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Emmanuel Macron a pointé du doigt ce lundi le milliardaire Elon Musk, patron de X, qu'il accuse, sans le nommer, de soutenir "une nouvelle internationale réactionnaire" et d'intervenir "directement dans les élections" en Allemagne.

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Transcription
00:00Vous ce soir, vous réglez son compte à Elon Musk, ou plutôt, Emmanuel Macron a tenté ce matin de régler son compte à Elon Musk,
00:07le président qui était face aux ambassadeurs français qui étaient réunis à l'Elysée, et qui explique que Musk est derrière une nouvelle internationale réactionnaire.
00:17Oui, c'est cela en fait. C'était la 30e conférence des ambassadeurs ce jour, et devant les ambassadeurs, mais également la presse diplomatique,
00:25Emmanuel Macron a rappelé qu'Elon Musk, alors qu'il n'a aucun mandat officiel, non seulement appartient à une internationale réactionnaire,
00:34mais aussi qu'il se rend coupable d'ingérence dans les affaires de nombreux Européens, et on peut l'écouter justement.
00:40Nous nous réveillons dans un monde où ce qui paraissait impensable est en train d'advenir.
00:46Voilà, disons, si on nous avait dit que le propriétaire d'un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire,
00:53et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l'aurait imaginé ?
00:58C'est le monde dans lequel nous vivons, et dans lequel nous avons affaire de la diplomatie.
01:04Affligeant, surprenant. Peut-être que vous n'avez pas suivi les déclarations d'Elon Musk, qui justifient ses propos assez durs du président,
01:14mais en réalité, il s'est livré depuis à peu près l'élection, finalement, de Donald Trump, à des déclarations tonitruantes,
01:20à commencer par celle qui concerne Olaf Scholz, le chancelier sortant, et il n'a pas laissé passer l'attentat de McDebourg.
01:30Au contraire, le 20 décembre, dans un poste au Vitriol, il traitait le chancelier allemand d'imbécile incompétent,
01:37après, justement, cet attentat, et affirmait tout simplement que seul le parti d'extrême droite Alternative für Deutschland, l'AfD,
01:44pouvait sauver l'Allemagne, dans un tweet, peut-être aussi...
01:48Il est là. Seul l'AfD peut sauver l'Allemagne.
01:51Qui avait entraîné tout de suite une réplique, et un grand merci, évidemment, de la responsable de l'AfD,
01:57qu'il va rencontrer le 9 janvier, et à qui il va donner une très longue interview, pour parler, attention,
02:04liberté d'expression, mais aussi du plan de l'AfD, pour sauver l'Allemagne de l'effondrement économique et civilisationnel,
02:12c'est le titre de sa chronique, chronique du 28 décembre dernier, dans le supplément dominical du quotidien Die Welt, le monde, en Allemagne.
02:21Et donc, on est quand même dans une situation abracadabrantesque, aurait dit d'autres hommes politiques avant moi,
02:27mais ça ne se limite pas à l'Allemagne, puisque Elon Musk a aussi tensé des représentants britanniques,
02:33sa cible préférée pour le moment est Keir Starmer, le premier ministre britannique, travailliste, arrivé au pouvoir en juillet dernier,
02:41et il a une pomme de discorde, il lui reproche de nombreuses choses, notamment d'être à la tête d'un État policier tyrannique,
02:49pour avoir maté un peu trop durement les émeutes raciales qui se sont déroulées au Royaume-Uni.
02:56Il lui demande la libération d'un leader d'extrême-droite, Tommy Robinson, qui a créé des milices de type hooligan pour défendre la Grande-Bretagne,
03:06et il a également soutenu longtemps Nigel Farage avant de le jeter.
03:12Farage, c'est l'extrême-droite britannique.
03:14C'était l'extrême-droite britannique également.
03:16Alors, la réponse s'organise en Europe, Emmanuel Macron, Olaf Scholz aujourd'hui, Keir Starmer,
03:23mais Elon Musk n'a pas dit son dernier mot puisqu'il a lancé cet après-midi un sondage sur X
03:28en demandant si les États-Unis devaient venir libérer les Britanniques de leur gouvernement tyrannique.
03:33Christophe, Amélie ?
03:34Moi, je me souviens surtout du tweet de Thierry Breton, ex-commissaire européen.
03:38Je rappelle que par ailleurs, X, ex-Twitter, est en ce moment sous le coup d'une enquête de la Commission européenne qui est la première du genre.
03:48Bref, après ce premier tweet d'Elon Musk où il soutenait l'AFD,
03:52Thierry Breton, ex-commissaire européen, lui avait répondu en parlant d'ingérence américaine.
03:56Et à l'époque, début décembre, Elon Musk lui avait quand même répondu nonmément, je vous le traduis,
04:01« Frérot, la seule raison pour laquelle tu ne parles pas allemand ou russe, c'est grâce à l'ingérence américaine. »
04:05Voilà ça.
04:06Ça, c'est la méthode Elon Musk.
04:08On aime ou on n'aime pas.
04:09Mais en tout cas, il n'a pas...
04:11Il y a quand même une question, Christophe Barbier.
04:12Est-ce qu'il ne peut pas devenir gênant à un moment donné pour Donald Trump ?
04:14Un petit peu.
04:15Je pense qu'il sert de provocateur à Donald Trump, de bélier.
04:18Donald Trump, président officiel, ne pourra pas aller aussi loin dans ses déclarations,
04:21même si ce n'est pas la pudeur qui le retient.
04:24Mais il lui sert un petit peu de bélier.
04:25C'est plus sur le terrain chinois, où là, les initiatives de Musk vont aller à l'encontre des intérêts de Trump.
04:31Il y a ce que dit publiquement Musk, et on peut s'en offusquer,
04:34il y a tout ce qu'on ne voit pas, tout ce qu'on n'entend pas,
04:36et la manière dont il peut utiliser X pour fausser des processus démocratiques.
04:41Géorgie, Moldavie, Roumanie, trois élections qui ont été parasitées par des réseaux sociaux.
04:47TikTok d'un côté, les hackers russes de l'autre.
04:49Donc nous sommes en danger démocratique à cause de cette nouvelle technologie.
04:53C'est le cœur de l'enquête de la Commission.

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