• il y a 4 heures
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News.
00:00:04Dix ans après la prise d'otage qui avait causé la mort de quatre personnes dans l'hypercachère
00:00:08de la Porte de Vincennes à Paris et face à une recrudescence des actes antisémites,
00:00:13l'hommage qui sera rendu dans 30 minutes, mais qu'on va suivre évidemment, résonne
00:00:17tout particulièrement.
00:00:18On retient souvent le nom des assassins, trop rarement celui des victimes.
00:00:22Dix années ont passé depuis le 9 janvier 2015, dix années depuis la mort de Johan
00:00:26Cohen, de Philippe Brahm, de François-Michel Saada et de Yoav Attaf, tués par un terroriste
00:00:33islamiste alors qu'ils faisaient leurs courses évidemment, on y sera tout à l'heure pour
00:00:37l'hommage.
00:00:38Jean-Marie Le Pen était antisémite, pas sa fille, affirme le maire de Béziers, Robert
00:00:42Ménard, qui dit par ailleurs tout son dégoût des scènes de liesse qui ont accompagné
00:00:45la mort du père Le Pen.
00:00:47La France Insoumise, quand elle, affirme qu'il s'agit de liberté d'expression même quand
00:00:51il s'agit d'un mort.
00:00:53Respecter la figure du président de la République, respecter la fonction est une chose et l'homme.
00:00:58Brigitte Macron estime que les français devraient respecter son mari, qui est parfois
00:01:02meurtri par ce qu'il entend, on l'écoutera.
00:01:06Et puis des destins sacrés, avec le livre d'Alessandra Martinez qui redresse la vie
00:01:11extraordinaire de Dix parcours, à couper le souffle dans une société qui manque sacrément
00:01:17de transcendance, nous en parlerons également, voilà pour le programme, mais tout d'abord
00:01:21place au journal, bonjour à vous chers Somaïa Labidi.
00:01:24Bonjour Sonia, bonjour à tous, à la lune de l'actualité, hommage du président de
00:01:27la République aux victimes de l'attentat de l'Hyper Cacher, vous allez le voir sur
00:01:32ce tweet posté sur X, Emmanuel Macron a posté la photo des quatre hommes qui ont été
00:01:36tués par le terroriste à Medi-Cou les Bellis il y a dix ans maintenant.
00:01:40Elle s'en est sortie mais restera à jamais marquée par cette terrible épreuve, Céline
00:01:45fait partie des otages qui ont survécu à cet attentat, elle est revenue pour nous sur
00:01:49cette journée du 9 janvier 2015, Inès Alikhan.
00:01:53Au matin de ce 9 janvier 2015, Céline faisait ses courses à l'Hyper Cacher de Vincennes,
00:02:00elle était à la caisse du magasin quand soudain elle a entendu des bruits de tir,
00:02:05ses premiers réflexes, se cacher sous la caisse et ne pas se faire remarquer par le
00:02:09terroriste à Medi-Cou les Bellis qui venait de tuer trois personnes.
00:02:12Je le vois recharger ses armes et après c'est le petit jeune qui s'est fait tuer juste
00:02:17devant nous, le petit Yohan, il a voulu lui arracher une arme pour pouvoir le tuer et
00:02:25ça a été fatal.
00:02:26C'est alors que l'assaillant les menace de leur réserver le même sort.
00:02:30De là il nous a dit n'essayez surtout pas de faire ça parce que sinon je vous tue tous.
00:02:35Je pense qu'il était bien conscient de ce qu'il faisait, calme il était très calme,
00:02:39les premières questions qu'il nous a posées c'est de savoir de quelle religion on était,
00:02:44il y a des gens qui ont essayé de parler avec lui, essayer de comprendre pourquoi il
00:02:47était là, pourquoi il faisait ça.
00:02:49Pendant plus de quatre heures, le terroriste retiendra 25 personnes en otage.
00:02:53Au moment de l'assaut, on s'est jeté au sol mais je n'avais plus à regarder ni à droite
00:03:00ni à gauche, ni nulle part, je m'étais recroquevillé au sol et j'ai essayé de me protéger.
00:03:04J'ai eu très très peur en fait, je ne voulais pas sortir du magasin, je lui ai dit il va
00:03:09nous tirer dessus, je n'avais pas l'impression, je n'avais pas compris qu'il était déjà
00:03:13mort.
00:03:14La police leur ordonnera de sortir à ce moment là.
00:03:17Ça fait déjà dix ans et je pense que je ne serai jamais guérie de ce qui s'est passé.
00:03:23Au total, l'attentat au sein de l'hyper cachère fera quatre victimes.
00:03:27Dans le reste de l'actualité, les partenaires sociaux reçus à Matignon, François Béroux
00:03:33consulte les syndicats en vue de nourrir le dialogue social, des consultations qui commencent
00:03:38mal selon le président de la CFE CGC.
00:03:40Ça commence très très mal parce qu'on voit bien que l'espace du débat rationnel
00:03:47aujourd'hui est d'une très très petite surface.
00:03:50Pourquoi je dis ça ? C'est que nous venons avec cet argument de bon sens qui est de dire
00:03:55que sur la question des retraites, il ne faut pas raisonner globalement comme s'il n'y
00:03:58avait qu'un seul système et qu'il ne faut pas mélanger dans l'analyse, notamment dans
00:04:01l'analyse et le recueil des problèmes, la retraite par répartition qui est typiquement
00:04:06la retraite des agents du privé et la retraite du public et notamment les fonctionnaires
00:04:10d'Etat qui n'est pas un régime par répartition.
00:04:13Et là, M. le Premier ministre nous dit, écoutez, moi je ne veux rien entendre, pour moi c'est
00:04:18un régime global et de toute façon c'est tout le monde qui doit payer, c'est pas l'Etat.
00:04:22On passe à présent à ce drame dans le Nord, deux morts et 20 blessés à cause de l'épisode
00:04:27neigeux intense qui sévit depuis hier dans la région.
00:04:30Selon le préfet, un sans-abri est mort de froid et une autre personne s'est tuée en
00:04:34glissant sur un trottoir.
00:04:35Il faudra d'ailleurs attendre la mi-journée pour espérer une accalmie, prévient d'ores
00:04:39et déjà Météo France.
00:04:41Et puis vous allez découvrir la carte des nombreux foyers qui rangent la Californie
00:04:46avec un lourd bilan déjà outre-Atlantique, au moins 5 morts dans les incendies qui ravagent
00:04:51actuellement plusieurs quartiers de Los Angeles.
00:04:53Favorisés par les vents et la sécheresse, les feux sont devenus incontrôlables.
00:04:57Conséquence, des milliers d'habitants, y compris à Hollywood, ont dû être évacués.
00:05:01Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi, Sonia.
00:05:05Merci cher Somaya, on reviendra évidemment à Los Angeles pour ces incendies terribles
00:05:11avec notamment notre correspondant sur place, Ramzi Malouki.
00:05:14Mais tout d'abord, je salue nos invités, Paul Melun, merci d'être là et bonjour à vous.
00:05:19Bonjour Sonia.
00:05:20Tout comme Gabriel Cluzel qui nous fait l'amitié d'être présente, bonjour.
00:05:22Jonathan Cixous nous accompagne, bonjour à vous.
00:05:24Et André Valigné présent, merci d'être là et bonjour à vous.
00:05:28Je le disais, nous allons suivre à partir de 12h30 tout à l'heure l'hommage aux victimes
00:05:33de l'hyper cachère.
00:05:35Il est vrai qu'on a malheureusement retenu le nom du terroriste islamiste,
00:05:39ce qu'on ne cite pas assez souvent, mais c'est une autocritique.
00:05:42Évidemment, le nom des victimes et nous le ferons en évoquant la recrudescence de l'antisémitisme.
00:05:48Mais en parlant justement d'antisémitisme, je voudrais vous faire écouter ce matin la réaction du maire de Béziers, Robert Ménard.
00:05:55Il affirme, et d'ailleurs Jean-Marie Le Pen a été condamné, que Jean-Marie Le Pen était, comme il l'a dit, antisémite,
00:06:02pas sa fille et il met au défi quelqu'un de trouver une phrase, la moitié d'une phrase à caractère antisémite
00:06:08ou susceptible de nourrir l'antisémitisme de la part de Marine Le Pen.
00:06:12Écoutons-le.
00:06:14Je n'ai jamais voté Jean-Marie Le Pen, alors que j'ai voté Marine Le Pen.
00:06:17Je le dis parce que je pense que ceux qui disent c'est la même chose disent des imbécilités, des imbécilités.
00:06:23Autant Jean-Marie Le Pen a eu des propos devant moi.
00:06:26Moi, j'ai fait, j'ai travaillé avec lui sur des livres et tout ça.
00:06:30Autant il a eu des propos antisémites insupportables, autant de Marine Le Pen.
00:06:34Je n'ai jamais entendu le quart d'un mot raciste ou antisémite.
00:06:38Je le dis parce que ça aussi, c'est une facilité.
00:06:41Tout ça, c'est la même chose, c'est la même famille.
00:06:42Non, il y a eu une vraie rupture.
00:06:45C'est une vraie rupture.
00:06:47De votre point de vue, c'est le cas, Paul Melun.
00:06:48Moi, je pense qu'il a raison, c'est-à-dire que le procès, plus généralement, qu'on fait au Rassemblement national,
00:06:53comme si les partis étaient figés dans le temps et que ce qui était un parti en 72, au moment de sa création,
00:06:58était la même chose en 2025, ça n'a aucun sens.
00:07:02On ne fait pas le procès au PCF de M. Roussel d'aujourd'hui,
00:07:05d'être complice de Brejnev ou de pleurer la mort de Staline en 53.
00:07:09On ne fait pas le procès aux socialistes.
00:07:11On ne leur dit pas en fait, votre ligne, c'est épiné.
00:07:13Ça n'aurait aucun sens.
00:07:14Il n'y a que le Rassemblement national auquel on dit,
00:07:17vous êtes dépositaires des déclarations abominables.
00:07:19Du reste, sur Durafour Crématoire, les horreurs antisémites qui ont pu être dites.
00:07:24Marine Le Pen n'a pas à payer pour cela.
00:07:27Jugeons Marine Le Pen sur ce qu'elle a pu dire de sa carrière politique,
00:07:31de ce qu'elle a dit publiquement et dans ses déclarations publiques,
00:07:34je me range là-dessus à ce que dit Robert Ménard,
00:07:36je ne vois pas une once d'antisémitisme.
00:07:39Par conséquent, je ne vois pas pourquoi est-ce qu'on lui ferait ce procès-là.
00:07:42Ça serait peut-être même d'ailleurs stigmatisant ou essentialisant.
00:07:45Ça veut dire que vous êtes finalement ce qu'est votre père ou votre grand-père.
00:07:49Je ne vois pas pourquoi est-ce qu'elle aurait droit à ce mauvais procès
00:07:52et que tous les autres n'y auraient pas le droit.
00:07:53Alors, Robert Ménard qui fait le procès, en tous les cas qui estime
00:07:56que ceux qui nourrissent la haine antisémite aujourd'hui, c'est l'extrême gauche.
00:08:00Écoutons-le.
00:08:02La France insoumise qui parle d'antisémitisme.
00:08:05Et ils sont quoi, la France insoumise ?
00:08:07Et les propos d'un certain nombre de responsables de la France insoumise,
00:08:10ils ne sont pas antisémites ?
00:08:11Ils ne sont pas antisémites, mais vous vous dites, vous hallucinez,
00:08:14comme disent nos enfants.
00:08:15Ces gens-là qui viennent vous donner des leçons de morale et qui viennent dire
00:08:20Ah non, non, on n'est pas comme ça.
00:08:22Mais ils sont les pires aujourd'hui.
00:08:24Il y a eu longtemps un antisémitisme d'extrême droite.
00:08:26Bien sûr, on ne va pas nier ça.
00:08:28Et il y avait des gens au Rassemblement national et au Front national qui étaient antisémites.
00:08:31Évidemment, et Jean-Marie Le Pen l'était.
00:08:33Mais aujourd'hui, l'antisémitisme, il est porté par qui ?
00:08:36Évidemment, par la France insoumise.
00:08:38Enfin, attendez, on ne va pas ici faire la liste de tous les propos
00:08:42qui ne sont pas sur Israël, qui sont sur les Juifs.
00:08:44Parce que derrière la mise en cause du sionisme, il y a de l'antisémitisme.
00:08:49Et il nourrit ça.
00:08:51Alors, Jean-Luc Mélenchon est-il, Gabriel Cluzel, de par sa fonction tribunicienne,
00:08:55ces dérapages, très contrôlés d'ailleurs, pour ne pas être condamnés aussi sur l'antisémitisme ?
00:08:59L'héritier, vous l'avez lu, il y a quelques papiers de Jean-Marie Le Pen.
00:09:04Je voudrais que vous regardiez ce dessin de plantu,
00:09:06de dessinateur plantu qui a beaucoup, beaucoup fait réagir
00:09:09et qui fait un parallèle entre Jean-Marie Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
00:09:13Avec cette légende, l'antisémitisme reste résiduel en France,
00:09:16ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon.
00:09:18Et la phrase de Jean-Marie Le Pen,
00:09:20« Les chambres à gaz sont un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ».
00:09:24Est-ce que ce parallèle vous semble réel ?
00:09:28Deux points.
00:09:30Il ne faut quand même pas raconter n'importe quoi.
00:09:33J'entends lire ici et là que pour ainsi dire, Jean-Marie Le Pen était un nazi.
00:09:37Rappelons qu'il a quand même perdu son père à la Deuxième Guerre mondiale.
00:09:40Il est allé à 13 ans reconnaître les restes d'un père qui avait imaginé,
00:09:45qui avait explosé sur une mine.
00:09:48Et il a souhaité à 15 ans s'engager dans la résistance.
00:09:51Donc il fait un nazi assez relatif, on va dire.
00:09:53Bon, deuxième point.
00:09:55Moi, je trouve ce parallèle faux.
00:09:57Je trouve ce parallèle tout à fait faux et facile, en fait.
00:10:00Parce que la principale différence entre les deux,
00:10:02et qui fait à mon avis une grosse,
00:10:05un, comment dire, un hiatus énorme sur le plan de la dangerosité,
00:10:08c'est que Jean-Marie Le Pen a été provocateur, certes,
00:10:12mais il n'a jamais fait de l'antisémitisme son fond de commerce.
00:10:16Il n'a jamais eu une démarche électoraliste dans son antisémitisme.
00:10:20On voit bien que pour Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise,
00:10:24le sujet est tout à fait différent dans une époque extrêmement inflammable.
00:10:32Et donc, si vous voulez, je trouve que d'une certaine façon,
00:10:35c'est dédouaner un peu vite Jean-Luc Mélenchon de ce qu'il fait actuellement.
00:10:40C'est votre avis aussi, Jonathan Sachs ?
00:10:42Je dirais même plus loin, c'est-à-dire que les outrances de Jean-Marie Le Pen ont été,
00:10:46et on l'a dit ces derniers jours, il a été son pire ennemi, en quelque sorte,
00:10:49en politique, en se bloquant politiquement
00:10:52et en faisant dresser des fronts républicains contre lui.
00:10:58Ce sont ces outrances qui inventent, en réaction à cela,
00:11:02cette idée de front républicain, en somme.
00:11:04Et je note que les mêmes outrances de la part de Jean-Luc Mélenchon,
00:11:07elles, elles lui font gagner des voix.
00:11:09Et je pense qu'il y a un changement, parce que ces gens...
00:11:13Et la différence aussi, c'est que Jean-Marie Le Pen a toujours respecté le souffrage universel.
00:11:17Jean-Luc Mélenchon passe son temps à le contester.
00:11:20Il y a un changement, effectivement, de société et d'électeur en France.
00:11:25Et je trouve que ces deux carrières le prouvent.
00:11:27Certains vous diraient que Jean-Luc Mélenchon, certes abonné à la polémique
00:11:31et avec ses visions électoralistes, n'a jamais tenu des propos.
00:11:35En tous les cas, ils sont tombés sous le coup de la condamnation.
