• le mois dernier
Derrière la communication officielle et les accolades, la sortie médiatique de Didier Deschamps répondait à des besoins urgents eu égard à sa position fragilisée en interne depuis quelques mois.

Le tout avec les jeux politiques et d'égo au sein de la Fédération française de football, notamment avec son président récemment élu, le très médiatique Philippe Diallo.

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--- TIMELINE ---
00:00 Introduction et la communication "officielle"
01:28 Cassure depuis un moment entre Deschamps et son groupe
02:14 Le pouvoir incroyable accordé à Deschamps à la FFF
02:45 Une relation alambiquée entre Deschamps et Diallo
03:45 Retour sur la relation Deschamps/Mbappé (et les mensonges)
04:54 La raison principale : solidifier de nouveau sa place pour une dernière aventure
05:57 Les jeux politiques et d'égo pour la succession (Henry, Zidane, agents...)
07:15 Anticiper pour éviter la patate chaude...
07:46 Gérer le retour de Mbappé et les non-dits latents
08:35 Conclusion

Catégorie

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Sport
Transcription
00:00Bonsoir à tous et bienvenue. L'univers footballistique est décidément incroyable.
00:04Devant les caméras, on a l'impression que tout le monde est ami avec tout le monde,
00:07qu'on va glorifier les uns et les autres et surtout qu'on va retenir uniquement le positif de chaque aventure.
00:12Puis lorsque la caméra est éteinte et les micros bien éloignés, le discours est complètement différent.
00:18C'est un numéro d'hypocrisie auquel l'équipe de France de football n'échappe pas
00:23avec la récente annonce de Didier Deschamps et les divers entretiens donnés par le prénom de la Fédération Française de Football, Philippe Diallo.
00:29Sur le papier, tout le monde est très content, ça va libérer l'équipe nationale, bravo Didier, 14 ans, etc.
00:35On a l'impression que voilà, c'est le monde des biseaux d'ours, tout le monde est très content.
00:38On parle même de spontanéité, Didier Deschamps, l'homme qui a toujours tout calculé par A plus B plus Z, etc.
00:45nous dit que finalement, on l'a relancé, qu'il a répondu à cette question.
00:48Je rappelle, je crois que l'intégralité de l'entretien sera diffusée sur le journal de 13h ce mercredi ou que sais-je encore.
00:54Et donc on a l'impression que voilà, tout va bien et que c'était la meilleure décision possible, timing et tout.
00:58Alors ce qui est très drôle déjà, c'est pourquoi Philippe Diallo réagit autant.
01:01C'est-à-dire que même encore ce matin, on calait des entretiens pour tout à l'heure et tout.
01:05Et le prénom de la Fédération Française de Football, il n'était pas au courant complètement.
01:09C'est-à-dire qu'il savait, il y avait déjà une discussion, il y a surtout pas mal de tensions entre les deux hommes.
01:13Donc l'intérêt de cette vidéo, c'est qu'on va sortir de la communication officielle,
01:17parce que ce qui est normal pour les annonceurs, pour l'image, on fait toujours croire que tout va bien dans le meilleur des mondes.
01:22Et puis on va comprendre un petit peu ce qui s'est passé.
01:24C'est très révélateur d'ailleurs de l'état de l'équipe de France actuelle et de la Fédération Française de Football.
01:29On le répète depuis un moment déjà.
01:31On a fait plusieurs vidéos sur le sujet.
01:33Didier Deschamps et son groupe, il y a eu une cassure.
01:35Aujourd'hui, le message ne passe pas vraiment.
01:37Il y a eu plusieurs réunions, je le rappelle, de joueurs disant qu'ils en avaient marre.
01:40Que ce soit pour les séances d'entraînement, qu'ils ne comprenaient pas vraiment ce qu'on leur demandait.
01:43Qu'ils étaient un peu livrés à eux-mêmes.
01:45Ils reprochaient que ça ne travaillait pas tellement.
01:47Il y avait beaucoup d'incompréhension.
01:49On reprochait même du favoritiste.
01:51Mbappé n'avait pas forcément plu.
01:53D'ailleurs, comme Amandine Tougriezman.
01:55Ce n'était pas les deux joueurs les plus aimés de l'équipe de France.
01:57Il y avait pas mal de petites incompréhensions comme cela.
01:59Et puis surtout, il y avait un manque de dialogue complet.
02:01Certains ne comprenaient pas les choix de Deschamps.
02:03Même à l'intérieur de son staff.
02:05Lui, c'était presque un petit peu isolé.
02:07C'était toujours la politique et tout ça.
