37du retour à l'autorité statutaire de l'enseignant.
01:40Cette autorité qui devrait être évidente.
01:43Celle conférée par votre statut, pas par votre comportement.
01:47Et il y a là une urgence.
01:51Combien réalise que votre métier force le respect ?
01:54Que votre métier, c'est simplement celui qui rend tous les autres métiers possibles.
02:00Alors merci du fond du cœur, cher professeur,
02:03pour votre patience à construire encore et encore, année après année,
02:08pour votre engagement sans relâche,
02:11pour ce que vous donnez de vous-même à notre jeunesse,
02:14pour cette mission que vous portez avec tant de noblesse.
02:17Je veux également saluer les personnels de direction,
02:20les accompagnants d'élèves en situation de handicap,
02:23les assistants d'éducation, les conseillers principaux d'éducation,
02:26les psychologues de l'éducation nationale,
02:29les personnels de santé, les personnels techniques et administratifs,
02:32les corps d'inspection, les rectrices et les recteurs,
02:35et l'ensemble de leurs équipes.
02:37À vous qui êtes les chevilles ouvrières de notre service public de l'éducation,
02:41merci pour votre travail quotidien.
02:43Votre travail difficile, engagé, dévoué,
02:46mais dont le sens, parfois, à coup d'injonctions contradictoires
02:50et de demandes empilées, vous échappe.
02:53Je l'ai souvent observé et mesuré.
02:56Je veux également saluer les équipes du ministère,
02:59l'ensemble des administrations centrales,
03:01pas aussi nombreuses que les récits fantasmés le prétendent,
03:04les différents secrétariats avec un hommage appuyé
03:07à Adeline, Agnès et Nora.
03:11Merci pour elles.
03:16À l'intendance et tout son personnel tellement efficace et dévoué,
03:20au bureau des cabinets, aux chauffeurs, aux services de sécurité,
03:23à nos photographes,
03:25vous êtes le socle technique, juridique, social
03:29sur lequel est bâti notre service public de l'éducation.
03:32Merci pour votre travail à la fois essentiel
03:35et parfois injustement mal compris de nos concitoyens.
03:38Vous pourrez compter, chère Élisabeth,
03:40sur l'engagement et la loyauté sans faille
03:42de toutes les équipes de l'éducation nationale.
03:45Mais sur une note plus personnelle,
03:47je voudrais saluer, bien sûr, l'ensemble de mon cabinet
03:50qui n'a jamais compté ses heures pour porter nos ambitions,
03:53pour incarner nos convictions,
03:57pour affirmer nos orientations,
03:59pour défendre la priorité du président de la République,
04:01notre école de la République.
04:04Vous êtes le ciment de notre service public de l'éducation,
04:07le ciment politique de ce service public.
04:10Sans vous, l'action d'aucun ministre ne serait possible
04:14et le ministère flotterait, illisible.
04:18Je vous en fais exprimer mon infinie gratitude
04:21au président de la République,
04:23à nos deux premiers ministres Michel Barnier et Gabriel Attal
04:25qui m'ont fait confiance
04:27et ont toujours soutenu mes projets dans ce ministère
04:29qui est la clé de voûte de l'avenir de notre pays.
04:32Madame la Première Ministre, chère Élisabeth,
04:34vous prenez aujourd'hui la tête d'un ministère
04:36en ordre de marche,
04:38fort des réformes engagées et des transformations amorcées.
04:41En prenant mes fonctions en septembre dernier,
04:43j'avais fixé trois priorités et une méthode.
04:46Les trois priorités étaient
04:48élever le niveau de tous nos élèves,
04:50rétablir l'ordre dans nos écoles
04:53et remettre de l'humain à tous les étages
04:56de l'éducation nationale.
04:58Ces priorités sont désormais engagées.
05:02Ma méthode, c'est l'écoute,
05:04l'humilité,
05:06le respect
05:08et l'encouragement à innover ensemble.
05:10Cette méthode est maintenant posée.
05:13Ces dernières semaines, le ministère s'est doté
05:15d'un plan de continuité budgétaire pour aborder
05:17avec sérieux et sécurité l'année 2025.
05:20À travers vous, c'est une promesse de continuité
05:22qui, j'en suis sûre, se concrétisera.