00:11:37Il a quand même remis en cause, pardon, je ne voulais pas prendre le temps de parler des autres,
00:11:40mais vous vous souvenez de l'affaire Mérat ?
00:11:42Oui, bien sûr.
00:11:43Où il a dit quand même, c'est bizarre, il y a toujours un attentat dans des périodes d'élections.
00:11:48Je peux dire que ça aurait été sorti par Jean-Marie Le Pen ou quiconque d'autre.
00:11:51C'était plus complotiste, quand c'est fait.
00:11:53Oui, oui, enfin...
00:11:55Mais c'est un complotisme assez suspect, quand même.
00:11:59Et j'imagine les conséquences pour tout autre que Jean-Luc Mélenchon.
00:12:03C'est vrai.
00:12:03C'est vrai qu'il y a parfois un dessin, pour parler du dessin de plan,
00:12:06où tu peux dire davantage qu'une comparaison, que des phrases, qu'une analyse politique.
00:12:10Quel est votre avis, André Valény ?
00:12:13Moi, je ne pense pas que ce dessin soit très judicieux.
00:12:17Je ne mets pas du tout les deux choses sur le même plan.
00:12:22Jean-Marie Le Pen était antisémite.
00:12:23Tout le monde le dit aujourd'hui.
00:12:25Tout le monde le reconnaît.
00:12:27Je ne pense pas que Marine Le Pen le soit.
00:12:30Toujours difficile de sonder les reins et les cœurs.
00:12:31Mais c'est vrai qu'à ce jour, elle n'a jamais commis aucune faute dans ce domaine,
00:12:36dans ses déclarations, en tout cas.
00:12:39Quant à Jean-Luc Mélenchon, moi, je ne suis pas sûr qu'il soit antisémite non plus.
00:12:44Il vient de la gauche républicaine, laïque.
00:12:47C'était vraiment un homme de gauche, à l'origine.
00:12:49C'est loin, la gauche laïque.
00:12:51Mais le problème, aujourd'hui, tout le monde le sait,
00:12:53c'est que Jean-Luc Mélenchon essaie d'attirer la France insoumise,
00:12:56un électorat qui, lui, est sensible aux thèses antisémites,
00:13:00à cause d'Israël, du sionisme, etc.
00:13:03Il essentialise quand même une population dont il pense qu'elle est toute sensible à...
00:13:08C'est ça qu'on doit les reprocher à Jean-Luc Mélenchon.
00:13:10Je voudrais, justement, alors peut-être que la foule,
00:13:13ce qui est incroyable dans la foule qui s'est rassemblée,
00:13:16que ce soit à Paris, à Marseille ou à Lyon,
00:13:19c'est que la plupart, je ne sais pas, là, je ne peux pas sonder les reins et les cœurs,
00:13:22mais je suppose qu'ils votent pour un parti qui nourrit la haine antisémite
00:13:26et qu'ils se sont mobilisés, enfin, ils ont dansé sur le cadavre de quelqu'un
00:13:28qu'ils considèrent, par ailleurs, comme étant antisémite.
00:13:31– Bien, ce n'est pas une contradiction près, en tous les cas,
00:13:34ces scènes ont provoqué un dégoût véritablement profond chez Robert Ménard.
00:13:39Alors lui, il englobe toute la gauche derrière ces scènes-là.
00:13:42Vous allez me dire ce que vous en pensez, écoutons-le.
00:13:46– Sur les gens qui ont manifesté, mais c'est des charognards.
00:13:49C'est quoi, madame, c'est quoi de se jeter sur un cadavre ?
00:13:54Il vous arriverait, je suppose, qu'il y a des gens que vous détestez,
00:13:58il y a des gens que je ne supporte pas, la détestation c'est une autre paire de manches,
00:14:01mais enfin, vous allez boire du champagne sur leur corps ?
00:14:05C'est au sens propre une obscénité, une obscénité.
00:14:09Qu'est-ce que ça veut dire une obscénité ?
00:14:10C'est des choses qui ne se font pas, madame, il y a des choses qui ne se font pas.
00:14:14– Et un peu plus loin, que la question lui est posée sur une certaine gauche,
00:14:18qualifiée parfois dans le Figaro par la gauche kéfiée,
00:14:21en tous les cas une extrême gauche, il dit non, c'est toute la gauche
00:14:23parce que le Parti socialiste n'a pas encore rompu, c'est vrai André Vallée,
00:14:28il n'a pas rompu, non, c'est faux, il n'a pas rompu ?
00:14:30– C'est totalement faux, si c'était moins un socialiste qui était à la Bastille ou à la République.
00:14:36– Ah non, non, non, ce n'est pas ainsi qu'on voit les choses,
00:14:37c'est-à-dire qu'il y a une complicité dans le fait que, électoralement,
00:14:41les socialistes sont encore associés au Nouveau Francophon.
00:14:43– Ah ben ça, moi je le déplore aussi.
00:14:44– La France insoumise, je pense que c'est ce qu'il veut dire.
00:14:46– Mais de là à dire que toute la gauche s'est lamentablement comportée
00:14:51en allant à la Bastille ou à la République ce soir-là
00:14:54pour exprimer sa joie après la mort de Jean-Marie Le Pen,
00:14:57non, toute la gauche n'est pas réductible à ces espèces d'imbéciles,
00:15:02de gens idiots qui sont allés fêter un mort.
00:15:06Enfin, on doit s'incliner devant la mort, quel que soit celui qui est mort,
00:15:10s'incliner devant la douleur de sa famille, et j'ai trouvé ça obscène.
00:15:13Oui, Ménard a raison, c'était obscène ce qui s'est passé à la République.
00:15:16– Ça serait quand même faire beaucoup d'honneur à ces groupuscules,
00:15:18souvent violents d'ailleurs, souvent insultants,
00:15:21et là parfaitement obscènes, de dire qu'ils représentaient toute la gauche,
00:15:24y compris les électeurs de gauche.
00:15:26Je pense qu'il n'y a pas un quart des électeurs de gauche
00:15:28qui pourraient soutenir une démarche si dégoûtante.
00:15:30– Personne ne dit ça, ce qu'on dit c'est que Mathilde Panot y a vu
00:15:33l'expression de la liberté d'expression,
00:15:36Mathilde Panot qui est encore associée jusqu'à ce jour,
00:15:39ou alors on ne peut pas dire ce qui se passe dans la vie politique,
00:15:42à Monsieur Ford, c'est tout.
00:15:44– Mais vous avez raison, et pour rester dans le thème,
00:15:47je me souviens d'un temps pas si lointain, et même presque actuel,
00:15:51où on sommait la droite de se désolidariser,
00:15:55si tant est qu'elle était solidaire un jour,
00:15:57d'ailleurs du Front National,
00:15:59dès qu'il y avait précisément une sortie de route de Jean-Marie Le Pen ou autre,
00:16:03là c'est quand même une foule rassemblée.
00:16:05Moi j'ai trouvé ça extrêmement inquiétant, je vais vous dire,
00:16:07parce qu'il est une chose de danser sur un cadavre, c'est vrai,
00:16:13il en est encore une autre de dire de gens vivants,
00:16:15on vous souhaite la même chose.
00:16:17Normalement un adversaire, on souhaite la victoire contre lui,
00:16:20on souhaite sa défaite, on ne souhaite pas sa mort.
00:16:22Là, normalement on a un surmoi qui empêche en plus de le dire,
00:16:26quand bien même on le penserait,
00:16:27il m'arrivait de me dire, tiens mon prof de maths je ne l'aime pas beaucoup,
00:16:30mais néanmoins je n'irais pas dire que je souhaiterais qu'il soit mort.
00:16:33Et bien là, collectivement, il souhaite la mort,
00:16:36il y a eu des slogans, il faut voir les slogans.
00:16:38– Oui, tout à fait.
00:16:39– Et moi, il se trouve, je vais rajouter un petit truc,
00:16:41c'est que nous avons un journaliste de Boulevard Voltaire,
00:16:43Jean Bexson pour ne pas le nommer,
00:16:45qui est allé faire un tour à Place de la République
00:16:47pour voir ce qui restait comme tag sur la Place de la République,
00:16:51parce que vous savez qu'après que ces petits bourgeois
00:16:52aient gentiment tagué toute la nuit et fait la fête,
00:16:54fait couler le champagne, au petit matin,
00:16:56il y a des gens de la mairie de Paris qui nettoient.
00:16:58Donc avant que tout soit nettoyé, il est allé voir,
00:17:01il y avait une phrase qui est quand même extrêmement choquante,
00:17:03il l'a mise sur X, du reste,
00:17:06Marine Marion Lapidation,
00:17:09donc Mathilde Panot, elle continue là de trouver que ce n'est pas choquant,
00:17:13là, les droits des femmes, on s'en fiche,
00:17:15puis la lapidation, c'est évocateur quand même.
00:17:17Donc si vous voulez, tout cela devrait être condamné
00:17:21unanimement, unanimement par la gauche,
00:17:24tout le monde, tout le monde devrait être d'accord,
00:17:26c'est un point de civilisation, c'est Antigone,
00:17:28tout le monde devrait être d'accord pour dire,
00:17:30non mais attendez, il est mort, il a une famille,
00:17:32on respecte le temps de la mort.
00:17:35– Ces scènes, elles ont eu lieu, quel soir ?
00:17:39Le 7 janvier ?
00:17:40– Le soir, le soir de la mort.
00:17:42– Malheureusement, si on pouvait faire un rêve,
00:17:44mais c'est de l'ordre tellement de l'irréel,
00:17:47c'est-à-dire que le 7 janvier, on n'aurait pu penser
00:17:49que dix ans après…
00:17:50– Il manifesterait pour Charlie.
00:17:51– Voilà.
00:17:52– C'est à tort là, occulter.
00:17:53– Vous avez vu, même dans le débat public,
00:17:55on n'y a même pas pensé pour vous dire combien malheureusement…
00:17:58– Il y avait les paysans pour lesquels ils auraient pu manifester
00:18:01qui étaient dans Paris.
00:18:02Il y avait Charlie qui a priori était plutôt de leur bord, de gauche.
00:18:05Et bien rien du tout, que dalle.
00:18:06– Les paysans ont eu l'interdiction de manifester.
00:18:08– Et les paysans qui ont eu l'interdiction de manifester.
00:18:10– Et cette manif abjecte effectivement,
00:18:12les mots de remer Ménard sont impeccables à ce sujet,
00:18:15n'a pas eu également d'autorisation de manifester
00:18:17de la part de la préfecture.
00:18:19Ça a été reconnu comme un rassemblement spontané.
00:18:22Et ces appels à la lapidation en plein Paris
00:18:25devraient être poursuivis.
00:18:27Enfin, si vous voulez, il y a une sorte d'abjection totale.
00:18:30Quelques heures avant, il y avait également eu,
00:18:32ou c'était quelques heures après plutôt,
00:18:34la publication par Images de photos de Marine Le Pen
00:18:37dans son avion qui venait d'apprendre la mort de son père.
00:18:40C'est d'une indignité absolue.
00:18:42Images a retiré la photo quelques instants après,
00:18:44mais elle a quand même été diffusée.
00:18:46Il y a quand même eu l'idée et les actes de publier une telle photo.
00:18:50– Il y a autre chose aussi évidemment,
00:18:52mais là on est dans une analyse un peu plus autre que politique.
00:18:55C'est vrai, qu'est-ce que ça dit d'une société ?
00:18:57C'est-à-dire danser sur un cadavre.
00:18:59– Vous aviez l'expression, c'est vous qui l'avez trouvée,
00:19:01je crois sur le site de Boulevard Voltaire,
00:19:03en tout cas c'est votre journal,
00:19:05on dirait que c'était les feux de joie
00:19:08où, si vous voulez, on danse autour d'un bûcher de sorcières.
00:19:11– Un bûcher de sorcières, oui.
00:19:13– Ça nous renvoie à des temps…
00:19:15– Mais je crois que c'est l'effet de la diabolisation,
00:19:17c'est qu'ils ont vraiment cru que c'était le diable,
00:19:19donc ils l'ont déshumanisé complètement.
00:19:21Et ils se sont dit, on peut le faire brûler comme une sorcière.
00:19:23Ça renvoie quand même à…
00:19:25– Une parenthèse peut-être, difficile de dire qui il y avait,
00:19:28mais vous avez dit des bourgeois,
00:19:30il n'y avait pas beaucoup les quartiers.
00:19:32– Ce n'était pas une publique de banlieue, non.
00:19:34– C'était plutôt monocle.
00:19:35– Est-ce que c'est culturel ? Je ne sais pas, c'est une question.
00:19:37– Ça ressemblait plutôt à un public de Sciences Po et de l'ONS, voilà.
00:19:39– Il y avait peut-être les…
00:19:42– La remarque, moi, m'a sauté aux yeux,
00:19:45mais c'est toujours délicat comme sujet.
00:19:48– Sociologiquement, on détecte bien, effectivement,
00:19:50de quel étiage il s'agit, vous avez raison.
00:19:52Après, ce que ça dit de la société, ou en tout cas de ces gens-là,
00:19:55ça dit quelque chose quand même,
00:19:57de vous qui avez beaucoup travaillé, Sonia,
00:19:59sur les dimensions de sacralité, de sacré.
00:20:01Là, il y a une dimension aussi de profanation,
00:20:04il y a une dimension d'irrespect total, du deuil,
00:20:07chose qui est plutôt commune à toutes les civilisations dignes de ce nom.
00:20:11J'observe par ailleurs que Jean-Luc Mélenchon,
00:20:13pour lequel j'ai rarement des mots positifs ces derniers temps,
00:20:15a, dans son tweet, été sur une ligne un peu différente
00:20:17de ces gens-là et de la ligne de Mathilde Panot,
00:20:19puisque lui a parlé de dignité, face à la mort, voilà.
00:20:23Donc, si vous voulez, il y a quand même là,
00:20:25chez ces jeunes gens, une rupture,
00:20:27y compris avec leur propre histoire,
00:20:29de mémoire de l'histoire de la Ve République.
00:20:31Je ne me souviens pas qu'un personnage de premier plan
00:20:33comme Jean-Marie Le Pen, après sa mort,
00:20:35il y ait eu de telles liesses.
00:20:37Il y en a eu à la mort de Mussolini,
00:20:40lorsqu'il était pendu à un creux de boucher dans l'Italie du Nord.
00:20:42Il y en a eu avec des dictateurs,
00:20:44il y en a eu récemment en Syrie,
00:20:46avec des membres de la famille de Bachar el-Assad,
00:20:48mais avec un homme politique
00:20:50et Bachar el-Assad, c'est parce qu'il l'a reparti.
00:20:52Qui, de fait, n'a jamais été aux responsabilités.
00:20:55Il ne faut pas l'accuser de quoi que ce soit, là, en l'occurrence.
00:20:57D'ailleurs, ce qu'a dit la porte-parole du gouvernement,
00:21:00qui a repris d'ailleurs ce qu'avait dit sur X,
00:21:02Jean-Marie Le Pen, à propos de Jacques Chirac,
00:21:04était parfait, même mort,
00:21:06l'ennemi a droit au respect.
00:21:08Le respect, la dignité,
00:21:10c'est l'hommage aux victimes.
00:21:12On va voir cette image, puisque la cérémonie se prépare.
00:21:14On va y être dans quelques instants.
00:21:16Une courte pause et on se retrouve.
00:21:20...
00:21:26Midi News, la suite avec ces images en direct,
00:21:28disant après la prise d'otage
00:21:30qui avait causé la mort de 4 personnes
00:21:32dans l'hypercacher de la porte de Vincennes à Paris
00:21:34face à une recrudescence des actes antisémites aujourd'hui.
00:21:37Eh bien, cet hommage va beaucoup résonner.
00:21:40Je le disais tout à l'heure, on retient souvent le nom
00:21:42des assassins, des terroristes islamistes
00:21:44et trop rarement celui des victimes.
00:21:46Il faut donc les rappeler.
00:21:48Des années ont passé depuis le 9 janvier 2015,
00:21:50dix années depuis la mort de Yoann Cohen,
00:21:52Philippe Rahim, François-Michel Saada
00:21:54et de Yoav Atab,
00:21:56tués par ce terroriste islamiste
00:21:58alors qu'ils faisaient simplement leur course.
