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Les avocats d'Abdelhakim Sefrioui et Brahim Chnina ont annoncé ce mardi 24 décembre à BFMTV faire appel de la condamnation de leurs clients.

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Transcription
00:00Les décisions qui ont été rendues en première instance, c'est en réalité un message profondément politique.
00:04Message profondément politique parce qu'elle est absurde, aussi bien d'un point de vue factuel que d'un point de vue juridique.
00:10Lorsque vous examinez les faits qui sont reprochés à Abdelhakim Seyfroui, vous vous rendez compte qu'il n'avait absolument pas connaissance,
00:16ne serait-ce que de l'existence de M. Hans-Orff. Il n'a absolument rien préparé.
00:22D'ailleurs, on voit à travers les éléments de la procédure qu'il n'est absolument pas établi que le terroriste aurait vu
00:28la vidéo dans laquelle M. Seyfroui apparaît. Donc, en fait, vous êtes face à une déconnexion totale entre cette décision de condamnation,
00:35la gravité du quantum qui a été ordonné par la Cour d'assises et la réalité matérielle qu'on peut reprocher.
00:41Moi, je pense véritablement que c'est une décision qui est extrêmement préoccupante parce qu'il n'a pas été fait une juste application du droit.
00:49Et par conséquent, le fait d'interjeter appel aujourd'hui était un recours assez logique au vu de ce que nous avons toujours dit
00:57et au vu du fait qu'Abdelhakim Seyfroui a toujours protesté son innocence et que nous avons plaidé son acquittement.
01:03Moi, aujourd'hui, je ne comprends pas la décision qui a été rendue par la Cour d'assises, même si j'entends les attentes des partis civils.
01:09Eh bien, les attentes des partis civils ne doivent pas conduire à déformer le droit.
01:13– Ce qui frappe et ce qui a peut-être influencé ces verdicts, c'est aussi le profil de votre client.
01:19On est sur un prédicateur islamiste. Il avait fondé une association Pro Hamas.
01:25C'est une organisation qualifiée de terroriste par l'Union européenne, notamment, mais pas seulement.
01:30C'est aussi les mots qu'il a eus dans certaines vidéos où il qualifiait Samuel Paty de voyou.
01:35Ce sont aussi ces choses-là. Alors, je comprends que vous n'estimez que ça ne vaut pas 13, 15, 16 ans de prison.
01:42Mais est-ce que vous estimez que ça aussi, ça a pu jouer un rôle dans le contexte de lutte et de vigilance terroriste que nous vivons ?
01:51– Moi, ce que je sais, en tout cas, en tant qu'avocat, c'est que des cours d'assises jugent en raison de faits.
01:55Elles ne jugent pas en raison de personnalités.
01:57Et je pense que, même si, effectivement, il y a pu y avoir des éléments qui ne sont pas forcément favorables,
02:02eh bien, ils ne doivent pas camoufler l'absence de faits matériels
02:07qui raccrocheraient Abdelhakim Seyfroui avec l'attentat.
02:09Et puis, je pense aussi qu'à un moment donné, il faut se poser les bonnes questions.
02:13Et se poser les bonnes questions, c'est de se dire que le collectif que vous mentionniez tout à l'heure
02:17n'a été dissous qu'en 2020.
02:19Abdelhakim Seyfroui n'a jamais été condamné pour des faits d'antisémitisme,
02:24pour des faits d'incitation à la haine,
02:26alors même qu'il a mené des centaines et des centaines de manifestations sur le territoire national,
02:33sans manifestement que ça donne lieu à la moindre condamnation pénale.
02:36Moi, j'ai l'impression que dans cette affaire, on est en train de réécrire l'histoire,
02:40en la débutant par la fin, et cet assassinat, évidemment, odieux et condamnable.
02:45Mais en revanche, il ne s'agit pas non plus aujourd'hui de venir condamner une personne
02:49uniquement en raison d'éléments de personnalité qui provoqueraient une contestation des uns et des autres.
02:57Je crois qu'il faut véritablement prendre en compte la réalité des faits.
03:01Et la réalité des faits, c'est de dire que M. Hans-Orof cherchait une cible depuis plusieurs semaines
03:06et qu'il a identifié cette cible par les messages qui ont été diffusés les 7 et 8 octobre,
03:12avant l'intervention d'Abdelhakim Seyfroui.
03:15C'est tout à fait révoltant de se dire qu'aujourd'hui, on a condamné une personne à une peine de 15 ans de réclusion criminelle,
03:23alors même que la procédure n'établit absolument pas qu'il aurait aidé ou même participé de façon indirecte à la commission de l'attentat.
03:30Posons-nous les bonnes questions.

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