05:24Les professeurs, les élèves, leurs familles
05:26ont besoin de perspectives claires, d'une vision partagée
05:28et d'un cap fermement maintenu.
05:30Avec en ligne de mire cet objectif fondamental
05:32pour tous les Républicains,
05:34rétablir la confiance des Français dans leur école,
05:37rétablir la fierté pour leur école.
05:40Depuis 2017, nous avons posé
05:42les fondements de ce renouveau.
05:44Nous avons renforcé l'exigence pour élever
05:46le niveau de tous les élèves.
05:47Nous avons aussi voulu rétablir le mérite
05:49et le travail pour transmettre à nos élèves
05:51une idée simple.
05:52La réussite, ça se mérite.
05:54La persévérance fera la différence.
05:57Et c'est bien le travail qui permet cela,
05:59qui permet de grandir, qui permet de s'émanciper.
06:02Travail, persévérance, exigence.
06:06Ce sont là les mots-clés qui remettront
06:09l'ascenseur scolaire en marche.
06:11Mais pour que cela soit possible,
06:12il faut que toute la société soutienne notre école,
06:14que toute la société respecte l'autorité de notre école.
06:18Et je le dis très clairement, mais très fermement,
06:20vous l'entendez.
06:21En République, on ne conteste pas l'école.
06:24On ne s'attaque pas à l'école.
06:26On la soutient, on la protège, on la défend.
06:30Je sais, chère Elisabeth, que vous serez
06:32la garante de cette ambition.
06:35Une ambition portée depuis sept ans
06:37par notre parti politique commun
06:39et que j'ai tenu à accélérer ces trois derniers mois
06:41car je savais qu'il me fallait faire vite.
06:43Et en voici les grandes lignes.
06:45Cette année, nous avons préparé une réforme essentielle
06:48pour la formation initiale de nos professeurs,
06:50pour changer leurs règles d'affectation aussi
06:52en les rendant plus justes et plus humaines.
06:55Nous avons commencé à rétablir l'ordre et la discipline
06:58dans les salles de classe et dans les cours d'école.
07:00Travail de longue haleine
07:02qu'il faudra poursuivre avec fermeté et détermination.
07:05Nous avons élaboré enfin un programme d'éducation
07:08à la vie affective, relationnelle et à la sexualité.
07:10Programme indispensable pour éduquer notre jeunesse
07:13au respect et à l'égalité.
07:15Au consentement.
07:17Le consentement.
07:19Un principe au cœur de notre lutte contre toutes
07:21les violences sexistes et sexuelles.
07:24Programme nécessaire aussi pour que cette éducation
07:27soit assurée par l'école et par les parents
07:29plutôt que par les sites pornographiques.
07:32Tel est un des enjeux majeurs de ce programme
07:34qui est désormais à votre disposition
07:36dans une forme que j'ai travaillée
07:38pour qu'elle ne prête à aucune critique,
07:40à aucune remise en question
07:42et puisse être publiée le plus rapidement possible.
07:44Nous avons également poursuivi une lutte implacable
07:46contre le harcèlement qui est enfin devenu
07:48une priorité absolue pour l'État
07:50et pour ce ministère.
07:52Je tiens à rappeler ici qu'en France,
07:54dans notre pays, presque deux élèves par classe
07:56sont harcelés à l'école.
07:58Cela représente un million d'élèves
08:00en souffrance parmi nos douze millions d'élèves.
08:02Un million qui viennent à l'école
08:04la boule au ventre. C'est un million de trop.
08:06Entendons-les.
08:08Il est du devoir des adultes d'écouter,
08:10de protéger ces enfants
08:12et de libérer leurs paroles.
08:14C'est une lutte qui met cher.
08:16L'école doit être exemplaire
08:18pour faire reculer le harcèlement
08:20et c'est ainsi que nous ferons progresser
08:22la société tout entière.
08:24Je sais pouvoir compter sur vous, chère Elisabeth,
08:26pour poursuivre ce combat.
08:28Enfin, nous avons défendu sans relâche
08:30la laïcité dans nos écoles
08:32et protégé nos professeurs face à
08:34toutes les menaces de censure.
08:36Je le dis, la France ne sera
08:38jamais une terre de censure.
08:40La France ne sera jamais un pays
08:42où l'on masque les caricatures.
08:44La France sera toujours un pays fait de conscience
08:46libre et d'esprit critique.
