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00:00La veille de Noël, une école primaire.
00:02Il a raison, c'est quand il dit qu'il faut nettoyer les prisons.
00:09Mais ça, il faut s'y mettre, mais là aussi, ça demande des moyens parce qu'il n'y a plus de place.
00:13Mais ça, c'est un point...
00:15Allez, on va parler un petit peu, pour changer, de la responsabilité parentale.
00:18On va parler de cette école primaire qui a été saccagée à Beauvais,
00:21un acte qui révolte les habitants, mais également, les élus, regardez, les images sont assez effrayantes.
00:27Rien n'aura été épargné, matériel informatique, mobilier de classe, aquarium.
00:32L'école primaire Alphonse Dodé à Beauvais a été saccagée dans la nuit de lundi à mardi,
00:37un acte qui révolte le maire de la ville.
00:40Minable, je suis dégoûté de voir un tel saccage.
00:43Il y a des actes qui mettent la rage aux tripes.
00:45Des salles de classe retournées, des actes qui ne doivent pas rester sans conséquences.
00:50Sentiment de profonde colère qu'on attaque ainsi à une école, une veille de Noël.
00:54Une école, le lieu du savoir, de l'instruction, de la transmission qui permet de s'élever.
00:59Ravager une école, c'est s'attaquer à un symbole de notre République.
01:03Venu sur place avec le préfet de l'Oise, le maire de Beauvais, Franck Pia,
01:07appelle le ministre de la justice à plus de fermeté contre ces actes.
01:11Quant au préfet, il compte bien trouver les responsables.
01:14Tout sera fait pour que les auteurs de ces actes ignobles soient traduits le plus vite possible devant la justice.
01:19Une enquête a été ouverte et les passages de la police autour des écoles de Beauvais se sont intensifiés.
01:28Vous avez vu les phrases dans le reportage, ces phrases convenues.
01:32Rien ne doit passer, nous serons impitoyables.
01:35Épargnez-nous ça, on les a entendues dix fois et ça n'a jamais rien donné comme résultat.
01:40La vraie question c'est celle de la responsabilité parentale.
01:43Ce n'est pas ça, c'est une attaque contre la République toute entière.
01:47Quand on parle d'un saccage, du vandalisme, on oublie de parler d'un truc de dingue.
01:51Il y avait des ordinateurs, du matériel coûteux qui ont pu être volés.
01:55Il n'y a pas eu de vol.
01:57Ça montre bien à quel point on était là pour saccager un symbole.
02:00C'est le plaisir de détruire.
02:02Ça veut dire qu'on attaque la République.
02:04Aujourd'hui c'est l'école, demain ce sera d'autres faits qui nous caractérisent en tant que société.
02:09Encore une fois, ou on prend ça pour un acte de vandalisme et on est à côté de la plaque,
02:13on prend ça pour un petit acte délitueux de mômes qui s'emmerdaient et qui sont des tueurs.
02:18Si on en est cassés, 18 classes sur 20.
02:2118 classes sur 20.
02:23Donc on attaque la République.
02:25Je me permets d'insister, mais quand son enfant veut changer de sexe,
02:28on peut vous déchoirer de votre autorité parentale, on en parlait tout à l'heure.
02:31Mais en revanche quand il casse, pas tout à fait.
02:33Ça fait partie des recommandations de la Haute Autorité de Santé.
02:38Mais en revanche quand il détruit, là il n'y a plus personne.
02:42Mais il y a quand même l'article 227.17 qui punit de 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende, j'ai trouvé ça,
02:47le fait par le père ou la mère de se soustraire sans motif légitime à ses obligations légales,
02:51au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant mineur.
02:55Ça laisse une grande marge d'appréciation aux juges, malheureusement, vous l'aurez compris.
02:59Je crois que le problème est beaucoup plus vaste.
03:01L'école doit redevenir un sanctuaire, mais dans tous les sens du terme,
03:04contre les agissements des voyous évidemment, contre l'islamisme qui en a fait un cheval de Troie,
03:09contre le wokisme qui en a fait un cheval de Troie parce qu'il est apparemment plus intéressant,
03:14plus important d'initier les jeunes têtes blondes au monde merveilleux des drag queens
03:19que de leur apprendre à lire, écrire et compter.
03:21Et contre l'ignorance parce que quand il y a 40% des gamins qui ne savent ni lire, écrire et compter en sixième, c'est une tragédie.
