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00:00Bonjour à tous, c'est ravi de vous retrouver pour un nouveau numéro de l'Heure des Pros.
00:16Je me permets de vous souhaiter une très, très, très belle année.
00:20Je sais que vous êtes nombreux à nous regarder, de plus en plus nombreux.
00:22CNews est la première chaîne d'info de France depuis l'année dernière et ça se poursuit.
00:28On nous souhaite également le meilleur pour cette année qui s'ouvre une pensée pour nos auditeurs d'Europe 1
00:35puisque nous sommes sur Europe 1 de 9h à 9h30.
00:37Très belle année qui s'ouvre pour Europe 1.
00:39C'est 70 ans. Merci, vous suivez autour de cette table.
00:45Aujourd'hui, Emmanuel Macron à la recherche du temps perdu.
00:50Hier soir, le chef de l'État a annoncé qu'il demandera aux Français de trancher certains sujets déterminants
00:55dans le courant de l'année, lesquels il ne l'a pas précisé.
00:57Chaque chose dans son temps, pourrait-on dire, engluée dans une crise politique.
01:01Depuis cette dissolution ratée, il l'a concédée hier, de laquelle il souhaite s'extraire.
01:05Emmanuel Macron tente de redevenir, disons-le, le maître des horloges,
01:08alors que depuis quelques mois, il subissait les événements et le temps qui passe.
01:12Certains élus le poussent au départ, le président de la République le répond.
01:15En ouvrant cette voie, celle du référendum, il cherche à régénérer sa légitimité en s'appuyant sur le peuple.
01:21Encore faudra-t-il pour se faire, après consultation, au pluriel, disons-le,
01:26l'écouter et lui répondre, car rien ne serait pire que de réitérer l'expérience malheureuse de 2005.
01:31Première manifestation de cette fracture entre les élites et le peuple,
01:35qui n'a cessé de s'élargir depuis, nous a conduits, n'en doutons pas, à la situation actuelle.
01:40Il est 9h01, le rappel des principales actualités avec vous, Mickaël Dorian.
01:56Bonjour Florian et bonjour à tous.
01:58Un adolescent de 15 ans est mort cette nuit renversée à Strasbourg.
02:02Un enfant de 2 ans a également été blessé à Lyon par un tir de mortier.
02:07La première nuit de 2025 a été marquée par plusieurs incidents également à Nice, Nantes ou Valenciennes.
02:12Le dispositif de sécurité hier soir était pourtant colossal.
02:1590 000 policiers et gendarmes en France, dont 10 000 à Paris.
02:21Si chaque année amène son lot de nouveautés, 2025 ne fait pas exception.
02:25Plusieurs changements sur le plan économique entrent donc en vigueur à partir d'aujourd'hui.
02:30Baisse des taux des livrets d'épargne, revalorisation des pensions retraites
02:33ou encore augmentation du prix des cigarettes.
02:37Et puis l'année 2025 marque le 70e anniversaire de la naissance d'Europe 1.
02:4370 ans d'actualités, d'émotions mais aussi de rires.
02:46C'est le 1er janvier 1955 à 6h30 que la première émission est diffusée.
02:51La première chanson entendue sur l'antenne d'Europe 1 est signée Gilbert Bécaud depuis la station NACCD Maître.
03:00Merci beaucoup Mickaël, on vous retrouve d'ici une petite trentaine de minutes pour un nouveau point sur l'actualité.
03:05Belle année et bon anniversaire pour Europe 1, les auditeurs d'Europe 1 qui sont en notre compagnie jusqu'à 9h30.
03:12Et nous sommes exceptionnellement sur CNews ensemble jusqu'à 11h.
03:16Je salue mes invités en plateau, certains d'entre vous étaient d'ores et déjà présents hier soir
03:21pour commenter l'allocution du président de la République et les différentes allocutions qui ont eu lieu.
03:26C'est le débat de Marine Le Pen qu'on a beaucoup commenté également.
03:29Rachel Khan, bonjour à vous, très belle année.
03:32Vous êtes aux côtés de Sarah Salman, avocate.
03:35Georges Fenech également présent dès hier soir.
03:38Très belle année à vous, c'est le gentil Georges aussi ce matin.
03:41Il y avait le méchant Georges Fenech.
03:43C'est bon, le méchant Georges Fenech a été rangé au placard, il est resté en 2024.
03:49C'est bon, c'est bon.
03:51Éric Nolot, journaliste et écrivain.
03:53Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police.
03:56On reviendra sur ce qui s'est passé dans le courant de la nuit.
03:59Et Thomas Bonnet pour commenter l'actualité politique, journaliste politique au sein de la rédaction.