00:22:00Deux jours après le massacre
00:22:02commis par les frères Kouachi à Charlie Hebdo,
00:22:0416 autres personnes ont été retenues en otage.
00:22:06Vous avez entendu
00:22:08le témoignage glaçant
00:22:10de l'une de ces femmes
00:22:12qui a été prise en otage,
00:22:14qui est marquée à vie.
00:22:16Amédie Kolibali a été l'auteur
00:22:18de cette prise d'otage pendant plus de 4 heures
00:22:20à l'intérieur de la supérette.
00:22:22Et vous voyez ici le ministre de l'Intérieur,
00:22:24Bruno Rotaillot,
00:22:26Valérie Pécresse, Bernard Cazeneuve,
00:22:28le ministre Manuel Valls,
00:22:30l'ancien Premier ministre Michel Barnier,
00:22:32beaucoup aussi de représentants
00:22:34de la communauté juive.
00:22:36Les membres de la famille
00:22:38des défunts et les survivants auraient espéré
00:22:40que la mémoire collective se souvienne longtemps,
00:22:42toujours de ce jour où la communauté juive
00:22:44a été une nouvelle fois prise pour cible.
00:22:46Ils auraient voulu que la France se souvienne
00:22:48du nom des leurs, pas du patronyme
00:22:50de leurs meurtriers, que la France se souvienne
00:22:52aussi que deux jours après la tragédie,
00:22:54elle défilait dans les rues de la capitale
00:22:56pour manifester son soutien, sa solidarité.
00:22:58Mais aujourd'hui,
00:23:00les Français juifs sont pris pour cible.
00:23:02Alors on va évoquer aussi cette actualité
00:23:04et puis cet hommage.
00:23:06Je salue Jean-Christophe Kouvi
00:23:08qui nous a rejoints. Bonjour à vous. Merci d'être là.
00:23:10Secrétaire nationale, unité aux côtés
00:23:12de Paul Melun, de Gabriel Cluzel,
00:23:14de Jonathan Cixous
00:23:16et d'André Valigny.
00:23:18C'est vrai que
00:23:20ça résonne énormément
00:23:22avec la recrudescence des actes
00:23:24antisémites.
00:23:26Qu'est-ce qu'on...
00:23:28Qu'est-ce qu'on commémore en réalité
00:23:30dix ans après Gabriel Cluzel ?
00:23:32Il y a beaucoup de mots, il y a beaucoup de volonté.
00:23:34On dit que la lutte ne fiblie pas
00:23:36contre le terrorisme islamiste.
00:23:38Mais comment aujourd'hui enlever
00:23:40le poison dans certaines têtes ?
00:23:42Je crains qu'on commémore aussi
00:23:44malheureusement notre impuissance.
00:23:46Et moi ce qui...
00:23:48Alors ces hommages sont naturels
00:23:50et sans doute ils font chaud au cœur aux familles,
00:23:52aux intéressés, etc. Mais
00:23:54j'ai peur que l'hommage,
00:23:56toutes ces cérémonies
00:23:58tiennent lieu d'action.
00:24:00C'est-à-dire que nos politiques se disent
00:24:02c'est bien, on a rendu hommage,
00:24:04nous sommes quittes.
00:24:06Et vous savez, je donne
00:24:08souvent ce nom-là, je dis
00:24:10Pierre Lotti, il avait écrit Madame Chrysanthème
00:24:12Emmanuel Macron, c'est Monsieur Chrysanthème.
00:24:14Il inaugure les chrysanthèmes, comme disait
00:24:16le général de Gaulle, qui disait
00:24:18je ne veux pas inaugurer les chrysanthèmes, je crois.
00:24:20Si ma mémoire ne me trompe pas.
00:24:22Et c'est ça qui m'inquiète.
00:24:24Il y a eu l'attentat
00:24:26de Charlie Hebdo, maintenant
00:24:28la commémoration de l'attentat de Charlie Hebdo, maintenant
00:24:30l'hypercachère. Le meilleur hommage
00:24:32c'est de tirer les leçons de ce qui s'est passé
00:24:34et de faire en sorte que ça ne
00:24:36ne reproduise plus.
00:24:38Je n'ai pas l'impression qu'on en prenne le début
00:24:40du commencement.
00:24:42Et c'est vrai que depuis cette hypercachère
00:24:44l'antisémitisme a explosé dans notre pays.
00:24:46C'est même le contraire d'une solution
00:24:48qui a été trouvée.
00:24:49Je pourrais juste ajouter une chose, vous faites très bien
00:24:51de rappeler le nom
00:24:53des quatre victimes, effectivement.
00:24:55On a tendance à ne pas le faire
00:24:57systématiquement à chaque
00:24:59attentat, malheureusement.
00:25:01Mais il y a aussi un nom à rappeler
00:25:03de ce jour, c'est Lassana Battili
00:25:05cet employé malien
00:25:07de l'hypercachère et qui a
00:25:09au péril de sa propre vie, sauvé
00:25:11des clients les faisant descendre dans le sous-sol
00:25:13du magasin. Il a réussi à s'échapper
00:25:15du magasin pour pouvoir
00:25:17informer
00:25:19la police, les forces de l'ordre, en leur
00:25:21dessinant des plans de la boutique, etc.
00:25:23Et ce malien
00:25:25musulman a sauvé des juifs.
00:25:27Pour lui c'était quelque chose de parfaitement normal.
00:25:29À aucun moment, vous pouvez le dire,
00:25:31dans tous les entretiens qu'il a pu
00:25:33accorder depuis,
00:25:35il ne s'est absolument pas posé la question.
00:25:37Il le sauvait de l'humanité, tout simplement.
00:25:39Et c'est un bel exemple à rappeler.
00:25:41Je pense que ce nom de Battili doit être
00:25:43aussi prononcé aujourd'hui. Vous avez raison,
00:25:45Lassana Battili, en ce jour, on rappelle
00:25:47et on l'a beaucoup évoqué, il s'y met
00:25:49le lieutenant-colonel Arnaud
00:25:51Beltrame, véritablement esprit
00:25:53de résistance, qui a lui
00:25:55donné sa vie, s'est substitué
00:25:57à une otage. Avec ces mots, moi je me
00:25:59souviens de la mère d'Arnaud Beltrame
00:26:01qui avait eu ces mots très forts.
00:26:03Elle a dit que son fils ne s'est pas
00:26:05sacrifié. Ce n'est pas
00:26:07un sacrifice, au contraire.
00:26:09Aujourd'hui, évidemment, c'est plus
00:26:11que l'exception. Ça rejoint
00:26:13vraiment des destins qui sont
00:26:15hors normes. Vous évoquez
00:26:17également Lassana Battili. Ce qui est terrible
00:26:19dans ce qui s'est passé il y a dix ans,
00:26:21c'est lorsque Lassana Battili va dire
00:26:23à certains clients
00:26:25de cette supérette de le suivre
00:26:27pour monter dans ce monde
00:26:29de charge et finalement s'enfuir. Je ne sais pas
00:26:31si, évidemment, vous vous en souvenez, Jean-Christophe
00:26:33Couvy. Ils vont avoir peur, parce qu'ils vont se dire
00:26:35que le bruit du monde de charge va peut-être alerter
00:26:37le terroriste. Et beaucoup ne vont pas le suivre.
00:26:39Il va sortir apeuré,
00:26:41dans la panique
00:26:43qui est vraiment
00:26:45consubstantielle à ce moment. Les forces de l'ordre,
00:26:47le GIGN, ne sait pas qui sort.
00:26:49Donc le méfie.
00:26:51Évidemment, après, on comprendra le rôle majeur
00:26:53qu'il a joué. On se souvient
00:26:55qu'à cette période aussi, on avait
00:26:57un adversaire de manière générale. D'ailleurs, après les attentats,
00:26:59les policiers, les forces de l'ordre,
00:27:01etc. Bon, nous sommes presque
00:27:03dans une autre époque, malheureusement, aujourd'hui,
00:27:05dix ans après. Il faut se rappeler que ce même jour,
00:27:07en fait, il y avait les frères Kouachi qui étaient
00:27:09retranchés à Damartin-en-Gohel,
00:27:11dans une imprimerie. Donc,
00:27:13le GIGN
00:27:15était sur, justement, l'assaut
00:27:17de l'imprimerie. Et là, c'était la BRI
00:27:19et le RAID qui étaient sur
00:27:21cet assaut, justement, porte de
00:27:23Vincennes, à l'Hypercacher.
00:27:25Et à l'époque, c'était trois jours sanglants,
00:27:27parce que ça avait commencé le mardi,
00:27:29avec la mort de deux policiers
00:27:31et puis les personnes dans
00:27:33Charlie Hebdo. Le mercredi,
00:27:35c'était Clarissa Jean-Philippe.
00:27:37Et le jeudi, effectivement, avec Amédie
00:27:39Koulibaly qui rentre dans l'Hypercacher, qui tue quatre
00:27:41personnes. Voilà, c'était trois jours, les trois jours
00:27:43sanglants d'il y a quinze ans.
00:27:45Et on a l'impression qu'en dix ans,
00:27:47on n'a pas fait énormément de progrès, quand même,
00:27:49dans la société. Comme vous disiez,
00:27:51il y a une résurgence de l'antisémitisme.
00:27:53On voit bien que la société est encore plus fragmentée
00:27:55qu'à une époque.
00:27:57La police a fait aussi
00:27:59son, entre guillemets,
00:28:01son audit interne,
00:28:03parce qu'on n'était pas au niveau, à l'époque,
00:28:05de ce qu'on devait attendre d'une police.
00:28:07On était sous-équipés, on n'était pas bien
00:28:09organisés. Il a fallu, malheureusement,
00:28:11aussi attendre, après les attentats de fin
00:28:13novembre 2015, pour pouvoir
00:28:15passer à la vitesse supérieure, alors que nous on demandait,
00:28:17justement, un meilleur matériel.
00:28:19Et là, vraiment, la prise de conscience a été là.
00:28:21Mais je reconnais que
00:28:23dans ces moments, à chaque fois,
00:28:25le seul cordon ombilical
00:28:27entre la société et la liberté,
00:28:29c'est les policiers. Parce qu'encore une fois,
00:28:31c'est les policiers qui vont au contact, qui risquent
00:28:33leur vie. Nous, on fait rempart de notre corps,
00:28:35en fait, pour défendre cette liberté.
00:28:37Et quand j'entends des détracteurs de la police,
00:28:39eux, ils sont bien tranquilles, au chaud, derrière
00:28:41leur écran et leur clavier, pour nous
00:28:43envoyer des sauts de débilité.
00:28:45Mais par contre, nous, tous les jours,
00:28:47on fait rempart de notre corps pour,
00:28:49justement, ces missions-là.
00:28:51Alors, vous êtes des sentinelles. Mais alors, combien de sentinelles,
00:28:53le mot sentinelle citoyenne,
00:28:55quand beaucoup de choses ont été déconstruites
00:28:57à l'école, ou déracinées.
00:28:59Parfois, je ne dis pas qu'il y a
00:29:01des complices partout, et je fais attention,
00:29:03mais il y a quand même une responsabilité
00:29:05dans une école publique qui
00:29:07ne veut pas donner le goût
00:29:09de la patrie, de manière assez, j'allais dire, naturelle,
00:29:11comme dans d'autres pays. Paul Melun,
00:29:13je veux dire, à un moment,
00:29:15est-ce qu'on n'ourrit pas, nous-mêmes,
00:29:17une haine de soi et du pays, tout simplement ?
00:29:19Ça, je pense que,
00:29:21ce que vous êtes en train de dire, très justement,
00:29:23on est précisément en train de le réaliser
00:29:25un peu tard. C'est-à-dire que
00:29:27ce que nous commémorons aussi, et ce qui s'est
00:29:29produit en janvier 2015, a agi comme
00:29:31une forme d'électrochoc sur un
00:29:33pays qui, sur un certain nombre de sujets,
00:29:35notamment sur l'islamisme,
00:29:37notamment sur le communautarisme,
00:29:39notamment sur les risques d'attentats,
00:29:41notamment sur toute cette violence au nom de l'islam
00:29:43politique, tout ça, c'était quelque chose
00:29:45que l'on regardait de façon bien trop
00:29:47candide, bien trop apathique. Et l'école
00:29:49en fait partie, dans laquelle on
00:29:51craignait d'affirmer certaines choses
00:29:53dans lequel, dans le débat public aussi,
00:29:55dans les milieux intellectuels, nous étions d'une
00:29:57naïveté, d'une candeur qui est
00:29:59responsable aussi. Mais je veux ici
00:30:01stigmatiser personne, c'est collectif,
00:30:03à part quelques lanceurs d'alerte, mais il y a eu
00:30:05quand même un consensus pour
00:30:07ne pas voir ce qui est en train de se passer.
00:30:09Et là, ce qui s'est produit en janvier 2015
00:30:11et qui, malheureusement, et ça a été ici rappelé,
00:30:13a donné lieu à un cycle de dix ans,
00:30:15quand même dix ans, où l'antisémitisme
00:30:17a progressé, où l'islam
00:30:19politique a progressé, où
00:30:21les ennemis de la France progressent partout
00:30:23sur notre sol et ailleurs.
00:30:25Tout ça témoigne d'un changement
00:30:27de paradigme et effectivement
00:30:29les attentats de Charlie Hebdo et de Lieberkacher
00:30:31ont été la première pierre
00:30:33à cet édifice de haine et de mal
00:30:35contre la France. Et là, nous n'en sommes
00:30:37qu'à la réalisation de ce qui nous est arrivé,
00:30:39à prendre les premières actions.
00:30:41Est-ce qu'un Bruno Retailleau aurait été nommé
00:30:43si nous n'avions pas eu
00:30:45ces dix ans terribles
00:30:47avec ces attaques, etc. Donc je pense que
00:30:49les choses infusent, la société évolue,
00:30:51on comprend certaines choses sur le front de l'insécurité,
00:30:53sur le front de la violence, etc.
00:30:55Est-ce qu'on comprend vraiment le fonctionnement
00:30:57vraiment, je veux dire, la mécanique
00:30:59de l'islamisme, même d'ailleurs
00:31:01sur les terrains extérieurs ? Hier, nous recevions
00:31:03le ministre des Armées, Sébastien Lecornu,
00:31:05qui a alerté sur la résurgence de la
00:31:07menace exogène, c'est-à-dire la menace
00:31:09de groupes djihadistes
00:31:11sur notre sol, c'est-à-dire des menaces,
00:31:13des opérations
00:31:15potentiellement très très organisées.
00:31:17Donc là, malheureusement, même si
00:31:19quelle que soit l'action terroriste,
00:31:21c'est très grave, mais là, on ne parle pas de quelqu'un qui prendrait
00:31:23un couteau. C'est-à-dire que
00:31:25malgré tout ce qu'on a fait au Sahel,
00:31:27tout ce qu'on a perdu comme vie humaine
00:31:29par notre engagement pour faire reculer
00:31:31le terrorisme islamiste, il est là.
00:31:33Et en plus, on serre la main à certains en Syrie.
00:31:35Et comment ? Quand il accepte
00:31:37de les serrer. Oui, quand on n'est pas une femme.
00:31:39Là, mais là, ça va encore plus loin.
00:31:41Vous avez d'un côté le terrorisme
00:31:43islamiste assassin qui tue,
00:31:45mais souvenez-vous de cette interview accordée au Monde
00:31:47du chef des renseignements il y a quelques jours
00:31:49qui a dit que l'autre
00:31:51menace était le frérisme,
00:31:53c'est-à-dire un islamisme
00:31:55qui fait de l'entrisme,
00:31:57sournoisement de l'entrisme,
00:31:59et qui noyote
00:32:01toute la société à tous les étages.
00:32:03Et ça va même au-delà. Après, dans les
00:32:05institutions européennes, on en parle
00:32:07régulièrement, mais ce sont
00:32:09deux menaces
00:32:11toutes aussi sérieuses l'une que l'autre, me semble-t-il.
