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00:00Et je salue mes camarades de la première heure, bonsoir Olivier d'Artigolles et bonne année à vous mon cher Olivier, chroniqueur politique, bonsoir Victor Hérault, bonne année à vous, journaliste politique à valeurs actuelles, bonsoir Michel Auboin, tous mes vœux pour 2025, cher Michel, essayiste ancien préfet, à chaque jour suffit sa peine, comme si on n'en avait pas eu assez ce week-end,
00:27trois nouveaux influenceurs franco-algériens appelant à des attentats en France, ils ont été recensés par les autorités, les comptes de Sofia Benleman qui visiblement sur son compte suscite, en tout cas draine beaucoup, beaucoup, beaucoup de followers comme on dit en bon français,
00:45Abdeslam Bazouka, voilà donc un surnom qui en dit long, et Laksas06, alors Abdeslam Bazouka il s'en prend dans une vidéo en arabe publiée sur TikTok le 10 décembre aux opposants au gouvernement algérien qualifié de traîtres, menace de les égorger tout simplement,
01:04Laksas06 quant à lui reprend le 11 décembre dernier un sonneur d'un autre franco-algérien dans lequel il présente les membres de la diaspora algérienne en France comme des soldats dormants, prêts à devenir des martyrs pour défendre l'Algérie, c'est le résultat de quoi ?
01:20Vous qui avez enquêté dans votre livre, vous en avez beaucoup parlé du process aussi des entrants en France, pas que des algériens mais en majorité des algériens, la raison pour laquelle c'est qu'il y a cet accord, on va y revenir, de 1968 post-guerre d'Algérie qui facilite l'entrée des algériens en France, c'est quoi ? On laisse entrer une idéologie, on laisse entrer un dogme, comment est-ce que vous qualifieriez ça ?
01:44C'est assez difficile de le qualifier parce qu'il y a quand même une grande partie des algériens qui sont entrés en France et qui vivent une vie ordinaire, qui ont gardé ou non la nationalité algérienne, d'ailleurs il y a aussi des anciens algériens qui sont devenus français sans avoir gardé leur nationalité algérienne mais on a une frange assez importante d'algériens en France qui continuent de penser qu'ils sont en Algérie en étant en France.
02:11On l'a vu, rappelez-vous les matchs de foot avec les dragons algériens ?
02:14Ils le pensent ou ils le souhaitent, pardonnez-moi de vous couper ?
02:16Je pense qu'ils le pensent et ils sont agités et c'est vrai par une idéologie qui est portée d'ailleurs par le pouvoir algérien en place qui est la France en colonisant l'Algérie a provoqué des dommages qui doivent être réparés.
02:40C'est un peu ce discours qui petit à petit et dans des esprits un peu étroits finit par devenir un vrai discours de haine.
02:48Ce sont des combattants de la vengeance en fait.
02:50Oui c'est comme ça qu'ils se définissent. Alors s'ils étaient deux ou trois dans leur immeuble à parler à leurs voisins ce serait pas grave. Ce qui est vraiment terrifiant c'est qu'ils arrivent les uns et les autres à avoir des centaines de milliers de followers, des gens qui les écoutent, qui les suivent.
03:07Heureusement qu'ils ne les suivent pas concrètement parce que si on avait 400 000 personnes dans la rue pour faire la guerre on serait bien en peine de les contenir.
03:15Mais vous qui avez étudié les différentes générations parce qu'il y a eu la génération, j'allais dire, la première et qui était plutôt contente d'arriver en France et qui d'ailleurs votait, on l'a vu, massivement à droite.
03:30Beaucoup d'électeurs de Nicolas Sarkozy étaient effectivement des Algériens de cette époque-là, de cette génération-là.
03:37Et puis après il y a eu les autres générations et là on arrive. Alors les interpellés ils ont une trentaine d'années mais là quand on arrive sur TikTok ce sont plutôt des enfants de 15 ans, 16 ans, 17 ans qui regardent TikTok.
03:51C'est extrêmement grave ce qu'il se passe.
03:53Une grande partie sont nouvellement arrivés je pense.
03:56Là 2021 effectivement, celui qui devait comparaître aujourd'hui il est arrivé en 2021. Petit boulot, c'est ce que nous a raconté Jean-Luc Beaujean dans le journal.
