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Nicolas Sarkozy et 12 autres personnes, dont les anciens ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire dite du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.

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Transcription
00:00Je voudrais quand même juste répondre sur le calendrier, je ne voudrais pas que celles et ceux qui nous regardent pensent que Mediapart joue au baltrap pendant une élection présidentielle ou autre avec ses révélations.
00:10Oui, publier des révélations pendant une campagne électorale, ça nous fait poser des questions, évidemment.
00:15Et donc la question qu'ils nous posent, c'est qu'une fois qu'une affaire est mûre, quand des informations sont mûres, les retenir parce qu'il y a une élection présidentielle, ce serait un crime journalistique.
00:25Et donc moi, je fais partie des gens qui préfèrent savoir avant de voter plutôt qu'après. C'est exactement le raisonnement du canard enchaîné avec l'affaire Fillon.
00:32Pour répondre à votre question qui est évidemment fondamentale, le génie, si j'ose dire, de Nicolas Sarkozy dans cette affaire comme dans d'autres affaires, c'est qu'il est partout et nulle part à la fois.
00:41Et donc on ne peut pas comprendre l'accusation du point de vue du parquet national financier et des juges d'instruction si on ne comprend pas le rôle de ces deux lieutenants les plus dévoués qui étaient Claude Guéant et Brice Hortefeux.
00:52Si on part pour la compréhension de cette affaire du financement de la campagne, on ne comprend pas cette affaire.
00:58Ce qui est reproché par l'accusation, c'est un pacte de corruption qui s'est noué avant, entre 2005 et 2007, d'après les juges d'instruction et leur rapport de synthèse qui fait en effet 157 pages.
01:09Avec Fabrice Harfi, pardon, toujours, et c'était l'interrogation que je portais à Alexandra Gonzalez, cette incapacité à déterminer les montants ou à avoir des preuves tangibles de l'utilisation de cet argent pour financer la campagne présidentielle.
01:20C'est inexact, si je peux aller au bout du raisonnement. Si vous partez du financement de la campagne, vous ne comprenez pas cette affaire.
01:26L'accusation, c'est un pacte de corruption. Le pacte de corruption, c'est quoi, si je résume à gros traits ?
01:32Tu me soutiens pour ma campagne et je t'offrirai des faveurs avec les moyens de l'État qui seront les miens si je suis élu.
01:39Est-ce qu'il y a eu des sollicitations, d'après l'accusation ? Oui.
01:42Est-ce qu'il y a eu des rencontres secrètes ? Oui.
01:44Est-ce qu'il y a eu des versements avec des traces bancaires d'argent libyen qui est arrivé dans des poches françaises ? La réponse est oui.
01:52D'où la question que je vous posais sur la possibilité que les intermédiaires se soient enrichis.
01:55Non. Est-ce qu'il y a eu des versements libyens dans des poches françaises, pas des intermédiaires de proches de Nicolas Sarkozy ?
02:02Je parlais d'intermédiaires, je parlais notamment de Claude Guéant, de Thierry Gobert.
02:06Thierry Gobert, par exemple, touche 440 000 euros sur un compte non déclaré au Bahamas, après des rencontres secrètes entre le terroriste d'État Abdallah Seynouzi,
02:17qui a du sang français sur les mains, qui est rencontré secrètement à Tripoli, à trois mois d'intervalle, par le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy,
02:26Claude Guéant, puis par Brice Hortefeux, ministre des Collectivités Territoriales françaises, dans le dos de l'ambassade de France, sans traducteur, sans garde du corps,
02:36sans personne au courant, si ce n'est la présence d'une seule personne, l'agent de corruption présumé Zia Takhédine.
02:43Thierry Gobert reçoit 440 000 euros d'argent libyen. Qu'est-ce qu'il écrit sur sa note de calendrier numérique avant de toucher les fonds ?
02:51En contrepartie de quoi ? C'est ça un pacte de corruption ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
03:12D'après l'accusation, il y a quantité d'éléments matériels qui montrent que l'équipe Sarkozy a tenté de faire sauter le mandat d'arrêt d'un terroriste.
03:20Pour la première fois dans l'histoire de France, il va y avoir une affaire de terrorisme au cœur d'une histoire de corruption.
03:27Est-ce que cet argent est arrivé dans la campagne ? Du point de vue du droit, c'est indifférent au pacte de corruption.

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