08:48Alors à tous les professeurs de France,
08:50soyez fiers.
08:52Continuez à exercer votre métier la tête haute
08:54et l'esprit libre.
08:56Ces réformes, ces mesures et ces orientations,
08:58si vous en décidez, Madame la Première Ministre,
09:00pourront se déployer rapidement.
09:02Et changer, j'en suis convaincue,
09:04le visage de notre école.
09:06Néanmoins, chère Elisabeth, je voudrais vous alerter
09:08sur un point. Si je devais résumer
09:10ces trois mois de travail pour notre école,
09:12je dirais
09:14l'élastique est tendu.
09:16Il ne faudrait surtout pas tirer dessus.
09:18Car notre école reste fragile.
09:20Disons-le.
09:22Notre école est malade.
09:24Malade de ces inégalités. Malade
09:26de l'antrisme et du laisser-faire qui ont trop
09:28longtemps prospéré. Malade du
09:30trop d'écran et du mal d'écran
09:32qui ont envahi nos vies et le cerveau de nos enfants.
09:34Malade du pas de vague dont la tentation
09:36funeste torpille à intervalles réguliers
09:38la nécessaire sérénité
09:40de nos personnels enseignants et éducatifs.
09:42Malade de politiques qui ont trop souvent
09:44préféré abaisser l'exigence
09:46plutôt qu'élever le niveau.
09:48Malade aussi d'avoir un système de santé
09:50à l'école bien trop faible.
09:52Ce sont là autant de combats indispensables
09:54et urgents pour redresser notre école,
09:56pour apaiser le climat scolaire
09:58et garantir la sécurité
10:00et la sérénité de tous.
10:02Pour que notre école demeure, selon
10:04le mot de Jean Zay, cet
10:06asile inviolable où les querelles
10:08des hommes ne pénètrent pas.
10:10Tous ces chantiers, tous ces combats, je suis
10:12convaincue Madame la Première Ministre que vous aurez à cœur
10:14de les poursuivre et d'en ouvrir de nouveau.
10:16Car les Français comptent sur nous,
10:18les Français comptent sur vous
10:20parce qu'ils comptent sur leur école.
10:22Madame la Première Ministre,
10:24Messieurs les Ministres, Madame la Ministre,
10:26Mesdames et Messieurs, alors que je
10:28m'apprête à ouvrir un nouveau chapitre de
10:30ma vie politique à l'Assemblée Nationale
10:32et à contribuer à la construction de la
10:34France au sein de mon groupe politique,
10:36je garde précieusement en mémoire
10:38les nombreux écoliers et lycéens qui ont
10:40eu la gentillesse de
10:42m'accueillir dans leurs établissements,
10:44leurs professeurs qui ont eu la patience et la passion
10:46de me présenter, de m'expliquer
10:48leurs projets, leurs réussites
10:50mais aussi leurs doutes.
10:52Les chefs d'établissement qui ont partagé avec moi
10:54les défis et les ambitions de leur communauté scolaire,
10:56leur enthousiasme
10:58et leur curiosité aux uns et aux autres
11:00m'ont insufflé une énergie
11:02immense et je veux leur dire
11:04toute ma gratitude. Grâce à eux, grâce
11:06à vous, je suis fière de ce que nous avons
11:08accompli ensemble et je porterai
11:10gravé en moi cette conviction profonde.
11:12C'est par l'école que nous
11:14rendrons tous les destins possibles.
11:16C'est par l'école que la République
11:18triomphera. Et au moment de quitter
11:20ce ministère, je veux dire ma confiance
11:22Madame la Première Ministre dans l'avenir que vous
11:24continuerez à bâtir. Pour ma part,
11:26je continuerai hors ces murs à
11:28soutenir notre école de la République
11:30de toutes mes forces. Nous ne sommes que
11:32de passage mais les valeurs et les combats
11:34que nous portons perdureront.
11:36Représentant de la nation,
11:38j'y veillerai. Je vous adresse donc
11:40Madame la Première Ministre, ma chère Elisabeth,
11:42mes sincères et plus chaleureux vœux
11:44de réussite pour notre école.
11:46Je vous remercie tous.
11:48Applaudissements
11:50Angèle Tamini, sortante
11:52de l'éducation nationale, un discours d'une
11:54bonne dizaine de minutes évidemment.