02:09Donc, ça ne passait pas et c'est normal.
02:11Il y a une usure après plus de 10 ans. On peut le comprendre aussi.
02:13De l'autre côté, on avait un coach qui lui...
02:15La Fédération, on a l'impression que c'est à lui.
02:17Et il y a eu un pouvoir absolument incroyable
02:19qui avait été donné à l'époque par la directrice générale.
02:21L'ancienne de la Fédération Florence Ardoin.
02:23Et les résultats, évidemment, Deschamps.
02:25On peut comprendre. Mais on avait l'impression que parfois,
02:27c'était lui qui décidait de tout.
02:29Et qu'il avait le droit de vie ou de mort sur n'importe quoi.
02:31En somme, que c'était lui le véritable patron du football français.
02:33Certains disaient entre guillemets,
02:35pourquoi il n'est pas président.
02:37Et certains répondaient malicieusement que non, le meilleur job, c'est celui-là.
02:39Que ce soit vu les conditions salariales.
02:41Également, le temps de travail.
02:43Bref, on était un peu dans ce monde-là.
02:45Et puis, les mois ont passé.
02:47Et on était dans Interimaires.
02:49Et ils préparaient les élections.
02:51Et entre les deux hommes, c'était assez marrant.
02:53C'était un coup de non, j'aime pas trop.
02:55Après, Philippe Diallo, c'est génial.
02:57Ça avait étonné pas mal de personnes.
02:59Jusqu'à ce que Diallo récupère Jacques Binger.
03:01Un peu comme l'un de ses conseillers en termes de communication.
03:03Or, Jacques Binger, c'est un très proche de Zinedine Zidane.
03:05On l'avait évoqué lors des préparations des élections.
03:07Et là, Anne Massorane, ne vois-tu rien venir.
03:09Le sélection de l'équipe de France.
03:11Ben là, il le prend très très mal.
03:13Comment ça ? C'est une trahison.
03:15Et donc, entre les deux hommes,
03:17le fait que Jacques Binger arrive à Philippe Diallo,
03:19ça avait jeté un énorme froid.
03:21Dans le même temps, il y a aussi,
03:23les derniers rassemblements, ça s'était pas très bien passé.
03:25Vous vous rendez compte, quand même,
03:27qu'il y a certains joueurs qu'on choisit.
03:29C'est-à-dire, certains, je vais en rater un, etc.
03:31Parce qu'il y avait trois rassemblements assez rapprochés.
03:33C'est-à-dire que certains avaient des petits pépins.
03:35Mais ça avait pas vraiment été fait en concertation avec le staff.
03:37C'était un peu à la carte.
03:39Et honnêtement, quand tu connais Didier Deschamps,
03:41quand tu parles à tous les gens qui l'ont eu,
03:43What the hell ?
03:45Et surtout, l'épisode central,
03:47c'est vapé. Parce que je suis pas revenu
03:49sur l'interview qu'il a tenue à Monodachour.
03:51Parce qu'on aurait pu compter le nombre de mensonges.
03:53Il a quand même dit, mais c'est exceptionnel !
03:55Mais c'est vrai, mais vraiment, les joueurs de l'équipe de France.
03:57Mais il y en a plusieurs qui ont dit,
03:59c'est incroyable. Donc, ce serait
04:01Deschamps qui le prend pas, c'est pas lui qui a pas dit
04:03j'y vais pas.
04:05Alors là, et Deschamps qui dit rien à ça,
04:07c'est pareil, la communication officielle, je le répète,
04:09ce qui s'est passé, il y a des tensions
04:11entre les deux. Alors, ce qui est fou, parce que Deschamps a tout donné à Bappé,
04:13mais bon, soit ainsi. Faut toujours trouver un bouc émissaire,
04:15vous allez me dire. Et c'est le joueur
04:17qui a exprimé le fait qu'il était pas bien, etc.
04:19qu'il en avait marre des critiques. Parce que, la principale
04:21raison, c'était les critiques.
04:23Tout le monde est au courant. C'est un secret de
04:25Polychinelle. De faire croire que
04:27non, lui, il voulait... Bon, il va falloir arrêter de
04:29prendre les envois. Encore une fois, la communication officielle,
04:31et ce qui est fou, c'est que Deschamps,
04:332-3 fois a été désavoué, et continue de
04:35défendre. Alors, peut-être qu'il a ses raisons,
04:37parce qu'il dit, j'ai choisi, le brassard, etc.
04:39Il sait que ça n'a pas fait que des euros, non plus, dans le groupe.
