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Emmanuel Macron reçoit mercredi 22 janvier le chancelier Olaf Scholz à l'Elysée, à un mois des législatives allemandes, avec déjà en tête le nom de son probable successeur à Berlin et l'espoir d'une relation plus prometteuse alors que l'arrivée au pouvoir de Donald Trump oblige les Européens à s'unir face aux défis commerciaux et militaires lancés par Washington.

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00:00À la priorité directe, l'Elysée, Emmanuel Macron et Olaf Scholz pour leur dernière sans rencontre en tête à tête.
00:05...et la déclaration qui en est sortie a permis d'apporter une contribution décisive pour accélérer notre agenda de compétitivité européenne
00:14et l'inscrire dans le programme de travail de la nouvelle commission.
00:18L'Allemagne et la France veulent en effet accélérer cet agenda que nous avons fixé pour l'Europe,
00:24de même que nous voulons accélérer et mener à bien nos projets de coopération franco-allemande,
00:30de la jeunesse à l'audiovisuel, de l'intelligence artificielle à l'industrie de défense.
00:35C'est la France qui accueillera cette année un nouveau conseil des ministres franco-allemands qui nous permettra de poursuivre ce chemin.
00:41Après l'entrée en fonction de la nouvelle administration aux Etats-Unis, il appartient plus que jamais aux Européens,
00:48et donc à nos deux pays, de jouer tout leur rôle pour consolider une Europe unie, forte et souveraine.
00:57Une Europe attachée aux liens transatlantiques qui sache affirmer aussi ses intérêts propres et les défendre avec ses valeurs et ses instruments européens.
01:08La priorité des Européens doit aujourd'hui être plus encore pour notre Europe
01:15et en premier lieu pour notre compétitivité, notre prospérité, notre sécurité,
01:21pour renforcer aussi nos démocraties et préserver notre modèle économique et social.
01:28Les constats et les risques ont été établis, les rapports l'État, Draghi sont connus,
01:33et je crois qu'ils viennent d'ailleurs consolider ce que nous avions ensemble agréé à Meseberg, comme je l'évoquais,
01:38et il nous faut maintenant agir.
01:40Et donc je crois pouvoir dire, et nous allons poursuivre les discussions dans un instant avec Olaf,
01:45mais que nous sommes extrêmement alignés pour mener un agenda de compétitivité très puissant.
01:51Simplification massive dans tous les secteurs qui sont concernés,
01:58et nous défendons justement une simplification à l'échelle européenne la plus ambitieuse possible.
02:03Urgence aussi pour soutenir certains secteurs critiques, l'automobile, l'acier, la chimie.
02:11Urgence pour investir et réduire nos dépendances dans des secteurs clés,
02:15l'intelligence artificielle, le quantique, les biotech, l'énergie, l'espace, l'industrie de défense européenne bien sûr.
02:23Urgence à utiliser tous les instruments européens pour assurer à nos entreprises comme à nos agriculteurs
02:29une condition de concurrence loyale dans un environnement de plus en plus brutal et désinhibé.
02:35Urgence à soutenir l'investissement public et privé dans nos transitions climatiques et numériques,
02:40notamment pour que l'épargne européenne reste en Europe
02:43et trouve à s'y investir en avançant sur l'union des marchés de capitaux.
02:48A ce titre, je l'évoquais, l'intelligence artificielle est l'un des secteurs clés
02:52sur lesquels l'Europe doit être un continent de pointe,
02:55et nous aurons ensemble l'occasion d'y travailler les 10 et 11 février
02:59lors du Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle.
03:02Je remercie Monsieur le Chancelier de nous y retrouver,
03:05la présidente de la Commission sera là aussi.
03:07Je le rappelle, nous avons une feuille de route franco-allemande sur l'intelligence artificielle
03:12et nous voulons ensemble développer davantage de projets de recherche,
03:16de création d'entreprises et de croissance de nos entreprises.
03:20La défense des intérêts des Européens
03:23passe bien sûr par un investissement accru dans notre défense.
03:28Nous y reviendrons entre Européens le 3 février
03:31lors de la retraite stratégique à Bruxelles,
03:35et la valeur ajoutée de l'Union européenne
03:38c'est de soutenir notre propre base industrielle et technologique de défense européenne.
