• il y a 18 heures
Le député de Seine-et-Marne et Premier secrétaire du PS affirme que son parti est "ouvert au compromis" avec le gouvernement pour l'élaboration d'un budget. "L'opposition stérile, ça sert juste à faire du bla-bla à la télévision, moi ce que je veux c'est des résultats", dit-il à propos de LFI. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-mardi-07-janvier-2025-3632976

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00:00« France Inter, le 7-10 »
00:05« Sonia De Villers, votre invité, le premier secrétaire du Parti Socialiste »
00:09« Et député de Seine-et-Marne, bonjour Olivier Faure. En ces dix ans de la tuerie qui décima
00:15la rédaction de Charlie Hebdo, je vous demanderai dans un instant quel sentiment vous traverse
00:20aujourd'hui. Mais d'abord, l'actualité, puisque les discussions ont repris dans l'urgence
00:25avec le nouveau gouvernement, il faute un budget pour la France. Comment s'est passé
00:29hier votre rendez-vous avec le ministre de l'Economie et des Finances ? »
00:33« C'est un rendez-vous que j'espère utile. Et comme vous venez de le dire à l'instant,
00:39il faut un budget pour la France. Et donc nous avons commencé à discuter. La discussion
00:45va se prolonger toute la semaine et nous allons voir si nous pouvons arriver à converger
00:50sur un certain nombre de points. D'où je vous parle. Je vous parle de l'opposition.
00:53Nous aurions pu être dans une opposition totale et considérer que rien n'est possible
01:00avec ce gouvernement puisque nous avons nous-mêmes revendiqué le pouvoir. Nous n'y sommes
01:04pas. Nous ne revendiquons d'ailleurs absolument aucun avantage, ni de poste, ni de quoi que
01:09ce soit. Et malgré cela, nous restons ouverts aux compromis parce qu'il faut effectivement
01:18un budget pour la France. »
01:19Vous avez venu ici hier à ce micro à France Inter et on a tous été assez frappés par
01:23le ton qu'il a adopté à votre égard, à celui des écologistes, à celui des communistes.
01:28Je le cite « Il y a plus de perspective d'un dialogue fécond avec les partis de gauche
01:33qu'avec le rassemblement national ». Est-ce que quelque chose a changé ?
01:37« Je l'espère et je partage ce point de vue. Pourquoi ? Parce que je vois ce qui se
01:41passe aujourd'hui en Europe, je vois ce qui se passe en Autriche et je vois que le fait
01:45qu'à un moment on ne puisse pas se parler, là en l'occurrence construire une coalition
01:50ce qui n'est pas notre cas, mais le fait de ne pas pouvoir avoir ce dialogue fécond
01:55dont vous parlez, ça conduit à quoi ? Ça conduit à ce que ce soit l'extrême droite
01:59qui aujourd'hui est appelée au pouvoir. »
02:00Sauf que quand ce gouvernement a été nommé, justement, vous aviez dit, vous Olivier Faure,
02:06que ce gouvernement c'était une forme de provocation, que c'était une droite extrême
02:10au pouvoir sous la surveillance de l'extrême droite. Or aujourd'hui vous êtes face à
02:15un ministre de l'économie que vous dites vous-même un « ami » et qui dit au micro
02:19de France Inter que si Marine Le Pen veut voter la censure, qu'elle la vote, mais
02:24que si ses conditions sont insoutenables, il ne s'y pliera pas.
02:27« Très bien. Très bien. Très bien. Et ce que j'ai dit, je l'ai dit sur la composition
02:32du gouvernement et je veux le juger maintenant à ses actes. Et c'est vrai que je viens
02:37de vous dire qu'il faut un budget pour la France. Et c'est d'abord ce qui me préoccupe
02:40aujourd'hui. Ensuite, nous verrons si ce gouvernement, avec son aile droite, voire
02:46même de droite extrême, poursuit ses propres obsessions. Et bien à ce moment-là, il y
02:52aura effectivement une opposition très dure de notre part. Et nous serons au premier rang.