03:26Dernier déclassement en maths en Europe.
03:28Oui, on parlait de la catastrophe du narcotrafic, je peux dire que la catastrophe de l'éducation nationale c'est terrible.
03:33Moi, le seul signe d'espoir que je vois, c'est que je pense que si nous reprenons le contrôle de l'école,
03:39nous pourrons régler une bonne partie des problèmes.
03:41Moi, c'est mon seul espoir.
03:43Je pense que c'est le point fort, c'est vraiment sur ça qu'il faut mettre le paquet.
03:47Arnaud Clarsel puis Vincent Roy, pour ceux qui nous écoutent.
03:49Victor Hugo avait écrit un très beau poème après la visite d'un bagne.
03:53Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne.
03:56Il disait que l'école est un sanctuaire autant que la chapelle.
04:01Mais il n'y a plus d'autorité à l'école.
04:03Mais il y avait de l'autorité à l'école au début du XXe siècle,
04:07où les enfants d'ailleurs, même de 7e ou de 8e,
04:13écrivaient mieux le français qu'un étudiant de lettres aujourd'hui.
04:177e ou 8e, c'était l'équivalent du CM1, CM2.
04:21Un élève de 6e, à mon avis, en 1880 ou en 1905,
04:28écrivait mieux le français qu'un élève de terminale dans beaucoup de lycées aujourd'hui.
04:34À l'époque, il y avait de l'autorité aussi, parce qu'on formait des soldats.
04:41Les gens étaient en rang et on formait des soldats pour reprendre l'Alsace-Lorraine, en gros.
04:48Et il y avait un encadrement qui était quasi militaire à l'école.
04:53Et on est passé d'un extrême à l'autre.
04:56Aujourd'hui, il n'y a plus du tout d'autorité à l'école.
04:59Et même par rapport à l'époque où j'étais élève, dans les petites classes,
05:06aujourd'hui, ça a énormément changé.
05:08On ne se lève plus quand le professeur arrive.
05:11On a beaucoup perdu.
05:14En 40 ans, les choses ont évolué considérablement.
05:17– À une échelle de 20 ans, on estime qu'un élève de 6e a le niveau d'un élève de CM1 il y a 20 ans.
05:23– Juste une insiste.
05:25Les premières années de fac, il y a une prof qui a expliqué
05:29que maintenant ils ont le niveau de CM2 en première année de fac.
05:32C'est normal d'ailleurs, puisque comme ça pourrit dès le début,
05:35ça ne peut pas faire des génies en première année de fac.
05:37Première année, CM2.
05:39– Le numérique est passé par l'entretemps, mais on ne va pas relancer le débat là-dessus.
05:41– C'est global en effet.
05:42– Mais bon, est-ce que c'est une idée intéressante à poursuivre ?
05:44C'est-à-dire que le rétablissement de l'autorité à l'école entraînera…
05:47– Mais comment rétablir l'autorité ?
05:49– Entraînera une sorte de cercle vertueux derrière.
05:51– Emmanuel Macron dit une chose intéressante, il dit effectivement
05:53si on reprend le contrôle de l'école, on règle beaucoup de nos problèmes.
05:57Mais la difficulté c'est qu'on n'est pas sortis de l'auberge.
05:59Pour que ça donne des résultats, il faut attendre une génération.
06:03– Raison de plus pour commencer tout de suite.
06:05– Mais pour ça, et pour commencer tout de suite,
06:08faut-il avoir sur la maladie le vrai diagnostic et le courage politique ?
06:14– Mais si vous écoutez Emmanuel Macron, le dédoublement des classes c'est la panacée.
06:17Il a tout mis sur ça.
06:20– Est-ce que le dédoublement des classes portera réellement ses fruits ?
06:22Est-ce que vous les rejoignez, Henri Guaino ?
06:24– Oui, moi je suis encore plus sévère sur ce qui s'est passé.
06:29D'abord c'est vrai qu'il faut reprendre le contrôle de l'école et que ça n'est pas simple.
06:33Mais d'abord il faut tenir les deux bouts.
06:35Dans la reprise du contrôle de l'école, il doit y avoir la fin de l'impunité.
06:39On ne peut pas éduquer des enfants, a fortiori des adolescents et des adultes,
06:44si l'impunité est un principe.