03:43Par l'identification de domaines clés,
03:45où nous avons besoin de capacités de défense communes, qui nous manquent,
03:49et ouvrir ensuite les meilleures options de financement en Europe.
03:53Nous continuerons à y travailler en franco-allemand,
03:55et le MGCF ou le SCAS sont des projets importants,
03:58mais nous avons aussi lancé d'autres travaux communs
04:00sur de nouvelles capacités et des segments qui sont critiques.
04:04Et de l'armement au spatial, nous croyons l'un et l'autre
04:06qu'en effet, il faut que l'Europe,
04:09pas simplement dépense davantage pour la défense,
04:13mais qu'elle développe sa propre base industrielle,
04:16ses propres capacités, sa propre industrie.
04:19Enfin, défendre nos intérêts,
04:21c'est contribuer à la paix et à la stabilité dans notre voisinage.
04:24C'est continuer à soutenir l'Ukraine face à l'agression russe,
04:27et poser les conditions d'une paix juste et durable.
04:29C'est construire la stabilité au Proche-Orient,
04:32en accompagnant une transition politique pacifique et exigeante en Syrie,
04:35en aidant le Liban à se reconstruire,
04:37en soutenant la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu
04:40obtenu entre Israël et le Hamas.
04:43C'est enfin parler de l'avenir et de la sécurité de notre continent
04:47à l'échelle de la plus grande Europe,
04:49comme nous l'avons fait il y a quelques semaines
04:51à la Communauté politique européenne,
04:53et comme nous le ferons en mai prochain en Albagne.
04:56Sur ces sujets, l'Allemagne et la France avancent main dans la main,
05:00convaincus, au fond, que dans les temps qui s'ouvrent,
05:03face aux défis, parfois aux inquiétudes qui naissent,
05:07le couple que nous formons est solide.
05:11Il l'a montré en traversant toutes les périodes,
05:15depuis ce 22 janvier, il y a 62 ans.
05:21Et nous avons la capacité, ensemble,
05:24et en convainquant aussi nos partenaires,
05:27en poussant de nouveaux projets pour cette Europe,
05:29qu'en effet, la seule réponse aux temps dans lesquels nous entrons,
05:34c'est plus d'unité, plus d'ambition et d'audace
05:38et plus d'indépendance des Européens.
05:41C'est cela qui nous anime, et c'est en ce sens que nous continuerons d'agir.
05:44Je suis très heureux, en tout cas, cher Olaf, monsieur le chancelier,
05:47que vous soyez à Paris aujourd'hui pour célébrer cette amitié
05:51et tant de projets qui nous attendent.
05:53Je vous remercie.
05:58Et Emmanuel Macron, depuis l'Elysée, accompagné du chancelier allemand
06:01pour ce qui est, très probablement, la dernière rencontre entre les deux hommes
06:04à l'occasion d'un sommet, parce qu'il y a des élections législatives
06:06en Allemagne au mois de février pour lesquelles Olaf Scholz n'est pas du tout favori.
06:09Loin, sans faux, Patrick Sauss, on a guetté et on a écouté
06:12attentivement les propos du président de la République,
06:14parce que c'est sa première prise de parole
06:16depuis l'installation de Donald Trump à la Maison-Blanche.
06:18Oui, on attendra qu'au-delà du...
06:20en langage diplomatique, on appelle ça de la pensée magique,
06:23ou en anglais, du wishful thinking,
06:25c'est-à-dire qu'on a un discours très volontariste
06:27et on répète énormément d'éléments de langage
06:31en pensant ou en essayant de convaincre les auditeurs
06:34que ça va se passer comme ça, ou grosso modo
06:36que si l'Europe est unie, il n'y aura aucun problème face à Donald Trump.
06:40Le problème, c'est que la voix de l'Europe est...
06:43Là aussi, on peut parler de polyphonie européenne
06:46ou de cacophonie, c'est selon...
06:49Mais vous aurez une voix allemande, une voix française,
06:53vous allez voir qu'elles ne sont pas si semblables que ça.