04:05Éric Nolot, vous êtes également en notre compagnie, très belle année.
04:08Meilleur vœu à tous, on nous souhaite le meilleur.
04:11D'ici quelques minutes, nous aurons très certainement les chiffres concernant l'audience d'hier soir.
04:17Pour l'allocution du président de la République.
04:20A chaque fois, on la commente, puisque les chiffres tombent.
04:22C'était 10 millions l'an dernier, en faisant le tour de 9 millions.
04:26Tout simplement parce qu'il y a les chaînes hertziennes.
04:29Puis ensuite, il y a les chaînes de la TNT, donc 9 millions.
04:31Et ensuite, il faudra ajouter les chaînes info.
04:33L'Elysée a les yeux rivés sur les audiences parce que c'est l'indicateur pour eux.
04:36Nous, on le commente forcément.
04:38Un peu numéro un, oui.
04:39Ils surveillent ça de très près.
04:40Tout simplement pour savoir s'il y a une attente vis-à-vis de cette allocution.
04:45Allocution inédite sur la forme.
04:47C'est moi ce qui m'intéressait.
04:49On va beaucoup aussi tenter de faire ce qui a peu été fait, je trouve, depuis hier soir.
04:56C'est tenter d'analyser ce qui n'a pas été dit durant cette allocation.
05:00On a beaucoup commenté ce qui a été dit par le président de la République.
05:03Il y a énormément de sujets également qui n'ont pas été abordés.
05:06Et on y viendra dans le courant de cette émission.
05:09Mais avant cela, on va peut-être écouter le chef de l'État sur le référendum.
05:11Parce que c'est la grande annonce.
05:13Selon moi, je ne sais pas ce que vous en pensez autour de la table d'hier soir.
05:19C'est pour cela qu'en 2025, nous continuerons de décider.
05:23Et je vous demanderai aussi de trancher certains de ces sujets déterminants.
05:28Car chacun d'entre vous aura un rôle à jouer.
05:32Chacun d'entre vous sera nécessaire pour réussir ce projet que je viens rapidement de brosser devant vous.
05:42Oui, comme pour les grands chantiers qui ont fait notre histoire.
05:45Et encore l'année qui vient de s'écouler.
05:47Chacun d'entre vous est nécessaire pour bâtir une nation et une République plus belle encore.
05:55Ce qui est étrange néanmoins, Thomas, c'est que l'Élysée, dans la foulée, a communiqué pour expliquer
06:00que ça ne serait pas forcément un ou des référendums.
06:03On ne comprend pas trop.
06:05On a commencé à s'emballer, à se dire, peut-être le peuple va pouvoir se prononcer sur des sujets déterminants.
06:09Il faudrait d'ailleurs nous dire ce que ça veut dire.
06:11Et puis là, on nous dit peut-être convention citoyenne.
06:14La déception que ce serait d'avoir une convention citoyenne.
06:17On a eu une sur la fin de vie, une sur le climat.
06:19Pas dire que ça a été suivi des faits dans l'aspect concret de la politique d'Emmanuel Macron.
06:25La réalité, c'est que le référendum permettrait de trancher des sujets dont certains font déjà consensus aujourd'hui.
06:31Mais on connaît le champ d'application du référendum, il est très restreint.
06:35Donc finalement, on ne pourrait pas trancher.
06:36Je pense à la question de l'immigration.
06:37Parce que quand on parle de référendum, on parle beaucoup de la question de l'immigration.
06:40En l'état aujourd'hui de notre constitution, on ne peut pas poser de questions sur l'immigration.
06:44On va voir justement cet article 11 qui prévoit trois domaines.
06:47Vous avez exposé ces domaines hier soir, Georges Fenech.
06:50L'organisation des pouvoirs publics, les réformes relatives à la politique économique et sociale et aux services publics.
06:55Et la ratification d'un traité non contraire à la constitution,
06:58mais susceptible d'influencer le fonctionnement des institutions.
07:02Voilà, c'est la constitution de la cinquième qu'on va décrypter.
07:07Mais pour l'heure, il faudrait changer cette constitution pour pouvoir organiser,
07:11et il est vrai, un référendum sur l'immigration.
07:13On en parle beaucoup depuis plusieurs années.
07:16Qu'en pensez-vous autour de la table de cette voie ouverte hier soir par le président de la République, Eric Nolot ?
07:22Cette intervention m'a laissé une drôle d'impression.
07:24J'ai l'impression que son mandat n'a jamais commencé, en fait, Emmanuel Macron.
07:28Je ne parle même pas du second, je parle du premier.