06:47Aujourd'hui c'est tellement un principe que les voyous recrutent des enfants
06:52parce qu'ils savent qu'ils ne seront pas punis pour commettre leur délit.
06:58On va même jusqu'à recruter des tueurs à gage de 14 ans.
07:06– Donc il faut baisser la majorité pénale mais jusqu'à quel point ?
07:09– Je pense que là encore, il faut arrêter d'en faire un tabou
07:13et il faut juger en fonction des dégâts qui sont faits à la société.
07:18Vous ne pouvez pas traiter un enfant de 14 ans qui est tueur à gage
07:23et qui tue de sang-froid comme n'importe quel enfant de 14 ans.
07:25Ça, ça n'est plus possible.
07:27Mais si on veut prendre les choses en amont,
07:30indépendamment des peines et de la modification de notre droit pénal
07:35pour essayer d'enrayer la violence, si on veut traiter le problème au fond,
07:40il faut dans l'éducation qu'il n'y ait plus d'impunité.
07:44Ceux qui ne veulent pas aller à l'école,
07:46ils vont dans des centres d'éducation fermés mais il faut les revoir complètement.
07:49Moi j'avais dit un jour, en fait, pour certains,
07:52il faut faire ce qu'on appelait des maisons de correction jadis
07:56ou de redressement du XXe siècle.
07:58– Il faut les construire déjà, il n'y en a pas.
08:00– Du XXe siècle, du XXIe siècle.
08:02Je veux dire qu'il y a un moment où il faut que ça s'arrête.
08:06Mais regardez, c'est l'histoire de Paty.
08:08L'histoire de Paty, le coupable pour l'administration de l'éducation nationale,
08:12c'était Paty.
08:14Ce n'était pas les islamistes, c'était Paty.
08:18Là encore, pour reprendre la première expression d'Éric Nolot tout à l'heure,
08:23l'idéologie a fait des ravages.
08:26Mais tout le monde est responsable.
08:28La gauche c'était, alors l'enfant est au centre,
08:30ce n'est plus le savoir, c'est l'enfant.
08:32L'instituteur ou le professeur est un accompagnateur, un animateur
08:35qui va aider l'enfant à découvrir lui-même les règles, la connaissance.
08:39– L'éducation positive.
08:41– Tout ça est une folie.
08:43Et de l'autre côté, vous aviez une partie de la droite,
08:45pour qui l'école c'était l'employabilité.
08:48Maintenant l'école ce n'est pas fait pour former des gens employables.
08:51C'est fait d'abord, ça vient au fur et à mesure qu'on s'avance dans les études,
08:55mais c'est fait d'abord pour former des citoyens, pour former des adultes,
09:00faire passer l'enfant à l'âge adulte.
09:03Aujourd'hui on fabrique de grands-enfants,
09:05mais de grands-enfants qui n'ont plus de repères.
09:07Ce que nous dit ce que nous voyons là dans l'école,
09:09c'est qu'il nous dit quelque chose sur notre société.
09:12Il n'y a plus d'imaginaire collectif, il n'y a plus de repères, il n'y a plus rien.
09:16– Et puis l'évolution des délits, c'est-à-dire que ce qui est incroyable,
09:19c'est qu'on parle à périmètre constant,
09:21mais les délits, je parle devant un avocat, n'ont plus rien à voir avec l'époque.
09:26C'est-à-dire qu'aujourd'hui on parle de délits comme les crimes d'assassinat,
09:29par exemple au couteau.
09:30Avant, ça concernait vraiment du grand nombre de types, des voyous.
09:33Aujourd'hui, c'est des mômes de 12 ans qui font en plus, et on le sait,
09:36on l'a vu depuis quelques années,
09:38des centaines et des centaines d'agressions au couteau pour tuer.
09:41Le couteau n'est pas une arme de défense, c'est une arme offensive.
09:45On peut revenir sur l'histoire du couteau qui remonte au Hachachine,
09:48les fameux assassins du XIe siècle.
09:51Mais historiquement, quand on a à 12 ans un couteau, c'est pour tuer.
09:55Donc quelle justice par rapport à l'ultra-violence des jeunes ?
09:58C'est déjà considéré que les délits ont changé par rapport à ceux qui les commettent.
10:02Donc on voit bien que tous les plans pénaux sont complètement à revoir,
10:07puisque la destination n'est plus la même.
10:10On peut être moins frileux sur l'excuse de minorité.