00:32:13D'un côté, vous avez la menace
00:32:15qui tue, et de l'autre, vous avez cette
00:32:17menace qui joue le pourrissement
00:32:19de notre société, une société qui
00:32:21est trop faible, une société qui
00:32:23est très malheureusement au point pour
00:32:25ce qui est des cérémonies et
00:32:27de la bougie qui va avec,
00:32:29mais qui ne semble pas au point
00:32:31pour lutter contre cette idéologie.
00:32:33Encore une fois, la lutte antiterroriste
00:32:35est plutôt efficace, me semble-t-il.
00:32:37Oui, bien sûr, et on salue nos services.
00:32:39Mais c'est vrai qu'il y a quelque chose de...
00:32:41Mais la lutte contre l'idéologie, elle est loin d'être gagnée encore.
00:32:43C'est vrai qu'il y a quelque chose...
00:32:45Alors, attention, on respecte, parce que vous l'avez dit,
00:32:47ça peut toujours apporter, je ne sais pas, un réconfort.
00:32:49Bien sûr. On ne peut pas ne pas le faire.
00:32:51Mais c'est vrai que ce spectacle,
00:32:53presque ce cérémonial avec les responsables
00:32:55politiques, quels qu'ils soient d'ailleurs,
00:32:57et qui viennent allumer les bougies en hommage
00:32:59à ces morts, André Valignan, Gabriel Cousette,
00:33:01qui prend de la parole, il y a quelque chose
00:33:03quand même d'une mécanique qui tourne
00:33:05un peu à vide, malheureusement.
00:33:07Ce n'est pas votre sentiment ?
00:33:09Je pense qu'il faut les faire, ces hommages,
00:33:11ils sont nécessaires. Ça permet d'ailleurs
00:33:13de faire prendre conscience à nouveau à la société
00:33:15du risque terroriste
00:33:17qui est toujours là. Vous avez tous raison
00:33:19d'en parler. Mais moi, je voudrais quand même nuancer
00:33:21un peu ce qu'a dit Gabriel Cluzel tout à l'heure,
00:33:23parce que
00:33:25le risque est toujours là.
00:33:27Il est même plus fort.
00:33:29Il est même plus fort, mais nos services
00:33:31de sécurité, vous l'avez dit aussi,
00:33:33font un travail exceptionnel
00:33:35jour et nuit de surveillance
00:33:37des réseaux sur Internet.
00:33:39Et Darmanin hier, comme Rotaillot
00:33:41aujourd'hui, ne cesse de dire qu'on déjoue
00:33:43des attentats chaque année. Plusieurs attentats
00:33:45sont déjoués chaque année parce que la police,
00:33:47les services spécialisés de la police
00:33:49qui surveillent les réseaux sociaux,
00:33:51sont à même, grâce à leur efficacité
00:33:53et aux nouveaux moyens dont ils sont dotés,
00:33:55sont à même de déjouer
00:33:57des attentats. Donc la prise de conscience,
00:33:59elle a eu lieu.
00:34:01Ce n'est pas de cette prise de conscience
00:34:03que je parle du tout, moi.
00:34:05Je parle de la prise de conscience de ceux qui sont...
00:34:07Alors nos services de renseignement, les services de police,
00:34:09je crois qu'ils n'ont même pas eu besoin de prise de confiance.
00:34:11Ils sont confrontés à ça.
00:34:13Et malheureusement, dans vos rangs,
00:34:15vous avez eu des hommes
00:34:17et des femmes qui sont tombés.
00:34:19Moi, je me rappellerai toujours que dans le...
00:34:21Vous allez nous rappeler les noms
00:34:23parce que je tiens à ce qu'il y ait les noms
00:34:25aujourd'hui, mais c'était dans leur domicile,
00:34:27devant leur enfant.
00:34:29C'était Jessica...
00:34:31Amagnonville, effectivement.
00:34:33Et ils ont été...
00:34:35Voilà, attaqués par un terroriste.
00:34:37Salvan.
00:34:39La question, c'est le reste de la société.
00:34:41C'est une partie des responsables politiques.
00:34:43Il n'y a pas d'unanimité sur ces sujets-là.
00:34:45C'est incroyable. Non, vous êtes étonné ?
00:34:47Il y a une unanimité ?
00:34:49Contre le terrorisme, évidemment.
00:34:51C'est une partie à le combattre avec tous ces...
00:34:53J'espère.
00:34:55La preuve, c'est que quand on cherche à enterrer
00:34:57les terroristes, on se dit
00:34:59comment on va le faire ? Il faut faire une tombe anonyme
00:35:01parce que ça pourrait devenir un lieu de pèlerinage.
00:35:03Je trouve que ça en dit long sur ce qu'on imagine
00:35:05de soutien à l'intérieur de notre pays
00:35:07pour ces terroristes. Moi, je crois qu'il ne faut pas faire
00:35:09preuve d'hyrénisme. Il ne faut pas faire de la méthode
00:35:11couée pour se dire que tout va bien.
00:35:13Il y a une façon de voir aussi le verre à moitié vide
00:35:15dans les attentats terroristes
00:35:17déjoués.
00:35:19On peut se dire qu'il y en a beaucoup qui se préparent.
00:35:21On peut se réjouir.
00:35:23Bien sûr, je salue la police, les services
00:35:25de renseignement, aussi les militaires qui font
00:35:27Sentinelles et tous ces gens-là.
00:35:29Mais c'est un peu le tonneau des Danaïdes.
00:35:31Encore une fois, de dire une évidence
00:35:33mais je pense qu'elle est partagée par un nombre de Français
00:35:35si j'en crois les sondages, c'est que
00:35:37dire qu'il y a une menace
00:35:39exogène. Il y a une menace exogène.
00:35:41Attention, il y a une menace exogène.
00:35:43Mais ne pas remonter le pont-levis.
00:35:45C'était dans toutes les sociétés quand même.
00:35:47Quand il y avait une menace à l'extérieur,
00:35:49la première chose qu'on faisait, c'est que
00:35:51on sortait l'air, c'est qu'on remontait le pont-levis.
00:35:53Nous, non. On laisse nos frontières ouvertes
00:35:55et on demande aux policiers de vider
00:35:57l'océan à la petite cuillère. Il y a quand même
00:35:59quelque chose de profondément troublant.
00:36:01Et sur tous les politiques que je vois,
00:36:03c'est un petit peu l'hommage du vice à la vertu.
00:36:05Mais certains devraient s'interroger
00:36:07sur la politique qu'ils ont menée quand ils étaient
00:36:09au gouvernement, notamment en matière
00:36:11migratoire. Parce que l'islamisme,
00:36:13rappelons-le, est un produit d'importation.
00:36:15C'est-à-dire qu'on a importé
00:36:17des conflits sur notre sol.
00:36:19Nous-mêmes,
00:36:21et là, ce n'est pas une question de battre sa coulpe,
00:36:23mais quand on a dit que tout a été en grande partie
00:36:25déraciné, déconstruit,
00:36:27voilà, quand on enlève
00:36:29tout simplement un arbre, ses racines,
00:36:31vous ne vous étonnez pas que plus rien ne pousse.
00:36:33On parlait tout à l'heure des scènes de Liès, place de la République
00:36:35à la mort de Jean-Marie Le Pen.
00:36:37Souvenez-vous également, le jour,
00:36:39le lendemain ou le jour même des attentats
00:36:41du 7 octobre, il y a eu des images qui, moi,
00:36:43m'ont profondément marqué
00:36:45de subsahariens qui étaient à
00:36:47Lampedusa, en attente de leur transfert
00:36:49en Europe, qui se sont filmés
00:36:51en sautant de joie et en chantant
00:36:53et en tapant dans les mains à l'annonce
00:36:55de cet attentat.
00:36:57Et ces gens-là, ils sont en Europe.
00:36:59Nous les hébergeons, nous les
00:37:01entretenons
00:37:03avec nos impôts. Et quel est
00:37:05leur avenir ? Quelle est la mentalité
00:37:07qui les incite dans la société ?
00:37:09Mais vous voyez aussi
00:37:11la difficulté de cette situation. Vous avez souligné
00:37:13tout à l'heure le rôle de Lassana
00:37:15Battili. Véritable
00:37:17héros. On a
00:37:19évoqué, lors des attentats
00:37:21de Charlie Hebdo, le rôle du
00:37:23policier,
00:37:25Ahmed Merabet,
00:37:27qui est mort. Dès qu'il est arrivé
00:37:29à côté de Charlie Hebdo,
00:37:31ils l'ont abattu froidement.
00:37:33Il ne s'en posait aucune question. Il est allé,
00:37:35lui, parce qu'il a eu un appel
00:37:37sur sa radio pour intervenir.
00:37:39Voilà un français
00:37:41d'origine algérienne, musulman,
00:37:43abattu par des terroristes
00:37:45islamistes. Et moi, j'avais fait cette
00:37:47comparaison il y a deux jours. C'est-à-dire, imaginez
00:37:49qu'au moment où ils ont dû le tuer,
00:37:51probablement qu'ils ont prononcé Allahou Akbar,
00:37:53comme ils l'ont fait pour
00:37:55les victimes de Charlie Hebdo.
00:37:57Et peut-être que lui a prononcé cette même phrase,
00:37:59puisqu'il est musulman, parce que c'était sa dernière
00:38:01minute, s'il en avait conscience.
00:38:03Donc voyez comment les choses sont utilisées.
00:38:05Ou la haine.
00:38:07Personne n'a
00:38:09jeté l'opprobre général
00:38:11sur toute une population.
00:38:13Et heureusement qu'individuellement, il y a des personnalités
00:38:15tout à fait
00:38:17magnifiques. Mais ça, je crois que c'est...
00:38:19Evidemment, ce serait confondre
00:38:21les deux et ce serait terrible. Et je crois
00:38:23d'ailleurs qu'on a un défaut de raisonnement chez nous.
00:38:25Très profond. Voyez ?
00:38:27Est-ce qu'on a vraiment compris ?
00:38:29Est-ce qu'on a compris cette mécanique-là ?
00:38:31Parfois, dans certains pays
00:38:33musulmans, où
00:38:35la lutte se fait...
00:38:37Je ne suis pas du tout en train de dire qu'il faut la mener
00:38:39de manière, parfois,
00:38:41extrêmement rude.
00:38:43Et dans des pays qui sont plutôt autocratiques.
00:38:45Mais est-ce que la démocratie,
00:38:47malheureusement, c'est un constat, c'est une question
00:38:49qui fait mal, est-ce qu'il ne se l'offre pas
00:38:51dans, voilà, les recoins de notre
00:38:53État de droit, notre démocratie ?
00:38:55Moi, je suis profondément démocrate,
00:38:57profondément républicain, mais tout en
00:38:59étant lucide sur le fait qu'une république ou une
00:39:01démocratie s'organise nécessairement
00:39:03moins vite qu'une autocratie
00:39:05ou une dictature face à ses ennemis.
00:39:07Donc, ça doit nous apprendre
00:39:09à nous préparer. Bien sûr, ce n'est pas
00:39:11parce qu'on est une grande démocratie qu'on n'a pas aussi
00:39:13des services de sécurité, ça a été dit ici,
00:39:15qui sont formidables. Mais, effectivement,
00:39:17on est dans un espèce de dilemme.
00:39:19Il faut, sans perdre notre âme,
00:39:21protéger nos enfants, protéger
00:39:23nos citoyens. C'est la question des frontières.
00:39:25Mais, du reste, sur la prise de conscience,
00:39:27les peuples eux-mêmes prennent conscience.
00:39:29Qu'est-ce qui a poussé à l'élection ?
00:39:31Mais, bien sûr, qu'est-ce qui a poussé
00:39:33à l'élection de Donald Trump ? Qu'est-ce qui a poussé
00:39:35à l'élection de Georgia Maloney ?
00:39:37Qu'est-ce qui a poussé les Anglais au Brexit ?
00:39:39Regardez l'état des élections dans à peu près
00:39:41tous les pays d'Europe, de l'Ouest
00:39:43et de l'Est, et en Occident
00:39:45plus généralement. Il y a une prise
00:39:47de conscience. Peut-être qu'elle ne se fait pas avec
00:39:49les bons, peut-être, je ne sais pas. Mais, toujours est-il
00:39:51que les peuples eux-mêmes
00:39:53sont en train de s'inquiéter. Même les dirigeants
00:39:55du reste sociodémocrate, eux-mêmes,
00:39:57Kirstar Murr, même Olaf Scholz, sont obligés
00:39:59de se rendre à l'évidence sur la question des frontières
00:40:01et de revenir sur les politiques
00:40:03de frontières totalement ouvertes,
00:40:05de la mondialisation heureuse
00:40:07et, effectivement, de la tendance des dernières années.
00:40:09Vous parlez des frontières
00:40:11mais, pour ceux qui sont là
00:40:13et qui nourrissent une haine du pays,
00:40:15il n'y a pas, en tous les cas, on n'entend pas de la part des
00:40:17responsables politiques, une réponse.
00:40:19Moi, la question, c'est pour ça que je parle
00:40:21souvent de ce poison dans les têtes, aujourd'hui.
00:40:23Ceux-là, qui sont français, vous n'allez pas leur dire
00:40:25repartez dans un pays qu'ils ne connaissent pas.
00:40:27Souvent qu'ils idéalisent, d'ailleurs,
00:40:29de l'autre côté de la Méditerranée, mais s'ils passaient
00:40:31deux heures, ils verraient bien qu'ils ne pourraient rien dire
00:40:33de ce qu'ils disent, ici, contre la France.
00:40:35Les propagandistes ou les influenceurs algériens
00:40:37qui ont dit ce qu'ils ont dit sur la France,
00:40:39qu'ils essaient de dire quoi que ce soit
00:40:41sur l'Algérie, en y étant, on va voir...
00:40:43Si ils sont binationaux, il nous empêche
00:40:45de les ficher à la porte.
00:40:47Si ils sont binationaux, mais...
00:40:49Peut-être qu'il faut arrêter, aussi, de donner la nationalité française
00:40:51dans une pochette surprise.
00:40:53La Suisse accorde sa nationalité
00:40:55difficilement. Il faut faire ses preuves.
00:40:57Ce n'est pas un État fasciste, la Suisse.
00:40:59On va être d'accord.
00:41:01Là, il y a des gens qui, il y a 18 ans, se retrouvent français,
00:41:03qui n'ont rien demandé à personne.
00:41:05Et leurs parents le sont et sont sur eux.
00:41:07Oui, mais on a des règles d'attribution de la nationalité.
00:41:09Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui,
00:41:11c'est interdit de s'interroger
00:41:13sur toutes ces règles qui nous ont menées à notre époque.
00:41:15Moi, c'est ça qui m'intéresse. Pourquoi ?
00:41:17De quoi les responsables politiques, ou certains d'entre eux,
00:41:19pour ne pas essentialiser, ont peur ?
00:41:21J'ai interrogé, il y a quelques jours,
00:41:23l'ancien ambassadeur de France en Algérie,
00:41:25Xavier Driancourt, qui a affirmé
00:41:27qu'il y a énormément de leviers
00:41:29que peut actionner le régime algérien,
00:41:31et que parfois même, sans actionner ces leviers,
00:41:33il y a aujourd'hui une grande partie,
00:41:35je ne dis pas toute attention,
00:41:37mais chez certaines,
00:41:39une partie de cette population, aujourd'hui,
00:41:41des gens qui, comment dire,
00:41:43ont fait sécession,
00:41:45c'est un séparatisme assumé,
00:41:47et qui ne reviendront pas
00:41:49dans ni une sorte de récit,
00:41:51que ce soit par rapport à la France.
00:41:53Alors, même le policier que vous êtes,
00:41:55que peut-il faire face à ça ?
00:41:57En fait, le policier que je suis,
00:41:59ainsi que les magistrats,
00:42:01nous, on s'occupe de la partie opérationnelle
00:42:03sur l'islam radical et le terrorisme islamique.
00:42:05Il faut bien comprendre qu'en démocratie,
00:42:07vous ne pouvez interpeller des gens
00:42:09que sur des motifs légaux.
00:42:11En fait, c'est la loi qui fait référence.
