• l’année dernière
Attention, cet épisode de Small Talk très sonore : David et son invité analysent les intonations de Jamel, Eric et Ramzy puis la gutturalité marocaine de Gad. Bonus : une torture verbale inoffensive vous sera partagée et vous apprendrez pourquoi Gad était surnomé “la navette de La Rue de Budapest”

Gad Elmaleh se produira à Paris du 28 janv. au 15 févr. 2025 avec son spectacle "lui-même" au Dôme de Paris

Small Talk est diffusé le mercredi toutes les deux semaines sur Youtube et sur votre plateforme de podcasts préférée, abonnez vous pour ne rater aucun épisode : https://audmns.com/gATkzsA

Catégorie

😹
Amusant
Transcription
00:00Tu te souviens des premières blagues que tu faisais ?
00:01Est-ce que toi tu te souviens de te la péter ?
00:03Ça devient double secteur, l'eat-by.
00:04Quel type de nourriture est-ce que tu aimes bien manger ?
00:06Comment tu choisis tes vêtements ?
00:07La drogue t'aime bien ?
00:08T'as déjà mis des races à des gens ?
00:09Des races ? Des religions ?
00:11T'as déjà mis des identités ?
00:13T'as déjà mis des groupes ethniques ?
00:14Putain je vais te mettre un groupe ethnique dans ton visage !
00:20C'est pas la première fois qu'on se voit ?
00:21La dernière fois que je t'ai vu c'est à l'Olympia, pas sur scène.
00:24Pas sur scène ? Non, toi t'étais sur scène toi, c'était le 30 juin dernier.
00:29Et on s'est parlé un peu, et moi je t'ai posé la question genre
00:32alors comment t'as senti la salle ?
00:33Et là tu m'as dit, tu m'as raconté une histoire qu'on raconte entre les humoristes,
00:38parce que ça c'est vraiment une question d'humoriste.
00:40Ah ! C'est une femme sublime qui va voir un stand-upper dans un club à New York,
00:45Comedy Club, qui lui dit
00:48j'ai vu votre show hier, votre passage,
00:53écoutez-moi bien, vous m'avez fait tellement rire,
00:55j'ai envie que vous me fassiez l'amour là tout de suite.
00:58Quand vous voulez, là j'ai trop envie de vous, c'est trop bon.
01:01Et là le mec lui dit ok, bah merci, d'accord, y'a pas de problème,
01:05mais juste pour savoir, c'était le show de 19h ou de 21h ?
01:09Et c'est une blague en fait,
01:11bizarrement que que les comiques non pas comprennent,
01:14mais à laquelle ils vibrent.
01:15Ils reçoivent en fait.
01:17Tous mes potes qui sont pas humoristes, même des artistes,
01:19ils entendent ça, ouais, c'est-à-dire quoi, il est pas sûr.
01:22Et tous les comiques ça leur fait un truc, ça les...
01:25ça...
01:26bah ça parle, c'est...
01:28En fait l'idée c'est que tu veux absolument,
01:30tu veux un feedback sur ce que tu fais,
01:32encore plus que, enfin tu vois, c'est le plus,
01:34c'est plus important encore que de faire l'amour avec cette fille.
01:36Je crois que plus que ça.
01:38Tu veux voir si ton autofeedback se rapproche du feedback du public,
01:42et tu veux voir si,
01:44et tu veux bien vérifier qu'elle t'a aimé
01:48au moment où toi tu t'es aimé.
01:49C'est-à-dire que si toi t'as kiffé ton show de 19h
01:51et t'as tout déchiré à 19h,
01:53tu veux pas qu'elle te dise 21h.
01:55Parce que là tu vas dire
01:56« Ah merde, pour elle je suis le gars de 21h ! »
01:58« Ah je suis le mec de 21h, moi ! »
02:01« Le mec de 21h qui a raté le premier truc ! »
02:04« Oh là là, moi je croyais que j'étais le gars de 19h, quoi ! »
02:06Et c'est...
02:08Tu veux qu'elle ait envie de te faire l'amour
02:09au moment où toi t'as envie de te faire l'amour.
02:11Moi j'ai appris que c'était prétentieux.
02:13Tu vois les trucs des loges par exemple ?
02:14Le truc des loges ?
02:15Non, le truc des loges, c'est-à-dire que
02:17tout le côté de trouver des justes...
02:19J'essaie de moins le faire parce que
02:20quand les gens me le font, j'aime tellement pas ça.
02:22Tu sais quand tu vois un spectacle et que t'aimes sincèrement un spectacle,
02:26et que tu vas voir un artiste et que tu lui dis
02:27« Bravo, j'ai aimé ton show. »
02:29Et qu'il te dit « Ouais, ce soir c'était pas... »
02:31Moi, au fond de moi, j'ai envie de lui dire
02:33« Fuck you. »
02:35Plus sérieusement, j'ai envie de lui dire
02:36« Arrête tes conneries. »
02:38« Moi je t'ai aimé, laisse-moi t'aimer. »
02:39« Laisse-moi t'aimer. »
02:41« Non mais laisse-moi, laisse-moi t'aimer. »
02:42« Laisse-moi, j'ai kiffé ton spectacle, j'ai aimé. »
02:44« Pourquoi tu me dis... »
02:45« Pourquoi tu me fais de la coquetterie ? »
02:47Et je trouve que bien souvent, on est comme ça.
02:50Moi, ça m'arrive parfois de le faire et je m'aime pas quand je fais ça.
02:52Mais tu t'es décoquettisé récemment.
02:55Tu veux dire que je prends plus de coke ?
02:57De coke ?
02:59Non, j'essaie en tout cas.
03:01Pas complètement, mais j'essaie de travailler sur l'orgueil.
03:05Parce que là, l'humilité et l'orgueil sont tellement proches.
03:07Surtout la fausse humilité et le vrai orgueil, ils sont...
03:10Le côté...
03:14L'orgueil, putain, c'est ce qui va nous...
03:17Moi, je pense vraiment que c'est la maladie du siècle.
03:20Spécifiquement de ce siècle-ci.
03:21La volonté, le besoin d'attention, l'orgueil, l'ego, tout.
03:26Donc toi, t'arrives maintenant...
03:27Les guerres, les divorces, les crises, tout.
03:31C'est l'orgueil.
03:32Toi, t'es capable maintenant de dire...
03:33Est-ce que t'es capable de dire du bien de toi-même, genre sincèrement ?
03:37Oui.
03:38Oui.
03:39Et est-ce qu'on te...
03:39Tu sais pourquoi ?
03:40Parce que j'ai moins d'orgueil.
03:42Ouais.
03:43T'es pas genre là, oui, alors je le sais.
03:44Et que je m'aime plus.
03:45Ouais, ouais.
03:47Depuis que je m'aime plus, un peu, du moins...
03:50Oui.
03:53C'est réciproque.
03:56C'est réciproque.
03:57Non, depuis que je m'aime un peu, j'ai aucun problème à...
04:02Non pas dire du bien de moi, mais faire l'inventeur.
04:05Tu sais, pendant des années, je regardais les interviews des footeux après les matchs.
04:11Et je me disais, le jour où un artiste va réussir à parler comme ça...
04:14Genre, on a fait une excellente première mi-temps.
04:17Après, on a eu du mal, mais on s'est surpassé.
04:19Et enfin, on est arrivé à un niveau qu'on n'avait jamais égalé.
04:21Et je dis, le jour où un artiste va parler comme ça, ça va être incroyable.
04:24J'ai commencé le show avec des vannes qui n'étaient pas au top.
04:26Et puis, très vite, j'ai pris le public et j'ai vraiment retourné.
04:30Et je suis arrivé à mon maximum.
04:31Aujourd'hui, je suis à mon niveau.
04:32Je suis à vraiment un level que je n'ai jamais atteint.
04:35Et en fait, en tant qu'humoriste, je pense que je vais remettre le titre en jeu.
04:40Mais quelque part, c'est froid, c'est clinique.
04:44Mais je n'aime pas l'orgueil déguisé.
04:49C'est comme les gens qui disent « à mon petit niveau ».
04:52Je déteste cette expression, c'est tellement prétentieux.
04:54Genre, toi Gad, tu dis ça, mais imagine-moi, qu'est-ce que je devrais dire ?
05:00Qu'est-ce que je devrais dire ?
05:01Ce que tu as à dire.
05:03C'est prétentieux de penser que tu as besoin de te justifier,
05:07que toi, tu ne peux pas dire comme moi.
05:09Alors moi, je vous le dis, c'est de ma petite expérience.
05:14Mais arrête, tu es en train de t'appéter.
05:16Mais il y a des fois, tu fais une comparaison entre toi et quelqu'un considéré comme beaucoup mieux.
05:21De décédé ?
05:22De décédé et de beaucoup mieux quand il était vivant.
05:24Tu vois, comme Jeffrey Bogart.
05:28Là, tu es un petit peu obligé, sinon on te nique ta race.
05:30Je le compare, tu veux dire ?
05:31Oui, il peut y avoir une analogie que tu peux faire avec quelqu'un qui est beaucoup mieux.
05:36Et que si tu ne désamorces pas, tu vas te faire fumer ta race.
05:40Peut-être à tort aussi.
