Le boss de Camping retrace tous les films qui ont marqué sa carrière ! De La La Land à Mission Impossible, Franck Dubosc partage sa nostalgie et son amour pour le cinéma, toujours avec humour et passion.
Le dernier film qu'il a produit est Un ours dans le Jura, actuellement en salles.
Merci à Pluto TV de soutenir cet épisode de Vidéo Club.
Le dernier film qu'il a produit est Un ours dans le Jura, actuellement en salles.
Merci à Pluto TV de soutenir cet épisode de Vidéo Club.
Category
🎥
Court métrageTranscription
00:00Franck Dubos qui dit que ça c'est pas du cinéma, c'est vraiment un couillon en fait.
00:03Faut qu'il y ait la bande en haut, la bande en bas.
00:04Waouh !
00:05Je joue avec un mec qui a joué avec Tom Cruise.
00:08Ça, j'aimerais faire ça.
00:09Pour moi, un de mes meilleurs.
00:11I am Richard de Bourgogne.
00:12C'est un génie.
00:13Ça, c'est cinéma pour moi.
00:25Alors ?
00:27On n'attend pas Patrick ?
00:30Hey ! Salut tout le monde !
00:31C'est moi le...
00:32Ah non, là on me voit pas.
00:33Je suis là.
00:34Voilà, non, pas ici.
00:35Là.
00:36Voilà, là, je suis là.
00:38Salut tout le monde !
00:39C'est moi, le DVD de Vidéoclub.
00:41C'est juste un petit message pour vous dire merci.
00:44Merci de suivre depuis si longtemps ce programme
00:46qui nous a permis de recevoir les plus grands réalisateurs et réalisatrices
00:50pour parler cinéma en toute simplicité.
00:53Et pour nous permettre de faire vivre Vidéoclub encore plus longtemps,
00:56nous sommes accompagnés de Pluto TV pour cet épisode.
00:59Pluto TV, c'est la plateforme gratuite de streaming
01:02qui regorge de classiques déjà cultes.
01:05Merci à eux.
01:06Merci à vous.
01:07Et bon visionnage !
01:08Allez, je rentre dans mon rayon, moi.
01:10Voilà, je suis bien, là.
01:12Un peu serré, mais bon.
01:14Non mais ça va, ça va.
01:17Toi, c'est quoi ton rapport au DVD, au Vidéoclub ?
01:19Est-ce que c'est quelque chose qui a un peu enrichi ta cinéphilie ?
01:22Est-ce que tu allais souvent pour regarder des cassettes louées ?
01:24C'est quoi ton rapport à tout ça ?
01:25Alors, non, au Vidéoclub, non, je n'allais pas en Vidéoclub.
01:28Mais le DVD, c'est...
01:30Moi, j'ai toujours des DVD.
01:31Pour moi, un film, il doit être en DVD, je dois avoir la boîte.
01:34Je dois vraiment même...
01:36Je sais que j'en ai à la maison et ma femme me dit toujours,
01:38mais regarde, c'est sur...
01:39Non, non, non, attends, je regarde mes DVD,
01:41il faut que ce soit classé et tout ça.
01:43Donc j'aime bien l'idée que ce soit classé.
01:44J'aime bien l'idée...
01:45Oui, oui, oui, j'adore ça.
01:46Et puis la boîte, je ne sais pas, la boîte, la photo, le...
01:48Je suis vraiment de cette génération-là et...
01:51Et puis l'objet t'appartient, quoi.
01:52C'est pas... Il est sur un catalogue, il peut disparaître, on ne sait pas.
01:54Non, non, c'est un objet, voilà, je l'ai.
01:56Tant qu'il est là, je l'ai.
01:57Il est à moi, le film est à moi.
01:59Et DVD ou t'es passé au Blu-ray, Blu-ray 4K ou pas ?
02:01DVD ou Blu-ray.
02:02OK.
02:03Non, non, en 4K, j'en sais rien, mais DVD ou Blu-ray.
02:06J'aime mieux la forme du DVD.
02:08La boîte du DVD, je la préfère à la boîte du Blu-ray,
02:11mais le Blu-ray, a priori, c'est mieux.
02:13Je ne sais pas bien pourquoi, je ne suis pas sûr, mais...
02:16La qualité de l'image, quoi.
02:17Oui, certainement, mais...
02:19Non, non, non, c'est la boîte et voilà.
02:21Non, non, j'ai tout, j'en ai mais des paquets.
02:23Moi aussi, j'en ai des tonnes que je n'ai jamais vues.
02:25Je ne les ai pas tous vues, c'est comme les livres.
02:27J'ai beaucoup de livres, mais je ne les ai pas tous lus.
02:30Très bien, écoute, je te propose qu'on commence
02:31par le rayon américain qui est juste sur ta droite.
02:33Des films qui devraient te parler, dont tu voulais nous parler.
02:35Bah oui.
02:36Si je suis dans l'ordre de moi, du petit garçon que j'étais
02:40jusqu'au jeune homme, il y a...
02:44J'ai ça.
02:45Ça, Charlton Heston, Le Survivant.
02:48Les autorités américaines commencent à se demander
02:50à quel point nous devons nous y intégrer
02:52et à quel point nous pourrions
02:53grandir rapidement dans un conflit mondial.
02:55C'est étonnant parce qu'il y a eu deux remakes ou trois.
02:59Et le premier remake, le remake qu'on connaît de ce film,
03:03c'est I Am A Legend.
03:05Si il y a quelqu'un là-bas...
03:07Quelqu'un...
03:10S'il vous plaît...
03:12Vous n'êtes pas seul.
03:14Personne ne dit que c'est le remake du Survivant avec Charlton Heston.
03:19Je l'ai entendu dire, c'est le remake de ça, de ça.
03:20Mais c'est un truc post-apocalyptique.
03:22Il se retrouve seul.
03:24Il y a ce début du film formidable où il est en voiture.
03:27Il fait ses courses.
03:28Il n'y a plus personne.
03:29On voit qu'il y a des ombres qui bougent dans les magasins derrière lui.
03:32Et tout à coup, il regarde l'heure.
03:34Le soleil va se coucher.
03:35Il part et on ne sait pas pourquoi.
03:37Parce que la nuit arrive les survivants.
03:40Pas les survivants, les autres.
03:41Ceux qui appellent les gens qui ont des stigmates.
03:43Les gens qui ont survécu comme lui, mais qui ne peuvent pas voir le jour.
03:46Et ce film, c'est...
03:49Tu vois, si j'étais tout seul, je tiquerais le DVD.
03:52Tu peux l'acheter à la fin.
03:54Mais dans cette même catégorie, ce n'est pas pion, c'est pareil.
04:17C'est ça que j'adore.
04:21Le truc, tu as une première info.
04:23Et tu vas un peu plus loin, tu ouvres.
04:25J'adore ça.
04:27Il dure 2h30.
04:28Et chaque fois que j'arrive à la fin de ce film,
04:31je me dis que c'est trop court.
04:33Il m'en faut.
04:35Le genre de film qui avance...
04:39Pour l'anecdote, mon arrière-grand-père est mort à Cayenne.
04:42T'es condamné à mort et à perpétuité.
04:46Et il est mort au bout de 4 ans.
04:49Il n'a même pas pu tenir 5.
04:52Mais ça, c'est des films que tu découvres aux jeunes ?
04:55Oui, les deux.
04:57Et c'est quoi qui te frappe en premier ?
04:59La mise en scène, les jeux d'acteurs ?
05:01Non, c'est l'histoire.
05:03Celui-là, parce qu'il me fait peur.
05:05Celui-là, c'est l'histoire.
05:07C'est des trucs que je ne lâche pas.
05:09Et les autres, je les ai découverts plus adultes.
05:12C'est des trucs que je regarde à la télévision avec mon père.
05:15C'est l'histoire.
05:17C'est vraiment de...
05:19Et c'est marrant,
05:21parce que Charlton Heston,
05:23ce n'est pas mon acteur préféré du tout,
05:25mais 2 ou 3 des films que j'adore,
05:27comme La planète des singes, le premier...
05:33Ce sont des films avec Charlton Heston.
05:35Ce n'est pas mon acteur préféré spécialement.
05:38Mais il a eu le bon choix.
05:40Il a eu les bonnes propositions, en tout cas.
05:43Alors, c'est un jour sans fin,
05:45mais là, on est sur le scénario...
05:47Carré, machin...
05:49La bilmurée...
05:58Yes !
06:00Je suis auteur, j'écris humblement,
06:02mais le scénario qu'on aimerait tous écrire,
06:04le scénario qui paraît tellement simple...
06:06Un mec vit la même journée,
06:08presque éternellement.
06:10Ça paraît con,
06:12le mec qui arrive avec une idée comme ça...
06:14Je pense que les producteurs vont dire
06:16« Tu vas faire 1h30 de film avec ça ? »
06:18Non, je vais en faire 2h10.
06:20Mais ça, c'est...
06:22Et c'est assez rare
06:24qu'un film fasse relativement l'unanimité.