07:30Il est tout le temps dans une sorte de futur en disant,
07:32alors là, j'ai trouvé pour vraiment fonder mon action, vraiment quelque chose d'important.
07:36Et puis, c'est les mêmes recettes, en effet, une convention citoyenne qui n'a rien donné.
07:40Et on se dirige quand même vers ce qu'Emmanuel Macron n'a cessé de faire en un mandat et demi,
07:46c'est-à-dire parler, quoi, parler, parler.
07:48Alors, il parle avec les gens, il n'en reste rien.
07:50Il fait semblant d'écouter.
07:52Il est sorti comme ça, il a essayé de sortir comme ça de la crise des gilets jaunes,
07:55de la crise avec les avéculteurs, et il n'en sort rien.
07:58Et quand même, on attendait au minimum une annonce tranchante.
08:01Alors, non seulement l'ambiance a été extrêmement vague, extrêmement floue,
08:06mais en plus, elle a été plus ou moins torpillée.
08:08Il n'a quasiment abordé aucun sujet.
08:10Non, rien.
08:11Après, c'était vraisemblablement...
08:13On est dans une crise démocratique quand même profonde,
08:15même si ce sont des voeux,
08:17ce n'est peut-être pas l'occasion de faire une déclaration fracassante,
08:19mais qu'on en retienne quelque chose.
08:21On en est réduit, on va le faire dans quelques instants,
08:23à évoquer ce qu'il n'a pas dit plutôt que ce qu'il a dit.
08:26Il me semble que c'est révélateur en soi.
08:28Vous, vous attendiez des choses et ça m'étonne.
08:30Moi, je n'attendais rien et je n'ai pas été déçue.
08:32Vous voyez, c'est toute la différence entre vous et moi.
08:34La naïveté.
08:36Non, globalement, il n'a rien dit sur le référendum.
08:39Ça ne se fera pas et la particularité d'Emmanuel Macron,
08:41c'est que quand les Français votent, ils n'écoutent pas le résultat.
08:43J'ai envie de vous dire...
08:45On va justement, puisque ce matin...
08:47Mais sur ce qu'il n'a pas dit, il y a beaucoup de choses.
08:49On s'est reconnu dans les archives
08:51et j'évoquais dans mon édito ce qui a frappé
08:53et ce qui marque peut-être ce début de siècle pour nous.
08:59C'est ce qui s'est passé en 2005.
09:01On évoque depuis plusieurs années cette fracture
09:04qui ne fait que s'élargir d'année en année.
09:07La première manifestation de cette fracture
09:09en ce qu'on appelle...
09:11Je n'aime pas beaucoup cette expression, l'élite et le peuple.
09:13C'est 2005.
09:14C'est regarder dans un premier temps ce vote des Français
09:18et ensuite la réponse de Jacques Chirac.
09:22Le temps est venu de déployer notre projet pour l'avenir.
09:28Le projet d'une société ouverte sur l'Europe.
09:31Une société de justice, de croissance, d'emploi.
09:35Une société de l'intelligence, de la créativité, de l'innovation.
09:41En 2005, vous aurez l'avenir de cette Europe entre vos mains.
09:48J'ai en effet décidé que la Constitution européenne
09:52vous sera soumise par référendum avant l'été.
09:57Ainsi, vous, peuple souverain,
10:01serez appelé à choisir vous-même votre destin.
10:07C'était la proposition par Jacques Chirac
10:10d'organiser un référendum sur la Constitution européenne
10:14et écouter le peuple a voté, le peuple a dit non
10:19et écouter la réponse du président de la République en 2005.
10:23La France s'est démocratiquement exprimée.
10:29Vous avez majoritairement rejeté la Constitution européenne.
10:35C'est votre décision souveraine et j'en prends acte.
10:41Pour autant, nos intérêts et nos ambitions
10:44sont profondément liés à l'Europe.
10:48La France, pays fondateur de l'Union,
10:52reste naturellement dans l'Union.
10:56Et je tiens à vous dire,
10:58à dire à nos partenaires européens
11:01et à tous les peuples de l'Europe
11:04que la France continuera à y tenir toute sa place
11:08dans le respect de ses engagements.
11:12Je trouve que c'est assez révélateur.
11:15J'entends ce qui a été dit
11:18mais comprenez qu'on ne pourra pas respecter
11:21ce vote populaire qui s'est exprimé dans les urnes.
11:24C'est comme ça qu'il faut le comprendre.
11:27D'où peut-être cette prudence du président de la République
11:30de ne pas évoquer hier soir cette question précise du référendum.
11:34Mais il y a plusieurs choses.
