Vous connaissez peut-être Cédric Doumbé pour ses combats, mais ce sont ses blagues et ses anecdotes qui vont faire que L'épisode d'aujourd'hui dure beaucoup plus que 9 secondes. Avec David Castello-Lopes, il va discuter aujourd'hui du père Noël, des religions qu'on met à jour, et surtout de comment on creuse un trou assis.
Small Talk est un show Konbini Originals dans lequel David Castello-Lopes invite des personnalités connues pour leur parler de tout sauf de pour quoi elles sont connues.
Small Talk est diffusé le mercredi toutes les deux semaines sur Youtube et en podcast.
Abonnez vous pour ne rater aucun épisode : https://konbini.podlink.to/smalltalkall
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Style de vieTranscription
00:00 T'étais où dans la hiérarchie des populaires ?
00:02 Y'a des gens avec lesquels t'as été méchant.
00:03 C'est arrivé tardivement la patate.
00:05 Est-ce qu'il y a des profs qui t'ont marqué ?
00:06 Tu faisais pas des conneries ?
00:07 Tu te bagarres pas en dehors du travail ?
00:09 Tu mets de la crème ?
00:10 T'étais où juste avant de venir ici ?
00:18 J'étais...
00:21 Donc tu viens de mettre trois morceaux de sucre
00:22 qu'on voit dans son cache.
00:24 Je sais le faire discrètement mais...
00:27 Trois ouais.
00:27 Non j'étais chez un opérateur téléphonique
00:30 parce que j'ai envie de changer d'opérateur.
00:31 D'accord.
00:31 Et de prendre un nouveau téléphone.
00:33 Et donc t'es allé dans une boutique ?
00:34 Dans une boutique pour voir combien ça coûtait un nouveau téléphone.
00:37 Du coup on me le commande.
00:39 Moi qui m'étais juré de ne plus acheter d'A**.
00:42 Ouais.
00:43 Du coup bah là j'achète un A**.
00:45 Ouais. Et alors pourquoi A** ?
00:47 Bah parce que je suis de la type A**.
00:49 Ouais ouais.
00:50 Je suis même pas de la type A**, je suis prisonnier de l'A**.
00:52 Ouais ouais.
00:52 Parce que t'as tes notes, tes clouds, tes machins.
00:54 J'ai mes notes, mes clouds, mes machins.
00:56 Franchement j'ai essayé.
00:58 Ouais.
00:58 J'ai essayé d'en sortir, j'arrive pas.
01:00 Les snaps j'arrive pas.
01:01 Ouais.
01:02 Les emojis j'arrive pas.
01:04 Les emojis c'est A**.
01:06 Oui c'est des trucs tout courts de genre où est-ce qu'il faut appuyer,
01:08 t'es habitué et après il faut passer un mois à faire des textos de m****.
01:11 Et je trouve que A** c'est facile.
01:13 J'ai travaillé une fois, à l'époque j'ai travaillé chez un opérateur
01:16 dont je ne citerai pas le nom, à moins qu'il paye.
01:18 Ouais.
01:20 J'ai travaillé et on me disait Cédric,
01:23 mon responsable me disait "bon Cédric si t'as une personne âgée qui vient
01:26 et qui te demande le téléphone le plus facile, qu'est-ce que tu vas lui conseiller ?"
01:29 Et moi je cherchais les téléphones à clapper avec des grosses touches et tout.
01:32 Ouais.
01:32 Il m'a dit "non tout faux, c'est la A**".
01:34 Il m'a dit "la A** est le téléphone le plus facile".
01:36 D'accord.
01:37 Parce que les grosses touches tu peux les mettre dans la A**.
01:38 Oui c'est ça en fait.
01:39 Le contrôle vocal tu peux le mettre, en fait c'est tellement facile,
01:41 c'est juste qu'il faut connaître.
01:42 En fait c'est facile et puis après tu demandes à un petit fils ou à une petite fille
01:45 de te régler le truc.
01:46 De régler, ouais.
01:47 Sinon c'est vrai, problème de vue, A**, tu peux avoir des grosses lettres,
01:50 c'est hyper simple.
01:52 Ouais.
01:52 T'es aveugle, tu peux avoir un A**, c'est incroyable non ?
01:55 C'est...
01:55 Mais oui, t'as des fois le carré bleu qui saute là.
01:59 Le carré bleu qui saute ?
02:00 Mais moi je sais pas, il y a des fois où je crois qu'il y a un raccourci que j'ai mis
02:02 et en fait il y a un carré bleu pour aveugle qui...
02:05 Pas pour aveugle, pour...
02:07 gens qui n'ont pas de bras.
02:08 Je crois que c'est ça.
02:09 Pour les gens qui n'ont pas de bras et donc t'as un carré qui sélectionne des trucs
02:12 et tu dis "c'est bon c'est ça que je veux sélectionner"
02:13 et il sélectionne des trucs pour toi.
02:14 Non, moi j'ai un ami qui s'appelle Théo, Théo Cœur.
02:17 Ouais.
02:18 Qui est...
02:19 Bon je sais pas si il est champion mais en tout cas qui fait du triathlon,
02:21 je crois pas ça.
02:22 Je sais pas si c'est du triathlon, en tout cas bref, natation, vélo, course,
02:26 il est très chaud.
02:27 Et il a pas de bras,
02:29 et il a pas de jambes.
02:30 Très vulgairement dit.
02:31 Ouais.
02:32 Ce qui est moins bien pour plein de trucs.
02:34 Quoi, plein de trucs ?
02:35 Et du coup, et quand je le vois manipuler son A**, c'est incroyable.
02:38 Il écrit, il écrit avec son...
02:39 Donc tu le vois, il est comme ça.
02:40 Mais il écrit avec son...
02:42 Avec son coude.
02:43 Mais d'accord, mais il arrive juste avec...
02:45 Parce qu'il a pas de...
02:46 Du coup il a pas de doigts.
02:47 Bah non, il arrive à écrire.
02:49 C'est incroyable, quand je l'ai vu, il arrive à écrire.
02:51 Même avec un stylo, il écrivait, c'est impressionnant.
02:53 Souvent les gens, quand ils arrivent à Smalltalk, ils sont en retard.
02:57 Toi, t'avais 45 minutes d'avance.
02:59 Toujours.
02:59 C'est vrai, ça sert à notre trait de caractère ?
03:02 Non.
03:03 C'est un hasard.
03:04 Non, je me suis trompé d'air, c'est sûr.
03:06 Je croyais que c'était 17h, du coup j'étais à 17h40.
03:11 Parce que moi, il m'avait dit qu'il voulait décaler à 18h30,
03:13 donc OK, on est en retard à 18h30.
03:14 Non, non, non, j'étais...
03:15 Nickel.
03:16 Qu'est-ce que tu penses, Nifi ?
03:18 C'est très joli.
03:21 C'est beau.
03:21 T'as pas l'air sincère.
03:23 Non, non, c'est joli.
03:24 Justement, je me suis dit "est-ce que je mens ?"
03:26 Est-ce que...
03:27 Non, non, je me suis dit "non, sois sincère quand même, il est gentil, il faut être sincère".
03:30 Non, c'est très joli.
03:32 Par contre, je me serais bien revu dans un canapé ou alors un Chesterfield.
03:35 Ah oui, un truc un peu plus chic.
03:38 On bosse là-dessus ?
03:39 On a du but, je sais pas.
03:40 Parce que là, ça fait un peu "j'attends mon plateau avec mon détenu".
03:43 Exactement.
03:45 Mais c'est joli.
03:48 C'est pas confortable, c'est pas accueillant, mais les couleurs sont bien.
03:52 Cédric Doumbet, bonjour.
03:53 Bonjour.
03:54 On a fait un petit moment qu'on parle, mais c'est l'intro, c'est maintenant.
03:58 Bienvenue dans Smalltalk.
03:59 Smalltalk, c'est un podcast, le concept est relativement simple.
04:03 C'est "je reçois des gens connus pour parler de tout, sauf de ce pourquoi ils sont connus".
04:07 C'est ça, normalement, le concept.
04:08 Mais j'avoue qu'avec toi, j'ai quand même un peu envie de parler de ce pourquoi t'es connu.
04:15 Un peu au milieu.
04:16 Enfin, on va pas parler que de ça, évidemment, on va parler plein d'autres trucs.
04:19 Mais il y a un truc tout bête que j'aimerais qu'on fasse.
04:21 Je pense que tu l'as déjà fait avec d'autres journalistes, mais j'y kiffe.
04:26 On ne pourrait pas le faire si c'était un match de foot qui durait une heure et demie,
04:29 ou même si c'était un combat de même âge normal.
04:32 Mais ton combat où tu as gagné contre Jordan, il a duré vraiment très peu de temps.
04:36 Et donc, du coup, on peut tout à fait le commenter en entier.
04:39 On peut le commenter en entier ?
04:41 Sans problème.
04:43 Est-ce que ça te permet qu'on fasse un truc ?
04:45 Je te montre la vidéo.
04:46 Est-ce que tu peux commenter, genre, seconde par seconde, ce qui se passe ?
04:50 OK, donc on est là.
04:53 J'ai pris celle-ci.
04:54 Donc là, ça commence.
04:56 Là.
04:57 OK.
04:57 Toi, t'es ici et ici, c'est Jordan.
04:59 Donc là, j'arrive, déjà, je le check.
05:00 Ouais.
05:01 Faut savoir que moi, je n'ai pas de souci à checker.
05:03 Souvent, on se dit, "Bon, méfie-toi", parce que souvent,
05:05 mes adversaires arrivent, ils font semblant de checker et ils commencent directement.
05:09 Ce qui est un peu un truc de bâtard.
05:10 Ouais, exactement.
05:11 Mais je ne crains rien, donc moi, instinctivement, je check.
05:14 OK, ensuite, une fois que j'ai checké, on commence.
05:17 Faut savoir que moi, j'ai une garde complètement atypique.
05:20 Elle est très basse.
05:21 C'est-à-dire que, déjà, j'ai les bras qui sont bas,
05:24 ce qu'on n'apprend pas à un combattant,
05:27 ce qu'on déconseille même aux combattants,
05:29 parce que si tu as les bras qui sont bas,
05:30 du coup, tu ne protèges pas le visage.
05:31 Mais moi, j'ai confiance en mon coup d'œil.
05:33 D'accord.
05:33 Je suis très vif.
05:34 Est-ce qu'il y a quand même un tout petit intérêt à avoir une garde basse ou pas ?
05:37 Pour moi, oui.
05:39 Mon intérêt, c'est que, par exemple, si mon adversaire veut aller attraper mes jambes
05:42 pour essayer de me mettre par terre,
05:44 je suis déjà en position de défense
05:45 pour le remonter ou pour lui mettre des superculs et le frapper.