04:04Parce que les enfants et les petits-enfants surtout des Algériens qui sont arrivés après l'indépendance, ils sont déjà grands et ceux-là ils sont totalement assimilés probablement.
04:15On a une nouvelle génération.
04:17Et vous dites bien assimilés et non intégrés, c'est très important.
04:19Volontairement assimilés. Moi j'avais travaillé avec une association d'ailleurs des chefs d'entreprise français d'origine algérienne.
04:25C'était tout à fait passionnant parce qu'il y a beaucoup de chefs d'entreprise qui sont d'origine algérienne en France et ils sont parfaitement assimilés.
04:33Et d'ailleurs le paradoxe c'est qu'ils se demandaient ce qu'ils pouvaient faire avec l'Algérie avant de s'apercevoir que c'était quand même très compliqué de travailler avec le pays de leurs parents ou de leurs grands-parents.
04:43Là on a une génération nouvelle qui vient d'Algérie.
04:46Et en Algérie depuis plusieurs décennies le français n'est plus enseigné, vous le savez.
04:52Et globalement l'enseignement de l'histoire de l'Algérie s'est fondé sur le fait que ces méchants français sont venus coloniser les gentils algériens
04:59qui avant que les français ne viennent en Algérie, d'ailleurs ça ne s'appelait pas l'Algérie parce que l'Algérie n'existait pas.
05:04On oublie toujours que l'Algérie n'était que des territoires sous la tutelle plus ou moins sympathique de l'Empire Ottoman.
05:13Qu'on appelait l'Empire Ottoman alors que ça s'appelle la Turquie.
05:16Donc il faut ramener les choses dans le bon ordre.
05:21L'Algérie n'a pas 15 siècles d'histoire comme la France.
05:24La France a eu tort sous la 4ème République, parce que tout ça a été annoncé à l'avance sous la 4ème République,
05:30de laisser filer le conflit et de ne pas le traiter à l'origine.
05:38Parce que je pense que si on l'avait traité juste après la guerre, on aurait trouvé des solutions comme on en a trouvé ailleurs.
05:43Et on a fini par avoir cette guerre fatricide entre la France et l'Algérie.
05:48Olivier d'Artigolle, une question à Michel Auboyne.
05:52Beaucoup de choses ont été annoncées.
05:54Il y a eu la déflagration diplomatique de la reconnaissance par la France du Sahara occidental et sa marocanité.
06:05On savait que ça allait être une déflagration pour les autorités algériennes
06:09qui jouent sur un puissant sentiment anti-français pour maintenir une cohésion nationale.
06:15Parce que c'est ce que fait le pouvoir algérien aujourd'hui.
06:18Alors que le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, le premier, était plutôt une séquence où il a essayé de nouer un partenariat.
06:26Donc là, est-ce que vous voyez des voies diplomatiques ?
06:29On pense beaucoup aussi à Assensal et aux 50 jours de détention.
06:35Est-ce que vous voyez dans cette situation ô combien dégradée une voie diplomatique possible ?
06:42Alors il y a toujours des négociations diplomatiques en cours.
06:46L'une des difficultés, me dit-on, c'est la fragilité du pouvoir algérien.
06:50Parce que d'une certaine façon, on a du mal à trouver un interlocuteur fiable en Algérie.
06:54Le président Tebboune est sans doute pas en capacité lui-même de prendre des décisions et de les imposer à son entourage militaire.
07:01Parce qu'en fait, c'est le pari militaire qui tient l'Algérie depuis des dizaines d'années.
07:04Donc c'est assez compliqué.
07:05Moi, je n'ai pas d'avis, surtout sur les affaires diplomatiques, qui ne sont pas du tout ma tasse de thé, pardon, ma formation.
07:13Mais je pense que le rapport de force...
07:16On comprend mal pourquoi la France devrait se plier aux injonctions de l'Algérie, clairement, aujourd'hui.
07:21En fait, c'est l'angle mort, Olivier, à raison de le soulever.
07:26Et je me souviens d'une interview de Xavier Drie en cours, qui sera d'ailleurs demain l'invité de Sonia Mabrouk à 8h10,
07:31qui disait, moi, quand j'étais ambassadeur, j'ai diminué de moitié les visas consulaires.