11:35Déjà, cet exercice des voeux devient de plus en plus difficile
11:38à mesure qu'on est dans un contexte,
11:41une période de surmédiatisation avec les réseaux sociaux, etc.
11:45Vous parlez des chiffres d'audience, certes.
11:48Mais après, il y a le nombre de vues sur les réseaux sociaux, etc.
11:52La comptabilité aujourd'hui n'est pas très précise
11:55compte tenu de notre contexte réseau social.
11:58Ensuite, je vais essayer, moi, en ce premier jour de l'année
12:01de regarder plutôt ce qui m'a plu.
12:04Parce qu'en réalité, il est très facile
12:07de dénigrer une prise de parole
12:10et aussi dans notre contexte avec cette forme
12:13d'individualisme poussé au maximum.
12:16On aimerait finalement que le discours du président de la République
12:19soit un discours sur mesure pour chaque citoyen.
12:22Ce qui est une chose impossible.
12:25Moi, ce qui m'a plu, c'est redonner la parole aux Français
12:28et peut-être en creux, de dire en sous-texte
12:31que finalement, le Parlement, avec cette bordélisation
12:35notamment de l'extrême-gauche, n'arrive pas à faire son travail
12:38et que les Français sont ces citoyens-là
12:42qui aiment la politique, qui aiment le débat public
12:45ont envie d'être écoutés.
12:46C'est vrai qu'il y a une incompréhension
12:48et on peut les comprendre de la part des Français
12:50qui voient qu'il n'y a pas de majorité, certes
12:53on en parle depuis 2022 à l'Assemblée nationale
12:55mais sur un certain nombre de sujets
12:57et ils sont nombreux, une majorité non pas politique
13:00mais populaire.
13:01Lorsque l'on voit tous les sondages, vous évoquiez tout à l'heure
13:03l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat
13:06la réforme des retraites, on peut quasiment prendre tous les sondages
13:10des cinq, six dernières années
13:12la laïcité sur les institutions ou autres
13:147, 8 Français sur 10 votent toujours pour la même chose
13:19on a organisé je ne sais combien de sondages
13:21qu'on a publiés et diffusés à la fois sur Europe 1
13:24et sur CNews.
13:25Il faut manier le référendum avec une main tremblante.
13:28Vous avez raison de le rappeler, à voix de la sagesse.
13:31Parce que le Français a tendance à répondre
13:35à celui qui pose la question
13:37et pas forcément à la question.
13:39Et ça devient un plébiscite ou non.
13:41Général De Gaulle en avait tiré les conséquences
13:44puisqu'il avait démissionné après son référendum raté de 1969.
13:49On ne légifère pas par référendum
13:51ça doit rester l'exception.
13:53Et là, comme il n'y a pas de majorité
13:55dans l'Assemblée nationale
13:56on sent bien, dans l'intention du Président de la République
13:59une manière de contourner la représentation nationale
14:02pour s'adresser directement au peuple
14:04si tant est qu'on ait bien compris ce qu'il a voulu dire
14:06parce qu'il n'a pas employé le terme de référendum.
14:08Donc il faut être prudent
14:10et dire aussi que c'est un moyen limité de légiférer
14:13parce qu'on ne peut pas faire de référendum
14:15sur un sujet de société par exemple
14:17ou sur la question de l'immigration.
14:19J'ai regardé à nouveau tous les référendums
14:22il y en a une dizaine.
14:23Depuis 1958.
14:24Depuis 1958.
14:25C'est essentiellement des réformes institutionnelles
14:28qui ont été adoptées.
14:30Ça a été le septennat qui a été rendu au quinquennat
14:32ça a été l'élection présidentielle
14:34au suffrage universel direct.
14:35Ça a été les accords de Nouméa etc.
14:37Il n'y a eu comme ça que des référendums institutionnels.
14:41Donc ce n'est pas dans notre tradition
14:43on n'est pas en Suisse la France voyez-vous.
14:45Donc j'attends sur tout ce que vous aviez dit tout à l'heure
14:49dire qu'est-ce qu'il n'a pas dit
14:51c'est ça qui m'intéresse.
14:53Et quel sera l'intitulé de la question posée
14:54parce que la réponse à un référendum
14:56dépend beaucoup de la façon dont une question est posée
14:58donc si on n'a même pas le sujet
15:00c'est compliqué d'anticiper la question à venir.
15:02Moi je prendrais ce qu'a dit Georges à rebours
15:04Georges non sans raison
15:06il faut envisager un référendum d'une main tremblante
15:09ce qui devrait faire trembler le président
15:11c'est de durer trois ans comme ça sans qu'il ne se passe rien.