04:41Donc, il se tient à ce choix-là, pour le
04:43revoir en mars. Peut-être que si le joueur, ça commence à
04:45être un petit peu mieux pour lui, il doit peut-être se sentir
04:47mieux. Donc, on va le souhaiter pour lui, pour l'équipe de
04:49France, etc. Mais, comme je vous dis,
04:51c'est très compliqué pour son groupe. Et là,
04:53qu'est-ce qu'a fait Deschamps ? C'est très simple, en fait. Quand tu
04:55passes un petit peu les appels et tout, il te disait,
04:57politique. C'est-à-dire, il prend
04:59de court tout le monde. Boom ! Parce qu'il n'y avait pas
05:01non plus un double. La Fedaye n'allait pas le virer.
05:03Mais là, c'est vraiment, il y avait une énorme
05:05maladie. Elle est de plus en plus grande. Quelque part,
05:07en faisant ça, c'est vrai, pour le coup,
05:09ça va être plus léger, parce que les joueurs se disent, ok,
05:11c'est la dernière. Lui, il se dit, je vais remontrer
05:13mon autorité. Parce que c'est vrai qu'elle a quand même été un petit peu
05:15sapeur, en disant, c'est moi le patron. On va repartir
05:17sur une dernière année. Regardez,
05:19c'est nous. Il y a souvent cette
05:21théorie du complot, avec Deschamps, on nous en veut, etc.
05:23Donc là, c'est pour essayer de re-centrer
05:25autour de lui, en disant, voilà, c'est la dernière aventure,
05:27les gars. Pour les, on va dire, les concentrer
05:29quelque part pour une dernière annonce. Alors, c'est pas
05:31forcément bête sur le principe. Et c'est surtout pour
05:33consolider et solidifier sa
05:35position, qui avait quand même été fragilisée, parce que
05:37les joueurs avaient exprimé un certain ras-le-bol.
05:39Mais de l'autre côté, la Fédération n'allait pas le virer.
05:41Je vous le dis tout de suite. Mais en même temps, quand
05:43il se dit, ouais, le Président, il prend comme conseiller
05:45un projet Zidane, etc. Et vu qu'on est dans
05:47une Fédération où les complots politiques,
05:49c'est à peu près monnaie courante, c'est un peu comme, malheureusement,
05:51dans plein de clubs de football, c'était
05:53une certaine logique pour réaffirmer sa position.
05:55Alors, petite anecdote vis-à-vis de ces
05:57conflits, mais lorsque Thierry Henry avait
05:59l'équipe pour les Jeux Olympiques, Deschamps espérait
06:01qu'il gagne, etc. Pour dire, regardez,
06:03le successeur, il est là, entre guillemets, parce qu'il
06:05voulait aussi son importance à ce niveau-là, pour pas que
06:07Zidane prenne la succession. On est vraiment dans la guéguerre d'ego,
06:09depuis le début. D'ailleurs, cette intervention,
06:11et les interventions de dialogue derrière,
06:13c'est de l'ego. C'est-à-dire, là,
06:15j'ai presque envie de dire, on s'en fout. Le mec, il vient de dire,
06:17en gros, je vais terminer mon contrat, ouais, super. Donc,
06:19pourquoi ça fait un tel point ? Pourquoi, après, on l'a fédé,
06:21il réagit de partout ? Mais c'est ridicule, quelque part.
06:23C'est juste que chacun veut montrer pour maîtriser,
06:25oui, c'est moi, etc. Vous imaginez
06:27à quel point, quand même, on est tombé dans le ridicule.
06:29Et pourquoi je parle de cet ego ? Parce que c'est ça.
06:31Ah non, moi, je veux plus ou moins choisir mon successeur,
06:33etc. On peut se demander aussi si les prérogatives
06:35d'un sélectionneur sont celles d'être, bah,
06:37qui reviennent normalement prendre la fédération, mais c'est encore autre chose.
06:39Et surtout, derrière, il y a ce conflit latent entre
06:41deux anciens associés, Jean-Pierre Bernays,
06:43l'agent de Deschamps, et Alain Migliasso, qui s'est historiquement
06:45occupé de Zinedine Zidane. Donc, il y a aussi ça, parce que
06:47aussi, pour Jean-Pierre Bernays, le fait de perdre
06:49potentiellement Didier Deschamps, bah, ça faisait qu'il a quasiment tout perdu.
06:51Là, aujourd'hui, il est encore conseillé à Martigues
06:53en Ligue 2, mais sinon, Jean-Pierre Bernays, aujourd'hui,
06:55dans le milieu du foot, ça ne pèse quasiment plus rien.