07:38Mais simplement, je ne l'ai pas dit, je l'ai fait.
07:41Est-ce que c'est ça, aussi, aujourd'hui ?
07:43Les ministres, il y a beaucoup de com' en politique.
07:47D'ailleurs, il y a aujourd'hui même des cabinets de com' politique.
07:50Donc tout va avec l'évolution.
07:54Mais Xavier Drie en cours, ça veut dire que c'est possible ?
07:57Oui, oui, oui.
07:59C'est-à-dire qu'on peut faire les choses ?
08:00C'est possible.
08:01Ça veut dire qu'on peut dire non ? La France peut dire non ?
08:03Bien sûr, elle peut dire non.
08:04C'est les moyens administratifs de dire non.
08:07On n'est pas obligé de reprendre des lois ?
08:10On n'a pas à s'excuser ?
08:11Le fameux traité de 68, Xavier Drie en cours l'a dit, d'ailleurs, il n'y a pas très longtemps dans une tribune,
08:16fort juste, on ne peut pas la reprendre par la loi.
08:19Mais par contre, le président de la République pourrait, lui, y mettre fin.
08:23C'est un traité.
08:24Mais personne ne le fait.
08:25Mais personne ne le fait.
08:26C'est quoi, c'est un manque de volonté politique ?
08:28De toute façon, le président, puisque vous en parlez, il s'est fâché avec les Algériens.
08:33Il est allé, d'abord avec Mme Borne, ensuite lui-même.
08:36Il a essayé.
08:37Il est reparti.
08:38Bredouille.
08:39Puis finalement, il a dit, c'est comme ça, je vais faire affaire avec les Marocains.
08:42Et tant pis, je vais fâcher les Algériens.
08:45Tant qu'à faire.
08:47Ce qui est sûr, c'est qu'il fallait faire un choix.
08:51Il fallait faire un choix entre le Maroc et l'Algérie.
08:53Clairement.
08:54Parce que ces deux pays sont...
08:55Tu vas dans la boîte, le mec va m'écouter et me dire, mais ce n'est pas si simple, enfin...
08:58Il a raison.
08:59Mais même si ce n'est pas simple, ça pourrait être moins compliqué.
09:03En tout cas, on pourrait, moi je pense...
09:06On ne sait pas si ces influenceurs sont des porte-paroles autoproclamés.
09:13C'est clair.
09:15S'ils accompagnent une vague anti-française, ou si...
09:20Les premières informations d'Europe 1 qu'on a, c'est que ce sont des quais isolés.
09:23C'est-à-dire que ce ne sont pas des soldats de Tebboune ou des généraux qui sont au pouvoir en Algérie
09:31et qui auraient envoyé, comme à une époque, l'URSS envoyait des sbires pour faire...
09:37Je ne sais pas si c'est une meilleure ou une pire nouvelle ce que vous dites.
09:41Le fait que ce ne soient pas des soldats officiers, mais des soldats improvisés, je ne suis pas sûr que ce soit mieux.
09:45C'est vrai, vous avez raison Victor Hero.
09:47Ce qui m'inquiète particulièrement, c'est le fait que ça se fasse tout ça sur les réseaux sociaux.
09:50Là, on est dans le cas où les types ont été suffisamment imbéciles pour se montrer à visage découvert,
09:54donc il est facile de les identifier.
09:55En même temps, il y a influenceurs, il n'y a pas...
09:57Dans le cas où c'est le même appel à la haine ou au soulèvement terroriste,
10:01ce sont des petits appels à la guerre, des déclarations de guerre,
10:04dans le cas où c'est parfaitement anonyme, parfaitement à visage camouflé,
10:09évidemment sous pseudonyme, est-ce qu'il y a des cas de figure où on ne peut pas retrouver l'auteur ?
10:13Est-ce qu'il y a des cas de figure où ça peut proliférer sans qu'on arrive à endiguer ce genre d'appel à la haine ?
10:17Non, c'est très compliqué, on ne repère pas l'auteur.
10:20Le problème du renseignement, c'est que vous avez beaucoup de sources à exploiter,
10:24donc c'est très compliqué de suivre tout le monde.