06:26Il en fait partie.
06:28Vraiment.
06:30Les deux autres que j'ai montrés,
06:32il y a des gens qui l'ont vu,
06:34le jour de la marmotte...
06:36C'est au-dessus.
06:38C'est là.
06:40C'est un des gens que j'aimerais réaliser.
06:42Vas-y.
07:00Ça, je le conseille à tous mes amis
07:02parce qu'il a bien très bien marché
07:04dans le monde, aux Etats-Unis.
07:06Mais on ne le connaît pas tous.
07:08Crazy !
07:10Comment tu le picturerais, du coup,
07:12pour ceux qui ne connaissent pas ?
07:14L'évolution d'un jeune homme
07:16des années
07:1875 par là,
07:20d'un jeune homme homosexuel
07:22qui n'arrive pas à s'avouer son homosexualité,
07:24qui va devoir l'avouer à ses parents
07:26dans des années où ça ne se fait pas.
07:28Et...
07:30Mais pour moi,
07:32c'est assez énorme. C'est un film québécois.
07:34C'est un film québécois
07:36et je me suis rarement autant
07:38reconnu
07:40dans la jeunesse
07:42de ces gens.
07:44Oui, parce que le père
07:46écoute deux musiques. Il écoute Crazy,
07:48qui est une chanson américaine,
07:50et Aznavour.
07:52Ils arrivent, le ventre alourd,
07:54ils fouillent les bateaux.
07:56Il y a les deux.
07:58Il a vraiment réussi ce truc
08:00que le Québec, c'est l'Amérique du Nord
08:02et la France aussi.
08:04Et le père a ces chansons-là.
08:06Et puis, c'est le père qui est joué...
08:08Comment il s'appelle déjà le père, l'acteur ?
08:10Michel Côté. Un père qui découvre
08:12que son fils est homosexuel.
08:14Alors, tout en secret, moi, quand je fais
08:16Room Malavie,
08:18quand je joue
08:20mon personnage de père de jeune fille,
08:22je pense à Michel Côté,
08:24qui, dans ce film-là,
08:26ce père formidable, qui a une scène
08:28qui est sublimissime, où il a devant les yeux
08:30le fait que son fils... Il ferme les yeux,
08:32il a compris que son fils était homo,
08:34et là, il a son fils
08:36qui vient de... Il l'a entendu, il vient d'embrasser
08:38un garçon et tout.
08:40Même à le dire, je chiale, parce que chaque fois
08:42que je montre cette scène, c'est tellement
08:44beau. C'est sous la pluie, c'est joué...
08:50...
08:58Et il l'aime. Il aime son fils.
09:00Ça me fout...
09:02Cette scène-là, quand je la montre,
09:04je sais pas pourquoi ce père, face à ceux...
09:06Parce que je suis papa aussi d'un fils.
09:08Et ce père qui découvre
09:10que son fils est homosexuel,
09:12qui est partagé entre eux,
09:14ça se fait pas chez nous, on est dans les années
09:1680, ça se fait pas chez nous,
09:18et je l'aime, parce que c'est mon fils.
09:20C'est toute une vie, c'est tout un...
09:22C'est sublime. À voir.
09:24À voir.
09:26Et à voir pour les acteurs, pour la mise en scène...
09:28Enfin, le... Pas la mise en scène, parce que
09:30c'est pas ça qui ressort, c'est la puissance du film.
09:32J'avance ?
09:34Allons-en un peu. Alors...
09:36Ah bah, il était une fois dans l'Amérique, parce que c'est du cinéma.
09:38Quand on aime le cinéma,
09:40on aime forcément... Il était une fois en Amérique,
09:42c'est le cinéma, c'est...
09:44C'est quoi ? Je l'ai pas encore vu, moi.
09:46C'est vrai ? Ah bah alors,
09:48quand tu vas le voir,
09:50une scène qui fait tout le film, en fait,
09:52alors que c'est les rôles principaux,
09:54c'est les Donny Rowe et tout ça,
09:56c'est...
09:58un petit garçon
10:00qui attend une fille, qui lui a acheté
10:02un petit gâteau, et qui bouffe tout le gâteau,
10:04parce que c'est le film.
10:06C'est un petit gâteau, et qui bouffe tout le gâteau,
10:08parce qu'elle est en retard.
10:10Ça, c'est la vie.
10:12Il s'est ruiné pour acheter ce petit gâteau,
10:14il est assis sur les marches, elle est en retard,
10:16elle mange un peu,
10:18puis encore un peu, puis un peu,
10:20et puis il n'y a plus de gâteau.
10:22C'est dans un film de gangster.
10:24Et c'est une des scènes...
10:26C'est une des grosses scènes du film.
10:28Et ça, c'est un film que tu vois en salle ?
10:30Ça...
10:32Non, il était une fois en Amérique, je l'ai pas vu en salle, non.
10:34Non, mais alors,
10:36j'ai la chance d'avoir à la maison
10:38une grosse salle de...
10:40petite salle de cinéma.
10:42Donc, je ne regarde pas
10:44de films à la télé, je les regarde...
10:46Ça, c'est le genre de film que je regarde.
10:48Ah ben, j'aime le cinéma,
10:50donc forcément, je ne vais pas regarder...
10:52J'ai une grande télé, mais c'est trop petit.
10:54Et ça...
10:56Deux,
10:58trois, quatre, cinq, six fois,
11:00je peux le voir...
11:02Pfff...
11:04Parce que je suis papa, une fois de plus.
11:06Un papa qui a trois balles dans son revolver.
11:08Et qui sait que
11:10les trois balles, c'est pour
11:12se tuer lui ou son fils
11:14en cas de danger.
11:16Pfff...
11:24Mais c'est tiré d'un roman.
11:26Ouais, c'est ça.
11:28J'ai jamais lu le roman, mais...
11:30Mais voilà, Viggo Mortensen, c'est...
11:32Ça, c'est du vrai cinéma aussi.
11:34Parce que le trait d'oser faire un film grisailleux,
11:36sans couleur,
11:38tristiple tout le temps...
11:40Oui, il a dû faire froid sur le tournage.
11:42Il y a des films qui sont un peu moins du cinéma,
11:44mais qu'on aime l'histoire, on aime le...
11:46Et puis, il y a des films...
11:48Même Un jour sans fin, qui est l'un des films
11:50les plus formidables qui existent.
11:52C'est pas le même...
11:54C'est pas le même cinéma.
11:56Ouais, c'est pas le même cinéma.
11:58Il y a des trucs de qualité, je parle de là...
12:00C'est du ressenti aussi.
12:02Franck Dubos qui dit que ça, c'est pas du cinéma,
12:04c'est vraiment un couillon.
12:06Non, mais je comprends tout à fait.
12:08Si on voit des films français, on va peut-être
12:10plus pouvoir parler de ce deux.
12:12Même ça, même Le survivant,
12:14pour moi, je l'ai vu qu'à la télé.
12:16Ça, je l'ai jamais vu sur un grand écran.
12:18C'est pas un téléfilm, on s'entend,
12:20mais c'est la différence entre...
12:22Et même Papillon, tout ça, c'est du cinéma,
12:24mais je les ai pas vus sur grand écran.
12:26C'est peut-être ça aussi qui fait
12:28que dans ma tête, c'est plus posé
12:30avec papa.
12:32On regarde avec papa et on n'est pas au cinéma.
12:34Et en même temps, tu dis que les grands films,
12:36tu préfères les voir sur grand écran.
12:38Ah ouais. Ah ouais.
12:40Le cinéma, c'est du cinéma, c'est pas de la télé.
12:42Il faut qu'il y ait la bande en haut, la bande en bas.
12:44Ah ouais ?
12:46Ah ouais, oui. Il faut que je puisse la voir.
12:48Il faut bien que... Non, non.
12:50La bande en haut, la bande en bas.
12:52C'est pas la gueule de cinéma. J'ai revu un vieux film,
12:54un deuxième film,
12:56et j'ai vu ça sur Internet, j'ai regardé.
12:58Il est tout sombre, très mauvais.
13:00Ça s'appelle Justice de flic.
13:02Je peux plus. Je peux plus.
13:04Tu comprends ?
13:06Et il était dans le format...
13:08Enfin, comme ça, quoi.
13:10Donc je me souviens qu'à l'époque, déjà,
13:12quand j'avais vu à l'écran, j'avais dit
13:14« Ah bah oui, c'est pas du cinéma, ça.
13:16Le format pour rentrer dans la télé, c'est ridicule.
13:18On a limite les bandes sur le côté.
13:20Et c'est le même mec qui vous dit ça
13:22et qui vient de dire...
13:24Je te propose qu'on aille un peu plus au fond.
13:26Il y a d'autres films encore.
13:28Alors, ça, c'est du cinéma.
13:30C'est un des premiers films que j'ai vus au cinéma.
13:32Mais maintenant, quand on voit le film,
13:34c'est du Scorsese, quoi.