10:13A 12 ans, c'est compliqué quand même.
10:16Mais on ne dit pas concrètement comment on va remettre de l'autorité.
10:20Je vois les États-Unis quand même.
10:22Il y a des policiers qui sont très autoritaires,
10:26des peines qui sont très autoritaires,
10:29et ils ont plus de problèmes qu'en France.
10:32On le disait tout à l'heure, 150 000 morts par overdose chaque année.
10:36En France, je l'ai regardé tout à l'heure pendant l'entracte, il y en a 658.
10:41Donc les États-Unis qui ont un système très sévère,
10:44mais ils ont 1,5 million de prisonniers,
10:48c'est-à-dire presque 1% de la population,
10:51tandis que nous on a 80 000 prisonniers.
10:53Je vous propose de conclure si vous voulez réagir, Henri Guaino,
10:56mais j'aimerais qu'on parle aussi de Mayotte avant de finir l'émission.
10:59Deux choses quand même.
11:01Si on veut avancer sur cette question, d'abord il faut respecter les profs,
11:05il faut les protéger, il faut les payer.
11:09Il faut qu'ils soient comme ce qu'ils étaient dans l'école de la République,
11:14c'est-à-dire des piliers de la société reconnue comme tels,
11:17dont on assure encore une fois le statut social, la sécurité.
11:21L'autorité elle vient de là.
11:23Mais que faites-vous quand les profs cèdent eux-mêmes aux sirènes
11:25de certaines avancées idéologiques ?
11:27Je pense que de moins en moins les profs cèdent aux sirènes,
11:29en tout cas sur la question de l'autorité,
11:31parce qu'ils sont les premières victimes.
11:33C'est eux qu'on gifle, c'est eux auxquels on coupe la tête.
11:35Vous êtes bien l'optimiste.
11:37Vous croyez qu'il y a eu beaucoup de soutien de Samuel Paty parmi ses collègues ?
11:43Il s'est fait lâcher.
11:45Le principal adversaire était quand même l'administration de l'éducation nationale.
11:49Quand il y avait de l'autorité à l'école,
11:51il y avait beaucoup plus de cohérence nationale aussi ?
11:53Les parents maintenant, évidemment.
11:55À mon époque, il y avait encore des gens en rang,
11:57il y avait des blouses grises à l'école primaire, etc.
11:59Mais il y avait une chose,
12:01c'est que le jour où l'instituteur donnait une punition à un élève,
12:05quand l'élève rentrait chez lui,
12:07il se plaignait à ses parents de la punition,
12:09il en prenait une deuxième.
12:11Aujourd'hui, c'est le prof qu'on vient confronter.
12:13Donc il faut que les peines soient très fortes.
12:15On parle de Mayotte.
12:17La responsabilité des parents.
12:21Je vais vous raconter juste une petite histoire.
12:23Il y a très longtemps, quand j'étais à l'Élysée,
12:25je suis allé me promener avec les bacs
12:27une nuit dans Seine-Saint-Denis.
12:29On s'est fait caillasser à un moment donné avec le préfet.
12:31Très bien.
12:33J'ai voulu ensuite revenir dans la commune et voir les parents.
12:35Il n'y avait pas beaucoup d'hommes,
12:37mais il y avait beaucoup de mères.
12:39Et vous savez, le cri unanime de ces mères,
12:41c'était il faut que l'État nous laisse faire notre métier de parents.
12:43Parce que ça aussi,
12:45quand vous donnez une gifle à votre enfant,
12:47on vous met en garde à vue,
12:49comme c'est arrivé.
12:51Ça ne peut pas marcher.
12:53J'ai fait pour Nicolas Sarkozy
12:55un rapport sur la délinquance des mineurs.
12:57J'avais visité tous les commissariats
12:59dans le 94 et dans le 93.
13:01Et les policiers me disaient,
13:03quand ils appelaient les parents
13:05et quand l'enfant était là,
13:07la réponse des parents était
13:09vous pouvez le garder.
13:11J'aimerais qu'on parle de Mayotte.
13:13Il nous reste 6 minutes avec nos amis
13:15auditeurs d'Europe 1 et même
13:17avant la fin de l'émission tout court.
13:19On a appris finalement que François Bayrou
13:21se rendrait à Mayotte dimanche et lundi.
13:23Ça y est, on a l'agenda.
13:25Il était temps.