05:41Oui, parce que souvent, je me suis choppé moi-même en train de dire
05:45non pas que je me compare avec Frank Sinatra.
05:47Oui.
05:47Mais oui, en fait.
05:50C'est exactement ce que tu es en train de faire.
05:52Non pas que je me compare à Frank Sinatra.
05:53Si, pas, oui.
05:54Mais si je te compare à Frank Sinatra, c'est quoi non pas que je me compare à Frank Sinatra ?
05:58Tu fais aussi des trucs.
05:58Mais bon, toi, tu as fait ça dans le passé de dire genre,
06:01alors j'ai eu la chance, qu'on me donne la chance de machin.
06:04Alors que tu fais comme ça, non ?
06:06C'est marrant.
06:07Et qu'on m'a tendu la main, tu veux dire ?
06:08Oui, genre, alors que je ne me méritais pas du tout plus qu'un autre.
06:12Tu as fait des trucs un peu comme ça.
06:13Oui.
06:14Mais si tu savais ce que j'ai dit dans les interviews, c'est...
06:17Pourquoi ? Parce que...
06:18Donne un exemple de truc pas bien que tu as dit dans le passé.
06:20Non, pas pas bien.
06:20Oui, genre...
06:21Que j'ai pensé être bien.
06:22Oui, mais que tu renies maintenant.
06:24Ou que je ne dirai jamais.
06:25Oui.
06:28Moi, de toute façon, au cinéma surtout, quand le film sort,
06:33le film, je le fais avant tout pour le public.
06:36Je veux dire, si c'est pour faire des films qui ne marchent pas,
06:40et dire, soi-disant, on s'en fout que les films ne marchent pas,
06:43je préfère faire des films amateurs chez moi à la maison ou tout seul,
06:45parce que c'est toute une rhétorique un peu bizarre,
06:48qui est sur la défensive, en fait.
06:49Oui.
06:50Alors que tu peux faire des films que tu penses
06:53qui vont être des succès, qui ne le sont pas, et le contraire.
06:56Enfin, quelque part, c'est une volonté de contrôle.
06:59Oui.
06:59Mais je ne dis plus ça, parce que je ne le pense pas,
07:01parce que je ne pense pas forcément que tous les films
07:05sont fabriqués, formatés, voués à faire 5 millions d'entrées.
07:09Ça n'a pas de sens.
07:10Mais quelque part, ce que je voulais dire à l'époque,
07:12c'est que tous mes films doivent faire 5 millions d'entrées,
07:14ce qui est extrêmement prétentieux.
07:16Oui.
07:16Surtout quand ils ont coûté 500 000 euros, quoi.
07:18Oui.
07:19Oui, c'est une grosse somme.
07:20Je vois les courriers des associations.
07:22Je vois...
07:25Comment ça s'appelle ?
07:26C'est quoi UFC que choisir ?
07:28UFC que choisir, c'est une association qui est comme...
07:30Oui.
07:32C'est Union Française et Consommateurs que choisir.
07:34Ben oui, parce que c'est pour...
07:36Le pouvoir d'achat.
07:37Ouais, défense de consommateurs, tu vois.
07:39C'est pour préciser à ceux qui nous écoutent
07:41et qui ne connaissent pas l'économie du cinéma,
07:42c'est que 500 000 euros, ce n'est pas beaucoup pour un film.
07:44Oui, 500.
07:45Un budget global.
07:46Oui, c'est peu.
07:47Non, c'est très peu.
07:49Pour moi, dans ma tête, tu fais partie des humoristes,
07:51genre petit groupe d'humoristes,
07:55avec Jamel aussi, Eric et Ramzy,
07:57qui ont inventé des intonations
08:00et des façons de parler qui n'existaient pas avant.
08:03Eric et Ramzy, c'est un peu le fait de foirer
08:06la prononciation de tous les mots qui ont plus de deux syllabes.
08:09De dire...
08:11Ah non, c'est un bazar.
08:12C'est le mot, il s'éteint.
08:13Le coméléisme pour le communisme.
08:16Tu ne dis pas le communisme, c'est plutôt Jamel, ça, non ?
08:20Alors, je crois que j'en ai parlé à Eric,
08:24qui m'a dit genre, c'est Ramzy qui a inventé,
08:26je crois que c'est Jamel qui l'a fait.
08:28Il disait à Ramzy, genre, tu copies de Jamel, il a fait quoi ?
08:30Je me demande si Eric ne remonte pas en fin de mot.
08:32Le colomanisme, je ne sais pas s'il ne remonte pas
08:36pour rendre le truc encore plus absurde.
08:38Genre, je maîtrise ce que je maîtrise.
08:39Jamel, c'est plus le comémis, le comémis, c'est le comémis.
08:44Et Eric et Ramzy, ça va être, je ne sais pas.
08:47Ramzy, je ne sais pas.
08:48De toute façon, lui-même, il ne sait pas.
08:50Il n'est pas au courant de ce qui va sortir.
08:51Et nous, on n'est pas au courant, c'est ça qui est bon avec Ramzy.
08:54Et Eric, c'est la certitude de l'approximation.
08:57C'est le comémis.
08:59Non, le comémis.
09:01Il est sûr de lui.
09:06Et moi, c'est quoi ?
09:07Peut-être qu'il y en a plusieurs, mais il y en a un qui m'a beaucoup marqué à l'époque.
09:11C'est la sexualité taille.
09:13Ah ouais, la sexualité taille.
09:15Et j'ai vu tellement, des dizaines de gens de ma génération imiter ça.
09:21Mais encore aujourd'hui, pendant des années et des années.
09:26Donc moi, j'ai envie de te demander, ça te vient d'où le sexe ?
09:30Pour moi, c'est une exagération, une exacerbation de la gutturalité franco-marocaine.
09:46Tu sais quoi, la vieille va partir, tu vas rester ici toute la nuit.
09:48Peut-être des loups, ils vont venir et vont te manger.
09:50L'égalité, ce que tu peux avoir dans le parlé marocain, du quotidien.
09:57C'est une vieille taille.
09:59Et moi, je l'ai poussée.
10:01L'égalité.
10:03Tu peux dire liberté, égalité.
10:06Tu y vas doucement et tu envoies un fraternité.
10:12Mais je crois que ce qui t'a plu, c'est que ça qui rencontre le mot sexualité.
10:17C'est super.
10:21C'est très très bien.
10:22Il y a aussi des gestes que tu as inventés.
10:26Et ça, c'est aussi très fort.
10:27Depuis la nuit des temps, on a tous les mêmes bras, les mêmes jambes, etc.
10:30Et tu as des trucs, c'est Gad Elmaleh.
10:33Et en particulier, il y a le truc de mettre les deux mains à la ceinture comme ça.
10:39Et d'avancer les genoux comme ça.
10:41De faire ce truc comme ça.
10:42Je ne le fais plus.
10:43Tu ne le fais plus, mais c'est totalement Gad Elmaleh.
10:47Je voyais des gens qui imitaient ça.
10:49Il y a un jeune mec qui m'a dit dans un Comedy Club,
10:51tu peux m'apprendre à faire le coup des jambes ?
10:53Je te promets que sans fausse humilité,
10:56sans vieillissement prématuré,
11:02j'ai dit, mais quoi le coup des jambes ?
11:03Il m'a fait un truc, j'ai vu de quoi il parlait.
11:05Mais pour moi, je le faisais comme un...
11:09C'est comme si tu disais à Elikaku, tu peux me faire le coup de la tête ?
11:13Ben non, c'est lui en fait.
11:17Il y avait aussi ce truc de...
11:21Oui, il y a ça et il y a un autre truc que je vois beaucoup.
11:24On en parlait avec un copain que je vois beaucoup.
11:27C'est le personnage du public imaginaire avec une voix...
11:33Souvent ça, je le vois chez des jeunes humoristes.
11:37Donc ça fait plaisir.
11:39Oui, tu imites le...
11:40En fait, c'est toujours des gens un peu...
11:42Un peu oui.
11:43Un petit peu pinceau.
11:44Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs.
11:46Oui, il y a ça dans un spectacle où tu...
11:48On dirait un talk show américain.
11:49Complètement.
11:50Sauf que chez eux, il n'y a rien dans la tasse et ils l'assument.
11:53Et il faudrait que je sois assis comme ça et un peu plus haut que toi.
11:56Et qu'il y ait des musiciens.
11:57Oui, il manque pas mal de choses quand même pour le talk show.
12:00Il manque beaucoup d'argent.
12:01Il paraît que...
12:03Non, il ne paraît pas.
12:04Tu es né.
12:05Tu es né.
12:06Il paraît que tu es né.
12:07Ah, skip.
12:09Tu es né en avril 1971 à Casablanca.
12:13Oui, c'est ça.
12:15Ce qui veut dire que tu étais conçu au mois de juillet 1970.
12:19Juillet ?
12:20Juillet, oui.
12:2170 ?
12:2270, oui.
12:23Je n'ai jamais pensé à ça.
12:24À moins que tu aies été prématuré.
12:26Non, pas du tout prématuré ni adopté.
12:28Oui.
12:29Mais c'est marrant parce que je pense que ma...
12:34Pudeur gêne d'imaginer que mes parents ont dû me concevoir m'a empêché.
