A l'occasion des dix ans des attentats de janvier 2015 en France, le dessinateur Lacombe revient dans un entretien à l'AFP sur l'attentat à Charlie Hebdo. Pour lui, en 2015, "les dessinateurs de presse étaient élevés au stade de héros de la démocratie".
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00:00J'ai mis en couleur aussi celui-là, je sais plus s'il est sorti, non, mais quand, disons ça.
00:11C'était un choc quand même, puis moi, Charlie, j'ai des collègues, des copains ou copines plus ou moins proches,
00:22donc il y avait un côté où on se sentait tous touchés quelque part.
00:31C'est assez bizarre parce qu'après 2015, c'était les dessinateurs de presse élevés au stade de héros de la démocratie,
00:39avec énormément d'intérêt et des choses comme ça, le soufflet est assez vite rétombé quand même.
00:43Quand on voit les ventes de Charlie Hebdo ou des journaux d'une manière générale,
00:49on se dit que c'est quand même vite retombé.
00:53Donc là, ça revient, c'est les dix ans, tout le monde se dit, le dessin de presse, qu'est-ce que c'est formidable,
00:58Charlie Hebdo, la liberté d'expression, la satire, c'est formidable.
01:02Mais c'est un peu dommage de s'y intéresser à chaque commémoration,
01:06et ce serait bien qu'on s'en occupe d'une manière générale un peu continue.
01:12Si vraiment on souhaite, on trouve ça formidable, il faudrait que ce soit formidable toute l'année, tout le temps.
01:17Ce n'est pas seulement le dessin de presse qui est en danger, c'est la presse qui est en danger.
01:21Le dessinateur a besoin d'un support, il n'est pas tout seul.
01:25S'il considère ça comme un métier, un métier avec lequel on gagne sa vie,
01:29le dessinateur a besoin de publier, d'être affilié à un média ou plusieurs médias,
01:35et d'être payé pour son travail.
01:37Donc le problème, ce n'est pas tant l'état du dessin de presse, c'est surtout l'état de la presse.