00:42:13Effectivement, tout le côté opérationnel,
00:42:15c'est la police et la justice,
00:42:17mais tout le côté idéologique,
00:42:19c'est d'entonner. On l'écoute et on revient à vous.
00:42:49...
00:43:17...
00:43:35Voilà pour la Marseillaise.
00:43:37Il est évident que ces cérémonies
00:43:39doivent se tenir.
00:43:41Probablement qu'elles apportent un réconfort.
00:43:43Je ne sais pas à quelle hauteur
00:43:45je me pose à chaque fois la question
00:43:47comment nos ennemis regardent
00:43:49ce genre de cérémonie ?
00:43:51C'est nécessaire parce que c'est une piqûre de rappel
00:43:53à la société, surtout dans des moments comme on vit aujourd'hui.
00:43:55Maintenant, c'est qu'est-ce qu'on en fait ?
00:43:57Est-ce que c'est juste une cérémonie, tout le monde se fait la bise,
00:43:59se serre la main, on repart chez soi et on repart dans le même schéma
00:44:01que la veille ?
00:44:03Ou est-ce que réellement, on se dit qu'il faut quand même agir ?
00:44:05Encore une fois, il y a le côté opérationnel de la loi
00:44:07et après le côté idéologique.
00:44:09Aujourd'hui, par exemple, les prêcheurs,
00:44:11il y a quelques temps,
00:44:13ils n'étaient pas très embêtés quand même.
00:44:15On ne prenait pas trop, on ne leur coupait pas la parole.
00:44:17On ne regardait pas justement
00:44:19s'ils étaient de façon légale ou pas sur le territoire français.
00:44:21Quand je vois les prêches
00:44:23de ces influenceurs
00:44:25algériens qui sont sur le territoire français,
00:44:27qui ont des OQTF,
00:44:29qui ont des fichiers, ils sont inscrits au fichier des personnes recherchées.
00:44:31Ils sont en fait en roue libre,
00:44:33c'est-à-dire qu'ils prennent,
00:44:35ils ne se cachent même pas, puisqu'ils font
00:44:37tous les jours, ils ont 400 000 followers.
00:44:39Ça, c'est honteux.
00:44:41On est révolté par rapport à ça.
00:44:43Merci d'être avec nous.
00:44:45La suite,
00:44:47beaucoup de sujets.
00:44:49On écoutera aussi Brigitte Macron
00:44:51qui défend son président de mari.
00:44:53Ça vous fait déjà sourire ?
00:44:55C'est bien, c'est bien.
00:44:57Vous me direz si vous êtes d'accord sur le fond.
00:44:59Elle ne m'a pas démarré, chers amis.
00:45:01Elle est partie, on va dire.
00:45:03Mais tout d'abord,
00:45:05elle n'est pas juge, elle n'est pas partie,
00:45:07mais elle présente le journal.
00:45:09À la une de l'actualité, Sonia,
00:45:11dix ans après les attentats de janvier 2015,
00:45:13les hommages se poursuivent aujourd'hui
00:45:15avec cette cérémonie qui a été organisée
00:45:17par le CRIF devant l'hypercacher.
00:45:19Cérémonie que vous avez pu suivre
00:45:21il y a quelques minutes en direct
00:45:23dans Midi News.
00:45:25Puis à 19h, soirée de débat,
00:45:27la mutualité, soirée à l'initiative du CRIF
00:45:29et de la rédaction de Charlie Hebdo.
00:45:31On passe à présent à ce déplacement
00:45:33d'Aurore Berger dans le Nord
00:45:35après avoir participé hier à l'hommage
00:45:37en mémoire d'Isabelle Morteigne,
00:45:39tuée par son mari le soir du Nouvel An.
00:45:41La ministre chargée de l'égalité
00:45:43entre les hommes et les femmes s'entretient
00:45:45avec les autorités et les acteurs Lotko.
00:45:47Elle sera d'ailleurs votre invitée dans quelques instants,
00:45:49Sonia, pour réagir à ce premier féminicide
00:45:51de l'année. Féminicide pour lequel
00:45:53son mari a été placé en détention provisoire.
00:45:55Thibaut Marcheteau et Mathieu Devez.
00:45:59Elle s'appelait Isabelle Morteigne
00:46:01et avait 52 ans.
00:46:03Mère de deux enfants et aide à domicile,
00:46:05elle a été tuée par son mari
00:46:07la nuit de la Saint-Sylvestre.
00:46:09Hier soir, environ 300 personnes
00:46:11se sont réunies devant la mairie d'Aumont
00:46:13pour lui rendre hommage.
00:46:15C'était horrible.
00:46:17Franchement, on ne méritait pas ça du tout.
00:46:19Après tous les services qu'elle a pu rendre,
00:46:21après sa gentillesse et tout,
00:46:23on ne méritait pas ça du tout.
00:46:25Tous les gens qui sont là, c'est compliqué
00:46:27et on ne veut plus que ça arrive.
00:46:29On voudrait qu'il y ait un moment ou un autre
00:46:31que les responsables, le gouvernement
00:46:33que les peines planchers soient exécutées
00:46:35et tout ce qui va avec.
00:46:37Il n'y a pas de justice.
00:46:39Il faut que ces hommes
00:46:41arrêtent et qu'ils soient punis
00:46:43pour ce qu'ils ont fait.
00:46:45Le mot lâche.
00:46:47Familles, proches et anonymes
00:46:49ont déposé des roses blanches
00:46:51à côté de la photo de la victime.
00:46:53Le visage du premier féminicide
00:46:55recensé cette année.
00:46:57Un rassemblement en présence d'Aurore Berger.
00:46:59La ministre chargée de l'égalité
00:47:01femmes hommes insiste sur l'urgence
00:47:03à agir.
00:47:05Chacun et chacune d'entre nous peut prendre sa part.
00:47:07Parce qu'on est dans une famille.
00:47:09Parce qu'on est voisins. Parce qu'on a des collègues.
00:47:11Parce qu'on a des amis.
00:47:13Parce qu'on doit être en capacité de voir des signaux d'alerte.
00:47:15Parce qu'on doit pouvoir tendre une main.
00:47:17Parce qu'on ne doit pas monter le son de la télé
00:47:19quand on entend à côté de chez soi
00:47:21qu'une femme est peut-être victime de violences.
00:47:23Le mari d'Isabelle Mortegne a été
00:47:25mis en examen et placé en détention provisoire.
00:47:27Une enquête a été ouverte
00:47:29pour homicide volontaire.
00:47:33A votre invité dans quelques minutes Sonia.
00:47:35Direction les Etats-Unis
00:47:37pour terminer ce journal
00:47:39avec un lourd bilan déjà outre-Atlantique.
00:47:41Au moins 5 morts dans les incendies
00:47:43qui ravagent actuellement plusieurs quartiers de Los Angeles.
00:47:45Favorisés par les vents et la sécheresse
00:47:47les feux sont devenus incontrôlables
00:47:49mettant en péril la vie des riverains
00:47:51mais aussi celle des touristes.
00:47:55Ce matin lorsque je suis descendu
00:47:57de Beverly, j'ai regardé autour de moi
00:47:59et j'ai clairement pu voir d'où venait toute la fumée.
00:48:05On voulait visiter la jetée de Santa Monica
00:48:07mais on ne pouvait pas, il y avait
00:48:09énormément de feux, c'était vraiment dangereux.
00:48:13Il y a des personnes qui traversent des choses sérieuses
00:48:15c'est vraiment dur.
00:48:21Ils perdent leurs vêtements, leur vie, leur famille
00:48:23tout est détruit.
00:48:27Voilà ce qu'il fallait retenir
00:48:29de l'actualité à 13h.
00:48:31Merci Somaya, je vous dis à tout à l'heure
00:48:33avec plaisir pour le rappel des titres.
00:48:35Je salue de nouveau mes invités
00:48:37toujours avec Jonathan Cixous, avec André Valigny
00:48:39avec Paul Melun, Gabriel Cluzel
00:48:41et Jean-Christophe Couville.
00:48:43Tout à l'heure c'est Alessandra Martinez
00:48:45qui sera avec nous pour son livre
00:48:47Destin sacré et puis sur un tout autre sujet
00:48:49Aurore Berger en direct et en duplex
00:48:51également mais pour l'heure.
00:48:53Je voudrais vous faire réagir à ce qu'a dit
00:48:55Brigitte Macron sur TF1
00:48:57au sujet de son mari, du Président
00:48:59de la République
00:49:01qu'il faudrait respecter
00:49:03et qu'Emmanuel Macron est souvent, parfois
00:49:05ou souvent, on va exactement voir ce qu'elle a dit
00:49:07meurtri par ce qu'il entend à son sujet.
00:49:09Écoutons-la.
00:49:11Il a dit qu'il allait jusqu'au bout
00:49:13parce que c'est l'ambition que lui avaient donné les Français
00:49:15et il a tellement à cœur les Français
00:49:17c'est quelque chose que je dis
00:49:19mais qui est difficile d'imaginer.
00:49:21Ça fait 7 ans et demi, ça va faire 8 ans
00:49:23et je ne l'ai jamais vu, jamais vu
00:49:25une journée débranchée, complètement.
00:49:27Il est soucieux
00:49:29absolument de tout
00:49:31et il met
00:49:33toute son intelligence, tout son cœur
00:49:35au service des Français. C'est simplement
00:49:37ce que je peux dire. Je ne peux pas dire s'il a raison ou tort
00:49:39ce n'est pas mon sujet
00:49:41mais je peux dire son quotidien
00:49:43et je peux dire que ce quotidien, ce sont les Français.
00:49:45Parfois, ce qu'il entend
00:49:47ça le meurtrit.
00:49:49C'est très difficile mais il ne le dit pas.
00:49:51Il garde pour lui. Avant, il parlait
00:49:53beaucoup plus facilement. Maintenant,
00:49:55il ne le dit pas. Et ça, je comprends
00:49:57parce que s'il y a une chose
00:49:59qu'Emmanuel mérite, c'est le respect.
00:50:03Je pourrais rappeler
00:50:05mais je ne vais pas le faire.
00:50:07Je pourrais rappeler
00:50:09tout ce qui a été dit par le Président. Je ne vais pas le faire
00:50:11parce qu'il est revenu sur certaines phrases
00:50:13mais des phrases ô combien blessantes
00:50:15et là, qui montrent un irrespect total
00:50:17par rapport à tous ceux qui sont dans des gares et qui ne sont rien
00:50:19par rapport aux fainéants,
00:50:21par rapport aux Gaulois réfractaires,
00:50:23par rapport à tous ceux qui émettaient des doutes
00:50:25sur le pass sanitaire ou sur le vaccin.
00:50:27Mais je ne le ferai pas, vous savez, je ne suis pas comme ça.
00:50:29Ça s'appelle la prétérition,
00:50:31ce que vous êtes en train de faire.
00:50:33Vous me connaissez bien, Jean-Gabriel.
00:50:35Pour être dans une relation de respect,
00:50:37il faut être d'eux.
00:50:39Moi, vous savez, je suis peut-être
00:50:41je pèche peut-être par naïveté.
00:50:43Vous, vous êtes un grand romantique.
00:50:45Je peux être bon public
00:50:47et je la crois ou j'ai envie de la croire
00:50:49quand elle nous parle, elle parle peu.
00:50:51Évidemment que les propos d'une première dame
00:50:53sont toujours pesés,
00:50:55même peut-être avec son équipe de communication
00:50:57avant de faire un plateau
00:50:59d'une grande chaîne.
00:51:01Mais je pense qu'il y a
00:51:03beaucoup de vrai dans ce qu'elle nous dit.
00:51:05Moi, je la crois sincère, voilà
00:51:07ma réaction première.
00:51:09Ensuite, nous dire que le Président est meurtri
00:51:11quand il entend des indélicatesses
00:51:13à son sujet.
00:51:15La vie politique, c'est beaucoup de coups.
00:51:17Quand on est Président de la République,
00:51:19il faut savoir les encaisser.
00:51:21Donc ça, c'est peut-être
00:51:23une sensibilité, une sensiblerie
00:51:25dont je me serais bien passé, effectivement.
00:51:27André Valigny ?
00:51:29Oui, je partage ce qui vient d'être dit.
00:51:31Moi, je suis plutôt affligé
00:51:33de ce genre de séquences
00:51:35parce que ça participe d'une pipolisation
00:51:37de la vie politique à laquelle on assiste
00:51:39depuis quelques années.
00:51:41Ça a commencé avant Macron
00:51:43Imagine-t-on, sans parler du général De Gaulle
00:51:45qui est hors catégorie,
00:51:47imagine-t-on Mme Pompidou ou Mme Giscard d'Astin
00:51:49venir se pencher à la télévision
00:51:51pour dire mon mari est malheureux,
00:51:53on lui fait beaucoup de mal, enfin tout ça.
00:51:55Elle était mise dans le cadre d'une autre action.
00:51:57C'était sur les pièces jaunes.
00:51:59Mais la question...
00:52:01J'entends ce que vous dites, voilà.
00:52:03André Valigny est contre ça
00:52:05depuis très très longtemps.
00:52:07Vous avez beaucoup entendu le dire.
00:52:09Ça, on peut...
00:52:11Déjà, dans son rôle,
00:52:13elle est sa femme, tant mieux pour lui.
00:52:15Heureusement que sa femme le défend.
00:52:17Sinon, il y a plus que...
00:52:19S'il n'en reste qu'une,
00:52:21ce sera celle-là.
00:52:23Ça, c'est un premier point.
00:52:25Mais ce genre de remarques
00:52:27peut faire plus de mal que de bien
00:52:29parce que les gens se disent
00:52:31qu'on a aussi beaucoup de difficultés.
00:52:33On est très meurtris par la vie.
00:52:35Les gens qui ont, pour ne parler que
00:52:37les paysans...
00:52:39Très bien.
00:52:41Il faut faire attention.
00:52:43Être président de la République,
00:52:45c'est aussi beaucoup d'honneur.
00:52:47Vous êtes reçu.
00:52:49On ne peut pas avoir que les avantages
00:52:51et aucun inconvénient.
00:52:53Par ailleurs, la critique,
00:52:55ça fait partie de la démocratie.
00:52:57Même dans l'ancien régime,
00:52:59il y avait des pamphlets
00:53:01qui n'étaient pas piqués des vers.
00:53:03Ça fait partie du souffle du peuple
00:53:05de pouvoir dire ce qu'il pense.
00:53:07Je trouve que ce genre de déclaration
00:53:09peut être contre-productif.
00:53:11J'espère que ça n'a pas été contre-productif
00:53:13pour les pièces jaunes.
00:53:15C'est une opération qui n'est pas inintéressante.
00:53:17C'est pour cela qu'elle est allée
00:53:19et qu'elle porte comme toutes les anciennes
00:53:21premières dames emblématiques.
00:53:23Elle avait eu une parole
00:53:25qui m'avait un peu choquée.
00:53:27Elle avait dit une autre fois
00:53:29que les Français
00:53:31ne le méritent pas.
00:53:33C'était un propos privé
00:53:35qui avait été rappelé.
00:53:37C'était un peu choquant
00:53:39parce qu'on aurait pu retourner
00:53:41en disant que les Français
00:53:43ne méritent pas ça non plus.
00:53:45Je pense qu'on ne peut pas lui en vouloir
00:53:47de faire appel au respect
00:53:49élémentaire qu'on peut avoir
00:53:51pour le Président de la République
00:53:53par-delà les désaccords.
00:53:55Je pense qu'elle fait référence
00:53:57à une forme de détestation,
00:53:59de haine chez certains Français
00:54:01vis-à-vis d'Emmanuel Macron
00:54:03par tous les désaccords du monde
00:54:05avec ce Président.
00:54:07On peut juger qu'il a un mauvais bilan,
00:54:09qu'il a pris une mauvaise décision
00:54:11mais je trouve qu'il suscite
00:54:13une détestation, une haine
00:54:15de la part de certains
00:54:17qui surpasse ce qu'on a pu voir
00:54:19envers François Hollande,
00:54:21envers Nicolas Sarkozy,
00:54:23envers Jacques Chirac.
