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Le 29 janvier prochain, les internes en médecine générale se mobilisent pour protester contre la mise en place précipitée de la 4e année d'internat, une grève à l’appel de l’ISNAR-IMG. Quel est le rôle de ce syndicat ? Et ses missions ? Élu président en juillet dernier, Bastien Bailleul répond.

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Transcription
00:00La médecine générale, moi je dois vous le dire, c'est la meilleure des spécialités.
00:03Je suis là pour la représenter.
00:11Nos fonctions c'est de défendre les internes de médecine générale,
00:14les représenter au National et puis aussi de les informer
00:16de tout ce qu'on se fait et tout ce qui se passe au National.
00:22Quand je suis arrivé en médecine, j'ai vu quand même toutes les avancées qui ont été faites.
00:25Si on regarde un peu en arrière sur les dernières vingtaines d'années qui viennent de passer,
00:28il y a eu d'énormes évolutions qui ont été faites et notamment pour les internes de médecine générale.
00:32J'ai senti naturel à mon tour de m'engager pour poursuivre ces évolutions
00:36et permettre de nouveaux droits et de nouvelles acquisitions pour les internes de médecine générale.
00:42L'engagement que je prends pour l'ISNAR-IMG me prend énormément de temps.
00:45Pour les six prochains mois, pour le semestre d'hiver des internes, je serai en disponibilité.
00:50Je n'aurai pas de stage qui va me permettre de me donner un plein temps pour l'ISNAR-IMG
00:54et puis ensuite reprendre mes études de médecine générale avec envie.
00:58Ce n'est pas facile pour un interne aujourd'hui qui est noyé dans ce surplus de travail, de recherche,
01:03de trouver un temps à donner aux autres.
01:05Je pense que ceux et celles qui ont la capacité d'en donner un peu pour les autres
01:08et qui se sentent capables de le faire, c'est une super chose.
01:14Il y a le triptyque informer, défendre, représenter.
01:17Informer, c'est tenir au courant les internes de médecine générale de ce qui se passe un peu partout au National,
01:21que ce soit en politique, en santé.
01:23Pour ça, nous, on a une revue qui vient de revenir l'antidote qu'on publie deux fois par an
01:27qui va permettre d'informer les internes directement.
01:29Et puis, on est actif sur tous les réseaux sociaux pour les tenir au courant au jour le jour.
01:32Pour défendre, on n'est pas sans savoir que récemment,
01:35de nouvelles options sont mises sur la table pour les internes de médecine générale.
01:38On parle de la dixième année de médecine générale, la quatrième année de l'internat.
01:41On parle aussi de problématiques d'accès aux soins.
01:44Défendre les internes sur leurs intérêts à ce moment-là, c'est notre rôle principalement.
01:48Et la représentation, ça c'est moi qui m'en charge et je vais directement interagir avec.
01:52Les instances nationales qui sont nos ministères de tutelle,
01:55le ministère de la santé et de l'accès aux soins,
01:58le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche,
02:00les collèges d'enseignants, notamment les enseignants de médecine générale,
02:03et puis les autres syndicats avec qui on va créer des projets de soins
02:07pour les internes et pour la santé future.
02:12Il y a quand même deux principaux chantiers, la quatrième année de médecine générale,
02:15la dixième année de nos études.
02:18Tout reste à faire.
02:19Texte réglementaire, terrain stage, locaux, logement, recrutement, formation,
02:23des maîtres de stages universitaires et bien plus encore.
02:26Nous exigeons un report de cette réforme jusqu'à ce que tout soit prêt.
02:30Les internes de médecine générale méritent une formation respectueuse et bien encadrée.
02:34On ne se laissera pas faire.
02:36Deuxième plan sur l'année, on n'est pas sans savoir la problématique d'accès aux soins aujourd'hui.
02:40Vous le savez, la population grâce à la science vieillit,
02:43elle porte aujourd'hui plus de maladies chroniques,
02:45mais dans le même temps, du fait des politiques des années passées,
02:48il y a de plus en plus de médecins qui partent à la retraite
02:50et qui ne sont pas suffisamment compensés par les jeunes médecins.