10:26Mais si vous avez à un moment l'émergence d'une parole qui est parfaitement hostile,
10:35à ce moment-là les services peuvent...
10:37Il faut le dire publiquement d'ailleurs,
10:40parce que beaucoup de ces gens-là croient qu'ils sont dans l'impunité la plus totale,
10:44mais en fait non, la preuve c'est qu'ils ont été retrouvés assez facilement et qu'ils vont être emprisonnés.
10:49Ce qu'on aimerait, c'est que les Algériens dont vous avez parlé tout à l'heure,
10:52c'est-à-dire ceux qui sont parfaitement assimilés, se lèvent en disant
10:56« Arrêtez, on arrête, on est en France, ça se passe bien ! »
11:00Le souci c'est aussi ceux qui sont entre les deux.
11:03Il y a les Algériens parfaitement assimilés,
11:05ceux qui font des déclarations de guerre comme celle-là, qui sont répréhensibles,
11:08et il y a ceux entre les deux...
11:09Oui, mais c'est là la variable d'ajustement, c'est que ceux qui sont assimilés pourraient...
11:13Pourraient tout à fait se soulever contre les autres.
11:15Il y a ceux qui ne tiennent pas de propos répréhensibles
11:17et qui pourtant participent de cette culture de la détestation de la France
11:20et qui mènent les moins malins à créer des déclarations de guerre.
11:23Et quand c'est flou, c'est bien un loup !
11:24Exactement !
11:25Pas forcément isolé, pas tout le monde.
11:27Merci beaucoup Michel Auboin d'être passé par le studio d'Europe 1
11:31et nous on continue de décrypter l'actualité politique.
11:34Juste après, le rappel de l'actualité, à tout de suite sur Europe 1 Soir.
11:41Toujours avec Olivier Dardigolle et Victor Hérault pour commenter l'actualité.
11:46Justement, revenons en quelques instants sur cette affaire.
11:52Cette affaire qui justement nous inquiète avec ces appels.
11:59On est en plus avec un calendrier, j'allais dire épouvantable,
12:03qui est celui des 10 ans de Charlie.
12:05Olivier Dardigolle, je n'aimerais pas que le mot attentat soit banalisé en France.
12:13Vous avez combien de raisons Pierre ?
12:15Je pense aussi bien sûr aux 10 ans et aussi au procès dit des caricatures en 2007
12:24où déjà des choses avaient été très fortement pointées.
12:28Alors bien sûr, il y a cette concomitance de ces influenceurs,
12:33des propos haineux, détestables, condamnables
12:38et on peut se féliciter de la réponse de la chaîne pénale.
12:41Que ce soit police et justice qui aujourd'hui obtiennent des résultats.
12:46Et on va basculer bien évidemment sur les hommages à la rédaction de Charlie,
12:52à la policière, à l'hyper cachère.
12:55Et j'espère que ce sera un moment, on ne peut plus dire d'unité nationale.
13:03C'est l'ancien procureur Elisabeth Badinter qui dit,
13:09l'ancien procureur antiterroriste dont j'ai oublié le nom.
13:14Elisabeth Badinter ce week-end.
13:16Moulins ?
13:17Oui Moulins bien sûr.
13:18Qui dit, de quoi ces années ont-elles été le nom depuis ?
13:23Et c'est en fait la peur qui a gagné le du terrain.
13:26Et donc j'espère que les commémorations ne seront pas des commémorations vides de sens et de perspectives.
13:32Qu'il y aura du courage politique dans les prises de position.
13:35En tout cas en attendant vous pouvez sur Europe 1 et sur l'appli Europe 1 écouter le podcast de Philippe Valle,
13:42ancien directeur du journal Satire qui raconte avec les archives d'Europe 1,
13:47les témoignages de ce qui s'est passé ce jour-là, cet attentat qui a fait 12 morts.
13:53On s'en souvient, je le disais Victor Hérault, banaliser l'attentat.
13:57C'est ça qui nous...
13:58Le mot est très juste.
14:00Je vous disais tout à l'heure justement, il est peut-être pire que ce ne soit pas des soldats officiels,
14:05mais au contraire des gens normaux.
14:07Le mot est peut-être un petit peu fort, mais en tous les cas ce ne sont pas des gens qui ont fait une grande préparation.