12:40Mais je te promets, j'ai 53 ans, c'est la première fois que je réalise que mes parents...
12:45Et ça, on est sûr.
12:47Oui, on est sûr.
12:48Ça veut dire juillet 70 ?
12:50Juillet 70, oui.
12:52Ce serait tellement intéressant de faire une recherche pour savoir exactement la date
12:55et savoir où ils étaient.
12:56Mais comment tu remontes dans un planning vieux de 53 ans ?
12:59Tu peux leur poser la question.
13:01Il a un agenda, mon père.
13:05C'était la barbice va du fils Bensoussan.
13:08On était content.
13:10On a beaucoup bu.
13:12On est sortis, on était à Casablanca.
13:14Ta mère voulait aller boire un verre.
13:17C'est pour ça que je pose la question à plusieurs personnes.
13:20Ça m'est déjà arrivé de la poser.
13:21Mais parce que moi, je sais.
13:23Moi, je sais.
13:24Mes parents ont dit genre, ouais, je me souviens.
13:27On était au ski.
13:28On n'est pas allés skier.
13:29Tu as des enfants, toi ?
13:30Non.
13:31Parce que toi, tu te souviens de la conception de tes...
13:33Ah ben voilà, c'est ça.
13:34Bien sûr.
13:35Ah oui, alors ça, la conception de mes enfants.
13:37Non, moi, j'en ai pas.
13:38Mais toi ?
13:39Tu peux faire le calcul plus facilement.
13:40Oui.
13:41Après, ça dépend à quel point tu fais beaucoup l'amour.
13:43Parce que ça peut se perdre dans un nuage de...
13:46Ah, est-ce que c'était là ?
13:47Là ou là ?
13:48Puis il y a des fois où tu fais...
13:49Ben non, c'était forcément le 7 juillet.
13:52Non, c'est pour ça que je me rappelle très très bien.
13:55C'était la fois où on a fait l'amour.
13:57Non, pas d'histoire sur ta conception.
14:00Non, mais...
14:01Wow, c'est...
14:02Conception.
14:03C'est un mot intéressant.
14:04Sur le jour de ta naissance.
14:05Et sur ta naissance, est-ce qu'on t'a dit genre...
14:07Ah, t'étais comme ça.
14:08T'as fait des...
14:09Non.
14:10J'ai fait une clinique à Casablanca qui s'appelle le Val d'Enfant.
14:12Immédiatement, là.
14:13Et je pense à cette clinique parce qu'elle était collée à la maison de mon meilleur
14:17ami, Laurent Benhamou.
14:19Et Laurent Benhamou, il parlait tout le temps de cette clinique Val d'Enfant.
14:24On voyait les ambulances qui rentraient et qui sortaient.
14:26Et je suis né dans cette clinique.
14:29Beaucoup, beaucoup de mes potes sont nés dans cette clinique.
14:32Mais j'ai aucun souvenir...
14:37Un jour, je cherchais un truc pour faire un thème astral.
14:42J'ai appelé ma mère.
14:44Je lui ai dit je suis né à quelle heure ?
14:45Elle me dit tu es né le matin.
14:47Je lui ai dit à quelle heure ?
14:48Elle m'a donné un truc.
14:49L'astrologue, elle ne pouvait pas gérer ça.
14:51Entre 8h et 13h.
14:53C'est pas possible.
14:54Finalement, elle m'a dit à 11h.
14:56Mais elle change à chaque fois.
14:57Donc, elle n'a pas la vraie info.
14:59Elle n'a pas la vraie info.
15:00Elle n'était pas là-bas.
15:01Elle n'était pas présente.
15:02Parce que moi, ma mère, elle est tarée.
15:04Moi, je sais que je suis né à 16h23.
15:05C'est vrai ?
15:0616h23.
15:07Quand est-ce que j'ai été conçu ?
15:08Comment ?
15:09Peut-être trop d'informations.
15:10Je me rappelle.
15:11Pour mes enfants, je me rappelle.
15:12Oui ?
15:13Oui.
15:14Je ne sais pas.
15:15Ça marque quand même.
15:16Tu étais un bébé sympa.
15:17Tu étais comment comme bébé ?
15:19Est-ce que tu faisais des...
15:21Je ne sais pas.
15:22Mais il y a un truc qui m'a bouleversé.
15:24J'ai été au Maroc il y a quelques...
15:26Enfin, j'y vais souvent au Maroc.
15:28Mais il y a quelques années, j'étais au Maroc.
15:30Et j'ai voulu voir et revoir la femme qui m'a...
15:35Enfin, j'étais élevé par ma mère.
15:37Mais il y a une femme qui a été très présente dans ma vie
15:40et qui m'a aussi accompagné élevé.
15:45Et cette femme, qui s'appelle Fatima,
15:49je lui ai donné rendez-vous à l'hôtel où j'allais rester.
15:53Et c'était une tournée.
15:56Et quand elle est venue à l'hôtel,
15:57il y avait beaucoup de gens qui m'attendaient.
15:59Des fans du show qui voulaient prendre des photos et tout.
16:02Et en fait, elle est venue.
16:05Elle était assise dans l'hôtel.
16:06Un hôtel très chic au milieu de Casablanca, de la ville.
16:09Et puis, il y avait plein de monde.
16:10Et puis, moi, j'arrive et je vais l'embrasser.
16:12Je lui dis que je suis désolé.
16:15Elle ne me dit rien.
16:16Elle attend très dignement.
16:17Elle attend.
16:18Il y a plein de gens.
16:19Des jeunes.
16:20Ça gueule.
16:21Ça prend des photos.
16:22Il y a aussi des caméras.
16:23Et puis, quand je termine, je vais m'asseoir avec elle.
16:24Je lui dis que je suis désolé, en fait.
16:25Je suis désolé.
16:26Elle me dit non, non.
16:27Mais ça m'a rappelé un truc.
16:28Je lui dis, qu'est-ce que ça t'a rappelé ?
16:30Ça m'a rappelé quand tu étais bébé et que je te promenais dans les rues de Casablanca,
16:36dans ton berceau.
16:37On t'a poussé dans ton berceau.
16:39Et tu avais des yeux tellement grands et bleus, très bleus, à Casablanca,
16:44que tout le monde s'arrêtait et regardait tes yeux.
16:48Et moi, je faisais croire que tu étais mon fils.
16:54Elle m'a scotché.
16:55Je me suis dit, waouh, c'est ça qu'elle a vu.
16:57Elle, elle a vu l'amour.
16:58Elle a vu le truc.
16:59Moi, j'avais vu que j'étais en mode resta.
17:02Je suis désolé.
17:03Il y a des trucs.
17:04Ouais, ouais, c'est cool.
17:05Tiens, bisous.
17:06Elle m'a achevé.
17:07Parce qu'elle m'a dit un truc tellement fort et tellement vrai de ce qu'elle ressentait.
17:13Et que ça lui rappelle ça, en fait.
17:15Parce qu'elle, elle a vu le côté pur de ça.
17:18Elle a vu l'amour.
17:19Elle a vu qu'il y a des gens qui t'aiment, qui sont autour de toi et qui regardent,
17:23pas tes yeux, mais tes blagues.
17:25On t'a aimé pour tes yeux,
17:26non, t'es pas responsable avant de t'aimer pour des trucs que t'as fait.
17:29Ça, c'est le psy qui parle.
17:30Ouais.
17:31C'est vrai.
17:32On met beaux yeux.
17:33Ouais, non, mais ils tapent tes yeux, mais tu sais quoi.
17:36Ils sont globuleux.
17:37Ouais, mais ça donne un...
17:38Je les règle.
17:39Je peux les régler.
17:40Il n'y a pas...
17:41Enfin, ça dépend.
17:42Là, je suis à 8,5.
17:43Tout.
17:44Le nez, les oreilles, tout, je règle.
17:45Tu penses quoi de ton propre visage, d'ailleurs ?
17:47T'aimes bien ?
17:48Ça dépend des angles, je te dis la vérité.
17:50Parfois, quand il y a des photos comme ça en double menton, je me dis, mais il faut tout annuler.
17:56Parfois, je me trouve beau.
17:58Parfois, je me trouve charmant.
17:59Parfois, je me trouve moche.
18:01Parfois, je me dis, oh là là, heureusement que tu fais rire.
18:05Et parfois...
18:07Mais je suis beaucoup plus à l'aise qu'avant.
18:09J'ai pas de problème.
18:10Je suis pas...
18:11Je suis pas en mode comme ça quand je vois un film dans lequel je tourne.
18:15Je suis pas...
18:16Et puis, je compte pas sur...
18:18Enfin, c'est pas mon fond de commerce.
18:20Je suis pas...
18:21Et moi, je me suis rendu compte tard que t'étais beau.
18:26Il y a un truc, je pense, dans le fait d'être un comique, un peu un clown,
18:32où en fait, t'es pas dans les stéréotypes généraux du beau gosse qui fait des regards comme ça.
18:42Non, je veux dire, les beaux gosses en général...
18:45Moi, je suis pas un beau gosse.
18:46Mais toi, t'es un beau gosse.
18:47Si tu me dis que j'ai un beau gosse, alors là, c'est une révélation.
18:48Tout le monde est sur le cul.
18:49Toi, t'es un beau gosse.