13:40C'est marrant qu'ils aient choisi
13:42cette photo-là pour faire l'affiche
13:44plutôt que de choisir lui avec le saut
13:46de peinture au début du film
13:48quand il marche comme ça.
13:50Celui dont je parlais, « La justice de flics en carré »,
13:52le metteur en scène m'avait dit
13:54« Je fais un gigolo. Regarde John Travolta
13:56dans « La fièvre du samedi soir ».
13:58Quand il marche, il fait « L'amour avec le trottoir ».
14:00Et je veux que tu fasses l'amour avec le trottoir.
14:02On n'a pas eu d'enfant.
14:04Juste avant, je t'ai mis ce film-là
14:06parce que quand j'ai vu ton nouveau film,
14:08c'est le premier qui m'est venu en tête.
14:10Je ne sais pas si c'était une référence ou pas.
14:12Si tu l'avais en tête.
14:20Je suis vachement flatté.
14:22Les gens me le disent.
14:24Mais là où je suis flatté,
14:26c'est que je n'ai pas écrit en pensant
14:28en voulant faire un Fargo.
14:30Mais je sais que j'adore ça.
14:32Ça, c'est le cinéma pour moi.
14:34J'adore le côté « le flic simple ».
14:36Et même quand tout à coup, en écrivant,
14:38on s'est dit qu'on avait un côté.
14:40J'ai moi, dans le film
14:42« L'orcal ami qui joue ma femme »,
14:44qui vomit à un moment donné.
14:46Je me suis dit « Merde, est-ce qu'on le garde ?
14:48Ça va se voir. »
14:50J'avais écrit à l'écriture,
14:52au début du générique,
14:54« Ceci est une histoire vraie
14:56puisque nous l'avons inventée. »
14:58Et Fargo,
15:00je ne sais plus si c'est dans le film
15:02ou que dans la série,
15:04ils écrivent toujours tirés d'une histoire vraie.
15:06Je me suis dit « On ne peut pas se permettre ça.
15:08C'est trop.
15:10Les mecs, on n'a qu'à... »
15:12Mais c'est vrai que j'aime bien le côté
15:14« Le gendarme, c'est un gendarme,
15:16ce n'est pas un super-héros. »
15:18Là, dans le film, le mec,
15:20le héros, il vend des bagnoles.
15:22Nous, il vend des sapins.
15:24Il y a un côté comme ça,
15:26genre tous les gens normaux
15:28qui vont vivre un truc de dingue
15:30parce qu'ils sont un peu couillons.
15:32Ce qui ressemble à Fargo,
15:34c'est aussi la neige.
15:36Je ne mens pas que notre affiche
15:38a une couleur Fargo.
15:40Mais bon, on est dans la neige.
15:42Il y a des morts.
15:44Après, la différence,
15:46ça aurait été de mettre le titre
15:48pour moi en jaune au lieu de rouge.
15:50Il y a du sang, il faut du rouge.
15:58« Anormal », c'est-à-dire ?
16:00Tu parles aussi d'un truc
16:02qui t'avait inspiré pour « Roomba la vie ».
16:04De manière générale,
16:06quand tu écris tes scénarios,
16:08ils sont imbibés de ta cinéphilie.
16:10Tu sens que ça ressort ?
16:12C'est inconscient, ça peut être inspiré.
16:14Dans « Roomba la vie »,
16:16c'était quand j'ai cherché le personnage.
16:24On va dire de plus en plus
16:26parce que j'essaie de me mettre
16:28des petites difficultés en plus.
16:30Au début, on essaie de faire au plus simple.
16:32Quand je fais tout le monde debout,
16:34c'est une comédie romantique.
16:42Faceless Guy rips off your clothes
16:44and that's the sex fantasy
16:46you've been having since you were 12.
16:48Exactly the same.
16:50Sometimes I vary it a little.
16:52Which part ?
16:54What I'm wearing.
17:12C'est un peu le cinéma...
17:14J'irais pas faire...
17:16Alors que j'adore la route,
17:18j'aurais du mal à faire un film
17:20dans cette même texture.
17:22J'irais pas copier.
17:24Comme quand je faisais des sketchs,
17:26on me demandait mon inspiration.
17:28J'irais pas d'inspiration.
17:30Qui vous aimez ? J'en sais rien.
17:32C'est un mélange
17:34de tout ça aussi.
17:36Mais oui, il y a tout.
17:38Mais j'irais jamais copier.
17:40J'irais pas faire un film
17:42un peu dans ce genre-là.
17:44Je suis sûr de me planter.
17:46Si on essaie de copier ces exemples-là,
17:48on va vite se rendre compte qu'on est une merde.
17:50Quand on tourne,
17:52c'est à notre chef opérateur
17:54qui fait la lumière.
17:56J'aimerais bien avoir cette lumière
17:58dans ce film.
18:00On n'est pas allé au bout
18:02de ce truc,
18:04mais la lumière que je voulais
18:06dans mon film,
18:08c'était celle de
18:10Sale Temps à l'hôtel El Royale.
18:12Mais qui est beaucoup plus clinquante.
18:14Je n'ai pas eu l'un comme ça,
18:16mais j'aimerais bien faire un film
18:18avec ce genre de lumière orange
18:20très éclatante.
18:22On peut avoir ce genre de choses.
18:24Mission Impossible,
18:26mais là Mission Impossible,
18:28moi j'adore Tom Cruise.
18:30Le mec adore Tom Cruise
18:32et quand il rencontre Sally.
18:34Je n'ai pas honte.
18:36Il n'y a pas de honte d'ailleurs.
18:38Je trouve que c'est la carrière
18:40de ce mec-là.
18:42Et puis ça, c'est les films
18:44que je regarde avec mes fils.
18:46Cinéma.
18:48J'attends le prochain avec impatience,
18:502025. Heureusement,
18:52il sort très loin de moi.
18:54Celui-là, je l'ai choisi
18:56parce qu'il y a un acteur français
18:58dedans avec qui toi,
19:00tu as travaillé plusieurs fois.
19:02Oui, il y a Jean Reno.
19:04C'est un truc qu'on oublie.
19:06Moi, je n'oublie pas.
19:08C'est ce que j'ai dit à mes fils pour Frimer.
19:10Je fais loup-garou avec Jean Reno.
19:12C'est du vrai sang.
19:14Qu'est-ce que tu racontes ?
19:18Merde.
19:20Je leur dis que Jean Reno est dans Mission Impossible
19:22et là, tout à coup,
19:24papa prend de l'importance.
19:26Je joue avec un mec
19:28qui a joué avec Tom Cruise.
19:30Oui, j'ai pris de l'importance
19:32grâce à ça.
19:34C'est vrai.
19:36A la limite, si je n'avais pas joué un peu avec Tom Cruise.
19:38Je pense qu'il y a un cousinage.
19:40Il y a un cousinage.
19:42Une poignée de main près.
19:44Forcément, j'ai demandé cent fois à Jean Reno
19:46il est comment.
19:48Mais attention,
19:50il y a aussi Emmanuel Béart.
19:52C'est vrai.
19:54Avec qui j'ai fait Disco.
19:56Tu n'adorais pas Tom Cruise non plus,
19:58mais bon.
20:00C'est le chef sur un tournage.
20:02Jean Reno me disait,
20:04ils avaient tourné
20:06longtemps à Londres.
20:08Il me dit, tu tournes des jours et des jours.
20:10Est-ce que tu n'es pas sûr de tourner ?
20:12Il y a la scène où il descend.
20:14Il dit, on doit tourner cette scène-là.
20:22Tout le monde est prêt,
20:24mais pas Tom.
20:26Il ne tournera pas cette scène aujourd'hui.
20:28Ni peut-être même demain, ni après-demain.
20:30Il ne la sent pas.
20:32Il se barre pendant 15 jours.
20:34Il faut attendre que Tom soit prêt à tourner cette scène.
20:36Le résultat, il est là.
20:38Parce que c'est des cascades aussi.
20:40On peut comprendre quand je le dis.
20:44Mais il parle de moi comme ça aussi.
20:46Quand il parle de moi,
20:48il parle de moi.
20:50Franck n'est pas là.
20:52C'est quelqu'un quand même.
20:54C'est quelqu'un quand même.
20:56Comment vous savez que j'aime ça ?
20:58C'était dans les disques de films que tu nous as donnés.
21:00Ça, j'aimerais faire ça.
21:10Est-ce que tu crois qu'on est capable de faire ça en France ?
21:12Je dis ça sans danser.
21:14Est-ce que tu penses qu'on en est capable ?
21:18Moi, oui.
21:20Tu sais quoi ?
21:22Si tu regardes tout le monde debout,
21:24il y a une séquence.
21:26C'est celle que toute mon équipe
21:28a appelée la séquence La La Land.
21:30Maintenant que je te l'ai dit,
21:32si tu regardes le film, on va dîner à Prague
21:34avec Alexandre Alamy.
21:36Et la musique...
21:38Et la caméra descend.
21:40C'est un plan de grue. On en a fait qu'un parce qu'il n'a plus juste derrière.