14:14C'est la banalité du mal d'Arendt.
14:16C'est-à-dire que là on est dans un acte anodin pour ces personnes-là.
14:20C'est simplement un TikTok d'appel à la terreur, au terrorisme.
14:25Mais dans leur tête et dans la tête à mon avis des 400 000 personnes qui l'ont vu,
14:29il est légitime et anodin.
14:32Ce n'est pas une lourde planification, il n'y a pas d'artillerie, il n'y a pas d'acte.
14:36C'est pour eux, pour ces TikTokers-là, un discours politique...
14:41Mais si ce n'est pas anodin, à quoi ça sert Victor Hérault ?
14:44Moi je ne suis pas sûr que ça ne soit pas anodin.
14:47On n'appelle pas...
14:49Non, mais je pense que ce sont des convictions profondes.
14:52Quand tu appelles à des viols en masse dans toute la France,
14:57quand tu appelles à des attentats, quand tu appelles à égorger tous ceux qui ne sont pas d'accord avec le gouvernement d'Alger...
15:02Ce n'est même plus une revendication fanate, ça ne peut pas être anodin.
15:06Là c'est une revendication politique.
15:08C'est-à-dire qu'il n'y a même pas de fanatisme religieux en dessous.
15:13C'est simplement un TikTok de revendication, de revanche politique,
15:19qui passe donc par le viol, par l'égorgement, par l'acte terroriste.
15:22C'est ce que disait Michel Auboin, c'est-à-dire que c'est une vengeance de cette colonisation de la France.
15:26Il y a encore colonisation, il faut mettre des guillemets,
15:28parce que comme l'a très bien rappelé le préfet Auboin,
15:30l'Algérie n'existait pas, c'était une dépendance de l'Empire Ottoman.
15:35Ce que j'essaie de dire, c'est que ce n'est pas un petit groupuscule dans sa cave qui a planifié un attentat.
15:39C'est un type qui a visage découvert devant 400 000 personnes,
15:42déclare que lui politiquement considère qu'il faut égorger et violer des femmes françaises,
15:46parce que l'Algérie a été colonisée.
15:48Et dans sa tête, c'est un discours politique audible.
15:51Et qui entre dans le cerveau des plus jeunes.
15:54Des plus jeunes, tout à fait.
15:55TikTok, c'est des jeunes très influençables.
15:59Et puis comment dire, vous mangez du contenu à n'en plus vouloir.
16:03C'est-à-dire que ces messages-là rentrent dans la tête de jeunes qui peut-être au début se disent
16:08« Bon, c'est pour rigoler ».
16:09Et puis à la fin, tiens, à la réflexion.
16:11Exactement.
16:12Peut-être qu'il n'a pas tort finalement.
16:13Avec un phénomène concernant cette jeune génération d'acculturation qui est terrible.
16:21Ce sont des jeunes qui maîtrisent, il y a des études, très peu de mots, très peu de concepts,
16:26qui ont très peu de repères.
16:28Donc c'est aussi là-dessus.
16:29En fait, ils s'informent là-dessus.
16:31Oui.
16:32Ils vont consommer.
16:34L'info pour eux, c'est TikTok.
16:35L'info pour eux, c'est ce type-là qui dit
16:37« Il faut commettre des attentats en France ».
16:39Et vous savez que dans ce type de fonctionnement, Pierre, vous allez directement vers ce qui va alimenter ce que vous cherchez.
16:46C'est-à-dire que ce ne sont pas des lieux d'altérité.
16:48Vous n'allez pas aller chercher des choses qui sont par-delà vous, différentes, au-delà.
16:54Vous allez vous nourrir dans ce qui est un sentiment anti-français.
16:58Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
17:00Première chose.
17:01Deuxième chose.
17:02Il faut bien se dire que nous sommes, peut-être nous aussi, en perte d'imaginaire pour avoir un contre-récit supérieur.
17:11Pour aujourd'hui créer une adhésion à quelque chose d'autre qui doit être, certains disent le récit, le roman national.
17:19En tout cas, moi je suis plutôt sur des valeurs républicaines réactualisées, renforcées, défendues.
17:26Mais là-dessus, il faut bien dire que dans cette bataille idéologique, culturelle, on est un peu le dos dans les cordes.

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