Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, s'est exprimé ce mardi 31 décembre en direct de Mayotte, où il est en déplacement, plus de deux semaines avec le passage meurtrier du cyclone Chido sur l'archipel.
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00:00— Bon, maintenant, nous allons partir à Mayotte, retrouver notre invité Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, qui est toujours sur l'archipel et qui est notre invité ce soir.
00:10Bonsoir, Manuel Valls. Merci d'avoir accepté notre invitation. On a retenu l'objectif très ambitieux fixé par François Bayrou, le chef du gouvernement,
00:192 ans pour reconstruire Mayotte. C'est ambitieux, mais n'est-ce pas totalement utopique ?
00:26— Non, je crois que c'est possible. Il faut mettre les bouchées doubles. Vous savez, ici, c'est vrai qu'un certain nombre de dossiers
00:34mériteront plus de temps. Je pense par exemple à la forêt de Mayotte. J'y étais grande partie de la journée, qui a été totalement détruite.
00:42Donc par principe, ça mettra plus de temps. Mais tout ce qui concerne la reconstruction des services publics, des brigades de gendarmerie,
00:49les commissariats, les écoles qui ont été détruites, la remise en état des routes et surtout l'habitat des Mahorais, je pense à tous ces toits
00:56qui ont été enlevés par le cyclone, là, oui, je pense que les choses doivent se faire le plus rapidement possible. Il faut afficher une volonté.
01:03Vous savez, ici, il y a la résilience. Les Mahorais qui ont vécu beaucoup beaucoup d'épreuves sont en train au fond de reprendre leurs activités.
01:13La vie reprend malgré toutes les difficultés. Il y en a évidemment encore beaucoup. Donc la nation, l'État, les entreprises, la solidarité nationale
01:22doivent s'exercer ici dans ce bout de France extraordinaire. Vous savez, je suis au régiment du service militaire adapté de Mayotte avec près de 800 jeunes Mahorais
01:32qui s'engagent pour la France, qui se forment ici. Donc on leur doit beaucoup. C'est un de ces territoires ultramarins, le territoire ultramarin,
01:42qui a toujours voulu être français. Donc cette solidarité, elle doit s'exercer. Donc il faut avancer.
01:47— Je disais utopique parce qu'on a un exemple à Saint-Martin. Il y a 7 ans, la tempête l'ouragan Irma qui balayait l'île. Et puis finalement, 7 ans après,
01:56il y a encore des stigmates. On voit que ça prend du temps. — Mais il y aura forcément des stigmates. Vous savez, il y a y compris des cultures.
02:06J'étais avec des agriculteurs. La banane, le manioc, ça nécessite du temps. Mais l'essentiel, la reconstruction, la volonté politique d'en finir avec les bidonvilles,
02:17avec l'insécurité, refonder au fond ce département, cette région française, là, je pense qu'on peut avancer. Puis de toute façon, sans ambition politique,
02:26sans afficher des objectifs comme le président de la République l'avait fait pour Notre-Dame. On avait pris souvent cet objectif. C'est évidemment très différent.
02:34C'est une autre matière, bien évidemment. Mais c'est ça, l'objectif. Et vraiment, les Mahorais sont en demande de ce soutien de l'État,
02:43qui est formidablement mobilisé au-delà de tout ce qu'on dit. On le voit avec le préfet, avec les policiers, les gendarmes, les militaires, tous les services publics.
02:50Mais on doit réussir. Vous savez, il y a le temps long, vous l'évoquez. Mais une de nos grandes préoccupations, c'est de réussir la rentrée scolaire à la mi-janvier,
02:59alors que beaucoup d'écoles, de collèges et de lycées ont été détruits. — Mais certains habitants n'ont toujours pas accès à l'eau.
03:06Il y a des besoins vitaux qui ne sont pas encore fournis. 16 jours après le passage du cyclone, comment l'expliquer ?
03:14— Vous le savez bien. Moi, je vous invite à aller à Valence, où il y a quelques années, a observé ce qui s'est passé à la Nouvelle-Orléans.
03:22C'est très long. Jamais un territoire français n'a été frappé, et évidemment en maillot, par une telle violence. Je suis allé visiter aujourd'hui toutes les communes.