05:49 Alors que si je suis comme ça avec la garde haute,
05:52 ce qui est conventionnel,
05:53 là, j'ai un temps de retard
05:54 s'il va attaquer mes jambes pour m'amener au sol,
05:57 ce qui est mon point faible en tant que kickboxeur.
05:59 En plus de la garde qui est basse,
06:01 j'ai la tête qui est très basse.
06:03 Et ça, ça perturbe vraiment l'adversaire.
06:05 J'ai la tête qui est basse et qui est vraiment en avant.
06:07 Du coup, on a l'impression que c'est facile de toucher la cible,
06:10 qui est ma tête, avec ses poings ou avec ses jambes.
06:12 Mais on ne s'entend pas à se faire contrer.
06:14 Et oui, ça, c'est un piège.
06:16 Ah, c'est-à-dire qu'en fait, c'est ça, tu fais genre...
06:18 - En fait, ça attire. - C'est un appât.
06:19 C'est un appât, en fait.
06:21 C'est genre, t'as cru que machin, mais en fait, t'as un coup d'avance.
06:23 Et j'ai un coup d'avance.
06:24 J'attends juste qu'il attaque pour conclure.
06:26 Mais ce n'est pas dangereux quand même d'avoir sa tête...
06:28 C'est très dangereux.
06:29 Et moi, encore une fois, je remets tout sur mon coup d'œil.
06:33 C'est-à-dire que j'estime que je suis plus rapide que l'adversaire.
06:37 Donc là...
06:38 Donc là, on voit bien qu'il attaque
06:42 et c'est là où moi, je déclenche.
06:43 Donc là, je ne le touche pas, par exemple, mais c'est mon jeu.
06:46 Mon jeu, il est comme ça, c'est-à-dire que je suis un contreur.
06:48 - Mais lui, il t'a touché, là. - Non, il ne m'a pas touché.
06:49 - Il ne t'a pas touché. - Non, il ne m'a pas touché.
06:50 - Tu as esquivé en même temps que t'as... - J'ai esquivé en même temps que j'ai contré.
06:53 - OK. - Donc là, on peut même remettre un peu en arrière.
06:54 Ouais.
06:55 Donc on voit que c'est dès qu'il attaque.
06:57 Donc j'ai la tête en avant.
06:58 Dès qu'il attaque, boum, c'est là où moi, je pars.
07:00 - Genre avant... - Avant même qu'il attaque.
07:01 Très longtemps avant que son point soit arrivé, quoi.
07:03 Voilà. Donc là, pour le coup, ça n'a pas touché.
07:05 - Ouais. - Ou alors ça a touché,
07:06 mais l'épaule n'est pas vraiment nette.
07:09 Je continue.
07:10 - Ouais. - Donc lui, il voit toujours ma tête basse.
07:13 Qu'est-ce qu'il se dit instinctivement ?
07:15 Il va balancer le seul coup de pied qu'il a.
07:17 Et d'ailleurs, je l'avais prévenu quand on a fait le face-to-face.
07:20 Je lui dis "Jordan, t'as un bon high kick, mais c'est tout."
07:24 Et là, on commence le combat. Qu'est-ce qu'il fait ?
07:26 Un high kick.
07:26 Et genre là, c'est la deuxième action, quoi.
07:30 - Ah ouais. - Il fait ça et là...
07:31 - Et là, son high kick...
07:32 Et là, pas de chance, parce que c'est vraiment le coup
07:35 que je pars instinctivement sans réfléchir.
07:38 À chaque fois, l'entraînement, quand on me le met,
07:40 que ce soit en zone haute, donc high kick,
07:42 ou en zone médiane, donc middle kick,
07:44 tout le temps, je le saisis, je l'attrape.
07:47 Soit je balaye, soit je contre avec un crochet du gauche.
07:48 - C'est-à-dire que jamais quelqu'un qui t'envoie un high kick comme ça,
07:51 il le fait atterrir, quoi.
07:54 - Non, tout le temps, je le saisis.
07:56 Je viens du kickboxing, donc en kickboxing, je le faisais tout le temps.
07:59 - Et donc là, t'as pas le temps de te dire quoi que ce soit.
08:02 - Donc là, je me dis rien, il balance, je le vois arriver
08:04 et je me dis "Ah là là".
08:06 Le con, parce qu'en fait, c'est ce que je travaillais tout le temps,
08:09 pour lui, en plus.
08:10 - Et donc là... - Donc là, je l'attrape.
08:12 - Là, tu le contres et tu l'attrapes tout de suite.
08:13 - Là, je l'attrape. Je pars et je l'attrape.
08:15 - Tu pars avec une main et tu l'attrapes avec l'autre.
08:17 - Je le pars avec une main et je l'attrape avec la main opposée.
08:21 Une fois que je l'attrape, je le fais passer de l'autre côté.
08:24 Voilà. - Et comme ça, il est déstabilisé.
08:27 - Donc mon réflexe, c'est que je le fais passer de l'autre côté.
08:30 Et ce que je fais instinctivement,
08:32 c'est que je balaye avec ma jambe droite pour qu'il tombe.
08:35 Je balaye. Or là, il s'avère que Jordan était très flex.
08:39 C'est-à-dire qu'il n'était pas rigide.
08:42 Donc là, le balayage, il a échoué.
08:43 Donc ça fait un peu comme si je lui mettais un coup de pied,
08:45 alors qu'à la base, c'était pas le coup de pied que je faisais.
08:47 C'était un balayage.
08:49 Donc là, le balayage, il ne réussit pas
08:51 parce qu'on voit en plus sa jambe gauche, si on revient un peu,
08:54 sa jambe gauche que je saisis, elle n'est pas tendue
08:56 parce qu'il bouge en même temps et il essaye de l'enlever.
08:59 - Et il y arrive un peu. - Il y arrive un peu légèrement.
09:01 Donc du coup, le balayage, il loupe.
09:03 Et c'est là où on peut se dire que Cyril Goumbet, c'est un génie.
09:07 Parce qu'il y a une prise d'information
09:09 et surtout un temps de réaction qui est tellement rapide.
09:12 C'est-à-dire que première tentative de balayage, échouée.
09:15 Directement après, qu'est-ce qu'il fait ?
09:16 Réaction, il enchaîne sur une autre décision.
09:18 Prise de décision incroyable.
09:20 Crochet du gauche.
09:21 Et là, combat terminé.
09:24 Donc en vrai, 9 secondes.
09:26 Oui, l'arbitre a intervenu au bout de 9 secondes,
09:28 mais le KO, il est arrivé à 6-7 secondes.
09:30 - Oui, c'est ça.
09:31 Et en fait, là, il n'y avait plus rien à faire pour lui.
09:35 - Non, là, il était out.
09:36 Dodo.
09:37 - Oui.
09:38 Et alors attends, parce qu'ensuite, il tombe par terre.
09:41 Et alors ça, c'est un truc très MMA, c'est que ça ne suffit pas.
09:45 - Ça suffit pas.
09:45 - Là, le combat, il s'arrête quand l'arbitre intervient.
09:49 Donc avant ça, le combat continue.
09:53 Après, on pourrait se dire, oui, mais quand même, tu vois qu'il est out.
09:55 C'est vrai, mais quand tu es dans le combat, tu es un animal.
09:59 - Mais parce que ça l'a mis plus KO, tu crois ?
10:02 - Non, je pense que ce n'est pas nécessaire.
10:05 Je pense que c'est plus dangereux qu'autre chose.
10:07 Ça l'abîme encore un peu plus.
10:09 Il perd plus de neurones, on va dire.
10:11 Mais ça ne l'a pas mis plus KO.
10:13 Non, non, non. Il est déjà out.
10:14 Il n'est plus là déjà.
10:15 C'est-à-dire que les deux coups d'après, il ne les a même pas sentis.
10:18 - Et alors ce truc, toi, tu n'as jamais subi de KO dans ta vie.
10:24 - Non, respecte-moi quand même.
10:27 - Donc, ce n'est même pas ce qu'il a ressenti, en fait.
10:30 - Non, c'est vrai, d'habitude, je suis très empathique.
10:35 Mais là, ce serait mentir que de dire que je sais ce que tu ressens.
10:37 - Oui, mais même tu n'étais pas un jour cogné contre un mur.
10:41 Ou un truc du genre, ou là, tiens.
10:43 - Ça m'est arrivé sur un combat où j'ai pris pas mal de coups
10:46 et d'arriver dans les vestiaires et de ne pas savoir ce que je faisais là.
10:50 - D'accord.
10:51 - Ça m'est arrivé.
10:51 C'est-à-dire une perte de, pas de mémoire, mais un trou, en fait.
10:55 Un gros trou de mémoire.
10:57 C'est-à-dire que je suis dans les vestiaires,
10:58 je vois que je suis transpirant et que j'ai enlevé mes gants et j'ai mes bandes.
11:01 Et je demande à mon coach, j'ai gagné ?
11:04 Du coup, il croyait que j'ai blagué au début.
11:05 Il me dit, mais arrête.
11:06 Je dis, non, non, sérieux, sérieux, j'ai gagné ?
11:07 Il me dit, mais oui.
11:08 Je ne me rappelais plus du combat.
11:10 - C'est le plus proche du KO.
11:11 - C'est le plus proche du KO.
11:13 - C'est-à-dire que t'avais une légère perte de mémoire immédiate.
11:15 - J'ai pris beaucoup de coups.
11:16 - C'est que tu t'es déjà fait quand même taper, même si tu ne peux jamais faire KO.
11:19 C'est où que ça fait le plus mal ?
11:22 - Dans les bras.
11:25 - Ah ouais ?
11:25 - Dans les bras et dans les jambes.
11:27 - Ah, c'est le truc, ni ici, ni dans le ventre, machin, c'est vraiment bras, jambe.
11:30 - C'est vraiment bras, jambe.
11:31 Quand, par exemple, le coup de pied va venir au niveau des os,
11:34 c'est là où ça va faire mal.
11:36 C'est surtout là où tu vas sentir vraiment.
11:38 Parce qu'avec l'adrénaline, tu prends une patate,
11:40 en vrai, en réalité, tu ne sens pas la patate à la tête.
11:43 Et si vraiment elle était effective, t'es KO.
11:45 Mais sinon, tu ne sens pas.
11:47 Moi, je ne sens pas.
11:48 Par contre, ce qui va faire mal et qui va effectuer un travail de sap,
11:51 donc ce qui va faire mal, pas le premier, pas le deuxième, pas le troisième,
11:55 mais à la longue, ce sont les coups dans les jambes ou les coups dans les bras.