18:50Là, t'as les commentaires qui défilent.
18:51Pas du tout.
18:52Pas du tout.
18:53Ah bon ? Ben, ferme ta gueule.
18:54Pourquoi ? Antisémite.
18:55Pas du tout.
18:56T'as rien dit.
18:57Oui, ok.
18:58Et la guerre ? L'Ukraine.
18:59Pourquoi l'Ukraine ?
19:00Mais il a les yeux bleus.
19:01Ça n'a rien à voir avec l'Ukraine.
19:02Ta gueule.
19:03Oui, c'est possible.
19:04Ça commence par beau gosse.
19:05Ça passe par Gaza.
19:06Et ça termine par les Gilets jaunes.
19:08Et tu dis, mais qu'est-ce que j'ai dit ?
19:09Non, je m'en suis rendu compte.
19:10T'as joué dans un film où tu jouais un géo.
19:13Enfin, une sorte de moniteur dans un film.
19:15Je sais plus quel film c'était.
19:16Les gens en maillot de bain n'ont rien d'extraordinaire.
19:18Exactement.
19:19Et là, tu jouais le type qui séguait tout le monde.
19:23Un peu le personnage que faisait Franck Dubosc parfois.
19:26Oui.
19:27Comme ça, oui.
19:28Un peu qui a conscience.
19:29Oui.
19:30Qui a conscience.
19:31Mais ça marche.
19:32D'un truc.
19:33Il a un truc.
19:34Ça va les amis ?
19:35Tu vois, il y a des gens qui ont ça.
19:38Je sais, je suis au courant.
19:40Un peu comme quand j'ai vu Jean Dujardin parodie ce genre de...
19:43Oui.
19:44Peut-être dans...
19:45Non, pas dans O.S.S.
19:46Peut-être dans...
19:48Il avait des sketches où il se parodiait même lui-même.
19:52Et ça marchait.
19:53Parce que c'est tellement distancé avec...
19:54Oui, je comprends ce que tu dis.
19:56Je ne sais pas.
19:57C'est de l'insuffisance, tu veux dire.
19:59Oui.
20:00Mais tu as fait ce truc où tu joues...
20:01Et what's the point ?
20:02Tu joues un type qui...
20:03Ce que je dis, c'est que c'est là que je me suis rendu compte que tu étais beau gosse.
20:07Tu joues un type qui est comme ça.
20:09Et du coup, ça te va bien.
20:10Et tu fais bien.
20:11Mais oui, il a le physique pour faire ça.
20:12Oui, je peux le faire.
20:13Tu peux le faire.
20:14Là, non.
20:15Là, non.
20:16Tu n'es pas une machine.
20:17Parce que tout le monde voulait coucher avec toi dans le film.
20:19Sérieux, je dis ça ?
20:20Oui.
20:21Heureusement que ce n'est pas moi qui l'ai écrit.
20:22Non, et puis après, il y a ce truc de...
20:27Là, je suis dans autre chose.
20:29Là, je trouve vraiment beaucoup de kiff à accompagner mon âge et le moment dans lequel je suis.
20:40Mais vraiment, ce n'est pas une posture de...
20:42J'ai enfin accepté...
20:45C'est plus facile maintenant qu'avant.
20:48Oui.
20:49C'est beaucoup plus facile.
20:50J'ai fait un coming out de cheveux blancs.
20:53Parce que tu les teignais un petit peu avant ?
20:55Soit je les teignais, soit je m'arrangeais à les coiffer d'une certaine manière.
21:01Soit je mettais du maquillage pour les émissions.
21:08Mais tu les as en grande quantité encore.
21:10Oui, en grande quantité.
21:12Et tu n'as rien fait pour.
21:13C'est les cheveux d'origine de 1971.
21:16Ah non, j'ai fait...
21:17Tu parles de...
21:18Oui, c'est tes vrais cheveux.
21:19Ah non, j'ai fait du Jardiland.
21:20Tu as fait du Jardiland.
21:21Oui, j'ai fait du Jardiland ici un peu.
21:23Mais bon, ça ne sert à rien.
21:25J'ai fait du Jardiland.
21:26Ça ne sert à rien aussi.
21:27Oui, mais je n'étais pas chauve.
21:29Tu as densifié.
21:30Oui, j'ai densifié un peu.
21:32Tu as dû te raser pour densifier ou pas ?
21:34J'ai dû me raser, oui.
21:35D'ailleurs, quand je me suis rasé la tête récemment, on m'a dit
21:38Ah, tu fais des implants.
21:39Je dis pas du tout.
21:40J'en ai marre.
21:41J'en ai marre.
21:42J'en ai marre de me coiffer.
21:43J'en ai marre de...
21:44Et je voulais ressembler à Vincent Cassel un peu quand même.
21:47Mais il est grand, il est beau.
21:50C'est un grand acteur un peu.
21:52Mais ça n'a pas...
21:53Vous n'avez pas rien à voir.
21:54Ah, quand même.
21:55Voilà.
21:56C'est tout ce que je peux dire.
21:57Enfin, je ne peux pas dire non.
21:58Tu peux jouer son frère peut-être.
21:59Oui, voilà.
22:00Son jeune frère marrant.
22:01Un peu...
22:02Un peu qu'il y a des problèmes.
22:04Tu vois ce que je veux dire ?
22:05Qui n'est pas sportif, il a des problèmes.
22:07C'est pour jouer le frère de Vincent Cassel qu'il y a des problèmes.
22:09Et il t'aide parce que c'est son petit frère.
22:12Moi, je vois bien un réalisateur me dire, voilà, c'est pour jouer le frère de Vincent Cassel
22:15et poursuivre qu'il y a des problèmes.
22:22Toi, il y a des enfants...
22:24Il y a quand même dans l'enfance, j'ai l'impression qu'on se la pète très facilement.
22:28C'est-à-dire les enfants, très vite, ils se disent, oui, moi, j'ai mangé beaucoup de beurre aujourd'hui.
22:34Et tu vois, ils sont un peu fiers de ces trucs-là.
22:37Est-ce que toi, tu te souviens de te la péter quand t'étais enfant ?
22:40Non.
22:41Je te promets.
22:43Ouais.
22:44Trop.
22:45Non, mais trop zimble.
22:46Trop zimble.
22:47Trop zimble.
22:48Non, mais tu dis un truc très juste sur l'assurance des enfants qui se la pètent.
22:55Avec mon père, on a été...
22:57J'ai mangé deux bananes.
22:59Ouais, j'ai mangé deux bananes.
23:00Et t'as pas d'enfants encore, en plus.
23:03Non, me la péter, non.
23:05En revanche, j'avais conscience des...
23:08Alors, c'est bizarre parce que c'est à la fois conscience et confiance sur des choses
23:12qui étaient des talents pour être validés, aimés,
23:15comme danser ce qu'on s'appelait le Smurf, le breakdance, jouer du piano.
23:21Et en fait, j'avais besoin...
23:23Comment dire ?
23:24J'avais confiance d'y aller, mais je le faisais parce que j'avais pas assez confiance en moi.
23:28C'est bizarre.
23:29C'est-à-dire qu'il y avait un piano, il y avait une boum.
23:32Il y avait des filles, je voulais plaire aux filles, je voulais qu'elles me parlent.
23:34Je jouais du piano, tu vois.
23:36Et j'avais quand même le courage d'aller jouer du piano,
23:39mais je le faisais parce que j'avais pas confiance en moi, en fait.
23:41C'est paradoxal.
23:44Mais ça te la donnait, ta confiance en toi.
23:47Ouais, et puis...
23:48Ou alors les concours de breakdance.
23:50Tu savais vraiment...
23:51Ouais, je savais faire des moves comme ça, de breakdance, de Smurf.
23:57Enfin, un peu, quoi.
23:58La coupole ?
23:59Non, sur le dos.
24:00Sur le dos ?
24:01Ouais, sur le dos, ouais.
24:02Pas sur la tête.
24:03Oui, ok.
24:04Tu vois, là, par exemple, j'ai des vannes qui s'invitent, qui sont beaucoup plus sexuelles,
24:07et c'est pas mon univers.
24:08Et je peux pas rentrer là-dedans.
24:10Et j'ai envie, j'ai un rêve, tu vois, de dire, moi, je peux tourner, mais je peux pas.
24:14Et tout le monde voit de quoi je parle.
24:15Ouais.
24:16Tu l'as faite discrètement et de façon...
24:19Ouais, je sais pas, ouais.
24:20Et donc, le Smurf...
24:21Donc, d'accord.
24:22Et donc, tu faisais...
24:23Donc, là, enfant, tu faisais quoi devant les adultes,
24:27pour qu'ils se disent, putain, il est bien, quoi.
24:30Drôle.
24:31Ouais.
24:32Être drôle.
24:33Tu te souviens des premières blagues que tu faisais ?
24:34Les imitations.
24:35Ouais.
24:36Imitation.
24:37C'est la...
24:38En fait, tu vois, l'imitation, c'est...
24:41Finalement, c'est la base.
24:43Parce que ce qu'on fait dans le stand-up, c'est qu'on met en place, dans des mises en place de situations,
24:50le fameux set-up du stand-up,
24:52pour que les gens connectent à l'univers qu'on est en train de dépeindre,
24:56on fait la mise en situation, on raconte l'anecdote,
25:00le temps que la mise en situation, c'est pour qu'eux, ils s'identifient,
25:03et qu'on tape après avec la chute.