15:13Moi je pense qu'il faut un électrochoc
15:15il faut un référendum ou quelque chose de fort
15:17ça ne peut pas durer trois ans comme ça
15:19sans majorité avec un président
15:21hier le roi n'était pas nu
15:23mais il était très court vêtu
15:25il est vraiment au bout du bout du bout
15:27c'est vraiment les dernières cartes de son jeu
15:29moi je ne vois pas la situation s'éterniser comme ça
15:31il faut qu'il se passe quelque chose
15:33de signifiant, pas seulement symbolique
15:35moi je crois que le référendum est la seule solution
15:37à moins qu'il veuille démissionner
15:39mais ce n'est pas le genre de l'avenir.
15:41Vous avez parlé dans votre édito d'Emmanuel Macron
15:43à la recherche du temps perdu
15:45je dirais qu'il est toujours à contre-temps
15:47sa dissolution intervient au pire moment
15:49au soir d'une déroute électorale
15:51et là il va peut-être faire un référendum
15:53au moment où il est au plus bas dans les enquêtes d'opinion
15:55où il est plus affaibli politiquement
15:57parce que dans un monde idéal comme le général de Gaulle
15:59il associe son sort au résultat du référendum
16:01là on sait d'avance que s'il lit son sort
16:03au résultat du référendum
16:05le résultat va être évidemment
16:07écrasant contre lui
16:09cette petite subtilité à un moment donné
16:11qu'on a commenté hier
16:13il dit sur des sujets
16:15pas sur un sujet
16:17sur des sujets pour tenter
16:19justement
16:21d'avoir soit
16:23l'organisation d'un référendum
16:25soit l'organisation de plusieurs référendums
16:27il y a tellement d'idées qui ont circulé dans la Macronée
16:29à un moment donné c'était il y a un an
16:31un an et demi, on évoquait
16:33cette idée là, Olivier Véran
16:35était alors porte-parole du gouvernement
16:37il y avait l'idée du référendum
16:39du pré-référendum
16:41et du pré-référendum
16:43on s'y perd un tout petit peu
16:45je le conseille Eric Nolot
16:47plus d'un mot sur le lien entre Emmanuel Macron
16:49et les français, je me suis replongé dans différentes
16:51allocutions ou déclarations du chef de l'État
16:53à travers les crises, notamment en décembre
16:552018, on est au moment des Gilets jaunes
16:57il fait une allocution à la télévision et déjà à l'époque
16:59il dit qu'il veut voir les courants
17:01d'opinion mieux entendus dans leur diversité
17:03une loi électorale plus juste, la prise en compte
17:05du vote blanc et que soit admis
17:07à participer au débat des citoyens n'appartenant pas
17:09à des partis, on n'a rien vu de tout ça
17:11les cahiers de doléances de la même manière
17:13n'ont jamais été lus ou exposés
17:15par le président de la République
17:17donc il y a ce qu'il souhaite, il y a les voeux
17:19aux français et puis il y a la réalité
17:21et les français ne voient pas d'évolution dans la manière de gouverner
17:23du chef de l'État. C'est vrai que quand je disais
17:25Emmanuel Macron à la recherche du temps perdu
17:27c'est presque Emmanuel Macron qui cherche à gagner du temps
17:29en promettant
17:31l'organisation d'un référendum
17:33en ne précisant pas si c'est
17:35un référendum, un pré-référendum
17:37un pré-référendum
17:39on va écouter ensuite Olivier Véran
17:41pour nommer un gouvernement
17:43jouer la montre c'est ce qu'il fait
17:45on écoute Olivier Véran et on poursuit la discussion
17:47sur cette question
17:49vous pouvez faire plusieurs référendums
17:51espacés dans le temps
17:53ou vous pouvez décider de poser plusieurs questions
17:55aux français
17:57regroupés sur une seule journée
17:59ce que dit la constitution c'est que vous ne pouvez pas faire
18:01un seul scrutin
18:03avec plusieurs questions différentes
18:05bon je pense qu'on peut peut-être s'inquiéter
18:07un tout petit peu sur l'organisation
18:09on espère qu'il y a une idée
18:11qui est d'ores et déjà
18:13quasiment pré-établie à l'Élysée
18:15oui vous vous en doutez
18:17j'ai l'impression Thomas Bonnet lorsque je vous regarde
18:19non mais on verra ensuite
18:21le fait d'écouter les citoyens
18:23ça relève pas simplement
18:25de la question du chef de l'état
18:27ça relève aussi de toute
18:29la responsabilité des leaders politiques