00:54:25J'ai le sentiment qu'il suscite
00:54:27de la part de certains
00:54:29une haine viscérale
00:54:31Mais François Mitterrand
00:54:33suscite une haine viscérale
00:54:35Oui mais il n'y avait pas les réseaux sociaux à l'époque
00:54:37Mitterrand, Sarkozy, Hollande
00:54:39enfin ils ont tous été détestés
00:54:41J'ai l'impression, et mon impression est fausse,
00:54:43j'ai l'impression qu'Emmanuel Macron
00:54:45c'est une haine particulièrement drude
00:54:47depuis le début.
00:54:49Peut-être parce qu'il a été Président jeune,
00:54:51peut-être pour des traits caractéristiques de son caractère
00:54:53j'en sais strictement rien.
00:54:55Peut-être que certains lui voient une arrogance
00:54:57qu'il ne supporte pas
00:54:59J'ai le sentiment, une haine et une détestation
00:55:01qui vont au-delà, on parlait tout à l'heure
00:55:03de l'irrespect de certains vis-à-vis
00:55:05de la mort de Jean-Marie Le Pen
00:55:07peut-être qu'on gagnerait tous un peu d'apaisement
00:55:09et un peu de respect des personnes
00:55:11par-delà les désaccords, moi j'ai des désaccords avec lui
00:55:13mais si vous voulez, je pense qu'on gagnerait à cela
00:55:15et que derrière cette expression de mériter
00:55:17le respect, moi j'ai cette lecture-là
00:55:19de la parole de la Première Dame
00:55:21et on ne peut pas lui en vouloir
00:55:23de lancer cet appel au respect qui est fait
00:55:25je suis un peu moins dur qu'André là-dessus, au détour
00:55:27mais la question c'est le respect
00:55:29de l'ordre ou de la fonction
00:55:31le respect de la fonction c'est normal
00:55:33mais le respect c'est comme
00:55:35l'autorité, ça ne se décrète pas
00:55:37ça se mérite
00:55:39moi je vois un élément déclencheur
00:55:41qui a beaucoup tué
00:55:43le respect
00:55:45c'est le manque de respect qu'il a eu pour Pierre de Villiers
00:55:47quand il l'a limogé, je me souviens que ça avait beaucoup frappé
00:55:49à l'époque, parce que c'était
00:55:51un vieux guerrier, enfin vieux, il n'était pas si vieux que ça
00:55:53mais c'était un homme qui
00:55:55avec son expérience
00:55:57qui avait été décoré
00:55:59et on a eu l'impression qu'il avait été vidé
00:56:01comme un mâle propre, je ne sais pas si vous vous souvenez
00:56:03de la haie d'honneur qui lui avait été faite
00:56:05quand il était parti, quand il avait quitté
00:56:07et c'est vrai que ça avait beaucoup choqué
00:56:09parce que les gens s'étaient dit c'est quoi ce jeune blanc bec
00:56:11qui vient
00:56:13limoger sans autre forme de procès
00:56:15à la Hussarde un vieux soldat
00:56:17et un grand soldat
00:56:19oui vieux ça peut être péjoratif
00:56:21un grand soldat
00:56:23ça a l'air de rien
00:56:25mais je crois qu'il y a des choses qui impriment comme ça
00:56:27je ne veux pas vous parler
00:56:29de choses qui ont été dites en privé
00:56:31il y a eu un article du Monde
00:56:33qui a été largement relayé, partagé
00:56:35sur certaines paroles qui auraient été dites
00:56:37par le Président sur
00:56:39Matignon
00:56:41je ne veux pas tout évoquer ici
00:56:43mais si ce sont vraiment des mots qui ont été dits
00:56:45bon alors ça manque aussi un peu de respect
00:56:47si ça a vraiment été dit oui
00:56:49si ça a vraiment été dit
00:56:51on parle de la cage aux folles
00:56:53pour Matignon il y a eu d'autres mots
00:56:55je n'ai pas envie de les dire à l'antenne
00:56:57il ne faut pas aussi, quand on demande un respect il faut le
00:56:59l'abolition de l'idée même
00:57:01de se faire priver
00:57:03est très inquiétant
00:57:05mais vous savez pour faire l'interview politique
00:57:07pendant très longtemps et vous connaissez aussi
00:57:09il y a les coulisses, on serait étonné
00:57:11parfois peut-être même les français
00:57:13pour certains, je ne dis pas tous les responsables
00:57:15certains et même certains ne sont plus dans la vie politique
00:57:17mais de la distorsion
00:57:19de la distorsion entre leurs paroles
00:57:21leur tenue à l'antenne et la manière dont parfois
00:57:23ils peuvent parler
00:57:25et il y en a d'autres qui sont les mêmes entre les deux
00:57:27et puis avoir une bonne cohérence
00:57:29une mauvaise cohérence
00:57:31d'ailleurs je m'étonne qu'ils aient la naïveté de croire
00:57:33que ça ressortira jamais
00:57:35quand on est un personnage public
00:57:37quand on s'exprime même dans un cadre restreint
00:57:39il y a des fortes chances que ça soit
00:57:41c'est quand même des précédents inquiétants, pas que pour lui
00:57:43pour n'importe quel homme politique ou même pour les personnalités publiques
00:57:45en général, quand vous faites
00:57:47ces plaisanteries, il était question aussi de criminaliser
00:57:49les propos qui seraient racistes ou autres
00:57:51tenus dans la sphère privée en fliquant votre téléphone
00:57:53moi je trouve ça orwellien
00:57:55on a tous, moi-même, j'ai peut-être dit
00:57:57des choses que je regrette en privé, des bêtises
00:57:59des stupidités, des mauvaises blagues
00:58:01on n'a pas forcément envie que tout ça se trouve
00:58:03étalé sur la place publique, potentiellement déformé
00:58:05et que ça finisse dans un grand journal
00:58:07pour qu'ensuite on puisse disserter le propos, rapporter
00:58:09qui ont été tenus ou on ne sait pas
00:58:11respectons l'offre qui n'existe plus
00:58:13mais voilà
00:58:15c'est terrible
00:58:17ça veut dire qu'il faut se méfier de tout le monde
00:58:19même vos amis, vous vous en méfiez
00:58:21vous devenez complètement
00:58:23replié sur vous-même
00:58:25je ne me méfie pas de vous
00:58:27vos blagues en antenne sont de choses de drôles
00:58:29et de très bons goûts
00:58:31il est difficile de passer d'un moment
00:58:33mais parfois, je dis ces petits sujets
00:58:35ce n'est pas du tout à l'égard de
00:58:37madame Brigitte Macron, mais c'est vrai que c'est une petite
00:58:39respiration par rapport à des sujets
00:58:41extrêmement lourds, parce que là vraiment
00:58:43il y a un autre coeur qui saigne
00:58:45elle s'appelait Isabelle, elle était mère de deux enfants
00:58:47elle a été tuée par son mari le soir
00:58:49de la Saint-Sylvès, c'était une mère
00:58:51difficile de dire au passé
00:58:53dévouée, une femme bienveillante
00:58:55une aide à domicile qui ne comptait pas
00:58:57ses heures, la ministre Aurore Berger
00:58:59en déplacement sur place
00:59:01à Haumont dans le Nord a sonné l'alerte
00:59:03elle va être avec nous dans quelques instants
00:59:05on pourra lui poser l'action, là encore toujours la même question
00:59:07quel sursaut, mais tout d'abord
00:59:09regardons ce qu'il s'est passé
00:59:11les réactions
00:59:13et puis c'est une ville évidemment, une région qui est sous le choc
00:59:17elle s'appelait Isabelle Morteigne
00:59:19et avait 52 ans, mère de deux
00:59:21enfants et aide à domicile
00:59:23elle a été tuée par son mari la nuit de la Saint-Sylvestre
00:59:25hier soir, environ
00:59:27300 personnes se sont réunies devant la mairie
00:59:29d'Haumont pour lui rendre hommage
00:59:31c'était horrible
00:59:33franchement elle ne méritait pas ça du tout
00:59:37après tous les services qu'elle a pu rendre, après sa gentillesse
00:59:39c'est tout de même elle méritait pour ça du tout
00:59:41tous les gens qui sont là, c'est compliqué et on ne veut plus que ça arrive
00:59:43on voudrait qu'il y ait un moment ou un autre
00:59:45que les responsables, le gouvernement
00:59:47qui est en place aujourd'hui, qui prennent ses responsabilités
00:59:49qui punissent les gens
00:59:51que les peines planchers soient exécutées
00:59:53et tout ce qui va avec
00:59:55il n'y a pas de justice
00:59:57donc il faut que ces hommes
00:59:59arrêtent et puis
01:00:01il faut qu'ils soient punis pour ce qu'ils ont fait
01:00:03le mot lâche
01:00:05famille, proche et anonyme
01:00:07ont déposé des roses blanches à côté
01:00:09de la photo de la victime
01:00:11le visage du premier féminicide
01:00:13recensé cette année
01:00:15un rassemblement en présence d'Aurore Berger
01:00:17la ministre chargée de l'égalité femmes-hommes
01:00:19insiste sur l'urgence à agir
01:00:21chacun et chacune d'entre nous
01:00:23peut prendre sa part
01:00:25parce qu'on est dans une famille
01:00:27parce qu'on est voisins, parce qu'on a des collègues
01:00:29parce qu'on a des amis
01:00:31parce qu'on doit être en capacité de voir des signaux d'alerte
01:00:33parce qu'on doit pouvoir tendre une main
01:00:35parce qu'on ne doit pas monter le son de la télé
01:00:37quand on entend à côté de chez soi
01:00:39qu'une femme est peut-être victime de violences
01:00:41le mari d'Isabelle Morteigne a été mis en examen
01:00:43et placé en détention provisoire
01:00:45une enquête a été ouverte
01:00:47pour homicide volontaire
01:00:49la ministre sera avec nous dans quelques instants
01:00:51j'étais très sensible à la phrase qu'elle vient de prononcer
01:00:53quand on est voisin
01:00:55dans une société normalement
01:00:57qui n'est plus celle du voisinage
01:00:59parce que nous vivons
01:01:01chacun dans des
01:01:03presque entourés de murailles
01:01:05alors que ce sont parfois que des murs de papier
01:01:07mais on ne veut pas écouter ce qui se passe
01:01:09chez l'autre
01:01:11intervenir aussi
01:01:13c'est
01:01:15je veux dire, ça paraît évident
01:01:17parce que c'est une personne évidemment
01:01:19en danger, ça serait même une forme de non-assistance
01:01:21à personne en danger
01:01:23mais c'est pas évident d'intervenir
01:01:25chez quelqu'un d'autre, sauf que là
01:01:27c'est un déchaînement de coups
01:01:29qui a été fatal
01:01:31c'est un problème au moins signalé
01:01:33faites le 17 aujourd'hui
01:01:35c'est vrai que la police et la gendarmerie
01:01:37on a tous eu beaucoup de formations
01:01:39c'est un problème
01:01:41quand on regarde les chiffres c'est hallucinant
01:01:43une femme sur trois dans le monde
01:01:45est battue régulièrement et violentée
01:01:47une femme sur six en France
01:01:49donc les statistiques parlent elles-mêmes
01:01:51et c'est vrai qu'on a
01:01:53on a fait des efforts
01:01:55parce que c'est peut-être quelque chose
01:01:57qui ne se disait pas à une époque
01:01:59mais aujourd'hui heureusement tout se dit
01:02:01et on traite les affaires
01:02:03mais encore une fois on a besoin nous aussi d'officiers de police judiciaire
01:02:05pour traiter ces affaires
01:02:07parce qu'il y a toujours des enquêtes
01:02:09il y a un pays dans lequel il y a eu véritablement une prise de conscience
01:02:11et poursuivre parfois leur débat, l'Espagne
01:02:13c'est incroyable, j'appelle même parfois nos téléspectateurs
01:02:15à aller voir sur la chaîne
01:02:17d'abord il y a eu véritablement
01:02:19un coup d'arrêt, c'est jamais définitif
01:02:21malheureusement il n'y aura pas de féminicide, zéro
01:02:23mais il y a eu une prise de conscience
01:02:25généralisée, parfois dans un pays
01:02:27qui a pu avoir
01:02:29une culture
01:02:31virile, machiste
01:02:33et véritablement les débats
01:02:35c'est passé par toutes les classes
01:02:37sociales, par toutes les cultures
01:02:39donc je me dis qu'est-ce qui a marché
01:02:41chez eux, qu'est-ce qu'on pourrait faire
01:02:43ici en France, parce que c'est une question
01:02:45de sursaut, je ne sais pas, moral
01:02:47ce n'est pas qu'une question de loi
01:02:49ce n'est pas possible, pas qu'une question de règles
01:02:51c'est comme tous les grands fléaux
01:02:53c'est pas une question de texte réglementaire ou législatif
01:02:55c'est aussi une question de moyens
01:02:57vous le savez, j'ai commencé ma carrière
01:02:59avec Gisèle Halimi comme assistante parlementaire
01:03:01quand elle était députée, j'étais sensibilisé
01:03:03très tôt à la lutte
01:03:05contre les violences faites aux femmes
01:03:07et lorsque j'ai été élu maire en 1986
01:03:09dans ma petite ville
01:03:11de Thulin en Isère, j'ai créé
01:03:13deux logements de secours pour femmes battues
01:03:15parce qu'il faut être très très concret
01:03:17les femmes battues souvent ne savent pas où aller
01:03:19et en pleine nuit ou en plein jour
01:03:21d'ailleurs, lorsqu'elles
01:03:23subissent une avalanche de coups
01:03:25elles ne savent pas où se réfugier
01:03:27donc il faut multiplier à mon avis ce genre d'actions
01:03:29avec des logements de secours, avec des structures d'accueil
01:03:31la police fait des efforts
01:03:33il y a des formations maintenant qui sont dispensées
01:03:35chez les gendarmes aussi
01:03:37c'est une mobilisation de toute la société qu'il faut organiser
01:03:39et je crois qu'Aurore Berger en est bien consciente
01:03:41évidemment, on va lui poser la question
01:03:43cher André Valigny, je remercie
01:03:45la ministre Aurore Berger d'être avec nous en direct
01:03:47sur CNews, dans ces moments
01:03:49difficiles, Isabeth est la mère
01:03:51de deux enfants, elle a été tuée
01:03:53par son mari, on a dit une mère dévouée
01:03:55une femme bienveillante, une aide à domicile
01:03:57qui aimait beaucoup
01:03:59son travail
01:04:01je vous le rappelais parce que je ne veux pas passer trop vite
01:04:03sur la politique et le plan de bataille
01:04:05mais d'abord, je veux dire ce que vous ressentez
01:04:07vous êtes sur place, Aurore Berger
01:04:09vous avez été à la rencontre de nombreux acteurs
01:04:11et puis il y a évidemment
01:04:13le deuil et il y a
01:04:15le sentiment profond peut-être
01:04:17par certains de ne pas avoir vu
01:04:19passer certaines choses, qu'est-ce qui
01:04:21prime aujourd'hui comme sentiment ?