02:58Mais ce que je dis, c'est que pour l'instant, ce qu'il faut, c'est un budget pour la France
03:02parce qu'il faut que la France soit gouvernée. Parce que je sais aussi que du chaos naîtrait
03:09en réalité une situation qui serait d'abord défavorable aux plus vulnérables. Les plus
03:13riches s'en tirent toujours. Les crises ne les préoccupent pas en réalité. »
03:17Alors justement, il y a un marqueur à propos de budget de la Macronie, c'est la réforme
03:22des retraites avec cet âge devenu un symbole. 64 ans. Manifestement, Bercy est prêt à
03:28bouger sur ce marqueur qui était jusqu'ici intouchable. Là aussi, c'est un virage ?
03:35« Je l'espère là aussi. Et je redis ce que je vous ai déjà dit. C'est que moi, je souhaite non pas
03:40partir dans le vide. Nous savons toutes et tous qu'il y a aujourd'hui des besoins de financement.
03:46Cette année, autour de 3 milliards. À la fin de la décennie, 15 milliards. Et donc, on ne peut pas
03:50considérer qu'il suffirait simplement d'abroger et d'en rester là. Donc, nous proposons quelque
03:57chose de très simple. Commencer par suspendre pour ne pas pénaliser ceux qui sont aujourd'hui
04:01pénalisés par la réforme. Avoir une conférence de financement qui prenne plusieurs mois, qui
04:06réunisse les partenaires sociaux. Et à l'issue de laquelle, nous puissions transitionner vers un
04:12nouveau système qui permettrait de trouver un financement alternatif. »
04:15Moi, je suis d'accord de reprendre les discussions sur la réforme des retraites, mais sans suspendre.
04:19Si vous n'obtenez pas cette suspension, est-ce que vous avez besoin du mot « suspension » ?
04:24Est-ce que vous avez besoin que dans le discours de politique générale, le nouveau Premier ministre
04:27parle de « suspension » ? Ou est-ce que si vous n'obtenez pas cette suspension,
04:31vous continuez à discuter quand même ?
04:33« Je veux une discussion qui soit une discussion globale. Mais oui, je continue à plaider la
04:38suspension parce que je crois que c'est un signal important. Et que c'est une façon aussi de dire
04:42que ce gouvernement-là ne sera pas la prolongation des précédents. Parce qu'il y a aussi un changement... »
04:47« S'il n'y a pas de suspension, vous censurez ? »
04:50« Je dis les choses différemment. Je dis qu'il faut une discussion globale. Je veux que nous
04:54puissions parler d'ensemble des sujets. Et oui, je veux une suspension de cette réforme des retraites
05:00parce que je pense que le signal doit être donné. Que le gouvernement n'est pas là simplement pour
05:05prolonger ce qui s'est fait jusqu'ici. Qu'il y a une rupture dans ce qui a jusqu'ici donné le... »
05:12« Il y a eu un vote le 7 juillet. Et ce vote, il a porté la gauche en tête. Elle n'est pas majoritaire
05:19absolue, mais la droite macroniste non plus. »
05:22« Olivier Faure, vous avez un gouvernement qui est prêt à remettre sur le tapis la contribution des hauts revenus.
05:29Vous avez un gouvernement qui est prêt à remettre sur le tapis la lutte contre l'optimisation fiscale.
05:34Vous avez un gouvernement qui est prêt à remettre sur le tapis ce qu'on appelle la flat tax, c'est-à-dire
05:39le prélèvement sur les revenus du capital. Est-ce que sur tous ces points, vous continuez à discuter
05:46même si vous n'obtenez pas la suspension ? »
05:49« Je discute de tous ces sujets et je discute d'abord des préoccupations des Françaises et des Français.
05:55Moi, ce que je veux, c'est que les Français puissent se dire qu'ils ont été entendus.
06:00Sur l'école, aberrant d'avoir 4000 suppressions de postes. Aberrant de considérer que l'hôpital public fonctionne bien. »
06:09« La ministre de l'éducation nationale a dit hier qu'elle se battait pour les sauver, ces 4000 postes. »
06:12« Dans ces cas-là, nous nous battrons à ses côtés pour faire en sorte que ce ne soient pas 4000 postes
06:17que ça supprime, mais qu'on puisse au contraire en utiliser ce moment dans un moment où la baisse démographique
06:22permettrait d'avoir plus d'enseignants, plus de maîtres, plus de classes, comme on le disait autrefois. »
06:26« On vous entend. »
06:27« Sur l'hôpital, faire en sorte que l'hôpital ne soit pas aujourd'hui le grand abandonné.