18:31on a quand même le sentiment aujourd'hui
18:33par rapport aux enjeux nationaux
18:35et internationaux qui sont les nôtres
18:37qu'il y a énormément de citoyens
18:39qui prennent plus la responsabilité
18:41au fond que certains leaders politiques
18:43qui nous mènent quasiment
18:45droit dans le mur
18:47on est tout à fait d'accord c'est pour cela que lorsque l'on écoute
18:49les citoyens et j'évoquais ces différents sujets
18:51l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat
18:53les retraites, on pourrait mais égréner
18:55on pourrait presque faire une liste à la prévère
18:57sur l'ensemble de ces sujets, les citoyens sont d'accord
18:59il y a une majorité dans ce pays
19:01contrairement à ce que l'on dit
19:03depuis 2022
19:05on va peut-être regarder l'ensemble des réactions
19:07politiques assez rapidement
19:09puisqu'on les a d'ores et déjà commentées depuis hier soir
19:11puisqu'Emmanuel Macron annonce vouloir recourir au référendum
19:13qu'il commence par un référendum sur les retraites
19:15là encore tout dépend de la question qui est posée
19:17si l'on pose la question aux français
19:19souhaitez-vous rééquilibrer
19:21le système
19:23des retraites
19:25souhaitez-vous permettre à la population
19:27dont trois générations d'avoir toujours un système
19:29qui soit efficace
19:31on peut comprendre que la question soit oui
19:33que la réponse ne plaise pas forcément à l'ensemble
19:35de la population, on a vu également
19:37cette réaction d'Emmanuel Bompard
19:39ce qui est également à noter
19:41de la part des députés
19:43et plus largement de l'ensemble des membres de la France Insoumise
19:45c'est le fait qu'ils ont
19:47réitéré de nouveau leur souhait
19:49de voir partir Emmanuel Macron
19:51cela a été fait de manière plus subtile
19:53ça c'est des gens qui ne font jamais d'erreur
19:55vous voyez la France Insoumise
19:57c'est des gens qui au-dessus ne font jamais d'erreur
19:59c'est des femmes et des hommes parfaits
20:01ce qui est terrible
20:03et on aura l'occasion de commenter
20:05c'est ce tweet de Jean-Luc Mélenchon
20:09je ne sais pas, on le commentera
20:11un peu plus longuement tout à l'heure
20:13il ne faudra pas fermer le courant d'air sur la pénible
20:15il faut finir le travail, je ne sais pas ce qu'il souhaite
20:17lancer comme idée au sein de la population
20:19sur il faut finir le travail
20:21on le sait, oui
20:23c'est une idée fixe
20:25on peut y arriver
20:27c'est un peu l'appel à l'insurrection
20:29on l'a déjà commenté, c'était suite aux élections
20:31législatives de 2022
20:33où là encore il l'appelait à une marche
20:35on a retrouvé le tweet le 5 et 6
20:37octobre 1789
20:39il faisait le parallèle avec ce qui s'était passé en 89
20:41une femme marche sur Versailles
20:43contre la Vichy, elle ramène le roi, la reine, le dauphin
20:45de force à Paris sous contrôle populaire
20:47faites mieux le 16 octobre
20:49ramenez Emmanuel Macron, ramenez la tête d'Emmanuel Macron
20:51l'imaginaire révolutionnaire
20:53alors malheureusement moins celui de 1789 que 1793
20:55toujours moins
20:57puis toutes les révolutions sud-américaines
21:01des membres de la France Insoumise qui passent pour avoir
21:03un portrait de Lénine dans leur salon, moi je trouve ça intéressant
21:05d'avoir le portrait de l'inventeur du goulag dans son salon
21:07je trouve ça intéressant moi, du point de vue de l'imaginaire politique
21:09donc il n'y a aucune surprise
21:11il s'adresse à son électorat
21:13qui est tenté par l'insurrection
21:15ce sont des gens qui sont en marge de la République
21:17qui ne sont plus dans les clous de la République
21:19comment vous expliquez
21:21on parlait avec Eric Le Lolo du kitsch
21:23de Kundera, là on y est totalement
21:25c'est à dire cette imagerie
21:27révolutionnaire
21:29cette gloire à la guillotine
21:31on voit aujourd'hui que sur Twitter
21:33c'est une tête coupée par jour
21:35c'est leur manière de fonctionner, c'est comme ça qu'ils font du buzz
21:37et malheureusement c'est comme ça
21:39qu'ils ont des voix
21:41on verra si ça perdure dans le temps
21:43je ne suis pas sûr très sincèrement