21:42Et au fond,
21:44il y a les lumières de la ville.
21:46Eux, je crois que c'est fake.
21:48Enfin,
21:50tu ne peux pas tourner aussi longtemps.
21:52Mais nous, on avait 20 minutes pour tourner.
21:54Le coucher du soleil, les lumières, le machin, le truc...
21:56C'est très très rapide.
21:58On l'a fait quand même.
22:00Et c'est vrai qu'à chaque fois que je vois le film
22:02et que je vois l'image, je me dis que c'est mon petit plan La La Land.
22:04Alors maintenant, eux, ça dure je ne sais pas combien de temps.
22:06Je ne sais pas si...
22:08En fait, on pourrait peut-être le faire.
22:10Mais il nous manque
22:12l'anglais.
22:14Il nous manque ce côté...
22:16Puis ça raconte quelque chose aussi de l'histoire
22:18du cinéma américain. Il faudrait se le réapproprier.
22:20Il y a tout ça.
22:22Oui, quand on fait des comédies
22:24musicales, on en fait des biens. On en a fait des biens.
22:26Mais c'est vrai qu'on n'a pas cette douceur
22:28de... C'est Los Angeles.
22:30Il fait chaud quand on le regarde.
22:32Il y a tout ça.
22:34Même quand on regarde ça,
22:36si ça c'était Paris-Montmartre, on aurait un petit peu froid.
22:38Là, on a chaud.
22:40C'est con.
22:42Mais il est québécois, le réalisateur.
22:44Il n'est pas américain.
22:46Je crois qu'effectivement, il est canadien.
22:48Il est franco-américain.
22:50Donc, il est français.
22:52C'est les belles chaussures.
22:54Je ne sais pas.
22:56Je ne sais pas si on pourrait...
22:58Je ne suis pas en train de dire que j'aimerais
23:00faire une comédie musicale. C'est très dur.
23:02Mais c'est vrai que j'aimerais.
23:04J'étais imbibé de ça quand j'ai fait Tout le monde debout.
23:06Parce que même à la fin,
23:08quand j'ai fait Tout le monde debout, ma dernière séquence,
23:10j'avais commencé à écrire. On avait commencé à caster
23:12des danseurs pour faire...
23:14Pour le machin.
23:16Et je me suis dégonflé.
23:18C'est trop dur. Mais tu as raison.
23:20Quand tu dis, est-ce qu'on le ferait en France,
23:22c'est très dur parce qu'il faut la bonne musique.
23:24Je trouve ça de la gueule.
23:26Et en même temps, je me suis dégonflé parce que tout à coup,
23:28ça coûtait beaucoup plus cher.
23:30Il fallait beaucoup de personnes. Il fallait beaucoup de temps.
23:32Mais c'est ça qui ferait peut-être
23:34aussi qu'on ne saurait pas le faire.
23:36Je pense qu'il y a de très bons réalisateurs
23:38qui sauraient le faire, je pense.
23:40Si moi, je saurais le faire, je ne pense pas.
23:42Encore, j'aimerais bien.
23:44Mais ce n'est pas la comédie musicale.
23:46Je le reprends.
23:48C'est le...
23:50L'univers.
23:52Ça, cinéma aussi.
23:54Mais j'ai le DVD. Je l'ai, celui-là.
23:56Je l'ai à la maison. Je le reconnais.
23:58Je le manipule comme si c'était le mien.
24:00Oui, oui.
24:02Je t'ai caché un petit film, là, sur la droite.
24:04Internet a redécouvert que tu as tourné dans un.
24:06À Islander.
24:08La série.
24:10Non, non, j'ai tourné dans la série.
24:12Sinon, tout le monde le saurait.
24:14Je m'en vendrais.
24:16C'est très rigolo. Je ne sais pas si tu as suivi.
24:18Il y a quelques semaines, c'est sur un Twitter.
24:20Un extrait ressorti.
24:22Mon Dieu, saviez-vous que Franck Dubosc a joué dans Islander ?
24:24Ah oui. Il ne m'a dit rien.
24:26Coupe-moi cette séquence, tout de suite.
24:28Oui, j'ai joué dans Islander.
24:30La série. Tu coupes.
24:32Comment tu t'es retrouvé sur ce projet ?
24:34Le casting. Je faisais plein de trucs en anglais.
24:36Et je me souviens, l'acteur qui s'appelle Adrian Paul.
24:38Il ne fallait pas fumer.
24:40On tournait dans la forêt, dehors.
24:42Il y avait des machines à fumer partout, mais il ne fallait pas fumer autour de lui.
24:44Moi, je fumais à l'époque.
24:46Et le mec, il était...
24:48Ah oui, j'ai mon épée.
24:50Et quand on regarde l'extrait, les gens se foutent toujours de ma gueule.
24:52Mais ce qu'ils ne voient pas, c'est que l'épée est beaucoup trop lourde pour moi.
24:54So young to be such a fool.
24:56Et ce qui fait rire les gens, c'est que je dis
24:58I am Richard de Bourgogne.
25:00C'est ça.
25:02I am Michel de Bourgogne.
25:04Dead is what you'll be
25:06if you do not leave these lands.
25:08So young to be such a buffoon.
25:10Mais parce que j'avais demandé...
25:12Comment je dis Richard de Bourgogne ?
25:14Avec l'accent anglais ?
25:16Je ne sais pas.
25:18No, no, no. In French.
25:20I am Richard de Bourgogne.
25:22C'est bon, je n'ai rien con, moi, maintenant.
25:24Je ne savais pas que j'allais passer chez Arthur
25:2625 ans plus tard, en train de se foutre de ma gueule.
25:28Sinon, j'aurais fait...
25:30Là, tout à coup...
25:32Mais c'est un super film.
25:34J'adore.
25:36J'aime beaucoup Christophe Lambert là-dedans.
25:38Et là, quelle chance.
25:50C'est une star, quand même.
25:52Lui, à Cannes, moi, j'ai vu une fois.
25:54Je me rappelle.
25:56C'est la première fois que j'allais à Cannes.
25:58Une émeute en bas
26:00d'un hôtel.
26:02Qu'est-ce qu'il se passe ?
26:04Christophe Lambert est sorti comme le pape.
26:06Il a fait coucou à tout le monde.
26:08Je le voyais en vrai.
26:10Très mal, s'il était à 250 mètres.
26:12Je le voyais en vrai.
26:14Christophe Lambert.
26:16C'est un gentil garçon.
26:18Et un bon acteur.
26:20Je te propose qu'on change de rayon.
26:22Je le mets où ?
26:24Je ne sais pas si tu connais ce film.
26:26C'est un acteur qui s'appelle
26:28Pierre Francesco Favino.
26:30Avec qui tu as un lien.
26:32Beaucoup de gens qui regardent cette émission
26:34ne le savent pas forcément.
26:36Pierre Francesco Favino,
26:38c'est l'acteur qui joue mon rôle
26:40dans le remake italien
26:42de Tout le monde debout.
26:48Il y a eu un remake italien.
26:50Il y a eu un remake allemand, c'est ça ?
26:52Allemand, italien, espagnol.
26:54Ils sont en train de faire le remake
26:56mexicain.
26:58Je crois qu'il y a d'autres remakes.
27:00Il faudrait que je regarde
27:02mon compte en banque.
27:04C'est lui qui joue mon rôle.
27:06J'étais très flatté.
27:08Je trouve ça super.
27:10Comment ça se passe sur le remake ?
27:12Tu participes à l'écriture ?
27:14Je vous donne le bébé.
27:16Ils font ce qu'ils veulent.
27:18C'est très proche.
27:20Il y a une différence.
27:22Dans la bande-annonce,
27:24on voit que mon personnage
27:26est un peu un dragueur.
27:28C'est pour ça qu'on est en train de traiter
27:30les Etats-Unis.
27:32Ils l'ont pas sorti.
27:34C'est juste un mec qui marche.
27:36Dans l'aéroport, il regarde des fesses,
27:38des filles.
27:40C'était déjà trop pour les Américains.
27:42Dans la version italienne,
27:44tous les flashs où on voit que c'est un dragueur,
27:46c'est des nanas.
27:48Là, on comprend que c'est un homme à femme.
27:50C'est moi.
27:52C'est pas grave.
27:54C'est à l'italienne.
27:56J'ai essayé d'être un peu sobre.
27:58C'est un super acteur.
28:00Quand on m'a dit que c'était lui,
28:02j'étais super flatté.
28:04Heureusement qu'on m'a pas pris un tocard.
28:06J'aurais été vexé.
28:08Pour terminer, tu les as vus tous ?
28:10Non.
28:12C'est particulier de regarder un film
28:14basé sur un scénario que tu as écrit,
28:16dans une autre langue.
28:18C'est super.
28:20Je me revois en train d'écrire
28:22dans mon petit bureau,
28:24sur mon papier,
28:26de ne pas savoir si ça va être un film,
28:28de ne pas savoir si je vais le réaliser.
28:30Tout à coup, je me dis que ce n'est pas possible.