11:56Madame Diote, quelques secondes avant de...
11:58Qu'est-ce que vous attendez maintenant de celle qui va s'exprimer
12:00dans un instant ? On va voir si elle est
12:02en capacité de dire autre chose
12:04que des platitudes et d'avoir une orientation
12:06politique parce que pour l'instant, en fait,
12:08nous n'avons aucune ligne politique.
12:10Nous écoutons Elisabeth Borne.
12:12Monsieur le ministre Alexandre Portier,
12:14Madame la ministre
12:16Clara Chapaz,
12:18Monsieur le ministre chargé de
12:20l'enseignement supérieur et de la recherche,
12:22cher Philippe Baptiste,
12:24que je suis heureuse d'avoir à mes côtés.
12:26Monsieur le secrétaire
12:28général, mesdames
12:30les directrices générales et directrices,
12:32messieurs les directeurs généraux
12:34et directeurs,
12:36mesdames les rectrices,
12:38messieurs les recteurs,
12:40mesdames et messieurs les agents de ce
12:42grand ministère.
12:44Il y a
12:46quelques jours, nos concitoyens
12:48maorais ont été
12:50durement frappés par le cyclone
12:52Chido. En ce
12:54lendemain de deuil national,
12:56je souhaite tout d'abord exprimer
12:58ma solidarité et ma compassion
13:00à nos compatriotes
13:02et tout particulièrement
13:04à la communauté éducative
13:06et universitaire,
13:08aux élèves, aux étudiants
13:10et à leurs parents.
13:12Nous en avons parlé, chère Anne,
13:14comme toi, je serai
13:16mobilisée à leurs côtés
13:18pour trouver les meilleures
13:20conditions de la continuité de
13:22l'enseignement sur l'île.
13:24Je ne
13:26prétendrai pas ce matin
13:28que j'avais prévu de longue date
13:30de me retrouver devant vous.
13:32Notre pays
13:34est face à une situation politique
13:36inédite sous la Vème République,
13:38avec une Assemblée nationale
13:40plus éclatée que
13:42jamais et un gouvernement
13:44qui a été récemment censuré.
13:46Aujourd'hui,
13:48sous l'autorité du Président
13:50de la République,
13:52autour du Premier ministre François
13:54Bayrou, une nouvelle page
13:56s'ouvre.
13:58Celle-ci appelle à la responsabilité
14:00de chacune et chacun
14:02d'entre nous pour trouver la
14:04voie de la stabilité institutionnelle.
14:08J'ai souvent dit ces derniers
14:10mois combien je crois à l'importance
14:12du Bloc central et à ce qu'il incarne,
14:14combien je crois
14:16à la nécessité de faire émerger
14:18des alliances entre les forces
14:20politiques républicaines,
14:22car notre démocratie
14:24est fragile et doit être
14:26défendue.
14:28C'est dans ce contexte
14:30particulier et grave
14:32qu'en tant
14:34qu'ancienne Première Ministre
14:36qui n'envisageait pas de
14:38participer de nouveau à un gouvernement
14:40sollicité par
14:42François Bayrou sur un des
14:44défis majeurs pour notre avenir,
14:46j'ai décidé de répondre
14:48positivement.
14:50Je ne suis pas
14:52une spécialiste de ces sujets,
14:54mais je sais par
14:56contre combien les
14:58questions d'éducation et de
15:00formation de notre jeunesse,
15:02de son insertion dans la vie
15:04professionnelle,
15:06de la qualité de notre enseignement
15:08scolaire et supérieur,
15:10et de la force de notre recherche
15:12sont des pierres
15:14angulaires pour notre nation.
15:16En me
15:18proposant de rejoindre le gouvernement
15:20en tant que ministre d'Etat,
15:22le Président de la République
15:24et le Premier ministre ont
15:26souhaité faire de l'éducation, de
15:28l'enseignement supérieur et de la
15:30recherche la priorité
15:32de l'action gouvernementale.
15:34Cette place
15:36est légitime car
15:38l'école est le socle de la
15:40République.
15:42Je suis lucide,
15:44je suis la
15:46sixième ministre à être
15:48nommée en un peu plus de deux ans
15:50et demi et je mesure
15:52les difficultés et les attentes
15:54de la communauté éducative
15:56et du monde universitaire
15:58et de la recherche.