25:05Et bien, l'imitation, c'est que t'as besoin de rien expliquer,
25:09puisque quand t'es petit et timide, ta tante, le set-up, ils l'ont, la femme...
25:13Sauf que ce que tu vas changer, c'est les dialogues.
25:16Et ça, ça va les rendre dingues, parce que moi, j'imitais les voisines de ma grand-mère.
25:20Il y avait 7 étages, il y avait 14 femmes, j'en imitais au moins 10, mais vraiment.
25:25Fréha, Saada, Malika, la femme de ménage, que des femmes.
25:29Et j'avais des dialogues, et dans ces dialogues, je mettais des trucs,
25:33et ce qui les rendait dingues à ces femmes, ou à mes parents, ou à ma grand-mère,
25:36c'est que j'avais l'audace d'imaginer des situations qui sortaient un peu...
25:40Par exemple, t'avais une dame...
25:43T'avais une vieille dame, tu vois, qui sortait jamais de chez elle,
25:46qui était là, et à chaque fois que je sonnais chez ma grand-mère,
25:48qui regardait comme ça, elle avait une voitée !
25:50Et en fait, elle, je lui faisais dire des trucs un peu grossiers, tu vois.
25:53Alors qu'elle était incapable de dire un truc grossier.
25:55Ou alors, il y avait une dame avec une voix très aiguë,
25:58« Elle habitait comme ça, au dernier étage ! »
26:01Et j'imaginais qu'elle avait un chéri, un copain,
26:03donc tout le monde était mort de rire.
26:05Donc, c'est finalement ce qu'on détecte comme étant connu,
26:11qu'on a reconnu, qui nous fait partir au quart de tour, tu vois.
26:15Et alors, l'imitation, j'imitais tout le monde.
26:18J'imitais les gens qui venaient chez moi, j'imitais les profs à la fin de l'année,
26:21j'imitais les professeurs, les gens qui...
26:23Voilà, quoi.
26:25Je sais pas si je pourrais t'imiter, je pense pas.
26:27Ouais, si...
26:29Y a un truc avec les yeux, non ?
26:31Encore une fois, toi, tu sais quoi ?
26:33T'es l'autre frère de Vincent Cassel !
26:34Encore moins bien !
26:35Mais non, lui, des gros problèmes !
26:36Écoute-moi bien, toi, il y a Vincent Cassel, il a le rôle principal,
26:40moi, je suis son frère qui a des problèmes,
26:42tu vois, y a un petit truc, on comprend qu'ils vont demander de jouer,
26:44et toi, la preuve, ils ont dit qu'il peut jouer celui qui a des gros problèmes.
26:48Tu vois, c'est-à-dire que le troisième frère, quoi.
26:50Je suis sans rien dire avec le regard dans le vide, quoi.
26:52Voilà, exactement, ouais.
26:53Du coup, moi, je me suis toujours dit ce truc-là,
26:55que dans le fait d'imiter, y a une petite tendresse pour ce qu'on imite.
26:58Ah ouais, tout le temps, ouais.
26:59Tu vois, c'est un peu un truc genre,
27:00ah, en fait, j'ai observé, je t'ai regardé, etc.
27:02Et pourtant, y a des gens auxquels j'ai du mal
27:04à transmettre cette information, qui trouvent que, bah, je m'en fous,
27:06c'est offensant, la façon dont tu imites, y a pas de tendresse, va te faire.
27:09Ah, j'ai pas compris, tu penses que...
27:11Ouais...
27:12Non, mais, attends.
27:13Parce que c'est...
27:14Non, je trouve, en fait, que, si tu veux,
27:16y a des gens qui trouvent que c'est offensant...
27:18D'imiter ?
27:19D'imiter, peut-être n'importe qui,
27:21mais en particulier, peut-être, des minorités auxquelles tu n'appartiens pas.
27:25Ouais, mais alors ça, je peux te dire, je peux t'en parler, hein.
27:27Moi, j'en ai fait les frais.
27:28Ouais.
27:29Et encore, j'ai...
27:30Avec le chinois.
27:31Ah non, mais c'était tellement absurde, ce truc.
27:33Euh...
27:34Alors, ça, c'est une autre problématique.
27:36Alors, ça, j'ai oublié le nom.
27:38Euh...
27:39J'en ai parlé avec Gérald Bronner,
27:41qui est un sociologue brillant, que j'adore.
27:43Tu devrais l'inviter, d'ailleurs.
27:46On n'invite pas assez de spécialistes de sciences humaines dans Smalltalk.
27:50Vous avez des philosophes ?
27:51Non.
27:52Tu devrais...
27:53Y a zéro philosophe très très connu, à part Bernard-Henri Lévy.
27:55Non, André Kondsponville.
27:56Oh, André Kondsponville, ouais.
27:57Il est marrant.
27:58André Kondsponville.
27:59Vous notez tout ça ?
28:00On note, ouais.
28:01Alors, il y a un nom...
28:03Y a un mot savant de la sociologie moderne
28:07qu'a prononcé Gérald Bronner
28:10lors de notre entretien, récemment, qu'on a fait pour Le Parisien,
28:12où c'était une rencontre sur l'humour, comme sous Pape,
28:15dans les temps qu'on vit de tragédie et de guerre.
28:21Et pendant cette discussion, je lui ai dit,
28:24et je lui fais part d'un truc,
28:25je lui ai dit, bien souvent, les gens offensés
28:27ne sont pas les gens directement concernés par la blague.
28:31C'est-à-dire qu'on a tous vu quelqu'un faire une blague
28:35sur l'homosexualité,
28:38et des gens offensés, des associations levées de boucliers,
28:43et tu vois la communauté gay qui dit,
28:46franchement les gars, je sais pas de quoi vous parlez, quoi.
28:48Non.
28:50Mais c'est assez compréhensible, c'est mécanique, en fait.
28:52Parce que c'est des leviers faciles aussi à activer, ce truc-là, tu vois.
28:56Mais, écoute, je sais pas,
28:59c'est pas quelqu'un qui a travaillé à France Inter
29:01que je vais expliquer c'est quoi la ligne
29:05pour ce qui est la fausse transgression,
29:08la vraie audace,
29:14tu joues avec ça en permanence,
29:16on joue avec ça en permanence.
29:18Après, je sais pas,
29:21ah oui, Ricky Gervais,
29:22il avait dit un truc vraiment intéressant,
29:24il a dit, c'est pas ce que tu dis,
29:27c'est pas l'histoire de ce que tu dis qui est grave,
29:30en gros, il a dit,
29:31it's just how much shit can you take ?
29:35Combien de bad buzz et de merde et de gens qui râlent,
29:39t'es capable d'encaisser ?
29:41C'est ça, en fait, aujourd'hui.
29:42Tout en gardant, bien sûr,
29:45je sais pas si ta blague est clairement raciste,
29:47non, il n'y a pas de combien de...
29:49Mais si t'es un peu limite, tu vois...
29:53Alors ça, par exemple, dans mon travail aujourd'hui,
29:56j'y fais moins attention.
29:58J'aime bien prendre un peu le risque, quoi.
30:00C'est pas grave, c'est...
30:03Moi, j'ai un moment de mon spectacle
30:04où je me permets une blague,
30:06chaque soir, je pense à ça et je me dis,
30:08mais comment, est-ce que je la désamorce ?
30:10J'en suis au stade où je me dis,
30:11est-ce que je la désamorce ?
30:12Eh bien non, je la désamorce pas.
30:15Et j'aimerais arriver au stade
30:16où je me pose plus la question.
30:18Ou alors...
30:19Parce que les blagues aussi,
30:20c'est des blagues pour être drôles,
30:21juste pour être drôles.
30:23Et même si tu utilises le mot juif, gros, belge,
30:27islam, cathodique...
30:29Non, c'est trop là, d'ailleurs.
30:30Les juifs, les gros et les belges.
30:34Juifs, obèses, belges.
30:36Juifs, obèses, belges.
30:39Un juif, obèse, belge.
30:40C'est un juif, obèse, belge.
30:42J'aimerais tellement qu'il y ait une association, les amis,
30:44qui se sente concernée par ce que je viens de dire,
30:46et qui nous envoie un courrier.
30:48Des juifs, obèses, belges, qui se plaignent.
30:50Mais qui ne veulent pas mêler leur cause
30:52à ceux qui sont que juifs, ou que belges, ou que gros.
30:55Ou des chinois épileptiques, ou des...
30:57C'est les trois à la fois.
31:03T'avais une meuf à la maternelle ?
31:05Waouh.
31:07Je pense que...
31:09Qu'est-ce qu'on entend par meuf ?
31:11À la maternelle, c'est vrai que c'est chaud.
31:13Non, mais je suis obligé de faire un petit jump, mais...
31:16Alors, je vais te raconter un truc.
31:18J'étais amoureux en CE1.
31:21La maternelle, je peux pas me rappeler.
31:23CE1, j'étais amoureux de ma maîtresse.
31:26Pour une raison basique.
31:28C'est qu'elle était...
31:30Elle était tellement bonne.