03:32J'ai fait tout le tour de ce territoire. C'est vrai que notamment dans le nord de Maillot, il y a des communes qui sont encore à 13, 20, 30 % d'électricité.
03:43L'eau est en train de se distribuer. Mais évidemment, c'est pas suffisant. Il fait chaud. Mais on est en train d'y arriver avec la bonne volonté des maires.
03:50Dans le sud, les choses vont bien mieux, parce que le cyclone a fait moins de dégâts. Il y a encore du travail. On parle avec les habitants.
03:57Il y a forcément de la colère, de la peur, de l'inquiétude. Il y a beaucoup de passion, évidemment, dans ce territoire. Mais on est en train d'y arriver grâce à la bonne volonté de tous.
04:09C'est dur, c'est difficile. Mais je pense que sur les besoins vitaux, nous ne sommes pas loin d'atteindre l'essentiel, même s'il y a encore des efforts à faire.
04:18Et nous sommes en train de les accomplir.
04:21— Mais le Premier ministre François Bayrou a dit qu'il ne fallait pas laisser les bidonvilles se reconstruire. Alors le problème, ça a été constaté sur place.
04:29Certains le sont déjà reconstruit. Comment vous allez faire ? Et puis finalement, quelle proposition de logement vous offrez à ceux qui sont dans ces bidonvilles ?
04:41— Vous savez, d'abord, ça peut paraître absurde, mais il faut faire un recensement avec l'INSEE, avec les maires. On parle d'une population de 300 000, 350 000 personnes.
04:52Nous savons qu'il y en a beaucoup plus. Ça, c'est la première chose à faire. Deuxièmement, il faut que les maisons des Mahorais... Et ça, c'est la priorité.
04:59Il y a tout un plan qui a été annoncé, parce que c'est tout simple. Il faut des toits, des bâches, parce que nous sommes dans la saison des pluies ici, et puis construire des toits.
05:07Donc là, il y a toute une opération qui a été faite pour amener les constructions nécessaires pour ces toits, pour les Mahorais, pour nos compatriotes.
05:14Et puis oui, après, il faudrait évacuer progressivement ces bidonvilles. Il y aura un établissement public qui doit servir à revoir tout le foncier, les règles d'urbanisme.
05:25Et puis c'est sans doute l'une des opérations les plus difficiles. Il faut des reconduites à la frontière. C'est compliqué, ici. C'est tout le problème de la relation avec l'écomort.
05:34Mais nous n'avons pas d'autre choix, parce que si on continue à laisser faire, et à faire en sorte que cette immigration clandestine arrive ici, on déstabilise un territoire qui a déjà beaucoup de difficultés.
05:45C'est facile ? Non, bien évidemment. Il faudra beaucoup de moyens engagés, des forces de l'ordre, beaucoup de persuasion, mais on ne peut pas vivre avec cet habitat.
05:53Vous avez raison, une grande partie de ces bidonvilles, je l'ai vu encore de mes yeux il y a un instant, c'est reconstruit. Mal, dans des conditions épouvantables.
06:02Il manque de l'électricité, il y a de la violence, il y a des gamins laissés à eux-mêmes. Mais si on n'affiche pas cette volonté, si on n'y arrive pas, ce territoire explosera, et on ne peut pas se le permettre.
06:13Oui, mais que répondez-vous à ceux qui disent que c'est indécent de vouloir reconduire à la frontière des gens qui ont tout perdu, qui sont sinistrés, qui ont perdu peut-être des proches, de la famille ?
06:21Ce n'est pas le moment, en fait, en quelque sorte, de parler de cette question migratoire.
06:25Oui, mais ce sont... Eh bien moi, je les invite à écouter les marais. Bien sûr, personne n'a été oublié dans la distribution de l'eau et des aides alimentaires.
06:38Un être humain est un être humain. Personne ne peut être oublié. Et il y a une aide inconditionnelle. Et puis il faut les protéger, parce que vivre dans ces bidonvilles, je pense aux familles, aux enfants, c'est tout à fait indécent.