28:32Je revois mes phrases.
28:34Mes petits cahiers, c'est écrit dessus.
28:36Il y a des mots qui disent...
28:38C'est quasiment la même chose.
28:40Je peux reprendre mon cahier,
28:42mais avec les petites barrures.
28:44Je suis super fier.
28:46Les cahiers, je ne les jette pas.
28:48Non, je suis super fier.
28:50Tout le monde debout,
28:52je trouve que c'est un film...
28:54Il y a un beau concept.
28:56Roomba la vie, qui est acheté dans plusieurs pays,
28:58comme je disais, au Mexique,
29:00pour des remakes,
29:02c'est un peu plus simple.
29:04Je suis un peu plus surpris.
29:06Tout le monde debout, je ne suis pas très surpris.
29:08Il y a un vrai thème.
29:10Je te propose qu'on passe au côté français ?
29:12Allez.
29:14Cyprien.
29:16Je me prénomme Cyprien.
29:18Je suis féru de haute technologie.
29:22Ça, c'est mon copain Eli.
29:24Il l'a réalisé ? Ah non, David Charon, il ne l'a qu'écrit.
29:26Et en même temps,
29:28c'est basé sur un de ses premiers sketches.
29:30De petites annonces.
29:32Si tu es blanc, on a forte poitrine.
29:34Ça m'intéresse aussi.
29:36Dans lequel je faisais son frère.
29:38Oh, Benichas,
29:40tu m'avais promis des pastèques brésiliennes.
29:42Elles sont où ? Elles sont restées à Cuba ?
29:44Che Guevara.
29:48Il y a Mouloud là-dedans ?
29:50Oui.
29:52Après, il a fait les décos du Cobus.
29:54C'est bien.
29:56Mais il aurait dû continuer à écrire ce genre de trucs.
29:58C'est bien.
30:00Je voudrais qu'il écrive des films.
30:02Il réalise d'autres films que du Cobus.
30:04C'est du boulot.
30:06C'est un film.
30:08Mais il était bien parti là-dedans.
30:10Et cette période-là de ta vie,
30:12quel occulte as-tu maintenant ?
30:1425-30 ans plus tard ?
30:18C'était une période...
30:20C'était super.
30:22Parce que j'avais...
30:26En fait, j'étais toujours derrière lui.
30:28Donc j'avais le beurre et l'argent du beurre.
30:30On ne pouvait pas me critiquer.
30:32Mais je faisais rire.
30:34Et si j'étais mauvais, on ne me voyait pas.
30:36C'était vraiment l'idéal.
30:38Parfois, on me disait, tu vas faire ça.
30:40Ce qui me permettait d'être comme ça,
30:42de rien faire, de penser à autre chose.
30:44Et tout d'un coup, je me disais, qu'est-ce que t'es drôle.
30:46Non, je ne suis pas drôle, je suis derrière.
30:48Franchement, c'est une belle période.
30:50On écrivait des trucs.
30:52On a vraiment beaucoup rigolé avec ça.
30:54Tout le monde nous dit toujours,
30:56pourquoi vous n'en refaites pas ?
30:58Pourquoi on n'en refait pas ?
31:00On est dans l'endroit exact pour y répondre.
31:02C'est que c'était des DVD.
31:04Et on gagnait notre vie avec ça.
31:06Et il n'y a plus de DVD.
31:08Au début, des cassettes.
31:10Il faut que je fasse gaffe.
31:12Je risque tant.
31:14J.E.
31:16Je suis un évadé.
31:18Je connais ce film.
31:20J.E.
31:22Tu ne dis rien.
31:24Ça a peut-être inversé le truc.
31:26Ça a marché grâce à la vente des DVD.
31:28Il n'y a plus de DVD.
31:30On ne peut pas faire ça pour rien.
31:32Ça coûte.
31:34C'est un business aussi.
31:36On est dans le bon endroit pour en parler.
31:38Il faudrait encore ça.
31:40La cité de la peur.
31:42Farboudia.
31:58Je lui dois tellement à Dominique.
32:00Je ne dis pas ça.
32:02Il va me demander du pognon.
32:04J.E.
32:06J'ai fait 3 films avec lui.
32:08En tant que réalisateur.
32:10J.E.
32:12J'ai travaillé avec lui.
32:14L'amour c'est mieux à deux.
32:16Je l'ai co-écrit avec Arnaud Lemore.
32:18Dominique l'a réalisé.
32:28C'est surtout Dominique.
32:30C'est le premier qui m'a vu sur scène.
32:32Il m'a dit.
32:34Je vais monter une chaîne qui s'appelle Comédie.
32:36Viens faire le comique de la semaine.
32:38Il y avait les Romains Desbois.
32:40J'étais le comique de la semaine.
32:42J'avais un sketch.
32:44Il y avait un panier.
32:46Il fallait que je tire au sort
32:48quel sketch j'allais faire ce soir.
32:50C'était le même titre sur tous les papiers.
32:52Je disais ce soir.
32:54C'est le sketch de l'avion.
32:56Tous les soirs c'était le même sketch.
32:58C'est Farboudia.
33:00Je lui ai dit.
33:02Tu en as 15. Tu feras le même.
33:04C'est pas grave.
33:06Après j'en ai écrit d'autres.
33:08J'ai tourné des films qu'il a produit.
33:10Qu'il a réalisé.
33:12Il a été mon producteur sur scène.
33:14Il est mon ami.
33:16C'est pas mal de pouvoir dire cette phrase.
33:18Oui.
33:24Et maintenant que nous sommes
33:26seuls et tranquilles.
33:28Reprenons cet intéressant bavardage.
33:30Avec plaisir.
33:32Donc vous me tuez.
33:34Bon.
33:36Et ensuite, qu'est-ce que vous faites ?
33:38Je serai une gonzesse.
33:42Je n'aime pas cette phrase.
33:44Non, je m'y étais à l'époque.
33:46Non, mais moi j'étais amoureux
33:48de Marie Laforêt.
33:50Dans Un ours sans le jurin,
33:52c'est la chanson que j'écoute.
33:54L'amour comme à 16 ans, c'est Marie Laforêt.
33:56Rien n'est laissé au hasard.
33:58Rien n'est laissé au hasard.
34:00Et puis Maurice René.
34:02Oui, Le monde de l'ombre, tout ça.
34:04Mais Maurice René...
34:06C'est des mecs...
34:08Non, ça c'est...
34:10Moi je pense que quand on est un acteur
34:12et qu'on a fait ça dans sa vie,
34:14on peut faire tout ce qu'on veut.
34:16On peut mourir tranquille.
34:18Je ne l'ai pas fait encore dans plein soleil.
34:20J'ai fait des beaux films que j'aime.
34:22Des films que j'aime.
34:24Oui.
34:26Et...
34:28Ah, ma petite Laure Calamé.
34:30Ma petite Laure Calamé.
34:32Oui, alors parfois il arrive...
34:34Ce ne serait pas un des DVD
34:36du truc de César ?
34:38Ah, non.
34:40En fait, du coup, on casse un mythe.
34:42Mais disons-le, pour les gens qui regardent cette émission
34:44et ne le savent pas,
34:46parfois il arrive que les films choisis
34:48ou qu'on veut mettre en avant ne soient plus disponibles
34:50pour x ou y raison, et du coup on imprime des jaquettes.
34:52D'accord, c'est pour ça.
34:54D'accord.
34:56D'ailleurs, oui, mais c'est surtout
34:58que, hélas, je pense qu'il y a des films
35:00qui ne font pas de DVD, qui ne font plus de DVD.
35:02De plus en plus, malheureusement.
35:04Après, je pense que lui en a eu, pour le coup.
35:06Mais oui, tu as raison.
35:08Il y en a de plus en plus.
35:10Parce que ça coûte cher.
35:12Alors, Sam.
35:14Moi, c'est après...
35:16J'avais vu Laure dans 10% d'hommes tout le monde.
35:18J'avais vu...
35:20J'avais vu dans Antoinette,
35:22j'avais vu dans un ou deux films.
35:24Et là, quand j'ai vu ça, je l'ai trouvé formidable.
35:26D'abord le film. J'ai trouvé le film super.
35:28Le film m'a essoufflé.
35:30C'est le but.
35:32Et je l'ai trouvé tellement formidable.
35:34Maman ?
35:36Ouais ?
35:38Tu connais Jean-Claude d'Alfinatation ?
35:42Qui a déjà été ?
35:44Ouais.
35:46On pourra y aller un jour ?
35:48Maman ?
35:50J'ai trouvé tellement vrai.
35:52Et comme moi, je voulais
35:54une actrice qui ne joue pas
35:56sur son registre comédie.
35:58Mais qui joue vrai.
36:00Qui soit capable d'en faire de la comédie.
36:02Parce que dans le film, elle est très drôle.
36:04Je voulais une vraie maman.
36:06Je voulais une vraie maman.
36:08Et tout de suite, j'ai voulu Laure.
36:10Ça ne s'est pas fait tout seul.
36:12Au début, j'étais un petit peu trop jeune.
