Retrouvez « La chronique de Tania Dutel » dans Zoom zoom zen sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-de-tania-dutel
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AmusantTranscription
00:00Une émission dont le thème central est Daesh, c'est évidemment du pain béni pour notre
00:08humoriste de faim, elle est quasiment aussi enthousiaste que lors de sa chronique sur
00:11la famille Krets.
00:12Tania Dutelle, c'est à vous.
00:14Avant toute chose, j'aimerais prendre mon temps pour vous souhaiter à tous une excellente
00:19année et surtout, surtout la santé.
00:23Que ferait-on sans la santé ? Eh bien sans la santé, nous ne pourrions pas profiter
00:27pleinement de la vie.
00:29Par exemple, ce week-end, j'étais en état grippal à tousser jusqu'à quasi-vomissement,
00:33eh bien je n'ai pas profité.
00:34Voilà, la santé c'est primordial.
00:37Je pense que partir dans l'équipe de Daesh, c'est pas évident en pleine forme, mais dans
00:41une petite santé, oh là là ! Voilà, j'ai raccroché le wagon pour le sujet, c'est pas
00:47évident.
00:48Parce que quand t'as pas la forme, t'es tout malade, enfilé ta ceinture d'explosif, la
00:53barbe ! J'ai demandé à Tchatchépté combien ça pèse en moyenne, il m'a dit entre 5 et
00:5720 kilos.
00:59Moi, l'état dans lequel j'étais ce week-end, tu me fous pas une ceinture d'explosif sur
01:03le dos, je n'ai pas la force physique, malgré le gabarit.
01:06J'ai ensuite demandé à Tchatchépté ce qu'il y avait dedans, il m'a dit des matières
01:09explosives, évidemment, souvent des clous, des boulons, des billes métalliques pour
01:14maximiser les dégâts, donc ça alourdit, et un déclencheur pour la mise à feu.
01:18Superbe.
01:19Ensuite, j'ai demandé combien de temps ça prenait à fabriquer, et d'un coup d'un seul,
01:22je me suis dit « Putain, je vais partir en taudis, je dois avoir tapé tous les mots-clés
01:26des fiches DS, je me mets devant la merde pour une chronique où j'ai même pas choisi
01:29mon sujet ». Et alors, je sais que vous n'allez pas me croire, mais ensuite, j'ai écrit
01:34à Tchatchépté « Je te pose ces questions pour l'écriture d'une chronique, je ne compte
01:39pas partir faire le djihad ». Et Tchatchépté m'a répondu « Merci pour la précision »,
01:45et je vous jure que c'est vrai.
01:46Parce que bon, voilà, je précise de nouveau, dans cette émission, nous ne choisissons
01:50pas les sujets.
01:51Et là, il faut le dire, parce que moi, je me prends plein de remarques dans la gueule,
01:56donc on ne choisit pas.
01:57Et donc, j'ai demandé à Cyril « Pourrais-je avoir plus de précision sur ce sujet, je
02:01n'ai pas tout saisi ». Et il m'a répondu « Bon, les attentats Charlie Hebdo, comment
02:05tu te sens après avoir vécu ça ? ». Et je saurais vous dire pourquoi, mais instantanément,
02:10j'ai repensé à une scène que j'ai vécue fin 2016.
02:12Je suis en formation avec d'autres personnes, on est jeunes, une femme qui à mon âge nous
02:15raconte son enfance heureuse en Yougoslavie.
02:17Ses parents gagnaient très bien leur ville, ils avaient une maison secondaire, ils partaient
02:20en vacances.
02:21Tout allait bien.
02:22Et puis la gare éclatait.
02:23Sa famille a dû fuir, comme de nombreuses familles, ils étaient à bord d'un camion
02:25caché derrière les tapis, ils sont arrivés en France comme ceci, ils ont tout perdu.
02:29Leurs biens, leurs amis, leur famille, tout.
02:31On était trois femmes à l'écouter, les trois bouleversées, et c'est là qu'il y
02:33en a une qui était assise face à moi.
02:35Elle a pris la parole pour partager elle aussi son récit poignant.
02:38Donc deux points, ouvrez les guillemets, je comprends totalement ce que t'as vécu, parce
02:42que je viens de Strasbourg, et quand je suis venue m'installer à Paris, je me suis éloignée
02:45de tout le monde.
02:47Juste d'y repenser, ça m'émeut.
02:51Donc voilà, ma guélissière, je sais que vous avez réalisé des documentaires, vous
02:54avez écrit avec Fatma Es, mon frère, le djihad d'Ae Chez Moi, donc je me permets,
02:58c'est peut-être un sujet qu'il pourrait vous parler, parce qu'en terme de documentation,
03:03c'est relativement simple, tout se passe entre Strasbourg et Paris.
03:05Je vois bien des plans dans le train pour montrer l'état d'esprit morose du personnage
03:11principal.
03:12Moi je peux m'occuper de la mise en relation en espérant évidemment qu'elle soit pas
03:15partie vivre à Strasbourg, mais ça peut être pertinent pour vous, c'est ce que je
03:19vous l'ai dit.
03:20Je l'ai dit plusieurs fois dans mes chroniques, moi j'aime bien pouvoir m'identifier, c'est
03:23arrivé à la page 42 du livre, puisque Fatma parle de son frère Boubacar qui a une admiration
03:27profonde pour Ben Laden, et je cite « Il me raconte son histoire comme un beau conte
03:31pour enfant, son éducation très stricte par un père qui accrochait un fouet au mur et
03:36qui en eusse contre lui à la moindre incartade.
03:38Je me suis retrouvée.
03:39En fait l'histoire c'est que quand mes grands-parents maternels ont déménagé, leurs enfants sont
03:41tous allés déménager, et chacun a voulu partir avec des souvenirs, et ma mère elle
03:45a récupéré le martinet.
03:46Donc ça va, je ne l'ai pas pris, mais à la moindre connerie, en fait, elle nous le
03:50montrait, comme pour nous menacer, c'était soit ça, soit elle nous menaçait de partir
03:54en pension.
03:55Donc voilà, ce que je veux dire par là, c'est que possiblement j'ai eu une enfance
03:58relativement similaire à celle d'Oussama, Ben Laden, et même si j'entends bien que
04:04l'histoire de la pension ici dans le livre n'est pas précisée, et alors qu'est-ce
04:07qui a fait que Matthieu Noël m'a appelé « moi » et pas « Oussama » pour faire
04:11des chroniques ? Et ben en fait c'est qu'il est mort et c'est pas pratique pour l'écriture
04:14et la présence en studio.
04:16Nagui.
04:17Effectivement, merci Tania Nuttel d'avoir « raccroché les wagons » comme vous dites,
04:20on vous retrouve la semaine prochaine dans Zoum Zoum Zen, et toujours votre nouveau
04:23spectacle à Paris, et en tournée jusqu'en juin, toujours pas de titre en revanche.
04:26Tania Nuttel.
04:27Non, nouveau spectacle, ça suffit, je trouve.
04:28Nagui.
04:29Voilà, on verra, la nuit porte le conseil.