11:58 Parce que ça va faire des petits hématomes.
12:01 À chaque fois, au bout d'un moment, tu ne peux plus.
12:02 - Non, parce qu'il y a le truc de Rocky, je ne sais plus si c'est dans quel film de boxe,
12:05 où il met sa tête en avant comme ça.
12:07 - Non, ça c'est le front.
12:09 Parce que le front, il n'y a pas de terminomètre.
12:11 C'est dur. C'est l'os le plus dur du corps humain.
12:14 Et en général, si tu mets un coup au front, tu te casses la main.
12:17 Donc, mais il faut bien viser.
12:19 Quand le mec met un coup, tu mets ton front en avant.
12:22 Oui, c'est assez réaliste.
12:23 Mais personne ne fait ça, mais ça ne craint pas.
12:25 - C'est la plus grosse exception qu'on a faite à Smalltalk de l'histoire de Smalltalk.
12:31 Mais franchement, c'était trop bien.
12:34 Cédric, tu es né en 1992 au Cameroun.
12:39 Tu es né à Douala, c'est ça ?
12:41 C'est sympa ou pas, Douala ?
12:45 - J'ai mis la question.
12:47 Douala, c'est super sympa.
12:49 Là, précisément, là où j'ai grandi, c'est Deido.
12:54 C'est vraiment un quartier de Douala.
12:56 Je surkiffe mon pays.
12:58 Cette ville, elle est juste incroyable.
13:00 Tu vois, quand j'arrive à l'aéroport et que j'entends des Camerounais parler,
13:03 ou même quand je suis en France, à n'importe quel endroit,
13:05 que j'entends des gens parler avec l'accent camerounais,
13:07 je souris aux lèvres et je suis "j'aime".
13:11 J'aime trop mon pays.
13:12 - Tu es resté jusqu'à quel âge ?
13:14 - 10 ans.
13:15 - Jusqu'à 10 ans.
13:15 C'est quoi tes premiers souvenirs de toute l'histoire de ta vie ?
13:19 C'est vraiment le truc où tu dis le plus ancien truc dont tu te souviens.
13:22 Même, ça peut être un, tu sais, genre une image.
13:25 - Le plus ancien truc dont je me souviens,
13:29 c'est...
13:31 C'est...
13:33 Le plus ancien...
13:35 Tu sais, je me souviens, c'était la période de Noël au Cameroun.
13:39 Et il y avait une pièce là, c'était une sorte de débarras.
13:42 Une pièce qui avait toujours un cadenas.
13:44 - Dans ta maison.
13:45 - Oui, dans ma maison à Cameroun.
13:47 Et ma mère, elle savait que je voulais un vélo.
13:50 Je voulais trop un vélo, tu vois.
13:52 C'était ce que je voulais le plus.
13:54 Et la période de Noël, elle me disait "le père Noël, il va venir avec un vélo, etc."
13:59 Et dans cette pièce, il y avait un trou vite fait au niveau de la serrure.
14:02 Et parfois, je regardais ça à travers le trou, à travers la serrure,
14:06 pour voir s'il y avait dans la pièce.
14:07 Et un jour, je vois un vélo, un vélo bleu,
14:09 avec des roues, mais de... Qu'on appelle ça ?
14:12 Des roues éducatives, là, sur le côté.
14:15 - Oui, les petits trous, quoi. - Des petits trous.
14:17 Je vois un vélo comme ça au long, et je me dis "mais j'ai trop content, c'est ça le vélo".
14:21 Et je disais à ma mère "reviens le vélo", elle me dit "mais non, y'a pas de vélo, etc."
14:24 Et je vois qu'elle l'a caché après.
14:25 Elle l'a caché, elle ne me disait plus de vélo.
14:27 Et finalement, Noël arrive, et j'ai un vélo.
14:30 Du coup, ça m'a cassé mon truc de Noël.
14:32 Mais il n'existe pas le Père Noël.
14:33 En fait, c'est moi qui ai acheté les cadeaux.
14:36 Du coup, depuis ce jour-là, je ne crois plus au Père Noël.
14:38 - Et t'avais quel âge ? - J'avais... Oh là, je crois que j'avais...
14:41 Je devais avoir 5 ans, quelque chose comme ça.
14:43 - Donc t'as arrêté de croire au Père Noël ? - Ah oui, non mais j'y ai même jamais cru, je crois.
14:47 - Après, les parents peuvent inventer des mythos, genre
14:50 "Non mais c'est le Père Noël, il l'avait stocké là, c'est bon."
14:53 - Il n'y avait pas de cheminée, donc...
14:56 Mais c'est le plus vieux souvenir que j'ai, je crois.
14:59 - Tes parents...
15:00 Alors, je sais que ton père, il est disparu très peu de temps après ta naissance.
15:06 Il a quand même eu une place comme quelqu'un d'ap...
15:10 Enfin, je sais pas, son souvenir, il restait dans la famille.
15:13 C'était un truc qui t'a formé un peu ou qui était important pour toi ?
15:17 - Non, c'est plus ma soeur qui l'a connue 3 ans.
15:20 Je pense qu'elle n'a même plus de souvenirs, elle l'a connue 3 ans.
15:23 Moi, après...
15:25 Non, il n'y a pas grand-chose.
15:26 C'est plus quand j'ai commencé à grandir,
15:30 à avoir un caractère assez affirmé,
15:32 que ma mère, elle me disait à chaque fois "T'es comme ton père".
15:35 Ce côté têtu, ce côté déterminé, ce côté perfectionniste,
15:40 elle me disait "T'es comme ton père".
15:41 Mais sur des petits détails.
15:43 Des fois, je voulais pas lâcher, elle disait "Mais c'est incroyable, c'est comme son père".
15:46 Des fois, quand je me fâchais et que je donnais des directives
15:49 et que je voulais que ce soit comme ça et pas comme ça,
15:50 elle me disait "C'est ton père".
15:52 Alors que moi, j'y crois pas, pour moi, c'est pas génétique,
15:55 pour moi, c'est l'éducation.
15:57 Mais je sais pas, elle disait que c'était pareil.
15:59 Donc ça doit être aussi génétique, le caractère.
16:01 - Et c'est quand t'as eu des beaux-pères ?
16:03 - Lui, ma mère s'est remariée.
16:04 Aujourd'hui, j'ai un beau-père qui est formidable.
16:07 - Et donc, ça a presque été lui ton père ?
16:10 - Oui, maintenant, je lui donne cette place-là.
16:12 Pour ma mère et aussi pour lui,
16:14 et pour l'harmonie dans la famille, je lui donne cette place-là.
16:18 Et aujourd'hui, il assume totalement et il est formidable en tant que beau-père.
16:23 - Et il faisait quoi alors, ce beau-père et ta mère, à Douala ?
16:27 - Ah non, il est arrivé tard dans ma vie.
16:30 - Pendant longtemps, donc t'as plutôt été élevé...
16:32 - Oui, pendant longtemps, j'ai pas eu de beau-père.
16:35 J'ai été élevé par ma mère et ma grand-mère.
16:37 - Donc t'as fait toute ton école primaire au Cameroun ?
16:40 - Alors non, au Cameroun, j'ai fait l'école.
16:43 Je suis arrivé à 10 ans, j'ai fait ma primaire en France.
16:46 - Bah non, parce que la primaire, c'est plutôt entre 6 et...
16:50 - Je suis arrivé en CM1.
16:52 - En CM1, d'accord.
16:53 Et donc t'as quand même connu quelques années d'école...
16:56 - Ah oui, au Cameroun, bien sûr.
16:58 - Et alors, t'étais comment quand t'avais genre 6 ans ?
17:01 - À l'école au Cameroun, j'étais bon.
17:04 J'étais bon, bizarrement, on pourrait se dire "oui, c'est un clown ce mec-là".
17:07 Mais non, j'étais bon.
17:08 Surtout qu'à mon époque, c'était très strict.
17:11 C'était très, très strict.
17:12 - Au Cameroun, particulièrement, plus qu'en France.
17:13 - Au Cameroun, oui, quand je suis arrivé en France, c'était magnifique.
17:16 En France, tu réponds au prof.
17:18 Au Cameroun, tu ne pouvais pas répondre au prof, c'était incroyable.
17:21 Au Cameroun, t'apprenais les leçons par cœur.
17:23 C'était strict, hyper strict.
17:26 Et du coup, quand je suis arrivé même en France, j'ai sauté une classe.
17:29 Je me souviens, quand je suis arrivé en CM1...
17:31 Je suis arrivé en CE2,
17:33 et j'ai sauté une classe, je crois que c'était directement en CM1.
17:36 Et non, j'étais bien à l'école.
17:38 J'étais bien.
17:39 Ma force à l'école, c'est que j'ai une bonne mémoire.
17:42 J'apprends par cœur.
17:43 Du coup, j'étais très, très bon en histoire à géo
17:45 et en mathématiques aussi.
17:47 - Et tu...
17:48 Alors l'image qu'on a envie d'avoir, c'est que 27 ans, dans les mythes comme ça,
17:51 que genre déjà à l'école, tu mettais des patates.
17:55 - Non, ça c'est beau. - Tu mettais pas de patates.
17:56 - Non, non, non.
17:57 - Ça arrivait tardivement la patate, donc du coup, dans ton classe.
18:00 - Dans mes souvenirs, oui.
18:01 Mais mes camarades de classe,
18:03 avec qui je suis encore en contact aujourd'hui,
18:05 avec qui je suis au collège,
18:06 ils me disent "t'aimais trop te battre".
18:07 Mais j'ai pas de souvenirs que je me battais souvent.
18:09 C'est ouf, j'ai pas de souvenirs que je me battais souvent.
18:12 Mais ils me disaient "t'aimais trop la bagarre au collège".
18:15 Donc apparemment, j'aimais trop la bagarre déjà.
18:17 - Et genre 9 ans, t'arrives en France,
18:19 le genre changement massif.
18:21 - Le changement, hiver.
18:22 - Est-ce que tu te souviens du jour où t'es arrivé en France ?
18:25 - Oui, oui, je me souviens tout le temps.
18:27 J'ai découvert les escalators.
18:29 Incroyable.
18:30 Déjà, bon, je me souviens pas trop dans l'avion.
18:31 Je me souviens pas trop sur le tarmac, etc.
18:34 Mais ce dont je me souviens, c'est l'escalator dans l'aéroport.
18:37 Parce que pour moi, c'est nouveau.
18:38 Je vois un escalator, des escaliers qui avancent,
18:40 escaliers roulants.
18:41 Je me dis "bon, du coup, je prends ça".
18:43 Et je me souviens aussi des escalators dans le métro.
18:46 Je sais plus c'est quoi cette ligne-là,
18:47 mais c'est un long tapis roulant.
