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00:00Avec aujourd'hui le procès sur le financement présumé libyen de la campagne présidentielle de 2007,
00:08une avancée puisque jusqu'à présent les juges et les conseils des prévenus se battaient sur la compétence du tribunal
00:20et on se demandait pourquoi est-ce que tous les prévenus qui sont des anciens ministres,
00:27M. Ortefeu, M. Woerth, y compris M. Sarkozy qui avant d'avoir été président était également ministre
00:33et donc pourquoi est-ce que ça ne serait pas la cour de justice de la République qui jugerait
00:36et pas le tribunal de Paris dans sa 32e chambre correctionnelle ?
00:39Finalement ce tribunal s'est déclaré compétent, alors allons-y, nous sommes partis sur le fond
00:45et là nous avons eu un Nicolas Sarkozy fidèle à lui-même, très combatif et qui a commencé en disant
00:53vous ne trouverez jamais non pas un euro mais même un centime libyen dans ma campagne présidentielle de 2007
01:01Nathan Devers, Nicolas Sarkozy dans son procès combatif.
01:05Oui, combatif, cette affaire est quand même particulièrement troublante
01:10et quand je dis ça je mets entre parenthèses toute considération politique sur le bilan de Nicolas Sarkozy
01:17on peut avoir toutes les critiques du monde.
01:19Juste l'affaire en elle-même, on parle quand même de choses qui sont d'une gravité absolue
01:2450 millions d'euros supposément donnés par un dictateur pour financer la campagne d'un président
01:33et alors là où ça devient très logique c'est donc le président en l'occurrence une fois qu'il est élu
01:37il est tellement malin qu'il se dit qu'il va faire une guerre pour faire assassiner ce dictateur à qui il doit 50 millions d'euros
01:45Déjà rien que sur le papier, moi si vous voulez, si j'écrivais un scénario de film sur une histoire pareille
01:51je pense qu'un producteur me dirait ça n'a aucun sens votre affaire.
01:54Deuxième chose qui n'a aucun sens, vous avez un dictateur, monsieur Kadhafi
01:58il y a une coalition internationale avec l'armée française qui est en train de le faire tomber
02:03il est reclus dans son palais, il a la presse du monde entier qui est devant lui
02:07il suffit qu'il sorte le moindre document de preuve de ses soi-disant dons de 50 millions d'euros
02:15et immédiatement la guerre s'arrête.
02:17Et si vous voulez, s'il avait fait ça, le monde entier aurait dit
02:20cette guerre est une affaire de mafieux, on arrête la guerre et monsieur Kadhafi aurait gardé son trône.
02:25Donc ça c'est la deuxième chose.
02:27Et troisième chose, en plus de 10 ans d'enquête, il n'y a toujours pas eu des documents qui sont précis.
02:33Moi je lis Mediapart avec beaucoup d'attention et leurs enquêtes sont souvent intéressantes
02:36et là, excusez-moi, les documents, il y en a 2 sur 3 dont les signataires disent qu'ils ne les ont pas signés
02:41que le document est bon, pas la bonne signature, pas la bonne somme, pas le bon truc
02:44entre les témoins, il y en a un qui dit 50 millions d'euros, 10 millions, 20 millions
02:47ils sont incapables de citer le nom d'une banque, le montant, qui a donné quoi, etc.
02:52Cette affaire est quand même très étrange
02:54et donc, à moins qu'il y ait d'autres documents, on verra
02:57mais en tout cas, j'ai trouvé ça extrêmement spécial
03:01que ce genre d'accusation, sans preuve qui soit vraiment intangible
03:05puisse prendre autant de place dans le débat public
03:09et c'est parce que c'était sorti dans l'entre-deux-tours des élections, c'était aussi un sujet.
03:13Alexandre Malafaï
03:14Il faut faire très attention, parce que comme on n'est pas dans le dossier pénal, comme on dit
03:17comme on n'est pas au tribunal et qu'on n'insiste pas au débat et qu'on n'a pas lu l'ensemble des pièces
03:21c'est difficile de se faire une opinion sur un dossier aussi complexe que celui-là.
03:24Par principe, si les juges ont décidé d'aller jusqu'à une audience en correctionnel
03:30avec ce niveau de mise en question très grave
03:32c'est qu'il y a un certain nombre de documents qui ont l'air de laisser penser qu'eux.
03:36Et après, ça repose en effet sur des documents dont on peut contester l'authenticité
03:40ça repose sur des témoignages, notamment M. Taquédine, avec des retournements en tous les sens
03:44Vous les avez vus les témoignages de M. Taquédine ?
03:46Oui, oui, il a été capable de dire tout et son contraire.
03:48Attendez, mais là on parlait de scénario Netflix, là pour le coup, rien qu'avec Taquédine, on peut faire un numéro comique.
03:55Il y a un envers du décor dans cette affaire, auquel on n'accèdera jamais.
03:59Ça c'est sûr, il s'est passé des choses.
04:01D'ailleurs Nicolas Sarkozy le dit lui-même, car je suis celui qui a fait libérer les infirmières bulgares.
04:06Donc forcément il y a eu des contreparties, et parmi les contreparties, il y a eu la tente de Kadhafi plantée dans l'hôtel de Marigny.
04:12C'est Nicolas Sarkozy qui le dit aujourd'hui au tribunal.
04:15Il a fallu trouver effectivement des contreparties.
04:17On est avec un pays qui est quand même celui qui a fait tomber le décédiste d'UTA
04:21avec des commanditaires qui étaient des Libyens, avec un ordre qui a été donné par...
04:25Là ça fait quand même beaucoup d'informations, je pense qu'il ne faut pas tout mélanger.
04:28Je ne mélange pas tout, je dis simplement que ce sont des dossiers qui sont très compliqués.
04:31Il y a nécessairement un envers du décor.
04:33Mais ce n'est pas au même moment.
04:35Tout ça pèse forcément dans le poids de l'histoire.
04:37Après pour des raisons X, on a décidé, nous la France, que finalement on pouvait discuter et négocier avec M. Kadhafi
04:43ce qui a conduit jusqu'à son arrivée sur les Champs-Elysées.
04:46On l'a vu avec nous.
04:48Et après il y a eu un retournement. Qu'est-ce qui s'est passé ?
04:50Ça on ne le saura jamais.
04:52Ça je ne sais pas.
04:53Ça je ne sais pas si on ne le saura jamais.
04:56Les raisons qui ont pu conduire au-delà du fait que la France a défendu après Benghazi
05:04et que ceci a fait tomber M. Kadhafi.
05:06Les raisons qui ont pu faire que la relation entre la France et M. Kadhafi se sont grippées
05:10resteront à mon avis du ressort du secret.

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