31:32On a le droit de ça, je sais plus.
31:34T'étais tellement bonne.
31:36Non, c'est que elle soit amoureux de toi parce que t'étais tellement bonne,
31:38ça c'est pas possible.
31:39Elle a éveillé ma sexuality.
31:41Non mais, je vais te dire un truc fou.
31:43Je suis en CE1,
31:45et j'ai une maîtresse blonde.
31:47Elle est blonde.
31:48Je te dis des trucs, j'ai dit.
31:50Je vis au Maroc.
31:51Elle est blonde.
31:52Donc, au Maroc, une femme blonde,
31:54c'est une minorité.
31:56La maîtresse blonde de mon enfance,
31:59en CE1, c'est mon amoureuse.
32:01Je l'ai aimée,
32:03mais c'est l'éveil des sens,
32:05de mes émotions,
32:07de mon sentiment amoureux,
32:09de ma fascination.
32:10J'étais in love.
32:12Mais in love.
32:13Elle était blonde, elle était belle.
32:15J'avais du désir pour elle.
32:17Alors, quand t'es en CE1, t'as pas un désir de la sexualité.
32:20Mais ce désir, je veux dire que tu aurais pu faire n'importe quoi.
32:24Écoute-moi bien.
32:26Je viens en vacances.
32:28Quand je suis en CM1 ou CM2,
32:31je viens en vacances à Paris.
32:33Pour la première fois de ma vie, je viens à Paris.
32:35Et mon oncle,
32:37chez qui on habite,
32:39vit, à cette époque-là,
32:41près de la gare Saint-Lazare,
32:43et en face, il y a une rue qui s'appelle la rue de Budapest.
32:46Tout à fait.
32:47La rue des prostituées.
32:49Et moi, je descends pour aller à la FNAC,
32:52parce que c'était une époque incroyable.
32:54À la FNAC, il y avait les ordinateurs Spectrum et tout,
32:57que tu pouvais toucher et manipuler gratuitement.
33:00J'étais fou.
33:02J'arrivais du Maroc, j'étais dingue.
33:04Et pour aller à la FNAC,
33:06je passe par la rue de Budapest.
33:08Et je vois des prostituées.
33:10Et je comprends que ce sont des prostituées.
33:13Mais il y a un truc.
33:15C'est qu'elles sont blondes.
33:17Et là, je bug.
33:20Parce que je me dis, mais une femme blonde,
33:23pour moi, c'est ma prof de français.
33:25C'est ma maîtresse.
33:27Et le rapport à la femme, à ce moment-là,
33:29et là, j'invite tous les psychiatres à nous envoyer leur diagnostic,
33:32il bug complet.
33:34Je me dis, ah ouais, je vois ces femmes blondes
33:37qui me regardent, qui me sourient.
33:38Je pense à ma prof.
33:40Je me dis, mais c'est un truc qui m'a marqué.
33:44Le rapport entre la maîtresse et les prostituées de la rue de Budapest.
33:49Donc, je...
33:51Alors, il y a un truc, c'est que moi, j'étais fasciné.
33:53Parce que t'es gamin, tu vois des prostituées,
33:55tu sais ce que c'est, mais t'es très jeune.
33:57Tu sais ce que c'est, tu peux pas parler, t'es fasciné, tu comprends pas.
33:59Et je faisais les allers-retours.
34:01Et un jour, il y en a une qui a dit à sa copine,
34:03ah bah voilà la navette de la rue de Budapest.
34:06Oh là là, j'étais humilié.
34:08J'avais envie de dire, mais non, madame, je veux juste kiffer,
34:10mais j'ai pas l'âge.
34:11Je pouvais pas le lire, ça.
34:12J'avais même pas le texte.
34:14La navette de la rue de Budapest,
34:16c'est la navette des Parigos.
34:18Des Parigos.
34:20T'étais bon élève ou pas ?
34:22Non.
34:24Alors, problème de comportement, de discipline.
34:26Parce que t'imitais tout le monde.
34:28Ouais, j'étais...
34:30Plus...
34:32J'étais en télétravail.
34:34J'étais déjà en télétravail.
34:36J'étais pas là, j'étais pas en présentiel.
34:38J'étais pas...
34:40Parfois, je...
34:42Parfois, j'entends des histoires sur des gamins à l'école.
34:44Je...
34:46J'avais pas des bonnes notes.
34:48J'étais nul en maths
34:50parce que je voulais pas comprendre.
34:52J'ai toujours dit aux profs, je comprends, mais il faut pas m'expliquer.
34:54Je comprends, mais le mode d'enseignement,
34:56la manière dont vous me transmettez les choses,
34:58ça m'oppresse, ça m'angoisse.
35:00Il y a une pression,
35:02il y a une notion de pouvoir,
35:04il y a un ascendant qui me donne
35:06beaucoup d'anxiété.
35:08Alors, non, j'étais pas bon à l'école,
35:10mais c'était pas que de ma faute non plus.
35:12Et j'ai redoublé des classes,
35:14j'ai changé d'école plein de fois,
35:16j'ai fait toutes les écoles de Casablanca,
35:18j'ai écumé le public, le privé,
35:20le religieux, le athée, le laïc...
35:22Non, non, mais j'ai fait toutes les écoles.
35:24Mais t'as quand même réussi à la fin
35:26à avoir le bac.
35:28Ouais, j'ai même... En revanche, j'ai commencé
35:30à l'université
35:32au Québec,
35:34et j'étais pas mauvais à la fac.
35:36Et j'ai fait
35:38presque une année, puis j'ai arrêté.
35:40De quelle matière ?
35:42Sciences politiques.
35:44Et tu pensais faire quoi comme travail ?
35:46Pas du tout en politique, mais j'étais fasciné par...
35:48En fait, non. Le détour, c'est que je voulais...
35:50Enfin, je sais pas si je voulais.
35:52En tout cas, je me suis inscrit
35:54à la faculté de droit,
35:56en pensant que j'allais être avocat,
35:58c'est un peu la projection sur la figure,
36:00la robe de l'avocat, le statut...
36:02Et en fait, à Montréal,
36:04pas en France, il y a un concours d'entrée
36:06à la faculté de droit de l'université de Montréal,
36:08et quand tu reçois ce concours, bien souvent,
36:10des gens se retrouvent
36:12dans des espèces
36:14de hubs
36:16universitaires,
36:18troncs pas communs,
36:20mais sociologie,
36:22criminologie, sciences politiques.
36:24Et donc, moi, je me suis inscrit en sciences politiques.
36:26Alors, ça va pas plaire
36:28à mes profs ou aux élèves qui sont en sciences politiques au Québec,
36:30mais c'est une réalité. C'est plus facile
36:32de rentrer à Sciences Po à Montréal
36:34qu'à Paris. Sciences Po
36:36à Paris, il y a tout un prestige,
36:38il y a un côté, sur le papier,
36:40c'est l'élite,
36:42t'as fait Sciences Po au Québec.
36:44Avec tout le respect que je lui dois,
36:46franchement, c'est très facile.
36:48D'ailleurs, j'ai un mec
36:50un ami de la famille qui est enseigné
36:52à Sciences Po Montréal, j'ai un jour
36:54dit ça, il était outré, il est venu me voir,
36:56il m'a dit, il faut que t'arrêtes de dire que c'est facile.
36:58J'ai dit, ben pourquoi tu me le dis ?
37:00Je sais que c'est la vérité.
37:02Je sais que c'est la vérité, mais quand même, on a déjà du mal
37:04à s'en sortir, quoi.
37:06Donc t'as eu ton bac avec
37:08bac bien ?
37:10Ben c'est le
37:12ouais, c'était plus
37:14social, humain, Sciences Humaines.
37:16Ah non, le bac, tu l'as passé au Québec ?
37:18Ouais, au cégep. Le cégep, c'est le
37:20lycée premier interminal,
37:22le cégep. Et j'étais au cégep
37:24de Saint-Laurent. Et au cégep de Saint-Laurent,
37:26j'ai pris Sciences Sociales
37:28ou Sciences Humaines. Je faisais de la philo,
37:30je faisais de la psycho, je faisais
37:32de la... de l'histoire.
37:34Mais truc chelou, quand même, de passer de Casablanca
37:36à Québec, pour qu'est-ce que...
37:38L'ailleurs.
37:40L'ailleurs, et les oncles, les tantes,
37:42qui avaient déjà commencé à
37:44peupler le territoire.
37:46Attends, y'a une question que j'ai pas posée, faut absolument que je la pose.
37:48Je croyais que le gars avait une oreillette.
37:50Attends, on me dit qu'on est à la bourre, là ?
37:52Ok. Ok.
37:54J'envoie le magnéto.
37:56Le...
37:58Quel était ton niveau de cool au collège ?
38:00Est-ce que t'étais dans l'aristocratie du cool ?
38:02Dans le prolétariat du cool ? Dans le ventre mou du cool ?
38:04Où est-ce que tu te situais ?
38:06Au cool, au sens anglo-saxon ?
38:08Genre, le mec... Populaire.
38:10J'avais des potes qui avaient...
38:12Des filles tombées
38:14amoureuses de...
38:16Ils étaient les beaux-gosses du... Ils étaient vraiment les tombeurs.