18:50 - Montparnasse.
18:51 - Je crois que c'est Montparnasse, exactement.
18:52 Long comme ça, je me souviens toujours.
18:55 Et quand j'arrive à l'aéroport, ma mère, qu'est-ce qu'elle arrive ?
18:57 Donc, elle me fait un canard, elle me donne un manteau, une doudoune.
18:59 Je me dis "c'est quoi ça ?"
19:00 Du coup, je mets la doudoune et une cagoule.
19:02 Ma phobie.
19:03 C'était un de mes pires souvenirs.
19:04 J'avais une cagoule rose.
19:05 Je ne sais pas si on pourra retrouver la photo.
19:07 Je me souviens même que quand j'ai pris une photo avec cette cagoule rose,
19:09 j'étais en train de pleurer, moi.
19:11 Parce que je voulais pas la mettre, je voulais l'enlever, la cagoule.
19:12 - Et puis, c'est les grosses cagoules des années 80 qui jouaient juste le petit truc.
19:17 - Et moi, elle était rose.
19:18 C'est dingue, elle était rose.
19:21 Gros souvenir.
19:21 Je me souviens de ça, je me souviens de plein de choses.
19:23 La première fois que j'ai fait du roller,
19:24 c'est ma mère qui nous a appris à faire du roller, ma sœur et moi.
19:27 On a cette photo, là où on est à Barbès.
19:30 Je crois qu'il y a un parc à Barbès, parce que nous, on est du 18e arrondissement.
19:33 - Où ça exactement, dans le 18e ?
19:35 - Euh...
19:35 Alors, moi, j'ai habité à Marx-en-Moi.
19:37 - Ouais.
19:37 - Marx-en-Moi.
19:38 Du coup, on était à côté de Barbès.
19:40 Et on faisait du roller dans un parc avec toutes les protections.
19:43 Protection aux poignets, aux genoux.
19:45 - Et les trucs en plastique, là, pour pas se péter le poignet.
19:47 - Exactement.
19:48 Je me souviendrai toujours.
19:49 Et c'était beau, c'était bien.
19:51 Mais c'est juste l'hiver que moi, j'arrive pas.
19:53 - Et maintenant, ça va, l'hiver ?
19:54 - Non, maintenant, j'arrive toujours pas.
19:56 Toujours pas d'hiver.
19:57 - Et le...
19:58 Qu'est-ce que je voulais dire sur le...
20:00 Ton entrée dans une école, donc dans un autre pays, genre...
20:04 Il n'y a pas eu un choc ?
20:05 - J'ai toujours eu une capacité d'adaptation très rapide, très bonne.
20:12 J'ai toujours adapté.
20:13 Je me fonds toujours dans la masse.
20:16 J'ai jamais eu de problème à m'intégrer dans un groupe, dans une société.
20:20 - Il y a pas eu...
20:22 Est-ce qu'il y a eu un moment...
20:23 Alors, on a parlé du "Est-ce que tu te bagarrais quand t'étais à l'école ?"
20:26 Mais il y a eu un moment où tu te dis genre "Ah, je suis fort quand même."
20:31 Genre, je remarque que ça a l'air d'être quand même un peu plus facile pour moi que...
20:35 - Non, ça, ça arrivait tard, ça.
20:36 Ça arrivait, je pense, quand j'ai commencé les sports de combat.
20:39 C'est vraiment là que...
20:40 Parce que je me bagarrais jamais, moi.
20:42 - Et t'as commencé...
20:43 - À 16 ans.
20:44 - Mais genre, dès que t'as commencé, t'as fait genre "Oh, ça a l'air..."
20:47 - Dès que j'ai commencé, on s'entraînait et à la fin,
20:49 on faisait toujours des petits combats avec les camarades.
20:52 Et je me testais un peu comme ça.
20:54 Des fois, je prenais des petits coups, je saignais du nez.
20:57 Mais j'aimais ça, parce que je m'améliorais d'entraînement en entraînement.
21:00 Et puis, je me rendais compte que j'étais pas si mal que ça.
21:04 Mais quand j'ai commencé la compète,
21:06 ou même, même pas la compète, avant de commencer la compète,
21:08 déjà, mon coach, il me complémentait déjà mon formateur.
21:11 Il me disait "T'as des aptitudes, telle aptitude, telle aptitude, c'est bien, c'est bien, c'est bien."
21:15 Et puis, j'aimais ça, donc j'apprenais, j'apprenais, j'apprenais.
21:17 Et je crois que quand j'ai commencé la compétition à ma deuxième année,
21:20 c'est là où je me suis dit "Ah ouais, en fait, je vais continuer, je vais continuer."
21:24 T'as tout le temps envie de...
21:26 de prouver.
21:27 De prouver, de prouver. C'est ça la compète, en fait.
21:29 Toujours envie de se tester avec des nouveaux adversaires
21:31 jusqu'à devenir le meilleur du monde.
21:34 - Au collège, t'étais où dans la hiérarchie, du coup, L'idée Populaire ?
21:40 T'étais genre top,
21:42 milieu ventre mou, genre un peu inexistant, ou alors boloss ?
21:46 - Non, j'étais plus milieu inexistant.
21:48 J'aurais aimé être populaire, mais j'ai jamais été.
21:51 - Et qu'est-ce qui te manquait, tu crois ?
21:52 - Je pense que...
21:55 Ce qui me manquait...
21:57 Je sais pas, j'ai toujours été le mec drôle, en fait.
21:59 Le mec drôle, voilà, mais qui...
22:01 Tout le monde aime bien,
22:03 mais pas hyper populaire, non.
22:05 J'ai été populaire quand je suis arrivé en Goulaine,
22:07 quand j'ai quitté Paris,
22:10 parce que du coup, j'étais le Parisien.
22:12 Du coup, j'étais populaire parce que j'étais le Parisien.
22:14 Mais j'aurais aimé être populaire parce que j'étais le mec le plus cool
22:18 du collège ou du lycée,
22:19 mais non, j'ai toujours été au milieu.
22:20 Ce qui me manquait, je sais pas, peut-être...
22:23 Peut-être la cote avec les filles.
22:24 - La cote avec les filles.
22:26 Mais normalement,
22:27 il y a un truc qui fait que t'es populaire,
22:28 c'est quand tu sais jouer au foot.
22:29 Tu savais un peu jouer au foot ?
22:30 - Non.
22:31 - Non, t'étais le mauvais.
22:33 - J'étais pas très bon.
22:34 J'étais rapide, c'est tout.
22:36 C'était tout.
22:37 Sans ballon, rapide, très rapide.
22:39 Avec le ballon, c'était chose.
22:41 - Tu te souviens des gens avec qui t'étais au collège ?
22:43 Est-ce qu'il y en a qui sont encore dans ta vie maintenant ?
22:45 - Il y en a qui sont encore dans ma vie aujourd'hui.
22:48 - Ouais.
22:49 - Mais des souvenirs,
22:50 ouais, je me souviens de pas mal de monde.
22:51 - Ouais.
22:52 - Ah ouais, j'ai une très bonne mémoire.
22:54 - Il y a des gens avec lesquels t'as été méchant ou pas ?
22:57 T'étais au collège.
22:59 - Oui,
23:00 mais c'était sur genre, sur une phase,
23:02 parce que j'étais très bête.
23:04 En primaire notamment,
23:04 je me souviens d'une fille avec qui j'avais été méchant.
23:06 - T'as dit quoi ?
23:07 - Je savais pas draguer.
23:08 En fait, c'est que j'étais amoureux d'elle, je crois.
23:12 Amoureux, bon, c'est un grand mot.
23:14 Quand on est petit, on est amoureux de tout le monde.
23:15 Elle s'appelle Aïta.
23:17 - Ouais.
23:17 - Aïta, je crois que c'est même plus vite qu'à l'origine.
23:19 Aïta, elle s'appelait, mais elle va se reconnaître, je pense.
23:21 Et je me souviens,
23:23 je lui ai tenu la main.
23:24 Elle me disait "arrête, tu me fais mal",
23:25 mais moi je l'embêtais.
23:26 Et je gardais sa main,
23:27 mais en fait, je lui faisais vraiment mal.
23:28 Et après, c'est mis à pleurer.
23:29 - Oui, c'est pas le...
23:31 - Toi, tu parles de méchant, vraiment méchanceté.
23:34 - Bah, ça c'est un peu méchant,
23:35 mais tu sais, genre des trucs de...
23:37 C'est vrai que c'est pas une super technique de drag,
23:39 mais c'est pas ouf.
23:41 - Des trucs vraiment de...
23:41 - Mais genre, tu sais, des trucs de...
23:42 - On appelle ça de bourreau, quoi.
23:43 - Et puis, tu sais, c'est surtout les trucs où t'es au collège
23:47 et tu dis des trucs genre cinglant, méchant, genre des trucs...
23:50 - Non, j'ai jamais été méchant.
23:52 - Non.
23:53 Et tu faisais pas des conneries non plus aussi ?
23:56 - Je faisais beaucoup de conneries.
23:57 - Tu faisais quoi, alors ?
23:58 - Mais c'était plus...
23:59 Mais...
24:00 Ah, je me rappelle.
24:01 Alors, je me rappelle une fois, j'étais en sortie scolaire.
24:03 - Ouais.
24:04 - Moi, j'ai toujours aimé tout ce qui était colonies, sorties,
24:06 parce que quand t'es avec les potes, un groupe,
24:08 c'est là où tu fais le plus de bêtises.
24:10 Du coup, j'étais en sortie scolaire pendant une semaine.
24:14 On était allés, je sais plus où est-ce que c'est,
24:17 mais on était allés faire de la spéléo.
24:19 La spéléo.
24:20 Et donc, quand on fait de la spéléo, donc sous terre,
24:25 on a soit une lampe,
24:26 mais le moniteur, lui, il avait pas de lampe.
24:28 Il avait...
24:29 Pourquoi il avait pas de lampe ?
24:30 Parce qu'il peut tomber en panne de pile.
24:32 Alors, il avait pas de lampe, il avait un système, en fait,
24:34 où il mettait des petits cailloux.
24:36 Mais c'était pas du caillou qu'on trouve comme ça.
24:38 C'était une pierre qui, au contact de l'eau,
24:41 rejette un gaz, et le gaz qui est un combustible.
24:46 - Ouais, ouais.
24:47 - Et du coup, il allumait l'étincelle sur son casque,
24:50 ça faisait de la lumière.
24:51 Bref, c'était ces cailloux-là.
24:53 Sauf que l'odeur que rejette ce gaz,
24:54 elle est nauséabonde.
24:56 C'est une odeur nauséabonde.