21:45que leurs électeurs les suivent
21:47Jean-Luc Mélenchon avait fait part de son admiration
21:49pour un gilet jaune
21:51qui s'appelait Drouet, parce qu'il s'appelait Drouet
21:53et qui était un des révolutionnaires
21:55donc vous voyez ça montre bien
21:57Louis XVI à Varennes
21:59donc là pour lui c'était vraiment
22:01mais ça plaît à leurs électeurs, il y en a pas mal à la France Insoumise
22:03qui sont élus dès le premier tour
22:05suite à la dissolution
22:07il y a eu énormément de personnalités
22:09il y en a chez la France Insoumise
22:11qui sont extrêmement bien élus
22:13et d'ailleurs ils doivent toujours en faire plus pour satisfaire une partie
22:15de leur base militante qui en demande
22:17toujours plus dans la gradation de la violence
22:19on verra si ça perdure dans le temps
22:21le soutien du Bloc Central
22:23je rappelle quand même qu'aux dernières élections législatives
22:25on a préféré, enfin pas moi, mais le Bloc Central
22:27a préféré s'allier avec la France Insoumise
22:29pas moi personnellement, plutôt que
22:31d'avoir la possibilité de voir le Rassemblement National
22:33arriver en tête, ce serait intéressant
22:35parce que le retour aux urnes, ça peut aussi passer par une nouvelle dissolution
22:37cette année, est-ce qu'à nouveau on aurait une alliance
22:39une coalition des contraires, est-ce qu'à nouveau
22:41Gabriel Attal nous dira il faut plutôt glisser un bulletin
22:43à LFI que Rassemblement National
22:45dans l'urne du futur ?
22:47Il faudrait un jour s'attarder et décrypter l'ensemble
22:49des alliances, des désistements
22:51vous rappeliez je crois hier le désistement
22:53d'un membre
22:55de la France Insoumise pour faire élire
22:57Elisabeth Borne contre un député du Rassemblement
22:59enfin ça paraît invraisemblable
23:01compte tenu ensuite des propos qui sont tenus
23:03et de la haine viscérale
23:05qui s'exprime dans
23:07l'hémicycle.
23:09Raison pour laquelle le Président de la République aurait pu annoncer
23:11un référendum sur la proportionnelle par exemple
23:13on sortirait d'une partie des magouilles
23:15pas toutes, mais en tout cas de ce genre de magouilles
23:17Surtout que c'est évoqué depuis
23:19de nombreuses années, moi ce qui
23:21m'intéressait et je pense ce qui vous intéresse
23:23également, vous qui nous écoutez sur Europe 1
23:25ou qui nous regardez sur CNew, c'est ce que
23:27le Président de la République n'a pas dit
23:29c'est vrai que hier soir
23:31on a beaucoup commenté son début
23:33de mea culpa concernant cette dissolution
23:35ratée, en tout cas il est allé
23:37un peu plus loin que
23:39ce sur quoi il avait pu
23:41sur ses paroles
23:43qu'il avait pu prononcer
23:45suite à cette dissolution, jamais
23:47il n'avait été aussi loin, allez disons le comme ça
23:49puis ensuite
23:51on a beaucoup commenté cette idée
23:53de référendum, ce qu'on vient de faire depuis
23:55une petite vingtaine de minutes, mais moi ce qui m'intéresse
23:57c'est ce qu'il n'a pas dit, c'est tous ces sujets
23:59qu'il n'a pas abordé
24:01hier soir, est-ce que ça vous a
24:03choqué ou non autour
24:05de cette table, ces sujets qu'il n'a pas abordé, oui
24:07Georges Fenech ? Oui, ça a tranché
24:09par rapport aux autres voeux traditionnels
24:11des anciens présidents
24:13le fait qu'il ait mis en valeur nos réussites
24:15les choses olympiques
24:17Notre-Dame, très bien
24:19mais pas un mot
24:21sur la grande précarité
24:23sur les 10 millions de
24:25pauvres de notre pays, généralement
24:27les voeux c'est rappeler la souffrance
24:29d'un certain nombre de nos compatriotes
24:31et dire notre solidarité, il a employé le mot
24:33solidarité, mais il n'a pas parlé
24:35de ces quelques 10, certains disent
24:3715 millions de gens qui n'arrivent
24:39même plus à vivre de leur travail
24:41et ça je trouve que c'était
24:43ça a tranché par rapport aux autres
24:45voeux précédents, mais
24:47pour moi ce qui a manqué aussi c'est
24:49aucun mot sur nos trois otages
24:51les deux otages franco-israéliens
24:53et l'otage franco-algérien
24:55qui sont actuellement dans des geôles
24:57ou dans des tunnels
24:59et ça je pense que c'était le moment aussi