38:18Moi, j'ai jamais
38:20été ça, ça me tétanisait d'aller
38:22parler aux filles. Donc, encore une fois, je t'ai dit tout à l'heure,
38:24il fallait que je joue du piano, il fallait que je performe,
38:26en fait. J'étais un performeur.
38:28En un mot. C'est joli, un performeur.
38:30Et aujourd'hui, je suis un performeur en deux mots.
38:32Formidable. Tu peux me mettre
38:34ça avec...
38:36C'est le reel. On a le reel. On a l'extrait pour les réseaux sociaux.
38:38On a le reel.
38:40Tu me mets de la musique dessus.
38:42Et un bruit de
38:44quelqu'un qui frappe.
38:48Y'a un mec qui joue au ping-pong
38:50mais par un coup.
38:52Tu vois ?
38:54Putain, je regarde le rideau, il y a tellement de couleurs dans ce rideau.
38:56Il y en a trop.
39:00Coolitude, pas avec
39:02les filles.
39:04Cool, marrant, drôle.
39:06Drôle, imitation des profs.
39:10Création de spectacle
39:12pour les copains.
39:14Mais surtout imitation. Surtout cherchant
39:16tout le temps à tordre ce qui se passait.
39:20À tordre.
39:22À caricaturer.
39:24J'aime bien le mot
39:26tordre. Tu tords le sens.
39:28Tu sais ce que c'est. Tu fais toi-même de la scène.
39:30Tu te battais
39:32avec les gens.
39:34J'ai un souvenir d'une bagarre
39:36où j'étais nul.
39:38Je tremblais souvent.
39:40Dès qu'il y avait un truc, je tremblais.
39:42J'étais pas bien. Ça me mettait dans un état émotif.
39:44Avant physique, ça me mettait dans un état émotif.
39:46Donc tu te battais pas.
39:48Tu savais pas faire.
39:50Non.
39:52J'avais pas assez de force ni de courageux pour me battre.
39:54Et pourtant, il y avait des injustices
39:56ou des trucs qui me mettaient hors de moi.
39:58Des mecs, des cons.
40:00Il y avait des mecs dans ma cour
40:02qui frimaient, qui m'humiliaient.
40:04Je viens d'une génération où
40:06franchement, si tu remontes
40:08dans le temps, il y avait des cas
40:10de vrai harcèlement. On m'en avait pas mis des mots
40:12dessus. Moi, j'avais un mec
40:14balèze qui, souvent,
40:16quand on faisait les... Tu te mets en rang
40:18pour entrer, il me donnait des petits coups comme ça.
40:20Mais c'était presque pas admis.
40:22C'était genre, arrête ! Mais c'était tout le jour.
40:24Et toi-même, t'étais pas méchant avec des gens ?
40:26Alors moi, j'avais un autre truc.
40:28Je peux reconnaître que moi, j'étais...
40:30C'est pas de la...
40:32C'est pas de la merde.
40:34C'est pas de la méchanceté.
40:36Moi, j'ai une autre arme qui était une forme de
40:38manipulation.
40:40Je faisais des trucs un peu dingos pour les
40:42déstabiliser, par exemple.
40:44J'essayais de déstabiliser les gens quand ils m'énervaient
40:46ou quand j'étais jaloux de quelqu'un.
40:48J'essayais de faire un truc qui le met
40:50mal.
40:52Tu vois, il y avait un prof
40:54qui...
40:56qui était pas cool avec moi,
40:58qui m'humiliait souvent, qui était pas gentil.
41:00Et ma manière de me venger,
41:02c'est que je levais la main
41:04et je posais des questions dans
41:06une langue incompréhensible, mais avec
41:08des mots compréhensibles pour que lui-même
41:10se pose des questions sur son audition.
41:12C'était horrible. J'étais jeune, j'étais en sixième.
41:14Mon fils, s'il fait ça aujourd'hui, je suis pas t'incable.
41:16Et je disais, monsieur, monsieur, monsieur.
41:18Il me disait, oui, quand vous dites que la première
41:20guerre mondiale a démarré à Florentin,
41:22c'est à la fin
41:24ou alors que à la fin ?
41:26Et là, il me disait, pardon.
41:28Et comme il y avait des mots qui existaient, il pensait
41:30qu'il entendait mal. C'était horrible, c'était méchant.
41:32C'est un peu le truc de Coakoubé.
41:34Ah, Coakoubé, ouais.
41:36C'était genre, tu dis un truc, machin, et le prof te dit quoi ?
41:38Tu dis Coakoubé. Je crois que c'est ça.
41:40Je parle souvent de contrôle de gens qui sont nés
41:42dans les années 2010.
41:44C'est un truc qui est,
41:46c'est une espèce de truc, on va dire,
41:48qui est instauré entre gamins
41:50à l'école, comme quoi on répond ça.
41:52Il y a un jeu. Mais moi, il n'y avait même pas de jeu.
41:54Mais c'est toi qui as inventé.
41:56J'avais eu une idée un jour
41:58avec un pote. Je lui ai dit, viens, on invente une expression
42:00et on voit combien de temps
42:02ça prend. On la filme, l'expression,
42:04on essaie de faire un document. On voit combien de temps
42:06ça prend pour que quelqu'un nous dise
42:08cette expression, sans qu'on demande rien du tout.
42:10Et en fait,
42:12un pagnon, c'est même plus drôle que Coakoubé,
42:14je pense, je trouve. Et ça veut
42:16rien dire, un pagnon. Et personne
42:18n'est capable, il doit y avoir
42:20une forme, pas d'étymologie,
42:22si on recherche, on peut remonter.
42:24Mais franchement, un pagnon, c'est super fort.
42:26Non ?
42:28Et en plus, il y a du franc en face.
42:30Non ?
42:32Si, si.
42:34Bien sûr, je ne sais plus quoi dire.
42:36J'ai mis le...
42:38Tu veux en prendre ?
42:40Mais toi, tu passes ici au mat' ou juste
42:42le soir ?
42:44Moi, j'aimerais bien...
42:46Des gens dorment ici, des fois ?
42:48Non, très peu.
42:50Donc tu ne te battais pas quand tu étais au machin, tu tremblais
42:52quand tu étais au machin. Tu t'es battu depuis ?
42:54C'est quand la dernière fois que tu t'es battu ?
42:56T'as déjà mis des races à des gens,
42:58à l'âge adulte ? Des races ? Des religions ?
43:00T'as déjà mis des identités ?
43:02T'as déjà mis des groupes ethniques ?
43:04Mais non, je vais te mettre un groupe ethnique dans ton visage !
43:06Je me suis mis un groupe
43:08ethnique, je me suis mis une race.
43:10Non, mais il y a quelques années, j'ai
43:12pas battu mais je buvais
43:14de l'alcool pendant un temps
43:16et souvent
43:18trop. J'en bois plus depuis
43:20trois ans et un soir
43:22j'étais dans un...
43:24J'étais au Matisse, tiens.
43:26C'est un bar
43:28qui n'a plus lieu.
43:30Et
43:32j'avais beaucoup bu
43:34et
43:36j'étais en train de parler avec une copine
43:38et il y a un mec qui m'a dit est-ce qu'on peut prendre une photo ?
43:40Toi et moi.
43:42J'lui ai dit non, pas maintenant.
43:44Pas maintenant, j'ai une copine
43:46qui s'en compte quoi.
43:48Et là je... C'est l'époque où
43:50j'étais aussi un peu parano
43:52de ce qui peut se passer, les photos.
43:54Et je suis avec cette fille qui n'est pas ma chérie
43:56et je viens de la rencontrer
43:58et puis c'est cool, on parle.
44:00Et moi je lui parle, je suis un peu proche d'elle et je vois que lui
44:02il nous prend une photo, tous les deux.
44:04En soi
44:06c'est pas très très grave en vrai.
44:08Mais j'ai pété un câble.
44:10J'ai été vers lui
44:12et je commence à gueuler et
44:14j'ai pris son téléphone.
44:16C'est un téléphone à clapper.
44:18Alors tu vas voir comment je suis
44:20très courageux et comment je suis vraiment un méchant.
44:22Et je l'ai
44:24coupé en deux.
44:26Tu l'as plié dans le mauvais sens.
44:28Je l'ai plié dans le mauvais sens et pas par inadvertance.
44:30Je l'ai jeté.
44:32Le mec a regardé
44:34et il était tellement mal.
44:36Il m'a dit, ah non mais pourquoi ?
44:38Pourquoi t'avais ça ?
44:40Je suis sorti.
44:42J'ai dit à la personne qui était avec moi
44:46on va prendre ses coordonnées
44:50on va prendre son adresse
44:52et on va lui acheter un téléphone.
44:54Et le lendemain on lui a acheté un téléphone
44:56et on lui a envoyé.
44:58Parce que j'ai regretté.
45:00Parce que c'était pas du tout un méchant.
45:02Il a été maladroit.
45:04C'est débile.
45:06Mais c'est l'alcool aussi qui a fait ça.
45:08Il y a toujours un moment dans Smalltalk
45:10où on parle de ce mot.
45:12On casse un téléphone.
45:14Est-ce qu'il y a des gens
45:16qui arrivent à ça ?
45:18Il y a un moment où on se met nus.