24:58 Du coup, il nous fait le test.
24:59 Il prend le caillou, il met de l'eau,
25:01 et il nous fait sentir, voilà, c'est le gaz,
25:02 il nous fait la démonstration, etc.
25:04 Et il jette le caillou par terre.
25:06 Moi, bien sûr, qu'est-ce que je fais ?
25:08 Quand on commence la spéléo,
25:09 moi, je reviens un peu en arrière,
25:11 je prends le caillou, je le mets dans ma poche.
25:13 Du coup, on fait la sortie,
25:14 arrivés à...
25:16 Comment on appelle ça ?
25:17 Dans le chalet.
25:17 - Ouais.
25:18 - Je sors le caillou, je mets de l'eau,
25:20 ça pue dans la chambre, etc.
25:22 On se marre, on se marre, on se marre, on se marre.
25:23 Puis, il y a le moniteur qui arrive le soir.
25:26 Je crois que c'est une heure du matin.
25:28 Il dit qu'est-ce qu'il sent, etc.
25:29 Il voit le caillou, il nous sait partout.
25:32 Chacun dort, je ne sais pas où.
25:33 Le lendemain, on appelle le proviseur, exclusion.
25:36 Ça, c'était l'une des pires...
25:37 - T'as été exclu juste parce que t'as fait une blagounette
25:39 sur le caillou qui pue.
25:40 - En fait, parce que c'était au moment
25:42 où on n'avait plus le droit à l'erreur.
25:43 - Ah oui, d'accord.
25:44 - On avait déjà mis le bordel pendant toute la semaine.
25:46 Là, c'était le moment où on ne pouvait plus.
25:49 Et moi, j'arrive avec ça.
25:51 Et tout le monde me balance, bien sûr.
25:52 - Ah, les bâtards !
25:54 - Et du coup, je crois que c'est ce jour-là
25:56 où ma mère a été convoquée.
25:57 Je crois que j'ai pris une baffe devant le proviseur.
26:00 Après, tu connais aussi les mères, des fois,
26:01 elles font exprès pour montrer qu'elles ont eu...
26:03 - Oui, et après, on s'en va.
26:05 - Oui, voilà.
26:05 - C'est pas si grave que ça, mais il fallait bien que je montre.
26:09 - Tu faisais des blagues aussi, non ?
26:10 - Je faisais beaucoup de blagues.
26:11 - T'étais genre un peu...
26:13 - C'était mon pire défaut, c'est ça.
26:14 Je faisais trop de blagues, je m'amusais beaucoup.
26:16 Dans mes carnets de correspondance,
26:17 c'est ça qui revenait souvent, tout le temps même.
26:19 Cédric a des capacités, mais il passe son temps à amuser la galerie.
26:22 Amuser la galerie, amuser la galerie, amuser la galerie.
26:24 - Mais tu pensais pas le faire professionnellement, ce genre de...
26:27 - En fait, moi, ce que j'ai toujours rêvé faire,
26:29 c'est interpréter un rôle devant la caméra.
26:33 Ou alors jouer la comédie au théâtre.
26:35 Parce qu'à l'époque, je connaissais pas le stand-up ou l'humour.
26:40 C'est venu après, peut-être dans les années lycées.
26:43 J'ai regardé beaucoup Franck Dubosc, Jean-Marie Bigard,
26:46 le Jam et le Comedy Club aussi.
26:47 C'est là où je me suis dit "ah, le stand-up".
26:49 Mais sinon, avant, ça a toujours été le théâtre
26:51 ou l'acting devant la caméra.
26:54 - Mais t'as fait du théâtre, non ?
26:55 - J'ai fait du théâtre.
26:56 - Et t'as joué quoi comme pièce ?
26:58 - J'ai joué Cyrano, Cyrano de Bergerac.
27:01 - Et t'as joué Cyrano dans Cyrano ?
27:02 - Je sais plus qui est-ce que je jouais dans Cyrano de Bergerac.
27:05 Non, je jouais pas Cyrano.
27:07 Et d'ailleurs, c'est une de mes pièces de théâtre préférées.
27:11 J'ai joué dans Uburoi.
27:13 Uburoi, je sais pas si tu connais.
27:14 Tu m'as l'air très cultivé.
27:15 Je pense que tu connais.
27:16 Uburoi.
27:17 Et il y en a une aussi qui s'appelle La Visite de la Vieille Dame.
27:20 - Ah, ça je connais pas.
27:21 - La Visite de la Vieille Dame.
27:22 Et d'ailleurs, c'était une de mes préférées, celle-là, à jouer.
27:25 Et j'ai joué le maire dedans.
27:27 - Et donc carrière d'acteur, mais genre, enfance, pas...
27:30 - Oui, non, pas...
27:31 Mais franchement, j'aimerais bien.
27:33 Je sur-kiffe le théâtre.
27:35 - Mais maintenant, ça...
27:35 Mais théâtre, genre, pas...
27:36 - Non, le vrai théâtre, le théâtre.
27:38 Côté cours, côté jardin.
27:39 - Et tu y vas encore, maintenant que t'arrives en tant qu'acteur ?
27:41 - Non, j'y vais pas.
27:42 J'ai pas le temps d'aller au théâtre.
27:43 Mais j'aimerais bien.
27:44 Franchement, là, tu m'as redonné envie d'aller au théâtre.
27:46 - T'as eu une mention au bac ?
27:49 Ou t'as eu ton bac ?
27:50 T'as eu quoi ?
27:50 - Ah, tu parles direct des sujets qui fâchent.
27:52 (rires)
27:56 J'ai un bac S, TG et...
28:00 Et...
28:01 (rires)
28:05 Et non, pas de mention.
28:06 - Pas de mention.
28:06 - Mais je l'ai, c'est bien.
28:07 - Le bac !
28:08 Et ensuite, études.
28:09 - Ensuite, études.
28:10 Première année de psycho.
28:11 - Ouais.
28:13 Où ça apparaît ?
28:13 - Ça passe de...
28:14 - C'était où ça ?
28:15 - Angoulême.
28:15 - Angoulême.
28:16 - Angoulême.
28:16 Ça passe de justesse, deuxième année.
28:19 Ou ça passe pas parce que...
28:21 Trop d'entraînement,
28:23 d'entraînement deux fois par jour.
28:24 Le côté...
28:25 La carrière pro, elle commence à vraiment prendre de la place.
28:27 Et j'ai décidé d'arrêter là.
28:28 Et de me consacrer à la carrière pro.
28:30 Je me dis, bon, les études, tu peux les reprendre.
28:32 La carrière, tu pourras pas la reprendre.
28:34 Et j'ai fait le bon choix, visiblement.
28:36 - Et ta première année de psycho,
28:37 il t'en est resté des trucs, des cours que t'as eu et qui t'ont marqué ?
28:40 - Ah, plus maintenant.
28:40 - Ouais, non.
28:41 - Psychologie, psychologie, psychologie...
28:43 Ah non, c'est...
28:44 Non.
28:46 Non, j'ai plus rien maintenant.
28:48 - Y a plus de...
28:48 - Non, y a plus de psychologie.
28:49 - Et même un prof qui...
28:50 Est-ce qu'il y a des profs qui t'ont marqué ?
28:51 Genre, est-ce qu'il y a un prof de...
28:52 Soit d'université, soit d'avant, tu vois.
28:54 Je sais pas, un prof de maths, de chimie, de...
28:56 - Y a un prof qui m'a marqué...
29:00 Au lycée...
29:02 Non, au collège à Paris.
29:05 C'est M. Clastres, je crois qu'il s'appelle.
29:07 C'est un prof de maths.
29:08 Il m'a marqué pourquoi ?
29:09 Parce qu'il était très drôle.
29:10 Très, très drôle et il arrêtait pas de...
29:13 De charrier les élèves.
29:14 - Ouais.
29:14 - Tout le temps, il faisait des blagues sur les élèves.
29:16 C'est-à-dire, quand t'arrives en retard,
29:17 il fait une blague sur toi et c'était extrêmement drôle.
29:19 C'est le seul souvenir que j'ai de lui.
29:21 Y avait aussi mon CPE au collège, M. Tepo,
29:23 il s'appelait, au Collège Marx dans le Nord.
29:25 Hyper strict.
29:26 Il m'a marqué...
29:27 Y a une phrase de lui qui m'a marqué.
29:28 J'ai toujours pas compris aujourd'hui.
29:31 Il est entré en permanence.
29:32 Y avait du bruit.
29:34 Et là, il a crié "se taire".
29:36 Et là, il a dit "c'est un concept".
29:38 - Pfff...
29:39 - J'ai rien compris.
29:41 J'ai toujours pas compris aujourd'hui.
29:42 Et il a écrit au tableau "se taire".
29:44 - "Se taire".
29:44 - Il l'a souligné et il a dit "c'est un concept".
29:45 - Pas "taisez-vous".
29:46 - Ah non, non.
29:47 - "Se taire".
29:47 - "C'est un concept".
29:49 Pfff...
29:49 J'ai toujours pas compris.
29:50 - C'est un peu une façon de...
29:51 On peut dire genre "laver la vaisselle".
29:52 - "C'est un concept".
29:53 - "C'est un concept".
29:54 Dans ces années-là, est-ce que t'as fait des petits boulots ?
29:58 Est-ce que t'as travaillé ?
30:00 - J'ai été...
30:01 Donc, j'ai toujours eu de la chance, en vrai.
30:04 Parce que j'ai toujours eu des contacts.
30:05 - Ouais.
30:05 - Par exemple, quand on m'a fait rentrer dans la boutique téléphonique,
30:10 c'était un ami qui était, on va dire, qui était manager et qui m'a fait rentrer.
30:14 Donc du coup, c'est plutôt pas mal de travailler dans cette boutique,
30:17 demander le téléphone, être habillé en chemise, cravate, tout l'été.
30:21 Et gagner un bon salaire en plus, franchement, c'était bien.
30:23 J'ai été manœuvre dans un chantier.
30:26 Pareil, je connaissais le chef de chantier qui m'a fait rentrer.
30:30 J'avais des bons salaires, il me rajoutait même des...
30:32 Comment on appelle ça ? Des paniers.
30:33 - Ouais.
30:34 - Il me mettait des trajets alors que j'avais pas besoin.
30:36 Il me rajoutait des trajets, etc.
30:37 Et c'était bien.
30:39 J'étais un peu flemmard, je me souviens,
30:41 parce que c'était l'été, il faisait très très chaud.
30:43 - Et donc manœuvre, tu transportes des trucs...
30:45 - Tu fais tout ce que...
30:45 T'es la petite main d'oeuvre, tu fais ce que les autres ne font pas.