06:49Donc il y a des tentes qui vont être prises. Ça ne va pas être simple. Je vous dirai jamais que ça va être simple. Mais ce sont les marais eux-mêmes qui vivent déjà dans des conditions difficiles, qui ont souffert la crise de l'eau, le Covid, un début de choléra, le cyclone, et qui ne peuvent plus vivre dans ces conditions.
07:07Vous savez, il y a de la colère qui monte. Il y a des mots qu'on aimerait ne pas entendre qui sont prononcés.
07:12Donc nous n'aurons pas d'autre choix que de procéder avec méthode, dans le respect de la loi, mais avec beaucoup de volonté. En changeant peut-être la loi, on devra incontestablement faire ce que doit faire un État, le respect des règles de droit.
07:27On ne peut pas vivre dans l'illégalité.
07:29— Mais ce qui est terrible, c'est que les problèmes de Mayotte sont soulevés depuis des années, pour ne pas dire des décennies. Il faut une catastrophe sans précédent pour se dire qu'on va peut-être enfin les régler, notamment la question des bidonvilles, la question migratoire, la question du développement économique.
07:46— J'étais pas revenu depuis des années. C'est vrai que les problèmes n'ont cessé de croître. Il y a eu sans doute un basculement avec le Covid, avec la crise de l'eau, avec cette épidémie de choléra.
07:59Donc il y a différence des moments. Et puis ça n'arrête pas de devenir, parce qu'il y a... Évidemment, c'est la France, ici. Donc il y a forcément une forme d'attraction.
08:07Beaucoup n'ont pas été faits. Vous savez, moi, je vais dans un instant aux urgences de l'hôpital. Je l'ai fait aujourd'hui, il y a un instant, avec tous ceux qui sont engagés dans le service militaire adopté.
08:17Je vais le faire aux urgences, tout simplement pour les encourager et pour leur souhaiter dans la mesure du possible une belle année 2025 avant le couvre-feu qui commence à Mayotte à 22 heures.
08:28Mais les choses se sont empirées. Et c'est vrai. Et vous avez parfaitement raison. Il faut agir avec beaucoup d'humilité.
08:35Le cyclone, c'est une forme de révélateur. Et ma conviction, c'est mon boulot, c'est ma mission comme ministre d'État chargé des Outre-mer, c'est, avec bien d'autres, bien sûr,
08:47c'est d'aider à relever, à refonder, à redonner un espoir à Mayotte. Si on le fait pas, alors à ce moment-là, ce territoire connaîtra des problèmes majeurs et ça sera encore plus difficile d'y agir.
08:58— Question de Thierry Arnault. — Oui. Vous évoquiez l'hôpital à l'instant, Manuel Valls. Dans quel état est-il aujourd'hui ? Est-il à nouveau pleinement opérationnel ?
09:06Il y a un hôpital de campagne qui a été installé par ailleurs. Jusqu'à quand va-t-il pouvoir rester sur place ? Et parallèlement, beaucoup d'inquiétudes se sont exprimées sur le risque sanitaire,
09:16sur les craintes d'une épidémie. Comment est-ce que vous évaluez ce risque aujourd'hui ?
09:23— Je parle avec prudence. Et c'est pour ça que le retour de l'eau était très, très important, avec la distribution aussi des pastilles de chlore. Je pense qu'aujourd'hui, on n'a pas de risque épidémique.
09:32On en avait parlé beaucoup avec... Je reste évidemment prudent. Mais je ne vois pas un clignotant rouge s'allumer sur ce point-là. L'hôpital fonctionne, évidemment, pas avec toutes les capacités,
09:44mais avec des médecins, un personnel hospitalier tout à fait remarquable, qui faut l'aider à sa construction. Je l'avais inauguré... Pardon. J'avais posé la première pierre,
09:52comme quoi l'État fait des choses en 2015. Ici même, vous vous rendez compte. Et puis il y a un hôpital de campagne qui a plusieurs semaines d'engagement,
10:01qui soulage ainsi l'hôpital qui existe. Nous avons vu hier avec le Premier ministre, avec le ministre de la Santé notamment, là aussi, dans une certaine chaleur,
10:13malgré des salles climatisées, des médecins intervenir, des volontaires. Beaucoup d'amputations ont été réalisées, il faut le dire, à cause du choc provoqué, enfin des coupures
10:24provoquées par les tôles qui ont volé à cause du cyclone. Donc c'est tout ce travail. L'engagement de la sécurité civile, pardon, des sapeurs-pompiers, de tous nos militaires
10:34contribuent à cela. Mais il y a par exemple des dispensaires qui doivent ouvrir dans les villages. On est aussi dans une forme de course contre la monde sur ces sujets.