13:27Après l'épisode d'Emmanuel Macron sur place,
13:29il se sait attendu, on l'imagine,
13:31lui aussi. On verra ce que ça donne,
13:33la confrontation avec les habitants Mayotte
13:35ou l'impossible reconstruction.
13:37On a vu que l'approvisionnement en eau potable,
13:39en vivant tout genre,
13:41en dents et premières nécessités,
13:43reste quand même assez compliqué
13:45dans toutes les communes de ce département.
13:472011-2024,
13:49Henri Guaino, qu'a-t-on raté
13:51depuis la départementalisation
13:53dont on a beaucoup accusé Nicolas Sarkozy
13:55d'être l'artisan,
13:57alors que c'était antérieur à sa présidence.
13:59C'était antérieur et il y avait
14:01un consensus quasiment unanime.
14:03Il fallait que ça évolue.
14:05Je ne suis pas sûr que c'était une bonne idée
14:07mais ça nous a enfermés dans une rigidité juridique
14:09très forte.
14:11Vous pouvez faire des ajustements à la marge
14:13mais si vous voulez faire des ajustements
14:15du droit local plus importants,
14:17il faut changer la constitution.
14:19Si vous le faites pour un département
14:21plus Mayotte,
14:23vous ouvrez une porte
14:25à d'autres transformations,
14:27à une sorte de désagrégation
14:29de l'unicité du droit national.
14:31Maintenant c'est très difficile.
14:33C'est très difficile parce que
14:35quand vous regardez la situation géographique
14:37de Mayotte,
14:39quand vous voyez que les Comores se débarrassent
14:41de tous les gens qui veulent partir
14:43et qui ne veulent absolument pas reprendre leurs nationaux,
14:45vous êtes devant un problème
14:47encore plus difficile à résoudre
14:49que celui des OQTF en Méditerranée.
14:53Oui, la proximité des côtes
14:55des autres îles de l'archipel.
14:57Même si on peut penser que l'eau a du sol à sa part,
14:59c'est aussi le fait que même dans cette situation
15:01à Mayotte, on vit beaucoup
15:03mieux qu'aux Comores.
15:05François Roy,
15:07est-ce qu'il faut tout imputer à la
15:09submersion migratoire ou
15:11on a quand même un peu fermé les yeux sur une misère
15:13qui nous, métropolitains, nous concernait peu ?
15:15Les deux en général.
15:17La submersion migratoire est quand même
15:19une cause de misère.
15:21Elle a accru.
15:23Effectivement,
15:25les problèmes sont connexes.
15:27Il y a longtemps qu'on a laissé
15:29dépérir une situation
15:31et notamment avec
15:33l'émigration comorienne,
15:35on a laissé dépérir totalement
15:37cette situation.
15:39Il y avait peut-être
15:41une possibilité dans des conditions juridiques
15:43particulières de remettre,
15:45de dénoncer le droit du sol,
15:47parce qu'il y a là manifestement un problème.
15:49Les mères viennent accoucher de façon
15:51à ce que leurs enfants...
15:53Ce qu'a voulu faire Gérald Darmanin.
15:55Ce n'est pas simple à faire.
15:57Ce n'est quand même pas
15:59notre honneur. Ce qu'on a fait à Mayotte
16:01depuis longtemps, on ne peut quand même pas s'en orgueillir
16:03d'avoir laissé un département français.
16:05C'est plutôt à mettre
16:07du côté de la honte de la France
16:09de s'être comporté ainsi avec les Mahorais.
16:11En guise de conclusion, pour les uns et les autres,
16:13Eric Nolot, est-ce qu'il est encore temps de rectifier
16:15le tir ? Ou là, vraiment, c'est venu
16:17parachevé un désastre ?
16:19Regardez quelles sont les habitations qui ont été
16:21jetées bas par le cyclone. Vous croyez qu'on obtient ça
16:23en 15 jours ? Ça, c'est des années
16:25et des années d'incurie. La submersion
16:27migratoire jouait un rôle primordial.
16:29Or, qui est-ce qui s'est opposé ?
16:31Notre vieil ami, l'idéologie. Il ne fallait rien faire.
16:33Regardez le résultat de l'inaction.
16:35Ce n'est pas ça qui a provoqué le cyclone,
16:37mais ça a amplifié le désastre.
16:39En effet, si ça, ce n'est pas
16:41le signe du réveil
16:43et qu'on va changer d'attitude et de politique,
16:45alors rien ne l'endroit.