16:00C'est donc
16:02conscient de l'importance de la
16:04tâche et avec
16:06humilité que je me présente devant
16:08vous.
16:10Je ne ferai pas de ce discours de prise
16:12de fonction une présentation
16:14de mes axes de travail,
16:16mais je voudrais d'abord
16:18dire toute ma confiance
16:20aux professeurs qui, à tous les degrés
16:22de notre système d'enseignement
16:24scolaire et supérieur,
16:26transmettent des savoirs
16:28et forment des élèves
16:30et des étudiants.
16:32Aux chercheurs
16:34et aux enseignants-chercheurs
16:36qui, dans les organismes et les
16:38universités, élargissent
16:40l'horizon des connaissances
16:42et à tous les personnels
16:44qui travaillent dans de multiples
16:46fonctions au sein de ce
16:48grand ministère.
16:50Je voudrais ensuite
16:52vous partager quelques
16:54convictions.
16:56Oui,
16:58l'école est le lieu de la fondation
17:00perpétuelle de la République,
17:02de l'apprentissage
17:04de ses valeurs et du respect
17:06de la laïcité.
17:08Elle est au cœur de notre
17:10vivre ensemble, en nous
17:12apprenant le respect de l'autre,
17:14du professeur
17:16et de chaque personnel
17:18éducatif,
17:20comme de chaque élève et étudiant,
17:22et plus largement
17:24le respect de l'autorité.
17:26Nous devons
17:28donner un coup d'arrêt à la montée
17:30des incivilités, des
17:32insultes, voire des violences
17:34dans nos établissements,
17:36ainsi qu'aux atteintes à la laïcité
17:38dans nos écoles.
17:40Et je le dis avec gravité,
17:42face à toutes les attaques,
17:44les menaces
17:46et toutes les contestations,
17:48je serai toujours aux côtés
17:50de nos professeurs. Ils doivent
17:52être soutenus, protégés
17:54et leurs conditions d'exercice
17:56confortées.
17:58Oui, l'école
18:00est le moyen privilégié
18:02de l'émancipation par les savoirs,
18:04en reconnaissant
18:06la diversité des parcours de réussite
18:08et en veillant
18:10à réparer les inégalités
18:12sociales et territoriales.
18:14Ceci,
18:16sans rien lâcher du combat fondamental
18:18pour élever le niveau
18:20de tous nos élèves et tous
18:22nos étudiants.
18:24L'enseignement supérieur en est le
18:26prolongement naturel,
18:28de même que la recherche
18:30scientifique et technologique,
18:32vecteur d'innovation
18:34et de croissance, mais aussi
18:36de capacité collective
18:38à faire face aux défis de demain.
18:42L'orientation est un enjeu
18:44crucial pour permettre
18:46à chaque jeune de choisir son avenir,
18:48de se former
18:50à un métier où il s'épanouit,
18:52qui lui offre de véritables
18:54perspectives, tout en
18:56renforçant la compétitivité
18:58de notre pays.
19:00Et par ailleurs,
19:02vous connaissez mon engagement
19:04pour tous les jeunes
19:06et toutes les jeunes filles,
19:08afin qu'aucun plafond de verre
19:10ne vienne les freiner.
19:12Et oui, nous devrons être
19:14attentifs au bien-être des écoliers,
19:16des collégiens,
19:18des lycéens et des étudiants.
19:20Et je sais
19:22à combien de sujets sensibles cela renvoie.
19:24De la santé,
19:26notamment la santé mentale
19:28et de la lutte contre le harcèlement,
19:30au soutien financier
19:32à travers les bourses,
19:34du logement à la restauration.
19:36Nous devons
19:38naturellement continuer à progresser
19:40pour bâtir une école
19:42et une université inclusive
19:44en veillant à un
19:46accompagnement adapté
19:48des jeunes en situation de handicap.
19:50Et oui,
19:52nos universités,
19:54nos établissements d'enseignement supérieur
19:56et nos écoles sont des
19:58éléments clés pour assumer notre devoir
20:00de formation et d'insertion
20:02et tenir notre place
20:04en matière d'innovation.
20:06Je sais leurs difficultés
20:08et avec le ministre Philippe Baptiste,
20:10nous aurons à coeur
20:12de les accompagner face aux nombreux
20:14enjeux auxquels ils font face.