06:57Et donc, la dernière chose vraiment importante
06:59pour lui, c'est
07:01le coach en équipe de France, Didier Deschamps.
07:03Donc, il y a tous ces jeux politiques derrière, mais je le répète,
07:05s'il a fait cette déclaration, alors, lui,
07:07il va jouer le coup de la spontanéité.
07:09Alors, peut-être que c'est moi qui suis trop cynique, mais pour quelqu'un
07:11qui a toujours tout calculé, ça me paraît un petit peu gros, quand même.
07:13Et surtout, quand t'appelles pas mal de personnes
07:15à la fédération française, on te dit que là, en effet,
07:17il y a quand même un mal-être, on va dire,
07:19des malentendus vis-à-vis de la direction, vis-à-vis un petit peu
07:21des joueurs. Donc là, il remet, quelque part, l'église
07:23au centre du village, c'est-à-dire Didier Deschamps au centre du village
07:25au cas où on fait une dernière aventure, et voilà.
07:27Comme ça, il est sûr aussi d'aller à la Coupe du Monde, peut-être d'appeler
07:29certaines choses et de re-motiver.
07:31Donc, quelque part, c'est pas bête. En termes politiques,
07:33de toute façon, Deschamps est ultra fort politiquement
07:35et là, ce qu'il a fait, c'est très fort, il a devancé tout le monde
07:37parce qu'il sentait un petit peu la patate chaude arriver.
07:39Donc, ça, c'est nickel. Maintenant,
07:41il va falloir que ça s'accompagne d'éléments concrets
07:43parce que les derniers stages ont quand même été
07:45pas fous, même si, on va le dire,
07:47l'absence de Bappé, ça avait aidé pas mal
07:49de mecs en interne. Donc, le retour, il va falloir
07:51comment le gérer parce qu'il y en a qui n'ont pas vraiment accepté,
07:53que ce soit ses déclarations, que ce soit le fait qu'il ne vienne pas,
07:55etc. Sachant qu'il y a toujours cette petite
07:57tension pour le brassard, donc on en revient encore une fois
07:59à de l'égo, et on ne doute pas que Deschamps,
08:01peut-être requinqué, revigoré, pourra peut-être
08:03retrouver un peu ce qui faisait sa force
08:05parce que, je répète, depuis un an, l'équipe
08:07est en pilotage automatique, comme la Fédération
08:09peut un peu l'être. Enfin, je terminerai là-dessus,
08:11mais donc, il était un petit peu au courant parce que
08:13tout le monde sait ce qui va se passer derrière. Diallo,
08:15lui, qui a été réélu, enfin, qui a été élu, excusez-moi,
08:17de très peu au final, il pensait gagner très largement,
08:19ça a été très serré au final. Eh bien, lui,
08:21il veut faire quoi ? Évidemment, récupérer Zidane pour dire
08:23regardez, je vous ramène Zidane pour la popularité et tout. Enfin bon,
08:25ça, on est encore très très loin, mais ça, ce que
08:27je vous dis, c'est à leur âge, c'est ça. C'est
08:29vraiment des considérations électorales
08:31ou politiques ou d'image. Le reste,
08:33le foot, vous oubliez vraiment. Donc, vous en conviendrez
08:35que c'est un petit peu ridicule parce qu'il y a encore
08:37beaucoup, beaucoup de choses à gérer en équipe de France,
08:39je répète, tous les noms dits qu'il y a eu depuis un moment,
08:41va falloir les faire parce que c'est bien beau de parler
08:43à TF1, que sais-je, pour annoncer ça, là, on se fait tous
08:45des bisous sur la joue, des mots Instagram et tout,
08:47mais si, à un moment donné, ça va être un peu plus
08:49dur à partir de mars, je suis très curieux
08:51de voir l'évolution de ces prochains mois parce que je vous dis,
08:53ça ne va pas apaiser non plus toutes les tensions
08:55qui peuvent exister dans le groupe et également la fédération.
08:57On a un président qui, visiblement, veut occuper
08:59l'espace médiatique pour montrer que c'est lui le patron
09:01après tout ce qui s'est passé. Vous en conviendrez,
09:03c'est un petit peu ridicule et on va espérer une seule chose,
09:05c'est que ces prochains mois jusqu'en 2026,
09:07on arrête de parler de l'équipe de France pour de l'égo, des affaires
09:09extra-sportives ou des élections, que sais-je encore,
09:11mais pour ce qu'elle sait faire de mieux historiquement,
09:13c'est-à-dire gagner des matchs et parler de football.
09:15Et ça, c'est le vœu le plus cher. Sur ce,
09:17keep the faith.

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