01:04:25Déjà c'est un moment de grande émotion
01:04:27hier soir évidemment à Aumont
01:04:29où des centaines
01:04:31de personnes ont bravé le froid
01:04:33et la neige pour être présentes parce qu'eux
01:04:35tenaient à entourer Isabeth
01:04:37à entourer sa famille, à entourer son départ
01:04:39à les accompagner, à les soutenir
01:04:41j'ai rencontré avec le maire d'Aumont longuement d'ailleurs
01:04:43sa famille et je veux saluer leur dignité
01:04:45leur courage, ses enfants, sa maman
01:04:47et puis une famille
01:04:49qui est dans cette épreuve absolument
01:04:51inouïe
01:04:53extrêmement soudée et unie
01:04:55et nous on leur doit évidemment cet accompagnement
01:04:57mais ça pose des questions évidemment
01:04:59plus profondes parce que l'idée c'est pas
01:05:01d'être là pour commenter, c'est déjà considérer
01:05:03que c'est jamais un fait divers
01:05:05une femme qui est victime d'un assassinat
01:05:07par les coups de son
01:05:09compagnon ou de son ex-compagnon
01:05:11c'est un fait de société à partir du moment
01:05:13où ce sont des faits qui se répètent
01:05:15sur lesquels on ne doit évidemment jamais
01:05:17s'habituer, c'est une question évidemment
01:05:19de moyens, ça a été dit sur votre plateau
01:05:21et vous avez raison de le souligner
01:05:23à la fois des moyens humains qui doivent
01:05:25de manière continuelle être
01:05:27renforcés, notamment auprès
01:05:29de nos effectifs, police, gendarmerie
01:05:31des intervenants sociaux auprès
01:05:33de nos commissariats et de nos gendarmeries
01:05:35parce que c'est des métiers qui sont évidemment très complémentaires
01:05:37et puis tout un travail beaucoup plus
01:05:39profond qu'on fait dans le pays, c'est pour ça que je suis
01:05:41dans un collège aujourd'hui qui est sur cette
01:05:43structure aussi de respect, d'égalité
01:05:45qu'on doit inculquer à nos enfants
01:05:47dès le plus jeune âge, une formation
01:05:49aussi quelque part qu'on doit toutes et tous avoir
01:05:51comment détecter, comment
01:05:53appréhender des signaux, comment
01:05:55signaler quand on perçoit
01:05:57un certain nombre de ces signaux, quelles sont les
01:05:59personnes vers lesquelles on peut évidemment
01:06:01à ce moment là se tourner
01:06:03J'ai de la prise de conscience
01:06:05du sursaut en Espagne
01:06:07avec vraiment de débats
01:06:09qui ont transcendé
01:06:11les différences, les classes sociales
01:06:13etc. Comment aujourd'hui arriver
01:06:15au-delà de certaines lois et règlements
01:06:17justement à provoquer un tel
01:06:19relèvement par rapport à ce sujet
01:06:21de société ?
01:06:23Il y a évidemment
01:06:25la responsabilité de l'État et moi
01:06:27jamais vous m'entendrez me défausser
01:06:29des responsabilités qui sont d'abord les nôtres
01:06:31parce que c'est d'abord évidemment la responsabilité de l'État
01:06:33que de protéger, mais l'État seul
01:06:35ça ne suffit pas, ça suppose
01:06:37vraiment qu'il y ait un sursaut collectif
01:06:39dans l'ensemble de la société
01:06:41on en parlait avec le maire Daumont
01:06:43on a des dispositifs de voisins vigilants
01:06:45qui existent pour protéger
01:06:47les biens, pour protéger nos maisons
01:06:49pour protéger nos cambriolages, mais en fait
01:06:51il faut tous qu'on arrive à créer cette société de vigilance
01:06:53cette société de confiance
01:06:55qui fait qu'on ne va pas augmenter le son de la télé
01:06:57quand on entend une femme être victime de violence
01:06:59quand on entend un enfant être victime
01:07:01de violence, mais qu'au contraire
01:07:03on va considérer qu'on est concerné
01:07:05une femme victime de violence, c'est pas une affaire privée
01:07:07c'est pas une affaire de famille
01:07:09c'est pas une affaire de couple
01:07:11on parle pas d'une dispute, on parle de coup, on parle de violence
01:07:13et on parle de cas ensuite
01:07:15dramatiques qui peuvent se traduire
01:07:17comme le cas d'Isabelle jusqu'à son décès
01:07:19donc c'est ça cette prise de conscience
01:07:21collective dont on a besoin
01:07:23c'est aussi encore une fois l'ancrer
01:07:25dans la tête de nos enfants et dans leur cœur dès le plus jeune âge
01:07:27parce que si ces faits
01:07:29se produisent chez eux, puisqu'on parle
01:07:31de faits qui se produisent dans nos familles
01:07:33dans nos maisons, dans notre intimité
01:07:35et bien il faut que nos enfants prennent conscience
01:07:37que ces faits auxquels ils peuvent être
01:07:39soumis ou dont ils peuvent être les témoins
01:07:41ne sont pas des faits normaux
01:07:43et donc là encore qu'ils ont
01:07:45des tiers, des personnes de confiance auxquelles
01:07:47ils peuvent en parler et évidemment
01:07:49redire toujours que
01:07:51ça n'est jamais la victime qu'on doit
01:07:53juger, qu'on doit mettre en accusation
01:07:55parce que j'entends encore des phrases qui
01:07:57m'interpellent, pourquoi elle n'est pas
01:07:59partie plus tôt, pourquoi ?
01:08:01c'est jamais la victime qui est mise en cause
01:08:03quand elle part, quand elle peut
01:08:05quand elle est en capacité de et nous
01:08:07ce qu'on doit faire c'est créer cette société
01:08:09continuer à la bâtir pour qu'elle se sente en capacité
01:08:11d'être suffisamment soutenue
01:08:13et accompagnée et que surtout au moment
01:08:15où elle part, elle ne revienne
01:08:17pas en arrière sur sa décision
01:08:19qu'elle ne retourne pas au domicile
01:08:21ou auprès de son conjoint
01:08:23violent parce que c'est ça qui se produit trop souvent
01:08:25forme de faux départ
01:08:27on part et on revient parce que c'est finalement
01:08:29encore plus dur à l'extérieur et donc
01:08:31c'est là où la question de l'accompagnement
01:08:33judiciaire, de l'accompagnement social
01:08:35la question du logement, de l'aide financière
01:08:37on a maintenant et je le redis ici
01:08:39une aide universelle d'urgence qui est
01:08:41due à toute personne victime de violence
01:08:43qui est délivrée en moins de 3 jours
01:08:45en moins de 3 jours par l'ECAF, en un an
01:08:47c'est plus de 36 000 femmes
01:08:49j'allais dire malheureusement, qui en ont bénéficié
01:08:51Merci Aurore Barger, rappelez que quand
01:08:53une femme est victime de violence
01:08:55appeler la gendarmerie
01:08:57appeler la police ce n'est pas
01:08:59comment dire, ce n'est pas de la délation
01:09:01c'est vraiment un acte citoyen
01:09:03essentiel, c'est un acte citoyen
01:09:05combien, combien on a entendu après
01:09:07de tels cas des gens dire mais oui on a entendu
01:09:09on savait, etc. donc bon
01:09:11merci, alors vraiment s'il y a bien des combats
01:09:13vraiment qui sont consensuels
01:09:15et pour lesquels il faudrait qu'on soit tous
01:09:17engagés, celui-ci en fait partie comme d'autres
01:09:19merci de votre intervention
01:09:21alors restez avec nous, on va marquer une courte pause
01:09:23on va continuer sur ce sujet
01:09:25recevoir, je vous le disais, Alessandra Martinez
01:09:27des destins sacrés
01:09:29alors ce sont des destins de saint
01:09:31mais on pourrait peut-être penser à d'autres
01:09:33personnalités qui pourraient avoir des destins sacrés
01:09:35Emmanuel Macron
01:09:37Emmanuel Macron
01:09:39sacré président
01:09:41sacré, sacré
01:09:43oui, oui, sacré blague
01:09:45non mais
01:09:47sacré quand même, il y a quelque chose de non
01:09:49vous pensez
01:09:51mais il y en a, il y en a, il y en a
01:09:53vous me direz, vous avez le temps
01:09:55c'est canonisé et pourtant c'est un destin
01:09:57quand même sacré
01:09:59Henri Danselme
01:10:01le héros au sac à dos
01:10:03un nombre de corps hospitaliers
01:10:05mais vous avez tellement raison
01:10:07une courte pause, bien sûr
01:10:09tout à fait, tellement légitime
01:10:11à tout de suite, on se retrouve dans quelques instants
01:10:17la suite de
01:10:19Midi News est, je vous le disais
01:10:21un peu de transcendance, d'élévation
01:10:23dans ce monde, on le voit, de brut
01:10:25effectivement, nous sommes passés d'un sujet
01:10:27extrêmement difficile, donc ça nous fait du bien
01:10:29de vous recevoir, chère Alessandra Martinez
01:10:31bonjour à vous
01:10:33et merci d'être là, dans quelques instants on va parler de votre
01:10:35livre, Destin Sacré
01:10:37dès que je l'ai reçu, moi j'y suis très sensible
01:10:39évidemment
01:10:41je me suis dit qu'on allait en parler, et en plus
01:10:43c'est vous qui le portez, donc c'est
01:10:45un double plaisir, dans quelques instants
01:10:47juste après le rappel des titres de Somaya Labidi
01:10:49à la une de l'actualité
01:10:5110 ans après les attentats de janvier
01:10:532015, les hommages se poursuivent
01:10:55aujourd'hui avec cette cérémonie qui a été
01:10:57organisée par le CRIF devant l'Hypercacher
01:10:59cérémonie que vous avez pu suivre
01:11:01il y a quelques minutes en direct dans Midi News
01:11:03puis à 19h, soirée de débat
01:11:05la mutualité, une soirée à l'initiative
01:11:07du CRIF et de la rédaction de Charlie Hebdo
01:11:09un lourd bilan
01:11:11déjà outre-Atlantique, au moins 5 morts
01:11:13dans les incendies qui ravagent actuellement
01:11:15plusieurs quartiers de Los Angeles
01:11:17favorisés par les vents et la sécheresse
01:11:19les feux sont devenus incontrôlables
01:11:21et puis même le Saint-Père
01:11:23s'en inquiète, le Pape Fusti
01:11:25génère aussi de fausses nouvelles et met en garde
01:11:27contre les dérives de l'intelligence
01:11:29artificielle quand elle est utilisée
01:11:31pour manipuler les consciences
01:11:33déclaration qui survient au lendemain
01:11:35de la décision de Meta de cesser ses opérations
01:11:37de fact-checking pour Facebook
01:11:39et Instagram aux Etats-Unis
01:11:41Merci chère Somaya
01:11:43Alessandra Martinez
01:11:45on est très très heureux de vous recevoir
01:11:47c'est un artiste, danseuse, animatrice
01:11:49d'ailleurs ce livre est le fruit
01:11:51en tous les cas
01:11:53la prolongation de l'émission Destin Sacré
01:11:55diffusée sur C8
01:11:57nos téléspectateurs sur CNews vous connaissent également
01:11:59puisque vous présentez l'Ephéméride
01:12:01et la question qu'on vous pose
01:12:03alors quel est le Saint du jour ?
01:12:05Bienheureuse Alix
01:12:07Très bien
01:12:09donc on ne va pas faire la vie
01:12:11est-ce que ça aurait pu faire partie
01:12:13justement de ces saints
01:12:15à la vie extraordinaire
01:12:17dans votre livre le cas d'Alix
01:12:19Ecoutez en tout cas ce qu'on présente ici
01:12:21est grâce aux éditions
01:12:23Salvatore et au père
01:12:25Venard qui a écrit également
01:12:27qui a porté donc une touche
01:12:29vraiment spirituelle
01:12:31puisqu'il met aussi
01:12:33une petite méditation à chaque fois
01:12:35après avoir
01:12:37expliqué aussi d'un point de vue
01:12:39plus
01:12:41pointu que le mien bien sûr
01:12:43la vie
01:12:45de ces saints
01:12:47ou de ces bienheureux
01:12:49mais c'est vrai que là en regardant
01:12:51les news
01:12:53on se dit mais
01:12:55comment ne pas croire, comment ne pas chercher
01:12:57en fait quelque chose
01:12:59qui puisse nous guider
01:13:01nous éclairer dans notre chemin
01:13:03c'est vrai que ces vies là
01:13:05c'est des vies exemplaires
01:13:07mais elles ne l'ont pas toujours été
01:13:09c'est à dire ce qui est exceptionnel
01:13:11c'est de se rendre compte que
01:13:13on peut tous être saints
01:13:15en tout cas c'est notre vocation
01:13:17dès qu'on a reçu le baptême
01:13:19pour pouvoir
01:13:21enfin on a été créé à l'image du Christ
01:13:23donc c'est dans cette voie là
01:13:25dans ce mouvement là qu'on se dit
01:13:27et bien il faut
01:13:29pouvoir avoir
01:13:31une vie vraiment dans l'amour
01:13:33c'est ça le dénominateur
01:13:35commun j'ai envie de dire
01:13:37entre tous ces jeunes
01:13:39entre tous ces saints, c'est bien heureux
01:13:41c'est vraiment de
01:13:43l'amour, l'amour est
01:13:45envers et contre tout
01:13:47et vous faites bien de dire que ce sont des parcours
01:13:49parfois qui n'ont pas été linéaires
01:13:51je ne sais pas si il y a une forme de conversion
01:13:53pour certains ça a été la contemplation
01:13:55le passage par la contemplation
01:13:57qui fait qu'on arrive avec évidemment
01:13:59une foi quand même assez solide
01:14:01en l'humanité, en Dieu
01:14:03à des parcours et à des destins
01:14:05extraordinaires
01:14:07ça aurait pu être le vôtre
01:14:09c'est un peu le cas par ce que vous faites
01:14:11moi j'ai appris que quand vous étiez petite
01:14:13vous vouliez soit être danseuse
01:14:15soit être religieuse
01:14:17c'est rare de la part d'un
01:14:21et d'ailleurs il y a
01:14:23dans la vie, dans la saise
01:14:25d'une danseuse, d'un danseur étoile
01:14:27il y a quelque chose de très religieux, très vertical
01:14:29oui il y a cette envie d'élévation
01:14:31qui n'est pas une élévation
01:14:33uniquement physique bien sûr
01:14:35mais aussi spirituelle, c'est à dire on veut tendre
01:14:37vers une forme de
01:14:39oui de perfection que bien sûr
01:14:41on n'arrivera jamais à atteindre
01:14:43et après il y a tout ce côté aussi
01:14:45cette relation au miroir
01:14:47qui est une recherche
01:14:49encore une fois de perfection
01:14:51c'est pas une relation narcissique
01:14:53comme on pourrait croire
01:14:55mais c'est une relation vraiment où l'on cherche
01:14:57les défauts
01:14:59en essayant de les gommer, de les corriger
01:15:01et la sainteté qu'est-ce que c'est ?
01:15:03c'est quelque part
01:15:05vraiment c'est un don bien sûr
01:15:07mais c'est également
01:15:09un travail
01:15:11c'est un combat de tous les jours
01:15:13donc c'est pas quelque chose d'acquis
01:15:15et c'est pas quelque chose de facile
01:15:17alors vous parlez justement de combat
01:15:19Alexandra Martinez, comment on peut
01:15:21se raccrocher à cet invisible
01:15:23à ce mystère
01:15:25à cette autre chose, à ce qui habite le ciel
01:15:27pour ceux qui y croient
01:15:29dans une société qui nous invite
01:15:31très souvent justement
01:15:33à ne pas évoquer cet aspect là
01:15:35qui pour certains le prennent pour quelque chose
01:15:37d'un trou noir, quelque chose d'irrationnel
01:15:39comment on fait ?
01:15:41je n'ai pas de recettes magiques
01:15:43mais ce que je sais c'est que c'est vraiment dommage
01:15:45parce que c'est un tel
01:15:47soulagement j'ai envie de dire
01:15:49de pouvoir s'abandonner
01:15:51en fait de ne pas vouloir
01:15:53tout contrôler
01:15:55dans une société je crois qui est
01:15:57extrêmement tournée vers justement
01:15:59tout ce qui est le capitalisme
01:16:01tout ce qui est vraiment matériel
01:16:05et c'est une course toujours
01:16:07pour accumuler plus et encore
01:16:09etc
01:16:11et on n'est pas à la hauteur
01:16:13en fait de
01:16:15de notre intériorité
01:16:17on ne la développe pas
01:16:19donc on court derrière quelque chose
01:16:21qui est une course sans fin
01:16:23parce qu'il y aura toujours quelqu'un
01:16:25de plus connu, de plus riche, de plus ci, de plus ça
01:16:27enfin bref
01:16:29mais on ne prend pas soin
01:16:31en fait de ce que nous sommes
01:16:33et donc du coup nous ne sommes plus
01:16:35libres. Vous avez un double regard
01:16:37parce que vous êtes également italienne
01:16:39ou d'origine italienne
01:16:41c'est un pays quand même qui a une certaine religiosité
01:16:43qui respecte en tous les cas
01:16:45dans certaines régions
01:16:47les rites qu'ils soient funéraires ou autres
01:16:49qui a un rapport au sacré qui est
01:16:51important, qui est ancré
01:16:53peut-être parfois contrairement à la France
01:16:55est-ce que vous voyez justement des différences
01:16:57entre ces deux pays européens ?
