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Sa vidéo où on le voit désemparé face à une montagne de déchets jonchant un trottoir parisien a suscité une grande émotion sur les réseaux sociaux, cumulant des millions de vues. Rencontre avec Diame, éboueur à Paris qui ose pousser un coup de gueule face aux incivilités des Parisiens.

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Transcription
00:00Alors, tu ramasses ton carton ou tu le ramasses pas ?
00:02Ouais mais...
00:03Tous les matins, nous on fait bien ici votre porte, mais tous les matins c'est sale.
00:07Faut que vous nous aides.
00:08C'est ensemble.
00:09Merci beaucoup pour votre compréhension.
00:11Lui, c'est Djamé.
00:12Il a 37 ans.
00:13Il est éboueur à Paris.
00:14Et vous l'avez peut-être vu dans cette vidéo qui a fait des millions de vues
00:17après qu'il l'a diffusée sur son compte TikTok fin décembre.
00:19Monsieur, qu'est-ce qui vous arrive ?
00:23Vous voyez tout ça là ?
00:24Des fois, je me dis, excusez, je suis en train de pas rêver.
00:27Mais aujourd'hui, je rêve pas.
00:28Je suis à Paris.
00:30Au bout de cinq demi.
00:31Vous voyez, c'est ici que j'ai tourné la vidéo.
00:33Vous voyez, c'est ça que je dis.
00:34Il y a tout à leur service.
00:35Vous voyez ?
00:36Regarde.
00:37Là, c'est ce qu'ils ont posé par terre.
00:38Alors que c'est simple.
00:39Regarde.
00:40Vous voyez ?
00:42C'est hyper simple.
00:43Après, quand ils le disent, tu dis, ouais, mais ok, c'est votre boulot.
00:46Si on fait pas ça, vous allez pas avoir du boulot.
00:48Vous allez être en chômage.
00:49Vous voyez leur mentalité ?
00:50C'est ça, la réalité.
00:51C'est pas faute à moi.
00:52Mais nous l'expliquez, s'il vous plaît.
00:54Mettez pas la boîte à côté.
00:56C'est ça, là.
00:57Mais on n'est pas des animaux.
01:00S'il vous plaît, arrêtez.
01:01C'est trop.
01:02J'ai plus moral.
01:03J'ai plus la force.
01:04Là-bas, c'est tout le temps comme ça.
01:05C'est tout le temps sale.
01:06Et je vois un passant qui passe.
01:08Je lui dis, est-ce que tu peux m'aider à réaliser une vidéo ?
01:11C'est juste qu'il faut passer un message.
01:12Et quand je l'ai posté, après, mes amis, tout le monde m'ont tagué dessus.
01:15Ah, j'ai vu ta vidéo sur Twitter.
01:17En 48 heures, je pense qu'il a fait plus de 5 millions de vues.
01:20Le journal parisien qui s'intéresse à moi, franchement, ça fait plaisir.
01:24Il y a des gens qui me connaissent.
01:25Quand je croise la rue,
01:26Ah oui, je t'ai vu sur TikTok.
01:28C'est que tu fais, on aime bien.
01:29Moi, mon but, c'est de montrer vraiment notre vie quotidienne.
01:32Et si ça peut sensibiliser l'ensemble des citoyens.
01:36L'incivilité des gens.
01:37Je suis obligé de ramasser tout ça, là.
01:39Il y en a beaucoup, beaucoup.
01:40Moi, je dis toujours, ils sont égoïstes.
01:42Ils pensent qu'à eux.
01:44Il y a trop de pupilles.
01:45Et du coup, des fois, ils ouvrent ça.
01:50Il n'y a que des pupilles.
01:51Des fois, tu trouves des cacas, vous voyez.
01:53En fait, c'est ça qui est décourageant.
01:54Parce que quand tu vois, tu travailles dans une rue.
01:56Tu regardes derrière toi, tu te dis, ah, j'ai bien travaillé.
01:59Après, une heure plus tard, tu viens.
02:00C'est comme si tu n'es jamais passé.
02:02Tu as envie de pleurer, en fait.
02:03Tu te dis, mais en fait, à quoi ça sert ?
02:05N'imaginez pas autant de saleté.
02:07Parce que vous savez, quand on n'est pas dans un truc,
02:09on ne fait pas attention.
02:10Il y en a beaucoup qui nous disent merci pour ce que vous faites.
02:13En général, les arrondissements les plus sales,
02:15c'est où il y a plus de commerçants,
02:17où il y a plus de boîtes de nuit.
02:18Bon, les gars qui partent dans les boîtes de nuit.
02:20Regarde, il y a quelqu'un qui a vomi ici.
02:22Il faut penser à nous.
02:24Regarde, moi, je pense à vous.
02:25Parce que, regarde, c'est ça, c'est des vomissements.
02:27Mais vous voyez, les gens ?