06:56Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne,
06:59qui le dit très franchement, moi j'attends de voir,
07:02je suis pragmatique, mais déjà dans d'autres pays,
07:05notamment la Slovaquie, les questions,
07:07cette entrée dans le débat de la sortie de l'Union européenne,
07:10on en est là, je ne parle même pas de l'Italie,
07:12et donc cette idée d'unité, d'audace aussi à venir,
07:16elle est portée depuis très longtemps par Emmanuel Macron,
07:19ça ce n'est pas le problème, le vrai problème,
07:21c'est qu'il n'est pas entendu, il n'était pas entendu
07:24lorsque les premières crises sont arrivées,
07:26et alors que les agendas, vous parliez des législatives
07:28du 23 février en Allemagne, les agendas nationaux
07:31tentent à éloigner totalement les dirigeants,
07:34pourquoi ? Parce que la priorité c'est leur situation intérieure,
07:37à l'instant T on a vraiment du mal à comprendre
07:40comment l'Union pourrait être unie, si vous pouvez me permettre.
07:43Il y a une réalité politique en Europe,
07:44il y a une situation, une compétition économique
07:46qui se mène avec les États-Unis, on l'a compris,
07:48les oreilles européennes ont sifflé cette nuit,
07:50parce que Donald Trump a été clair,
07:51il ne va pas leur faire de cadeaux aux Européens.
07:53Non mais, c'est pareil, il le savait,
07:55il suffit d'écouter d'ailleurs les grands décideurs,
07:59comment il y a les grands entrepreneurs
08:01qui sont réunis en Suisse, pas dans l'Union européenne,
08:03mais pas loin, à Davos, au Forum économique mondial.
08:06Il y a eu un sondage qui a été réalisé auprès de ces décideurs,
08:09qui sont sinon confiants, ou en tout cas,
08:13on comprend qu'ils n'ont pas peur,
08:14pourquoi ? Parce qu'ils ont anticipé,
08:16on le sait depuis le 5 novembre,
08:17Donald Trump va faire de l'Europe un compétiteur
08:20au même titre que la Chine.
08:22Mais, encore une fois, on revient à cette question
08:25d'unité absolue, il y a les forces,
08:28en Union européenne, on le rappelle,
08:30il y a un déficit commercial américain
08:32vis-à-vis de l'Europe.
08:34Le problème, c'est qu'on est entré dans l'ère
08:36de la personne, ou plutôt l'homme,
08:38qui crie le plus fort, qui fait sa tactique
08:41de stupeur et d'effroi.
08:43Ça fonctionne pour l'instant, il y a une espèce
08:45de sidération, mais dans les entreprises,
08:47on a déjà anticipé tout ça.
08:50Le seul problème, c'est que nous n'avons pas
08:52les mêmes agendas, encore une fois.
08:53Nous, les voitures, ce n'est pas ce qui va partir
08:56forcément aux États-Unis, les Allemands,
08:58c'est le cas, sur fond de dépendance absolue
09:01à l'export vers les Américains,
09:03à l'import, en termes de gaz notamment,
09:05des Russes. Ça fait un petit peu beaucoup
09:07pour rester stable.
09:08Puisqu'on parle des voitures allemandes,
09:09on va parler du moteur de l'Europe,
09:10le fameux couple franco-allemand,
09:12Charles Sapin, on a ces deux dirigeants
09:14qui sont côte à côte, qui ont un point commun.
09:16D'abord, c'est qu'ils sont politiquement affaiblis
09:17sur la scène intérieure.
09:18C'est vrai.
09:19Par ailleurs, ce sont deux hommes qui se sont...
09:21Ça n'a jamais très bien fonctionné entre les deux.
09:23Non. L'un et l'autre...
09:25Les entourages, que ce soit du chancelier
09:27ou du président de la République,
09:28disent que l'un et l'autre ont des relations
09:30assez froides. L'un trouve l'autre
09:32assez antipathique.
09:33Et c'est vrai que ce moteur franco-allemand
09:36a été mis à rude épreuve.
09:37Il y en a qui trouvent que l'autre parle trop,
09:38l'autre pas assez.
09:39Oui, exactement.
09:40Et puis, il y a des différences stratégiques,
09:41en fait.
09:42Et c'est ce que vous avez très bien rappelé,
09:45Patrick Sauss.