25:01de dire un mot en termes
25:03de solidarité vis-à-vis de ces compatriotes
25:05d'autant plus qu'il avait fait l'année dernière
25:07hier j'étais chez Europe 1
25:09et c'était la question que Mickaël Dorian me posait
25:11est-ce que vous pensez qu'Emmanuel Macron aura un mot
25:13pour Boalem Sansal et les deux otages
25:15qui sont détenus par le ramas, j'ai dit
25:17il ne se permettra pas de ne pas en parler
25:19pour moi c'était évident qu'il allait le faire
25:21je trouve que c'est particulièrement irrespectueux
25:23de ne pas parler des deux otages
25:25français détenus par le ramas
25:27depuis le 7 octobre 2023
25:29et de Boalem Sansal qui est français également
25:31donc ça c'est, pour la communauté juive
25:33ça fait déjà un beau moment qu'Emmanuel Macron
25:35ne la soutient plus, on a presque plus d'attente
25:37pour Boalem Sansal
25:39la France se couche devant l'Algérie
25:41et ça on l'observe de plus en plus
25:43d'autant plus compte tenu des propos récents
25:45peut-être dissocier les deux
25:47bien sûr
25:49les otages comme vous l'avez dit, vous en avez parlé
25:51l'an dernier, il aurait été tout à fait
25:53naturel d'en parler à nouveau
25:55parce que là ça montre qu'on les oublie
25:57absolument, ça montre qu'on sombre dans une forme d'oubli
25:59donc ça c'est absolument inadmissible
26:01en ce qui concerne Boalem Sansal, Emmanuel Macron ne s'est jamais
26:03prononcé à ce stade sur le cas de cet écrivain
26:05c'était effectivement l'occasion de le faire
26:07je me fais l'avocat du diable
26:09d'Emmanuel Macron en l'occurrence, peut-être que la diplomatie
26:11agit parfois à l'abri des caméras
26:13la diplomatie a agit à l'abri pendant 15 jours
26:15on a vu les résultats
26:17c'est peut-être ce qui anime aujourd'hui
26:19la prudence d'Emmanuel Macron
26:21entre temps il y a eu un discours officiel
26:23du président de la République
26:25qui a acheté la France quand même
26:27en disant que monsieur Boalem Sansal
26:29était l'envoyé
26:31de la France, l'imposteur
26:33c'est quand même quelque part une insulte
26:35pour notre pays, ça méritait
26:37c'est vrai que c'était il y a deux jours, il n'y a eu aucune réaction
26:39des autorités
26:41vis-à-vis de ces déclarations
26:43à l'égard de notre pays
26:45donc on n'est que la position couchée face à l'Algérie
26:47alors même que le président de la République
26:49hier soir disait il faut apprendre à dire non
26:51à s'opposer justement
26:53et à engager un rapport de force
26:55avec certains pays
26:57après il y a des notions qui ont été évoquées par le président de la République
26:59hier soir, la notion d'unité
27:01la notion de fraternité
27:03sauf que la notion de fraternité elle ne se décrète pas
27:05la notion de fraternité
27:07notamment par rapport à la montée de la haine
27:09orchestrée par clientélisme
27:11de la part d'une partie de l'échiquier politique
27:13la question de la haine du juif
27:15la question de l'antisémitisme
27:17la question de la citoyenneté, la citoyenneté ça ne se décrète pas
27:19on ne naît pas citoyen
27:21on le devient
27:23ce qui se passe au sein de nos universités
27:25à Sciences Po, ce qui se passe au sein
27:27de l'Inalco etc
27:29qui est finalement une offense
27:31à notre histoire
27:33à notre héritage
27:35à la laïcité etc
27:37moi j'aurais bien aimé absolument
27:39que le président de la République
27:41creuse un petit peu plus ce qu'il y a dans la notion
27:43de fraternité, d'unité
27:45et de citoyenneté
27:47et on va dans un instant
27:49laisser nos auditeurs d'Europe 1
27:51qui ont rendez-vous avec le
27:53Club de Noël, vous entendez le carillon
27:55le célèbre carillon d'Europe 1
27:57qui résonne
27:59le Club de Noël présenté par Joe Hume
28:01qu'on salue
28:03et je vous donne rendez-vous
28:05chers auditeurs d'Europe 1
28:07je donne rendez-vous à Pascal Praud
28:09pour son retour sur les antennes
28:11de CNews
28:13après quelques jours de repos
28:15qui sera là demain
28:17pour vous accueillir à partir de 9h
28:19nous poursuivons la discussion autour
28:21de ce plateau sur CNews
28:23on marque une très courte coupure pub et on revient dans un instant