36:14J'ai mal pris.
36:16J'étais trop jeune pour faire ma femme.
36:18Je lui ai dit, tu sais, j'ai 43 ans.
36:20Et puis, le temps a fait les choses.
36:22Et puis,
36:24elle a dit oui.
36:26Et elle m'a fait un truc formidable dans le film.
36:28C'est vraiment...
36:30Celui qui ne l'a pas vu,
36:32il faut prendre son souffle avant.
36:34Ça, c'est la vraie vie.
36:36Mais c'est la vraie vie
36:38sans tomber dans le pathos.
36:40Ou dans le je donne une leçon.
36:42C'est ça aussi le truc.
36:44Là, c'est l'histoire d'une femme.
36:46Les embouteillages à Paris.
36:48Les grèves.
36:50C'est vraiment...
36:52C'est du cinéma français.
36:54Ce qu'on sait faire.
36:56On sait faire ça.
36:58Pas tous.
37:00Eric Gravel.
37:02C'est un film d'Eric Gravel.
37:04Il l'a vachement bien fait.
37:06Vraiment.
37:08Ça, je l'ai mis.
37:14Au début,
37:16pour parler de Benoît Poulevard,
37:18mais je pense qu'on va parler
37:20de Benoît Poulevard sur un autre film.
37:22Là, tu voudrais parler d'Yann Moix.
37:24Alors, je vais te dire.
37:26Yann Moix.
37:28Moi, j'ai fait CinéMan avec lui.
37:30Vous êtes en train de me dire
37:32que je ne suis pas le premier homme au monde
37:34à être allé dans un film ?
37:36Bon, c'est vrai.
37:38Mais c'est vrai.
37:40C'est vrai.
37:42Bon, c'est vrai.
37:44Mais vous êtes le seul à en être venu.
37:46Parce que
37:48Benoît Poulevard ne faisait plus le film.
37:50D'accord.
37:52Il y a plusieurs versions.
37:54Yann Moix s'est barré.
37:56Poulevard s'est barré.
37:58Je n'ai pas osé demander à Benoît.
38:00C'est vrai ? Non.
38:02Selon Yann, ça ne se faisait plus.
38:04Ça ne s'entendait plus.
38:06Je ne vais pas poser plus de questions.
38:08Sauf que quand j'arrive là-dessus,
38:10pour les producteurs belges,
38:12on passe de Benoît Poulevard,
38:14la star Benoît Poulevard belge,
38:16à Franck Dubos qui vient de faire
38:18Camping.
38:20On n'est pas très d'accord là-dessus.
38:22Je les ai vus quand je suis arrivé.
38:24Je me rappelle du pot de départ.
38:26Ils sont tous déçus.
38:28C'est pas Benoît Poulevard.
38:30CinéMan,
38:32c'est peut-être
38:34pour moi un de mes meilleurs films.
38:36T'es qui toi ?
38:38Le regard qui tue.
38:40La barbe qui pousse.
38:42Le colt qui fume.
38:44C'est dangereux.
38:46J'ai donné tellement.
38:48J'ai eu beaucoup d'accidents dessus.
38:50Je me suis ouvert la tête.
38:52Mais je me suis tellement donné.
38:54Je pense que Yann Moix,
38:56il y avait un ADN déjà négatif
38:58au film. Il n'aimait pas Yann.
39:00En plus,
39:02sur CinéMan,
39:04il a fait 3, 4, 5, 6 versions.
39:06Il a une idée par seconde.
39:08Forcément, même au montage,
39:10au tournage, le matin,
39:12je me retrouve avec des textes à chaque fois extraordinaires.
39:14C'est un génie.
39:16Il a les défauts du génie, c'est qu'il en veut trop.
39:18Il crée, il crée, il crée.
39:20Il a quelque chose de fou.
39:22Il a une folie.
39:24J'ai vu des versions de CinéMan formidables.
39:26Mais tout à coup,
39:28le lendemain, je vais faire autre chose.
39:30Tu vas te doubler. Tu vas dire ça au lieu de ça.
39:32T'es plus amoureux de la petite prof.
39:34Demain, t'es amoureux de l'héroïne dans le film.
39:36Comment tu fais ça ? T'inquiète pas.
39:38On se retrouve avec un truc
39:40qui aurait pu
39:42être un film culte.
39:44C'est marrant parce que j'ai rarement vu
39:46un film... Il n'a pas bien marché.
39:48Il a dû faire 300 000 entrées, un peu moins.
39:50J'ai jamais vu un film autant critiqué.
39:52J'étais chez Ruquier.
39:54Ils se mettent à critiquer le film.
39:56Zemmour me dit,
39:58vous faites du Dubosc. J'adore l'expression.
40:00Vous faites du Dubosc.
40:02Dans le rôle du professeur,
40:04il y a un professeur.
40:06Je rentre dans des films différents.
40:08Quand vous jouez le professeur,
40:10j'ai les yeux marrons.
40:12Je ne fais pas une mimique.
40:14C'est un mec qui est comme ça.
40:16J'avais dit à Yann, surtout je ne souris pas.
40:18J'en ai marre. Je viens de faire Disco et Campigny à sourire
40:20tout le temps. Je ne jouerai pas.
40:22Je suis comme ça.
40:24Il me dit, vous faites du Dubosc.
40:26Je me retrouve en face. Derrière, en coulisse,
40:28je lui ai dit,
40:30vous trouvez que je fais du Dubosc dans le professeur.
40:32C'est intéressant.
40:34Il me dit, moi, je ne joue sur rien.
40:36Moi, le cinéma, je ne connais rien.
40:38Lui qui vient de faire ça dans l'émission,
40:40il vient de me démonter.
40:42Il me dit, je ne joue sur rien.
40:44C'était quand même bon.
40:48Effectivement, dans les personnages
40:50que je faisais, j'en faisais Yann.
40:52Je me demandais d'en faire. C'est dommage.
40:54Mais le film avait quelque chose.
40:56Il y a des beaux combats d'épées.
40:58Il mériterait d'être vu,
41:00pas pour faire un succès,
41:02mais pour certains.
41:04Il y a quelque chose, quand on aime le cinéma,
41:06de pas que critiquable.
41:08Et Podium était formidable.
41:18Je cherchais, moi,
41:20dans quoi Benoît, je le préfère.
41:22Il y a plein de films.
41:24Quand on a mon âge, on parle
41:26de cet arrivé près de chez vous.
41:34Mais ce Benoît-là,
41:38c'est le génie absolu.
41:40Mais il y a eu tellement de films.
41:42Et ce n'est pas forcément dans ses comédies
41:44que je le préfère. Il m'a fait rire.
41:46Le boulet, il m'a fait rire.
41:48Et même quand on le connaît,
41:50quand je le voyais dans mon film,
41:52je me dis, c'est lui qui a fait le boulet.
41:54Non, c'est pas le même.
41:56Je le préfère même comme il est maintenant.
41:58Mais quand j'ai fait le film après,
42:00j'ai vu le film avant lui,
42:02et je lui ai dit, je ne vais pas te dire
42:04comme tous les réalisateurs,
42:06ils aiment bien nous dire, nous acteurs,
42:08tu vas voir, on ne t'a jamais vu comme ça.
42:10Je lui ai dit, ce n'est pas vrai,
42:12on t'a vu comme ça, mais il y a longtemps.
42:14Il y a longtemps qu'on ne t'avait pas vu comme ça,
42:16je ne saurais pas dire quel film.
42:18Mais il y en a plein, les Convoyeurs,
42:20le vélo de Ghislain ou Ghislain Lambert.
42:22Quand Poulvord est tendre et drôle,
42:24il fait les deux.
42:26Lui, c'est dans la même phrase.
42:28C'est dans la même phrase.
42:30Il a un monologue dans le film.
42:32Il est dans la voiture avec Joséphine Demau,
42:34il lui explique que c'est une fille bien,
42:36il y a tout un monologue.
42:38Mon compositeur voulait mettre de la musique dessus.
42:40Je lui ai dit, non, la musique,
42:42c'est Benoît Poulvord tout seul,
42:44il n'y a pas besoin de musique
42:46pour qu'il soit meilleur acteur, rien.
42:48Le bruit de la rue, ça ne me suffit,
42:50je ne veux pas.
42:52Ça aurait été dix fois plus romanesque.
42:54Mais je m'en fous.
42:56Ça aurait été dix fois moins Poulvord.
42:58Et là, c'est dix fois plus Poulvord.
43:00Et à la fin, parce qu'elle,
43:02dans la scène, elle est en train de lui dire,
43:04j'étais dans une boîte échangée, je suis une salope.
43:06C'est ça, dites-le, je suis une salope.
43:08Non, vous n'êtes pas une salope.
43:10Son regard, déjà, les gens ont envie de rire,
43:12alors que ce n'est pas comédie là.
43:14Et puis il explique pourquoi il pense
43:16que c'est une fille bien et tout ça.
43:18Vous n'êtes pas une salope.