02:29Ça, c'est pas normal.
02:31Pourquoi ils laissent ça ici ?
02:32Alors qu'il y a des poubelles à leur service, il y a tout.
02:36Regarde, il n'y a rien dedans en plus.
02:38Vous voyez ?
02:40Bonjour, les collègues.
02:42Vous allez bien ?
02:46Ah ouais ?
02:47Merci.
02:48Espérons qu'aujourd'hui, ça va changer.
02:49Fonctionner les gens, tout ça là,
02:51c'est pas la première solution.
02:52Pour moi, c'est sans utilisation.
02:54Sans utilisation, sans utilisation, sans utilisation.
02:56Ça peut bouger les choses.
02:57Parce qu'aujourd'hui, cette génération,
02:59ils sont dans les virtuels, dans les réseaux sociaux.
03:01Ça veut dire que la vie réelle, là, pour les toucher aujourd'hui,
03:03il faut les trouver où ils sont.
03:09Vous voyez ? C'est partout, ils laissent les trucs.
03:10Ça, ça n'arrête jamais.
03:12Regarde, ça, c'est caca.
03:13Il ne faut pas vomir ici.
03:15Ça arrive souvent, mais bon.
03:16Des fois, c'est des gens qui sont bourrés,
03:17surtout de boîte de nuit.
03:18Ils vomissent, ils font des cacas.
03:20En fait, des fois, ils ne sont pas conscients de ce qu'ils font.
03:23Là, il faut servir le peuple.
03:24Si le peuple, ils sont contents de ce qu'on fait,
03:26n'importe quel prix à payer, on est prêt à payer.
03:29Surtout moi, les commerçants de Faubourg,
03:30tous maintenant, ils me connaissent.
03:32Bonjour, mon ami.
03:33Ça va ?
03:34Il travaille bien.
03:35Oh, mon ami.
03:36Mon ami, vous, ça va ?
03:37Vous n'avez pas de poubelle ?
03:39C'est vous qui a déposé le carton ?
03:43Mon ami, c'est vous.
03:44Vous voyez ?
03:45S'il te plaît, il faut pas ça.
03:46C'est comme ça, vous voyez ?
03:47C'est tous les jours pareil.
03:48Merci, mon ami.
03:49C'est toujours comme ça.
03:51Voilà la réalité.
03:52Je me dis, 70%, c'est des commerçants.
03:55Les restaurateurs, les cafés, les bars.
03:59Les gens comme les restaurateurs, des fois,
04:01ils ont des poubelles, mais leur poubelle, c'est pas assez.
04:03Et quand c'est rempli, ils préfèrent de laisser.
04:06Ils savent qu'il y a des gens qui vont le ramasser.
04:07Ce qui est drôle, un jour, j'ai fait peur à tous ces commerçants-là.
04:11Je dis, à partir d'aujourd'hui,
04:12Mme la maire a signé un décret.
04:14Celui qui jette ses décès par terre, c'est 700 euros d'amende.
04:17Pendant une semaine.
04:18Ici, c'était cool.
04:20Vous voyez à quel point, quand tu dis, les gens, on va vous sanctionner.
04:23Comment ils ont peur.
04:24C'est pour ça que je dis, quand on essaye de changer d'idée,
04:26ces gens-là, je pense que ça peut changer la donne.
04:28Ils peuvent faire bouger les choses.
04:30Regarde, par exemple, il y a quoi ?
04:32Il y a que des grecs.
04:33On est où ? En face des kebabs.
04:34Ces gars-là, normalement, ils s'engagent d'avoir une poubelle.
04:37Vous voyez la réalité ?
04:38Il a décidé de venir remplir le corbeil des gens.
04:41Bonjour, mon ami.
04:42Excuse-moi, j'ai oublié, ça va ?
04:43Vous n'avez pas de poubelle ?
04:47Tout ça ?
04:48Tout ça, c'est emporté ?
04:52On connaît l'excuse, mais...
04:53En tout cas, faites attention.
04:55Vous imaginez.
04:56En tout cas, il a fait un gros chiffre d'affaires aujourd'hui.
05:00Après, c'est eau.
05:01Les pommiers ont râlé.
05:03Je n'ai pas lavé devant sur moi.
05:05C'est sale.
05:07J'ai laissé les traces d'eau derrière moi,
05:09en laissant ma signature.
05:10Ça, je dis ça à mes collègues.
05:11Un bon cantonnier doit toujours laisser sa signature dans son canton.
05:15Comme ça, si nos serfs passent, ils vont voir ce qu'on a fait.
05:20Voilà.
05:21Vous voyez comment c'est propre ?
05:22Quand vous habitez ici, là,
05:23vous trouvez une rue comme ça.
05:25Vous n'êtes pas content ?
05:26Bien sûr que vous êtes content.
05:28Alors, pensez à nous.
05:29Nous, on pense à vous.

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