30:48 Tu ramasses le bois, tu vas chercher des pointes,
30:53 tu prends la perceuse, tu perces les planches,
30:54 tu fais tout le petit boulot sur le chantier.
30:57 - Et t'as des souvenirs précis d'un truc qui vient de cette époque-là,
31:00 genre de quand t'étais manœuvre ?
31:02 - Quand j'étais manœuvre...
31:06 Oh, par exemple, il y a un truc qui m'a marqué.
31:08 Si je me souvenais, il y avait beaucoup de musulmans sur le chantier,
31:11 et c'était pendant la période du ramadan,
31:13 et je me souviens que moi, à midi, quand je mangeais dans le mobile home,
31:17 eux, ils ne mangeaient pas.
31:19 Du coup, à l'époque, je me disais, "ils font le ramadan",
31:20 mais je ne comprenais rien.
31:22 Et aujourd'hui, que je suis musulman, je repense et je me dis,
31:24 "Ah ouais, quand même, il y a des guérilliers,
31:26 ils faisaient chaud, ils travaillaient et ils ne mangeaient pas à midi."
31:28 C'est un souvenir qui me reste comme ça.
31:30 Et aussi, je devais creuser un trou à la pioche.
31:36 Je me souviens, j'ai pris une chaise,
31:40 je me suis assis et je creusais assis sur la chaise.
31:43 Le chef de chantier, il est arrivé, il a halluciné.
31:45 Et moi, je ne comprenais pas.
31:47 Je dis, "mais je suis en train de creuser,
31:49 tant que je creuse, il n'y a aucun souci si je suis assis."
31:51 Et j'avais mal au dos, moi.
31:52 Mais il comprenait, il l'avait vraiment halluciné.
31:54 Il me disait, "tu es la première personne que je vois faire ça."
31:56 Je dis, "mais je ne comprends pas, je suis en train de creuser,
31:58 ce n'est pas grave si je suis assis."
31:59 Et aujourd'hui, je ne comprends toujours pas.
32:01 - C'est vrai qu'on ne comprend pas,
32:02 mais c'est vrai que je n'ai jamais vu quelqu'un creuser assis non plus.
32:04 Les deux sont vrais.
32:05 - Oui, je ne sais pas, il a halluciné.
32:07 J'avais hyper mal au dos.
32:08 J'avais très très mal au dos.
32:09 - Et dans la boutique de téléphones portables ?
32:12 - Dans la boutique...
32:13 - Il y a eu des highlights de Cédric Doumbé,
32:16 vendeur de téléphones portables.
32:17 - Il y a un truc que je faisais tout le temps,
32:19 il y avait tout le temps un mec qui venait squatter
32:22 pour parler avec nous.
32:23 Et moi, ce que je faisais, j'avais toujours mon téléphone sur moi,
32:26 et je le filmais et je parlais avec lui.
32:27 Et je lui sortais des blagues.
32:28 Je testais mes sketchs, en fait.
32:30 Je testais mes blagues sur lui.
32:31 Des fois, ça marchait, des fois, ça ne marchait pas.
32:33 Des jeux de mots, je testais tout et je filmais.
32:34 Et c'était trop marrant.
32:35 Je me souviens.
32:36 - Et donc, tu as encore des vidéos d'un monsieur
32:39 qui rigole à des blagues.
32:40 - Oui, c'est ça.
32:41 - Pas ouf, dans sa magasine de téléphones portables.
32:44 - Pas sur ce téléphone, mais oui, je suis tombé dessus sur mon ordi.
32:46 Sur des vidéos de lui.
32:47 - Et donc, tu l'as dit juste à l'instant,
32:48 mais tu as changé de religion récemment.
32:51 - Oui, il y a trois ans.
32:52 Trois ans, voilà.
32:53 Trois ans, je me suis renseigné,
32:55 j'ai fait des recherches personnelles,
32:57 j'ai fait une introspection.
33:00 Et du coup, je suis devenu musulman il y a trois ans.
33:02 - Et un truc que je me suis posé comme question,
33:04 c'est est-ce que, par exemple,
33:06 si maintenant tu te retrouves dans un temple,
33:08 est-ce que tu peux faire aussi des liturgies protestantes
33:12 ou alors c'est vraiment, tu peux plus, quoi ?
33:15 - Non, du coup, tu peux plus parce que ça n'a pas de sens.
33:19 Le fait que quand tu appartiens à une religion
33:20 et que tu suis les principes de cette religion-là,
33:23 notamment l'islam, où le principe est très simple,
33:26 c'est qu'on a été créé par un dieu unique
33:28 et donc c'est ce dieu unique qui mérite l'adoration,
33:30 et personne d'autre.
33:31 Donc, le fait d'être dans une autre religion,
33:34 ça revient à contredire l'islam.
33:38 Du coup, je ne peux pas, par exemple,
33:39 mais il n'y a aucun mal.
33:41 Enfin, il n'y a aucun mal.
33:42 Par exemple, je peux rentrer dans une église.
33:44 Ce n'est pas interdit par une religion d'entrer dans une église.
33:47 Par contre, pratiquer un rite d'une autre religion,
33:51 non, ça, je ne peux pas.
33:52 - Et alors, dans ta famille,
33:54 j'imagine qu'il y a des gens qui sont,
33:55 la plupart ont dû rester protestants.
33:56 - Toute ma famille est créée dans la protestante.
33:58 - Et comment est-ce qu'ils ont pris ce changement-là ?
34:01 - C'était dur au début.
34:02 C'était très, très dur au début,
34:04 surtout pour ma mère et ma grand-mère.
34:07 C'est hyper dur.
34:09 Je me souviendrai toujours quand ma mère m'appelait en pleurant.
34:11 Et c'est là où j'ai compris, je me suis dit,
34:13 mais il n'y a rien, en fait.
34:14 Je veux dire, ce n'est pas grave.
34:16 C'est moi, à la rigueur.
34:17 Je ne suis pas en train de forcer les gens à devenir musulmans.
34:19 Mais c'est là où je me suis dit, mais c'est bizarre.
34:22 Pour que ta mère t'appelle en pleurant et te supplie de quitter l'islam.
34:27 Je me suis dit, "Waouh".
34:28 Et après, avec le temps, je me suis dit,
34:30 je pense que c'est la peur, en fait.
34:32 C'est la peur de l'inconnu qui fait qu'on réagit de cette manière-là.
34:36 Parce qu'aujourd'hui, ça va très, très bien.
34:38 Aujourd'hui, ma mère, parfois, elle me dit "Salam alaikum" pour rigoler, tu vois.
34:41 Et parfois, elle me dit "Inch'Allah".
34:43 Quand je lui dis quelque chose, je lui dis, "Je ferai ça."
34:44 Et elle, c'est elle qui me dit "Inch'Allah".
34:46 Donc finalement, c'était la peur, je pense, que je me sois fait influencer par quelqu'un,
34:51 par un groupe.
34:51 Et la peur que je finisse en Syrie,
34:54 dans un islam radical, extrémiste.
34:58 Je pense que c'est plus ça.
35:00 Mais je savais que le temps ferait les choses.
35:03 Avec mon comportement, avec le temps, elle a vu que non, en fait.
35:07 Et surtout, avec le discours que je tenais,
35:10 elle a compris qu'en fait, non, non, il n'a pas fait ça pour une femme
35:14 ou pour un ami ou pour un groupe.
35:17 Non, non, il a vraiment fait ça par conviction et parce qu'il sait de quoi il parle.
35:20 Parce qu'aujourd'hui, quand je lui parle d'islam, c'est très bien que je sais de quoi je parle.
35:23 - Et tu as une pratique religieuse quotidienne ?
35:26 - Quotidienne, oui.
35:27 - Tu fais les cinq prières par jour ?
35:28 - Je fais mes cinq prières par jour.
35:31 Et tous les jours, j'essaye d'adorer Allah de la meilleure des manières.
35:36 Mais ce n'est pas très simple.
35:38 - Ce n'est pas très simple.
35:39 - Mais c'était facile. Tout le monde ira au paradis.
35:42 - Et tu as aussi dû changer des trucs dans ta vie quotidienne.
35:45 - Forcément.
35:46 Forcément, quand on devient ou quand on n'est plus quelque chose,
35:51 forcément, ça implique qu'il y a un changement.
35:53 Parfois, je me souviens des gens qui me disaient "mais tu as changé".
35:56 J'ai dit "bah heureusement".
35:58 C'est le but, en fait.
35:59 Quand on s'améliore, forcément, on change.
36:01 Et quand on se dégrade, on change aussi.
36:05 - Et qu'est-ce qui s'est amélioré alors ?
36:06 - Qu'est-ce qui s'est amélioré ?
36:07 Je dirais mon comportement.
36:09 Déjà, je suis obligé de me lever tous les jours pour prier,
36:13 donc je suis un peu plus rigoureux.
36:15 Mon comportement...
36:18 - Il y a des trucs pas ouf que tu faisais et que tu as cessé de faire ?
36:23 - Par exemple, je ne sortais pas beaucoup.
36:26 Je ne sortais pas beaucoup et je ne buvais pas beaucoup d'alcool.
36:30 Je ne buvais vraiment très peu d'alcool.
36:33 Aujourd'hui, je ne bois plus d'alcool.
36:35 Donc, il y a ça qui a changé.
36:38 Mais ça, j'ai arrêté, je crois...
36:41 Je dirais même peut-être une semaine après ma conversion.
36:44 On pourrait se dire "Ah, mais t'es radical quand même".
36:46 Mais en fait, oui, mais ça, je le suis déjà avant l'islam.
36:49 Je suis déjà comme ça, en fait.
36:50 Dans tout ce que je fais, je suis très radical.
36:52 Je ne suis pas dans le sens où je n'ai jamais compris les gens
36:54 qui avaient besoin de prendre du temps pour arrêter de fumer.
36:57 Pour moi, c'est bon, j'arrête tout de suite, c'est comme ça.
37:00 Comme quand je fais une diète, par exemple.
37:01 Je me dis "Bon, ça y est, c'est parti, allez, j'arrête".
37:04 Je ne me dis pas "Non, je vais réduire,
37:05 je passe de trois burgers à deux", etc.
37:07 Alors que c'est ce qu'il faut faire, la progressivité.
37:09 Mais moi, j'ai un esprit quand même qui est assez dur
37:11 et j'aime bien quand c'est radical.
37:13 Donc, il y a eu ce changement-là, par exemple l'alcool.
37:16 Bon, déjà, les restrictions alimentaires.
37:19 Je ne mangeais déjà pas de porc avant.
37:21 - Ah oui, mais tu n'as même jamais goûté ou tu manges depuis 30 ans ?