02:52Ça crée une inégalité entre les besoins de soins et notre capacité à les donner.
02:56De ce fait, nous à l'ISNAR-IMG, on réfléchit à comment est-ce qu'on va permettre
03:00de rendre cet accès aux soins à la population.
03:02On sort régulièrement des contributions basées sur la science,
03:05sur des thèses pour permettre de savoir comment est-ce qu'un interne finit par s'installer
03:09et pourquoi tel ou tel territoire.
03:12Les violences sexistes et sexuelles, le fardeau de nos études.
03:15Les conférences des doyens annonçaient récemment la tolérance zéro
03:18et on fera tout pour qu'on aille jusqu'à la tolérance zéro.
03:21En parallèle de ça, l'ISNAR-IMG est très engagée pour l'écologie.
03:24On a tout un tas de contributions qu'on essaie de faire diffuser
03:27pour que tout le monde puisse savoir au quotidien comment agir,
03:30que ce soit dans le cabinet médical ou même à la maison.
03:36Comme tous les internes, ils sont épuisés.
03:38On a sorti cette année une enquête sur le temps de travail
03:41qui montrait qu'un interne, en moyenne, travaille 58 heures par semaine.
03:45On peut très bien se rendre compte que ce n'est pas possible d'être efficace
03:48et d'avoir une vie professionnelle et une vie privée
03:50en associant 58 heures de travail à l'hôpital ou en cabinet en ville par semaine.
03:55Les internes sont fatigués et ça annonce notre rôle de faire respecter la loi,
03:58de leur rendre une charge de travail normale,
04:00de leur permettre d'avoir des projets professionnels,
04:02des projets personnels et de s'épanouir dans leur métier.
04:08La médecine générale, je dois vous le dire, c'est la meilleure des spécialités.
04:11Je suis là pour la représenter.
04:12C'est une spécialité qui a cet avantage de nous permettre de faire tout ce qu'on veut.
04:16A la fin de notre internat, on aura chacun, chacune,
04:18un projet professionnel, un parcours et donc un savoir-faire différent,
04:22qu'on veuille travailler à l'hôpital, qu'on veuille travailler en ville,
04:24que ce soit en libéral, en centre de santé, en maison de santé.
04:28Tout est possible. J'ai hésité avec plein de spécialités.
04:30J'adorais la gériatrie, la psychiatrie, la gynécologie, la pédiatrie.
04:33Au final, je me suis retrouvé dans la médecine générale
04:35parce que ces spécialités-là, je peux les exercer au quotidien.
04:41Il y a évidemment une nouvelle génération de médecins qui arrive,
04:44une nouvelle génération d'internes avec des projets complètement différents.
04:47On veut allier notre vie personnelle à notre vie professionnelle.
04:50Et puis, on a une façon de voir la médecine et de l'exercer qui est complètement différente.
04:54Une approche avec nos patients qui est, dites, complètement différente,
04:56qui est partagée, on partage nos décisions plutôt que de dicter nos décisions
04:59avec cette approche patriarcale qui existait avant.
05:05On nous propose régulièrement d'engager les jeunes médecins pendant un temps
05:08sur les territoires, directement après l'obtention de leur diplôme.
05:11Moi, je tiens à dire qu'il y a déjà quelque chose qui existe
05:13et qu'il faut continuer à faire valoir.
05:14C'est le contrat d'engagement au service public
05:16qui, aujourd'hui, n'est pas assez suivi, n'est pas assez accompagné.
05:19Je pense qu'en reprenant cet engagement qui démarre dès le début de nos études,
05:22avec un projet qui est réel, qui s'ancre sur le long terme,
05:25qui se prépare et qui permet une meilleure intégration
05:28des étudiants et des futurs médecins dans les territoires.
05:31Le message que je compte faire passer pour les étudiants qui nous écoutent
05:34et notamment les internes de médecine générale, c'est que vous pouvez compter sur nous.
05:37On continuera à vous défendre, à vous représenter.
05:39On vous informera de tout ce qui se passe.
05:41En attendant, bon courage pour vos stages.
05:43On est avec vous.

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