16:47Il faut préciser aussi que les autorités comoriennes
16:49ne nous ont pas beaucoup aidé en la matière.
16:51Il y a beaucoup de gens qui ont exercé de hautes fonctions
16:53dans les territoires
16:55d'outre-mer et qui sont assez pessimistes
16:57sur l'avenir
16:59des territoires d'outre-mer
17:01et la continuation de leur appartenance
17:03à la France
17:05dans les prochaines décennies.
17:07Pour ce qui est de Mayotte,
17:09il est évident, quand j'étais président
17:11de l'Office français de l'immigration
17:13et de l'intégration, j'avais proposé
17:15que le droit du sol soit changé
17:17à Mayotte
17:19parce que c'est vrai que 30 ou 40 %
17:21de personnes en situation irrégulière
17:23dans un environnement
17:25qui est déjà pauvre,
17:27quand une catastrophe se produit,
17:29il y a des résultats.
17:31Mais avec tous les risques que ça a induits aussi
17:33pour les maternités.
17:35Je remarque qu'il y a quand même 3 premiers ministres
17:37qui vont ensemble à Mayotte,
17:39Bérou, Born et Valls.
17:41Après vous, monsieur le Premier ministre,
17:43après vous, madame la Première ministre.
17:45Ce qui fut français parce que le cyclone l'a détruit,
17:47c'est le plus grand bidonville d'Europe.
17:49On a connu les territoires perdus de la République,
17:51on en a parlé tout à l'heure.
17:53C'est incroyable quand même que ce soit un cyclone
17:55qui ait mis en relief un territoire abandonné
17:57par la République.
17:59Et ça a été abandonné par la République.
18:01Le français se réveille aujourd'hui
18:03et grâce à un cyclone, grâce à cette catastrophe,
18:05on se rend compte de la catastrophe politique
18:07de ces 15-20 dernières années.
18:09C'est hallucinant.
18:11Sur le choix qui s'est porté
18:13sur Manuel Valls, Nouvelle-Calédonie,
18:15Martinique, c'est un peu moins grave
18:17mais ce n'est pas encore réglé la question
18:19de la cherté de la vie en Martinique.
18:21La Nouvelle-Calédonie, c'est encore...
18:23C'est deux problèmes différents.
18:25C'est le dossier abandonné que je connais bien
18:27comme vous le savez.
18:29Et maintenant Mayotte, est-ce que Manuel Valls
18:31est l'homme de la situation ?
18:33Il a un côté un peu kamikaze comme dit François Bayrou.
18:35Vous comprenez ce qu'il a voulu dire ?
18:37Oui, parce qu'un ministre
18:39qui a en plus sans doute
18:41un temps de fonction
18:43assez compté,
18:45ne peut pas résoudre du jour au lendemain
18:47des problèmes pareils.
18:49Mayotte, c'est quelque chose
18:51qu'on a laissé pourrir pendant des décennies
18:53qui nous saute à la figure,
18:55comme toujours quand on laisse pourrir des situations.
18:57Mais les moyens aujourd'hui pour régler
18:59le problème de Mayotte ou celui de la Nouvelle-Calédonie
19:01et même par certains côtés celui de la Guyane
19:03sont des moyens très limités
19:05et il faudra
19:07et de la volonté et des moyens et du temps.
19:09Moi je ne suis pas pour qu'on abandonne
19:11les territoires d'outre-mer.
19:13Je pense qu'ils font partie de la grandeur de la France
19:15et que vraiment les populations ne veulent plus
19:17rester françaises.
19:19Mais je trouve que le sort quand même de la Martinique
19:21et de la Guadeloupe est plus enviable que celui d'Haïti
19:23d'où les Français sont partis
19:25au 18ème siècle.
19:27Merci à tous d'avoir
19:29participé à cette émission.
19:31J'ai été ravie de présenter Punchline à votre compagnie ce soir.
19:33On remercie nos amis auditeurs d'Europe 1
19:35qui vont poursuivre leur soir avec Stéphanie Demerue.
19:37Vous avez rendez-vous dans Europe 1 Soir
19:39dans un instant. Et c'est Elodie Huchard
19:41qui présidera à l'antenne
19:43pour la suite des réjouissances
19:45de cette fin d'année sur CNews.
19:47Excellente fin d'année et à très vite.

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