09:46En fait, face à cette guerre en Ukraine,
09:50très rapidement, de prime abord,
09:52c'est vrai qu'il y avait ce moteur franco-allemand
09:56qui était à la manoeuvre
09:57et très vite a été remplacé par les États-Unis.
09:59Et là, finalement, les deux présidents
10:00ont pris un choix tout à fait différent,
10:02avec Emmanuel Macron qui a essayé de pousser
10:04cet agenda d'autonomie stratégique européen
10:07et les Allemands derrière Olaf Scholz
10:09qui a découvert toute sa dépendance
10:11au parapluie américain et qui a...
10:14D'ailleurs, ce qui a été très mal pris à Paris,
10:16a acheté notamment des F-35,
10:18les avions de combat américains,
10:20plutôt qu'acheter européen, acheter français.
10:22Du coup, dans l'entourage de chefs de l'État,
10:24on ne se cache pas d'attendre
10:25avec une impatience
10:27ces nouvelles élections législatives en Allemagne.
10:30C'est le 23 février prochain
10:32et on prend déjà...
10:34Alors, on ne veut pas anticiper,
10:36mais on accueille avec un sourire
10:39une possible victoire.
10:41Les Allemands n'ont pas encore voté,
10:43mais de Frédéric Mertz,
10:44qui est aujourd'hui, dans les sondages,
10:45en tout cas, le favori,
10:48qui est le candidat chrétien démocrate.
10:50Il y a effectivement la compétition économique,
10:53il y a les enjeux de sécurité,
10:54vous évoquiez la guerre en Ukraine.
10:55Il en a parlé, le chef de l'État, Patrick Sauss,
10:57il a insisté sur la nécessité pour l'Europe
10:59de préserver sa compétitivité, sa prospérité
11:01et sa sécurité.
11:03Il parle d'indépendance, évidemment,
11:05par rapport à la première accession
11:07de Donald Trump à la Maison Blanche.
11:08Il y a une chose qui a tout changé,
11:09c'est le 24 février 2022.
11:11Et l'entrée en Ukraine de la Russie.
11:14Et là aussi, il y a un exemple
11:16vraiment frappant des différences de mentalité,
11:19mais aussi d'histoire.
11:20Souvenez-vous, il y a encore quelques semaines,
11:22je venais sur ce plateau expliquer
11:24pourquoi l'Allemagne faisait le tour
11:25de ses bunkers et de ses abris anti-atomiques.
11:28Et on m'avait demandé, mais tu peux te renseigner
11:31quand même sur ce qu'on fait nous en France.
11:32En France, on m'a dit, il y a un seul bouclier,
11:35personne ne le voit, mais c'est l'arme nucléaire.
11:37Et ça change énormément de choses.
11:39Une Allemagne qui a vécu avec la peur
11:43de l'arme nucléaire, notamment dans l'Est,
11:45notamment dans l'Est de l'Allemagne,
11:47où on avait vraiment cette mentalité soviétique
11:49et du bloc de l'Est.
11:50Et puis derrière, évidemment, avec le poids de l'histoire
11:53et la responsabilité vis-à-vis de tous les crimes
11:56de guerre et contre l'humanité nazie,
11:58il était hors de question de se lancer
11:59dans une course à l'arme nucléaire chez les Allemands.
12:01Donc eux, ils ont ça.
12:03Donc résultat, ils n'ont pas développé
12:05une économie, une industrie militaire,
12:08la base industrielle de défense
12:10dont parlait Emmanuel Macron.
12:12Nous, certes, on a eu un certain mal
12:14à exporter nos matériels.
12:16Ça finit par se faire avec les rafales.
12:18Mais on vole, on tire, on bombarde français.
12:21Ça change les choses par rapport aux Allemands
12:23qui ont leurs chars, mais qui traînent des pieds,
12:25par exemple, avec l'avion du futur
12:27et qui restent encore, évidemment,
12:29avec des catalogues américains
12:31lorsqu'ils veulent faire leur course
12:32pour leur industrie militaire.
12:33Patrick Sauss, Charles Sapin,
12:35l'Europe doit se défendre avec ses valeurs
12:36et ses instruments.
12:37Voilà pour les déclarations d'Emmanuel Macron.

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