10:45– Alors, qu'est-ce qu'il y a aussi de notre consoeur de Marianne, du journal Marianne, Aurore Malval, qui est sur le plateau.
10:51– Oui, bonjour M. Vall. Justement, vous évoquiez 2015, c'était l'année du lancement du plan Mayotte 2025, justement à l'époque par François Hollande.
11:01Et ce plan prévoyait notamment, parce que vous en avez parlé, le manque en termes d'éducation et de bâtiments a été criant à Mayotte, il prévoyait justement la livraison
11:12à minima de 100 classes par an pendant 10 ans. Et sur la période 2014 à 2008, il y en avait 380 programmées et seulement 67 avaient pu être réalisées.
11:22Comment, on voit que tous ces plans n'ont pas fonctionné à l'époque, qu'est-ce qui peut changer pour que cette fois, ce plan marche ?
11:30Pour vous, qu'est-ce qui peut faire la différence ? Qu'est-ce qu'il faut en fait pour qu'enfin, un plan soit réaliste et soit surtout exécuté ?
11:40– Alors, il y a heureusement beaucoup de collèges et beaucoup de lycées. Et je le dis d'autant plus que beaucoup ont été endommagés par le cyclone.
11:48Et d'ailleurs, il y a aussi des classes qui ont été pillées parce que des gens allaient chercher du matériel pour reconstruire ces bidonvilles.
11:55Donc là, les forces de sécurité, évidemment, sont mobilisées sur ce sujet. Il y a des écoles détruites.
12:00Ça veut dire qu'il faut changer de méthode. Vous avez parfaitement raison. Si on veut atteindre nos objectifs, et ça sera le rôle, je l'espère,
12:08de cet établissement public que nous allons préfigurer dans la loi d'urgence pour Mayotte, il faut qu'on change de méthode sur les règles de construction.
12:18Sur les procédures. Là, il va y avoir beaucoup d'écoles qui ne pourront pas ouvrir à la rentrée, même si Elisabeth Borne a annoncé une très grande mobilisation.
12:27Mais il faut qu'on y arrive parce que sinon, on va avoir des gamins dans la rue, l'éducation, évidemment, est essentielle, des classes surchargées.
12:35Donc la méthode de reconstruction, pour aller vite, ces méthodes, ces procédures d'urbanisme et de reconstruction doivent totalement changer.
12:42– Alors, vous avez cité votre collègue Elisabeth Borne en charge de l'éducation nationale qui est repartie avec François Bayrou, vous êtes restée sur place à Mayotte.
12:51Plusieurs syndicats d'enseignants ont critiqué l'attitude d'Elisabeth Borne.
12:55Ils reprochent à la ministre d'avoir manqué d'écoute et même plus d'avoir été assez méprisante face à une colère des enseignants qui se manifestaient directement.
13:06Elle a été interpellée notamment par deux profs, dont un prof de sport.
13:09Et on a reproché un manque d'écoute, un manque d'empathie de la part de votre collègue du gouvernement.
13:14Est-ce que vous l'avez constaté également ?
13:17– Non, je ne l'ai pas constaté.
13:19D'ailleurs, nous avons tous les deux parlé avec un prof de gym.
13:23Il y a de la fatigue chez les enseignants.
13:25Et c'est normal, il y a de l'inquiétude quand ils voient leur établissement détruit par le cyclone ou pillé par des voyous.
13:32Et dans quelles conditions cette rentrée peut se passer ?
13:36Le Premier ministre a annoncé les propositions que lui formulait Elisabeth Borne.
13:41C'est-à-dire de faire en sorte que tout le territoire de Mayotte passe en REP++.
13:47Vous savez, les conditions qui permettent également d'aider les enseignants en termes de rémunération et de primes.