43:20Ce truc est très dramatique à ce moment-là,
43:22mais on a envie de sourire
43:24parce que c'est un enfant qui parle.
43:26C'est un enfant, un bonhomme à Poulvord.
43:28Il se faisait noter sur le film,
43:30sur Un Ours dans le Jura.
43:32Il avait un petit cahier,
43:34puis le premier jour, il me dit, le soir,
43:36il n'était pas content de lui,
43:38il n'avait pas bien appris le texte,
43:40puis finalement, la scène est parfaite.
43:42Il me dit, c'est un jaune, ce soir.
43:44Je dis, c'est quoi ?
43:46Il a un cahier et il met des couleurs.
43:48Rouge, c'est excellent.
43:50C'est une journée excellente.
43:52Il s'en met peu.
43:54Ça fait plein de couleurs,
43:56puis ça finit par jaune.
43:58Là, je comprends son système.
44:00Ce n'est pas la blague.
44:02C'est comme un enfant, le soir,
44:04je lui disais, aujourd'hui, c'était rouge.
44:06Ou tu as commencé jaune, tu as fini rouge.
44:08Et il y a un soir,
44:10je l'ai fait tourner très tard,
44:12il a mis un petit verre de trop,
44:14il était à pisser de rire.
44:16Il était très drôle.
44:18Il n'était pas bourré du tout,
44:20mais il était en pleine forme.
44:22C'était un week-end.
44:24Il a fini de tourner.
44:26Il est arrivé le lundi, il était dépité.
44:28Il a dit, je t'ai fait un jaune vendredi.
44:30Et là, je lui ai dit,
44:32oui, c'était jaune.
44:34La scène est superbe.
44:36Mais c'est un enfant
44:38et un génie.
44:40Deux fois, j'emploie le mot génie
44:42sur la même DVD.
44:44Mais quand j'ai vu
44:46le montage du film,
44:48on se retrouve,
44:50on n'est plus avec les acteurs,
44:52on est dans notre petit bureau avec ma monteuse.
44:54On regarde.
44:56Combien de fois je me suis dit,
44:58je n'avais pas vu qu'il avait fait ça.
45:00Il était toujours plus le personnage
45:02que ce que j'avais demandé.
45:04Il y a des fois où je me disais,
45:06c'est bien,
45:08c'est trop fait en une.
45:10J'ai été con de le refaire là
45:12ou là, parce qu'il avait fait des choses
45:14que je n'avais pas vues.
45:16Il m'a amené des trucs.
45:18Demain, je refais un film
45:20célèbre.
45:22Même pour jouer ma femme.
45:24C'est un acteur de génie.
45:26C'est un enfant.
45:28Il amène des choses.
45:30Laure aussi.
45:32Elle amène plein de choses.
45:34Mais lui, il y a comme quelque chose.
45:36Laure, elle le sait.
45:38Lui, je ne sais pas s'il le sait.
45:40Je ne sais pas.
45:42Il a quelque chose.
45:44Comme un enfant qui fait des choses.
45:46Il a l'expérience.
45:48Il a fait je ne sais pas combien de films.
45:50Mais il écoute.
45:52Quand il sait très bien le texte,
45:54il est content.
45:56Il dit, tu vas voir là, j'ai appris le texte.
45:58Il est tout heureux.
46:00Il ne veut pas.
46:02Si tout à coup, il a une phrase
46:04et il a du mal, je lui dis, si tu veux,
46:06je te la donne.
46:08Non, non, non.
46:10Je vais le faire.
46:12Je vais y arriver.
46:14Même les fois
46:16où c'est parfois difficile,
46:18on les oublie tellement il donne.
46:20C'est un acteur que j'adore.
46:22Très bien.
46:24Il y a d'autres films de ce côté-là ?
46:26Celui-là, je remets.
46:28Là où il y a des DVD qui ressortent.
46:30Tu sais.
46:32Il y a d'autres DVD à l'arrière ?
46:34Je ne sais pas si il y en a qui te parlent.
46:36Oh là là.
46:38On va en venir.
46:40On va commencer par nous, les petites Anglaises.
46:42Vous venez apprendre l'anglais ?
46:44Oui, pourquoi ?
46:46Ici, sur la côte, c'est peut-être pas tellement l'endroit.
46:48On est 2000 Français au kilomètre carré.
46:50Quand j'ai vu ce film-là, je me revois à l'arrière d'un bus.
46:52Je suis dans un bus.
46:54Je rentre de Rouen à Grand-Queville,
46:56là où j'habitais avec mes potes.
46:58Je sais que je leur dis, moi, un jour,
47:00et je ne parle pas de ces jeunes
47:02qui vont en Angleterre draguer des filles.
47:04Je parle des acteurs.
47:06Et ça me reste dans la tête longtemps.
47:08Et puis,
47:10j'ai 18 ans.
47:12Et là, je rencontre
47:14le manager de Roland-Magnan,
47:16qui est une grosse star à ce moment-là.
47:18On me le présente.
47:20Bonjour.
47:22Je lui dis que je voudrais faire du cinéma.
47:24Je suis un jeune acteur.
47:26Je n'avais rien fait à l'époque.
47:28Mais je voudrais faire un film de jeunes avant d'être trop vieux.
47:30Et il me dit, qui fait les films de jeunes ?
47:32Je ne sais pas, Michel Langue ?
47:34Il me dit, je ne connais pas.
47:36Et deux ans après,
47:38je fais un casting.
47:40Je suis le numéro 1052.
47:42Et là,
47:44je me retrouve dans un film de Michel Langue,
47:46À nous les garçons.
47:48Je suis dans les lunettes de la fille.
47:50Heureusement, c'est un dessin.
47:52Et voilà.
47:54Elles les désirent tous.
47:56Il n'y en a qu'un seul.
47:58C'est moi.
48:00Et on me voit là.
48:02Tout jeune.
48:04C'est mon premier film.
48:06À nous les garçons.
48:12C'est étrange parce qu'on commence,
48:14on fait un premier film.
48:16On était, je ne sais plus combien,
48:181052.
48:20Je sais que j'étais le numéro 373,
48:22sur ma petite plaque comme ça.
48:24Parce que je ressemblais physiquement sûrement
48:26à ce qu'il avait dans la tête.
48:30D'autres,
48:32font des films comme Hors la loi.
48:34Le seul qui restera,
48:36c'est Clovis Cornillac, qui était le plus jeune.
48:40D'autres font des films un peu plus,
48:42avec Téchiné.
48:44Et moi, je fais À nous les garçons.
48:46Tu prends un chemin.
48:48Tu ne le suis pas.
48:50C'est le chemin qui te pousse.
48:52Je suis le jeune premier,
48:54un peu bellâtre.
48:56C'est aussi dû au talent que je n'ai pas.
48:58À l'époque.
49:00J'espère que j'en ai un peu plus.
49:02Mais tout à coup,
49:04je suis dans ce film-là, qui fait un succès.
49:06Je reçois plein de lettres.
49:08J'ai des sacs de lettres.
49:10Mais je suis le garçon de ce film-là.
49:12Je ne suis pas le garçon du film
49:14un peu sombre, un peu noir.
49:16Mais je ne regrette pas du tout.
49:18C'est une carrière.
49:20Je voudrais que mes enfants le voient.
49:22Ils ne l'ont pas encore vue ?
49:24Je l'ai à la maison, le DVD.
49:26Mais c'est un peu sombre.
49:28Ils ne l'ont pas encore vue.
49:30Ils s'en foutent de ma carrière.
49:34Alors, il y a un.
49:36C'est mon pote.
49:38Philippe Lachaud.
49:44Ces mecs-là,
49:46c'est des travailleurs.
49:48Je ne saurais pas écrire ces films.
49:52Je ne saurais pas écrire ce que tu fais.
49:54Moi, c'est des mecs que j'adore,
49:56que j'admire.
49:58D'ailleurs, je fais un petit truc.
50:00Ça fait trois fois qu'il me le montre,
50:02trois fois que je ne peux pas.
50:04Mais tu as tourné avec lui ?
50:06Oui, j'ai tourné.
50:08J'ai un char, bien sûr.
50:10Mais c'est l'humilité.
50:12Le mec ne sait pas qu'il faut autant d'entrées.
50:14Je crois qu'il ne le sait pas.
50:16Je l'adore, même le plus vieux.
50:18Il ne le sait pas.
50:20C'est un mec comme tout le monde.
50:22C'est intéressant.
50:24Tu as bossé avec lui.
50:26Il y a toujours une question
50:28que je veux me poser.
50:30Quand on voit quelqu'un qui a
50:32de longues années derrière,
50:34beaucoup de films,
50:36quand on voit une bande de jeunes
50:38qui arrivent, est-ce qu'on se dit
50:40qu'ils vont peut-être me remplacer ?
50:42Babysitting, c'est quelques années
50:44à peine après camping.
50:46C'est ceux qui nous ont remplacés.
50:48Je ne suis jamais amer.
50:50C'est ce qui me motive
50:52à aller vers autre chose,
50:54un autre humour,
50:56un autre plus adulte.