06:32Qu'on puisse financer le Ségur qui a été présenté comme une avancée, mais qui n'a pas été financée.
06:37Ce que nous avons découvert ensuite avec la question d'enquête qu'il y a aujourd'hui. Donc nous avons besoin d'avancer. »
06:43« Mais Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas ma préoccupation, c'est les Français. »
06:47« Jean-Luc Mélenchon, c'était quand même votre partenaire au sein du Nouveau Front Populaire. »
06:50« Bien sûr. Ce que je dis, c'est que Jean-Luc Mélenchon devrait se rappeler d'une chose. »
06:54« Il a accueilli très sèchement votre volonté de dialogue avec le gouvernement. »
06:58« Très bien. Mais moi ce que je vois, c'est que l'opposition stérile, ça sert juste à faire du blabla à la télévision.
07:05Moi ce que je veux, c'est des résultats. Ce que je veux, c'est qu'on ait aujourd'hui, pour les Françaises et les Français,
07:10des gains sur l'hôpital, sur les services publics de manière générale. »
07:14« C'est une rupture ? »
07:15« Mais ce n'est pas une question de rupture. Moi je veux me réconcilier avec les Français. »
07:20« Avec la France insoumise, est-ce que c'est une rupture ? »
07:22« Il y a un désaccord stratégique avec la France insoumise, je le maintiens. »
07:26« Mais ce que je dis, c'est que moi ce que je veux, c'est répondre aux Françaises et aux Français. »
07:30« Ce n'est pas répondre à Jean-Luc Mélenchon. Jean-Luc Mélenchon fait ce qu'il veut. »
07:34« Il a fait un choix qui est celui de dire qu'en dehors de la destitution du chef de l'État, rien n'est possible. »
07:39« Moi ce que je dis, c'est qu'il y a aujourd'hui besoin... »
07:41« Donc il y a plus de nouveau front populaire ? »
07:43« Mais il y a un front populaire avec les communistes, avec les écologistes qui dialoguent avec le gouvernement et qui souhaitent avancer. »
07:49« Donc c'est Jean-Luc Mélenchon qui sort. C'est lui qui sort du nouveau front populaire ? »
07:53« Aujourd'hui, je constate que dans le front populaire, il y a une majorité de parlementaires qui sont pour le dialogue. »
07:59« Et pas lui. Et pas les insoumis. »
08:01« Non pas un dialogue qui serait un dialogue simplement pour se rallier. Nous ne voulons pas nous rallier, nous ne voulons pas entrer dans ce gouvernement. »
08:07« Nous allons nous opposer très fermement à un certain nombre de mesures qui seront proposées, notamment par le duo d'Armada-Retailleau. »
08:12« Mais sur la question budgétaire, sur la question de la vie quotidienne des Français, oui il faut avancer. »
08:17« Sur le logement, il faut avancer. Voilà des sujets sur lesquels les Français nous attendent. »
08:21« Imaginez le besoin aujourd'hui... »
08:24« Il nous reste quelques secondes. »
08:26« Et parlons de Charlie. »
08:28« Bah voilà, parlons de Charlie. Parce qu'il y a dix ans, c'était un grand sujet d'unanimité, Charlie, notamment à gauche. »
08:36« Et manifestement, ça ne l'est plus. Et je voulais vous entendre là-dessus. »
08:40« Je suis toujours Charlie. Je suis toujours pour la liberté d'expression, de caricaturer. »
08:46« Et je me souviens de ce formidable moment. Dans mon bureau, à l'Assemblée, il y a une grande affiche qui est le dessin de Plantu. »
08:54« Avec écrit en dessous, nous sommes un peuple. Et ce peuple-là, c'est le mien. »
08:58« Ce peuple qui aime la caricature, qui aime l'humour, qui aime se faire, pour les politiques aussi, se faire brocader. »
09:06« Parce que ça fait partie de ce qu'est notre art de vivre, notre façon de penser ensemble. »
09:13« Et pour moi, évidemment, indiscutablement et définitivement, je suis Charlie. »
09:20« Merci Olivier Faure. »

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