01:16:59oui sûrement, il y a une tradition
01:17:01bien évidemment, il y a tout un culte
01:17:03il y a
01:17:05en même temps
01:17:07enfin si je peux me permettre
01:17:09de parler de mon expérience personnelle
01:17:11je suis venue à Paris, j'avais 5 ans
01:17:13donc je suis italienne mais quand même
01:17:15très française
01:17:17on en connait une autre, si vous êtes
01:17:19un président, c'est vrai
01:17:21il y a une artiste tous les deux
01:17:23vous avez ce double regard également
01:17:25Carla Bruni
01:17:27et en fait
01:17:29qu'est-ce qu'il se passe
01:17:31on était en train de dire
01:17:33personnellement je n'ai pas
01:17:35suivi si vous voulez
01:17:37un parcours classique dans le sens
01:17:39que mes parents ne m'ont pas
01:17:41emmenée au catéchisme
01:17:43c'est quelque chose, cette recherche
01:17:45ils ont voulu toujours me laisser
01:17:47pour le coup libre de pouvoir
01:17:49choisir et surtout
01:17:51de me discerner avec l'âge
01:17:53et non pas de se dire
01:17:55bon c'est une tradition, il faut faire le catéchisme
01:17:57à tel âge, la communion à tel âge
01:17:59etc. et du coup je suis
01:18:01une convertie tardive
01:18:03et donc
01:18:05voilà avec tout le feu que ça peut
01:18:07comporter
01:18:09et on l'entend et on l'envoie sur ce plateau
01:18:11on va laisser nos invités aussi s'exprimer
01:18:13et c'est vrai, ce livre est vraiment
01:18:15vraiment très très bien fait
01:18:17avec également l'abbé Christian Venard
01:18:19qui a été aumônier
01:18:21militaire, c'est à dire qu'il y a
01:18:23une oeuvre pédagogique importante
01:18:25et on suit le parcours, vous nous prenez par la main
01:18:27pour suivre vraiment le parcours de ces personnes
01:18:29extraordinaires qui nous écrasent, qui nous dépassent
01:18:31mais on a l'impression quand même que parfois
01:18:33dans certains moments de leur vie, on peut s'y approcher
01:18:35et alors c'est ça justement
01:18:37qui est intéressant, Marielle Devera
01:18:39qui est aussi à l'origine de ce projet
01:18:41de l'émission en tout cas
01:18:43elle a eu la très bonne idée de nous
01:18:45emmener sur les lieux pour pouvoir
01:18:47rencontrer en fait les personnes
01:18:49qui ont parfois
01:18:51côtoyé
01:18:53ses bienheureux ou ses saints
01:18:55ou d'autres fois simplement
01:18:57qui sont un peu les gardiens de cette mémoire
01:18:59extrêmement précieuse
01:19:01Comment vous...
01:19:03alors on a beaucoup parlé de sacrés
01:19:05d'ailleurs c'est un sujet dont on parle beaucoup ici
01:19:07parce que parfois face à des fléaux
01:19:09comme le terrorisme islamiste ou d'autres
01:19:11on se dit à quoi se raccrocher
01:19:13qu'est-ce qu'il peut faire qu'au-delà de nos différences
01:19:15de nos cultures, il y ait quelque chose
01:19:17de commun, alors ces destins sacrés
01:19:19ce sont des destins extraordinaires
01:19:21Gabrielle Cluzel, est-ce qu'ils peuvent encore nous inspirer aujourd'hui ?
01:19:23Oui, il y a une vraie
01:19:25réflexion
01:19:27là-dessus, parce que
01:19:29pendant des siècles
01:19:31qu'on croit ou qu'on ne croit pas, c'est presque une réflexion
01:19:33sociologique que je vais faire, mais
01:19:35on a montré en exemple aux jeunes générations
01:19:37des saints, en leur disant
01:19:39voilà à quoi vous devez aspirer
01:19:41alors on croyait à l'enfer, on croyait
01:19:43au paradis, on croyait au purgatoire
01:19:45et je crois qu'il y avait quand même une influence
01:19:47forte des comportements
01:19:49vous vous souvenez de ce poème de Victor Hugo
01:19:51qui disait qu'à un moment dans la tombe
01:19:53et l'œil le regardait toujours
01:19:55il y avait une construction de la conscience
01:19:57autour de ces modèles, ou au contraire
01:19:59contre ces modèles, et c'est vrai que
01:20:01la perte de ces modèles
01:20:03sacrés, encore une fois, que l'on croit ou que l'on ne croit pas
01:20:05on peut reconnaître que ça a
01:20:07changé profondément
01:20:09la conscience
01:20:11la conscience intérieure j'allais dire
01:20:13mais c'est un peu un pléonasme, la conscience de chacun
01:20:15moi je suis très frappée de voir, pour revenir à l'actualité
01:20:17que l'on puisse finalement
01:20:19aujourd'hui se
01:20:21réjouir de la mort de quelqu'un
01:20:23sans renvoyer soi-même à sa propre mort
01:20:25se dire qu'est-ce qui
01:20:27va m'arriver, normalement c'est ce qui se passe
01:20:29donc je crois que
01:20:31tous ces modèles restent importants
01:20:33parce que là encore une fois, au-delà de la
01:20:35foi de chacun, ils montrent
01:20:37quand même des
01:20:39des destins
01:20:41d'excellence sur le plan personnel
01:20:43mais vous avez dit quelque chose de très intéressant
01:20:45concernant le regard dans le miroir
01:20:47vous vous regardez comme une danseuse dans le miroir
01:20:49qui est là pour se corriger et non pour
01:20:51s'admirer, non pas par
01:20:53narcissisme mais par volonté de perfection
01:20:55et cette époque que nous
01:20:57vivons qui glorifie le narcissisme
01:20:59je trouve que c'est
01:21:01ça aussi un exemple
01:21:03quand le miroir est devenu
01:21:05les réseaux sociaux, tout top pour les plus jeunes
01:21:07je voudrais citer
01:21:09alors l'un de ces destins
01:21:11que vous mettez en avant, par exemple
01:21:13Alberto Marvelli, parce que c'est formidable
01:21:15c'est le héros de guerre
01:21:17sans fusil
01:21:19il est des héros qui en temps de
01:21:21guerre n'ont jamais brandi une arme
01:21:23des héros ordinaires dont les actions, bien que discrètes
01:21:25voire silencieuses, ont changé le
01:21:27cours des événements pour de nombreuses personnes
01:21:29des héros de la charité
01:21:31ou pour le dire autrement, des bienheureux
01:21:33et des saints, rien que le mot bienheureux
01:21:35ça fait du bien de le prononcer, ça fait tellement longtemps
01:21:37qu'on ne le prononce pas
01:21:39c'est vrai
01:21:41je vous le disais, c'est très pédagogique
01:21:43un héros de guerre sans fusil, on explique l'engagement
01:21:45engagement pendant la guerre
01:21:47engagement social, engagement chrétien
01:21:49quand même, ce sont des personnes en plus
01:21:51avec une jeunesse incroyable
01:21:53qui cochent toutes les cases quasiment
01:21:55ce sont vraiment des destins hors normes
01:21:57oui, mais en même temps ce sont
01:21:59des êtres qui sont
01:22:01normaux
01:22:03je veux dire, la sainteté
01:22:05ce n'est pas l'histoire d'avoir une médaille
01:22:07ce n'est pas l'histoire de se montrer
01:22:09encore une fois
01:22:11c'est simplement
01:22:13de s'abandonner, j'ai envie de dire
01:22:15à cet amour
01:22:17et il y a aussi une notion
01:22:19de pardon et de patience
01:22:21et d'humilité qui est très forte
01:22:23chez tous ces jeunes
01:22:25est-ce qu'on peut développer
01:22:27et vraiment mettre en avant de manière
01:22:29totalement libre ces destins sacrés
01:22:31dans un pays laïque comme la France
01:22:33est-ce qu'il n'y a pas une contradiction
01:22:35justement, c'est souvent...
01:22:37Il y a des destins sacrés républicains
01:22:39même la République
01:22:41même sans parler d'une perspective forcément chrétienne
01:22:43a eu mis en place
01:22:45des martyrs, des personnalités
01:22:47vous comprenez ma question
01:22:49dans un laïcisme aujourd'hui qui est le nôtre
01:22:51parfois
01:22:53vous vous êtes bien placé pour le savoir
01:22:55le sacré n'est pas que religieux
01:22:57oui, tout à fait
01:22:59l'église ne canonise pas très vite
01:23:01voyez, moi c'est ce que je trouve
01:23:03quand même différent dans notre démarche actuelle
01:23:05c'est qu'aujourd'hui on a tendance
01:23:07à canoniser très vite des gens
01:23:09on les met dans une niche, on met un petit bouquet devant
01:23:11et on se dit qu'ils sont merveilleux
01:23:13puis on se rend compte dix ans après qu'ils n'étaient pas si merveilleux que ça
01:23:15voilà
01:23:17et je pense que le processus
01:23:19de béatification qui est extrêmement
01:23:21long et compliqué
01:23:23est important, il y a un avocat du diable
01:23:25c'est son nom
01:23:27il va chercher dans la vie des gens ce qui pourrait
01:23:29aller contre
01:23:31cette béatification pour montrer
01:23:33qu'on a cru que c'était un saint mais non
01:23:35et je crois que tout ça c'est intéressant
01:23:37parce que ce sont des vrais exemples
01:23:39on peut supposer en tout cas qu'on est allé
01:23:41au bout du bout pour montrer leur excellence
01:23:43absolument et comme vous disiez très justement
01:23:45heureusement que c'est un processus
01:23:47généralement très long
01:23:49puisque bienheureux
01:23:51il faut avoir fait un miracle
01:23:53reconnu après sa mort
01:23:55et pour être
01:23:57saint il en faut deux en fait
01:23:59après sa mort
01:24:01donc le processus est long
01:24:03je vais laisser réagir aussi André Valigny
01:24:05c'est tellement vrai
01:24:07quand on a en mémoire
01:24:09le triste exemple de l'abbé Pierre
01:24:11l'église a bien fait et fait bien de
01:24:13prendre son temps
01:24:15la question que je me pose, que je vais lire votre livre
01:24:17je suis très intéressé par toutes ces questions
01:24:19ce sont des gens contemporains
01:24:21du XXe siècle ou vous remontez
01:24:23loin dans l'histoire
01:24:25non on ne remonte pas
01:24:27ça c'est quelque chose que je fais
01:24:29dans les éphémérides
01:24:31excusez-moi j'ai un chat dans la gorge
01:24:33disons que ce sont
01:24:35des dessins plus contemporains
01:24:37et on peut vraiment
01:24:39s'identifier je pense
01:24:41aussi par exemple
01:24:43à
01:24:45Santa Maria Goretti
01:24:47dont je parle, qui est une femme
01:24:49une femme, non
01:24:51une jeune fille
01:24:53puisqu'elle est
01:24:55poignardée par son
01:24:57abuseur
01:24:59alors qu'elle est toute petite
01:25:01elle a 12 ans
01:25:03et son abuseur
01:25:05Alessandro est beaucoup plus âgé qu'elle
01:25:07donc ce sont aussi
01:25:09des histoires
01:25:11malheureusement
01:25:13dans le cas de Maria Goretti
01:25:15extrêmement actuelles
01:25:17et
01:25:19ce qui est merveilleux
01:25:21dans cette histoire là c'est vraiment le
01:25:23pardon, le pardon
01:25:25qu'elle a réussi à donner
01:25:27jusqu'au bout
01:25:29alors que c'est une tragédie
01:25:31ce qui lui est arrivé
01:25:33jusqu'au bout elle a
01:25:35dit à son agresseur
01:25:37ce que tu es en train de faire n'est pas bien
01:25:39parce qu'elle s'est inquiétée pour lui
01:25:41non pas pour elle
01:25:43donc c'est juste
01:25:45comment peut-on arriver à ça
01:25:47si ce n'est pas à travers
01:25:49le Seigneur, c'est juste impossible
01:25:51et ce qui est beau
01:25:53c'est qu'après évidemment
01:25:55son agresseur a fait de la prison
01:25:57et en prison
01:25:59il a rêvé
01:26:01Maria Goretti lui est apparue en rêve
01:26:03et en fait elle lui
01:26:05donnait des lisses
01:26:07dans ce rêve
01:26:09et ces lisses devenaient de la lumière
01:26:11ils étaient enflammés etc
01:26:13et il se convertit à ce moment là
01:26:15il se convertit à ce moment là
01:26:17et il va demander pardon
01:26:19une fois qu'il sort de prison à sa mère
01:26:21en lui demandant d'être
01:26:23pardonné
01:26:25Le rôle de ces rêves aussi, vous savez qu'en islam
01:26:27il existe aussi ces rêves qu'on appelle
01:26:29ces rêves véridiques
01:26:31qui peuvent changer effectivement la vie
01:26:33des hommes ou des femmes
01:26:35et les rendre plus croyants, plus sensibles
01:26:37à la charité, à ce que vous décrivez comme quoi
01:26:39il y a beaucoup de liens et de ponts entre parfois
01:26:41les religions et les cultures
01:26:43et merci d'en faire état, ça fait du bien
01:26:45un destin sacré
01:26:47vous avez beaucoup de fans autour de ce théâtre
01:26:49pour votre parcours
01:26:51votre carrière d'artiste
01:26:53moi je vous ai découvert, j'avais 22 ans
01:26:55dans Tout ça pour ça de Claude Lelouch
01:26:57c'est un de mes films références
01:26:59d'ailleurs c'est marrant ça me fait tout drôle de vous voir là
01:27:01mais il devait partir
01:27:03il restait
01:27:05moi ce qui m'intéresse
01:27:07c'est le voyage
01:27:09c'est le cheminement
01:27:11on a des noeuds de vie
01:27:13et après on prend des choix dans notre vie
01:27:15on a des signes qui font qu'on doit aller dans une direction
01:27:17ou pas, et vous quel est votre cheminement
01:27:19pour arriver à écrire un livre comme ça
01:27:21à vous rapprocher justement de la spiritualité
01:27:23et c'est ça qui est intéressant
01:27:25qu'est-ce qui vous a amené à ça ?
01:27:27j'ai eu plusieurs
01:27:29clins d'oeil dans ma vie
01:27:31mais je ne savais pas
01:27:33j'étais pas à l'écoute
01:27:35donc c'est uniquement après que je me suis
01:27:37rendue compte que c'était
01:27:39vraiment des appels du pied mais comme le Seigneur
01:27:41est extrêmement délicat
01:27:43il nous laisse totalement libre
01:27:45c'est très joli ce que vous dites
01:27:47mais c'est souvent cela
01:27:49c'est le livre arbitre
01:27:51ou les bonheurs ou les grands malheurs
01:27:53voilà et du coup
01:27:55il s'est passé quelque chose dans ma vie privée
01:27:57en fait
01:27:59une maladie de quelqu'un de très très
01:28:01proche qui a fait
01:28:03que vous vous rendez compte que vous ne contrôlez
01:28:05plus rien en fait
01:28:07et moi avec la danse justement
01:28:09avec toutes ces disciplines on se dit qu'on peut contrôler
01:28:11on contrôle son corps, on contrôle son mental
01:28:13et en fait c'est une illusion totale
01:28:15on ne contrôle rien du tout
01:28:17et qu'est-ce que ça fait du bien de ne pas contrôler
01:28:19et de s'abandonner
01:28:21alors abandonnez-vous à la lecture
01:28:23vous devez bien le savoir
01:28:25c'est une réflexion
01:28:27parce qu'une civilisation sans transcendance
01:28:29quand reste-t-il ?
01:28:31on a le temps, vous avez 4h pour y réfléchir
01:28:33merci Alessandra
01:28:35merci à vous tous chers amis
01:28:37on se retrouve bientôt, restez avec nous
01:28:39c'est la fin de cette émission, on se retrouve à midi, demain bien sûr

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