20:16Enfin,
20:18je suis convaincue que notre recherche
20:20doit gagner en simplicité
20:22et en clarté
20:24et en cohérence avec les grandes
20:26institutions européennes
20:28pour nous permettre d'anticiper
20:30et de répondre aux grands défis
20:32qui nous attendent, qu'il s'agisse
20:34des transitions écologiques,
20:36énergétiques, numériques,
20:38démographiques.
20:40Chacun de ces
20:42chantiers est essentiel
20:44et devra être mené à bien.
20:46Et il y en aura d'autres à ouvrir,
20:48je le sais.
20:50Mais mesdames et messieurs,
20:52je voudrais partager
20:54avec vous une préoccupation majeure.
20:56Malgré les efforts
20:58des gouvernements successifs,
21:00malgré les lois votées,
21:02malgré les crédits importants
21:04accordés,
21:06malgré la conscience professionnelle
21:08de chacun,
21:10malgré les exhortations régulières
21:12pour faire de l'éducation nationale
21:14la mère des batailles,
21:16les résultats ne sont pas encore au rendez-vous.
21:18Ils ne le sont
21:20ni pour les élèves
21:22et les étudiants,
21:24ni pour les enseignants,
21:26ni pour le pays.
21:28Je ne me satisferais pas
21:30des résultats des évaluations
21:32internationales sur le niveau d'une partie
21:34de nos élèves.
21:36Nous devons faire mieux,
21:38comme nous devons faire mieux pour la réussite
21:40étudiante en premier cycle,
21:42malgré les progrès accomplis.
21:46Je sais aussi les difficultés
21:48que connaissent beaucoup d'enseignants,
21:50ils m'en ont parlé lors de mes déplacements
21:52partout en France.
21:54Je m'efforcerai,
21:56notamment par un dialogue social
21:58attentif avec leurs organisations
22:00représentatives,
22:02de répondre à leurs préoccupations.
22:06Je vous rassure,
22:08je n'envisage pas la préparation
22:10d'une énième loi,
22:12d'autant que le contexte législatif
22:14actuel est, comme vous le savez,
22:16compliqué.
22:18Mais fidèle à ma méthode,
22:20j'entends bien que nous portions ensemble
22:22un diagnostic partagé,
22:24puis que nous élaborions
22:26dans la concertation des solutions
22:28au service de chacun
22:30et du pays.
22:32Pour ma part,
22:34avec le ministre en charge de l'enseignement
22:36supérieur et de la recherche,
22:38j'apporterai à tous
22:40ceux qui sont concernés,
22:42au niveau national et local,
22:44au sein des différentes
22:46collectivités, dans les
22:48divers organismes comme dans les établissements
22:50scolaires et universitaires
22:52et dans les écoles,
22:54dans les fonctions d'enseignement
22:56et dans les nombreuses autres fonctions,
22:58mon expérience,
23:00ma vision transversale,
23:02ma capacité
23:04à défendre les budgets et à arbitrer.
23:08Et je compte bien m'appuyer sur le large
23:10champ de compétences qui m'est confié
23:12pour faciliter les coopérations
23:14et les synergies.
23:16En veillant
23:18à ce que la réussite de chacune,
23:20de chacun,
23:22participe à la réussite
23:24de notre pays,
23:26avec ma volonté farouche
23:28de lutter contre le déterminisme
23:30social et de
23:32permettre à chaque jeune
23:34de donner le meilleur de lui-même.
23:36Car, comme je l'ai dit,
23:38et je le crois sincèrement,
23:40nous devons faire
23:42advenir une société dans laquelle
23:44chacun se reconnaît,
23:46à laquelle chacun est fier d'appartenir
23:48et où chacun contribue
23:50à la hauteur de ses capacités
23:52au bien commun.
23:54Une société où chacun
23:56respecte l'ordre républicain
23:58et nos valeurs
24:00et bénéficie en retour
24:02de la promesse républicaine
24:04pour bâtir sa vie.
24:06Une société plus sobre,
24:08qui maintienne notre qualité de vie
24:10et préserve notre planète.
24:12C'est à la concrétisation
24:14de cette promesse que nous
24:16devons travailler et j'ai confiance
24:18en chacune et chacun
24:20d'entre vous pour y parvenir.
24:22Je vous remercie.

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