37:25 - Si, je mangeais il y a très longtemps,
37:27 mais après, j'ai arrêté juste pour la santé.
37:30 C'était lié au sport aussi, tu vois.
37:32 Et du coup, j'ai arrêté de manger du porc, etc.
37:34 Mais qu'est-ce qui a changé ?
37:37 On va dire...
37:40 Ma relation avec les filles aussi.
37:42 - Tu en as parlé un peu à Moulda Shorts.
37:43 C'est genre, il y a un peu un truc,
37:46 dans la façon dont tu l'as présenté, qui était lié aux femmes.
37:48 - Ouais, aussi, ouais.
37:49 - Dans tout le dé...
37:51 - Bah dans le cheminement.
37:53 On va dire que ça a été l'étincelle, l'élément déclencheur.
37:56 Mais pas...
37:58 Comment on appelle ça ?
37:59 Ça n'a pas été la cause, mais ça n'a pas été le but.
38:02 - Ouais.
38:03 - Souvent, il y a des gens,
38:04 donc ce sont, moi je dirais, des fausses conversions
38:08 qui vont se convertir, par exemple, pour un mariage.
38:11 Par exemple, il y a une fille qui ne peut pas se marier avec un non-musulman,
38:12 du coup, elle va dire "OK, je me convertis, je me marie".
38:14 Moi, ce n'était pas ça du tout.
38:16 Bon, à la base, on va dire, c'est parce que je voulais me marier,
38:20 enfin, je voulais avoir une relation stable.
38:22 Et je me suis dit, en tant que chrétien, attention,
38:24 c'est-à-dire, c'est vraiment dans le christianisme,
38:26 je me suis dit "Mais comment tu peux demander à Dieu le bien,
38:30 alors que tu lui présentes le mal ?"
38:31 C'est-à-dire, je me suis dit "Bon, je vais être un bon chrétien".
38:34 En fait, c'est en voulant être un bon chrétien
38:36 que je suis devenu musulman.
38:38 Donc...
38:39 - Mais c'est... Parce que c'est original, on pourrait se dire
38:41 "Bah tiens, je vais me mettre à fond dans le canal religieux
38:44 dans lequel j'ai été depuis mon enfance".
38:46 - C'est ça que j'ai fait.
38:48 - Mais on se dit "Mais pourquoi, en fait, du coup,
38:50 t'as un tout petit peu changé de canal ?"
38:51 - Parce qu'en étant musulman, je suis encore un meilleur chrétien.
38:55 Et là, c'est ça qui a demandé beaucoup de réflexion,
38:57 beaucoup de recherche.
38:58 Parce que dit comme ça, on se dit "Bah non, en fait,
39:01 quand on recherche vraiment, on comprend qu'en fait,
39:04 ces religions, elles sont liées".
39:06 Et en fait, il n'y a que très peu de différences,
39:08 mais des différences fondamentales qui font que...
39:12 Pour être un meilleur...
39:14 Qui font qu'en fait, t'es obligé de devenir musulman.
39:16 Je parle pour moi.
39:17 - Mais aussi parce qu'il y a cette idée que l'islam,
39:19 elle contient les autres religions,
39:21 puisqu'elle est la dernière en date.
39:22 - Exactement, c'est ça.
39:23 On va dire que c'est la dernière mise à jour.
39:26 Mais vulgairement dit, c'est exactement ça.
39:28 Mais quand on comprend ça...
39:29 - C'est le ***.
39:29 - Exactement.
39:30 Quand on comprend ça, on comprend finalement,
39:32 on reste chez ***.
39:34 On reste chez ***, on a juste la dernière mise à jour.
39:36 Mais n'importe qui, si on disait,
39:40 "Ecoute, t'as le choix entre la *** 12 et la *** 15,
39:44 la *** 15, il a juste la dernière mise à jour,
39:46 elle est plus rapide, elle est plus performante,
39:48 la qualité, elle est mieux."
39:49 Mais n'importe qui, personne ne va dire,
39:50 "Bah non, je prends la *** 12."
39:52 Tout le monde va dire, "Mais non, je prends la *** 15."
39:55 Et on te dit, avec la *** 12,
39:57 il y a des choses, des applications que tu ne pourras pas avoir.
39:59 Notamment cette application-là qui est très importante pour toi.
40:02 Personne ne va choisir la *** 12.
40:04 Il va dire, "Mais non, je prends le dernier ***."
40:06 Par contre, oui, si on te dit,
40:08 "Il faut aller prendre un *** ou je ne sais pas quelle marque."
40:11 Là, c'est changer de revision.
40:13 Alors que là, non.
40:15 - Et si on fait, donc, on file la métaphore avec l'***,
40:18 par exemple, une application qu'il y a dans l'islam
40:21 et qu'il n'y a pas dans le christianisme ?
40:24 - C'est l'application Mohammed.
40:26 - L'application Mohammed.
40:27 - Exactement.
40:29 - C'est ça.
40:31 Qui est la dernière des applications et qui est très importante.
40:33 Donc maintenant, il faut juste que tu lèves le doigt
40:36 et tu répètes encore une fois.
40:39 - Mais qui fait ?
40:40 J'ai envie de juste te poser une question.
40:45 - Une question sur la bagarre encore ensuite.
40:47 Tu ne te bats pas en dehors du travail ?
40:53 Parce que ton travail, c'est de...
40:54 - C'est la bagarre.
40:55 - C'est la bagarre.
40:56 Mais tu ne te bagarres pas en dehors du travail ?
40:58 - Non, jamais.
40:59 Ça, j'ai jamais eu l'occasion.
41:00 - Zéro fois ?
41:00 - Non, jamais.
41:01 - Sauf que tes amis disent que tu pétais des gueules quand tu te faisais la bagarre.
41:05 - Au collège, au lycée, au collège.
41:07 Mais non, j'ai jamais eu l'occasion.
41:11 - Oui, il n'y a pas des espèces de trucs dans le...
41:15 - Récemment, il s'est passé quelque chose, c'était avec mon chauffeur.
41:17 Et puis, il y a un bus qui l'a klaxonné et qui a été très virulent.
41:23 Moi, j'étais derrière, vite teinté, donc ils ne me voyaient pas.
41:26 Et puis, je vois qu'il insistait.
41:29 Il suit mon chauffeur et au feu rouge, il est très virulent.
41:32 Du coup, ce que je fais, c'est que j'ouvre la portière,
41:34 je le regarde très énervé et je lui demande ce qu'il y a.
41:38 Et du coup, il me regarde et du coup, il s'en va.
41:42 Mais là, j'étais pris en découdre.
41:43 En fait, on revient à l'injustice.
41:45 Je déteste l'injustice, je te jure, je peux aller au charbon pour l'injustice.
41:49 Je déteste l'injustice.
41:50 Et là, il n'avait rien fait le chauffeur, tu vois.
41:53 Ou dans le pire des cas, il avait un peu coupé la route.
41:57 Mais ça arrive à tout le monde de faire une erreur sur la route.
42:00 Et tout court, de faire une erreur tout court, ça ne mérite pas une réaction comme ça.
42:02 Et là, c'était de l'injustice pour moi.
42:04 Là, je suis vraiment...
42:06 Pourtant, je ne cherche jamais les problèmes.
42:08 Et on ne me cherche jamais les problèmes.
42:10 Et si tu en décous, ce n'est pas exactement comme si moi, j'en décous.
42:14 Non, ça n'a rien à voir.
42:16 Déjà, tu vas gagner contre un moins-moins qui vais perdre.
42:19 Mais par ailleurs, si tu es jugé, tu seras jugé plus durement
42:24 parce que c'est comme si tu étais une arme toi-même.
42:26 C'est ça, c'est comme si j'avais deux armes blanches.
42:28 Ouais, c'est un peu vrai.
42:30 Sauf que tu ne peux pas transpercer comme Ken le survivant.
42:34 Pas vraiment.
42:34 Tu regardais ça d'ailleurs ? Tu regardais des dessins animés ?
42:36 Un peu, ouais.
42:37 Je regardais Ken, je regardais Dragon Ball Z, je regardais Olivier Thôme.
42:40 Je regardais Cédric aussi.
42:42 Cédric, la BD, ouais.
42:45 T'es amoureux de sa maîtresse ?
42:46 Exactement, de Chen.
42:49 C'est Titeuf qui était amoureux de sa maîtresse.
42:50 Mais je crois que tous les enfants de Cédric...
42:53 Je crois qu'il est aussi amoureux de sa maîtresse et de Chen.
42:55 Cédric ?
42:56 Ouais, Cédric, je crois.
42:57 Madame Mélanie.
42:58 Chen a un wiki qui était d'ailleurs un peu...
42:59 Ouais, qui était un peu "ça passerait plus trop maintenant".
43:01 Genre, elle parlait qu'avec des L partout.
43:03 C'est Cédric.
43:05 Cédric, ouais.
43:06 "Ça passerait plus trop maintenant".
43:08 Et Ken le survivant, "Extrême violence" quand même.
43:11 J'ai jamais regardé Ken le survivant.
43:12 Mais tu m'as dit que tu regardais Ken, non ?
43:14 Mais j'ai jamais été assidu.
43:15 Je crois que je l'ai regardé peut-être quand je suis au Cameroun.
43:16 Il mettait ses doigts dans les gens comme ça et ça rentrait.
43:18 Et tu faisais "Ah !"
43:20 C'était un peu hardcore, ça.
43:21 C'était bien hardcore comme il faut.
43:23 Des fois aussi, juste une question qui me fait peut-être une curiosité personnelle.
43:26 Tu rêves que tu te bats ou pas ?
43:29 Oui.
43:30 Bizarrement, oui.
43:30 Et tu gagnes aussi dans tes rêves ?
43:32 Non.
43:33 Je suis très lent.
43:34 Je sais pas, je crois que ça doit le faire à tout le monde.
43:36 Quand je me bagarre en rêve,
43:38 j'ai l'impression que je suis Jordan Zébottar.
43:39 En fait, je suis hyper lent.
43:43 Non, c'est vrai.
43:45 Je suis hyper lent, je suis détention.
43:47 Je sais pas si ça le fait à tout le monde.
43:49 Alors, ça le fait exactement à moi.
43:51 Moi, quand je me bats dans les rêves, je fais...
43:53 Alors, ceci dit, c'est normal parce que ce serait à peu près comme ça
43:57 que ça se passerait dans la vraie vie.
43:58 - Ah oui, non. - C'est plus étonnant pour toi.
43:59 C'est réaliste alors.
44:00 Non, moi, c'est hyper étonnant.
44:03 Mais je suis vraiment lent et je suis frustré.
44:05 Et un truc qui m'arrive aussi, je sais pas si ça arrive aux autres,
44:07 je pense que c'est propre à moi,
44:08 c'est quand je m'endors.