13:55C'est tout le contraire du mépris.
13:57C'est la volonté de les considérer.
14:00– Mais vous-même, vous avez été un peu malmené face à la colère finalement des Maorais qui attendent beaucoup.
14:05– Oui mais moi, non, malmené jamais parce que ici les gens sont très respectueux.
14:12Mais attendez, heureusement qu'il y a de la colère.
14:14Le pire serait la passivité.
14:16Ce qui a changé peut-être en 15 jours, c'est que la vie reprend.
14:19C'est que des activités économiques, sociales, les magasins sont ouverts.
14:24On verra, je l'espère, à la mi-janvier avec la rentrée scolaire.
14:28Moi, je suis allé au contact toute la journée avec les maires, avec la population.
14:32Demain, je rencontrerai encore le secteur de la pêche, des collectifs aussi qui m'ont demandé audience.
14:37Il faut discuter, c'est le rôle aussi du ministre des Outre-mer d'être auprès de ses compatriotes qui sont éprouvés.
14:45Moi, je repars demain dans l'après-midi mais pour encore toute une journée à La Réunion
14:49qui, vous savez, est le hub et le point de soutien également à Mayotte
14:56et pour rencontrer les élus réunionnais, cette mission.
15:00J'ai annoncé que je reviendrai dans quelques semaines pour refaire ici un point
15:05parce que je souhaite que régulièrement on fasse le point,
15:08c'est ce que m'ont demandé le président de la République et le Premier ministre,
15:11pour voir comment les choses avancent et notamment parce qu'on va présenter cette loi d'urgence
15:15pour accélérer les procédures.
15:17J'espère qu'elle sera adoptée le plus vite possible par le Parlement
15:21et ensuite, on préparera une autre loi de reconstruction, de programmation, d'investissement.
15:26Et là, je parle plus du moyen et du long terme et je suis là ces dernières heures
15:32pour, à leur manière c'est difficile, notamment avec le couvre-feu,
15:36mais avec tous ceux qui oeuvrent au nom de l'État pour passer ces dernières heures de l'année 2024
15:42et pour dire mon attachement et notre attachement à tous, Français, à ce territoire
15:47et pour leur permettre de vivre une autre année de 2025 bien meilleure.
15:52Que l'espoir renaisse ici à Mayotte.
15:55– Pour terminer, j'ai une question plus personnelle à vous poser.
15:58Votre retour aux affaires s'accompagne d'une campagne de dénigrement,
16:03pour ne pas dire de haine, notamment sur les réseaux sociaux.
16:06Est-ce que ça vous atteint ? Et vous savez qui est derrière cette campagne ?
16:10– Non, ça ne m'atteint pas parce que moi, je ne veux pas me laisser dévier de ma mission.
16:18Les défis, je pense aux Antilles, au problème en Guyane, évidemment à la Nouvelle-Calédonie,
16:24les défis, ici à Mayotte comme ailleurs, sont tellement importants, passionnants, mais difficiles,
16:30que moi, je ne peux pas me dévier de cette mission.
16:33C'est une chance de reprendre des responsabilités,
16:36mais c'est une mission, c'est une mission très particulière.
16:39En ayant placé nos Outre-mer à ce niveau-là,
16:41le Premier ministre, avec l'accord du Président de la République,
16:44m'a donné une mission que je vois à tout prix réussie,
16:47en tout cas, démontrer l'engagement qui est le nôtre et donc le mien.
16:51Donc, je ne peux pas me laisser dévier par je ne sais quelle campagne et des insultes.
16:55Ceux qui les profèrent, au fond, exercent une forme de mépris
17:00à l'égard de ceux qui aujourd'hui souffrent.
17:03Donc moi, mon rôle, il est clair, c'est 100% pour mes compatriotes ultramarins.
17:09Ils sont près de 3 millions, près d'un million dans l'Hexagone,
17:14donc je ne peux pas me laisser dévier par n'importe quelle polémique.
17:16Je suis au service de la France et c'est la plus belle démission possible.
17:20Merci Emmanuel Valls d'avoir répondu à nos questions, ministre de l'État, ministre des Outre-mer.