50:58Je prends ma place
51:00et être remplacé par eux.
51:08Je serais remplacé par un truc
51:10que je trouve naze.
51:12Je me dis que c'est super.
51:14En fait,
51:16ce sont un peu les enfants
51:18des charlots,
51:20qui étaient de l'humour,
51:22de gags, de vannes.
51:24C'est en plus sophistiqué.
51:26Je suis très fier
51:28d'être remplacé par ces mecs-là.
51:30Vraiment.
51:32Ça me force à aller faire autre chose.
51:34Je leur laisse la place, mais volontiers.
51:36J'ai écrit un film
51:38que je ferai peut-être un jour.
51:40J'ai dit à Philippe,
51:42je te donne une scène,
51:44et mets-moi un gag à la Philippe Lachaud.
51:46Il me manque un gag.
51:48Je vous raconte la scène,
51:50si je peux.
51:52C'est une nana
51:54qui est l'infirmière
51:56d'un chanteur
51:58très connu, un superstar.
52:00Elle le déteste.
52:02Elle est dans une grande chambre d'hôtel de luxe
52:04pour la première fois, parce qu'elle le suit partout.
52:06Elle le déteste quand même.
52:08Elle est dans sa chambre.
52:10Il y a son vibromasseur qu'elle prend.
52:12Elle se met à l'imiter en chantant.
52:14Ça frappe.
52:16Elle repose le vibromasseur
52:18sur la glace.
52:20Elle le reprend.
52:22Elle le prend dans la poche.
52:24Elle va ouvrir la porte.
52:26Ce qui serait bien, c'est que ça vibre dans la poche.
52:28L'autre va lui dire, répondez.
52:30Il dit, il faut qu'elle décroche.
52:32Qu'elle ait le miroir de là.
52:34Non, excusez-moi.
52:36C'est con,
52:38mais c'est du visuel.
52:40Je lui dis, oui, oui.
52:42Il y a un miroir.
52:44Il pousse le truc.
52:46Moi, j'oserais pas, parce que
52:48ça suffit, c'est dans la poche, on s'arrête là.
52:50C'est déjà pour moi un peu énorme.
52:52Mais lui, il ose.
52:54Je sais qu'aujourd'hui,
52:56si je veux écrire un film et que je veux mettre un peu de gag,
52:58peut-être que je lui passerais un petit coup de fil.
53:00Je te donne 2 ou 3 scènes, tu m'en mets.
53:02C'est pas mon cinéma, mais pourquoi pas.
53:04C'est assez marrant.
53:06Et puis pas avare, c'est ça aussi.
53:08Ce qu'on peut retenir, c'est après que le gag soit bon,
53:10on s'en fout, c'est que c'est le mec,
53:12il est prêt à le faire.
53:14Il est prêt à te donner un coup de main.
53:16C'est le copain, c'est vraiment
53:18un bon mec.
53:20Et je t'ai mis un dernier film, parce que je voulais qu'on parle de...
53:22Oui, ma vec, qui fait partie de la même bande.
53:24C'est toute une bande que j'admire.
53:26Moi, je voulais te parler de Pixar.
53:28Ton expérience.
53:30J'évite de mettre les films dans lesquels on a joué.
53:32Sinon, j'aurais pu mettre Le Monde de Nemo.
53:34Ça aurait été trop facile.
53:36Avant que tu racontes ton histoire
53:38avec Pixar,
53:40ton rapport au Disney, au dessin animé,
53:42c'est quelque chose que tu regardais beaucoup ou pas ?
53:44Je regardais beaucoup.
53:46C'est toute ma jeunesse.
53:48Nous, à Noël,
53:50le soir de Noël, le 24 décembre,
53:52on descendait de la voiture, mes parents
53:54mettaient les cadeaux au pied du sapin
53:56pour quand on va rentrer, que le Père Noël soit passé.
53:58Et on allait voir
54:00le Disney.
54:02On allait voir les Aristochats.
54:04C'était tout cela.
54:06On allait le voir et on rentrait.
54:08Pour moi, Disney, c'est la magie de Noël.
54:10La phrase est con.
54:12Disney, la magie de Noël.
54:14Mais c'est vraiment Noël.
54:16On allait très peu au cinéma.
54:18C'était trop cher pour nous.
54:20Quand j'étais petit, ça devait être 5 francs.
54:22Mais c'était à Noël.
54:24Quand j'ai fait Nemo, je suis rentré dans la famille Disney.
54:26On rentre dans la famille Disney.
54:28Je crois que c'est Benoît Poelvoorde qui devait le faire.
54:30Je n'ai pas demandé.
54:32Ce qui fait que j'ai été pas mal payé.
54:34Il était plus connu que moi.
54:36J'ai eu le prix du mec qui devait le faire.
54:38C'était plutôt pas mal payé.
54:40À l'époque, j'avais pas fait camping.
54:42Non, c'était avant.
54:44C'était Boilem qui s'occupait
54:46de tout ça.
54:48C'était pas mal payé.
54:50C'était pas mal payé.
54:52C'était pas mal payé.
54:54C'était pas mal payé.
54:56C'était Boilem qui s'occupait
54:58des talents.
55:00De faire venir des talents.
55:02C'était le début où ils prennent quelqu'un de connu.
55:04Plus ou moins.
55:06On était très copains.
55:08Il avait fait son casting dans sa tête.
55:10C'était pas genre t'es un copain, tu vas venir.
55:12Avec Disney, ça marche pas comme ça.
55:14Je faisais des sketchs, je faisais quand même de l'humour.
55:16Il trouvait que ce personnage de clown triste,
55:18de poisson clown triste,
55:20ça m'allait bien.
55:22Comme un casting de film, comme un réalisateur
55:24qui m'aurait cerné.
55:26Il me connaissait très bien.
55:28C'est mon premier rôle dramatique.
55:30C'est un personnage très dramatique.
55:32Je l'ai fait, j'étais en pleine rupture.
55:34J'étais triste à pleurer.
55:36Mais ça m'a aidé.
55:38C'était un personnage tellement triste,
55:40qui est seul, qui a perdu son fils, qui lui court un prêt.
55:42Je me souviens des premières paroles.
55:44C'est...
55:46Waouh.
55:48Waouh.
55:50Waouh, non ?
55:52C'était le début du film.
55:54Je me souviens parce que j'écoutais la version américaine.
55:56Et je trouvais que ce...
55:58Waouh.
56:00Dans l'amphithéâtre,
56:02dans la salle de cinéma où on doublait,
56:04c'était tellement...
56:06Waouh.
56:08Souvent quand il y a des enfants,
56:10il y a des parents qui m'ont demandé,
56:12fais-le, pour qu'ils le connaissent.
56:14Je me souviens de prendre l'avion avec des gens qui disaient,
56:16regarde, c'est Nemo, c'est le papa de Nemo.
56:18C'est quelque chose dont on est fier aussi, non ?
56:20Ouais, ouais, Nemo, ouais.
56:22C'est un des plus gros succès. Je suis très fier.
56:24Je suis très très fier d'avoir fait ça.
56:26Et en plus, dans ma carrière,
56:28c'est une des rares fois où les méchants me trouvent bien.
56:30C'est...
56:32Où, ouais,
56:34je suis assez surpris. Vous savez, il y a toujours des méchants
56:36sur X, machin et tout.
56:38Là, quand on parle de doublage,
56:40je suis un des exemples de réussite dans le doublage.
56:42Donc c'est une des rares fois où les méchants
56:44disent du bien. Ça fait du bien, ça fait plaisir.
56:46Et Pixar, c'est quelque chose que t'aimais,
56:48toi, avant Nemo ? Pixar, je le connaissais.
56:50J'étais vieux pour Pixar.
56:52Non, je suis pas un...
56:54J'aime mieux Disney que Pixar.
56:56J'aime mieux quand c'est rond.
56:58Pixar, c'est un...
57:00Voilà.
57:02Et puis aussi, il y a un truc.
57:04Je pense que ce que j'aime chez Disney,
57:06c'est que ce sont les toits de Paris
57:08ou de Londres.
57:10C'est...
57:12C'est Paris, c'est Londres.
57:14La nuit, c'est Noël.
57:16C'est...
57:18Et même, j'arrivais, j'habitais à Grand-Queville,
57:20c'est que d'une cité HLM.
57:22J'arrivais la nuit à trouver
57:24que les lumières de Grand-Queville
57:26ressemblaient aux lumières de Londres
57:28ou de Paris.
57:30Je vous conseille d'aller à Grand-Queville
57:32pour voir si c'est les mêmes lumières, vous allez voir.
57:34Mais j'arrivais à trouver que même mon endroit,
57:36mon environnement, ressemblait à Disney.
57:38Ouais, ouais.
57:40Alors j'aime bien, Toy Story, tout ça,
57:42j'ai vu. C'est sublimement fait,
57:44je suis plus Disney.
57:46Très bien.
57:48Merci beaucoup Franck.
57:50Merci, merci beaucoup.