44:09 C'est quand je m'endors, je mets des coups dans le vide.
44:12 Ouais.
44:13 Je mets vraiment des coups et ça me réveille.
44:15 Je mets des coups de pied et des coups de poing.
44:16 Donc Cédric Doumbé se fait péter la gueule dans ses rêves ou pas ?
44:20 Non, parce que je me réveillais avant quand même.
44:21 Oui, d'accord.
44:22 Ah, je vais me réveiller, ok.
44:27 T'as cru que tu pouvais me battre même dans mes rêves.
44:29 Ah ouais, non, jamais.
44:31 J'aime bien finir par des questions en vrac un peu,
44:34 qui sont un peu rien à voir les unes avec les autres,
44:35 même si ça a pas eu beaucoup à voir les unes avec les autres.
44:37 Donc depuis tout à l'heure, on finit en fait.
44:38 Ouais.
44:42 T'écoutes pas de musique ?
44:43 T'écoutes pas de musique, non.
44:44 Zéro ?
44:45 Déjà avant, j'en écoutais pas beaucoup.
44:46 Ouais.
44:47 Et j'en écoutais rarement.
44:50 Souvent, j'aimais bien être dans la voiture dans le silence.
44:54 La musique, la musique, j'y arrivais pas.
44:57 Quand je faisais du sport, pareil, j'aimais pas écouter de la musique,
44:59 ça me perturbait.
45:01 Et puis quand j'étais avec des amis, j'aimais pas la musique.
45:05 C'était en fond ou... Non, j'aimais pas.
45:08 Et quand je dors, souvent je mets la télé en fond, pas la musique.
45:11 Mais genre quand tu t'entraînes par exemple ?
45:13 Ah non, je déteste.
45:14 Genre silence ?
45:15 Ah, je déteste.
45:16 Des écouteurs qui me gênent, des trucs...
45:18 Ah non, j'aime bien quand y'a rien.
45:20 Sentir l'environnement, être dans le monde qui m'entoure.
45:24 Être conscient de ce qui m'entoure, alors que la musique, ça te met dans une bulle.
45:28 J'aime pas.
45:28 Même avant les combats, je peux pas être dans une bulle.
45:31 J'aime bien interagir avec la team,
45:34 aller dans le public un peu, prendre l'atmosphère, revenir,
45:36 être conscient en fait.
45:38 Alors que le fait de s'isoler avec la musique, ça me met dans un sale mood.
45:42 C'est quoi l'objet le plus cher que tu possèdes ?
45:46 L'objet le plus cher que... J'ai pas d'objet de valeur.
45:48 Non.
45:48 J'ai rien.
45:49 Surtout pas chez moi, j'ai rien de valeur chez moi.
45:51 Donc ne venez pas chez moi.
45:52 Ouais.
45:53 Vous venez pas voler ?
45:54 Y'a rien, non, j'ai pas d'objet de valeur.
45:56 Ouais.
45:56 Le plus cher...
45:58 Non, j'ai pas.
45:59 Et tu comptes acheter quelque chose de cher prochainement ?
46:00 Non.
46:01 Non ?
46:02 Je suis assez asset.
46:03 T'as ce qu'il faut et...
46:04 Je suis un asset, c'est-à-dire je me contente vraiment du minimum.
46:08 Ouais.
46:08 Avant j'aimais bien les vêtements.
46:12 J'aimais beaucoup la marque Enzo, Armani, etc.
46:15 Maintenant je suis content vraiment du minimum.
46:18 Qu'est-ce que tu penses de ton propre visage ?
46:22 Déjà premièrement, quand je vois ça...
46:25 En fait je ne peux...
46:26 Quand on voit mon visage, on ne peut que croire en Dieu.
46:30 Parce qu'on se dit "si la personne qui a créé ça..."
46:32 *Rires*
46:34 Elle est forcément...
46:36 C'est pas...
46:36 Non, elle est forcément au-dessus de tout.
46:38 Donc déjà...
46:40 Déjà toi, tu vas te poser des questions après notre entretien.
46:42 Forcément.
46:43 Ensuite, quand je vois mon visage, je me dis...
46:48 Non, je me dis "machallah, c'est tout".
46:50 Ouais.
46:50 Y'a pas un truc que tu dis genre "ça c'est mieux que ça, ça c'est...
46:54 Ouais, c'est bien, ça c'est beau gosse, ça c'est moins beau gosse".
46:56 Longtemps, je me trouvais bof.
46:59 Je me trouvais pas trop beau.
47:00 Je me disais "ouais, je suis...
47:02 Y'a des filles qui me trouvaient beau et d'autres pas".
47:04 Du coup, j'étais un peu entre les deux.
47:05 C'était un petit bonheur à la chance.
47:07 Aujourd'hui, je me trouve beau.
47:09 Charismatique.
47:12 Modeste.
47:13 *Rires*
47:15 Non, d'ailleurs maintenant, quand je regarde mon visage,
47:17 je me dis "je suis comme ça en fait".
47:18 T'entretiens ton visage ou pas ?
47:21 Tu mets de la crème ?
47:22 J'entretiens ma barbe.
47:23 Ouais.
47:24 J'entretiens ma barbe, mon visage non.
47:26 Parce que j'ai pas beaucoup de boutons.
47:27 Quand je mange sainement, j'ai pas beaucoup de boutons, j'ai rien.
47:30 Mais ma barbe oui.
47:31 Je mets beaucoup, je la brosse, je mets de l'huile de barbe.
47:34 Je mets du masque.
47:35 Masque aussi pour les cheveux, sur la barbe.
47:37 De l'huile de barbe ?
47:38 Ouais, de l'huile de barbe.
47:39 Ce n'est pas n'importe quelle huile ?
47:41 Non, je mets du...
47:43 Comment ça s'appelle ? Je vais donner mon secret.
47:44 Je mets de l'huile de barbe.
47:45 Je mets de l'huile de ricin.
47:47 L'huile de ricin, l'huile brune.
47:50 Pas classique, transparente, vraiment brune.
47:52 Je mets de l'huile essentielle de romarin.
47:59 Ouais, ce qui aide à la pousse des poils.
48:00 Les femmes en mettent sur les cils pour faire pousser le poil.
48:04 Et ça, c'est un cocktail que je mets dans l'air tous les jours.
48:06 Donc beaucoup de gras dans ta barbe.
48:10 Autrement dit, ouais.
48:11 Et du beurre, aussi.
48:13 Et de l'huile de coco.
48:17 Non, c'est ce que je mets, ouais.
48:18 Et je la brosse tout le temps.
48:19 D'ailleurs, elle brille beaucoup.
48:20 Il y a une polémique en ce moment sur ma barbe.
48:22 On dit que ma barbe, c'est un sapin de Noël parce qu'elle brille beaucoup.
48:25 Tu ne sais pas si là, ça se voit qu'elle brille.
48:27 C'est pour aveugler tes adversaires.
48:29 Tu préférais ne pas avoir de pieds ou ne pas avoir de main?
48:32 Je préfère, on m'a déjà posé cette question, je préférais ne pas avoir.
48:36 Parce que les deux sont importants, quand même.
48:41 Oh, je préférais marcher quand même.
48:43 Ouais, je préférais marcher.
48:45 Si tu devais sauver un seul raccourci clavier.
48:48 Tes team pommes C, pommes V, team pommes Z, team pommes A,
48:57 tout sélectionné.
49:00 Je suis team...
49:02 Contrôle C, contrôle V.
49:06 Contrôle C, contrôle V.
49:06 Ouais, voilà.
49:08 C'est ce que je fais le plus, je pense.
49:09 Ouais.
49:09 C'est vrai, ouais.
49:10 Contrôle Z quand même.
49:11 Contrôle Z.
49:12 T'as fait une connerie.
49:13 C'est pas grave.
49:13 Non, ça va.
49:14 Parce que quand je suis sur le traitement de texte,
49:16 tu peux faire précédent avec la souris.
49:17 Ça ne prend pas énormément de temps.
49:19 Très bien. Merci Cédric.
49:20 Merci à toi.
49:21 Merci beaucoup à toi.
49:22 Merci pour l'invitation.
49:23 Bon, cet épisode, il est fini.
49:25 Il va y avoir plein d'autres épisodes.
49:27 Et si vous voulez être sûr d'en manquer aucun,
49:29 et bien, cliquez.
49:30 Cliquez sur le bouton qui permet de vous abonner à Smalltalk.
49:34 Après, je sais que s'abonner, c'est un choix personnel.
49:36 Donc, je ne vais pas vous forcer.
49:37 Mais si j'étais vous, je le ferais.
49:39 C'est tout ce que je dis.
49:40 À dans deux semaines.
49:41 Parce que c'est tous les 15 jours.
49:43 OK ?
49:43 Tu mets trois sucres dans ton café.
49:49 Et encore, c'est parce que tu me regardes.
49:50 En fait, tu manges du bonbon,
49:53 tu bois du bonbon au café en fait.
49:55 C'est ça.
49:56 Il y a trop de café dans mon sucre.
49:57 Mais ça ne passe pas encore.
50:01 Après, le truc que moi, je faisais,
50:03 et que j'aime bien encore faire, c'est les canards.
50:05 Les canards ?
50:05 Les canards, c'est tu prends un morceau de sucre,
50:07 tu le trempes dans le café et tu manges le morceau de sucre.
50:10 Ah ouais, non.
50:11 Ça, c'est un canard.
50:12 Ah d'accord.
50:13 Au coup, c'est vraiment un bonbon.
50:14 Mais du coup, tu dois prendre, je ne sais pas combien,
50:16 de morceaux de sucre pour finir le café.
50:18 Alors, généralement, tu ne prends pas tout ton café comme ça.
50:21 Ah d'accord.
50:21 C'est juste, tu en fais un et ensuite, tu bois ton café.
50:24 Ah d'accord.
50:26 Ouais.
50:27 C'était le sucre.
50:29 Ah, c'est juste pour avoir le goût du sucre et ensuite...
50:32 Oui, voilà.
50:33 Et même, moi, quand j'étais enfant,
50:34 moi, je n'aimais pas le café quand j'étais enfant,
50:36 mais ça, par exemple, j'aimais bien.
50:39 Et mon père, il me faisait genre, il me donnait juste ça et ça faisait comme...
50:42 Ah, tu faisais du café enfant ?
50:43 Bah, je mangeais des canards.
50:46 Ah d'accord.
50:47 Canards, parce que tu les plonges.
50:50 Ouais, il les plonge, comme les canards.
50:52 Exactement.
50:53 Bon, bah...
50:55 Est-ce qu'on est tous bon ? On peut y aller ?