45:20On dirait un truc
45:22dans une autre langue.
45:24Alors il y a un moment où on se met nus.
45:26Ce serait quelle langue ?
45:2814 minutes.
45:32Tu veux dire un truc
45:34sur ton promo ?
45:36Je joue mon nouveau spectacle.
45:38Mon spectacle s'appelle Lui-même.
45:40Il est très bien.
45:42Tu l'as vu à l'Olympia.
45:44J'aime beaucoup ce show.
45:46Vraiment.
45:48Il est plus aiguisé que les autres.
45:52Je l'ai tellement travaillé
45:54que je peux le jouer...
45:56Tu connais ça quand tu es sur scène.
45:58Le fait de rechercher pendant un show,
46:00ça t'épuise mentalement.
46:02Je ne sais pas comment tu fais toi.
46:04C'était très écrit au départ,
46:06mais je me suis dit que ça ne va pas.
46:08Il y a une recherche d'efficacité
46:10tellement poussée.
46:12J'ai co-écrit le spectacle
46:14avec Romain de Fressinet.
46:16Lui est dans l'économie des mots,
46:18l'économie de l'effet.
46:20Ça m'inspire énormément.
46:22Plusieurs mecs de cette génération
46:24sont là.
46:26J'ai hâte d'y aller.
46:28J'ai hâte d'aller faire ma partie de show.
46:30Je joue au Dôme de Paris.
46:32C'est une grande salle
46:34que j'ai faite plusieurs fois.
46:36En tournée partout en France.
46:38C'est l'ancien Palais des Sports.
46:40Je joue au Québec.
46:42Je suis très fier de ça.
46:44Je joue au Québec, à Montréal,
46:46au Centre Bell.
46:48Il y a 30 ans, jour pour jour,
46:50le 11 décembre 1994,
46:52je jouais sur scène pour la première fois de ma vie.
46:54Et 30 ans plus tard, je joue sur scène
46:56dans cette big aréna qui est le Centre Bell
46:58devant 10 000 personnes.
47:00Ça me remplit de joie.
47:02On finit l'interview.
47:04Normalement, tu peux répondre
47:06aussi longtemps que tu veux.
47:08Là, on va essayer d'aller vite pour finir l'interview.
47:10C'est en vrac.
47:12C'est des questions qu'on vient d'avoir les unes avec les autres.
47:14Si t'étais une île déserte...
47:16Comment tu choisis tes vêtements ?
47:18Avec les mains.
47:20Quel type de nourriture
47:22est-ce que tu aimes bien manger ?
47:24Qui ne fait pas gonfler le ventre.
47:26Je ne suis pas végane,
47:28mais j'adore les endroits véganes.
47:30C'est naturel et je peux bien manger.
47:32Une bonne pâtisserie végane,
47:34un gros truc.
47:36Genre fat,
47:38respectueux.
47:40J'aime bien. Simple.
47:42Quelle était ta plus grande douleur physique de toute ta vie ?
47:44Colique néphritique.
47:46Colique néphritique...
47:48Ecoute, c'est une douleur.
47:50Elle passe de 0 à 100. Il n'y a pas de bande-annonce.
47:52Il n'y a rien du tout. C'est horrible.
47:54C'est un truc... Je te jure que c'est ma hantise.
47:56Parfois, sur des vols...
47:58T'en as eu ? Ah ouais.
48:00Les amis, je compatis pour tous ceux
48:02qui ont vécu des coliques néphritiques.
48:04Il paraît qu'il faudrait avoir sur soi un antidouleur
48:06comme du... Enfin, je ne sais pas.
48:08Tramadol.
48:10En voyage, t'en prends ?
48:12J'ai d'autres problèmes.
48:14Mais ouais.
48:16Colique néphritique, top douleur.
48:18C'est nerveux, non ?
48:20J'ai eu ça.
48:22Le caillou, on l'a enlevé.
48:24Comment ?
48:26Chirurgicalement ou en le bombardant ?
48:28Chirurgicalement.
48:30Et ça a été chaud.
48:32En passant par la lorraine.
48:34L'autre nom de la lorraine.
48:36Je crois qu'il n'y a pas...
48:38Il manquait...
48:40On a parlé de ta bite.
48:42On a fait la bite, ouais.
48:44Ta position sur la drogue, t'aimes bien ?
48:46Non.
48:48La seule drogue
48:50à laquelle j'ai goûté,
48:52c'est la fumette.
48:54Je ne suis pas fan
48:56parce que ça me rend parano.
48:58Après, quand j'ai été aux Etats-Unis,
49:00on m'a fait découvrir
49:02les vapes de drogue.
49:04Les vapes de cannabis.
49:06D'héroïne.
49:08C'est des trucs qu'on invente.
49:10Je te promets que c'est pas...
49:12Moi, j'ai jamais touché aux drogues
49:14plus dures que ça.
49:16T'as déjà failli mourir ?
49:18Je suis mort déjà plein de fois.
49:20T'as l'air d'aller plutôt bien.
49:22C'est quoi la limite ?
49:24Genre, oh là là, une voiture.
49:26Tous les jours.
49:28À quel point t'es jaloux
49:30des autres gens ?
49:32Est-ce que t'as déjà été triste
49:34qu'un ami ait du succès ?
49:36Non, mais vraiment pas. Jamais.
49:38J'ai déjà envié quelqu'un.
49:40Oui, ça m'est arrivé.
49:42D'envier quelqu'un.
49:44Mais en général, ça a été des moteurs.
49:46Et ça m'a réussi.
49:48Après, je me suis dit, moi aussi j'ai envie de ça.
49:50Même sur le matériel.
49:52La première fois que je suis arrivé à Hollywood,
49:54dans la maison d'un pote acteur,
49:56et que j'ai vu sa carrière,
49:58j'ai dit, waouh.
50:00J'étais pas envié, mais j'ai dit, moi aussi j'ai envie de ça.
50:02Et en fait, j'ai plus envie de ça du tout.
50:04Ce que t'as eu, ça te...
50:06Ça m'excite pas beaucoup, en fait.
50:10Sinon, est-ce que j'ai envie...
50:12En amour ?
50:14Jaloux ?
50:16Je l'ai été plus du tout.
50:18Plus du tout, parce que je m'aime un peu,
50:20et que, voilà,
50:22c'est l'insécurité qui m'a fait
50:24être jaloux. Jaloux, genre,
50:26j'ai peur qu'elle soit séduite
50:28par un autre homme et tout. Bien sûr, j'étais terrible
50:30avant, ouais. Mais beaucoup, beaucoup,
50:32beaucoup de progrès là-dessus.
50:34Et là, le mec, il dit, grâce à la drogue.
50:36Oui, j'ai dit que j'en avais pas pris.
50:38Jaloux du passé aussi, ou pas ?
50:40À l'époque ? Non, du passé.
50:42Dans le passé, je fus jaloux du passé de mes compagnes.
50:44Oui. Mais fou !
50:46C'est irrationnel, c'est débile.
50:48C'est genre, mais comment t'as pu...
50:50Mais comment t'as pu quoi ? Comment t'as pu
50:52aller en Thaïlande avec ce mec ?
50:54Je te connaissais même pas.
50:56Et on est fous. Mais ça, c'est
50:58névrotique, ça c'est pas le problème
51:00de votre compagne ou de votre compagnon.
51:02Ça ne la concerne pas, ça ne le concerne pas.
51:04Faut arrêter ça, les amis.
51:06Faut arrêter ça, c'est des conneries.
51:08Alors, c'est vrai que c'est de la théorie, parce qu'en pratique, je l'ai fait
51:10et moi, j'ai aimé. Ou alors, un peu condescendant.
51:12Genre...
51:14Je sais pas, t'es tellement intelligente.
51:16Enfin...
51:18J'arrive pas à... Pardon, c'est pas du...
51:20Mais comment ? J'arrive pas
51:22à me boire, toi, avec
51:24le gars ? Enfin, il y a un truc
51:26qui m'échappe, là.
51:28Merci.
51:30Merci infiniment.
51:32Bon bah, cet épisode, il est fini.
51:34Il va y avoir plein d'autres épisodes, et si vous voulez être sûr d'en manquer
51:36aucun, et bien, cliquez !
51:38Cliquez sur le bouton qui permet de vous abonner
51:40à Smalltalk. Après, je sais que
51:42s'abonner, c'est un choix personnel, donc je vais pas vous forcer.
51:44Mais si j'étais vous, je le ferais.
51:46C'est tout ce que je dis.
51:48À dans deux semaines, parce que c'est tous les 15 jours.
51:50OK ?
51:56Régis, jet-setter
51:58invétéré, profite de sa vie de rêve
52:00en compagnie de son frère Gérald, un joueur
52:02de poker ronchon, aux physiques approximatifs.
52:04Mais un beau jour,
52:06leur frère David fait irruption dans leur vie.
52:08Celui-ci est atteint d'une maladie pour le moins
52:10irritante. Il est con comme ses pieds.
52:12Le petit
52:14dernier, un film familial sur la
52:16tolérance et le vivre ensemble. Car même
52:18les cons méritent une place dans nos vies.
52:20Un film de genre identitaire
52:22avec la participation exceptionnelle de Christian Clavier.
52:24Au cinéma le 14 juillet.

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